Recul de la falaise littorale au niveau de la villa « Le Bois Dormant

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Recul de la falaise littorale au niveau
de la villa « Le Bois Dormant », lieu-dit
« Les Communes », Commune de
Varengeville-sur-Mer (Seine-Maritime)
Avis du brgm
BRGM/RP-55325-FR
Janvier 2007
Recul de la falaise littorale au niveau de
la villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les
Communes », Commune de Varengevillesur-Mer (Seine-Maritime)
Avis du brgm
BRGM/RP-55325-FR
Janvier 2007
Étude réalisée dans le cadre des opérations
de Service public du BRGM 07-PIR-A12
M. Duriez
Vérificateur :
Approbateur :
Nom : Couëffé R.
Nom : Pasquet J.-F.
Date : 07 février 2007
Date : 07 février 2007
Signature : p/o Pasquet J.-F.
Signature :
Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
Mots clés : Mouvement de terrain, falaise, glissement de terrain, éboulement, érosion littorale,
craie, argiles, sable, Eocène, Varengeville-sur-Mer, Seine-Maritime, Haute-Normandie.
En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante : Duriez M. – Recul de la falaise
littorale au niveau de la villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes » - Commune de
Varengeville-sur-Mer (Seine-Maritime). Avis du brgm. Rapport BRGM/RP-55325-FR, 62 p., 7
fig., 5 ph., 5 ann.
© BRGM, 2007, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l’autorisation expresse du BRGM.
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BRGM/RP-55325-FR
Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
Synthèse
A la demande de la Préfecture de Seine-Maritime (SIRACEDPC 76) et de la mairie de
Varengeville-sur-Mer, le Service Géologique Régional de Haute-Normandie du brgm
s'est rendu sur le territoire de la commune de Varengeville-sur-Mer, afin d'examiner les
désordres affectant la bordure des parcelles AC 33, 34 et 35 (villa « Le Bois
Dormant », au lieu-dit « Les Communes »).
L’examen des terrains a eu lieu sur la propriété « Le Bois Dormant » située à 13 m du
bord de la falaise ou des « frettes » au niveau de la plus petite distance entre la maison
et les « frettes ». L’étude a porté sur l’évolution de la falaise au droit de la villa ainsi
que sur les désordres éventuels subis par la construction. Deux sites proches de la
maison affectés par des mouvements de terrain récents ont également été visités.
Enfin, la falaise crayeuse vive en contrebas a été examinée depuis la plage.
A la date de la visite du brgm, bien que dangereux, le site n’était pas balisé et le
propriétaire habitait encore dans sa maison alors qu’un arrêté de péril a été pris par le
maire le 25 novembre 2006.
La bordure littorale de la parcelle au droit de la construction est constituée par une
niche d’arrachement d’un glissement, pour lequel les faits recueillis sur le terrain
démontrent la fréquence. La maison n’est, pour le moment, affectée par aucun
désordre significatif, si ce n’est une légère fissuration (ancienne d’après le
propriétaire). Concernant la surface des terrains, il n’a été constaté aucune fissure
(même au voisinage des niches d’arrachement), ni aucune déformation particulière
(ondulation).
A proximité de la construction, d’autres sites ont été visités et témoignent du caractère
potentiellement instable du linéaire côtier dans son ensemble. Ainsi, à une quarantaine
de mètres à l’Ouest de l’habitation, sur la propriété, un glissement de terrain récent
d’environ 30 m³ de matériaux est survenu courant janvier 2007. A 150 m à l’Est de
l’habitation, un glissement de terrain, actif depuis 3 à 4 mois et large d’une
cinquantaine de mètres, affecte le bord de falaise et est localisé au droit d’un
éboulement de la partie haute de la falaise de craie survenu récemment.
Le site examiné est sujet à 2 types potentiels de mouvement de terrain : des
éboulements / écroulement en masse de la falaise vive (paroi crayeuse) et des
glissements par érosion régressive en tête et en arrière de la falaise (affectant
directement la bordure de la parcelle examinée).
A la vue des documents fournis et des évaluations de vitesse moyenne de processus,
l’ensemble de l’escarpement au droit de la villa recule en moyenne d’un peu moins
d’un mètre par an, que ce soit au niveau de la falaise de craie ou des « frettes » sabloargileuses en arrière. Les observations faites sur le terrain prouvent que l’instabilité de
la paroi crayeuse influe sur l’activité des niches d’arrachement affectant la tête de
falaise.
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
Au droit de la parcelle examinée, aucun signe d’instabilité significative récente ou en
cours n’a été constaté ni en bordure des niches d’arrachement, ni au niveau de la paroi
crayeuse examinée depuis l’estran.
Le risque principal encouru par le site examiné dans un avenir plus ou moins proche
consiste en une accélération des phénomènes de glissement en tête qui pourrait
trouver son origine dans une dégradation de la stabilité de la falaise vive. Dans le cas
d’un écroulement en masse entraînant un recul brutal et significatif du trait de côte, des
glissements de terrain en tête de falaise, d’ampleur importante, pourraient survenir,
menacer la stabilité des terrains bordant la parcelle concernée et par conséquent le
bâti.
