Vf Année. № 2 Mai 1 8 4 7 . 18. On s'abonne ù P a r i s , |Jri> lt ГЯЬошмавШ : 9 / , RUE RICHELIEU; Dans Ira départements et & l'Étran­ ger, c t a Ions les marchands àa musique, les libraires ctani bu­ rems des Messageries générales. Farts, un an . . . . . . Sifr. Départements 39 SO Kti­auger 38 • Annonces. ЯОс. la ligne de 2» lettres p. < fais, 40 с pour s foia. 23 c i)onr6foîs. REVUE ET t e Journal parait le dimanche. G A Z E T T E M USICALE SOMMAIRE. Luther musicien (deuiiènie article] ; par BD. F B I IS. — Académie royale de musique : Osnï [première représentation ).—Théâtre royal de l'Opéra­ Comique : le Bouquet de l'infante; par H. BLANCHARD. — Marie­Thdr'cse , Opéra de M. N. Louis.—Concert dramatique de M. J. Offenbach ; par MAURICE BOURGES.—Feuilleton: les Sept Notes de la gamme; par PAUL SMITH.— Nouvelles. —Annonces. LUTHER MUSICIEN. (Deuxième article.*} Le docteur Martin Luihér passe tontes ses soirées à l'auberge de noir, dans la salle commune, où la même table et la même chaise lui sont conservées par les soins de l'hôte qui déclare n'a­ voir jamais eu de pratique plus fidèle, et qui renverrait plutôt toute sa clientèle que de manquer un seul jour à lui donner sa place accoutumée C'est dans ce lieu que Luther tient ses au­ diÊnces du soir, c'est là qu'il reçoit ses disciples et ses antago­ nistes, ses amis élises e M e m î s y e î d ^ ^ ^ moi, qui ont tout simplement envie de voir de près sa célébrité. Je n'eus garde de manquer à l'y aller trouver, comme il m'avait engagé à le faire. La salle de l'auberge de Y Aigle noir ressemble à nos estaminets d'Anvers; les pratiques y sont assises autour de petites tables Tort propres,, et boivent du vin du pays ou de la bière. C'est de l'Aigle (*) Voir le numéro 16, un mm wm IDI M u n CHAPITRE V n i . * L O XNLON D E 1B PELILE LOGE. La tuite de Rafaele avait, je té Angelo et sa famille dans un trouble si grand, qu'il fut impossible à Giuseppe de parler a sa sœur, comme il en avait l'inten­ tion. La journée se passa en allées et venues, en conversalions avec les voi­ sins, les amis, qui accouraient a la file pour savoir les détails de l'événement. La ligure d'Angelo était belle d'indignation et de courroux. Un moment il avait eu l'idée de se mettre à la poursuite du fugitif, mais il l'avait bientôt rejetée en disant : — Allons donc, ce serait lai faire trop d'honneur I... L'enfant qui déserte la maison paternelle ne vaut pas même qu'on se dérange pour l'y faire rentrer. Le soir, au théâtre, il y eut redoublement de questions, d'exclamations. Le jeune Mocenigo ne fut pas des derniers S témoigner sa sympathie : — C'est pourtant moi, dit­il à Angelo, qui suis cause de tout celai... Mais comment me douter qu'en me débarrassant d'une danseuse j'allais le priver d'un enfant I... K'iinportci tu as droit à des dédommagements, et je ne veux pas le les faire attendre. Alors, s'approchant de Gabriella et de Giuseppe, Mocenigo leur montra un sùnrire plus bienveillant que jamais, les combla d'égards et de caresses. A l'une il parla de'ses débuts, comme devant avoir lieu dans peu de jours; à !*] Voir les numéros 51 et 5ï de l'année 1846, et les numéros J, S, *, S, 6,7, 8, 9, U , is, 14, i5, «i et 17 de celte année. ce dernier liquide que Luther se fait servir; il y a môme des gens qui lui donnent le nom de pape­bière. Ли moment où j'arrivais, il portttit précisément à ses lèvres un large pot de grès orné de peintures et de devises anti­religieuses. Il m'adressa la parole à haute voix, en me faisant signe d'approcher, et me présenta aux personnes qui l'entouraient, parmi lesquelles se trouvaient, comme je l'ai su ensuite, Philippe Mélanchton , Justus Jonas, Aurifaher et Lang. Je fus un peu embarrassé en me présentant au milieu de ce monde que je ne connaissais p a s , et auquel j ' é ­ tais inconnu. Dès que le docteur eût dit que j'étais Flamand et musicien, chacun me fit amitié et voulut boire à ma sanlé. Dieu sait commeut j'eusse regagné mou logis, si j'avais dû vider mon verre avec tous ceux qui voulurent trinquer avec moi. Le plus souvent je me bornai à prendre une gorgée de lenr bière, qui est bien loin de valoir, à mon goût, celle qu'on nous sert dans nos estaminets. Je fus très satisfait quand toutes ces cérémonies de politesse furent terminées, et quand je pus observer à mon aise . ceguiçepaçsait^utoui­ de moi. фе аЬе{еиТ§Ш^ФйШга du diable eu disant : A iotit seigneur tout honneur ! Après avoir exprimé diverses opinions très singu­ lières, il se tourna vers moi en prononçant ces paroles : «Le diable est un esprit triste, et il afflige les hommes ; aussi