Ecosystèmes naturels à arganier (Argania spinosa), patrimoine

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Ecosystèmes naturels
à arganier (Argania spinosa),
patrimoine national et universel :
Bio-écologie, phytosociologie, phytodynamique
et ethnobotanique ; Restauration et certification
Abdelmalek BENABID1 & Youssef MELHAOUI2
1 : Professeur, Expert Indépendant ; Membre AMAGDF (Association marocaine
d’appui à la gestion durable des forêts), Sanabile, Villa 10, Route de Mehdya,
Salé ; Téléphone : 212 6 71 17 83 71 ; [email protected]
2 : Coodonnateur Pogramme Forêts au Maroc, WWF Programme Méditerranée,
Assistant technique au projet GIFMA, Fès ; Président de l’AMAGDF (Association
Marocaine d’Appui à la Gestion Durable des Forêts) BP 511, ENFI Tabriquet Salé ;
Téléphone : 212 6 74 53 53 53 ; [email protected]
[email protected]
Résumé
Les valeurs bio-écologiques, phytosociologiques, phytodynamiques et ethnobotaniques offertes par
les diverses composantes des écosystèmes naturels à Argania spinosa sont parmi les plus originales
dans le monde. A l’exception des deux stations septentrionales, celle des Béni-Snassène et celle de
Oued Grou, l’ensemble de tous les écosystèmes organisés et coorganisés par l’Arganier, s’étendent
sur la plus grande portion de l’écorégion macaronésienne, entre Safi et Smara. Ils se développent
en bioclimats semiaride et aride chauds et tempérés, au niveau des étages Inframéditerranéen et
Thermoméditerranéen.
Ces écosystèmes se singularisent par leur grande richesse en plantes et associations endémiques
ou rares. Citons parmi les espèces les plus remarquables : Argania spinosa, Acacia gummifera,
Dracaena draco subsp. ajgal (endémiques spéciales à la zone, emblématiques, organisatrices de
diverses associations particulières, d’une importance exceptionnelle universelle), et d’autres plantes
moins rares. L’ensemble des associations préforestières et présteppiques, composantes productrices
primaires de ces écosystèmes, se rattachent à l’ordre des Acacio-Arganietalia de la classe des Quercetea
ilicis.
Ces écosystèmes subissent une forte pression anthropozoogène. La Flore ne semble pas subir
des impacts négatifs. La situation des associations de ces écosystèmes diffère selon leurs types et
leurs localisations. Celles des plaines ont payé le plus lourd tribut. Pour d’autres, c’est le déséquilibre
observé au niveau de leurs structures qui les rend fragile en raison de l’érosion de leur biodiversité
et par conséquent, l’amenuisement de leur résilience. La régénération ne trouve guère les biotopes
favorables. A l’opposé, certaines associations, offrant des structures bien équilibrées, se régénèrent
sans aucune difficulté, donnent lieu à de multiples produits de la biodiversité (versants des Ida
ou Tanane, Tafingoult, Anzi,…), fonctionnent normalement grâce à la présence d’espèces nurses
(euphorbes cactoïdes, genêts, doum,...) qui façonnent les biotopes de régénération.
Actes du Premier Congrès International de l’ Arganier, Agadir 15 - 17 Décembre 2011
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Face à la tendance de déforestation, les Services Forestiers ont tenté, durant les dernières
décennies, d’orienter leurs efforts vers la reconstitution des forêts naturelles telles que les arganeraies,
en utilisant des techniques classiques de reboisement, renforcées par plus de jardinage, d’entretien
du sol et d’arrosages. Devenus de plus en plus agronomiques et très onéreux, ces travaux n’ont guère
permis de réussir la reforestation à base d’essences autochtones. Le bilan de toutes ces tentatives
s’est soldé par des échecs observés à travers tout le Maroc.
