Le magazine de l’Égypte éternelle N°5 Les pilleurs de tombes Reportage La Maison de Vie du temple Le Monastère Rouge : la chapelle Sixtine de l'art copte Les rites de l'Ouverture de la bouche et des yeux Le calendrier des Égyptiens Voyage Découvrez les oasis égyptiennes BV^"?j^c"?j^aaZi$'%&& Sacré 7:A$AJM,!*%€"Hj^hhZ&'8=; 86C/&'869"Edgi#8dci#,!.%€ Abdel Rasul : le plus célébre des voleurs Protéger la tombe de pharaon ! Vizir, artisans, scribes, prêtres : tous pilleurs 1 ction 2+ ! complète La colle 3 4, -' Les 52 numéros 0 de Toutankhamon magazine au format PDF imprimables, en couleur, 5# 56% du n°1 au n°47 2 , 7 et 5 hors-séries s o r é m u 52 n magazine khamon n a t u o T e d imables, r p im F D tP 7 au forma °1 au n°4 n u d , r u en coule -séries et 5 hors ! "# "$ % &'$ '$($ ) *+ , % !$$+ , - . / 0, 0 !! " # $% &' () * + " ,))-. / 0 / 1 -2(34 ' 5 ! ! " #$%& ' ( () * Edgi[da^d imaginegypt Le dieu Montou et une déesse derrière lui. Malgré les dommages du temps et des hommes, le décor est remarquablement préservé : fond blanc, finesse de la gravure des décors. Les couleurs sont d’une vivacité exceptionnelle. F_n_gjf_^_ Ebihmio l_h[n ÀbÊYWhjZkj[cfb[ZÊ7ced[jZ[bW\ekb["fhiZk'&[fobd[Z[AWhdWa"b[i[Yj[kh Z[ij[cfb[iZ[A^ediek[jZÊEf[jYeddWjZ[fk_igk[bgk[iWdd[ikd[[\\[hl[iY[dY[ iWdifhYZ[dj0\ek_bb[WhY^ebe]_gk["h[cedjW][Z[ckhi"h[ijWkhWj_edi"d[jjeoW][ Z[idecXh[knZYehi$B[j[cfb[Z[A^ediekYeddWjkd[i[YedZ[`[kd[ii[[jikhjekj" hlb[[dÓdjekj[bWX[WkjZ[i[iYekb[khi¾[njhWehZ_dW_h[i$ E]VgVdc C* ( HdbbV^gZ 03 Fehj\eb_e Le temple de Khonsou renaît ! ................................................................. 3 :eii_[h Les pilleurs de tombes .............................................................................. 8 IWYh La maison de vie .................................................................................... 22 L’ouverture de la bouche ....................................................................... 41 :_[k Le dieu Bès ............................................................................................. 28 L_i_j[ Les tombes de Guizeh 2e partie .............................................................. 33 Cki[ La collection égyptienne de Montgeron ................................................ 37 x]ofjebe]_[ Immeubles et maisons dans l’ancienne Egypte .................................... 38 De l’astronomie au calendrier ............................................................... 44 Zarâfa, la girafe et l’ancienne Egypte ................................................... 55 I_j[ Monastère Rouge : le chef d’œuvre de l’art copte ................................. 49 Wanina, le temple sans plan ................................................................. 52 D.R. ;OJLI=B;CHHOG|LI>?JB;L;IHG;A;TCH?4 97HJ;:;Bx=OFJ; LLL#E=6G6DC"B6<6O>C:#8DB GZigdjkZoidjhaZhXdbeabZcihVjmVgi^XaZh!aZh VcX^Zchcjbgdh!aZ[dgjb!aZhVXijVa^ih½ ) E]VgVdc C* C^Xdi^cZZiXdXVcZX]ZoaZhE]VgVdch/hjeZgX]Zg^Z djgVa^i4 AZ\gVcYegigZYÉ6bdcDhdg`dcZiaV''ZYncVhi^Z/ jcZ]^hid^gZbdjkZbZciZ AÉdWhXjgZdg^\^cZYZaVXgd^m6c`] AZhVgi^hiZhYZaÉ6cX^Zc:be^gZ AÉ^ckZci^dcYjodY^VfjZ F>7H7EDD,[da_eigk[b[((`k_bb[j :Y^id JCFF?OLM j[mmm_n[]no_fm 28 55 49 LeoW][ Les oasis, un monde à découvrir ........................................................... 