ne peul­il souf­ frir que l'on soit joyeux. De là vient qu'il fuit au pins vite lors­ qu'il entend de la musique ; et qu'il ' ne reste jamais là où Ton, chante de pieux cantiques. C'est ainsi que David délivra, avec saj harpe, Saiil qui était en proie aux attaques de Satan. La mu­ : l'autre il fit entrevoir le terme prochain de son noviciat de compositeur, l'as­ surant qu'il fondait sur lui de grandes espérances, et ajoutant que ce serait nneère brillante pour Saint­Chrysostome que celle où la prospérité du théâtre s'appuierait à la fois sur les talents de la sœur et sur le génie du frère. Cette perspective fut comme un éclair qui éblouit le pauvre jenae homme. Dans son ravissement, dans son extase, il balbutiait des remerciements confus, et Mocenigo l'interrompait par des protestations nouvelles. Le spectacle allait commencer ; Giuseppe se rendit i sa place ordinaire, accablé du poids des pensées qui encombraient sa tête. Pendant quelques minutes, il demeura comme sourd et aveugle. Lorstm'enfin il se réveilla, ses yens se tournèrent machinalement du côté de la petite loge, et il n'y vit pas sa sœur. Où donc était~èllé?... Avait­elle oublié sa défense?... A l'instant même les soupçons l'assiégèrent en foule ; les excessives cajoleries de Mocenigo, qui tout à l'heure l'avaient enivré, lui apparurent sous un autre jour. Sans réfléchir davantage, il saute à bas de son tabouret, descend l'escalier de l'orchestre, enjambe celui du théâtre, et s'élance dans l'étroit corridor qui séparait le salon de la petite loge... Il avait deviné jnsiel... Sa sœur y était avec Mocenigo, mais la porte était entr'ouvérle, et Giuseppe n'avait qu'a la pousser'd'uu geste pour péné­ trer dans le salon. 11 s'arrêta, dominé par un sentiment de curiosité plus en­ core que de prudence. Il voulut savoir à quels termes Mocenigo et sa sœur en étaient ensemble, et il écouta Dès les premiers mots qui parvinrent jusqu'à lui, son sang se calma, et 11 s'applaudit de ne pas s'être livré â quelque acte violent, car Gahrlella faisait bonne contenance, et il était clair que Mocenigo n'avait encore rien obtenn. Cependant l'astucieux patricien n'épargnait pas les séducUons ; il employait toutes les ressources d'une éloquence rompue aux plaidoyers galants. Gabrïelta­ n'opposait S ses attaques que la simplicité tran­ quille du bon sens et de l'innocence. REVUE ET GAZETTE MUSICALE sique est nn présent de Dieu,, qui est tout à fait en opposition avec l'esprit malin, et qu'on peut employer pour éloigner les pensées et les tentations dont il nous assaille. Un jourîl arriva que le diable m'avait­lroûftlé la mémoire au point que j'avais oublié mes prières. J e chantai un cantique, et la à^iotfrfemft revint tout aussitôt, s II conta ensuite, toujours ­à­ propos du diable, plusieurs histoires; qui me semblèrent plutôt faites pour amuser les enfants que pour occuper des hommes sérieux, mais que ses disciples admiraient avec une grande bonne foi. Le docgKlfireviiSt'encare suffe­­cha^l^3e.laï0iu^ufe^saïfâ doute à cafflse de moi et: peur faii» hosûenr: à m^BB^essteHt, ft dit : « L e s r ç # № t l e s ^ i n ^ â e v i ^ . e i B t e ^ o « w g ^ & m^iqfliiei.eajp c'est unebifr ïeufc» e4il%alîoBs tfeproïêgerî&s arts­ Kbéraux, âe même que les sciences utiles. Les particuliers peuvent avoir du goût pour les arts et y prendre plaisir, mais ils ïi''on*|as tes ressources nécessaires pour les faire fleurir. L» Bifcte ffiàss ap™ prend que les rois bons et pieux entretenaient des chanteurs près de leur personne. La musique est la consolation qui con­ vient vérUabJemenlaux esprits affligés,; elle rafraîchit le cœur et lui­rendlanaix,, comme l'a dit Virgile : Tu calamos inflare levés, ego dicefe. versus. Chante les notes, moi je chanterai le texte. La musique est en quelque sorte une discipline et une maîtresse d'école; elle apprend aux gens à être plus aimables et plus doux, plus modestes et plus intelligents. Les mauvais musiciens et les mauvais chanteurs, nous font mieux voir quel bel art est la m u ­ sique, par la raisou que le blane ne ressort jamais mieux que lorsqu'il a le noir pour voisin, M 1 F Convenez,.­mon respectablemaître, que. si Martin Luther dit dos choses peu raisonnables lorsqu'il est question du diable,, il parle on. ne p,eut..mieux de notre, art. II. aborda ensuite .d'autres sujets qui m'intéressaient beaucoup moins, et fit des raisonne­ meals que­je. n e compris.pas. toujours. TJn jeune homme, qui me v.pyait. distrait pendant; les conversations t h é o l o g i e s du docteur ayeç­ses .dis.