cas image
Rôle différentiel des protéines de tégument
interne pUL36 et pUL37 du virus Herpes Simplex
type 1 dans l’entrée du génome viral
dans le noyau
A. Roberts
F.J. Rixon
D. Pasdeloup
MRC Virology Unit, Church Street,
Glasgow G11 5JR, Écosse
Les Herpèsvirus sont des virus enveloppés à ADN de grande taille à la compo-
sition complexe. Ainsi, la particule virale est composée de trois structures
majeures [1] : la capside contenant le génome, la membrane virale contenant les
glycoprotéines d’enveloppe et, entre la capside et la membrane, le tégument, une
couche de protéines amorphe dont la structure et la fonction restent floues.
La particule virale fusionne à la membrane plasmique ou au niveau des endoso-
mes. Après fusion, la capside est relarguée dans le cytoplasme et le tégument est
perdu à l’exception de deux protéines : pUL36 et pUL37 [2]. La capside migre
vers le noyau à l’aide du réseau de microtubules et s’attache au pore nucléaire à
travers duquel l’ADN viral est injecté dans le noyau. Démarre alors le cycle
réplicatif avec formation de nouvelles capsides dans le noyau dont elles s’échap-
pent par un mécanisme d’enveloppement à la membrane interne de l’enveloppe
nucléaire et de désenveloppement à la membrane externe. Une fois dans le
cytoplasme, les capsides subissent un « enveloppement secondaire » au niveau
de la membrane du trans-golgi, où sont accumulées les glycoprotéines virales,
puis sont exocytées [3].
Le fait que les protéines pUL36 et pUL37 soient les seules protéines de tégument
à rester associées à la capside lors de sa migration vers le noyau laisse penser
qu’elles peuvent jouer un rôle dans les étapes précoces de l’infection.
Lors de nos travaux, nous avons mis en évidence que la protéine pUL36 est
nécessaire à la transmission de l’ADN viral dans le noyau alors que pUL37 n’est
pas requise.
Les protéines du tégument pUL36 et pUL37 font partie du tégument rattaché à la
capside ou « tégument interne » (figure 1A) et sont nécessaires à l’enveloppe-
ment de la capside au niveau du réseau trans-golgien [4,5]. Par ailleurs, ces
protéines sont les seuls composants du tégument à rester associés à la capside
après fusion à la membrane plasmique de la cellule [2]. Malheureusement, du
fait que pUL36 et pUL37 sont strictement nécessaires à la morphogenèse virale,
il n’a pas pu être possible d’étudier clairement leur rôle dans les étapes précoces
d’infection. Afin de contourner ce problème, nous avons développé un système
d’infection de cellules polynucléées (syncytia) ainsi que deux virus dérivés du
virus Herpes Simplex type 1 (HSV-1), ARD36 et FRD37, délétés pour les gènes
UL36 et UL37 respectivement. Ce système est illustré en figure 1B, dans le cas
d’un virus non modifié. Des cellules HFFF sont infectées à une multiplicité
d’infection de 0,01 de façon à infecter un petit nombre de cellules (a). Les
cellules sont fusionnées post-infection et incubées 24 heures. Pendant ce temps,
le noyau infecté produit de nouvelles capsides qui sont relâchées dans le
cytoplasme. De là, elles peuvent s’arrimer à des noyaux non infectés et y délivrer
leur génome (b). L’infection progresse et de nouvelles capsides sont produites
qui peuvent infecter de nouveaux noyaux (c). Après 24 heures, tous les noyaux
sont infectés et l’ADN viral y est détectable en concentration croissante depuis le
doi: 10.1684/vir.2008.0185
Virologie 2008, 12 (4) : 301-3
Virologie, Vol. 12, n° 4, juillet-août 2008
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