Aspects évaluatifs Dr Jean-Philippe É. Daoust, M.A.P., Ph.D., C.Psych. Psychologue, professeur adjoint et formateur Divulgation du présentateur Relations avec des intérêts commerciaux : – – – – Subventions / soutien à la recherche : Aucun Bureau des conférenciers / honoraires : Honoraire pour préparation et prestation Frais de consultation : Aucun Autres : Employé du Programme de Santé Mentale (PSM) de l’Hôpital Montfort Conflit d’intérêt : Aucun Remerciements • Dr Serge Lessard, PSM - Hôpital Montfort • Mes propres formateurs (Barkley, Brown, etc.) • Mes patients • Mes étudiant(e)s et collègues Correspondance [email protected] Psychologie et Consultation Outaouais 819-682-4414 Plan de la présentation • Identifier et connaître les critères diagnostiques du TDAH (DSMIV et DSM-5) et les principaux outils d’évaluation disponibles – Indirect : questionnaires symptomatiques – Direct : mesure cognitive des capacités attentionnelles • Discuter de quelques études de cas impliquant des diagnostics différentiels • Proposer une démarche d’évaluation du TDAH pour le médecin de famille Évolution de la dénomination du trouble • Première description en 1798 par Dr Alexander Crichton • De 1900 à 1925 : Syndrome d’atteinte cérébrale • De 1925 à 1960 : Atteinte cérébrale légère • De 1960 à 1970 : Dysfonction cérébrale minime • De 1970 à aujourd’hui : Déficit de l’attention et hyperactivité Évolution de la dénomination du trouble De 1970 à aujourd’hui : Déficit de l’attention et hyperactivité – DSM-III 1980 : Trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité – DSM-III-R 1989 : Hyperactivité avec déficit de l’attention – DSM-IV 1994 : Trouble de déficit de l’attention / hyperactivité (TDAH) – DSM-5 (2013) : Trouble de déficit de l’attention / hyperactivité (TDAH) Avec le DSM-IV on en est venu à différencier l’inattention de l’hyperactivité et de l’impulsivité, où aucune n’avait prédominance sur l’autre ; ce qui permettait de définir trois sous-types : TDAH de type inattentif TDAH de type hyperactif/impulsif TDAH de type combiné, qui inclut les critères d’inattention et d’hyperactivité/impulsivité Dans le DSM-5, il n’est plus question de sous-types mais simplement de trois spécificateurs : Présentation combinée (314.01 - F90.2) Présentation à prédominance inattentive (314.00 – F90.0) Présentation à prédominance hyperactive/impulsive (314.01 – F90.1) Le degré de sévérité est aussi mentionné : Légère, modérée, grave Aussi retrouvé dans la littérature … Sluggish Cognitive Tempo (Inattention seulement) • Manifester 6 symptômes ou plus d’inattention et/ou de comportement hyperactif-impulsif (5 pour les 17 ans et plus) • Symptômes inappropriés selon l’âge développemental • Ont existé depuis au moins 6 mois • Se manifestent à travers les contextes (2 ou +) • Cause des difficultés de fonctionnement dans les activités majeures de vie • Se développe avant l’âge de 12 ans (anciennement 7 ans) • N’est pas mieux expliqué par un autre trouble (p.ex., retard mental sévère, trouble envahissant du développement, psychose, etc.) • 3 spécificateurs : inattentif, hyperactif/impulsif ou combiné 1. 2. 3. 4. 5. 6. Difficulté à porter attention aux détails Difficulté à soutenir son attention Ne semble pas écouter quand on lui parle Ne suit pas les consignes Difficulté à organiser les tâches et activités Évitement des tâches qui requièrent un effort mental soutenu 7. Perd les choses nécessaires pour tâches 8. Facilement distrait par les stimuli externes 9. Oubli plusieurs choses dans activités quotidiennes Symptômes doivent être présents « souvent » ou plus souvent que le groupe de comparaison 1. 2. 3. 4. 5. 6. Agite ses mains et ses pieds ou se tortille sur son siège Quitte son siège de façon inappropriée en classe Court ou grimpe excessivement À de la difficulté à jouer calmement Semble être sur la brèche / monter sur un ressort Parle excessivement 7. Répond avant la fin d’une question complétée 8. Difficulté à attendre son tour 9. Interrompt ou impose sa présence aux autres Inattention Hyperactivité Impulsivité Ne fait pas attention Est remuant Parle trop Ne termine pas ses travaux Ne reste pas assis en Répond étourdiment Est incapable de s’organiser classe Court/grimpe exagérément Est incapable de jouer/travailler tranquillement Est toujours en