12 supplementations nutritionnelles asthenies, fatigues

12 SUPPLEMENTATIONS NUTRITIONNELLES
ASTHENIES, FATIGUES, ETATS DEPRESSIFS
LE COTE PHYSIQUE DE LA FATIGUE
Pléthores, excès et intoxications diverses
Infections chroniques
Déficiences et Carences
Pertes Nutritionnelles
L’ORIGINE DEPRESSIVE DE LA FATIGUE
LES ETATS DEPRESSIFS
Rien de plus difficile devant une consultation ou une simple demande de conseil nutritionnel,
pour un état de fatigue, qu’il s’agisse d’une fatigue aiguë ou chronique, de différencier
l’origine physique de l’origine psychique, d’autant que ces deux origines, (étiologies) sont
intimement intriquées.
Le respect des grandes règles méthodologiques de l’examen et surtout de l’interrogatoire
resteront les garanties essentielles d’une réponse juste et adaptée.
Concernant l’interrogatoire, il est donc essentiel de noter:
Les circonstances d’apparition de la fatigue et sa date de survenue (grossesse, allaitement,
conditions défavorables au plan alimentaire et/ou relationnel, départs en vacances,
changements de partenaires sexuels, deuils, divorces, pertes d’emploi....),
Les changements intervenus à cette époque dans les habitudes alimentaires,
l’environnement, l’habitat, les relations avec la famille, le travail;
Les traitements médicamenteux, la consommation de substances dopantes ou
tranquillisantes, la prise de traitements hormonaux ou leur arrêt, la prise de pilule
anticonceptionnelle, l’arrêt ou l’augmentation du tabac, de l’alcool...
Les antécédents personnels, même anciens (car des maladies que l’on croît guéries peuvent
évoluer à bas bruit ou se réactiver...) et les antécédents familiaux qui donnent souvent une
orientation précieuse.
Nous ne pouvons qu’extraire les grandes lignes une expérience personnelle à propos d’une
grande majorité de situations rencontrées et résolues alors que le système médical et
l’approche diagnostique trop « classique » n’avaient pas été en mesure de le faire.
LE COTE PHYSIQUE DE LA FATIGUE
La fatigue par pléthore, excès et intoxications diverses
Dans nos pays industrialisés, elle représente presque les deux tiers des consultations
pour fatigue. C’est essentiellement le mode de vie, c’est à dire le mode d’alimentation et le
type d’environnement qui en sont la cause:
Déséquilibres alimentaires: excès caloriques globaux, perturbations des rythmes de repas,
repas trop tardifs, excès de lipides saturés (viandes + fromages), de sucres rapides,
d’alcools...
Insuffisance d’hydratation et donc d’élimination
Intoxications environnementales: produits chimiques, produits d’usage professionnel ou
ludique, pollutions industrielles ou infectieuses (personnel médical et paramédical....);
Sédentarité plus ou moins totale.
Les conséquences digestive, neurologiques et athérolipidiques de ces situations sont assez
faciles à reconnaître. L’interrogatoire doit s’attarder sur les conditions de digestion, de transit,
de sommeil et l’intéressé devrait pouvoir produire des résultats (de moins de six mois) de
certains tests hépatiques et lipidiques.
Le terrain biologique dit « pléthorique » est caractérisé par:
- Un surpoids (mais attention il existe des « maigres pléthoriques »,
- Des troubles de la digestion à type de lourdeurs, maux de tête, nausées, constipation ou
diarrhées chroniques...
- Une élévation des tests hépatiques (gamma GT dans le cadre d’une hyperconsommation
d’alcool), des tests de la maladie athérolipidique et pas seulement le cholestérol seul qui ne
signifie pas grand chose, mais plutôt des triglycérides, du rapport cholestérol total/cholestérol
HDL, des Apo B... de l’urée, de la créatinine et l’acide urique. Dans les cas douteux un
bilan de floculation type « profil protéique CEIA » ou un profil protéique classique permettent
souvent de préciser l’origine et même, dans le cadre de la perturbation lipidique quelle serait
la part en relation avec le mode d’alimentation, le mode de vie ou le stress. De même le
praticien formé à la biologie spécifique de la nutrition orthomoléculaire pourra demander un
profil d’acides gras qui lui permettra d’affiner ses conseils tant au plan diététique que pour
une éventuelle supplémentation.
Les intoxications, les erreurs de régime et de modes de vie sont souvent évidentes,
ce sont les cas « faciles »: quelques conseils de bon sens et de restriction ou « régulation »
alimentaire globale ou spécifique, de mode de vie et... le tour est joué!
