pratique Douleurs abdominales aiguës hautes : quelle imagerie ? Cet article passe en revue l’imagerie à effectuer en première intention chez les patients présentant des douleurs abdominales aiguës de localisation haute. L’abdomen sans préparation, l’ultrason et le scanner restent les principaux examens utilisés. Le choix de l’examen radiologique en première intention dépendra de la localisation de la douleur et tiendra compte de la fréquence des pathologies rencontrées dans les différents quadrants abdominaux. Rev Med Suisse 2013 ; 9 : 1710-4 S. Excoffier P.-A. Poletti H. Brandstatter Drs Sophie Excoffier et Hilda Brandstatter Service de médecine de premier recours Dr Pierre-Alexandre Poletti Unité de radiologie des urgences Service des urgences HUG, 1211 Genève 14 [email protected] [email protected] [email protected] Acute abdominal pain of the upper abdomen : which imaging to choose ? The aim of this article is to review the imaging modalities to be performed in patients with acute diffuse upper abdominal pain. Conven­ tional radiography, ultrasound and compute­ rized tomography (CT) are most often used in this setting. The choice of the initial imaging technique will depend from the localization of the pain and the probability of a particular pathology in the involved area. 1710 introduction Les douleurs abdominales aiguës non traumatiques repré­ sentent environ 10% des consultations dans les centres d’ur­ gences. L’abdomen aigu est défini comme une douleur néces­ sitant un traitement médical ou chirurgical urgent : il est donc logique de diriger l’imagerie en fonction de la localisation de cette douleur, comme le précise l’ACR (American College of Radiology). Une liste exhaustive des pathologies responsables de dou­ leurs abdominales est répertoriée dans le tableau 1. Au cours des trois dernières décennies, l’apport de la radiolo­ gie a augmenté, permettant une réduction des interventions chirurgicales, jadis aussi utilisées à but diagnostique. Actuellement, l’usage de la radiographie conventionnelle (cou­ ramment appelée «abdomen sans préparation» ou ASP) est limi­té aux douleurs abdominales diffuses, suspectes d’un iléus ou d’une perforation.1 La dose d’irradiation délivrée par une radiographie abdo­ minale est de 1,4 à 2 mSv ; elle est de 10 mSv pour un CT pour un seul passage.1 A titre informatif, la dose d’irradiation moyenne annuelle reçue par la population à Genève est de 4 mSv environ. Aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), le nombre de CT effectués aux urgences a augmenté de 500% (dont 33% pour le CT abdominal) de 1999 à 2012, alors que le nombre des consultations n’a augmenté que de 20%. Les effets indé­ sirables du CT sont l’irradiation et les effets secondaires du produit de contraste intraveineux (insuffisance rénale et réactions allergiques). Les sujets jeunes sont plus sensibles aux doses d’irradiation que les patients âgés, alors que ces der­ niers le sont davantage aux effets secondaires néphrotoxiques des produits de contraste. L’échographie est un examen rapidement disponible, sans effet indésirable pour le patient, peu coûteux et facilement transportable. Son interprétation est cependant dépendante de l’examinateur. Sa sensibilité peut être réduite par la présence d’un météorisme ou chez les patients obèses. L’IRM est un examen avec une très bonne discrimination tissulaire, mais d’un emploi plus difficile (préparation et examen plus longs, collaboration du patient nécessaire, incompatibilité avec tout objet métallique) et n’est pas forcément ­supérieur au CT dans la plupart des pathologies abdominales. Elle peut être ­cependant complémentaire au CT dans la recherche d’une cholédocholithiase (cholangio-IRM). Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 25 septembre 2013 06_10_37364.indd 1 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 25 septembre 2013 0 19.09.13 08:50 Atorvastatine-Mepha ® La voie à suivre en matière de cholestérol admis par les caisses maladie g, 0 m rmais 4 e d so age és dé s o D prim com bles séca 1:1.5 Lactab 10 mg ® Lactab 20 mg sécable ® Lactab 40 mg sécable ® 1:1.5 Lactab 80 mg sécable ® * Pour pouvoir scanner le «QR-Code» avec le smartphone, vous avez besoin d’une application que vous pouvez télécharger par exemple dans l’App Store sous «Scan» ou sous «QR». Atorvastatine-Mepha C: 1 Lactab d’Atorvastatine-Mepha contient 10 / 20 / 40 / 80 mg d’atorvastatine. I: Réduction de taux trop élevés de cholestérol total / LDL, d’apolipoprotéine B et de triglycérides en cas d’hypercholestérolémie primaire, de formes mixtes d’hyperlipidémie, d’hypercholestérolémie familiale, en complément du régime alimentaire. Réduction de taux trop élevés de cholestérol total / LDL en cas d’hypercholestérolémie familiale homozygote, en traitement adjuvant ou en monothérapie. Prévention des événements cardiovasculaires en cas de risque élevé de premier événement cardiovasculaire. P: Dose initiale de 10 mg 1 fois par jour, jusqu’à 80 mg par jour au maximum. Adaptation de la dose toutes les 4 semaines ou plus, en fonction des taux de lipides. Prévention des événements cardiovasculaires: 10 mg 1 fois par jour. CI: Hypersensibilité au principe actif ou à l’un des excipients conformément à la composition. Maladie hépatique active, augmentation persistante d’origine inexpliquée des transaminases sériques, cholestase, myopathies. Grossesse / allaitement. PC: Les tests de la fonction hépatique ASAT(GOT), ALAT(GPT) devraient être réalisés avant le début du traitement, puis à intervalles réguliers. Réduire la dose /arrêter le traitement en cas d’élévation persistante de l’ALAT ou de l’ASAT à des taux > 3 fois la normale. Consommation élevée d’alcool, antécédents de maladie hépatique, facteurs prédisposant à l’apparition d’un AVC hémorragique ou d’une rhabdomyolyse (diminution de la fonction rénale, association avec ciclosporine, fibrates, érythromycine, niacine ou antimycosiques azolés, ou sensibilité au toucher ou faiblesse musculaire au cours du traitement). Les taux de CPK devraient être mesurés avant le début d’un traitement par statines en cas de facteurs prédisposants. Arrêt du traitement en cas d’élévation nette (> 5 fois la limite supérieure de la normale) des taux de CPK. EI: Rhinopharyngite, réactions allergiques, hyperglycémie, céphalées, douleurs pharyngées et laryngées, épistaxis, constipation, ballonnements, dyspepsie, nausées, diarrhée, myalgie, arthralgie, douleurs des extrémités, douleurs musculosquelettiques, crampes musculaires, articulations gonflées, anomalie des tests hépatiques, augmentation des taux sériques de créatine phosphokinase. IA: Ciclosporine, autres immunosuppresseurs, gemfibrozil / fibrates, acide nicotinique, inhibiteurs du cytochrome P450 3A4, antimycosiques azolés, érythromycine, clarithromycine, antiprotéases (tels que lopinavir, nelfinavir, ritonavir, saquinavir), diltiazem, itraconazole, grandes quantités de jus de pamplemousse, inducteurs du CYP3A4 (tels qu’éfavirenz, rifampicine), digoxine, contraceptifs oraux, inhibiteurs de la glycoprotéine P, colestipol, antiacides, warfarine, sulfonylurées, acide fusidique. Liste: B. [0312]. Pour des informations complémentaires sur les médicaments consulter www.swissmedicinfo.ch. Vous trouverez d’autres informations sur Atorvastatine-Mepha à l’adresse de notre Service Littérature: [email protected] ® ® 0613 ® Mepha Pharma SA, 4010 Bâle, Téléphone 061 705 43 43, Fax 061 705 43 85, www.mepha.ch Les médicaments à l’arc-en-ciel 1006576_rms_ct.indd 1 Vous trouverez les données de bioéquivalence et le profil de la préparation sur internet à l‘adresse: www.mepha.ch, Professionnels, Qualidoc ou via QR-Code.* 1006576 ® 14.03.13 17:09 Tableau 1. Douleurs abdominales selon la localisation réf. 2,5). (Adapté de HCD : hypochondre droit ; HCG : hypochondre gauche ; IM : infarctus du myocarde ; IBD : syndrome de l’intestin irritable. HCD • Biliaire (cholécystite, cholédocholithiase, colique biliaire, cholangite) • Hépatique (hépatite, néoplasie, abcès, foie de stase, syndrome de Budd-Chiari, périhépatite de Fitz-HughCurtis) • Paroi abdominale (musculaire, zona, radiculite) • Ulcère perforé • Pulmonaire (pneumonie, pleurésie, pneumothorax) • Pathologie du côlon (colite, tumeur, diverticulite, appendicite rétrograde) • Rénale (pyélonéphrite, stase, infarcissement, lithiase) HCG • Rate : infarctus splénique, traumatisme • Pancréas : pancréatite, néoplasie • Maladie pulmonaire : pneumonie, abcès