60 7YjkWb_ji Livres ...................................................................................................... 21 Agenda ................................................................................................... 32 En bref .................................................................................................... 64 Photo mystère ........................................................................................ 66 On dit que l’histoire ne se répète pas, mais la réalité dépasse la fiction. Les pillards de l’antiquité ont saccagé, pillé d’immenses trésors entreposés dans les tombes des pharaons. Des trésors perdus pour toujours, difficiles à imaginer, car il n’y a qu’à voir ce qu’un petit roi, Toutankhamon, possédait dans sa tombe, 5000 objets ! Nous connaissons plusieurs récits, parfois surréalistes, de ces voleurs et comment les autorités locales fermaient les yeux contre de l’or, ou organisaient ellesmêmes le pillage des cimetières et des temples ! Corruption, menaces de mort, crise économique, insécurité, de nombreuses causes expliquent le saccage systématique des tombes. Et aucune ne fut épargnée, qu’elle soit royale ou d’un fonctionnaire. Depuis fin janvier dernier et la révolution, puis la démission de Moubarak, la situation du patrimoine égyptien se dégrade semaine après semaine. Après avoir été optimistes, les autorités des Antiquités et les archéologues énumèrent la longue liste des vols, vandalismes, fouilles illégales : musée du Caire, Abydos, Dahshour, Abousir, Qantara, Gizeh, Saqqarah, Alexandrie, rive gauche de Louxor, Karnak, Assouan, Sinaï, delta du Nil… La liste s’allonge régulièrement. Nous ne connaissons pas le nombre d’objets volés, au minimum un millier, plus sûrement quelques milliers. :_l[hi Abonnement .......................................................................................... 11 Hiéroglyphes .......................................................................................... 27 L’équipe de Pharaon vous propose pour ce nouveau numéro un sommaire très éclectique : les rites de l’ouverture de la bouche, le dieu Bès, un périple dans les oasis égyptiennes, le système calendaire, l’art copte ou encore l’étonnante histoire de la girafe en Égypte. NIODIOLM ?HECIMKO? E]VgVdcBV\Vo^cZ ]dghhg^Zc(/Y^Zjm ZigZa^\^dcZc:\neiZ VcX^ZccZ V.T., mars 2011 52 L’Égypte ancienne nous étonnera toujours ! <hWde_iJed_Y >_ijeh_[d"`ekhdWb_ij[#HZWYj[kh[dY^[\ \hWdYe_ijed_Y6XXen$\h E]VgVdc C* * 9dhh^Zg F_mjcff_olm Exposition les trésors de Toutankhamon, Madrid 2010, © ^_nig\_m - E]VgVdc C* La tombe de Toutankhamon, unique tombe royale de la vallée des Rois a avoir été découverte quasiment intacte. 