A l’inverse de ces travaux agronomiques incompatibles avec la foresterie, nous proposons ici des
techniques scientifiques, plus écologiques, beaucoup plus rapides et infiniment moins onéreuses
et surtout plus adaptées à la restauration des écosystèmes naturels à arganier. A cet effet, il est
impératif d’appliquer aussi rigoureusement que possible, les lois fondamentales de la phytodynamique
qui régissent la succession des groupements végétaux d’une série de végétation donnée : Forêt ↔
Préforêt/Présteppe ↔ Matorral/Steppe ↔ Pelouse à Thérophytes.
Visant les mêmes objectifs de développement et de conservation des écosystèmes à arganier, la
valorisation des produits issus de ces forêts ainsi que la restauration écologique pourraient aboutir à
la certification ou la labellisation qui assure une gestion forestière responsable.
Mots-clefs : Ecosystèmes naturels à arganier ; valeurs bio-écologiques ; phytosociologie ; restauration
écologique ; certification.
Introduction
les valeurs bio-écologiques, phytosociologiques, phytodynamiques et ethnobotaniques offertes par les
diverses composantes des écosystèmes naturels à Argania spinosa sont parmi les plus originales dans le
monde. A l’exception des deux stations septentrionales, celle des Béni-Snassène et celle de Oued Grou,
l’ensemble de tous les écosystèmes organisés et coorganisés par l’Arganier, s’étendent sur la plus grande
portion de l’écorégion macaronésienne, entre Safi et Smara (Fig.1). Ils se développent en bioclimats semiaride
et aride chauds et tempérés, au niveau des étages Inframéditerranéen et Thermoméditerranéen.
Biodiversité végétale
des points de vue floristique et phytosociologique, ces écosystèmes se singularisent par leur grande
richesse en plantes et associations endémiques ou rares. Citons parmi les espèces les plus remarquables
(à usages multiples : aromatiques, médicinales, mellifères, pastorales,…) : Argania spinosa, Acacia
gummifera, Dracaena draco subsp. ajgal (endémiques spéciales à la zone, emblématiques, organisatrices
de diverses associations particulières, d’une importance exceptionnelle universelle), Thymus saturejoides,
Chamaecytisus mollis, Balanites aegyptiaca, Maerua crassifolia, et d’autres plantes moins rares.
L’ensemble des associations préforestières et présteppiques, composantes productrices primaires de
ces écosystèmes, se rattachent majoritairement à l’ordre des Acacio-Arganietalia de la classe des
Quercetea ilicis. Quant aux groupements des matorrals, ils appartiennent essentiellement à la classe
des Ononido-Rosmarinetea.
Actes du Premier Congrès International de l’ Arganier, Agadir 15 - 17 Décembre 2011
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Fig.1Fig.1 :
: Ecorégion
macaronésienne
regroupantl’ensemble
l’ensemble
de les
tous
les écosystèmes
Ecorégion
macaronésienne regroupant
de tous
écosystèmes
organisés
organisés etet coorganisés
par
l’Arganier
entre
Safi
et
Smara,
à
l’exception
des
deux
coorganisés par l’Arganier entre Safi et Smara, à l’exception des deux stations
stations septentrionales,
Béni-Snassène
septentrionales,
Béni-Snassène&&Oued
Oued Grou
Grou
préforestières et présteppiques, composantes productrices primaires de ces écosystèmes, se
rattachent majoritairement à l’ordre des Acacio-Arganietalia de la classe des Quercetea ilicis.
Quant aux groupements des matorrals, ils appartiennent essentiellement à la classe des
Ononido-Rosmarinetea.