Avec les éléments disponibles et les faits constatés sur le terrain, il n’est pas possible
d’évaluer l’évolution des processus à court ou moyen terme et donc de préciser le délai
au bout duquel les instabilités constatées dans le contexte du site pourraient affecter la
construction. La progression de l’érosion s’effectue en effet principalement par
épisodes dont l’intensité ne peut être estimée. La réduction de la distance entre les
« frettes » et la maison dépend majoritairement des évènements qui se produisent sur
la falaise crayeuse.
En l’absence d’éboulements significatifs de la paroi crayeuse au droit de la parcelle
examinée, les niches d’arrachement se prolongeront jusqu’à la maison dans un délai
très probable de quelques années, avec une vitesse de l’ordre du mètre par an.
Cependant, il ne peut être exclu qu’un ou plusieurs éboulements significatifs affectent
la paroi crayeuse en contrebas de la propriété et induisent une accélération des
phénomènes d’érosion en tête de falaise. De ce fait, l’arrêté de péril pris par la mairie
doit être effectif et les habitants de la maison évacués dans les plus brefs délais. Après
évacuation, les ouvertures de la maison devront être condamnées et le site devra être
correctement balisé et sécurisé.
Dans l’attente de l’évacuation effective du site par les occupants, afin de pouvoir suivre
l’évolution des désordres pouvant potentiellement affecter la parcelle et sa périphérie,
les dispositions suivantes sont recommandées :
- Mettre en place un système de surveillance (examen visuel régulier) de la paroi
crayeuse située en contrebas de la parcelle, afin de prévenir toute aggravation
de la situation en tête de falaise ;
- Poser une série de repères (piquets verticaux) à quelques mètres en arrière du
front de « frettes » et à distance connue de la construction, afin d’évaluer la
vitesse de recul des niches d’arrachement et d’identifier tout indice de
mouvement en cours à ce niveau ;
- Surveiller l’évolution de la fissuration affectant la maison par des témoins de
plâtre apposés sur les fissures ;
- Surveiller l’apparition de fissures à la surface du sol, de part et d’autre de la
construction ;
- Rechercher le mode d’évacuation des eaux usées de l’habitation, facteur
potentiel aggravant (voire déclenchant) des désordres affectant la bordure de
parcelle.
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
Sommaire
1. Introduction...................................................................................................7
2. Situation géographique – contexte géologique .........................................9
3. Faits constatés – éléments recueillis........................................................ 13
3.1. LE SITE DE LA VILLA « LE BOIS DORMANT » ...............................................13
3.1.1. La bordure de la niche d’arrachement à limite de la parcelle.................13
3.1.2. La maison...............................................................................................14
3.1.3. Le terrain autour de la maison................................................................15
3.1.4. Sites voisins en sommet de falaise ........................................................15
3.2. LA FALAISE DEPUIS LA PLAGE ......................................................................16
4. Diagnostic ................................................................................................... 17
5. Recommandations...................................................................................... 19
6. Conclusions ................................................................................................ 21
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
Table des illustrations
FIGURES
Fig. 1 - Localisation de la commune de Varengeville-sur-Mer (Seine-Maritime) .......................... 7
Fig. 2 - Localisation du site examiné par le BRGM (extrait de la coupure à 1/25000,
carte 2008O Dieppe(1987, IGN)) .................................................................................................. 9
Fig. 3 - Profil et de mode d’érosion de l’escarpement littoral ...................................................... 10
Fig. 4 - Contexte géologique du site examiné (cercle noir sur l’extrait de la carte
géologique à 1/50 000 n°47-Dieppe-Ouest (1971, BRGM)). ...................................................... 11
Fig. 5 - Plan de la propriété côté falaise ...................................................................................... 14
Fig. 6 - Fissuration de la villa....................................................................................................... 14
Fig. 7 - Localisation de la propriété « Le Bois Dormant » et des sites voisins visités
(extrait du cadastre de Varengeville-sur-Mer) ............................................................................. 16
PHOTOGRAPHIES
Photo 1 - Façade de la maison et front de la "frette"................................................................... 25
Photo 2 - Bordure de l'escarpement en face de la villa ............................................................... 25
Photo 3 - Aspect de la falaise depuis la plage (craie coiffée drapée par argile de
l’Eocène)...................................................................................................................................... 26
Photo 4 - Glissement de terrain à 150 m à l'est de la propriété .................................................. 26
Photo 5 - Début d’écartement entre la terre végétale et la terrasse ........................................... 27
ANNEXES
Annexe 1 – Arrêté de péril du 25/11/2006................................................................................... 29
Annexe 2 - Extrait du cadastre de Varengeville-sur-mer (modifié) ............................................. 33
Annexe 3 – Procès verbal de constat d’huissier du 07/09/2005 ................................................. 37
Annexe 4 – Rapport « Le recul des falaises » (Sté Civile CGM) ................................................ 43
Annexe 5 – Fiches MVT (3)......................................................................................................... 49
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1. Introduction
A la demande de la Préfecture de Seine-Maritime (SIRACEDPC 76) et de la mairie de
Varengeville-sur-Mer, le Service Géologique Régional Haute-Normandie du BRGM
s’est rendu sur la commune de Varengeville-sur-Mer (Fig. 1) le 24 janvier 2007.