9dhh^Zg :khWdj)&&&Wdi"b[iWdY_[di x]ofj_[diY^[hY^h[dj} fhej][hb[khijecX[iZ[i f_bb[khi$F[hiedd[dÊjW_j fWh]dZ[Y[ÔWk0Zk i_cfb[fWoiWdZÊkdl_bbW][ Wkf^WhWedI_b[iYh_i[i" b[i_dlWi_edi"Z[if^WhWedi \W_Xb[i\Wleh_iW_[djb[i fhe\WdWj_edi"[bb[i[n_ijW_[dj Wkii_behigk[b[fWoijW_j fheifh[[j[dfW_n$9[ilebi i[hlW_[djfWh\e_i}dekhh_h kd[\Wc_bb["cW_ib[fbki iekl[dj"_biÊW]_iiW_jZ[ jhekl[hb[ijhiehi"eX`[ji fhY_[kn[jce_difhY_[kn$ FWh<hWde_iJed_Y Dans ce dossier, nous allons découvrir la corruption sous les derniers Ramsès, l’incroyable aventure des voleurs Rassul au 19e siècle et comment les anciens Égyptiens cherchèrent à protéger les tombes royales… en vain… :;IEC8H;II;<7K<?B;DJ 9EDJH;B;ICKHI Tapis dans la nuit, des hommes se faufilent à l’intérieur d’une nécropole royale, à Dahshour, non loin de la pyramide de Snéfrou, fondateur de la 4e dynastie. Après plusieurs jours de recherches, ils découvrent un passage, l’entrée d’une tombe, d’une tombe visiblement richement garnie. Cela fait quelques mois que cette sépulture était close après les funérailles. Des indics, des indiscrétions les ont mis sur la piste du trésor enfoui. Après plusieurs heures à dégager l’entrée et percer un trou, ils se faufilent dans la tombe, passent les lourdes herses (de gros blocs de granit) grâce au feu (le granit est sensible à la chaleur) ou au burin. Et voilà qu’ils arrivent, au milieu de la nuit, au but : la salle funéraire, un sarcophage en plein milieu, des chaises, des bijoux, des coffres. Nos voleurs viennent de pénétrer dans la dernière demeure E]VgVdc C* . HVXg Fondation du temple. Chaque temple possédait son école (maison de vie). F.S. F[g[cmih^_pc_& gi^f_^ogih^_ BWhY[dj[fkXb_YWj_edZ[bWjhWZkYj_edYecfbj[[d\hWdW_iZkfWfohkiIWbj.(+ dekihWff[bb[b[hb[if_h_jk[b[jefhWje_h[Z[iCW_iediZ[L_[fekhfdjh[hWk YÄkhZ[bWl_[[jbÊWYYecfW]d[hZWdii[if[hfjk[bb[ijhWdi\ehcWj_edi$Ei_h_i" b[]hWdZZ_[k"fhi[djjek`ekhiYecc[Z_[kZ[bWcehj"i[hlb[WkYedjhW_h[ Yecc[b[iocXeb[Z[bWl_[ZWdibWcW_iedgk_bk_[ijYediWYh[$ FWh<[hdWdZIY^mWhp Cette institution est comparée parfois au scriptorium médiéval, mais à la différence des institutions de cette époque, ce n’était pas uniquement un endroit où les prêtres étaient formés à la lecture et à la copie de textes sacrés, mais aussi une école pour les scribes et les enfants de l’élite. On y réalisait des copies des textes funéraires pour les particuliers, des textes littéraires. On apprenait l’astronomie, la géographie, la mathématique, la loi et aussi l’interprétation des rêves sans '' E]VgVdc C* oublier l’interprétation théologique des textes sacrés. Bien entendu, ils abritaient des bibliothèques, Per medjat (maison des livres). On y trouvait aussi l’enseignement à la médecine et parfois des sortes de sanatorium, notamment à l’époque tardive. En Égypte ancienne, nous explique l’égyptologue André Fermat, la Maison de Vie constitue l’institution primordiale à partir de laquelle tout le pays s’organise. Comme le notait Derchain, elle revêt un caractère sacré qui implique une pratique rituelle. Chaque temple d’importance possédait dans son enceinte une Maison de Vie. Des rites complémentaires se déroulaient entre le sanctuaire du temple face à la statue divine où se célébrait le rituel du culte divin journalier et la Maison