Actes du Premier Congrès International de l’ Arganier, Agadir 15 - 17 Décembre 2011
Parmi les groupements décrits dans les Acacio-Arganietalia Barbéro, Benabid, Quézel, Rivas-
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Parmi les groupements décrits dans les Acacio-Arganietalia Barbéro, Benabid, Quézel, RivasMartinez & Santos 1982, nous citons :
-
Alliance du Seneci anteuphorbii-Arganion spinosae Barbéro, Benabid, Quézel, RivasMartinez & Santos 1982
Associations
1- Euphorbio beaumieranae-Arganietum spinosae Barbéro, Benabid, Quézel, RivasMartinez & Santos 1982
2- Euphorbio echini-Arganietum spinosae Barbéro, Benabid, Quézel, Rivas-Martinez &
Santos 1982
3- Limoniastro grandiflori-Arganietum spinosae Quézel, Barbero, Benabid & RivasMartinez 1994
Alliance de l’Acacion gummiferae Barbero, Benabid, Quézel, Rivas-Martinez & Santos
1982
Associations
1- Oleo salicifoliae-Arganietum spinosae Barbéro, Benabid, Quézel, Rivas-Martinez &
Santos 1982
2- Polygalo balansae-Arganietum spinosae Barbéro, Benabid, Quézel, Rivas-Martinez &
Santos 1982
3- Ephedro cossonii-Arganietum spinosae Barbéro, Benabid, Quézel, Rivas-Martinez &
Santos 1982
4- Hesperolaburno platyphylli-Arganietum spinosae Barbéro, Benabid, Quézel, RivasMartinez & Santos 1982
5- Tetraclino articulatae-Arganietum spinosae Fennane 1988
Phytodynamique
depuis plusieurs décennies, ces écosystèmes subissent une forte pression anthropozoogène
qui est à l’origine de tous les impacts, positifs ou négatifs : si la Flore ne semble pas subir des
impacts négatifs, la situation des associations de ces écosystèmes diffère selon leurs types et leurs
localisations. Celles des plaines ont payé le plus lourd tribut par leur régression ou disparition.
Il est d’une importance exceptionnelle de préciser que seules les structures-architectures bien
équilibrées (Futaies jardinées pures ou en mélanges avec des taillis furetés) permettent d’atteindre les
objectifs assignés aux forêts, dans la mesure où elles assurent aux écosystèmes naturels les conditions
optimales pour :
- La conservation de la biodiversité : diversité des biotopes et niches écologiques favorables
à un grand nombre d’espèces végétales et animales, de phytocénoses et zoocénoses, de
biocénoses, de sous-éléments écosystémiques et d’écocomplexes écologiques. C’est cette
mosaïque écologique qui garantit la préservation de la biodiversité et de ses habitats.
- Le fonctionnement normal : maintien de la dynamique permettant aux écosystèmes
d’accomplir normalement leurs rôles et fonctions biologiques, écologiques, économiques,
environnementaux et socioculturels (conservation de la biodiversité et de ses habitats ;
maintien de la productivité primaire ligneuse, foliaire, pastorale, fruitière,…et secondaire ;
régénération naturelle assurant le renouvellement soutenu ; conservation des eaux et des
sols ; apuration de l’air, maintien de la beauté de la biodiversité ou architecture paysagère
essentielle pour l’écotourisme et la récréation ;…).
Actes du Premier Congrès International de l’ Arganier, Agadir 15 - 17 Décembre 2011
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- L’autoprotection et une résilience soutenues vis-vis des perturbations et des facteurs
de dégradation : en raison des diversités spécifique et structurale, les écosystèmes sont plus
résistants et par conséquent plus résilients aux stress hydriques et thermiques, aux pâturages,
aux incendies, aux tempêtes, aux attaques, à tout autre facteur de dégradation…
A présent, les écosystèmes forestiers à arganiers offrent différents types de structuresarchitectures. Ils sont, par endroits, sous-exploités par manque de prélèvements de bois ; ou, à
l’inverse, surexploités dans certaines zones par des prélèvements abusifs par le surpâturage, ou
anéantis par des coupes rases pratiquées par les Services Forestiers ou par des labours des sols
effectués par les populations riveraines. Cette altération des structures-architectures est à l’origine
des différents cas de dysfonctionnement des écosystèmes forestiers : érosion de la biodiversité,
absence de régénération, chute de productivité,… Au niveau des associations végétales à structuresarchitectures bien équilibrées, le fonctionnement de leurs écosystèmes est tout-à-fait normal.