ç^les ,. sjappjçgçjva de..m,o,i 'e.fc.m'.adîessala parole, ll.m'a^rarJA au nom de la niusique, jèVoudtaïs raire' pacte d^âmitié avec îdi. Sa franchise me plut, je me sentis attiré vers lui de même qu'il l'avait été vers moi; nous fûmes en peu d'instants l'un avec l'autre comme d'anciennes.connaissances. IIm'apprit qu'il était élève de Conrad RupfF. Je fus forcé de lui avouer que je ne connaissais pas ce maître, ce qui parut le surprendre..Il me le montra près, 'dû­docteur Luther, et me parla­ de lui en ces termes: «Conrad Rupifi est.une dés. lumières de la musique, de notre temps; il , remplit,..conjointement avec Jean Wallher, ce personnage au r ­ C e n t r o n s danstla loge, M disait­elle; vous m'avez, amende ici pour me montrer vos.tableaux, votre riche ameublement,, vos vases de Chine... à.pré­ s.eftt.il est temps d'aller vole le spectacle.!... ­ ­ E n c o r e un instant'..... répondait. №oçenigo;­ comment un opéra,, que vous savez par cceur, peut­il vous tenter à ce point î . . . Dans la loge, on cause mal, au lieu qu'ici nons sommes stbjen !... Voyons, cûr,issim,a,.vous savez que je ïous.airae, et YODS, est­ce,q,ue vous.serez toujours insensible? .... ­est­ee qu'en retour de tout ce que j'ai, fait,,de ce que je. ferai pour vous, je n'aurai pas seulement un tendre regard.* un. dqux sourire:? ..... Tenez., je ne suis, pas exigeant.;, je me contenterai seulement d'uqe promesse, parce que je suis sur que voua êtes loyale... — Vous avez bien raison­, seigneur; voilà, pourquoi j.e ne, vous promettrai rien. — Rien!..­ mais alors si je ne vous accordais pas, de. délai., si je faisais va­ loir mes droits tout de suite !... — V'is droits, seigneur? — Khi mais sens doute, vous in'cn.,avezdonué,.cruelle* en m'iuspirant un attachement plus vif que je ne saurais vous le foire comprendre I... Vnus.m.'en avez donné en me laissant, malgré vous, lire dans, ce petit cœur qui n'est pas aussi barbare que vous voudriez me le persuader! Om se connaît en femmes, chère enfant : vous n'êtes pas la première qui vous soyez assise sur ce soplw, mais jê vous jure q u e , si vous le voulez, vous serez la dernière I... — Seigneur, 'je ne pense pas au moins vous avoir donné le dtoiL de m'ûir­ sulter, et je vausd,éctare... En parlant ainsi,,.Gabriella se leva et voulut se précipiter vers la porte, mais Mocenigo la prit par les deux mains et la força de se rasseoir. — Du tout, vous ne sortirez pas encore... .qu'est­ce que cela signifie? vous ; visage sévère que vous voyez assis vis­à­vis. du docteur, les fonc­ tions de professeur de chant et de maître de chapelle du prince de Saxe. Quand notre grand Luther s'occupa de, .composer la nouvelle lïthurgie allemande, ¡1 écrivit ait prince Jean pour que RftjjSf e t Wàlther vinssent l'aider de. leurs conseils.pour la partie rows&ealèi.Yoïtr vous faire connaître tout de suite nos excellents compositeurs, je vous dirai de regarder cet homme dont la fi­ gure est si rouge et qui se penche en­ riant vers son voisin ; il se nomme Georges RbaW. Ce fut lui qui dirigea, il y a quelques an­ nées, . à l e i r i ^ ^ . o w i l ­ p d t . ­ ï B ^ r e j ^ l'écafede ^ M . ­ T h o m a s , la mejSs&àdoQaevoix $ le T^Meum. qui fujtfflftt cUanteSs à l'occa­ sion de h faneuse disante entlje le èteeteare* Jea» Sek. » Vo«sae connaissez e»ns â^vte­pssmêmelesnoniS'de ces com­ positeurs dont me parlait mon nonvelami, et qui sont, à ce qu'il I g»raîl. eëtèlwêjs en Allemagne. C'est qu'ils n'ont fait ni motets B madrigaux,.mais des cantiques qu'on ne chante pas et qu'on ne chantera jamais, sans doute, dans notre Flandre fidèle ca­ tholique. Luther, suivant ce que me dit mon interlocuteur, demandait toujours cbnseil à Rupff et à Wallher pour ses in­ novations musicales,, et ne terminait rien sans avoir eu leur approbation ; mais comme: ce qu'il .avait préparé était toujours aussi près de la perfection qu'il est donné à l'homme dîen ap­ procher, ceux dont il avait réclamé l'aide n'avaient le plus sou­ vent qu'à donner leur approbation et à copier la musique qu'a­ vait composée le maître, ce que du reste ils déclarent eux­mêmes, car ils sont plus jaloux­dé sa gloire que de la leur. —Pendant que nous devisions ainsi, un personnage que je reconnus pour être celui que mon jeune camarade m'avait désigné sous le nom de Walther, s'approcha de nous, et, prenant la parole : « Rupff et moi nous nous souviendrons toujours des conférences que nous avons eues avec le docteur lorsqu'il nous appela pour nous faire travailler à la liturgie de l'a nouvelle Église. Chacune de ses pa­ roles fut un rayon luminenx dirigé, dans l'obscurité du doute, sar chaque poin.t 0.