La surveillance de l`insuffisance rénale au laboratoire

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Les Mémos Roche
de l’Insuffisant Rénal Chronique
La surveillance de l’insuffisance
rénale au laboratoire
La surveillance du fonctionnement de vos
reins permet à l’équipe néphrologique de
suivre votre maladie rénale et de prendre en
charge au mieux les éventuelles complications qui peuvent venir en émailler l’évolution.
Votre maladie rénale peut vous fragiliser face aux infections,
aux troubles digestifs (diarrhées, vomissements, gastroentérites), à des examens
particuliers (injections de produits de contraste), à des actes chirurgicaux et à
certains médicaments (diurétiques, antihypertenseurs parfois à risque pour vos
reins).
1 Gare aux Néphrotoxiques
L’évaluation de votre fonction rénale ne peut se faire qu’au
travers d’une surveillance biologique adaptée. En effet,
l’aggravation d’une maladie rénale ou son évolution vers une
insuffisance rénale chronique peut être sans symptôme et
la mesure de la quantité d’urine émise ne permet pas de
juger de la progression de la maladie car cette quantité reste
constante, voire plus abondante. La surveillance biologique
repose sur la mesure de votre fonction rénale et des
nombreuses fonctions biologiques régulées par vos reins.
Grâce à ces examens, l’équipe médicale pourra :
•
surveiller l’évolution de votre maladie rénale,
• surveiller l’efficacité et la tolérance de vos traitements, en particulier
l’absence de retentissement sur vos reins,
•
pallier le plus possible aux anomalies de régulation de votre organisme,
•
p révenir la survenue de complications cardiovasculaires (infarctus,
accident vasculaire cérébral),
• v érifier que la survenue d’une autre maladie plus ou moins bénigne
(grippe, fièvre…) n’a pas de retentissement sur votre fonction rénale,
•
préparer et choisir si cela devient nécessaire la méthode de traitement
(dialyse ou greffe) la plus adaptée, en dehors de l’urgence et du contexte
hospitalier.
2 Quels examens biologiques pour la surveillance de
votre maladie rénale chronique ?
Les reins filtrent le sang amené par les artères rénales.
reins
Si ceux-ci défaillent, on va retrouver des anomalies :
• en
aval des reins, c’est-à-dire dans les urines :
protéinurie ou hématurie (présence de protéines ou de
sang dans les urines), voire infections urinaires,
•en amont des reins, c’est-à-dire dans le sang :
rétention des déchets de l’organisme (urée, créatinine,
phosphore) et anomalies de l’équilibre de l’eau, du sel et
du potassium (hypertension artérielle, oedèmes).
vessie
La surveillance de la créatinine
C’est la formule de Cockcroft et Gault donnée par votre laboratoire à partir
du dosage de la créatinine sanguine qui permet d’estimer la qualité de votre
épuration rénale.
Stades d’insuffisance rénale selon le débit de filtration (estimations de Cockcroft
et Gault)
Stade
Description
DFG
(ml/min/1,73 m2)
1
Maladie Rénale sans atteinte
de l’épuration
> 90
2
Insuffisance rénale “légère”
60-89
3
Insuffisance rénale “modérée”
30-59
4
Insuffisance rénale “sévère”
15-29
5
Insuffisance rénale “terminale”
< 15 ou dialyse
• Une
clairance de créatinine > 90 ml/min (stade 1) correspond à une
capacité d’épuration de vos reins de 90 %.
•Au stade 2, l’épuration a diminué de 25 % par rapport au stade 1. L’insuffisance
rénale est dite légère et n’est pas perceptible dans la vie quotidienne, mais les
conséquences cadiovasculaires, liées en particulier à une hypertension mal
maîtrisée, peuvent déjà apparaître.
•Au stade 3, puis au stade 4, les complications propres à l’insuffisance
rénale qui retentissent sur votre état général, sont installées : essentiellement
l’anémie, mais aussi la décalcification osseuse et les calcifications vasculaires
ainsi que la moindre résistance aux infections.
