Que mangeaient - Pharaon Magazine

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Le magazine de l’Égypte éternelle
N°7
Que mangeaient
les anciens Égyptiens ?
EXCLUSIF !
Voyage
Reportage
La survie du
soleil durant la nuit
Où sont les
bonnes affaires ?
Le zodiaque de Denderah
Découvertes à
Saqqarâh Sud
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Astronomie
L 18776 - 7 - F: 6,95 ! - RD
Religion
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La tombe du trésorier
de Toutankhamon
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complète
La colle
3
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Les 52 numéros
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de Toutankhamon
magazine
au format PDF
imprimables,
en couleur,
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du n°1 au n°47
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Maya et sa femme
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Pharaon N°7
(
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Osiris et Nephtys.
)
Pharaon N°7
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La tombe du trésorier Maya ...................................................................... 3
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Alimentation et cuisine dans l’Egypte ancienne..................................... 10
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Les 12 heures de la nuit ........................................................................... 20
D.R.
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-
Pharaon N°7
Abonnement ............................................................................................ 15
Hommage à Jean Leclant ........................................................................ 25
Agenda ..................................................................................................... 30
Livres ........................................................................................................ 38
Forum lecteur ........................................................................................... 59
En bref ...................................................................................................... 64
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Le lion, de la jungle au temple égyptien ................................................. 26
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Le zodiaque de Denderah ........................................................................ 31
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Les tombes de Louxor : Irynefer .............................................................. 33
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Stèle d’un taureau Apis ........................................................................... 41
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Un temple perdu dans le désert ............................................................... 42
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L’Histoire tient parfois à peu de choses. Pharaon
vous dévoile trois histoires passionnantes : les
archéologues français découvrant chaque année ou
presque une nouvelle pyramide à Saqqarâh, une
équipe hongroise qui corrige les approximations
d’un illustre prédécesseur et enfin, une incroyable
fable où une boîte en carton poussiéreuse fait
ressortir de l’oubli des papyrus vieux de 4300
ans ! Oubliés sur une étagère au cœur de l’Institut
français d’archéologie du Caire, ces documents aussi
rares qu’exceptionnels vont peut-être nous dévoiler
des informations inconnues sur les chantiers des
pyramides des pharaons !
Nous vous plongeons au cœur de deux tombes
datant du Nouvel Empire (1550-1070 av. J.-C.)
admirablement préservées. La première se situe à
Louxor. C’est celle d’un fonctionnaire du village
des artisans œuvrant dans la vallée des Rois :
Irynefer. La plus belle de Deir el-Médineh. Nous
irons ensuite à Saqqarâh dans la tombe du trésorier
de Toutankhamon, Maya, ouverte au public depuis
l’été dernier. Un chef-d’œuvre de l’art pharaonique !
Le temple de Sésostris II à El-Lahoun ...................................................... 45
Saqqarâ Sud ............................................................................................. 51
x]ofjebe]_[
Ces étranges cônes funéraires .................................................................. 55
F^ejecoij„h[
Réponse à la photo mystère de Pharaon n°6 .......................................... 57
Découvrez aussi toutes les dernières nouvelles
d’Égypte : la crise à la tête du service des Antiquités,
les découvertes récentes, toutes les conférences à ne
pas rater !
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Desert Lodge Resort, un hôtel de charme ................................................ 60
Voyages en Egypte ................................................................................... 62
Terminons par la gastronomie égyptienne. Que
mangeaient les anciens Égyptiens ? Comment
cuisait-on la viande ou le poisson ? Quels étaient les
plats les plus raffinés ? Que mangeaient le paysan
et le pharaon ? Nous vous apportons toutes les
réponses.
Bon appétit !
60
V.T., mars 2011
Pharaon Hors-série n°4
Erotisme et sexualité
chez les Pharaons
23 décembre 2011
Papyrus érotique de Turin (F.T)
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Pharaon N°7
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Les canards de Nebamon.
British Museum.
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Pharaon N°7
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Nous poursuivons notre périple nocturne dans la tombe
de Thoutmosis III. Ici la 7e heure.
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Osiris est à plusieurs reprises
représenté au registre inférieur
comme s’il était dans sa résidence.
Il trône sur la rive sous huit formes
différentes : quatre fois il porte la
couronne blanche et quatre fois, la
couronne rouge. Il est entouré des
génies et dieux massacreurs, qui
doivent exterminer les ennemis. Ré
s’adresse directement à lui dans les
textes de clôture.Il occupe les deux
registres médians avec son équipage
de dix divinités et il est précédé
de trois bateaux. Dans le premier
registre, dieux et déesses assurent
la protection de Ré, l’acclament à
'%
Pharaon N°7
son passage et se désolent lorsqu’il
a disparu.Même sous l’aspect de la
Chaire, Rê apporte de la luminosité
et de la chaleur à chaque heure de
la nuit lorsqu’il la visite. Au fur et
à mesure qu’il avance, il progresse
dans ses métamorphoses, apportant
davantage de chaleur et lumière à
l’heure suivante.
