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Westminster & City News
NUMÉRO 47
Du 9 au 15 décembre 2016
ACTUALITÉ ÉCONOMIQUE
POLITIQUE MONÉTAIRE ET FINANCES PUBLIQUES
La BoE sera particulièrement vigilante à l’impact de l’évolution des salaires réels sur la consommation
Selon les minutes de la réunion du comité de politique monétaire de la BoE, le MPC a voté à l’unanimité pour
laisser inchangé le taux directeur à 0,25 %, et le stock de rachat de dettes (435 Md£). Le scénario économique reste
globalement identique aux prévisions du rapport sur l’inflation de novembre. Le comité note toutefois une
exacerbation de l’incertitude sur les différents indicateurs, qui confirme que le taux directeur pourrait évoluer dans
les deux directions à l’avenir comme il l’avait laissé entendre en novembre. Les membres du comité soulignent
aussi que l’inflation devrait dépasser la cible de 2 % dans les six prochains mois, mais avec un sentier de croissance
légèrement plus faible que prévu du fait de l’appréciation de la livre de 6 % depuis la réunion de novembre. Pour
la Banque, l’ampleur du ralentissement à venir pour 2017 dépend fondamentalement des évolutions des salaires et
de la résistance de la consommation des ménages à une érosion des salaires réels du fait de l’inflation.
COMMERCE ET INVESTISSEMENT
La Chambre des Lords invite le gouvernement à négocier un accord de transition La Chambre a publié un
rapport de la Commission chargée de l’Union européenne intitulé Brexit : les options pour le commerce (13
décembre). Il recommande au Gouvernement : de prendre une décision rapide quant au type de relations
commerciales qu’il souhaite viser avec l’UE, de défendre un accord de transition et d’engager un dialogue avec
toutes les parties prenantes, et de renforcer les capacités des différents ministères concernés. La Commission a
présenté un second rapport sur l’impact du Brexit sur la relation entre le Royaume-Uni et l’Irlande. Après avoir mis
en garde contre l’impact sur l’économie irlandaise, évalué entre 2 et 4 points de PIB, elle invite les deux pays à
présenter un accord bilatéral provisoire qui couvrirait notamment les problématiques frontalières (système de
douane et accord commercial au cas le Royaume-Uni sortirait de l’Union douanière) et de garantie réciproque
des droits des citoyens britanniques et irlandais vivant de l’autre côté de la frontière.
Le déficit commercial se réduit nettement en octobre après un plus haut atteint au 3e trimestre Selon l’ONS,
le déficit commercial (biens et services) a atteint 2,0 Md£ en octobre, après 5,8 Md£ en septembre. La nette baisse
est liée à la réduction du déficit de biens (9,7 Md£), tirée par la progression des exportations (+2,1 Md£) et le recul
des importations (-2,0 Md£). L’excédent des services s’est dans le même temps contracté de 0,3 Md£ à 7,7 Md£.
Le déficit au 3e trimestre a atteint un plus haut depuis 2013 à 14,9 Md£ (révisé à la hausse de 3,9 Md£ après une
erreur technique de l’ONS). Le déficit de biens avec la France a atteint 1,4 Md£ sur cette période. L’ONS attribue
la hausse des exportations de produits erratiques (qui comprennent l’or non monétaire, argent, pierres précieuses et
véhicules aéronautiques) mais continue d’estimer que la dépréciation de la livre sterling n’a pas d’effet marqué.
Capital Economics s’attend cependant à une croissance des exportations dans les prochains mois au regard d’une
enquête sur les commandes étrangères aux entreprises britanniques.