$^» fallait éclairer­ ï l employa; le huitième ton pour l*Épître,,:jet le sixième ton pour l'Évangile, en disant : r Zès'pà'roîes de Jésus­Christ étant remplies de douceur, nous con­ sacrerons le sixième ion à l'Evangile, et saint Paul étant un ap&tre austère, nous emploierons le huitième ton pour l'Epître* Ilconrposa la musique desÉpïtres, des Évangiles, du Quidridie, me la chanta et me demanda mon, avis­ Il me retint pendant près de trois semaines à Vitteniberg, occupé à écrire la mu­ sique qu'il avait faite ; je ne le quittai que lorsque la première messe allemande eut êtê célébrée dans les paroisses. Je dus emporter à Turgati Une description exacte du résultat de ces me déclaie»,!­...., El moi, .dope, .Grovez^vousq­ufcj.e m'ai pas ausstmes déclara­ lionsâ vous.faîrel...D'ahOili.3evous.ai déclaré que je vous aimais... est­ce donc si révoltant, si infâme?... Jé vous ai déclaré q u e , si vous le vouliez, vous s e ­ riez désormais la seule et unique maîtresse de mon cœur 1... La­dessus vous TOUS récriez, vous entrez dans une sainte.colère !.,. Je vous demande un peu s'il y a de quoi? Et si a' mon tour j'en faisais autant, si je vous disais : Votre froideur, vraie ou feinte, me blesse... votre m.épris sincère ou„joué m'humi­ lie et m'outrage... Je vous signifie donc qu'à l'avenir !a protection que je vous avais accordée, je vous ïaretire... les débuts, sur lesquels vous comptiez, je m'y oppose... les entrées que je vous al données, a vous et â votre frire Giii­ seppe, j'elêss'upprîme... Enrm­mot,je.devîens votre ennemi,,celui.de voire frère, de votre père, de toute votre famille ! — Ah seigneur ! s'écria Gabriella, ne dites pas cela, je vous en ju'jejl... — Et pourquoi ne le dirais­fc pas? reprit Moceuigo, voulant profiter de t'avantage que la terreur de Gabriella semblait lui offrir, pourquoi. n'Userais­je pas demesdroits aussi bien que vc­us des vôtres?... Je vans déclaré* uu con­ traire . que ma résolution est prise, et nue rien ne pourra la changer. Vous fites libre, entièrement libre de choisir le parti qucv.ous jugerez. Je meilleur... Je m'en remets a vous,... prononcez et, pour preuveque j e u e veux ajicu­ nement gêner votre conscience, je vais mol­infime ouvrir ceue porte.... afin qUe vous puissiez sortir s i vous le voulez. L'action accompagna si vivement la parole, que MocenJgO surprit Gi'uscppe écoutant derrière la port?, les yeux ardents, les lèvres Crispées, les mainsser­ rées l'une contre l'autre. A son aspect, Gabriella poussa un cri, et Mocenigo­ recula en arrière, frappé de ce coup de théâtre, auquel il s'attendait si peu. PAUL SMITH. [tasuite au prochain numéro.),. DE PAKIS. travauxj­ptSfr^pïïs'Êtfteî an prince­ife ï a p W t 'du docteur. » ' Bue voi&> jd'iiiœ te;e extraordinaire, aons interrompit en criant de manière à ébranlerlesmurs deXAigïe noir : «Walther I Walther I. ». C'était le docteur qui s'j ni patientait d'avoir adressé, plusieurs lois ta parole à son ancien conseiller en fait de m u ­ sique sans quecelui­ei Petit entendu . t o u t occupé qu'il était de. me conter ce que jeviens de vous transcrire. « Waltheivcontinua le docteur, il ne suffit pas de faire l'éloge d e l à musique, il faut' mettre les préceptes en praliquectchante^au lieu de prononcer de vaines paroles. Le diable ri,l peut­être en voyant de grands; théologiens comme nous vider.de longs.pols de Mère d a n s u n ; cabaret. — Vous n'êtes pour rien dans ceci, vous Melanchlon, qui préférez une bouteille de vieux vin à un tonneau de bière.,; fut­ce de bière d'Embeck, ce en quoi il nr'est impossible de vous, approuver, soit dit en passant. — t e diable rira*noins si nous; chantons, car je vous l'ai déjà dit,, il hait, lui artisan de désordre: étde trouble, la musique, qui est le symbole de l'ordre harnio­, nieux. Chantons donc et servez­vous de vos meilleures Y O Ï X ; en­ tonnez àVéémoî : Mensch, Willst du Uben.. » Tons les disciples se rassemblèrent autour du maître, e t , joignant leur voix à la sienne,, chantèrent la mélodie qu'il leur avait indiquée. Quel beau chant, quelle savante harmonie! jamais j e n'avais entendu d e musique qui m'eût fait autant de plaisir, j'avais les larmes aux yeux; lé docteur s'eu aperçut et me lendit sa main, que j e pris, . j'en fais l'aveu, toute main d'hérétique qu'elle fût. Après ce mor­ ' oean de sa composition, Martin dit quelques mots à voix basse à . ceux qui étaient près de lui, et ils commencèrent un autre chant que.je reconnus, dès lés premières notes, être un madrigal de Roland de Lattre. C'était une politesse pour moi, que.d'exécuter en ma présence l'œuvre d'un compatriote, et de quel compatriote, 3e celui qu'on a surnommé p a r t o u t l e prince des musiciens de son temps! Quand ces messieurs eurent fini, j e les remerciai de mon niîêtrx de leur courtoisie, et j e les félicitai sur leurs belles . voix, car j'en ai rarement entendu d'aussi sonores, même parmi les chantres de notre cathédrale. 