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Ici se conclut le parcours à
l’Occident. Le paysage fertile et
arrosé s’arrête brusquement, faisant
place au désert de Râ-Setjaou,
le « pays de Sokar qui est sur son
sable ». Une zone sablonneuse et
inhospitalière grouillant de serpents
dont l’inquiétante mobilité macabre
est signifiée par les jambes et ailes
jointes à leur corps de reptile. Un
chemin en zigzag plein de feu et
obstrué par des portes descend à
travers tout le domaine.
Pour la première fois, la Barque
solaire (registre médian) doit être
halée pour pouvoir avancer et ellemême se métamorphose en un
serpent dont le souffle enflammé
ouvre une voie dans les ténèbres.
En face, dans le même registre,
l’œil solaire ou « oudjad », identifié
à Sokaris, est renouvelé par Thot
et Horus. Dans cette région des
ténèbres, les habitants ne voient
pas Ré ; ils entendent seulement ses
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Copyright AIBL
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Jean Leclant est mort le 16 septembre
2011 à l’âge de 91 ans. Un « mandarin » de
l’égyptologie s’est éteint. Il occupait, depuis
1983, le siège de Secrétaire perpétuel de
l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.
Ceci au terme d’une carrière commencée
en 1946, au cours de laquelle il a dirigé des
fouilles sur de multiples sites. Cet infatigable
chercheur a œuvré à Karnak, à Saqqâra et à
Tanis. Il est allé aussi, au-delà de l’Égypte,
explorer ses sources et prolongements
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civilisation pharaonique.
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Jean Leclant au temple
de Soleb.
Jean Leclant était, entre autres,
un spécialiste de la civilisation
méroïtique et de la XXVe dynastie
égyptienne dite « koushite ». Cette
dynastie a été créée en 720 av. J.C. par le roi koushite Piankhy, qui
régna sur la vallée du Nil, l’Égypte
et le nord du Soudan réunis pendant
soixante ans. Ensuite, elle se replia
sur Napata puis Méroé plus au sud.
C’est là que se développa le royaume
méroïtique, entre le IIIe siècle av.-J.-C.
et le IVe siècle de notre ère, de Philae
jusqu’à l’actuelle Khartoum : l’apogée
de cette civilisation méroïtique qui
passionnait Jean Leclant.
En 1960, ce dernier devient directeur
de
la
Mission
archéologique
française au Soudan. Il fouille le site
de Soleb, situé entre la IIe et la IIIe
cataracte du Nil, à 500 kilomètres au
sud d’Assouan, qui correspondrait
au nord du royaume de Koush. Puis,
à Sedeinga, à une quinzaine de
kilomètres de là, en 1979, il reprend
le flambeau de l’archéologue
Michela Schiff Giorgini : une
immense nécropole méroïtique offre
tous les espoirs. Lui et son équipe
se sont attelés à la difficile tâche
de déchiffrer les textes méroïtiques,
cette écriture spécifique inventée au
IIe siècle av. J.-C. pour transcrire la
langue méroïtique.
Il a été le directeur de plusieurs
autres missions archéologiques,
notamment la Mission des experts
archéologiques en Éthiopie, entre
1952 et 1956. Il a créé le Service
des Antiquités de l’Éthiopie. Là, il a
exploré notamment le site d’Axoum,
les premières fouilles menées à
grande échelle en Éthiopie. Axoum
dont le roi, Ezanas, a affirmé sur des
stèles avoir battu les Nubiens vers
350 après avoir traversé l’ancien
territoire des Koushites.
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L’appétit de Jean Leclant ne s’arrêtait
pas là. Il fut le premier directeur de
la Mission archéologique française
à Saqqâra qu’il a créée avec
l’égyptologue Jean-Philippe Lauer,
en 1963, afin d’étudier les textes
funéraires de l’Ancien Empire dits
Textes des Pyramides. Au C.N.R.S.,
Jean Leclant a été directeur de l’unité
chargée de l’étude des Pyramides à
textes, de 1966 à 1990.
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L’égyptologue a occupé les postes les
plus prestigieux dans l’enseignement
de l’égyptologie, formant des
générations
d’égyptologues.
Il
fut professeur à l’Université de
Strasbourg entre 1953 et 1963, puis
à la Sorbonne entre 1963 et 1979.
Parallèlement, on lui confia une
direction d’études à l’École pratique
des Hautes Études, dont il explicite
l’objet dans un ouvrage, l’étude de
« l’Égypte hors de l’Égypte », ceci
de 1964 à 1990. Il a été, de plus,
professeur au Collège de France,
entre 1979 et 1990.