Fig. 1 - Localisation de la commune de Varengeville-sur-Mer (Seine-Maritime)
Préalablement à l’examen du site concerné, une réunion a été organisée en mairie de
Varengeville-sur-Mer en présence du 1er adjoint au maire.
Lors de cette réunion, ont été remis au BRGM :
-
un extrait cadastral des parcelles concernées par l’intervention du BRGM
(Annexe 3) ;
un extrait du POS de la commune ;
-
un rapport de la Sté Civile CGM « Le recul des falaises » qui donne des
indications du recul de la falaise concernée au droit de la maison par photos
aériennes prises depuis les années 1950 ;
-
un procès verbal de constat de la distance séparant la maison de la falaise daté
du 7 septembre 2005 ;
Une copie de l’arrêté de péril a été fournie par fax au BRGM.
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
Lors de la réunion en mairie, il a été signalé que :
- l’habitation était toujours occupée par les propriétaires malgré l’arrêté de péril pris par
la mairie ;
- le propriétaire, conscient du caractère régulier et inéluctable du phénomène de
l’érosion côtière à cet endroit, a déposé une demande de permis de construire pour
une nouvelle maison située sur la même parcelle, plus en retrait de la côte.
Le présent rapport est public dès sa fourniture et peut être communiqué à toute
personne qui le demande (un exemplaire est envoyé à la mairie de Varengeville-surMer et à la Préfecture de Seine-Maritime, deux autres étant archivés au BRGM - SGR
Haute-Normandie et à Orléans). La page de synthèse en début de rapport, comme le
rapport lui-même, peut être ou pourra être accessible à la consultation publique via les
sites de consultation papier ou numérique du BRGM.
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
2. Situation géographique – contexte géologique
La commune de Varengeville-sur-Mer est située dans le département de SeineMaritime, en bordure du littoral de la Manche, à une dizaine de kilomètres à l’ouest de
Dieppe.
Le site examiné par le BRGM est situé au nord de la commune, en sommet de falaise
littorale au Lieu-dit « Les Communes ». L’examen du BRGM a porté sur la propriété
privée de la villa « le Bois Dormant » située sur les parcelles AC 33, 34 et 35 (Fig. 2).
Fig. 2 - Localisation du site examiné par le BRGM (extrait de la coupure à 1/25000, carte 2008O
Dieppe(1987, IGN))
Légende :
Localisation du site examiné
BRGM/RP-55325-FR
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
Les coordonnées géographiques exactes du site examiné, calculées par report sur
fond topographique à 1/25 000, sont les suivantes : X = 503.440 ; Y = 2547.470
(Système de projection Lambert II étendu kilométrique), l’altitude étant de l’ordre de
+90 m NGF en tête de falaise. D’un point de vue topographique, le site correspond à la
bordure de plateau du Pays de Caux qui se termine par un escarpement d’une hauteur
totale de 85 m. C’est une falaise sablo-argileuse « en paliers » ou « frettes » dans sa
partie haute (35 m environ), puis une falaise vive de craie matérialisée par une paroi
verticale, d’une cinquantaine de mètres de haut.
Le secteur étudié est affecté par des phénomènes bien connus d’érosion littorale et de
recul de trait de côte, induits par les éboulements affectant la paroi crayeuse. Ce
phénomène est essentiellement provoqué par la houle marine qui s’abat contre les
falaises vives lors des pleines mers de moyennes et grandes vives-eaux. La verticalité
des falaises de craie à la base alliée aux infiltrations d’eau et les alternances gel-dégel
provoque des éboulements. Le recul de la falaise de craie se répercute alors en arrière
induisant des glissements de terrain dans les formations sablo-argileuses en amont,
formant une série de petites falaises « en paliers » ou « frettes » (Fig. 3).
départs
en
glissements
éboulements
Plage
érosion
Fig. 3 - Profil et de mode d’érosion de l’escarpement littoral
D’un point de vue géologique, d’après la coupure n°42 – Dieppe Ouest (1971, éd.
BRGM) (Fig. 4), et les données BSS (Banque de données du sous-sol gérée par le
BRGM et accessible au public), le sous-sol du site, particulièrement bien visible sur la
falaise vive, est composé de trois ensembles principaux, avec du sommet vers la
base :
10
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
-
Une partie sommitale composée par des sédiments fluviatiles anciens sous la
forme de cailloutis (F) de 3 à 4 m d’épaisseur. D’anciennes exploitations de ce
matériau existent à une centaine de mètres de la maison vers l’Est et le SudEst (exploitation à l’Est actuellement inondée et à quelques dizaines de mètres
en arrière du sommet des « frettes »).