La surveillance de la concentration des ions dans le sang
(ionogramme plasmatique)
•
Le sodium (Na+) qui dépend des apports alimentaires en sel et en eau.
•
L e potassium (K +), ion essentiel à la contraction
musculaire et cardiaque qui dépend des apports
alimentaires (fruits, chocolat).
Les taux de sodium et de potassium peuvent être
modifiés par certains médicaments comme les
diurétiques et les antihypertenseurs.
• Le calcium, le phosphore et les hormones du
métabolisme osseux (vitamines D, parathormone)
nécessitent une surveillance régulière pour décider de
modifications diététiques ou de traitements médicaux.
• Les bicarbonates renseignent sur l’élimination des acides de l’organisme.
Une acidose (baisse des bicarbonates) peut empêcher l’action de nombreux
médicaments et peut être améliorée par la prise de bicarbonates sous forme
de sels alimentaires ou d’eau de boisson.
La surveillance d’une anémie par la numération sanguine
Au stade avancé de l’insuffisance rénale voire plus précocement (diabète,
dénutrition), l’anémie est principalement liée à un défaut de production
d’une hormone de maturation des globules rouges produite par les reins,
l’érythropoïétine.
• Un agent stimulant la fabrication de globules rouges
peut vous être prescrit par voie sous cutanée si un déficit de
fabrication de cette hormone est confirmé. Son effet sur
la production de globules rouges doit être contrôlé par
une mesure à intervalles réguliers de votre numération
sanguine de globules rouges et de vos stocks en fer
(fer sérique, coefficient de saturation de la transferrine,
ferritine).
• En cas de carence en fer, une supplémentation en fer peut vous être
proposée, par voie orale ou intraveineuse, avant que l’anémie ne s’installe
ou à l’initiation du traitement par l’agent stimulant la fabrication de globules
rouges.
La surveillance du profil lipidique
(cholestérol total, HDL, LDL, triglycérides)
L’évolution des paramètres lipidiques sanguins est un
témoin du risque d’obturation de vos artères, de l’effet
des médicaments, de l’impact de l’insuffisance rénale et
de la fuite d’albumine sur l’état de votre nutrition et de vos
vaisseaux.
À quel moment faire les examens
biologiques ?
La répétition des contrôles biologiques
doit éviter deux écueils :
• l’espacement trop important qui empêche
d’évaluer la progression de l’insuffisance
rénale,
• la répétition trop rapprochée avec des
résultats biologiques stables par des
prélèvements qui peuvent léser le système
veineux des membres supérieurs et empêcher
la création d’un abord vasculaire correct
pour de futures séances d’hémodialyse.
Votre médecin planifiera avec vous la fréquence
de ces examens.
CONCLUSION
C’est grâce à cette surveillance que l’équipe soignante pourra gérer au
mieux votre insuffisance rénale, vous motiver non seulement vis-à-vis des
différents traitements que vous aurez à prendre, mais aussi vis-à-vis de
votre hygiène de vie.
Cette prise en charge globale a pour but de stabiliser votre maladie rénale,
ou, si celle-ci évolue malgré tout, d’être dans le meilleur état possible pour
vous adapter aux techniques de suppléance rénale si, un jour, elles sont
nécessaires.
Roche remercie pour sa collaboration le Pr P. ZAOUI (néphrologue CHU Grenoble), le Dr PADILLA
(néphrologue CHU Grenoble) et le Dr S. MERCIER (FNAIR – Fédération Nationale d’Aide aux
Insuffisants Rénaux dialysés).
Roche
30, cours de l’Ile Seguin
92650 Boulogne-Billancourt cedex
Tél. : +33 (0)1 47 61 40 00
Fax : +33 (0)1 47 61 77 00
www.roche.fr
D-16/0820 - Etabli le 09/02/2017
La surveillance, le risque de complications et les modifications des
traitements seront d’autant moins contraignants que le dépistage et
la prise en charge auront débuté tôt.
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