8?8B?E=H7F>?;Hx9;DJ;
Dictionnaire de l’Antiquité, PUF, 2005.
« L’Empire de Koush : Napata et
Méroé » (avec G. Mokhtar) dans
Histoire générale de l’Afrique, UNESCO,
2000.
Répertoire d’épigraphie méroïtique :
corpus des inscriptions publiées,
Académie des inscriptions et belleslettres, 2000.
Au fil du Nil, le parcours d’un égyptologue :
Jean Leclant, Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres, 2001.
Pharaon N°7
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Le lion fut rapidement utilisé dans l’iconographie
égyptienne. Le roi est ainsi assimilé à un lion ou à un
taureau. Palette au taureau, musée du Louvre
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Animal à la fois craint et respecté, le lion a fasciné dès la préhistoire les Égyptiens.
Durant des millénaires, le félin a habité la savane égyptienne avant que le désert
ne l’oblige à « migrer ». Agressif et protecteur, la dualité de ce félin s’observe chez
les anciens Égyptiens où l’animal personnalise une cinquantaine de divinités
féroces et protectrices.
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Si le félin n’est pas un thème fréquent
des palettes prédynastiques, on le
retrouve régulièrement durant la
dynastie 0 et un peu avant (vers 3500
– 3500 av. J.-C.). On citera les scènes
de chasses (ex. : palette de la chasse),
un lion représenté dans une enceinte
d’une ville comme sur la palette aux
taureaux (Musée du Louvre), ou
encore la palette de la victoire avec
un roi lion de la dynastie 0 (musée
du Caire). Autre représentation
surprenante en Égypte, le maître aux
lions du superbe couteau du Gebel elArak du Musée du Louvre. Ce thème
'+
Pharaon N°7
est typiquement mésopotamien : un
homme barbu maîtrise deux lions.
Très rapidement, le lion prend le
caractère royal de la force, de celui
qui terrasse l’ennemi. Il devient un
symbole royal qui sera utilisé jusqu’à
la période romaine.
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B;IH;FHxI;DJ7J?EDI:?L?D;I
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Il existe de nombreuses divinités
ayant une forme ou une tête de lion.
On parle alors de divinité léonine.
Léonin / léonine signifie lion, tout ce
qui se réfère au lion. Les premières
divinités léonines que l’on puisse
identifier remontent à l’Ancien
Empire. Nous retrouvons les déesses
Matyt, Pakhet et Sekhmet. Sekhmet,
une des plus dangereuses déesses de
l’ancienne Égypte, est déjà citée dans
les Textes des Pyramides (à partir de
la 5e dynastie à Saqqarâh).
Les divinités masculines félines sont
nombreuses, une trentaine, mais
la plupart obscures et méconnues.
Une des expressions divines les
plus communes est le dieu-gardien
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Pharaon N°7
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Au cœur du village des artisans, à Deir el-Médineh, non loin de la vallée des
Reines, une tombe exceptionnelle attend le visiteur, le tombeau de Irynefer (tombe
numérotée 290). Obscur personnage ayant vécu sous les Ramsès, il fut servant
de la place de la vérité de l’Ouest (les nécropoles royales de la rive gauche de
Louxor), mais nous ne savons pas s’il participa réellement à la construction des
tombes royales.
FWh<hWd‚e_iJed_Y
D’une architecture simple, ce caveau
est exceptionnel par la richesse
de son décor et son parfait état de
conservation malgré son âge, 3200
ans ! La tombe a été ouverte au public
en été 2010, mais malheureusement
refermée quelques semaines plus
tard.
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La salle souterraine, le caveau où
la momie du défunt et son mobilier
funéraire se trouvaient à l’origine, se
découvre au bout d’un étroit escalier
(A) que l’on prend dans les ruines de
la chapelle située en surface. À Deir
GZedgiV\Z
Équipe qui descend sur le chantier au petit matin
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À la lisière du Fayoum et du Nil, à une centaine de kilomètres au sud du Caire,
(O/DKRXQGp¿HOHVVLqFOHVDYHFVDS\UDPLGH%kWLVRXVOHUqJQHGH6pVRVWULV,,
le site a été le théâtre d’une importante découverte. Le directeur de la mission
hongroise de El-Lahoun, Zoltán Horváth, nous plonge au cœur de son travail et
GHVGLI¿FXOWpVDXTXRWLGLHQTXDQGOHPRQXPHQWjpWXGLHUHVWGpWUXLW«
FWhPebj|d>ehl|j^
1
Le vaste site archéologique se situe
près du village moderne de ElLahoun, dans le Fayoum. Il semble
que le lieu fut utilisé comme cimetière
à presque toutes les grandes périodes
historiques de l’ancienne Égypte. ElLahoun connut son apogée durant le
Moyen Empire quand le 4e pharaon
de la 12e dynastie, Sésostris II (18801873 av. J.-C.), choisit ce lieu pour
y faire construire son complexe
funéraire et sa ville des pyramides
(zone urbaine liée à l’activité du
complexe funéraire). La ville joua
par la suite un rôle important dans la
région du Fayoum à la fin du Moyen
Empire. La topographie du site doit
beaucoup à l’égyptologue anglais Sir
Flinders Petrie qui fouilla et explora
le site de nombreuses années (188990, 1911, 1914 et 1920). Borchardt
fouilla les lieux en 1899.