mouvement Parle trop Est incapable d’attendre son Évite les efforts soutenus Perd ses affaires, est «négligent» Aisément distrait tour Interrompt les autres Dérange les autres «Parle trop» fait partie des critères d’hyperactivité du DSM-5, mais pas de ceux de la CIM-10 «Parle trop» fait partie des critères d’impulsivité de la CIM-10, mais pas de ceux du DSM-5 DSM-5 : Diagnostic and Statistical Manual, 5ième édition (APA, 2013) CIM-10 : Classification Internationale des Maladies, 10ième édition (OMS, 1993) Psychiatrique : Organique : Trb. humeur Trb. adaptation Trb. psychotique Trb. anxiété Abus substance En cas d'usage de substances, une période d'abstinence d’un à deux mois facilite les conditions pour poser le diagnostic. En pratique, cette période est souvent plus courte. Intox. plomb Lésion frontale Épilepsie Déficit auditif / visuel Trb. thyroïdien Hypoglycémie Pas seulement : TOP Défiance ou hostilité Incapacité à comprendre les consignes Développement : Environnement : Déficience intellect. • Prb. familiale • Prb. pychosociale • Prb. scolaire Trb. d’apprentissage Trb. communication TED (l’autisme peut coexister dans DSM-5) Amérique du Nord – 7-8% enfants (3-4 millions USA) – 3-5% enfants d’âge scolaire (DSM-IV) – 4-5% adultes DSM-5 5% des enfants 2,5% des adultes Monde – 5,5% enfants – 3,4% adultes Varie en fonction du sexe, de l’âge, de la classe sociale et zones urbaines vs rurales – ♂ 3:1 enfance ; 5:1 échantillons cliniques – ♂ >2:1 adultes – Plus commun chez enfants, moins chez adultes – Un peu plus commun classes moyennes et faibles – Plus commun dans les populations denses – Plus commun dans certaines occupations • Par ex., 12-15% enfants des militaires – Actuellement aucune preuve de différences ethniques Meilleur ici : Pire ici : • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • Plaisant Conséquences immédiates Rétroaction fréquente Contexte signifiant Tôt dans la journée Supervisé Un à un Situations nouvelles Pères Étrangers Local d’intervention Ennuyant Conséquences reportées Rétroaction non fréquente Contexte peu signifiant Tard dans la journée Non supervisé Situations de groupe Situations communes Mères Parents Salle d’attente Troubles associés Prévalence estimée Trouble de l’opposition avec provocation (TOP) 35% à 66% Trouble de la conduite * 25% à 50% Trouble anxieux 25% à 30% Trouble de l’humeur 18% à 75% * Avec le DSM-5 peut être diagnostiqué chez les adultes Rappel : On parle de comorbidité lorsqu’on dénote la présence de deux ou plusieurs troubles en même temps 70-80% → au moins 1 autre trouble 60% → au moins 2 autres troubles 40-80% → Trouble de l’opposition avec provocation 30-56% → Trouble du sommeil 24-70% → Troubles d’apprentissage 20-56% → Troubles des conduites 10-54% → Langage expressif 10-40% → Troubles anxieux 10-15% → Tics 0-45% → Dépression 3-6% → Trouble bipolaire Plus grands risques pour les idéations (33 vs 22%) et les tentatives suicidaires (16 vs 3%) au secondaire Trouble chronique persistant durant l’adolescence et l’âge adulte 50-80% Pelham - Conférence CHADD 2007 Des enfants d’âge scolaire sont aux prises avec le TDAH 80% Gardent leurs principaux symptômes du TDAH Vie adulte 5-12% Adolescence Enfance Parmi les enfants diagnostiqués avec le TDAH durant l’enfance : 60% Gardent leurs principaux symptômes du TDAH CADDRA, 2011 Impact du TDAH sur le développement • Troubles du comportement Âge préscolaire Adolescence Âge scolaire • Échecs professionnels • Problème d’estime de soi • Problèmes relationnels • Blessures/accidents • Abus de substance • Problème scolaire • Difficultés dans les interactions sociales • Problèmes d’estime de soi Âge adulte Âge de l’enseignement supérieur • Troubles du comportement • Problèmes scolaires • Difficultés dans les interactions sociales • Problème d’estime de soi • Échecs scolaires • Difficultés professionnelles • Problème d’estime de soi • Abus de substance • Blessures/accidents TDAH + Trouble des conduites peut mener à trouble de la personnalité antisociale (poor outcome) • QI faible • Plusieurs comorbidités • Sévérité des symptômes et/ou du disfonctionnement • Pathologie parentale • Niveau socio-économique • Le trouble tire son origine de multiples causes • Toutes les causes soutenues par la recherche sont d’ordre biologique (neurologie, génétique) • Les causes peuvent interagir entre elles • Les causes environnementales (0-6% NS) manquent d’appui • 25-35% des cas sont attribuables à des blessures acquises du cerveau • 65-80% des cas sont dus à l’hérédité / génétique • Le TDAH est un des troubles de santé mentale les plus génétiques – 20 gênes actuellement identifiés pour le TDAH These positron emission tomography (PET) scans show that patients with ADHD had lower levels of dopamine transporters in the nucleus accumbens, a part of the brain's reward center, than control subjects. © 2006 Gene-Jack Wang and Nora Volkow (15-25%) • La consommation de cigarettes chez la mère (2.5 x +) – 10 cigarettes ou + par jour accroît les risques – Femmes enceintes qui fument ont plus de chance d’avoir le TDAH (9%+) – Même si on contrôle l’effet du TDAH maternel, l’effet de la consommation de tabac accroît les risques 2.5 x + vs enfants normaux • La consommation d’alcool maternel durant la grossesse (2.5 x +) • Naissance prématurée, spécialement si le cerveau saigne (45%+) • Complications importantes durant l’accouchement • Exposition au crac et à la cocaïne ne semble pas un risque après avoir contrôlé pour les facteurs ci-dessus (3-7%) • Trauma au cerveau, hypoxie cérébrale, tumeurs, infection • Empoisonnement au plomb durant l’âge préscolaire (0-3 ans) • Traitements d’un type de leucémie (ALL) • Infections bactériennes streptocoque L’environnement ne cause pas le TDAH, mais peut interagir et influencer le fonctionnement • • • • • • • • Additifs alimentaires, allergies, sucre, lait dans les diètes Caféine excessive dans les diètes Allergènes environnementaux Mauvaise gestion des comportements de l’enfant par les parents Stress familial ; vie familiale chaotique Utilisation excessive de la TV, des jeux vidéos Rythme culturel accru (par ex., Amérique du Nord) ÉSPT, dépression, anxiété, trouble d’apprentissage Organique : – – – – – Traumatismes périnataux / congénitaux Signes neurologiques mineures PET = hypométabolisme frontale = désinhibition Dysfonctionnement systèmes Noradrénergique / Dopaminergique / Sérotonergique Voie corticale • Striatum - thalamus – cortex préfrontal • Contrôle exécutif – IRM- dim vol : • Lobes frontaux • Noyaux gris centraux et cervelet • Contrôle attention – Imagerie fonctionnelle • Hypoperfusion corps striés • Tâches d’inhibition = moins d’activation cortex pariétal (vs contrôles) • Contrôle attention Génétique : – Incidence plus élevée chez parents 1er degré (homme) – Concordance mono > dizygote – 80-90% cas = génétique – Parent TDAH = 20-50% chance de transmission Déficits neurocognitifs : – – – – – – Vigilance / attention Inhibition motrice et cognitive Persévération Vitesse de travail Mémoire de travail Organisation / planification Un type majeur d’action dirigée vers soi-même (autorégulation) L’autocontrôle réfère à toute action dirigée vers soi qui permet : – de changer son propre comportement – de changer la probabilité d’une future conséquence Externe Mental (privé) Les autres Soi-même Moment présent Gratification immédiate Futur anticipé Gratification reportée Dr Russell Barkley Inhibition comportementale Mémoire de travail non-verbale (Image visuelle pour réguler le comportement : anticipation, conscience de soi et du temps) Mémoire de travail verbale : internalisation du langage Autorégulation des affects, de la motivation et éveil cortical (Auto questionnement et autodiscipline ; délai avant l’exécution) (Source d’auto-motivation) Reconstitution et planification (Synthèse et résolution de problème au niveau mentale) Difficultés au niveau : (a) inhibition d’une réponse non pertinente à la tâche, (b) exécution d’une séquence motrice nouvelle ou complexe, (c) persévérance, (d) exécution orientée vers un but, (e) sensibilité à la rétroaction, (f) flexibilité comportementale, (g) réengagement à la tâche suite à une interruption, (h) contrôle du comportement par des informations internes. © Adaptation - Daoust, 2008 Imagerie mentale (mémoire de travail non-verbale) • Rétrospection (utiliser le passé), prospection (anticiper le futur), comportements orientés vers le futur • Perception et utilisation du temps pour l’autogestion du comportement Dialogue interne (mémoire de travail verbale) • Auto-description, réflexion et questionnement • Auto-instruction Autorégulation de la motivation et des émotions • Modifier des états émotionnels et créer de nouveaux affects en fonction des situations • Motivation intrinsèque – nourrir le comportement orienté vers le futur Planification et résolution de problèmes • Planification, générer plusieurs options vers un but • Solutions dirigées vers un but (résolution de problèmes) • Assembler rapidement des objectifs complexes et hiérarchiques • Le TDAH crée une sorte « d’aveuglement temporel » ou un « syndrome de négligence temporelle » (la myopie du futur) • TDAH vivent dans le moment présent (Now vs Not now) • C’est un trouble : – Du QUAND et du OÙ ; pas du comment ou du quoi – D’utilisation du passé au « point de performance » Le point de performance est l’endroit et le moment dans le contexte naturel où l’on devrait utiliser ce que l’on sait TDAH = Problème avec le chef d’orchestre (les musiciens savent jouer mais ont besoin de direction) = Problème d’activation et d’inhibition Extérioriser l’information importante – Listes, posters, signes, autres indices de rappels importants et les afficher aux points de performance Extérioriser les périodes temporelles reliées aux tâches – Utiliser des chronomètres, horloges, compteurs, qui signalent que le temps passe Couper les tâches futures en petites étapes – Faire une étape chaque jour Extérioriser les sources de motivation – Encouragements rapides, systèmes de points/jetons, récompenses tangibles Permettre plus de manipulation des composantes dans les tâches – Manualiser le problème le plus possible Les trois phases du processus d’évaluation Phase 1 : Accueil de la demande et du demandeur Phase 2 : Collecte structurée des informations Phase 3 : Confirmation des hypothèses Lignes directrices du Collège des médecins du Québec et de l’Ordre des psychologues du Québec, 2001 Ce que nous cherchons… (persistance, constance, fréquence et intensité) Concertation, travail collaboratif MD de famille Psychologue Rencontre du patient Anamnèse Questionnaires et échelles de comportement Examen physique détaillé Examen complémentaire (par ex. : EEG, tests de fonction thyroïdienne, etc.) Rencontre des parents Rencontre de l’enseignant(e) Évaluation psychométrique (par ex. : TEA-Ch, WISC-IV, WIAT-3, etc.) 2011 ISBN: 978-0-9738168-3-9 Qui est CADDRA ? La Canadian Attention Deficit Hyperactivity Disorder Resource Alliance (CADDRA) est une association nationale indépendante sans but lucratif dont les membres œuvrent dans les secteurs de la médecine familiale, de la pédiatrie, de la psychiatrie (enfant, adolescent et adulte), de la psychologie et d’autres professions de la santé. Notre mission est d’offrir du soutien aux personnes souffrant du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et à leur famille, de même que de fournir un appui continu à tout ceux qui, à travers le Canada, procurent des soins aux personnes atteintes de TDAH. L’évolution de la 3e édition Cette 3e édition des Lignes directrices canadiennes sur le TDAH de CADDRA (LDC ou lignes directrices) a évolué des éditions antérieures des LDC publiées en 2006 et 2008. Les lignes directrices ont été rédigées pour aider les médecins canadiens à diagnostiquer et à traiter le TDAH tout au long de la vie du patient. Plusieurs spécialistes du TDAH et omnipraticiens ont contribué à la rédaction. Le Comité de rédaction est constitué du comité exécutif de CADDRA. Tous les auteurs sont des experts sélectionnés en fonction de leur contribution au traitement, à l’éducation et à la recherche dans le domaine du TDAH et représentent différentes spécialités dans tout le Canada. Caractéristiques de la 3e édition a) Les lignes directrices actuelles sont en ligne et mises à jour régulièrement dès que de nouvelles informations sont disponibles, en plus d'être imprimables. b) Le format classeur permettra au médecin de les maintenir à jour suite à chaque révision, de même que faciliter les photocopies. Ce classeur pourra aussi être utilisé pour conserver des informations additionnelles et les bulletins de CADDRA. c) Les versions finales ont été envoyées pour un examen indépendant à des médecins à travers le Canada et les États-Unis. d) Les auteurs n’ont pas été payés d’aucune façon pour leur contribution aux LDC. Les déclarations de