sous-phrénique, embolie pulmonaire, pneumothorax • Estomac (comme épigastre/milieu) •Radiculite • Côlon descendant/angle splénique : colite ischémique segmentaire Epigastre/ • Etiologies cardiaques : ischémie, IM inférieur, péricardite milieu • Ischémie ou infarctus du myocarde inférieur : dissection, anévrisme de l’aorte abdominale, angor abdominal • Œsophage : reflux, infections • Estomac : gastrite aiguë, ulcère perforé ou non, tumeur, trouble de la vidange • Paroi : hernie, compression nerveuse • Toutes les étiologies biliaires • Pancréas : tumeurs, pancréatite Douleur diffuse Péritonite, iIéus obstructif, ischémie mésentérique, anévrisme aortique en cours de rupture, porphyrie, urémie, acidocétose diabétique, hypercalcémie, hématome rétropéritonéal, fièvre méditerranéenne, gastroentérite, IBD, crise hémolytique, angiœdème héréditaire, sevrage d’opiacés, intoxication aux métaux lourds douleurs de l’hypochondre droit Douleurs biliaires Dans la pratique clinique, il est important de distinguer une douleur biliaire simple (lithiase vésiculaire symptoma­ tique) d’une douleur biliaire compliquée (migration de calcul ou cholécystite). La prévalence de la cholécystite est de 5% parmi les ­patients se présentant pour des douleurs abdominales aux urgences.1 C’est la pathologie la plus fréquente (50-60%) touchant l’hypochondre droit. Dans plus de 90% des cas, la cause est un calcul de la vésicule biliaire, enclavé dans le canal cystique ou le collet de la vésicule.2 Environ 10-15% de la population occidentale serait por­ teuse de calculs biliaires, dont seuls 1-4% deviendraient symptomatiques.3 La douleur de la colique biliaire est de type viscéral et le résultat d’un spasme du canal cystique. Elle est d’abord ressentie au niveau de l’épigastre et peut irradier dans l’épaule droite. Environ 75% des patients qui présentent une cholécystite aiguë ont des antécédents de colique biliaire. La symptomatologie de la colique biliaire simple dure moins de six heures. Les douleurs sont sou­ vent précipitées par un repas riche en graisses, qui stimule la contraction de la vésicule biliaire via la libération de cholécystokinine.2 Si la douleur dure plus de six heures, 1712 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 25 septembre 2013 06_10_37364.indd 2 une cholécystite est suspectée. Après six heures, la stase biliaire et la surinfection bactérienne engendrent une in­ flammation de la paroi, avec ischémie et nécrose secon­ daires potentielles. L’examen physique montre une défense localisée et un signe de Murphy positif. On retrouve une leucocytose et fréquemment une élévation de la phosphatase alcaline et des transaminases. Le traitement de choix dans le cas d’une cholécystite aiguë est la cholécystectomie dans les 72 heures après le début des symptômes. Selon l’ACR, l’échographie est la modalité la plus appro­ priée pour différencier une douleur biliaire simple d’une douleur biliaire compliquée et poser un diagnostic de cho­ lécystite. L’ultrason permet de mettre en évidence les signes suivants de cholécystite : distension de la vésicule biliaire, boue biliaire (sludge) ou calcul intraluminal, épais­ sissement de la paroi avec aspect feuilleté dû à l’œdème, liquide libre autour de la vésicule biliaire et signe échogra­ phique de Murphy. Ses sensibilité et spécificité atteignent jusqu’à 83 et 95%, respectivement.4 A noter qu’un épaissis­ sement de la paroi vésiculaire peut survenir dans certaines situations cliniques (ascite, hypoprotéinémie, VIH, hépa­ tite…). Il est important d’intégrer ces paramètres avant de poser le diagnostic de cholécystite. L’échographie est un examen plus sensible que le CT pour détecter des calculs vésiculaires. Toutefois, les calculs cholédociens sont sou­ vent non détectables à l’échographie, car ils peu­vent être masqués par des gaz ou être trop petits pour être vus. Pour cette raison, l’absence de visualisation de calculs cholédo­ ciens à l’échographie (ou au CT) ne permet pas d’exclure une lithiase. En cas de dilatation des voies biliaires sans obstacle détecté à l’échographie ou au CT, le choix de l’exa­ men complémentaire à effectuer dépend de la situation clinique : 1) en situation d’urgence (obstruction aiguë avec besoin de traitement