-
En-dessous, les dépôts d’âge Eocène avec, au sommet, la formation de
Varengeville du Cuisien inférieur (e4). Elle est constituée du haut en bas par :
des argiles glauconieuses, des argiles et sablons puis, des sables fauves
quartzeux et pyriteux. Cette formation surmonte les sables et argiles à
ostracodes et mollusques, puis, les argiles à lignite du Sparnacien (e3).
L’épaisseur de cette formation est de 10 m. Sont visibles ensuite, les calcaires
lacustres d’Ailly, puis, les sables à silex et grès mamelonnés du Thanétien (e2).
Cette alternance de niveaux sableux et argileux, entre aquifères et terrains
imperméables, favorise l’apparition de glissements de terrain.
-
une partie basale composée par la craie du Sénonien inférieur (C5a) et
constituant une falaise vive sensible aux éboulements.
Fig. 4 - Contexte géologique du site examiné (cercle noir sur l’extrait de la carte géologique à
1/50 000 n°47-Dieppe-Ouest (1971, BRGM)).
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D’après la carte hydrogéologique de Seine-Maritime (1991, Ed. BRGM), l’aquifère de la
craie se situe approximativement vers la cote +5 NGF. La nappe s’écoule vers le
littoral. La craie est fortement affectée par la karstification, ce qui influence fortement
le drainage souterrain.
Un aquifère, perché dans les formations Eocène, existe également comme en
témoignent les nombreux suintements observables dans les formations sableuses. Des
zones humides existent en surface à une dizaine de mètres en arrière de la falaise (en
particulier à une centaine de mètres à l’Est de l’habitation) ainsi que sur certains
« paliers ». Elles soulignent la présence des formations argileuses, imperméables.
Les falaises de Seine-Maritime subissent un recul très important et il est
particulièrement marqué dans ce secteur (en moyenne 0,55 m/an au Cap d’Ailly
d’après l’Agence Régionale de l’Environnement). Témoin du recul de la côte, le phare
d’Ailly situé à 2,5 km à vol d’oiseau à l’ouest de la propriété, a été reconstruit deux fois
depuis 1775. Seul un éboulement littoral est signalé dans la base de données
nationale sur les mouvements de terrain (www.bdmvt.net), à l’extrémité est de la
commune, sous l’identifiant MVT-11101322.
Un rapport de la Sté Civile CGM fourni par la mairie fait l’état de calcul du recul de la
côte et du sommet des « frettes » grâce à des photos aériennes prises depuis les
années 1950 au droit de la maison d’habitation. Ces documents font état du
rapprochement progressif du sommet des falaises en paliers ou « frettes ». D’après les
données du rapport, de 50 m de la maison en 1957, le sommet des « frettes » s’est
rapproché à 27 m en 1972, 24 m en 1989 pour atteindre 12 m en 2003. On peut en
déduire que le sommet des « frettes » recule d’environ 90 cm par an, tout comme la
falaise de craie en contre bas (149 m de la maison en 1957, 115 m en 1972, 111 m en
1989 et 99 m en 2003), ce qui est une valeur particulièrement élevée dans la région.
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
3. Faits constatés – éléments recueillis
Le BRGM a examiné les parcelles AC 33, 34 et 35. La visite du site s’est faite en
présence :
- du 1er adjoint au maire de Varengeville-sur-Mer.
- du propriétaire de la propriété concernée.
L’examen du site a concerné le bord de falaise au droit de la maison, ainsi que la
maison elle-même et la surface des terrains proches, afin de détecter d’éventuelles
déformations liées à un début de mouvement de terrain en arrière du sommet de la
zone de glissements. D’autres points en sommet d’escarpement, autour de la
propriété, ont été visités en compagnie du propriétaire. La falaise a aussi été examinée
depuis la plage.
3.1. LE SITE DE LA VILLA « LE BOIS DORMANT »
3.1.1. La bordure de la niche d’arrachement à limite de la parcelle
La bordure de la falaise se trouve à environ 13 m au droit de l’habitation et à moins de
5 m de la table de pique-nique (Fig. 5). Aucune balise ni barrière n’était en place sur le
terrain pour signaler le danger lors de la visite du BRGM.
Il s’agit du sommet d’un premier dévers de 6 m de haut avant un premier « palier »,
composé par des galets de silex pluri-centimétriques enveloppés dans une matrice
argileuse (formations fluviatiles, F). Le trait du sommet de falaise a la forme d’un
renfoncement arrondi dans l’axe de l’habitation, matérialisant une niche d’arrachement
d’un glissement. Le recul de l’escarpement est donc un peu plus rapide à cet endroit
précis. Des mottes de terre avec de l’herbe tombées récemment en contre bas
témoignent de la fréquence du mouvement et du recul régulier de la tête de falaise. La
terre végétale est parfois légèrement en surplomb de la falaise.