En plus de ces restrictions qu’il faut savoir modérer en fonction des possibilités et des cultures
de chacun, (difficile de demander à un italien de moins manger de pâtes!) on proposera,
systématiquement, des drainages:
Drainages phytothérapiques (artichaut, pissenlit, chélidoine...) à visée hépato-digestive,
circulatoires et rénales (urée et acide urique)....
Drainages nutritionnels; draineurs lipotropes, (arginine choline, phosphatidylcholine,
méthionine, bétaïne...) enzymothérapies, rééquilibrants de la flore intestinale (levures,
acidophilus)...
Antioxydants (surtout les vitamines C et E mais aussi zinc, sélénium et coenzyme Q10...);
Augmentation de la consommation de certains acides gras (oméga 3 et 6, linoléniques...).
Les suspicions d’intoxication (souvent associées, majorant les symptômes ci-dessus) sont
plus difficiles à reconnaître:
On les cherchera en présence de certains milieux professionnels ou d’habitat. Le maniement
de produits domestiques ou industriels (colles, colorants, teintures, herbicides et pesticides,
produits chimiques, métaux lourds chez les dentistes et prothésistes...), le travail dans
certaines atmosphères polluées, ou le contact possible avec des germes pathogènes
(professions médicales et para médicales...) est souvent « à risque ».
Il faut penser au saturnisme chez les enfants fatigués ayant des troubles de scolarité et vérifier
qu’ils ne sont pas en contact avec de vieux enduits ou peintures au plomb. Pensez à l’eau de
boisson dans les vieilles cités et vieux immeubles... à la citronnade ayant séjourné dans les
poteries traditionnelles, à la vaisselle émaillée, aux verres en cristal. De même l’aluminium
peut devenir une cause de fatigue: interrogez sur l’usage des récipients de cuisine, de papier
d’aluminium, de médicaments en contenant....Faites tester par un praticien compétent les
micro-courants sur le vieux amalgames dentaires.
Lorsque l’on suspecte ce type d’intoxication il faut tenter de l’affirmer biologiquement au
moyen (par exemple) de tests dynamiques sur la salive et/ou l’urine après prise d’agents
chélatants (en général du DMPS). Les dosages capillaires, urinaires et sériques fournissant un
profil oligo-élémentaire permettent d’orienter ou de confirmer les hypothèses. Ils suffisent
rarement à eux seuls à le faire, mais par contre ils donnent des indications précieuses sur
l’équilibre ou la rupture d’équilibre entre les différentes activités enzymatiques en relation
avec les minéraux et donc sur la nature des conseils et supplémentations à envisager.
On peut dans certains cas proposer de les compléter par d’autres tests dits de « perméabilité
intestinale » et de « détoxication hépatique ».
Les conseils élémentaires seront de nature diverse pouvant renforcer ceux donnés
précédemment:
Proposer des régimes et modes de vie détoxicants: c’est la cure de plein air, pourquoi pas la
cure thermale ou la cure d’hydroxydase ® à domicile, le régime ou la diète végétarienne
limitée dans le temps, la prise de jus de plantes, de fruits et de légumes, les lavements
intestinaux ou l’hydrothérapie du côlon, bref tout « l’arsenal de nettoyage » que la
naturopathie classique met à disposition.
A plus long terme, il faudra préciser le régime et en éliminer tout aliment susceptible
d’induire des insuffisances digestives ou des allergies alimentaires. Le régime « type
Seignalet », appelé « régime hypotoxique » est une bonne approche: on élimine globalement
toutes les céréales et leurs dérivés, sauf le riz, tous les produits laitiers et donc les fromages et
l’on essaie de manger le plus cru possible ou du moins le moins cuit (en se gardant des excès
de « Burgérisme »). Les explications physiopathologiques afférentes à ce régime sont données
dans le livre publié par le Docteur Seignalet ***.
On proposera également des supplémentations dites « chélatantes » comme les vitamines C
et E, certains acides aminés soufrés, l’histidine ou draineurs lipotropes et dans certains cas ne
pas hésiter à pratiquer ou faire pratiquer par un médecin formé à ces techniques des chélations
orales, intramusculaires ou intraveineuses utilisant des chélatants traditionnels tels que
l’EDTA ou le DMPS...
Les infections chroniques (froides ?)
On pourrait les ranger aux chapitre « intoxications » ce qu’elles sont ou deviennent à la
longue et en réalité.
Les plus fréquemment rencontrées mais également les plus mal connues et donc maltraitées
sont les infections digestives chroniques à germes dont certains colibacilles ou proteus
pathogènes, les klebsielles, borrelioses, chlamydiaes, mycoplasmes, streptocoques,
staphylocoques et surtout l’hélicobacter pylorii, les infections à champignons pathogènes
et notamment les candidoses, les parasitoses. Il faut savoir rechercher ou faire rechercher une
brucellose, une infection urinaire chronique à colibacilles ou proteus. Les chlamydioses
chroniques peuvent être gynécologiques ou respiratoires.