L’application des labours des sols, des coupes rases, et du traitement du taillis simple et de la
futaie régulière engendre une perturbation profonde des écosystèmes forestiers à arganiers, dans
la mesure où ces pratiques entraînent une modification radicale dans les structures-architectures,
ainsi que dans les conditions microclimatiques et édaphiques. En effet, les coupes rases engendrent
un changement radical du microclimat, une minéralisation rapide de l’humus, une destruction de la
structure du sol, un lessivage des éléments nutritifs, une aridification et une érosion du sol,... d’où
une forte diminution de la productivité (ligneuse, foliaire et fruitière), un vieillissement précoce et un
dépérissement sur pied des peuplements forestiers.
Une telle gestion conduit à des «forêts fossiles» qui ne tardent pas à disparaitre par dépérissement
des arbres en place.
Les arganeraies du Souss ont été anéanties par défrichement pour le développement des cultures
maraichères destinées à l’exportation, et aux dépens des ressources hydriques souterraines dans
cette zone à potentialités très importantes pour le tourisme. A présent, seuls les gros agriculteurs
continuent de pratiquer ces cultures devenues trop coûteuses à cause des dépenses énergétiques très
élevées pour le pompage des eaux de la nappe phréatique devenue très profonde. L’anéantissement de
la biodiversité de l’arganeraie pour le développement temporaire des cultures conduit irrémédiablement
à l’anéantissement des ressources (biodiversité, eau) vitales pour le développement durable de la
région.
Ailleurs, c’est le déséquilibre observé au niveau des structures des arganeraies qui les rend
fragile en raison de l’érosion de leur biodiversité et par conséquent, l’amenuisement de leur résilience.
La régénération ne trouve guère les biotopes favorables. A l’opposé, certaines associations, offrant
des structures bien équilibrées, du fait de certaines perturbations anthropozoogènes atténuées, se
régénèrent sans aucune difficulté, donnent lieu à de multiples produits de la biodiversité, en jouant
pleinement leurs rôles de production, de protection et de conservation. De tels écosystèmes naturels,
observés sur les versants des Ida ou Tanane, de Tafingoult, d’Anzi,… fonctionnent normalement grâce
à la présence d’espèces nurses (euphorbes cactoïdes, genêts, doum,...) qui façonnent les biotopes de
régénération.
Actes du Premier Congrès International de l’ Arganier, Agadir 15 - 17 Décembre 2011
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Le Pistachier
de l’Atlas
(Pistacia
atlantica)
Jeune semis
semis d’arganier
(Argania
Le Pistachier
de l’Atlas
(Pistacia
atlantica)
au sein Jeune
d’arganier
(Argania
Le Pistachier
de Jujubier
l’Atlas
(Pistacia
atlantica)
au sein Jeune
semis
(Argania
au(Ziziphus
sein du
(Ziziphus
vulgaris),
spinosa)
au d’arganier
sein
l’Euphorbe
du Jujubier
vulgaris),
dans
l’Oriental.
spinosa)
au
seinde de
l’Euphorbe
dansvulgaris),
l’Oriental.
cactoïde
(Euphorbia
echinus),
du Jujubier (Ziziphus
dans l’Oriental.
spinosa)
au
sein de echinus),
l’Euphorbedans
cactoïde dans
(Euphorbia
l’Anti Atlas.
cactoïde
(Euphorbia
echinus),
dans
l’Anti Atlas.
l’Anti Atlas.
Face à la tendance de déforestation, les Services Forestiers ont tenté, durant les dernières
décennies,
d’orienter
efforts vers lales
reconstitution
des forêts
telles
les arganeraies.
Face à la
tendanceleurs
de déforestation,
Services Forestiers
ontnaturelles
tenté, durant
lesque
dernières
Face
à
la
tendance
de
déforestation,
les
Services
Forestiers
ont
tenté,
durant
les
dernières
Afindécennies,
d’atteindre
ces objectifs,
les techniques
classiques de
reboisement
sont, telles
depuis
d’orienter
leurs efforts
vers la reconstitution
des
forêts naturelles
quecette
les nouvelle
décennies, d’orienter leurs efforts vers la reconstitution des forêts naturelles telles que les
arganeraies.renforcées
Afin d’atteindre
ces
lesd’entretien
techniquesdu
classiques
de reboisement
sont,de plus en
réorientation,
par plus
deobjectifs,
jardinage,
sol et d’arrosages.