de Vie où des ritualistes célébraient les rituels destinés à maintenir l’univers dans la Maât, déesse de la justesse, 9^Zj F_^c_o<m4 alcg[]_m&gomcko_ _n^[hm_]igg_ jlin_]ncihg[acko_ (Photo françois Tonic) Gk_ [ij Y[ Z_[k 8i gk_ deki j_h[ bW bWd]k[ ZWdib[il_jh_d[iZ[icki[iZWhY^ebe]_[ ]ofj_[dd[ 5 Fekhgke_ i[cXb[#j#_b i_ \WhekY^[ 5 ;ij#Y[ kd Z_[k jhWd][h ]Wh ZWdi b[ fWdj^ed ]ofj_[d i_ c[ikh ^WX_jk[bb[c[dj 5 :e bk_ l_[dj Y[ dec Z[ ¼8i½5Gk[bhb[W#j#_b`ekZWdibkd_l[hi cW]_Ye#h[b_]_[knZ[iWdY_[dix]ofj_[di5 FWh@kb_[jj[B[d]hWdZ Document 1 Pot à Kohol, Nouvel Empire, Musée du Louvre Malgré leur importance dans la vie des Égyptiens, certains dieux n'apparaissent pas ou ne jouent qu'un rôle secondaire dans les cosmogonies et les mythes égyptiens mettant surtout en scène les principaux dieux. C'est le cas de Bès qui ne possède pas de mythe propre et ne dispose pas de nombreux et grands sanctuaires. Cependant, le rôle prophylactique des représentations de Bès, les figurations joyeuses de ce dieu en danseur ou en musicien ont fait de lui un compagnon apprécié des Égyptiens, quotidiennement, surtout à partir du Nouvel Empire (vers 1550-1000 av. J.-C.). 8ÞI0KD;?9EDE=H7F>?; I?D=KB?ÞH; Au Musée du Louvre, un petit pot à kohol, datant du Nouvel Empire (vers 1550-1000 av. J.-C.), est en forme de Bès (document 1). Bès est représenté comme un être de petite taille aux jambes torses (un gnome ou un nain), à la figure léonine, * historienne '- E]VgVdc C* portant barbe et crinière, pourvu d'une longue queue animale. Représenté de face et nu, il montre des mamelles pendantes, un ventre rebondi, les mains étant appuyées sur les cuisses. La tête volumineuse porte un mortier sur lequel, dans de nombreuses autres représentations, sont fichées de hautes plumes. Dans le large visage aux joues pleines, la bouche ouverte laisse apparaître une langue rouge pendante, comme une grimace à la face du monde. Certains détails du corps sont également soulignés de rouge ou de bleu, de brun. Il s'agit là d'une figurine de faïence, de facture soignée, où la couleur contribue à l'expressivité du personnage. Voilà donc une plastique plutôt représentation inhabituelle au sein de l'Égypte ancienne. Souvent les Égyptiens privilégient l'harmonie, la mesure, voire l'idéalisation dans leurs créations. Ce qui n'est pas le cas de Bès, outrancier dans son corps difforme et son expression farouche. À quelle fonction est donc vouée la représentation de Bès ? 8ÞI0¼B;I<;CC;I;JB;I ;D<7DJI:78EH:½ Pour cerner la fonction des représentations de Bès, il nous faut étudier les lieux où celles-ci sont 6\ZcYV ;a_h^[ BWfbkfWhjZ[iWiieY_Wj_edifhefei[djZ[iYekhiZ[^_he]bof^[iZ_\\h[djid_l[Wkn" Z[iYekhiZ[Y_l_b_iWj_ed"Z[iijW][iifY_Wkn$H[di[_]d[p#lekiWkfhiZ[bÊWiieY_Wj_ed fekh[dYeddWjh[b[iZWj[i"b[id_l[Wkn"b[ijWh_\i$ ;NFEI?J?ED 9EBC7H0x=OFJ;9EFJ;":KCKIx;:KBEKLH;À9EBC7H Jusqu’au 15 juin, le Musée du Louvre prête au musée d’Histoire naturelle et d’ethnographie de Colmar plus de 50 objets de la culture copte. Ce musée possède par ailleurs une belle collection de tissus coptes provenant de Haute Égypte. Site : www.association-papyrus.com / mail : a.papyrus@ orange.fr C;JPD7D9O 7IIE9?7J?EDJ>EJ 20 mai : Teintures et peintures chez Pharaon. Site : www.thot-scribe.net F7H?I0x=OFJ;:;F?;HH;:;FH?II;:Ê7L;DD;I"CKIx; :KBEKLH; BE?H;J Jusqu’au 2 juin, admirez les dessins de Prisse d’Avennes qui parcourra l’Égypte durant le 19e siècle. Son œuvre est une des plus belles de son époque. 