1 : Le â b c t e i t M ' ^ à r l ^ ^ ^ I ^ ^ & ^ ^ ^ ^ p t l ^ f 4?liaiji.£pji; yé­ ) nail d'être exécuté. «Puisque le Seïgnear Dieu mous accorde des dons aussi précieux durant celte vie, qui n'est qu'un véritable bourbier, que sera­ce doue dans la vie éternelle., où tout sera disposé de la manière, la plus parfaite et la pïus„accomglie ? La ' faculté d'entendre sans cesse de belle musique exécutée par des voix mélodieuses et par des instruments d'une justesse parfaite, est le plus grand ­ bonheur que Dieu puisse réserver à ceux qui se sont bien conduits eu ce monde. » : Quelqu'unvint présenter à Luther un jeune homme qui avait l'intention de sefaire maître d'école. Le docteur interrogea ce jaune homme sur ses études et en reçut des réponses satisfai­ santes; puis il lui demanda's'il savait la musique, ce à quoi il lui fut fait timidement un âveunégatif. «Alors, mon cher ami, dit LuLlier an jeune homme, ne songez pas à devenir institu­ teur, ou du moins­ne comptez pas sur mon appui pour cela. Mon opinion est que la musique doit occuper une place importante dans l'enseignement qu'on donne aux enfants* et qu'un bon maître d'école doit avoir des notions de cet art. Si mon avis sur ce point était.partagé, il viendrait unjonr oui'Allemagne entière liraitla musique comme la Bible. » Le jeune homme se retira tristement, maïs sans conserver de rancune contre celui qu'ils regardent tous ici coœme.un père. 4^7 d'Une nouvelle collection dè cantiques de différents composi­ teurs, qui va bientôt sortir île ses presses. Je me rendis à l'heure convenue chez George ftbâW. ­Je ne vis pas seulement chez lui l'ouvrage dont il m'avait parlé* ïHai$>aussi l'ë'recùeil entier des compositions 3e Lnther, qu'il a rassemblées, ët dont aucun autre que lui ne possède sans doute une suite com­ plète. J'ai parcouru ce recueil, e t , cour dire la vérité, le talent musical du docteur Martin m'est apparu plus grand encore que par ce que j'avaistiéjà vn et entendu. Parfois ses mélodies offrent 'des réminiscences d'anciens cantiques catholiques qu'il avait chaulés si souvent, soit étant écolier, soit dans sou cloître; mais plus souvept eïtes sont originales. Ses adversaires ont prétendu, a ce que me dît Rhaw, qu'il s'était presque toujours borné à mettre des .paroles allemandes à la place dés paroles latines, et 'qu'il avait change peu de chose à la musique donnée sous son nom. Je puis vonscertifier qu'il n'en est rien. La connaissance de notre art, qnejedôisà vos.excellentes leçons, m'a mis à même d'en pouvoir juger. Je tiens d'un d e ses disciples qu'il ne voulait pas qu'on adoptât les. paroles allemandes à l'ancienne musique du texte latin. Ce texte, la mélodie, le rhythme, lotit, suivant lui, devait avoir un caractère national. Ne trouvez­Vous pas, maître, cfu'il y a bien assez de choses à reprocher à Luther, et qu'il est déjà bien assez chargé de ses péchés contre la sainte Église sans que l'on nie son mérite de compositeur. Il y a quelque chose de plus vrai, c'est que Luther s'est servi pour plusieurs cantiques d'airs populaires allemands; mais ici ­on n'e peut lui prêter l'in­ tention d'avoir voulu tromper ses conteinporaîns : ces airs, tout le monde les connaît, personne n e s'avisera de les lni attribuer. El encore, s'il n'est pas l'auteur des mélodies, il est du moins celui de la belle harmonie ­qui leur est un si grand ornement. Je nè sais quel, jugement la postérité portera sur Martin Luther •au sujet de ses actes contre l'Église catholique, sa mère, qu'il a frappée et qu'il frappe encore chaque jour d'une main parricide; mais ce que je crois pouvoir vous affirmer, c'est qn'il sera con­ sidéré çpmmeijn grand musicien., " Avant de quitter WJftemherg, j'allai rendre une 'dernière vi­ site au docteur. II me fit,.comme la première fois, un accueil cordial. Quand.nous nous quittâmes, il­me fit présent d'un cau­ thrue nouveau qu'il venait de composer, et qui est éerit de sa main, en me priant de le conserver, sinon pour l'amour de l u i , du moins pour l'amour de l'art que nous cultivons tous deux. J e vous envoie çe manuscrit pour que vous jugiez si je me suis trompé quand j'ai dit que Luther est expert en la science .mu­ sicale. Adieu, mon cher maître, croyez­moi votre élève bien recon­ naissant. JÈRÔSIE