conflits d’intérêts pour chaque auteur sont divulguées dans le document. e) Les lignes directrices ne reçoivent aucune subvention financière de l’industrie pharmaceutique. Les coûts de production sont entièrement assumés par le produit des ventes. f) Les échelles d’évaluation élaborées par CADDRA sont gratuites et ont été conçues pour être faciles à utiliser afin que l’évaluation du TDAH en soins de première ligne devienne un processus rigoureux et efficace. g) Il y a une nouvelle section sur les traitements psychosociaux. h) La section sur les médicaments a été mise à jour. i) Elles font partie d’un programme global d’éducation pour aider les médecins à atteindre les plus hautes normes de soins cliniques. j) Ces lignes directrices sont disponibles sur le site Web de CADDRA, www.caddra.ca. Ces lignes directrices sont uniques (même des autres lignes directrices ou outils à travers le monde) en ce qu’elles : a) ont été préparées par une équipe multidisciplinaire b) ont été traduites en français et en anglais (incluant le matériel supplémentaire sur le site Web) c) sont propres à la pratique médicale au Canada d) portent sur toute la durée de vie de ce trouble e) abordent le diagnostic et le traitement dans les conditions réelles de pratique où les ressources sont limitées f) peuvent être téléchargées et photocopiées selon un mode de haute résolution g) reconnaissent que le TDAH est un trouble qui exige un traitement faisant appel à un modèle de soins partagés entre spécialistes et médecins généralistes h) sont conçues tant pour aborder les soins de première ligne que pour servir de référence aux spécialistes i) expriment notre position à savoir que les meilleurs soins proviennent de l’optimisation des soins par une approche individualisée et non selon une approche pharmacologique qui suit un algorithme unique considéré comme approprié pour tous les patients j) informent les médecins tout en donnant aux patients des moyens de faire des choix éclairés dans un processus collaboratif de soins. Données probantes versus données consensuelles Le Comité des lignes directrices a révisé les autres lignes directrices et énoncés de position sur le TDAH actuellement utilisées. Il y en a plusieurs, dont : American Academy of Child and Adolescent Psychiatry Guidelines American Academy of Pediatrics Guidelines Texas Children’s Medication Algorithm Project American Psychiatric Association Diagnostic and Statistical Manual – Fourth EditionText Revision European Treatment Guidelines National Institute of Health and Clinical Excellence (NICE) Guidelines British Association for Psychopharmacology Guidelines Bien qu'il existe un haut degré de consensus parmi ces publications, il y a aussi des différences internationales très importantes. La différence la plus évidente se retrouve dans les récentes NICE Guidelines, qui recommande un traitement pharmacologique uniquement dans les cas les plus graves, alors que la pratique américaine recommande plutôt le contraire, soit : commencer par les médicaments, puis voir si un autre type de traitement est nécessaire. En outre, l'utilisation de différents outils de diagnostic, tels que la CIM-10 ou le DSM-IV, ont aussi conduit à des différences dans le choix de référence à des lignes directrices particulières. La pratique canadienne est basée sur des soins holistiques, individualisés au patient, avec prise de médicaments dans le cadre du traitement. Les éditeurs ont pris soin d’identifier les données consensuelles Cette information est notée dans le texte. Les données probantes sont citées dans la littérature détaillée dans la section des références. Les données consensuelles ont été élaborées, comme leur nom l’indique, par un consensus d'experts au sein du Comité des LDC après examen attentif et rigoureux des données disponibles. Les décisions relatives aux DC ont été prises lorsqu’il manquait de données probantes à jour sur un problème clinique particulier ou lorsque les données probantes n’étaient pas adaptées au contexte canadien. Matériel gratuit et facilement accessible en français et en anglais 14 questionnaires TDAH-Inattention TDAH-Hyperactivité / Impulsivité Trouble oppositionnel avec provocation RENDEMENT SCOLAIRE PERFORMANCE COMPORTEMENTALE EN CLASSE Forces Plan d’intervention à l’école