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INDICATEURS MACROÉCONOMIQUES
Le marché de l’emploi semble à la croisée des chemins alors que les différents indicateurs divergent LONS
a publié un rapport sur l’emploi présentant des indicateurs divergents pour le mois d’octobre, avec des premiers
signes de fléchissement post-référendum compensés par le dynamisme des salaires. Les fondamentaux restent
solides, avec un taux de chômage de 4,8 % et un taux d’emploi à 74,4 %. Les salaires gagnent en dynamisme, à
+ 2,5 % en octobre après 2,4 % en septembre, tandis que le nombre d’heure travaillées se réduit de 0,1 %, ce qui
pourrait relancer la productivité. Toutefois, le nombre de créations d’emploi est en baisse pour la première fois
depuis le T2 2015, 6 000 contre + 50 000 prévus par le consensus, et le nombre de demandeurs d’emploi est en
hausse de + 2 400. Certains analystes soulignent que ce rapport semble quelque peu exagérer les premiers signes
d’un retournement de la dynamique positive du marché de l’emploi, alors que certains perçoivent le rebond des
salaires et de la productivité comme des signes positifs pour l’avenir.
Les premiers effets de la dévaluation de la livre sur l’inflation se font sentir D’après les données de l’ONS,
l’inflation en glissement annuel atteint 1,2 % en novembre, après 0,9 % en octobre et légèrement au-dessus du
consensus de 1,1 %. Il s’agit du plus haut taux sur les deux dernières années. Les premiers effets de la dévaluation
de la livre touchent les biens les plus sensibles au taux de change, notamment les prix de l’énergie et des biens
alimentaires. Les biens alimentaires sont ainsi en moindre baisse par rapport à octobre 2015 (- 0,2 contre - 0,3 %)
alors que l’ensemble des autres catégories non-alimentaires sont en hausse, une première depuis mi-2014. Les
pressions inflationnistes augmentent aussi au début de la chaine de production, avec un coût des intrants en hausse
de 12,9 % en novembre. L’inflation sous-jacente atteint 1,4 %, après 1,2 % en octobre.
Le marché immobilier ralentit légèrement en octobre et semble fléchir à Londres D’après l’indicateur
harmonisé publié sur le site du gouvernement, le prix moyen de l’immobilier résidentiel est en hausse de 6,9 %
d’octobre 2015 à octobre 2016, en légère baisse par rapport à septembre (+ 7,0 %) mais toujours à un niveau élevé.
En glissement annuel, la hausse des prix est portée par le dynamisme du marché en Angleterre, avec + 12,3 % dans
l’Est, + 9,1 % dans le Sud-Est et + 7,7 % à Londres. Les prix restent moins dynamiques en Écosse (+ 4,0 %), au
Pays de Galles (+ 4,4 %) et en Irlande du Nord (+ 5,4 %). Néanmoins, avec les précautions habituelles entourant
les données mensuelles, les prix immobiliers sont en baisse de - 1,2 % à Londres et 0,1 % en Angleterre entre
septembre et octobre 2016, ce qui pourrait signaler un ralentissement à venir du marché.
ACTUALITÉ FINANCIÈRE
BREXIT
Le secteur financier britannique pourrait perdre jusqu’à 50 Md£ par an en cas de Brexit Dans un rapport
publié par la Chambre des Lords, la Commission chargée de l’Union européenne évalue entre 40 et 50 Md£ les
revenus annuels du secteur financier directement liés à l’UE. Le rapport souligne que la Commission européenne
pourrait rendre plus difficile l’obtention d’équivalence réglementaire pour les pays tiers et suggère au gouvernement
britannique de négocier un accord qui permettrait aux banques britanniques d’obtenir un régime plus favorable que
l’actuel. Le rapport estime que les sociétés financières privilégieraient New York plutôt que les places financières
européennes pour relocaliser leurs activités, et que le rapatriement des activités de compensation euro dans un pays
européen serait contraire aux intérêts l’UE, aucune place financière européenne ne disposant d’infrastructures aussi
développées que celles de Londres.
Lloyd’s of London va proposer un plan de relocalisation en Europe de certaines activités en février 2017
Cinq villes seraient actuellement en compétition, le choix final sera soumis aux membres de Lloyd’s of London en
février 2017. Le président John Nelson avait estimé que la perte d’accès au marché unique entraînerait la
délocalisation de certaines des activités même si le siège de Lloyd’s devrait rester à Londres. 11 % des primes
traitées sur le Lloyd’s proviennent de l’Union européenne, soit 3 Md£. Lloyd’s estime que le coût de création d’une
nouvelle entité serait de plusieurs dizaines de millions de livres.