S E COCEX. Malheureusement le manuscrit de Luther dont parle le jeune musicien Anversais n'était pas joint aux lettres que le hasard a. fait tomber entre mes mains. J'ai fait de vaines recherches pour Ie retrouver ; j'ai Fait sans succès des démarches auprès des per­ sonnes auxquelles échurent des lots dans la vente où le paquet d'autographes me fut adjugé. S i , par impossible, j e parvenais à mettre la maie sur ce curieux document, je m'empresserais d'en faire parvenir une copie à la Gazette musicale. E. FÉTIS. Dix heures venaient de sonne* S la: grosse horloge de la ville. A C A E É M I E IïOVALE D E MUSIQUE. Luther ne quitte jamais plus lôïj jamais plus} tard, l'auberge de l'Aigle noir. Il se leva, et, après £vo№ rhT an adieu cordial à tous O Z A Ï , ceux qui se trouvaient présents, il partit..Le plus grand nombre ballet en 2 actes et­6 tableaux, par M . CORALLI ;,musîque de M . CASIMIR GIDE ; de ses disciples le reconduisit jnsqu'àsa; porte. Je suivis m a c i i ­ décors de M. CICEHI. ,» nateraeit$:,|*endant que je me dirigeais, â mon tour, vers tnôn {Première représentation. ) , !.. .logis,.je­fUsapejoins par Rhavv, rimpritneftfdes ouvrages de L u ­ ,';;ther, et atttèu&lni­même; II m'engagea à aller visiter leiende­ Ce ballet devait s'appeler la Taïtienne, et il s'appelle Ozaï; A f e a i n son officiBé^en me promettant de me faire Voir les épreuves les principaux rôles devaient être jonés par Carlolta Grisi, P e ­ 1 I REVUE ET GAZETTE MUSICALE titpa.> Adèle Dumilâtre, et ils le sont par mademoiselle Pluukett, M. Desplaces et mademoiselle Eniarot. Hélas! sur quoi .donc compter ici-bas?... Argument. Je ne sais trop pourquoi le programme se sert de ce mot quasi-latin, que ne comprennent.pasl.es dames, au lieu de celui d''àvdntrscène, qui leur est. très familier. Autrefois, il est vrai, c'était le.mot d'usage : c'est un argument, mais ce n'est pas une raison. Donc, nous sommes dans une dés iles.de l'Océanie, fameuses par la douceur de leur climat et de leurs mœurs. L'une dés plus jolies insulaires a recueilli un jeune Français, naufragé dans ces parages, hospitaliers. Elle, le cache aux habitants de l'île, qui pourtant ne sont pas anthropophages. Vous croyez 'déjà que le jeune Français adore la jeune insulaire? C'est possible; mais il aime encore bien plus ardemment mademoiselle de Bougainville, sa cousine, qu'il a laissée en Fraoce, et qu'il devait épouser. « Jusqu'ici, dit le libretto, ses regrets ont été aseez vifs pour » l'empêcher de s'unir à Ozaï. » Je trouve que s'unir n'est pas mal. Un vaisseau se montre, une chaloupe aborde; M. de Bougainville lui-même preud possession de l'île au nom.du roi de France et y plante le drapeau français. Cela fait, il repart sans même se donner le temps de dire deux mots aux naturelles du pays, mais il en emporte un échantillon en la personne d'Ozaï, qui s'est endormie fort à propos. Et le jeune Français?... Le malheureux, renfermé dans sa grotte, ne s'aperçoit de l'arrivée de ses compatriotes que quand ils sont déjà partis ! Il se jette à la nage ; il les rattrape. M. de.Bougainville reconnaît en lui son neveu ! Nous voici en France : l'éducation .d'Ozaï a marché vent en poupe; mais Surville, le jeune Français qu'elle idolâtre toujours, ne l'en aime pas davantage. Malgré les petits serments qu'il lui a faits, il songe même à / M M I V à une autre, à sa cousine. Ôzâï découvre: le.mystère, et, comme M. de Bougainville vient de recevoir du roi l'ordre de faire le tour du monde, au moment où il va s'embarquer a Marseille, Ozaï reparaît tout à coup en costume taïtien sur l'air : THEATRE ROYAL |)E L'OPÉRA-COMIQUE. ÛPÏSA-COMllJffS EN 3 ACTES, Libre!» de MM. de PLAKÀRD et LEDVEN ; partition de M. Aorara BOIELDIEU. (Première représentation.) Le public tout spécial des premières représentations, composé en grande partie de juges et de jugeurs , mats surtout de personnes forcement bienveillantes, aime à connaître d'avance le nom des coupables et de leurs complices qui sont sur le point d'être exécutés ; c'est-à-dire quels sont les auteurs dont le sort va se décider. On tire des conjectures de leurs précédents et de leurs antécédents, comme on dit en assez mauvais frauçais à notre chambre législative. Le nom de l'auteur des librelli du I'ré-auxClercs et de Marie circulait dans la salle avant la représentalion , uni à celui d'Adrien Boïeldieu, qui réveille le souvenir de tant de succès et de tant de mélodies élégantes et spirituelles; et si quelques uns disaient que le génie est rarement héréditaire, quelques autres citaient la famille Vernet, dans laquelle le