immédiat), l’ERCP (cholangiopancréa­ tographie rétrograde endoscopi­que) peut être associée au traitement médical et 2) en cas d’impossibilité technique de réaliser une ERCP (anastomose biliodigestive ou sté­ nose du canal digestif supérieur), la cholangiographie per­ cutanée avec un geste de drainage ou de désobstruction peut être recommandée. Dans des situations électives, le bilan peut parfois être complété par une cholangiographie par IRM. douleurs abdominales diffuses et épigastriques Occlusion intestinale et perforation d’organe L’ASP peut être réalisé en première intention dans les douleurs abdominales diffuses suggérant une occlusion in­ testinale ou une perforation d’organe, car cette imagerie est facilement accessible et peut rapidement orienter le diagnostic. On doit cependant souvent compléter l’examen par un CT, afin de mettre en évidence la cause exacte de l’obstruction ou de la perforation. Les signes radiologiques classiques d’iléus sont les niveaux hydro-aériques (L 3) et la distension de l’intestin grêle sur le cliché réalisé en po­ sition débout.2 Ils peuvent être absents en cas d’occlusion du duodénum ou du grêle proximal. Lors d’une perforation, on retrouve parfois de l’air sousRevue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 25 septembre 2013 0 19.09.13 08:50 diaphragmatique. L’ASP peut être cependant normal dans 30% des cas.5 Pancréatite La pancréatite est causée par l’activation prématurée des enzymes pancréatiques provoquant une autodigestion du pancréas et des tissus adjacents. Plus de 80% des pancréa­ tites aiguës sont secondaires à une lithiase ou à l’alcool. Les autres étiologies sont idiopathiques ou secondaires à des causes rares telles que : des médicaments, un trauma­ tisme, une hypertriglycéridémie sévère (L 1000 mg/dl, soit L 11,3 mmol/l), une infection, une dysfonction du sphincter d’Oddi ou iatrogénique (ERCP).2 La pancréatite peut être sévère dans 20-30% des cas, et létale dans 2-10%.6 Les mor­ bidité et mortalité de la pancréatite sont liées à la dysfonc­ tion d’organe et/ou à la surinfection des zones de nécrose. Le CT est l’examen le plus utile pour l’évaluation du ­degré de sévérité, notamment en identifiant la présence de zones de nécrose. Un score prédictif radiologique a été développé par Balthazar et coll., sur la base de critères scanographiques. Sa valeur est très controversée. La né­ crose est caractérisée par une absence de prise de produit de contraste (absence de réhaussement) d’une partie du parenchyme pancréatique après une injection IV. Elle peut apparaître jusqu’à quatre jours après le début des symp­ tômes cliniques. Un nouveau CT est indiqué dans les situations suivan­tes : dysfonction d’organe persistante, signes de sepsis, suspi­ cion d’une complication sévère 7 ou détérioration de l’état clinique dans les jours suivant l’admission. Dans les cas de nécrose associée à un état fébrile, une ponction du liquide inflammatoire sous CT est recommandée pour exclure une surinfection et permettre l’instauration d’une antibiothéra­ pie ciblée. Selon l’évolution clinique, le CT peut être éga­ lement utile pour rechercher les complications éventuelles de la pancréatite (pseudokyste, pseudo-anévrisme, throm­ bose veineuse). L’échographie est complémentaire au CT pour détecter des calculs vésiculaires, voire cholédociens (plus difficiles à identifier par échographie). La cholangio-IRM peut être un complément au scanner, à l’échographie et à l’ERCP pour déterminer la cause d’une obstruction des voies biliaires. à des vomissements, faisant suite à une forte consom­ mation d’alcool. L’examen physique montre une hypo­ tension associée à une tachycardie, des bruits abdomi­ naux diminués en fréquence, une sensibilité locale au niveau de l’épigastre. Le laboratoire révèle une leuco­ cytose et une élévation de la lipase à plus de trois fois la norme. Question : quelle est la prochaine étape dans votre dé­ marche diagnostique ? Réponse : la présentation clinique suggère une pancréa­ tite. Le CT est l’examen de choix avec des coupes sans, puis avec injection de produit de contraste. Une écho­ graphie est indiquée en complément du CT pour détec­ ter des calculs vésiculaires. Le CT injecté avec produit de contraste montre