présidé par Mgr Francesco Marchetti-Selvaggiani et assisté de Messei-
gneurs Nogara, Pecorari, Pizzardo, Ercole, Ghezzi, Belvederi, Roncalli,
Mercati, du marquis Sacchetti et de Mgr Caccia Dominioni, Maître de
Chambre du pape. À ce comité fut adjoint un sous-comité, composé de
36 membres des différents Instituts missionnaires.
Pourquoi une telle volonté de Pie XI? Pour en comprendre les
raisons, il est nécessaire d’examiner sa conception des missions. Il est
considéré par l’historien André Rétif comme «le Pape des missions7»
et pour cause. Il développe une vraie politique missionnaire que le
Pensiero Missionario, organe missionnaire italien, résume en six prin-
cipales directives8: 1/ L’occupation effective et complète du territoire
à évangéliser, 2/ L’effort pour arriver à une plus grande collaboration
dans l’Église elle-même, et l’utilisation de toute coopération exté-
rieure possible, pourvu que ni l’intégrité de la doctrine, ni la hiérar-
chie n’en soient compromises, 3/ Une confiance des plus optimistes
qui tienne entièrement compte des bonnes dispositions et des qualités
des races, même les plus méprisées, 4/ Un esprit scientifique d’orga-
nisation et de méthode, non seulement dans l’apostolat lui-même,
mais aussi dans sa préparation, 5/ La recherche d’une apologétique
plus élevée pour le bien de l’Église et la défense générale de la foi,
6/ Une merveilleuse stratégie de lumière et d’amour envers les
centaines de millions d’âmes égarées par les fausses religions, les
schismes, l’Islam, le Bouddhisme, etc…., basée sur un triple élément :
a) une étude approfondie de leur histoire passée, b) une compréhen-
sion complète de leur condition présente et c) une préparation étendue
et précise (pratique, positive) pour l’avenir.
Il en résulte une véritable stratégie qui se révèlera de manière
probante dans l’action du papepar le principe suivant : donner une
impulsion à l’expansion de l’Église tout en rappelant son foyer
romain. C’est dans ce dessein qu’il développe les notions d’universa-
lité et de centralité que résume le terme de romanita9. Par rapport aux
l’Église, à cause de leur piété, afflueront de tous côtés et en grand nombre vers la
ville-mère. Par la grâce de Dieu, l’Exposition dite des Missions aura lieu dans la cité
du Vatican».
7. A.RÉTIF, «Le développement des jeunes Églises, 1914-1939», dans C.DELA-
CROIX (dir.), Histoire universelle des missions catholiques en 4 tomes, T.III : Les
missions contemporaines (1800-1957), Paris, Grund, 1958, p.128-168. Toutefois, il
faut souligner, avant PieXI, l’apport majeur de GrégoireXVI (1831-1846) et la stra-
tégie de LéonXIII (cf.C.PRUDHOMME, Stratégie missionnaire du Saint-Siège sous
LéonXIII, 1878-1903, centralisation romaine et défis culturels, Rome, École fran-
çaise de Rome, 1994). PieXI s’inscrit dans la continuité.
8. L.RIBOUD, «La politique missionnaire de sa Sainteté le pape PieXI », 1935,
Archives des Missions Etrangères de Paris, Code 1935/5-13, p.5-35.
9. Voir VASQUEZ, La cartographie missionnaire…,p.322-323.
43L’EXPOSITION MISSIONNAIRE DE 1925
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