* Égyptologue – Musée des Beaux Arts de Budapest / directeur du El-Lahun Survey Project
Pharaon N°7
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YedY[fj_edƒ]ofj_[dd[Z[bWcehj$
Tête de statuette de
la reine Béhénou,
retrouvée dans son
temple funéraire,
contre la pyramide.
Taille : environ 5 cm
de haut.
Par Paule Valois
Pharaon N°7
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j…j[Z[lWY^[>Wj^eh$
Par François Tonic
Il fallait trouver les chauves d’Hathor, même si notre homme de Berlin n’en est
sans doute pas un (c’était notre petit piège)…
B;IxJH7D=;I¼9>7KL;I:Ê>7J>EH½
Les chauves d’Hathor ne sont pas forcément chauves, souvent ils conservent
leurs cheveux ou tout le moins une sorte de tonsure (comme les moines).
La
calvitie
(partielle) est en tout cas visible. Qui sont-ils
réellement ? Nous disposons pour le savoir
de plusieurs textes, des mentions dans
les Textes des Pyramides, des statues.
Le chauve fut dès l’Ancien Empire
synonyme de fidèle de la déesse
Hathor. Être chauve était donc
une preuve de dévotion à cette
déesse. Être qualifié de chauve
( d ans
le sens sans la
masse de cheveux
que l’on voyait
habituellement
sur
les
statues, les décors) était être pur. Le
prêtre, pour être pur, devait avoir le
crâne rasé, donc sans cheveux. Mais
si le chauve d’Hathor est qualifié de
« pur », il n’est pas forcément prêtre
de la déesse.
Mais étonnamment, plusieurs statues
de chauves d’Hathor sont représentées
avec des cheveux (perruques ou non).
Comment est-ce possible ? La calvitie
aurait-elle une connotation sexuelle
comme le montre explicitement le
papyrus érotique de Turin ?
Ces chauves d’Hathor constituent
une bien étrange catégorie de
personnages…
La
calvitie
en
ancienne Égypte existe, mais elle
est souvent cachée (du moins sur les
statues et les décors de temples et de
tombes) par une perruque.
imaginegypt
GK?IEDJHx;BB;C;DJ9;I
9>7KL;I:;B7:x;II;L79>;5
Dans les Textes des Sarcophages
(Moyen Empire), le chauve désigne
un fidèle de la déesse Hathor, le Livre
des Morts (Nouvel Empire) ne dit pas
autre chose. Alors pourquoi dans les
représentations connues, ils ne sont
pas forcément chauves ? Parfois une
calvitie partielle, parfois portant
une perruque ? Est-ce que le terme
« chauve » désigne une dévotion
particulière
envers
la
déesse
Hathor ? Si oui, quelle est donc cette
dévotion ? Ou alors, faut-il chercher
une autre signification ?
Chauve d’Hathor. Epoque de
Ramsès II. Avignon.
Pharaon N°7
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25° 42’10.22"N
28° 52’49.64"E
V.T.
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D’architecture
locale
et
se
fondant parfaitement avec son
environnement, le Desert Lodge
Resort est plus qu’un hôtel, c’est
une expérience que vous allez vivre
durant quelques jours. D’un ton ocre,
composé de bâtiments d’un étage et
s’articulant autour d’une vaste cour
où l’on peut jouer sur un échiquier
géant, vous attendrez vos chambres
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Pharaon N°7
en buvant un excellent karkadé froid
dans le hall d’accueil.
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La vue est incroyable quel que soit
l’endroit, sur les montagnes, sur
la ville. L’hôtel se compose de 32
chambres, grandes et spacieuses.
Dans le corps principal, vous pourrez
passer quelques heures dans le
salon/bibliothèque, manger dans la
grande salle ou encore faire quelques
parties de billard. En soirée, buvez
tranquillement en terrasse ou dans
la tente bédouine. Si le farniente
est votre recherche, le Desert Lodge
Resort est fait pour vous, avec une
« spring source » (source chaude).
À Dakhla, elle est moins ferreuse, et
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