- L’autoprotection et une résilience soutenues vis-vis des perturbations et des facteurs
de dégradation : en raison des diversités spécique et structurale, les écosystèmes sont plus
résistants et par conséquent plus résilients aux stress hydriques et thermiques, aux pâturages,
aux incendies, aux tempêtes, aux attaques, à tout autre facteur de dégradation…
A présent, les écosystèmes forestiers à arganiers offrent différents types de structures-
architectures. Ils sont, par endroits, sous-exploités par manque de prélèvements de bois ; ou, à
l’inverse, surexploités dans certaines zones par des prélèvements abusifs par le surpâturage, ou
anéantis par des coupes rases pratiquées par les Services Forestiers ou par des labours des sols
effectués par les populations riveraines. Cette altération des structures-architectures est à l’origine
des différents cas de dysfonctionnement des écosystèmes forestiers : érosion de la biodiversité,
absence de régénération, chute de productivité,… Au niveau des associations végétales à structures-
architectures bien équilibrées, le fonctionnement de leurs écosystèmes est tout-à-fait normal.
L’application des labours des sols, des coupes rases, et du traitement du taillis simple et de la
futaie régulière engendre une perturbation profonde des écosystèmes forestiers à arganiers, dans
la mesure où ces pratiques entraînent une modication radicale dans les structures-architectures,
ainsi que dans les conditions microclimatiques et édaphiques. En effet, les coupes rases engendrent
un changement radical du microclimat, une minéralisation rapide de l’humus, une destruction de la
structure du sol, un lessivage des éléments nutritifs, une aridication et une érosion du sol,... d’où
une forte diminution de la productivité (ligneuse, foliaire et fruitière), un vieillissement précoce et un
dépérissement sur pied des peuplements forestiers.
Une telle gestion conduit à des «forêts fossiles» qui ne tardent pas à disparaitre par dépérissement
des arbres en place.
Les arganeraies du Souss ont été anéanties par défrichement pour le développement des cultures
maraichères destinées à l’exportation, et aux dépens des ressources hydriques souterraines dans
cette zone à potentialités très importantes pour le tourisme. A présent, seuls les gros agriculteurs
continuent de pratiquer ces cultures devenues trop coûteuses à cause des dépenses énergétiques très
élevées pour le pompage des eaux de la nappe phréatique devenue très profonde. L’anéantissement de
la biodiversité de l’arganeraie pour le développement temporaire des cultures conduit irrémédiablement
à l’anéantissement des ressources (biodiversité, eau) vitales pour le développement durable de la
région.
Ailleurs, c’est le déséquilibre observé au niveau des structures des arganeraies qui les rend
fragile en raison de l’érosion de leur biodiversité et par conséquent, l’amenuisement de leur résilience.
La régénération ne trouve guère les biotopes favorables. A l’opposé, certaines associations, offrant
des structures bien équilibrées, du fait de certaines perturbations anthropozoogènes atténuées, se
régénèrent sans aucune difculté, donnent lieu à de multiples produits de la biodiversité, en jouant
pleinement leurs rôles de production, de protection et de conservation. De tels écosystèmes naturels,
observés sur les versants des Ida ou Tanane, de Tangoult, d’Anzi,… fonctionnent normalement grâce
à la présence d’espèces nurses (euphorbes cactoïdes, genêts, doum,...) qui façonnent les biotopes de
régénération.