Devenus
arganeraies. Afin d’atteindre ces objectifs, les techniques classiques de reboisement sont,
cette nouvelle
par plus
depermis
jardinage,
d’entretien
du sol et à base
plusdepuis
agronomiques
et trèsréorientation,
onéreux, cesrenforcées
travaux n’ont
guère
de réussir
la reforestation
depuis cette nouvelle réorientation, renforcées par plus de jardinage, d’entretien du sol et
d’arrosages.
Devenus de
en plus agronomiques
et très
onéreux,
cesdes
travaux
n’ont
guère à travers
d’essences
autochtones.
Le plus
bilan
ces tentatives
s’est
soldé ces
par
échecs
observés
d’arrosages.
Devenus
de plusdeentoutes
plus agronomiques
et très
onéreux,
travaux
n’ont guère
permis
de
réussir
la
reforestation
à
base
d’essences
autochtones.
Le
bilan
de
toutes
ces
tout le Maroc.
permis de réussir la reforestation à base d’essences autochtones. Le bilan de toutes ces
tentatives s’est soldé par des échecs observés à travers tout le Maroc.
tentatives s’est soldé par des échecs observés à travers tout le Maroc.
A l’inverse de ces travaux agronomiques incompatibles avec la foresterie, nous proposons ici des
A l’inverse de ces travaux agronomiques incompatibles avec la foresterie, nous proposons ici
A l’inverse
de ces travaux
agronomiques beaucoup
incompatibles
avecrapides
la foresterie,
nous proposons
ici onéreuses et
techniques
scientifiques,
plus écologiques,
plus
et infiniment
moins
des techniques
scientifiques,
plus écologiques, beaucoup
plus rapides
et infiniment
moins
des
techniques
scientifiques,
plus
écologiques,
beaucoup
plus
rapides
et
infiniment
moins
surtout
plus adaptées
la restauration
écosystèmesdes
naturels
à arganier
(Réussite
spectaculaire
onéreuses
et surtoutà plus
adaptées à des
la restauration
écosystèmes
naturels
à arganier
onéreuses et surtout plus adaptées à la restauration des écosystèmes naturels à arganier
de l’expérimentation
sur
la
restauration
des
subéraies
du
Rif
:
Projet
Bouhachem;
démarrage
de
(Réussite spectaculaire de l’expérimentation sur la restauration des subéraies du Rif : Projet
(Réussite spectaculaire de l’expérimentation sur la restauration des subéraies du Rif : Projet
Bouhachem; démarrage
de l’expérimentation
surdu
la restauration
desProjet
forêts GIFMA).
du MoyenA Atlas
:
l’expérimentation
sur la restauration
des forêts
Moyen Atlas :
cet effet,
il est
Bouhachem; démarrage de l’expérimentation sur la restauration des forêts du Moyen Atlas :
Projet d’appliquer
GIFMA). A aussi
cet effet,
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d'appliquer
aussi
rigoureusement
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possible,
les
impératif
rigoureusement
possible,
les
lois
fondamentales
la
phytodynamique
Projet GIFMA). A cet effet, il est impératif d'appliquer aussi rigoureusement que possible, les
fondamentales
de de
lades
phytodynamique
qui
régissent
succession
des groupements
qui lois
régissent
la succession
végétaux
d’unelala
série
de végétation
donnée :
lois fondamentales
la groupements
phytodynamique
qui régissent
succession
des groupements
végétaux
d'une
série
de
végétation
donnée
:
végétaux d'une série de végétation donnée :
Forêt ↔ Préforêt/Présteppe ↔ Matorral/Steppe ↔ Pelouse à Thérophytes.