21 mai : Pépy Ier et ses femmes. Au Musée des BeauxArts. Site : http://asa-asso.fr 7L?=DED0<7IJK;KI;x=OFJ;"CKIx;97BL;J 7IIE9?7J?EDx=OFJEBE=?GK;:;DàC;I Du 25 juin au 14 novembre, le Musée Calvet organise une exposition exceptionnelle de l’ensemble de la collection égyptienne du musée, incluant les réserves, rarement exposées. L’exposition abordera la faune, la religion, l’art funéraire, les Coptes, le pharaon. Pour en savoir plus : http://musee-calvet.lan-extra.net/ FHEL;D9; 8H;J7=D; 7IIE9?7J?EDH;DD;Ix=OFJEBE=?; Formation à la langue hiéroglyphique. Des séances de civilisation égyptienne sont aussi proposées ainsi que des voyages. Site : htttp://rennesegypto.free.fr 7IIE9?7J?ED?C>EJ;F7D=;HI"D7DJ;I Voyage à Bologne (mai), Berlin (juin). Informations sur : http://www.association-egyptologie-imhotep.eu/page2/ page2.html =H;DE8B; 7IIE9?7J?ED9>7CFEBB?ED7:;9 14 mai : Entre les dieux et les morts, par Sandrine Vuilleumier. Aux archives départementales. 1er et 2 octobre : Journées égyptologiques au musée dauphinois de Grenoble. Le thème en sera l’Ancien Empire, le temps des pyramides. 7IIE9?7J?EDIEB;?B7?BxEHBx7DI =7H: Conférences non disponibles à la date de parution. Site : www.egyptonimes.fr 7IIE9?7J?EDFHEL;D9;#x=OFJEBE=?;C7HI;?BB; 18 mai : Grèves et scandales sous les Ramsès, par Pascal Vernus. Informations auprès de l’association : http:// www.provenceegyptologie.org/ Hx=?ED:;CEDJF;BB?;H B;I7C?I:;BÊx=OFJ;7D9?;DD; I7?DJ#9BxC;DJ#;D#H?L?ÞH; 27 mai : Conférence sur l’armée égyptienne, par Frédéric Servajean. Site : http://adea.asso-web.com F;HF?=D7D B;I7C?I:;BÊx=OFJ;7D9?;DD;I7?DJ#;IJÞL; 21 mai : Conférence de Frédéric Rouffet, titre non disponible. Site : http://kemit.perso.neuf.fr/proactivi. htm B7D=K;:E9 9;DJH;B7D=K;:E9?;D:Êx=OFJEBE=?;8xP?;HI 21 mai : Conférence sur l’armée égyptienne, par Frédéric Servajean Site : http://www.champollion-adec.net/ 24 septembre : Le destin de la reine Tiyi, épouse et mère de Pharaon, par Marc Gabolde L7H 8;B=?GK; 21 mai : La découverte de la tombe de la reine Behenou par Philippe Collombert (directeur des fouilles à Saqqarah). Stages d’été pour adultes et enfants disponibles. Site : http://www.kemetmaa.fr/ Différentes conférences et cycles de conférences à Mons, Louvain-la-Neuve, Wavre. Tous les renseignements auprès de l’association. Site : www.kheper.be 7IIE9?7J?EDA;C;JC77IEBB?