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RESUME
L’étude des plantes à la fin du Moyen Age n’a pas d’autonomie. Elle s’intègre à une
approche philosophique, qui consiste à les situer dans l’échelle de la Création, ou à une
démarche plus utilitaire, en lien avec la médecine ou l’alimentation. Les encyclopédies du
XIIIᵉ siècle ou le De Vegetabilibus d’Albert le Grand révèlent un intérêt multiple pour la flore,
les plantes étant considérées à la fois pour l’état végétatif qu’elles incarnent et pour les profits
qui peuvent en être tirés. Elles ne sont pas un sujet en soi mais donnent lieu à des réflexions
qui amènent à mieux les connaître. Dans les herbiers, l’étude des différentes espèces végétales
a pour but d’en maîtriser les propriétés. Or, le besoin d’identifier les plantes décrites par les
sources compilées conduit à une meilleure connaissance des spécimens végétaux. De même,
les dictionnaires de synonymes, les manuels d’agronomie, les traités d’apothicaires et de
diététiques, ou les encyclopédies qui reprennent les Problèmes d’Aristote, témoignent d’une
certaine spécialisation du discours sur la plante. Celle-ci est de moins en moins envisagée
dans un contexte global. L’intérêt pour le végétatif décline, tandis que chaque espèce
végétale, dans ce qu’elle a de spécifique, trouve de plus en plus sa place. C’est le cas
également dans l’iconographie, les dessins de plantes gagnant en naturalisme. Ces approches
multiples de l’univers végétal, bien qu’elles ne se croisent pas, participent de l’essor de la
botanique car la plante est envisagée sous différents angles de vue qui permettent d’en avoir
une perception riche et plurielle.
FROM VEGETATING TO VEGETABLE, THE GROWING INTEREST IN PLANTS AT
THE END OF THE MIDDLE AGES.
Plant study at the end of the Middle Ages doesn’t operate as an independent unit. It
belongs rather to a philosophical approach which consists of placing plants on the scale of the
Creation, or confining them to a useful function related to medicine or food. Thirteenth
century encyclopaedias or Albert the Great’s De Vegetabilibus reveal the multiple interests in
flora whereby plants are considered both for their vegetating state and for the benefits to be
gained from them. While not a subject in their own right, plants trigger thoughts which help
us to better understand them. In herbaria, the study of different plant species aims at
mastering their properties. Thus the need to identify the plants described in such
classifications leads to an improvement in our knowledge of plant specimens. Furthermore,