Forêt Forêt
. Préforêt/Présteppe
..
Matorral/Steppe
PelouseààThérophytes.
Thérophytes.
. Préforêt/Présteppe
Matorral/Steppe .
. Pelouse
Recommandations et propositions
RECOMMANDATIONS
RECOMMANDATIONSET
ETPROPOSITIONS
PROPOSITIONS
Plusieurs
recommandations
sont
à àformuler
pour
la
valorisation,
gestion
durable
et la
Plusieurs
recommandations
sont
formuler
pour pour
la valorisation,
lalagestion
et ladurable
plusieurs
recommandations
sont
à formuler
la valorisation,
ladurable
gestion
et la
conservation
des
écosystèmes
à
arganier
:
conservation
des écosystèmes
à arganier :
conservation
des écosystèmes
à arganier :
/ - PRESERVER
LA LA
BIODIVERSITE
/ - PRESERVER
BIODIVERSITEEN
ENLA
LA REVALORISANT
REVALORISANT
■ PRESERVER LA BIODIVERSITE EN LA REVALORISANT
De nombreuses
filières
de
valorisation
ou
de
revalorisation
desproduits
produits
l’arganier
ou des
De nombreuses filières de valorisation ou de revalorisation des
dede
l’arganier
ou des
De nombreuses
filières
de
valorisation
ou
de
revalorisation
des
produits
de
l’arganier
autres
plantes
des
écosystèmes
à
arganier
sont
à
développer
au
Maroc.
L’apiculture
sur
autres plantes des écosystèmes à arganier sont à développer au Maroc. L’apiculture sur les les ou des
autres plantes des écosystèmes à arganier sont à développer au Maroc. L’apiculture sur les fleurs de
l’arganier nécessite un développement et une action de vulgarisation. Les potentialités offertes par
les plantes utiles varient selon les espèces. Pour les plus communes d’entre elles, les prélèvements
raisonnés peuvent ne pas poser de problèmes de survie. Quant aux plantes rares ou menacées de
disparition, elles ne doivent être exploitées que par l’intermédiaire d’une mise en culture. Ce qui
garantit une productivité soutenue.
Actes du Premier Congrès International de l’ Arganier, Agadir 15 - 17 Décembre 2011
potentialités offertes par les plantes utiles varient selon les espèces. Pour les plus communes
d'entre elles, les prélèvements raisonnés peuvent ne pas poser de problèmes de survie. Quant45
aux plantes rares ou menacées de disparition, elles ne doivent être exploitées que par
l'intermédiaire d'une mise en culture. Ce qui garantit une productivité soutenue.
!
Fig. 2 : Conserver la biodiversité, en la valorisant et la gérant durablement, pour un
développement durable
Fig. 2 : Conserver la biodiversité, en la valorisant et la gérant durablement, pour un développement
C’est le cas des plantes aromatiques et médicinales, et mellifères qui constituent un lot
durable
appréciable. D’autres plantes peuvent être sélectionnées
pour l’ornement, la lutte contre l’érosion,
laC'est
stabilisation
des plantes
talus desaromatiques
axes autoroutiers,
la restauration
des écosystèmes
ou l’amélioration
le cas des
et médici
nales, et mellifères
qui constituent
un lot
pastorale.
De
nombreux
autres
produits
de
la
biodiversité
peuvent
servir
pour
développer
certaines
appréciable. D'autres plantes peuvent être sélectionnées pour l'ornement, la lutte contre
activités artisanales ou industrielles.
l'érosion, la stabilisation des talus des axes autoroutiers, la restauration des écosystèmes ou
■ REDYNAMISER,
ET RESTAURER
ECOSYSTEMES
l'amélioration
pastorale.REHABILITER
De nombreux autres
produits de laLES
biodiversité
peuvent FORESTIERS
servir pour
FOSSILISES
développer certaines activités artisanales ou industrielles.