ÞI#FEDJ DEH::;B7<H7D9; 7IIE9?7J?EDF7FOHKIB?BB; 7 mai : La mer Rouge à l’époque pharaonique, par Pierre Tallet. (' 28 mai : Auguste Mariette, de Boulogne à l’Égypte. E]VgVdc C* 7IIE9?7J?EDA>;F;HFHEFEI;ÀCEDI"9>7HB;HE?;J M7LH;KD;IxH?;:;9ED<xH;D9;I0 Un événement, une conférence, des cours, un Compte-rendu de la conférence sur : [email protected] K^h^iZ 1 F_mnig\_m ^_Aoct_b4 , j[lnc_ _ K[l B7JEC8;:;C;HOHÛ#D;<;H":?JG7H B;:x9EH La tombe numérotée G 7101 appartient à un certain Qar : responsable des villes des pyramides (les cimetières) de Chéops et Mykérinos, inspecteur des prêtres de la pyramide de Chéphren. Il vécut durant la 6e dynastie, peut-être sous le règne de Pépi I ou de Pépi II, nous ne savons pas. Cet homme aux grandes responsabilités possède une des plus belles tombes de Gizeh. On y entre par un escalier (1 et 2) (A et B) menant à une cour (C) puis une grande salle (D) séparée par un pilier, puis deux salles latérales : une servant de salle d’offrandes (E), l’autre d’annexe (F). La façade de la tombe est taillée dans un très beau calcaire. Le reste de la tombe s’enfonce dans la roche du plateau de Guizeh. En prenant l’escalier, plusieurs scènes sont visibles (malgré l’absence de couleurs) : Qar est assis devant une table d’offrandes, près de l’entrée, le défunt est devant des poissons. Dans la grande salle à pilier, la première partie (de l’entrée au pilier) comporte plusieurs scènes intéressantes (3, 4, 5) : le défunt devant une table d’offrandes, liste des offrandes pour le mort, défilé de sept prêtres et surtout une suite de décors montrant les réalisations du mobilier funéraire, dont le cercueil ainsi que le transport de celui-ci durant les funérailles sur une barque. Sur la partie gauche (6), près du pilier, une petite niche est creusée avec, à l’intérieur, une statue de Qar. Le pilier central (7) et l’architrave comportent d’importantes eV 9 \Z iV X aV he ]Zo k dj a ^h g Zh ^iZ [V ^gZ IkhbÊ_cc[di[fbWj[WkZ[=k_p[^"fhiZk9W_h["b[i]hWdZ[ifohWc_Z[iZ[9^efi" 9^hf^h[d[jCoa[h_deii[Zh[ii[djZÓWdjb[j[cfiZ[fk_ifbkiZ[*+&&Wdi$Jhe_i jecX[i" } gk[bgk[i Z_pW_d[i Z[ cjh[i Z[ bW fohWc_Z[ Z[ 9^efi [d bed][Wdj b[i l[ij_][iZ[bWY^Wkii[c[dWdjWkj[cfb[\kdhW_h[WYYebYedjh[bWfohWc_Z[i[kb b[ieb[dXWiWbj[de_hZ[c[kh[0A^ek\eka^W\"?Zek[jGWh$9[ce_i#Y_"dekiWbbedi [nfbeh[hbW]hWdZ[jecX[Z[GWh"kd^Wkj\edYj_eddW_h[Z[Ff_??$ w\neidad\^Z Cgg_o\f_m _ng[cmihm ^[hmfÎ[h]c_hh_|asjn_ B[icki[i[nfei[djiekl[dj Z[iceZb[ihZk_ji"Z[i cWgk[jj[iZ[cW_iedi ]ofj_[dd[i"Z[Z_\\h[dj[i fegk[i$FWh\e_i"Y[iedjZ[ lh_jWXb[i_cc[kXb[igk_iedj h[fheZk_jiB[ix]ofj_[di iWlW_[dj#_biYedijhk_h[ Z[i_cc[kXb[iZ[ (})jW][i5 FWh<hWde_iJed_Y Modèles réduits de maisons, parfois sur plusieurs étages. Musée du Louvre. F.T. Il existe deux grandes catégories de maisons en Égypte ancienne : la villa/maison et la maison de ville (« town house » en anglais). La villa, de superficie variable, se compose souvent uniquement d’un rez-dechaussée et d’un accès au toit (plat), voire parfois d’un premier étage. La grandeur de la maison et le nombre de pièces intérieures dépendent de la richesse du propriétaire. Mais il existait aussi des maisons dites de ville (comparables à de petits immeubles) de 2 à 3 étages. Nous connaissons plusieurs modèles réduits de cet habitat tout en hauteur, mais nous connaissons mal son histoire en Égypte. KD;9EDIJHK9J?EDI?CFB;" C7?I;<<?979; Les maisons égyptiennes ne sont (- E]VgVdc C* pas