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
villa
Fig. 5 - Plan de la propriété côté falaise
Légende :
Arbre ou végétation
Sens de l’évolution de la falaise
3.1.2. La maison
2
3
1
Fig. 6 - Fissuration de la villa
Légende :
fissures
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
La maison n’est, pour le moment, pas affectée par un mouvement quelconque.
Toutefois, la façade de la maison face à la mer est parcourue par une légère
fissuration, ancienne, d’après le propriétaire :
- deux fissures longitudinales d’ouverture millimétrique sont visibles au-dessus d’une
fenêtre (n°2, Fig. 6).
- une longue fissure verticale d’ouverture infra-millimétrique s’étend de la droite de la
même fenêtre jusqu’au toit (n°3, Fig. 6).
A l’avant de la maison, face à la mer, on peut observer un léger décollement entre le
terrain et la terrasse (n°1, Fig. 5), entraînant parfois la bordure de la terrasse vers le
bord de falaise.
Une fissure de quelques millimètres de large entre la terrasse et la maison sur le seuil
de la porte fenêtre (n°2, Fig. 5 et n°1, Fig. 6), semble souligner un léger écartement de
la terrasse vis-à-vis du bâti.
Les eaux pluviales de la maison sont collectées dans une citerne à l’arrière de la
maison (côté plateau). En revanche, le propriétaire n’a pas connaissance du mode
d’évacuation des eaux usées.
3.1.3. Le terrain autour de la maison
Hormis les observations effectuées à la limite de la terrasse, il n’a été constaté aucune
fissure sur le terrain même au voisinage des niches d’arrachement, ni aucune
déformation particulière de la surface des terrains (ondulation).
3.1.4. Sites voisins en sommet de falaise
D’autres points en sommet de falaise, situés à proximité de la maison, ont été visités
en compagnie du propriétaire :
- A une quarantaine de mètres à l’ouest de l’habitation, sur la propriété, où a eu lieu un
glissement de terrain récent d’environ 30 m³ de matériaux (sables et argiles) (vers le
16 janvier 2007). Malgré le caractère instable de ce secteur, il n’y a pas eu de fissure
constatée signalant le départ d’une nouvelle loupe de glissement (n°1, Fig. 7).
- A environ 150 m à l’est de l’habitation en suivant le bord de falaise, à proximité d’une
zone humide, où un glissement de terrain est en cours depuis 3 à 4 mois sur une
largeur d’une cinquantaine de mètres. Il était toujours en activité lors de la visite du
BRGM, comme en témoignaient le bruit de chutes régulières de galets dans le
périmètre (n°2, Fig. 7).
Les lieux témoignent du recul rapide mais discontinu de la falaise.
A une centaine de mètres à l’est de la maison, s’étend une zone humide à quelques
dizaines de mètres en arrière du sommet de la falaise. A cet endroit, il n’y a pas eu de
départ imminent de matériaux constaté (Fig. 7).
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
falaise vive
Sommet des « frettes »
2
emplacement de la zone
inondée (ancienne carrière de
cailloutis ?)
1
« Le Bois Dormant »
N
100 m
Fig. 7 - Localisation de la propriété « Le Bois Dormant » et des sites voisins visités (extrait du
cadastre de Varengeville-sur-Mer). Entouré en pointillés, le projet de futur construction sur la
parcelle AC 33
3.2. LA FALAISE DEPUIS LA PLAGE
Un panneau, situé à l’entrée de la plage, indique la dangerosité d’une circulation en
pied de falaise du fait de chutes de blocs fréquentes.
C’est essentiellement la partie basse de la falaise (falaise sub-verticale de craie
d’environ 50 m de haut) qui est visible depuis la plage. La marée n’a pas permis
d’observer correctement la partie haute concernée par l’étude. Toutefois, les effets des
glissements de terrain dans les formations sablo-argileuses de l’Eocène se font
ressentir avec chute de masses argileuses sur la plage ; un éboulement de la partie
haute de la falaise de craie est visible au droit du grand glissement de terrain observé
depuis le sommet de la falaise (à 150 m environ à l’Est de l’habitation). Par ailleurs, de
nombreux écoulements d’eau en provenance des nappes perchées des terrains
Eocène suintent le long de la falaise de craie depuis son sommet.
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
4. Diagnostic
Le site examiné est sujet à 2 types de mouvement de terrain distincts :
- éboulement / écroulement en masse de la falaise vive (paroi crayeuse)
- glissement et érosion régressive en tête et en arrière de la falaise (affectant
directement la bordure de la parcelle)
A la vue des documents fournis et des évaluations de vitesse moyenne de processus,
il apparaît que le recul de la tête de la falaise (érosion régressive provoquée par
glissements successifs) se fait à la même vitesse que le recul du trait de côte (érosion
de falaise vive par éboulement épisodiques). Au droit de la villa, l’ensemble de
l’escarpement recule en moyenne d’un peu moins d’un mètre par an que ce soit au
niveau de la falaise de craie ou des « frettes » sablo-argileuses en arrière.