Accommodements Directives données à toute la classe Travail individuel assis Transitions Interactions sociales Conflit et agression Habiletés scolaires Habiletés d’autonomie personnelle Motricité (globale/fine) Expression écrite Préoccupation principale Impact sur l’enfant Impact en classe Médicaments Collaboration des parents 15 questionnaires 11 questionnaires HYPERACTIVITÉ/IMPULSIVITÉ TROUBLE D'OPPOSITION AVEC PROVOCATION TICS TROUBLE DES CONDUITES TROUBLE D'ÉLIMINATION ANXIÉTÉ TROUBLE DES CONDUITES ALIMENTAIRES DÉPRESSION TROUBLE D'APPRENTISSAGE MANIE TROUBLE DU DÉVELOPPEMENT DE LA HABILETÉS SOCIALES COORDINATION PSYCHOSE PERSONNALITÉ ABUS DE SUBSTANCE TROUBLE DU SOMMEIL FAMILLE TRAVAIL ÉCOLE APTITUDES À LA VIE QUOTIDIENNE CONCEPT DE SOI FONCTIONNEMENT SOCIAL COMPORTEMENTS À RISQUE • Wender Utah Rating Scale – Retour sur la jeunesse – Sans norme MD de famille Psychologue • Conners 3TM ou Conners’ Adult ADHD Rating Scale (CAARS) – Avec normes (âge, genre) – Soi et observateur • Brown ADD Scales – (Enfants ou adolescents ou adultes) – Avec normes – Soi et observateur • TEA-CH et TEA • CPT-2 Wender Utah Rating Scale (25 items pour l’évaluation du TDAH) Le Wender Utah Rating Scale (WURS; Wardet al., 1993) est un outil permettant à l’évaluateur de déterminer si les patients présentaient un TDAH durant leur enfance. Sa particularité est de prendre une mesure rétrospective des caractéristiques du TDAH remontant à l'enfance du répondant selon quatre dimensions : Problèmes émotionnels et affectifs Impulsivité - troubles de conduite Impulsivité/hyperactivité Difficultés d'attention Les scores peuvent varier entre 0 et 100. Un seuil critique permettant de prédire la présence de TDAH dans l’enfance a été placé à 46. Les données probantes suggèrent qu’un seuil critique de 46 ou plus permet de correctement identifier 86% des patients avec un TDAh et 99% des sujets normaux. Ward MF Wender PH Reimherr FW. The Wender Utah Rating Scale: An aid in the retrospective diagnosis of childhood Attention Deficit Hyperactivity Disorder. Am J Psychiatry. 1993; 150: 885-890. Dr Keith C. Conners Disponible en français Dr Thomas Brown Brown Attention Deficit Disorder Scales (BADDS) Children (3 to 7 yrs) Children (8 to 12 yrs) Adolescents (12 to 18 yrs) Adults (18 yrs and up) PsychCorp/Pearson © 1996, 2001 Test of Everyday Attention for children Test of Everyday Attention Attention sélective – modalité visuelle et auditive Attention soutenue – modalité auditive Attention divisée Contrôle exécutif – flexibilité cognitive Attention soutenue – modalité visuelle Dépistage du TDAH proposé par Barkley Dépistage de l’impact fonctionnel proposé par Shire Méthodes pour évaluer les fonctions exécutives Macro Micro Tests de performance Observations r ito s rg er ial /O M on 4 M at 3 W M it Problem: Pl an Goal: Sh ift Em ot io na l 70 65 60 55 50 45 40 Count the number of moves ib Imagerie structurelle et fonctionnelle In h Génétique • • • • BRIEF Preschool (Ages 3-5 years) BRIEF Self-Report (Ages 13-18 years) BRIEF Adult (Ages 18-90 years) BRIEF Software (Scoring & Reporting) Monitor MetaCognition Organization of Materials Plan/Organize Working Memory Initiate Emotional Control Behavioral Regulation Shift Inhibit 3/29/2014 89 Évaluer les forces de vos patients (favorise l’alliance, permet d’avoir un portrait plus juste) Ne pas influencer l’issue de l’évaluation (auprès des collègues, des parents, des enseignants, etc.) Évaluer le risque d’addiction (en particulier les stimulants) Tenir compte de la maturité et de l’âge en termes de cohortes scolaires (filles et garçons nés en décembre ont 70% et 30% plus de chance d’être diagnostiqués avec le TDAH comparativement à ceux nés en janvier ; Morrow et al., 2012) Exemple de questions portant sur l'utilisation de stimulants 1. Avez-vous consommé de la caféine (ex. : café, thé, boissons gazeuses ou boissons énergétiques) dans les dernières 24 heures ? Non Oui (spécifiez) _____________________ ______________________ ______________________ Et dans la dernière semaine ? 2. Avez-vous consommé de l'alcool dans les dernières 24 heures ? Et dans la dernière semaine ? 3. Avez-vous consommé des drogues dans les dernières 24 heures ? Et dans la dernière semaine ? 