construites en pierre, mais en brique. La pierre, pour les demeures riches, s’utilise pour les bases de colonnettes, les pasde-porte, les jambages de porte (pas toujours), le linteau au-dessus de l’entrée principale, parfois au niveau des fenêtres. Même les palais sont bâtis en briques. Selon la richesse du propriétaire, les murs seront recouverts d’un plâtre blanc ou peint par dessus. L’épaisseur des murs est assez mince, une cinquantaine de centimètres, l’épaisseur de quelques briques. La construction d’un mur est simple : on pose les briques les une à côté des autres et par rangée que l’on superpose, mais avec un décalage pour rigidifier le mur, comme de nos jours. Des briques toutes alignées et le mur s’écroule rapidement. Et régulièrement, les maçons plaçaient une rangée de briques non pas en longueur, mais en largeur, là aussi pour solidifier la construction. Du mortier était utilisé pour lier les briques entre elles. Les briques étaient des briques crues faites de paille, limon, sable et séchées au soleil. La brique cuite est rare en Égypte ancienne.D’autre part, HVXg Rite de l’ouverture de la bouche réalisé dans la tombe du mort. Un prêtre portant un masque d’Anubis tient la momie debout devant le tombeau pendant que les prêtres procèdent aux offrandes et fumigation. Papyrus du Nouvel Empire. F.T. British Museum FÎiop_lnol_^_f[\io]b_4 msg\if_^_lmoll_]ncih_n^_pc_[jlmf[giln FWhc_ jeki b[i h_jk[bi Z[ bÊWdY_[dd[ x]ofj[" kd Z[i fbki Yeddki [ij iWdi Zekj[ bÊekl[hjkh[Z[bWXekY^["WYj[^Wkj[c[djiocXeb_gk[gkÊkdfh jh[fhWj_gk[Wl[Ykd _dijhkc[dj$ CW]_gk[c[dj" _b h[Zedd[ bW fWheb[" bÊek[" bÊeZehWj [j bW lk[ Wk Z\kdj WÓd gkÊ_b fk_ii[ WYYecfb_h ied fh_fb[ ZWd][h[kn WlWdj ZÊWYYZ[h Wk heoWkc[ Z[i cehji$ FWh<hWde_iJed_Y Contrairement à une idée reçue, l’ouverture de la bouche se dit plus exactement « rituel de l’ouverture de la bouche et des yeux ». Si nous retrouvons ce rituel très développé au Nouvel Empire, des formules liées à cette cérémonie se retrouvent 1000 ans plus tôt dans les Textes des Pyramides et peut-être faut-il chercher les origines de l’ouverture de la bouche durant la période prédynastique, avant le règne du roi Narmer (vers 3150 av. J.-C.). Les dernières illustrations perdureront jusqu’à l’époque romaine ! Nous connaissons ce rite par la scène la plus fameuse : un prêtre touche la bouche avec un instrument, une herminette. Mais en réalité, il ne s’agit là que de l’acte final d’un rite complexe et long. Les chercheurs considèrent qu’il existait 75 scènes de ce rite même si, comme le note l’Allemand Jan Assman, aucun document, aucune tombe, ne fournit ces 75 chapitres, le récit le plus complet en possède une cinquantaine ! Les 75 épisodes se structurent ainsi : 1 – 9 : préliminaire 10 – 22 : animation (de la statue du défunt) 23 – 46 : « offrandes » de nourriture 47-71 : nourritures funéraires 72-75 : clôture du rite KD:EK8B;H?J; L’ouverture de la bouche se pratique aussi bien sur la momie du défunt que sur sa statue. Cette statue joue en quelque sorte le rôle du double du défunt (= son ka) placé