Par ailleurs, les observations faites sur le terrain prouvent la relation entre les deux
types de mouvement. A savoir que l’instabilité de la paroi crayeuse influe sur l’activité
des niches d’arrachement affectant la tête de falaise. Le mécanisme d’érosion de
l’escarpement est bien visible, depuis la plage en particulier. Les éboulements
provoqués sur les falaises de craie entraînent, par suppression de butée, l’apparition
de glissements de terrain (zone de « frette ») dans les formations argileuses éocènes.
Ainsi l’instabilité de la paroi crayeuse (falaise vive) et l’instabilité en tête et en arrière de
la falaise (« frette ») sont étroitement liées.
Au droit de la parcelle examinée, aucun signe d’instabilité significative récente ou en
cours (fissures, produits de mouvements récents, déformations des terrains) n’a été
constaté en bordure des niches d’arrachement. Par ailleurs, l’examen de la paroi
crayeuse depuis l’estran n’a mis en évidence aucun éboulement ni écroulement en
masse récent ou à venir dans l’immédiat. Le bâti ne semble pas être menacé à court
terme par le front des « frettes » du moment que la falaise vive de craie reste
relativement stable.
Toutefois, des mouvements mineurs de type glissement en tête et chute de blocs ne
peuvent être exclus à court ou moyen terme, sans pouvoir en préciser la date.
Le risque principal encouru par le site examiné dans un avenir plus ou moins proche
consiste en une accélération des phénomènes de glissement en tête qui pourrait
trouver son origine dans une dégradation de la stabilité de la falaise vive. Les
éboulements qui affectent la falaise de craie peuvent survenir à tout moment avec une
ampleur qui peut être très variable. De ce fait, les glissements de terrain en tête de
falaise peuvent survenir et connaître une recrudescence d’activité suite à un
éboulement au niveau de la paroi crayeuse (comme en attestent les mouvements
récents constatés à l’Est du site examiné). Ainsi, dans le cas d’un écroulement en
masse entraînant un recul brutal et significatif du trait de côte, des glissements de
terrain en tête de falaise, d’ampleur importante, pourraient survenir, menacer la
stabilité des terrains bordant la parcelle concernée et par conséquent le bâti.
BRGM/RP-55325-FR
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
5. Recommandations
Le mode d’érosion de l’escarpement est soumis à deux types de mouvements
associés :
-
éboulement/écroulement en masse de la paroi crayeuse ;
-
glissement en tête de falaise.
Avec les éléments disponibles et les faits constatés sur le terrain, il n’est pas possible
d’évaluer la vitesse de ces processus à court ou moyen terme et donc de préciser le
délai au bout duquel les instabilités constatées dans le contexte du site pourraient
affecter la construction.
La progression de l’érosion s’effectue en effet principalement par épisodes dont
l’intensité ne peut être estimée. L’apparition d’éboulement sur le littoral est le principal
responsable de l’érosion régressive qui s’effectue au niveau de la parcelle. Ainsi, la
réduction de la distance entre les « frettes » et la maison dépend majoritairement des
évènements qui se produisent sur la falaise crayeuse. Or, aucune réalisation d’ouvrage
de défense en pied de falaise ne peut permettre d’assurer une stabilité à court ou
moyen terme de la paroi crayeuse et par conséquent de stopper ou ralentir les
désordres potentiels en tête de falaise. En raison de la proximité de l’escarpement, la
disparition de la maison dans un avenir plus ou moins proche est inévitable.
En l’absence d’éboulements significatifs de la paroi crayeuse au droit de la parcelle
examinée, les niches d’arrachement se prolongeront jusqu’à la maison dans un délai
très probable de quelques années, avec une vitesse de l’ordre du mètre par an. Dans
cette hypothèse, la maison et son occupant ne semblent pas menacés dans
l’immédiat. Cependant, il ne peut être exclu qu’un ou plusieurs éboulements
significatifs affectent la paroi crayeuse en contrebas de la propriété et induisent une
accélération des phénomènes d’érosion en tête de falaise. De ce fait, l’arrêté de péril
pris par la mairie doit être effectif et les habitants de la maison évacués dans les plus
brefs délais. Après évacuation, les ouvertures de la maison devront être condamnées
afin d’empêcher l’occupation clandestine des lieux. Le site devra par ailleurs être
correctement balisé afin de signaler son caractère instable et dangereux et clos afin
d’interdire l’accès à tout ou partie de la zone fragilisée. Dans l’hypothèse où la
construction est détruite (volontairement ou suite à des mouvements terrain), il
conviendrait de s’assurer de l’absence de produits polluants sur les lieux (cuve à fuel,
amiante, …).
