Terminale
Scientifique
Enseignement
obligatoire
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contT399
Deux frontières de convergence au Japon (sujet de type II.2)
SVT
A partir des seules informations apportées par l’analyse des documents 1 à 3 concernant l’arc insulaire du Japon, de leur
mise en relation et des connaissances relatives à ces informations, nommer et citer les caractéristiques des 2 frontières
de convergence (convergence entre la plaque Eurasie et la plaque Pacifique d’une part et convergence entre la plaque
Eurasie et la plaque Philippine d’autre part) ; montrer des différences, entre ces frontières, consécutives au mouvement
des plaques.
Proposition de corrigé
Introduction
Au niveau du Japon, 3 plaques s’affrontent : la plaque Pacifique, la plaque Européenne et la plaque Philippine. L’objet
de ce devoir est d’identifier la nature des frontières entre la plaque Européenne et la plaque Pacifique d’une part et la
plaque Européenne et la plaque Philippine d’autre part. Quels sont donc les arguments géographiques et géologiques qui
nous permettent d’identifier ces frontières ? Quelles différences -consécutives au mouvement des plaques– peut-on dé-
celer entre ces deux frontières à partir de l’étude des documents ?
I. Caractéristiques communes aux frontières de convergence au large du Japon
1) Fosses et anomalies géothermiques négatives
Les données du document 1 permettent de relier fosses et anomalies géothermiques négatives (c’est-à-dire les valeurs du
flux géothermique inférieures à la normale). Aux deux frontières sont associées des fosses de profondeurs différentes
(fosse du Japon très profonde et fosse de Nankaï peu profonde) et une anomalie géothermique négative (du moins pour les
fosses très profondes). Or nous savons que la présence de fosses témoigne d’une zone de subduction : la fosse étant la mar-
que géographique de la plongée d’une lithosphère océanique (dite subduite) dans l‘asthénosphère. L’anomalie géothermi-
que négative s’expliquant par la pénétration d’un matériel globalement froid (lithosphère océanique subduite) dans une
matière chaude (= asthénosphère). Ainsi, fosses et anomalies géothermiques signent une frontière de convergence de type
subduction.
2) Volcanisme et anomalies géothermiques positives
Le document 1 montre une ligne de volcans parallèle à l’axe des fosses et donc parallèle aux frontières de plaques. Il s’agit
d’un volcanisme explosif comme en témoignent les « maars », les « caldéras » ou les dômes, édifices volcaniques résultant
de l’émissions de laves visqueuses, pâteuses cristallisant sur place. A ce volcanisme est associé une anomalie géothermi-
que positive (= dont les valeurs sont supérieures à la moyenne terrestre). On sait que ces anomalies positives résultent de
la présence d’un magma, magma s’exprimant en surface par le volcanisme explosif. Volcanisme et anomalies géothermi-
ques positives sont donc liées. Le document 2 montre également la présence de ces volcans. Ainsi, nous mettons là en
évidence une 2ème signature des zones de subduction ou marges actives, le volcanisme, à l’origine (en grande partie *1) de
l’anomalies géothermique positive.
3) Une répartition remarquable des foyers de séisme
Le commentaire du document 1 mais surtout le document 2 permettent d’évoquer la répartition des séismes : les foyers des
séismes (ou hypocentres) se répartissent sur un plan (qui est sans doute plus proche d’une surface voilée que d’un plan)
nommé plan de Wadati-Bénioff. Ce plan de Bénioff existe dans les 2 frontières étudiées. L’angle que fait ce plan avec
l’horizontale n’est cependant pas le même dans les 2 cas comme nous le verrons dans le chapitre suivant.
Ce plan de Wadati-Bénioff est en fait la trace de la plongée de la lithosphère océanique subduite sous la lithosphère che-
vauchante dont la nature n’est pas mentionnée dans l’énoncé. Le document 2 montre donc que la lithosphère océanique de
la plaque Pacifique plonge en direction Est-Ouest sous le Japon. A la profondeur 100 km, se trouve de nombreux foyers
sismiques ; à la verticale de ces foyers se trouvent les volcans de type explosif décrits précédemment. Or on sait que c’est
à cette profondeur que le manteau supérieur hydraté de la plaque chevauchante commence à fondre en produisant un mag-
ma à l’origine du volcanisme explosif. En considérant alors la plaque Philippine et la trace volcanique au Sud du Japon, on
peut en déduire, pour les raisons précédentes que la plaque lithosphérique océanique Philippine plonge aussi sous la plaque
Eurasie.
4) Les vitesses de déplacement des plaques
Les vecteurs du déplacement relatif des plaques sont indiqués sur le document 1 : les plaques s’affrontent. Nous savons
qu’il y a deux modalités liées à la convergence : la subduction et la collision. Or tous les arguments développés précédem-
ment militent en faveur de la subduction océanique. L’absence de continents aux frontières interdit l’hypothèse de la colli-
sion.
5) En guise de conclusion partielle...
Les frontières de convergence entre les plaques Eurasie et Pacifique d’une part et les plaques Eurasie et Philippine d’autre
part sont donc caractérisées par des marqueurs disposés sur des lignes parallèles à ces frontières : des marqueurs géogra-
phiques (fosses), des marqueurs géologiques (séismes et volcanisme) et des marqueurs géothermiques avec deux bandes
plus ou moins parallèles : les anomalies géothermiques négatives et les anomalies géothermiques positives. Ce sont les
conséquences d’un phénomène nommé subduction, phénomène au cours duquel une lithosphère océanique (les plaques
Pacifique et Philippine plongent sous la plaque Eurasie.
Il reste maintenant à déceler à l’aide des document des différences dans ce phénomène de subduction.
*1 Les anomalies géothermiques positives s’expliqueraient également par les forces compressives créant dans ces zones des frictions productrices de cha-
leur.