Chimiothérapie de courte durée plutôt que de longue durée pour les patients à bacilloscopie négative 5
bacilloscopie négative inclut l'administration quoti-
dienne d'injections de streptomycine dans les pre-
miers 1-2 mois, ce qui est une méthode très con-
crète (et quelque peu pénible) de TDO. Toutefois
la CLC est généralement administrée dans les
unités de santé les plus périphériques, aussi près
que possible du domicile du patient et les résultats
du traitement ne sont pas évalués. Les centres de
TDO (ceux ou la CCD est administrée sous forme
de TDO) sont habituellement beaucoup moins
nombreux et plus centralisés de façon à faciliter
leur supervision fréquente par le personnel du pro-
gramme de tuberculose. Dans la nouvelle situation,
il y a lieu de créer un nombre plus grand de centres
de TDO afin de maintenir l'accessibilité du traite-
ment; ceci exige un investissement accru dans la
formation du personnel général de santé en matière
de TDO et la prise en charge des médicaments de
CCD dans un plus grand nombre de centres de
TDO. Il est nécessaire de disposer d'une capacité
de supervision plus importante pour obtenir une
adhésion aux directives nationales et pour atteindre
des taux élevés d'achèvement du traitement.
Si l'on n'accroît pas la capacité de supervision et
de formation, les standards de travail du personnel
général de santé peuvent se dégrader lentement et
la surveillance de l’utilisation de la rifampicine se
perdre. Même en présence d'une supervision
fréquente et d'une formation adéquate, le système
de santé peut encore être dépassé par suite de la
charge très élevée de la tuberculose et du déficit en
ressources humaines. De nouvelles stratégies
alternatives doivent dès lors être explorées pour
assurer une adhésion thérapeutique adéquate au
sein des ressources disponibles. Ceci peut inclure
la décentralisation des responsabilités du traite-
ment par l'implication des communautés dans la
lutte antituberculeuse en général et dans le TDO en
particulier,29 ainsi que d'autres formes créatives
d'amélioration de l'adhésion comme les incitants et
les facilitateurs. Des études de recherche opéra-
tionnelle sont nécessaires pour déterminer la
faisabilité et l'efficience de ces nouvelles stratégies
de traitement. Quelques programmes ont fait état
de résultats favorables par le recours à des
tuteurs,30 à des membres de la famille,31 à des
médecins de village,32 à des travailleurs de la
collectivité comme superviseurs du TDO.33 De
bons résultats ont été démontrés récemment par
l'emploi d'une association de TDO et de traitement
auto-administré (TAA) dans le contexte d'un
programme DOTS fonctionnant correctement.34
Quelques études n'ont pas montré d'avantages
complémentaires du TDO par comparaison au
traitement auto-administré, mais avec des résultats
également défavorables.35,36 Le succès des pro-
grammes DOTS ne dépend évidemment pas du
seul TDO.37
Les PNTs en Afrique sub-saharienne néces-
sitent des stratégies DOTS spécifiques au pays et
même parfois spécifiques à la région (comme dans
le cas des nomades). L'introduction de la CCD
chez tous les patients nécessite des études de
recherche opérationnelle pour mettre en évidence
des solutions innovantes au défi de l'extension de
la capacité de TDO et du maintien simultané
d'excellents résultats du traitement. Il ne faut pas
être dogmatique en cette matière sauf pour ce qui
est de la nécessité de solutions applicables à
l'ensemble du pays et soutenables.
UTILISATION RATIONNELLE ET
RESPONSABLE DE LA RIFAMPICINE
La distribution élargie de la rifampicine dans un
réseau de traitement du PNT est un défi pour la
gestion des médicaments et la surveillance de ce
médicament. Les conditions socio-économiques en
dégradation dans beaucoup de pays d'Afrique sub-
saharienne ont conduit à une rémunération insuf-
fisante des travailleurs de santé des services pub-
lics et à leur démoralisation. L'échec des systèmes
de santé publique et la libéralisation du secteur de
santé (privatisation) ont entraîné l'émergence
proliférante d'un secteur privé à but lucratif la
plupart du temps non autorisé et mal contrôlé par
des Ministères de la Santé à capacité limitée. Le
pillage des médicaments du secteur de santé
publique (et en particulier des antibiotiques à large
spectre incluant les formulations de rifampicine)
est un problème significatif dans tous ces pays, ce
qui entraîne des pertes économiques pour le
système de santé. Ce qui est probablement plus
sérieux, c'est la prescription non raisonnée qui
favorise l'émergence de la résistance à la rifam-
picine. L'importation sans restriction de formula-
tions de rifampicine par le secteur privé à but
lucratif peut compliquer encore le problème si le
PNT n'est pas en état de contrôler la distribution et
l'utilisation de ces produits. La fourniture fiable
des médicaments dans un PNT efficient est la
meilleure manière de prévenir le développement
d'un marché profitable de patients tuberculeux
désespérés qui sont une proie facile pour les
trafiquants de médicaments, les pharmacies privées
et les cliniciens privés incompétents. Une régle-
mentation stricte et un contrôle par le Ministère de
la Santé devrait éliminer l'utilisation de la rifampi-
cine pour le traitement de maladies autres que la
tuberculose, la lèpre et le contrôle de mini-épidé-
mies de méningite méningococcique. L'augmen-
tation du nombre de sites de distribution des
médicaments de CCD doit être associée à un
renforcement parallèle des systèmes de distribution
des médicaments et de surveillance pour éviter les