Dans l’attente de l’évacuation effective du site par les occupants, afin de pouvoir suivre
l’évolution des désordres pouvant potentiellement affecter la parcelle et sa périphérie, il
serait nécessaire de prendre les dispositions suivantes :
-
Mettre en place un système de surveillance de la paroi crayeuse située en
contrebas de la parcelle afin de prévenir toute aggravation de la situation en
BRGM/RP-55325-FR
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
tête de falaise. Ce système de surveillance pourrait tout simplement
correspondre à un examen visuel de la paroi crayeuse effectué à intervalle de
temps régulier. Signalons que cette surveillance régulière pourrait être étendue
au linéaire côtier communal concerné par ce type de phénomène ;
-
Poser une série de repères permettant d’évaluer la vitesse de recul des niches
d’arrachement et d’identifier tout indice de mouvement en cours. Ces témoins
pourraient consister en des piquets à planter dans le sol bien verticalement
(toute inclinaison anormale du piquet pouvant signaler un mouvement en
cours), à quelques mètres en arrière du front de « frettes » et à distance connue
de la construction. Ces piquets pourront également servir de support à une
rubalise permettant de baliser le bord d’escarpement ;
-
Suivre l’évolution de la fissuration affectant la maison par la mise en place de
témoins de plâtre sur les fissures ;
-
Surveiller l’apparition de nouvelles fissures à la surface du sol, dans l’espace
situé entre la construction et les frettes mais également autour de la
construction ;
-
Rechercher le mode d’évacuation des eaux usées de l’habitation. Les eaux, si
elles sont rejetées directement dans le sol / sous-sol, peuvent être à l’origine du
déclenchement ou de l’accélération du mouvement, par saturation des terrains
et / ou surcharge.
Signalons, enfin, qu’en fonction de cette surveillance du site et de l’évolution potentielle
des désordres, les instabilités affectant la tête de falaise pourraient s’étendre à d’autres
parcelles. Dans ce contexte, il conviendrait en cas de recrudescence des désordres,
de prendre les mesures conservatoires nécessaires pour assurer la sécurité des
personnes et des biens situés sur les parcelles proches.
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BRGM/RP-55325-FR
Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
6. Conclusions
A la demande de la Préfecture de Seine-Maritime (SIRACEDPC 76) et de la mairie de
Varengeville-sur-Mer, le Service Géologique Régional de Haute-Normandie du brgm
s'est rendu sur le territoire de la commune de Varengeville-sur-Mer, afin d'examiner les
désordres affectant la bordure des parcelles AC 33, 34 et 35 (villa « Le Bois Dormant »
au lieu-dit « Les Communes »).
L’examen des terrains a eu lieu sur la propriété « Le Bois Dormant » qui est située à 13
m du bord de la falaise ou des « frettes » au niveau de la plus petite distance entre la
maison et les « frettes ». L’étude a porté sur l’évolution de la falaise au droit de la villa
ainsi que sur les désordres éventuels subis par la construction. Deux sites situés non
loin de la maison affectés par des mouvements de terrain récents ont également été
visités. Enfin, la falaise crayeuse vive en contrebas a été observée depuis la plage.
A la date de la visite du brgm, malgré sa dangerosité, le site n’était pas balisé et le
propriétaire habitait encore dans sa maison alors qu’un arrêté de péril a été pris par le
maire le 25 novembre 2006.
La bordure littorale de la parcelle en face de la construction est constituée par une
loupe d’arrachement d’un glissement de terrain, pour lequel les faits recueillis sur le
terrain démontrent la fréquence. La maison n’est, pour le moment, affectée par aucun
désordre significatif, si ce n’est une légère fissuration, ancienne, d’après le propriétaire.
Concernant la surface du terrain, il n’a été constaté aucune fissure (même au
voisinage des niches d’arrachement), ni aucune déformation particulière (ondulation).
A proximité de la construction, d’autres sites ont été visités et témoignent du caractère
assez instable du linéaire côtier dans son ensemble. Ainsi, à une quarantaine de
mètres à l’Ouest de l’habitation, sur la propriété, un glissement de terrain récent
d’environ 30 m³ de matériaux est survenu courant janvier 2007. A 150 m à l’Est de
l’habitation, un glissement de terrain, actif depuis 3 à 4 mois et large d’une
cinquantaine de mètres, affecte le bord de falaise. Il est localisé au droit d’un
éboulement de la partie haute de la falaise de craie survenu récemment.
Le site examiné est sujet à 2 types potentiels de mouvement de terrain : des
éboulements / écroulements en masse de la falaise vive (paroi crayeuse) et des
glissements par érosion régressive en tête et en arrière de la falaise (affectant
directement la bordure de la parcelle examinée).
A la suite de l’examen des documents fournis et des évaluations de vitesse moyenne
de processus, l’ensemble de l’escarpement au droit de la villa recule en moyenne d’un
peu moins d’un mètre par an, qu’il s’agisse de la falaise de craie ou des « frettes »
sablo-argileuses en arrière. Les observations faites sur le terrain prouvent que
l’instabilité de la paroi crayeuse influe sur l’apparition de loupes de glissement affectant
la tête de falaise.