RÉGULATION FINANCIÈRE
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La FCA s’inquiète des risques liés aux prêts pair-à-pair et souhaite faire évoluer la législation La FCA
estime dans un rapport d’étape que les règles qui sont entrées en vigueur en avril 2014 pour les plateformes de
financement participatif ne sont plus adaptées, une consultation sur les futures règles sera publiée début 2017. Le
marché du financement participatif poserait des risques notamment en termes de protection des investisseurs. La
FCA note que la transparence n’est pas optimale, et que certaines entreprises remboursent des investisseurs sur leur
propres fonds sans indiquer que l’emprunteur n’est plus solvable. La FCA estime que certaines sociétés proposent
des produits plus complexes que des prêts et que ces produits se trouvent aux limites de ce que le régulateur les
autorise à faire. 17 plateformes de financement participatif sont actuellement autorisées par la FCA. Le marché
britannique du financement participatif représente 8,7 Md£ de prêts, dont 3,3 Md£ ont été réalisés en 2016.
La FCA lance une enquête sur la concurrence dans le secteur des prêts immobiliers résidentiels Les termes
de référence, pour réponse au 12 janvier 2017, se concentrent sur deux aspects principaux : l’analyse de l’efficacité
des outils de prise de décisions dans le choix d’un prêt immobilier et l’existence de possible conflits d’intérêts qui
se feraient au détriment des clients. La FCA s’intéressera notamment aux opportunités offertes par les nouvelles
technologies, notamment en termes de conseil aux prospects. La FCA publiera un rapport d’étape à l’été 2017 et le
rapport final début 2018. Quatre établissements (Lloyds, Santander UK, Barclays et Nationwide) contrôlent plus
de la moitié du marché : 7 millions de particuliers détiennent un prêt immobilier en l’Angleterre et au Pays de
Galles, pour une valeur totale de 1 300 Md£.
La FCA a infligé 22 M£ d’amendes à des sociétés financières en 2016 Ce montant est le plus bas de l’histoire
du régulateur. Le régulateur avait infligé 905 d’amendes en 2015 et 1,5 Md£ en 2014, en particulier dans le
cadre de l’affaire de manipulations sur le marché des changes (1,1 Md£). Il y a eu 23 amendes au total en 2016 (40
en 2015). La plus importante amende pour l’année 2016 concerne Aviva, qui a dû verser 8,2 M£ pour ne pas avoir
été assez attentif sur les modalités de gestion d’un de ses sous-traitants.
BANQUES ET ASSUREURS
1 046 agences bancaires ont fermé au Royaume-Uni depuis janvier 2015 Selon une étude de l’organisation
de protection des consommateurs Which ?, les zones rurales sont particulièrement touchées (notamment au Pays de
Galles, dans le sud-ouest de l’Angleterre et en Ecosse). HSBC est la banque ayant fermé le plus d’agences (321 soit
27 % de leur réseau bancaire), suivi de RBS (191, soit 10 %) et Lloyds (180, soit 14 %). Ce mouvement de fermeture
est principalement lié à l’utilisation en hausse des services sur mobiles et de la baisse de fréquentation des agences
(71 visites en moyenne par agence par jour, en baisse de 30 % depuis 2011). Le Royaume-Uni est l’un des pays
européen la densité des agences est la plus faible : il y avait 145 agences par million d’habitants en 2014 au
Royaume-Uni, contre 410 en France, 430 en Allemagne et 690 en Espagne.
Copyright
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contenue dans cette publication.
Directeur de la publication : Alain de Cointet
Service économique régional de Londres
Ambassade de France au Royaume-Uni
Adresse : 58 Knightsbridge, London, SW1X 7JT
Rédigé par : Thomas Bouvier-d’Yvoire, Guillaume de
Conihout et Clément Leroy
Revu par : Philippe Guyonnet-Dupérat
Version du 15 décembre 2016
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