proposons ici des
techniques de rajeunissement
et de reforestation,
très simples, très
/ Nous
REDYNAMISER,
REHABILITER
ET RESTAURER
LES ECOSYSTEMES
peu
coûteuses,
qui
peuvent
se
réaliser
sur
de
très
vastes
étendues,
en
vue
d’une
reconstitution de
FORESTIERS FOSSILISES
forêts permanentes, dynamiques, productrices, protectrices et conservatrices de la biodiversité et des
Nous proposons
ici des techniques de rajeunissement et de reforestation, très simples, très peu
ressources
naturelles.
coûteuses, qui peuvent se réaliser sur de très vastes étendues, en vue d'une reconstitution de
◆ Par des traitements sylvicoles appropriés des écosystèmes fossilisés
forêts permanentes, dynamiques, productrices, protectrices et conservatrices de la biodiversité
- Il faut proscrire
les traitements de la futaie régulière et du taillis simple qui entravent le
et des ressources
naturelles.
fonctionnement normal des écosystèmes et compromettent la régénération, au profit de la
0 Par
traitements
sylvicoles
appropriés
futaiedes
jardinée
et du taillis fureté.
Toutes les arganeraies
«fossiles»des
doiventécosystèmes
être redynamisées
fossilisés
par des coupes d’éclaircies ou de dépressage en vue de déclencher la régénération.
Il- Ilfaut
proscrire
les traitements
de lalesfutaie
régulière
et du taillis
qui entravent
le
faut,
par conséquent,
proscrire
opérations
de labours
entresimple
les arbres,
et les coupes
fonctionnement
normal
des écosystèmes
et compromettent
la régénération,
au profit
de lade
rases. Elles
constituent
le principal facteur
de déstabilisation
des forêts : forte
diminution
la productivité,
voirefureté.
disparition
deles
la forêt
elle-même,
en raison
de la destruction
du sol par
futaie jardinée
et du taillis
Toutes
arganeraies
"fossiles"
doivent
être redynamisées
l>érosion,
la
détérioration
des
processus
physico-chimiques
et
l>assèchement
édaphique.
par des coupes d'éclaircies ou de dépressage en vue de déclencher la régénération.
Il- Les
faut,proportions
par conséquent,
les arborescente
opérations deetlabours
entredoivent
les arbres,
les coupesLe
entreproscrire
les strates
arbustive
être et
équilibrées.
recouvrement
pour facteur
un fonctionnement
normal
situe : entre
25 et 75% de
pour
rases. Elles
constituentoptimal
le principal
de déstabilisation
desseforêts
forte diminution
chacunevoire
des deux
strates.de
Lelarecouvrement
de la en
strate
herbacée
est conditionné
parpar
celui
la productivité,
disparition
forêt elle-même,
raison
de la destruction
du sol
strates supérieures.
l'érosion,des
la détérioration
des processus physico-chimiques et l'assèchement édaphique.
Les
proportions
entre les strates
arborescente
et arbustive
être équilibrées.
Le
- Appliquer
aux écosystèmes
(et non
peuplements)
forestiers doivent
des aménagements
appropriés
de manière
à leur
conserver
toute leur biodiversité.