lalcnt s'est transmis de père en fils. Le Bouquet de l'infante est un ouvrage dans le genre qu'a importé M. Scribe à l'Opéra-Coraique, moins le dialogue spirituel du créateur de cette poétique. Comme dans le libretto des Diamants de la couronne, dont î'aclion se passe en Portugal et met en relief une jeune reine fort aventurière, la pièce dè M. de Planard nous montre un prince royal de la maison de Bragauce qui prend sous sa protection don Fabio da Sylva, jeune gentilhomme portugais exilé et dépouillé de ses biens par le roi de Portugal, et qui s'est fait corsaire pour trouver l'occasion de se venger des injustes persécutions royales. Ces projets de vengeance ne l'empêchent point d'aimer une jeune orpheline, Ginelta, qui a pour père adoptif un nommé Pascalez, écrivain public et enlumineur délivres de piété,legîoeoso do la pièce, q u i , de son côté, aime une jeune fille nommée Gnbrjelle. Tous ces personnages sont servis à souhait par un chancelier, un'faniitter de i'ihqiiisilion et un alguazil de cour nommé Gusman, qui ne connaît pas d'obstaRendez-moi ma patrie, cles quand il s'agit d'être agréable à ses maîtres. Don Fabîo Ou laissez-moi mourir I... s'introduit dans les jardins de la résidence royale pour enlever M. de Bougainville consent à reconduire-la pauvre jeune fille. le roi, son fils et même l'infante; mais, repoussé dans celte atOzaï quitte la France ; ce n'était pas la peine d'y venir ! taque nocturne par le prince royal, dans lequel il reconnaît le Ce canevas à deux grands torts : il manque de bon sens et jeune homme qui lui a sauvé la vie quelques jours auparavant d'intérêt. La seule personne aimable n'est pas aimée : le jeune en le secondant de sonépée contre deux assaillants qui voulaient Français est un être à part, qui n'a rien dans la tête ni dans le lui enlever Ginetta, il se laisse arrêter et condamner à mort. cœur. Avec un peu de passion il obtiendrait grâce, maïs il est C'est sous le coup de celle condamnation capitale, à laquelle ne froid comme marbré et sot comme un panier. peut le-soustraireleprïnce royal, que noire héros se meut, assez Les accessoires, valent mieux que le fond, quoiqu'il y ait beau- péuiblement pour le speclateur, pendant tout le troisième acte. coup à retrancher aux divertissements du premier et du second Cette situation, triste et sombre, est infiniment trop prolongée actes. Qui ne sut se borner!... M. Goralli s'est abandonné trop pour le genre de l'Opéra-Comique. Enfin cet état de choses cesse: complaisamment à la peinture des récréations taïtiennes, et il a je roi, qu'on ne voit p a s , pardonne au coupable et lui fail ocdéployé, dès le lever du rideau, un luxe d'érudition que je l'en- troyer sa grâce au moyen d'un bouquet que l'infante, qu'on ne gage à réduire de moitié. Les décors sont, très beaux, très soi- voit pas non pins, jette aux pieds du prince royal, son frère. Celte gnés ; les vaisseaux manœuvrent, virent de bord ; une flotte en- mystérieuse et fantastique loi d'amnistie permet à don Fabio tière met à la voile. La musique est digne de l'auteur de celle d'épouser sa Ginetta, et à l'écrivain public de se marier à sa du Diable-Boiteux et de la Tarentule. Tantôt conçue dans le sys- cousine Gabriel)e. tème du pot-pourri, plus souvent formée d'inspirations origiCe libretto, ni meilleur ni plus mauvais qu'un autre, est l'ait nales, elle abonde en motifsdevalses, galops,polkas et antres, avec celte entente de la scène qui caractérise le talent de M. Plaqui de l'orchestre de l'Opéra passeront immédiatement à celui nard , et montre son expérience de la scène lyrique. Nul auteur du Château-Rouge, de Manille. Ozaï sera la Providence du bal n'a jamais mieux su ce qui convient au compositeur. La thèse de champêtre. ce dernier était donc heureusement préparée par un libretlo Carlotla Grisi.aimant mieux plaider que danser, mademoiselle musical,, mais difficile à soutenir par la mission qu'il s'est don née Plunkett a pris sa place ; elle n'est pas encore à l'âge des procès. de ne pas faire dégénérer le nom qu'il porte. C'est une Taïlienne fort agréable, ce qui fait que le jeune FranM. Boteldieu n'en est plus à son- coupd'essai, et l'on aimerait çais est'vraiment inexcusable : aussi le public lui donne-t-il à lui voir frapper des coups de maître. Il a le faire facile, mais complètement tort. Tant mieux pour mademoiselle Plunkelt, quelque peu arriéré par la simplicité trop claire de sa mélodie et mais tant pis pour le ballet I la naïveté de ses modulations. A Dieu ne plaise que nous nous R. fassions l'avocatdes idées romantiques en musique; mais il reconnaître