II. La Méditerranée, une mer d’affrontements
1. L’Occident à l’assaut des autres civilisations
Doc1 et 2 p79
Au XIIème siècle, la péninsule ibérique est politiquement morcelée en une trentaine d’Etats. D’autre part, deux
civilisations se partagent la péninsule ibérique : au Nord, sont présents les chrétiens et au Sud se trouvent les
musulmans.
Tout au long du XIIème siècle, le rapport de force tourne à l’avantage des chrétiens. Au début du XIIIème
siècle, ils ne possèdent que le tiers Nord de la péninsule. Progressivement, la guerre leur permet de pénétrer de
plus en plus profondément dans le territoire ibérique, décalant la frontière avec les musulmans vers le Sud. Au
début du XIIIème siècle, avec la victoire chrétienne de Las Navas de Tolosa, en 1212, les chrétiens contrôlent les
deux tiers Nord de la péninsule. La poussée des chrétiens vers le Sud révèle bien leur volonté de chasser les
musulmans d’Europe : c’est la Reconquista.
Doc 2 p80 et doc 1 p 82
L’Orient est un autre théâtre d’affrontements. En 1095, Urbain II appelle les chrétiens à délivrer la Terre sainte,
aux mains des musulmans. Les deux premières croisades (1095-1102 et 1146-1148) permettent aux chrétiens de
prendre Jérusalem et de s’installer politiquement en Terre sainte où ils créent les Etats latins d’Orient. Lors de la
troisième croisade (1187-1192), les musulmans, menés par Saladin, reconquièrent la région. Les chrétiens
veulent réagir lors de la quatrième croisade (1204) mais préfèrent, pour des raisons économiques, piller Byzance
que reprendre Jérusalem.
2. Des guerres au nom de Dieu ?
Doc 3 p 83
Face à la Reconquista – dont le but est de débarrasser la péninsule ibérique de la présence musulmane –, les
musulmans d’Espagne réagissent eux aussi par la violence. Ils ont le sentiment que la réalisation de leur devoir
de fidèle – et notamment le pèlerinage à La Mecque – est rendue impossible à cause de l’instabilité qui règne en
Espagne. Pour réagir face aux chrétiens, les musulmans font appel à un vieux principe guerrier et religieux
remontant à Mahomet, le djihad. C’est une expédition militaire lancée contre ceux que les musulmans
considèrent comme des infidèles.
En Terre sainte, les croisades que mènent les chrétiens répondent également à l’argument religieux. Il s’agit
avant toute chose de libérer le tombeau du Christ pour continuer les pèlerinages, que la présence musulmane
avait récemment interrompus. Cependant, il ne faut pas perdre de vue non plus que la guerre, au Moyen-âge, est
avant tout un moyen de s’enrichir en pillant des terres et d’accroître sa puissance en conquérant de nouvelles
terres. Les arguments religieux ne sont donc pas seuls.
3. Une rupture durable entre civilisations
Doc 3 p 94
D’une manière générale, les affrontements militaires ont été à l’origine d’une profonde coupure entre les trois
civilisations. En 1204, lors de ce qui aurait dû être la quatrième croisade, les chrétiens ont préféré dévier leur
chemin vers Byzance – qui est leur allié et leur protégé traditionnels – plutôt que de retourner vers Jérusalem
déloger les musulmans. Dès lors, les byzantins comme les musulmans portent un regard négatif sur les chrétiens :
pour les uns, ce sont des traîtres ; pour les autres, ce sont des lâches.
La quatrième croisade, au début du XIIIème siècle, marque une grande distance entre ces trois mondes qui se
sont côtoyés tout au long du XIIème siècle. En effet, le pillage de Byzance entraîne la rupture définitive entre le
monde byzantin entre l’Occident chrétien. De plus, la poursuite des conflits entre chrétiens et musulmans ne
permet pas un rapprochement durable des deux civilisations : la combats se poursuivent en Terre sainte jusqu’à la
fin du XIIIème siècle et en Espagne jusqu’à la fin du XVème siècle.