L’infection chronique à l’hélicobacter est responsable de symptômes digestifs à type de
brûlures et régurgitations mais également de fatigues chroniques (et à plus long terme de
risques plus lourds). Il en est de même des candidoses. Les colibacilloses chroniques sont
souvent liées à des « pseudo dépressions » de type mélancolique. Les infections chroniques
post-hépatiques à bacilles parathyphoïdiens sont à l’origine de colopathies chroniques et de
fatigues.
Il faut bien comprendre que la colopathie elle-même, perturbant la perméabilité intestinale,
l’équilibre de la flore (donc l’immunité locale et générale) et finalement l’absorption des
nutriments et l’élimination des produits de dégradation (toxines) pourra être à l’origine
d’une fatigue chronique voire même d’un état dépressif. Cette fatigue peut être majorée
par l’installation d’une insuffisance hépatique chronique que les différents profils protéiques
identifieront facilement.
Les foyers infectieux chroniques ORL (nez, gorge, oreille, granulomes dentaires, poches
gingivales...) sont souvent en relation avec l’infection intestinale chronique: la radio
panoramique dentaire et la radio (ou scanner) des sinus doivent être demandés au moindre
doute.
Comment déterminer l’origine première et fondamentale du trouble? c’est tout l’art du
clinicien qui permettra de reconstituer l’histoire de la maladie, d’en définir les grand axes et
surtout les moyens les plus simple et plus rapides pour remettre sur pieds.
Soyez bien attentifs à l’exercice professionnel, au mode d’habitat (campagne, présence
d’animaux à la maison) aux voyages dans les pays à haut risque contaminant tels les pays
chauds et n’hésitez pas, en cas de doute à tenter de vous faire confirmer vos hypothèses non
seulement par l’intéressé mais aussi par les membres de sa famille.
Les infections intestinales peuvent être révélées par une coproculture faite dans un
laboratoire spécialisé (voir chapitres 12 et 13), par des sérologies (candidoses,
hélicobacter) ou par des prélèvements en milieu spécialisés (fibroscopies). Plus rarement
l’analyse d’urine révélera une infection chronique des voies urinaires ou sexuelles (MST).
On trouve de nos jours des cas de paludisme larvé évoluant à bas bruit sans que
l’indentification biologique (méthode de la goutte épaisse ou frottis sanguin) ne soit positive
le jour de sa réalisation. Il est donc important de savoir rapporter l’asthénie aux suites d’un
voyage (même très court) en zone infestée.
Les infections virales chroniques et récidivantes sont beaucoup plus difficiles à identifier.
S’il n’est pas difficile de retrouver des anticorps anti hépatites (A, B ou C...) il l’est plus de
retrouver des traces de virus Epstein-Barr (séquelles de mononucléoses infectieuses ou
poussées d’une maladie chronique), de cytomégalovirus et surtout d’affirmer la relation
directe entre ces agents et la fatigue. Le profil protéique peut donner de précieuses
orientations ainsi que les différents examens de l’immunité (immuno électrophorèse,
numération des sous populations lymphocytaires...). D’autres causes sont bien évidemment
possibles: maladie de Lyme, toxoplasmose, parasitose exotiques... et devront être recherchées
dans les cas extrêmes par le praticien.
Maladies métaboliques
Il ne faut jamais perdre de vue qu’un certain nombre d’affections métaboliques telles des
maladies sanguines, hémopathies, leucémies peuvent se traduire, au début, par une simple
fatigue d’où l’intérêt de l’hémogramme et de la VS (Vitesse de Sédimentation) dans
l’inventaire de toute asthénie.
Déficiences et carences
Ce chapitre nous fournit la transition vers la recherche de l’origine et du versant psychique de
la fatigue: c’est le « vide » de l’organisme ou l’organisme « vidé » qu’il faut remplir
globalement ou spécifiquement après ou en même temps que l’on colmate les brèches.
Les raisons de ces déficiences peuvent être complexes et multiples: conséquence d’une
mauvaise qualité de l’environnement et de l’alimentation ou de mauvaise habitudes de
préparation culinaire, de modes de vie ou de traitements médicaux inadaptés ou prolongés
inutilement.
L’essentiel de ces origines a été développé au cours:
des pages 27 à 32 de « Forme et Santé »
des pages 45 à 88 de « La Nutrithérapie »
La réalité épidémiologique de ces carences et déficiences a été traitée dans le cadre de la
troisième partie de ce cours ainsi que dans les pages 46 à 52 de « La Nutrithérapie ».
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