La spiritualité du soignant dans l`accompagnement

IFSI ST VINCENT - 20A RUE SAINTE MARGUERITE - 67000 STRASBOURG
TRAVAIL DE MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES INFIRMIÈRES
PROMOTION 2010/2013
SARRAZIN THIRION JACQUELINE
Sous la direction de
LETT AGNÈS
La spiritualité du soignant dans l’accompagnement
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Il n’y a rien à faire par moments
Regarder le monde à l’envers
Croire en tout, en l’éphémère
Décider d’aller de l’avant
Car il y a dans l’air par moments
Ce léger souffle, séduisant
Peut-on rester débutant
Apprivoiser ses nerfs ?
« La traversée du désert »
Louise Attaque
À :
A.A. per la sua fede
A.N.F. por su presencia espiritual
Monsieur B.B. pour m’avoir tant appris
Je remercie mon mari et mon fils pour avoir cru en moi et pour leur patience,
ma mère pour m’avoir enseigné à me remettre en cause,
mon père pour sa rigueur tant orthographique que typographique,
mes amies Stéphanie, Delphine, Séverine, Maeva et Audrey pour m’avoir
supportée,
Cathie pour avoir été mon pilier durant cette formation
et toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont été actrices de ce
mémoire.
Sommaire
« Il n’y a pas de réponses, il n’y a que des choix »
[Stanislas Lem]
Préface .................................................................................... 1
Introduction .............................................................................. 3
Contexte de la recherche ................................................................... 3
Intérêts de la recherche ...................................................................... 5
Question de départ ............................................................................. 6
Exploration conceptuelle .................................................................... 6
Objectifs de recherche ..................................................................... 10
Méthodologie de recherche .................................................. 11
Présentation du contexte .................................................................. 11
Présentation de l’objet d’étude et des différentes variables ............. 11
Choix de l’échantillonnage ............................................................... 12
Présentation de la méthode de recueil de l’information et des outils
utilisés .............................................................................................. 13
Présentation de la méthode de traitement et d’exploitation des
données recueillies........................................................................... 14
Synthèse des résultats .......................................................... 15
Discussion des résultats ....................................................... 20
Propositions ........................................................................... 23
Conclusion ............................................................................. 24
Postface ................................................................................ 25
Annexes
Bibliographie
Préface
« Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas »
[Lao-Tseu]
Comment naît un choix professionnel ? Il est difficile d’en expliquer le
parcours, mais il s’impose à soi après un cheminement parfois conscient,
parfois inconscient. Étudiante à la faculté de Sociologie, j’avais admi une
amie qui s’était réorientée dans les soins infirmiers. C’était une profession qui
m’avait toujours attirée, peut-être par son côté image d’Épinal, ou les histoires
qui ont bercé mon enfance dans lesquelles les infirmières résolvaient des
mystères tout en prenant soin de leurs patients. Mais à l’époque je pensais
que je n’aurais jamais pu suivre les cours scientifiques, mon parcours scolaire
ayant été catastrophique quant à ceux-ci. Il y avait peut-être dans mon esprit
une confusion entre les besoins d’un médecin et ce qui était demandé comme
savoir propre à l’infirmre. Ainsi les années ont pas et bien que toujours
présente, cette idée est restée enfouie en moi.
Au Mexique, puis en Italie, suite à des événements en rapport avec la
santé, cette attirance est revenue en force, mais entreprendre ces études
dans une langue étrangère n’était pas chose aisée ; j’ai alors trouvé une façon
détournée de prendre soin : intégrer la Croix-Rouge Italienne (CRI). J’ai pu
apprendre à porter secours, à accompagner les personnes de leur domicile à
l’hôpital. Les missions de la CRI en Toscane, je vivais, étaient beaucoup
plus étendues qu’en France : elle participait de la sécurité civile, mais aussi de
l’équivalent du SAMU. Nous nous déplacions généralement à deux
secouristes mais aussi parfois en équipe avec un médecin. Nous avions un
rôle de secouriste, mais nous pouvions, une fois formés, poser des voies
veineuses périphériques et réaliser d’autres actes techniques du champ
infirmier. J’étais fascinée par tous ces gestes qui n’étaient pas encore à ma
portée.
Mais un jour que j’accompagnais un homme âgé totalement recroquevillé
sur lui-même, à une consultation, je suis restée auprès de lui alors que se
jouait un drame entre sa femme et le médecin. Ce vieux monsieur décharné
m’a juste caressé la joue et dit « merci », me faisant ainsi comprendre que ma
présence était déjà pour lui un bienfait, et cette idée est devenue certitude : je
devais devenir infirmière. Je ne saurais en expliquer le mécanisme, mais pour
moi, une grande partie du rôle infirmier était aussi d’être présente auprès de
malades et d’en prendre soin dans une dimension holistique.
Ma crainte des matières scientifiques s’est évanouie lorsque j’ai vu mes
résultats aux tests psychotechniques, je me suis dit que je n’étais moins
démunie qu’une autre et qu’avec un peu de travail je pouvais réussir. En
revanche, j’étais persuadée que mes capacités d’adaptation, mes com-
tences dans un grand nombre de domaines ne pouvaient qu’être profitables
dans cette profession. De plus, mes qualités humaines et sociales me por-
taient tout naturellement, finalement, à ce métier.
Maintenant que j’ai réussi à me passer dans les épreuves
scientifiques, je sais que ce choix est le bon ; c’est le regard des patients qui
me le confirme, cette lueur qui me dit que le soin que j’ai donné a porté ses
fruits, que lattention que je leur ai montrée leur a signifié que leur dignité
d’humain n’a pas été bafouée. Et pour ce regard, les hésitations quant à mes
aptitudes disparaissent.
Ce qui m’est apparu, en revanche, au cours de mes stages et lectures,
est la possibilité d’un spirituel. Accompagner la personne mourante dans ses
derniers moments a remune partie de ma personnalité dont je n’avais pas
conscience. Je me savais agnostique, mais je ne me reconnaissais pas
comme un être spirituel auquel des patients pouvaient s’adresser. Plusieurs
fois je me suis retrouvée démunie face aux discours des personnes en fin de
vie. Continuer à regarder dans les yeux un homme qui vous dit : « je vais
mourir » et attend de vous plus qu’un « mais non ! » et moins qu’un « oui », a
parfois une dimension ontologique pour soi. Je ne m’étais posée que très
rarement la question de la mort, j’en voyais la dimension physique et je me
demandais quelle serait ma réaction face à un mort. Le corps mort ne me
pose aucun souci, mais « l’âme » ?
C’est la raison de ce travail de mémoire de fin d’études. Les questions
spirituelles en rapport avec l’existence et sa finitude m’ont assaillie et m’ont
permis d’avancer dans la connaissance de mon être spirituel. Ce travail ne
mapportera pas de réponses aux questions existentielles que je me pose,
mais j’espère qu’il me donnera des questions aux réponses que je croyais
posséder.
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