Malgré les avancées thérapeutiques, l’insuffisance cardiaque (IC) est considérée
comme l’épidémie cardio vasculaire du 21ème siècle. C’est une maladie
chronique, grave, dont la survie à 3 ans est inférieure à 50% et dont l’évolution
est émaillée de poussées d’insuffisance cardiaque ou insuffisance cardiaque
aigüe (ICA), entraînant des ré hospitalisations itératives. Or 60% de ces
hospitalisations pourraient être évitées, en effet les signes de poussée d’ICA
débutent 8 à 12 jours avant l’hospitalisation (Mickaelsen et al, Heart, 1998). La
qualité de vie des patients atteints d’insuffisance cardiaque est altérée. En
Guadeloupe, l’IC est la première pathologie cardiovasculaire prise en charge en
médecine d’urgence (Gavotto et al, poster 2014), l’étude PICASSAU (Prise en
Charge de l’Insuffisance cardiaque aiguë et Suivi à partir du Service Accueil des
Urgences), a révélé que 80% des patients admis au CHU de Pointe-à-
Pitre/Abymes pour ICA étaient hypertendus et 41% diabétiques. par ailleurs le
suivi ambulatoire de ces mêmes patients a montré un taux de mortalité élevé :
18,8% à 1 mois, 30% à 6 mois et un taux de ré hospitalisation à 2 mois de 37%
(Hedreville et al, poster 2014). Ces chiffres apparaissent plus élevés que ceux
rendus dans la littérature générale, témoignant de possibles spécificités de notre
population, insulaire, guadeloupéenne, caribéenne : exposition plus importante
aux facteurs de risque cardiovasculaires, adaptation spécifique ? diagnostic
tardif ?, gravité de l’IC au moment du diagnostic,.... L’IC peut se développer à
bas bruit, son dépistage n’est pas systématique, le diagnostic est fait lorsque le
patient devient symptomatique. En dehors de l’examen clinique, le dosage des
peptides natriurétique aide non seulement à établir le diagnostic, mais aussi le
pronostic, dont la réponse au traitement. L’échographie cardiaque est l’examen
d’imagerie clé pour typer et suivre l’évolution de l’IC. Ce problème majeur de
Santé publique, suggère plusieurs challenges :
- Sensibiliser le grand public et les professionnels de santé, à cette
pathologie encore mal connue.
- Dépister l’IC chez les patients ayant des antécédents familiaux d’IC, de
cardiomyopathies, et chez les patients à haut risque cardiovasculaire
(HTA, diabète, obésité…)
- Améliorer le suivi ambulatoire des patients IC
- Améliorer le parcours de soins des patients atteints d’IC
L’utilisation de la télémédecine, devrait faciliter l’atteinte de ces objectifs,
d’une part en matière d’expertise, de consultations et d’autre part en
matière de surveillance.
L’échographie cardiaque télé robotisée est un vecteur remarquable pour
un accès aux soins pour tous, précoce, et régulier.