4. Avez-vous consommé des médicaments prescrits dans les dernières 24 heures ? ______________________ 5. Avez-vous consommé des médicaments non-prescrits dans les dernières 24 heures ? ______________________ 6. Avez-vous consommé des boissons énergisantes dans les dernières 24 heures ? ______________________ Et dans la dernière semaine ? Score T Conners’ Adult ADHD Rating Scale (CAARS) 90 85 80 75 2,0 ÉT 70 1,5 ÉT 65 60 55 Moyenne 50 45 40 Soi Conjointe Brown ADD Scales - Adult Score T 100 Soi 90 80 2,0 ÉT 70 1,5 ÉT 60 Moyenne 50 40 Organisation et énergie au travail soutien de l'attention et concentration Soutien de l'énergie et de l'effort Gestion des interférences affectives Utilisation de la mémoire de travail et rappel de souvenirs Scoretotal Wender UTAH Rating Scale (version 25 items pour TDAH) Regard rétrospectif sur la jeunesse Enfant et/ou adolescent, j’étais (ou j’avais) … Avant Résultat : Aujourd’hui Non significatif Information complémentaire (retour sur les bulletins) : Primaire : Secondaire : Bons commentaires (Un peu de distraction en 5e année) Étudiant brillant mais n’étudiait pas CPT-2 et TEA Composantes attentionnelles Modalité visuelle Modalité auditive Attention sélective • Moyenne • Moyenne • Moyenne • Moyenne Attention soutenue • Bonne performance • Moyenne • Normal • Faible (surdité) Attention divisée • Moyenne (inter modalités) Contrôle exécutif (flexibilité cognitive / attentional switching) Mémoire de travail • Moyenne supérieure • Supérieur • Moyenne supérieure • Moyenne WMS-3 Composantes mnésiques Résultats Auditive immédiate • Moyenne Visuelle immédiate • Moyenne supérieure Mémoire immédiate totale • Moyenne supérieure Auditive différée • Moyenne Visuelle différée • Moyenne supérieure Reconnaissance auditive différée • Moyenne Mémoire générale • Moyenne supérieure Qualité de vie professionnelle Composantes Résultats Satisfaction dans la compassion • Moyenne Épuisement professionnel • Risque moyen Stress traumatique secondaire • Faible risque Usure de compassion • Risque très élevé Épuisement professionnel • Risque élevé Réponse silencieuse • Risque modéré Stress clinique • Significatif 2011 ISBN: 978-0-9738168-3-9 ÉTAPE 1 - Rencontre et/ou entretien téléphonique de dépistage Présentation de la plainte et début de la documentation Examiner avec les parents/patient leurs préoccupations, le motif de la référence et leurs attentes face à l'évaluation Conseil pratique : Questions simples à poser (n’importe quelle réponse positive à ces questions devrait entraîner une démarche plus approfondie). S’il s’agit d’un patient adulte, clarifier si les symptômes sont présents depuis qu'il est jeune. Pensez-vous que vous avez plus de difficulté à vous concentrer, à vous organiser, à gérer votre temps et vos papiers que la plupart des gens ? Avez-vous eu des ennuis après avoir fait des choses impulsives que vous souhaiteriez ne pas avoir faites ? Ressentez-vous que vous êtes toujours en action, que vous êtes constamment agité ou à la recherche de quelque chose d'excitant à faire ? Est-il très difficile de vous motiver pour faire des choses ennuyantes, alors qu’il vous est plus facile de faire les choses que vous aimez ? Est-ce que les gens se plaignent que vous êtes dérangeant ou facilement ennuyé, peu fiable ou difficile à gérer? Enfants et Adolescents (âgés de 6 à 18 ans) : 1. Document d’information générales et ressources du TDAH (CADDRA) 2. Inventaire des symptômes du TDAH 3. Questionnaire Weiss Symptom Record (WSR) pour les parents, enseignants et adolescents au secondaire 4. Questionnaire Weiss Functional Impairment Rating ScaleParent (WFIRS-P) 5. Formulaire CADDRA d’évaluation pour l’enseignant (ENS) à être complété par l’enseignant qui connaît le mieux l’enfant 6. SNAP-IV-26 7. Formulaire CADDRA de suivi pharmacologique 8. Instructions-CADDRA pour l’évaluation de l’enfant ou de l’adolescent 9. Consignes CADDRA aux enseignants. Adultes: 1. Document d’information générales et ressources du TDAH (CADDRA) 2. Inventaire des symptômes du TDAH pour documenter la présence de symptômes dans l’enfance, ce document peut aussi être complété pour la recherche de symptômes actuels 3. Adult ADHD Symptom Rating Scale (ASRS) 4. Questionnaire Weiss Symptom Record (WSR)* (pour le patient, les parents ou un proche) 5. Questionnaire Weiss Functional Impairment Rating Scale-Self (WFIRS-S) 6. Formulaire CADDRA de suivi pharmacologique 7. Instructions-CADDRA pour l’évaluation de l’adulte Étape 2 – Antécédents médicaux et examen physique Objectifs de la rencontre 1. Obtenir la documentation pertinente des dossiers antérieurs 2. S'assurer que les questionnaires pertinents à compiler soient complétés avant la rencontre 3 3. Déterminer s’il manque de l’information suite à la rencontre précédente 4. Continuer la démarche d’évaluation en utilisant le formulaire CADDRA d’évaluation du TDAH pour : compléter l’examen physique (ou indiquer si l’examen physique a été fait par un collègue) s’assurer qu'il n'y ait pas d'autres causes médicales aux symptômes de TDAH examiner les conséquences médicales possibles aux symptômes d’allure TDAH (par exemple accidents, trouble du sommeil, mauvaise alimentation) s'assurer qu'il n'y a pas de contre-indications médicales à l'utilisation de médicaments pour réduire les symptômes de TDAH Étape 3 – Entrevue TDAH (sur plusieurs rencontres si nécessaire) Objectifs de la rencontre Faire une révision complète de l’histoire du développement durant l’enfance pour l’adulte et un historique pour les enfants/adolescents, afin de déterminer la présence des symptômes pertinents avant l’âge de 7 ans 12 ans Évaluer s'il existe des événements qui ont pu avoir un impact majeur émotionnel pendant l’enfance (par exemple abus, décès, changements majeurs) Obtenir des informations de la part de la mère/du père du patient ou un parent proche qui connaît son histoire durant l’enfance Réviser les échelles d’évaluation : l’inventaire des symptômes du TDAH, Weiss Symptom Record, WFIRS-P, les formulaires CADDRA d’évaluation pour l’enseignant (enfant/adolescent), et WFIRS-S si adulte Conseil pratique Le TDAH est un trouble à base biologique. Essayez de distinguer les symptômes dus à des stresseurs externes. Cela peut être très difficile, en particulier lorsque le patient a subi une perte importante ou un traumatisme. Conseil pratique Certains parents ont tendance à minimiser les problèmes chez leurs enfants devenus adultes, mais seront en mesure de raconter des histoires/anecdotes au sujet de leur comportement dans l’enfance si on leur demande. Cette démarche permet aussi d’établir le tempérament du patient lorsqu’ enfant. Conseil pratique Il est utile de faire votre impression clinique AVANT de consulter les résultats des questionnaires. Et ensuite, vérifier si les données des questionnaires confirment ou infirment vos conclusions. Étape 4 – Rétroaction et recommandations de traitement Procéder à la rétroaction et au traitement si le patient : A des preuves documentées d’impact fonctionnel / incapacité Atteint les seuils pour un diagnostic de TDAH avec les outils utilisés Ne présente aucun autre problème médical qui occasionnerait une contre-indication à un traitement spécifique du TDAH A un TDAH non compliqué, par exemple, sans aucun trouble comorbide (à l’exception du trouble d’opposition avec provocation) Est motivé à apprendre sur le TDAH (adulte) ou a un ou des parents/tuteurs qui sont motivés Si le patient n’a pas atteint ce seuil alors : Retourner en arrière pour voir où un problème aurait pu survenir et clarifier à l'aide des interventions appropriées Poursuivre en demandant une référence à des spécialistes en TDAH en raison de la complexité du cas, tant pour déterminer si le TDAH est présent que pour examiner d'autres aspects du diagnostic différentiel Étape 5 – Traitement pharmacologique et défense des droits Objectifs de la rencontre 1. Discuter les options du traitement pharmacologique, les risques et avantages 2. Sélectionner le médicament initial et réviser la stratégie d’ajustement des posologies. Commencer avec la dose minimale recommandée dans ces Lignes directrices et augmenter lentement, afin d'assurer le confort optimal pendant le traitement pharmacologique. Dépistage Dépistage Récolte d’informations Questionnaires symptomatiques Maison École / travail Évaluation de l’impact fonctionnel Récolte d’informations Questionnaires symptomatiques Maison École / travail Évaluation de l’impact fonctionnel Essai pharmacologique Évaluation psychométrique Réévaluation symptomatique Essai pharmacologique Réévaluation symptomatique Réévaluation psychométrique Avez-vous des question ?