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(approximativement 20 mètres) un poisson lune couleur brun olive. Il est à environ 5 mètres
et il s’approche tranquillement vers nous. L’exercice est arrêté net (j’entends déjà les envieux
dire que ce n’est pas bien!). Nous nous stabilisons. L’animal est désormais à environ 3 mètres.
Il fait facilement 1 mètre 50 d’envergure. Je n’ai aucune idée du poids qu’il peut faire mais
j’imagine qu’il dépasse aisément les 100 kilogrammes. Il ne s’approchera pas plus mais
continuera sa route, en nous contournant tranquillement et sans nous perdre de vue. Une vue
ou plutôt un regard incroyable, profond. Nous ne bougeons pas, trop heureux d’une telle
rencontre que l’on sait si rare surtout à cette distance. L’animal ne sondera pas. A priori
rassuré de notre comportement d’attente. Et puis pourquoi irait-il vers le fond? Après tout,
c’est lui qui est venu à nous! Soit loué Mouldouz loar (nom breton du poisson lune).
Cette belle histoire ne sort pas de mon imagination. Elle est bien réelle et elle me permet de
présenter un poisson qui a rarement fait la une d’un de nos magazines préférés. Le poisson
lune (appelé aussi la Mole commune) qui répond du joli nom latin de Mola mola (du latin
mola qui veut dire meule) appartient à la famille des Molidés. Sa description est intéressante
car peu d’autres poissons présente une telle morphologie. Son corps est en effet de forme
discoïde et relativement à très comprimé suivant les auteurs. Ces deux énormes nageoires
dorsale et annale qui se situent à l'extrémité postérieure de son corps apparaissent dans le
même axe vertical et semblent s’unir pour former une nageoire caudale ondulée mais
atrophiée ou tronquée. Comme si cela ne suffisait pas, le poisson lune ne possède pas de
nageoires ventrales, et ces deux pectorales sont orientées vers…le haut! Sa bouche est petite
et s’apparente à un bec de perroquet. Sa peau est nue (dépourvue d’écailles) et rugueuse au
toucher. Tout cela fait que le poisson lune appartient à l’ordre des Tétraodontiformes tout
comme le baliste, le poisson-coffre, le diodon…et d’où quelques synonymes : Tetraodon
mola (Linnaeus, 1758) Orthragoriscus mola (Linnaeus, 1758), Diodon mola (Linnaeus,
1758), Mola rotunda (Cuvier 1798), Aledon copensis (Castelnau 1861). Attention, le poisson
lune n’en a pour autant la capacité à se gonfler d’air ou d’eau comme le fait si bien le diodon.
Il peut être particulièrement impressionnant puisqu’il peut atteindre du bout de sa nageoire
dorsale à celui de sa nageoire annale 3 m pour un poids fleurtant avec les 2 tonnes. Le record
de poids répertorié à ce jour est d’environ 3,5 tonnes ! On comprend aisément qu’avec de
telles tailles et pareils poids, le poisson lune soit donc le poisson osseux le plus grand du
monde (les requins et autres raies étant pour rappel des poissons cartilagineux). Celui que
nous avons vu était certes plus petit mais d’une taille déjà impressionnante. Enfin, sa
coloration varie entre le gris et gris-brun pour le dos et les flancs alors que son ventre est