recouvrement
optimal
pour
un fonctionnement
normal se situe entre 25 et 75% pour chacune
Actes du Premier Congrès International de l’ Arganier, Agadir 15 - 17 Décembre 2011
46
◆ Par une restauration écologique des écosystèmes dévastés
Les écosystèmes naturels à arganier, très dégradés ou dévastés, peuvent être réhabilités par des
travaux de restauration écologique. A cet effet, il est impératif d’appliquer aussi rigoureusement que
possible, les lois fondamentales de la phytodynamique qui régissent la succession des groupements
végétaux d’une série de végétation donnée. Pour tous travaux de restauration écologique, il est
vivement recommandé d’entreprendre les opérations suivantes :
• Ameublir les sols, sans éliminer la végétation locale, par sous-solage, crochetage ou
binage ;
• Préserver la végétation naturelle en place et favoriser son développement afin d’utiliser
certains de ses éléments comme plantes nurses au profit de celles à réintroduire (cas des
Séries de végétation locales) ou à introduire (cas des autres Séries de végétation) ;
• Sur les sols dénudés, façonner des ados, replats, terrasses, gradins, monticules, amas de
pierres ou de graviers,… pour créer divers biotopes spécialisés ;
• Améliorer localement la fertilité et les propriétés physico-chimiques des sols, par apport
des humus et litières forestiers des grands écosystèmes forestiers de la zone (opération
pouvant assurer l’apport de semences forestières); ou de la fumure organique pour les sols
des terroirs ;
• Favoriser d’abord la réintroduction et l’introduction des plantes expansionnistes ou
colonisatrices des sols (Plantes à stratégie « r » de développement, basée sur les facultés
considérables de reproduction sexuée, multiplication et d’expansion : graines produites en
très grande quantité et conservant leur faculté de germination pour de longue période,…) ;
jouant le rôle de plantes nurses ; chaque série de végétation ayant ses propres espèces
à stratégie « r », façonnant les biotopes au profit de ses espèces à stratégie « K » (plantes
organisatrices des « Klimax » ou climax) basée sur le développement de la phytomasse (graines
fragiles, installation difficile par graines, …) ;
• Lors des opérations de réintroduction ou d’introduction, profiter de la présence des plantes
nurses (Euphorbia beaumeriana, Euphhorbia echinus, Chamaerops argentea, Genista sp.,
Ziziphus lotus, Thymus saturejoides, Cistus sp., …), lesquelles jouent le rôle fondamental et
capital dans les premières phases de démarrage du processus de la restauration naturelle
(ou assistée dans le cas envisagé ici) ;
• Pour augmenter les chances de réussite et d’abréger les phases de réintroduction ou
d’introduction des plantes des arganeraies au sein ou aux abords immédiats des touffes
des plantes nurses (sols riches, frais, meubles, ombrage atténuant la lumière, la
température, la transpiration, mycorrhisation, coopération étroite et cohabitation
sans aucune compétition entre plantes naturelles appartenant à la même série de
végétation) :
+ Semer des graines non dormantes (traitées pour lever la dormance), et
prégermées ;
+ Installer des plants issus des pépinières;
+ Transplanter de jeunes individus ou éclats de souches issus des divers
écosystèmes forestiers de la zone envisagée ici.
Actes du Premier Congrès International de l’ Arganier, Agadir 15 - 17 Décembre 2011
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De telles techniques sont très avantageuses :
- Pouvant se réaliser sur de vastes étendues de l’aire des arganeraies, sans la nécessité de
gros moyens financiers ;
- Permettant une restauration écologique naturelle des forêts dans des délais relativement
courts ;
- Permettant une meilleure valorisation et conservation des plantes locales ;
- Permettant la maîtrise de développement en pépinière des espèces végétales locales, en vue
de leurs utilisations dans de nombreux cas : restauration ; revégétalisation et stabilisation
des abords des autoroutes ; espaces verts ; cultures de plantes aromatiques, médicinales,
mellifères ;…
- Assurant une restauration écologique qui est une nécessité pour la certification des
écosystèmes à arganiers et de ses produits.
◆ Par une certification de la gestion des écosystèmes naturels à arganier
Visant les mêmes objectifs de développement et de conservation des écosystèmes à arganier, la
valorisation des produits issus de ces forêts ainsi que la restauration écologique pourraient aboutir à
la certification ou la labellisation qui assure une gestion forestière responsable.
La certification des forêts et des produits forestiers est un système de labellisation visant à
promouvoir une gestion forestière responsable tout en valorisant les produits issus de forêts bien
gérées. L’application de ce concept, qui est basé sur l’évaluation de la gestion forestière par rapport
à un référentiel (Principes et critères FSC), permet d’identifier les écarts (Cas de l’arganeraie d’Aïn
Tamaloukt) afin d’améliorer les systèmes et techniques de gestion et garantir une gestion forestière
écologiquement appropriée, socialement bénéfique et économiquement viable.
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