une pancréatite céphalo-corporéale nécrosante (figure 1). L’échographie identifie des calculs vésiculaires (figure 2). Le patient est hospitalisé avec une nutrition parenté­ rale, un remplissage adapté à l’hémodynamique et un Figure 1. Aspect du pancréas sur le CT avec contraste IV L’astérisque montre la zone de nécrose du corps pancréatique. La région caudale du pancréas rehausse normalement (P). douleurs de l’hypochondre gauche Celles-ci sont plus rares et comprennent notamment les pathologies de la rate (infarcissement, abcès, trauma­ tisme), de l’estomac (gastrite, ulcère peptique), des reins (emboles, lithiase rénale) ou du côlon descendant (diver­ ticulite, occlusion, perforation, coprostaste) (tableau 1). L’examen recommandé en première intention est l’écho­ graphie, complétée par un CT en cas de nécessité. vignette clinique Un patient de 45 ans se présente aux urgences pour des douleurs épigastriques intenses, de type coup de poignard, irradiant en ceinture et dans le dos, associées 0 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 25 septembre 2013 06_10_37364.indd 3 Figure 2. Echographie révélant des calculs vésiculaires (têtes de flèche) Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 25 septembre 2013 1713 19.09.13 08:50 conclusion Le choix de l’imagerie dans les douleurs abdominales hautes ou diffuses va dépendre de la localisation de la dou­ leur. En règle générale, l’examen recommandé en première intention en cas de douleur abdominale diffuse, suspecte d’une perforation ou d’obstruction, est un ASP. Une écho­ graphie est recommandée pour les douleurs des hypochon­ dres. Lors de suspicion de pancréatite, le CT est réalisé en première intention. Si le diagnostic est confirmé, une écho­ graphie est nécessaire pour rechercher d’éventuels calculs vésiculaires. Lorsqu’une ERCP est effectuée pour l’investi­ gation des voies biliaires, il est parfois indiqué de la com­ pléter par une cholangio-IRM. Figure 3. Ponction du liquide intra-abdominal à l’aiguille fine sous contrôle CT (tête de flèche) suivi biologique quotidien. A J5, on constate l’apparition d’un syndrome inflammatoire important, avec un état fé­ brile à 38,6°, et des douleurs abdominales persistan­tes. Question : quelle complication évoquez-vous et quelle est votre attitude ? Réponse : répéter le CT avec ponction du liquide pour détecter une surinfection du liquide inflammatoire. Un nouveau CT est effectué, avec ponction du liquide inflammatoire de la zone de nécrose rétro-gastrique (fi­ gure 3) pour introduction et adaptation d’une antibio­ thérapie. Les auteurs n’ont déclaré aucun conflit d’intérêt en relation avec cet article. Implications pratiques > L’abdomen sans préparation est une aide utile pour effectuer un tri et apporter une information rapidement disponible dans le cas de suspicion d’iléus, perforation d’organe creux ou coprostase > L’échographie est plus sensible que le CT pour le diagnostic de cholécystite ou de lithiase vésiculaire > Le CT est l’examen de référence dans la plupart des douleurs abdominales hautes et diffuses d’autres étiologies Bibliographie 1** Stoker J, Van Randen A, Laméris W, Boermeester MA. Imaging patients with acute abdominal pain. Radiology 2009;253:31-46. 2** Flasar MH, Goldberg E. Acute abdominal pain. Med Clin N Am 2006;90:481-503. 3 Kiewiet JJS, Leeuwenburgh MMN, Bipat S, et al. A systematic review and meta-analysis of diagnostic performance of imaging in acute cholecystitis. Radiology 1714 2012;264:708-20. 4 Harvey RT, Miller WT. Acute biliary disease : Initial CT and follow-up US versus initial US and follow-up CT. Radiology 1999;213:831-6. 5* Schaub N, Weber J. Douleurs abdominales hau­ tes – une approche possible. 1re partie : physiopathologie et clinique. Forum Med Suisse 2009;9:520-5. 6* Balthazar EJ. Acute pancreatitis : Assessment of Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 25 septembre 2013 06_10_37364.indd 4 severity with clinical and CT evaluation. Radiology 2002; 223:603-13. 7 UK Working party on acute pancreatits. UK guidelines for the management of acute pancreatitis. Guidelines. 29 April 2005. * à lire ** à lire absolument Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 25 septembre 2013 0 19.09.13 08:50