Au droit de la parcelle examinée, aucun signe d’instabilité significative récente ou en
cours n’était visible ni en bordure des niches d’arrachement, ni au niveau de la paroi
crayeuse.
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
Le principal risque encouru par le site examiné dans un avenir plus ou moins proche
consiste en une accélération des phénomènes de glissement en tête dont l’origine
serait une dégradation de la stabilité de la falaise vive. Dans le cas d’un écroulement
en masse qui entraînerait un recul brutal et significatif du trait de côte, des glissements
de terrain en tête de falaise pourraient survenir, ayant parfois une ampleur importante.
La stabilité des terrains bordant la parcelle concernée pourrait être menacée et par
conséquent le bâti.
Avec les éléments disponibles et les faits constatés sur le terrain, il n’est pas possible
d’évaluer l’évolution prochaine des processus à court ou moyen terme et donc de
préciser le délai au bout duquel les instabilités constatées dans le contexte du site
pourraient affecter la construction. La progression de l’érosion s’effectuant
principalement par épisodes, l’intensité ne peut être estimée. La réduction de la
distance entre les « frettes » et la maison dépend majoritairement des éboulements qui
peuvent survenir sur la falaise crayeuse.
En l’absence d’éboulements significatifs de la paroi crayeuse au droit de la parcelle
examinée, les niches d’arrachement se prolongeront jusqu’à la maison dans un délai
très probable de quelques années, avec une vitesse de l’ordre du mètre par an
conformément à ce qui a pu être observé auparavant. Cependant, un ou plusieurs
éboulements significatifs affectant la paroi crayeuse en contrebas de la propriété
peuvent toujours se produire et de ce fait induire une accélération des phénomènes
d’érosion en tête de falaise. L’arrêté de péril pris par la mairie doit donc être effectif et
l’habitant de la maison évacué dans les plus brefs délais. Suite à l’évacuation, les
ouvertures de la maison devront être condamnées et le site devra être correctement
balisé et sécurisé.
Dans l’attente de l’évacuation effective du site par les occupants, l’évolution des
désordres pouvant potentiellement affecter la parcelle et sa périphérie doit être suivie,
les dispositions suivantes sont recommandées :
- Mettre en place un système de surveillance (examen visuel régulier) de la paroi
crayeuse située en contrebas de la parcelle, afin de prévenir toute aggravation
de la situation en tête de falaise ;
- Poser une série de repères (piquets verticaux) à quelques mètres en arrière du
front de « frettes » et à distance connue de la construction, afin d’évaluer la
vitesse de recul des niches d’arrachement et d’identifier tout indice de
mouvement en cours à ce niveau ;
- Surveiller l’évolution de la fissuration affectant la maison par des témoins de
plâtre apposés sur les fissures ;
- Surveiller l’apparition de fissures à la surface du sol, de part et d’autre de la
construction ;
- Rechercher le mode d’évacuation des eaux usées de l’habitation, facteur
potentiel aggravant (voire déclenchant) des désordres affectant la bordure de
parcelle.
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
Planches photographiques
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Photo 1 - Façade de la maison et front de la "frette"
Photo 2 - Bordure de l'escarpement en face de la villa
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
Photo 3 - Aspect de la falaise depuis la plage (craie coiffée drapée par argile de l’Eocène)
.
Photo 4 - Glissement de terrain à 150 m à l'est de la propriété
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
Photo 5 - Début d’écartement entre la terre végétale et la terrasse
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Annexe 1 – Arrêté de péril du 25/11/2006
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
Annexe 2 - Extrait du cadastre
de Varengeville-sur-mer (modifié)
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villa « Le Bois Dormant »
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Annexe 3 – Procès verbal de constat d’huissier
du 07/09/2005
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
Annexe 4 – Rapport « Le recul des falaises »
(Sté Civile CGM)
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
Annexe 5 – Fiches MVT (3)
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MOUVEMENT N°1 : EBOULEMENT A L’OUEST DE LA MAISON
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MOUVEMENT N°2 : GLISSEMENT IMPORTANT A 250 M A L’EST DE LA PROPRIETE
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
MOUVEMENT N°3 : EBOULEMENT EN PIED DE FALAISE SUR LA PLAGE
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
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Recul de la falaise littorale, Villa « Le Bois Dormant », lieu-dit « Les Communes », Varengeville-sur-Mer (76)
BRGM/RP-55325-FR
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Centre scientifique et technique
3, avenue Claude-Guillemin
BP 6009
45060 – Orléans Cedex 2 – France
Tél. : 02 38 64 34 34
Service géologique régional Haute-Normandie
Parc de la Vatine
10 rue A. Sakharov
76130 – Mont Saint Aignan - France
Tél. : 02.35.60.12.00
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