dans la tombe. Le rituel va concerner en premier cette statue, soit dans la tombe, soit dans le lieu de création de la statue. La statue, par ce rite, va pouvoir s’animer. L’usage de cette cérémonie sur la momie semble intervenir plus tard, au début du Nouvel Empire ( ?). La statue (= le défunt) subit différentes purifications (eau, encens…). Certaines tombes montrent parfaitement ces scènes sur la statue du mort. Il faut en réalité que la statue ressemble au défunt, au moins symboliquement. Le prêtre qui effectue les rites s’en assure et les formules prononcées assurent de cette ressemblance. N’oubliez pas que la statue doit être le double du défunt, elle doit prendre vie (= s’animer). E]VgVdc C* )& w\neidad\^Z Intérieur du cercueil de Itib. Moyen Empire. Diagonalsternuhr in Särgen des Mittleren Reiches im Alten Ägypten. Photo de NebMaatRa. http:// fr.wikipedia.org/wiki/ >_fÎ[mnlihigc_ [o][f_h^lc_l B[ifh_dY_fWb[igkWb_jigk[Ze_jh[dYedjh[hkdYWb[dZh_[hiedjiWi_cfb_Y_j[jiW l_WX_b_j}bed]j[hc[$=h~Y[Wknj[nj[i]h[Yi"edZYeklh[gk[Y[iZ[kngkWb_ji iedjh[cfb_[iZWdib[YWiZkYWb[dZh_[h]ofj_[d"kj_b_if[dZWdjfbkiZ[)+&&Wdi" [jc c[[dYeh[cW_dj[dWdj$$$$ FWhIobl_[:[9hW[Ya[h )) E]VgVdc C* H^iZ Gih[mnl_Lioa_4 f_]b_`^ÎÈopl_^_fÎ[ln]ijn_ BWh]_edZ[Ie^W]\kjZib[*[i_Yb[kdf_Y[djh[Y^hj_[d[jfWhj_Ykb_h[c[djZ[ bWYkbjkh[Yefj["b[iY^hj_[diZÊx]ofj[$9Ê[ijb}elYkjb[ce_d[I^[dekj["cehj} fbkiZ[''&WdiLh_jWXb[\edZWj[khZ[bWb_jjhWjkh[[dbWd]k[Yefj["_b\kj}bW\e_i [nY[bb[djWZc_d_ijhWj[kh[jh\ehcWj[khZ[bWH]b[cedWij_gk[$?b\edZWekhdelW b[icedWijh[iHek][[j8bWdYfhiZ[Ie^W]$F[kYeddk[ZkfkXb_Y"h[fehjW][Wk YÄkhZ[bÊ]b_i[Zk,[i_Yb[ZkcedWijh[Hek]["[dfb[_d[h[ijWkhWj_edZ[fk_i/ Wdi FWh<hWde_iJed_Y La région de Sohag est historiquement une des régions d’Égypte où les Coptes, les chrétiens d’Égypte, se sont le plus rapidement développés avec plusieurs grands monastères. Les deux plus connus sont les monastères rouge et blanc. Ces noms viennent de la coloration de la pierre utilisée. Les premières fondations pourraient dater de la fin du 5e siècle ; cependant, les spécialistes ne sont pas d’accord entre eux, faute de textes explicites. D’autres pensent que l’église du monastère Rouge date plutôt entre 500 et 525, sous l’influence du monastère blanc, sensiblement antérieur et fondé par Chenoute (auteur en langue copte, réformateur du monachisme et grand administrateur). Vue sur deux niches représentant sans doute des apôtres ou évangélistes. KD;7H9>?J;9JKH;ÀB7<E?I C7II?L;;JxBx=7DJ; L’église, qui constitue le cœur du monastère, reprend un plan rectangulaire avec une abside très caractéristique des 5e, 6e et 7e siècles : une abside triple en « trèfle ». Une se place dans l’axe central de la nef et les deux autres de part et d’autre de l’axe, accolées contre l’abside centrale. E]VgVdc C* ). KdnV\Z F_mi[mcm& ohgih^_^]ioplcl BÊx]ofj[[ijkdfWoiWknl_iW][ickbj_fb[i$Dekilekifhefeiedikd[fbed][ [njhWehZ_dW_h[ZWdikd[Wkjh[x]ofj["jejWb[c[djZ_\\h[dj[Z[bWlWbb[ZkD_b$ :_h[Yj_edfb[_dEk[ij}fbkiZ[*&&a_becjh[iZk9W_h["[dfb[_dZi[hj$$$ FWh<hWde_iJed_Y +% E]VgVdc C* EN KIOSQUE ACTUELLEMENT EN KIOSQUE ACTUELLEMENT