que le chant est devenu plus passionné et les accora- _ DE PARE». pagnements plus compliqués qu'ils ne l'étaient jadis. Le naturel est une belle qualité; mais il y a le naturel insignifiant, niais, plat., comme, il y a le naturel facile, élégant, noble, élevé. M- Boïeldieu nous semble se tenir au milieu, de ces deux naturels : c'est la pointe d'originalité, cet inattendu si nécessaire pour r é veiller l'auditeur blasé par les styles si divers qu'on essaie à présent, qui fait défaut-à M. Boïeldieu. Sa muse est trop honnête fille, trop décente; elle ne se. permet pas le plus petit écart.; elle nous fait l'effet de considérer les muses de Beethoven, et de Weber comme ces dames trop hardies du temps de la régence, qui ne suivaient que les caprices de leur imagination. C'est parce que l'auteur de Marguerite et du Bouquet de- l'infante est. jeune, et qu'il porte un nom éminemment musical,, qu'il faut l'engager à payer tribut, à ce qu'on appelle l'inspiration. Son ouverture, qui débute hardiment en soi mineur, a n nonçait une sorte de verve et d'entrain; mais le compositeur, craiguant sans doute d'avoir crié d'une: voix trop haute : Je chante le vainqueur des vainqueurs de la terre, descend presque aussitôt aux petites musarderies à la mode, à cette matière quadrillée et gahppée qu'on croit absolument nécessaire dans une partition d'opéra-eûmique. Nous savons bien que cela est joli, que cela caresse, flatte f e goût du gros public ; mais si l'on est obligé de lui payer ce tribut de mélodie, pourquoi ne pas la faire plus neuve ou la relever par une harmonie plus piquante? L'introduction en quatuor pour deux soprani et deux ténors est fort jolie; elle finit par un nocturne délicieux on ne peut mieux écrit pour les voix, et accompagné avec une heureuse sobriété d'orchestre. Cette charmante mélodie à quatre voix est précédée d'un dialogue scénique pour ces mêmes voix qui t é moigne du bon sentiment de la déclamation musicale dans.le compositeur. Après ce morceau vient un autre quatuor beaucoup moins remarquable ; puis ensuite une romance louchante : Vous voyez hienqu'il est mon père, fort bien dite par mademoiselle Lavoye. L'amour, l'amour console, Et vieiiltoutembellir; Même quand il désoie, íki court son Fabio, car elle ne vocaliserait pas d'une façon si joyeuse. Elle ne sait pas, la pauvre fille, non plus que Pasealez et Gabrielle qui viennent.Aire en tluo. : On chantera, on dansera, que, selon l'expression historique de M. de Salvandy, ils chantent et dansent sur un volcan. Don Fabio, condamné à.niort, vient, par une faveur spéciale du r o i , subir sa peine dans la petite. île où il esl né ; il y arrive dans une barque qui rappelle une situation à peu près pareille dans le Bré-aux-Clercs, situation que la voix sombre du violoncelle dramatise au plus haut degré. Enfin Fabio, qui va s'unir à celle qu'il aime, chante une romance sur cette antithèse : Ah ! le plus beau jour de ma vie Sera mou dernier jour! Et le drame musical finit par cette mélodie touchante et noble, fort bien dite par Audran, qui fait des progrès comme aclenr, mais qui abuse, comme chanteur, de la vibration. Ce moyen d'expression fait tomber celni qui l'emploie trop fréquemment dans la sensiblerie musicale, et rappelle cette excellente plaisanterie d'Arnal : J'ai beaucoup couuii un mouton qui chantait ainsi. Mocker s'est montré, comme toujours, chanteur gracieux, adroit, et comédien intelligent. Mademoiselle Lavoye perd chaque jour de son ton précieux et pointu que donne l'inexpérience des choses tendres et douces, de la vie. Son talent d'actrice y gagne, et !e public aussi. Sa sosur, mademoiselle Marie Lavoye, a dit. gentiment son rôle de Gabrielle. C'est donc un succès d'acteurs, d'auteurs et de compositeur, sur lequel cependant aons engageons tout ce personnel à ne se pas irop exaller l'imagination. HENRI BLAKCH-,IBD. MARIE-THÉRÈSE, Grand optra en 4 actes; musique de M. X . LOUIS. Le bruit du succès de cet ouvrage nous est arrivé d'échos en échos. M. Louis a tenté une chose difficile, et il y a mis une per..séyërauce qui, doit tôt o.u tard le conduire à. son but. Sachant parfàït.eœen;t qtlë tonte, la. renommée qu'il s'est acquise, que tonte la popularité dont i l jouit comme virtuose et compositeur instrumental ne suffiraient pas encore à lni ouvrir un des deux théâtres lyriques de Paris, il s'est adressé à Lyon, la seconde ville du royaume ; il y a donné d'abord un opéra-comique en un acte, qui avait pour titre : Un duel à Valence. C'était un coup d'essai dont, malgré la faiblesse du poème, le mérite fut a p précié. M. Louis y, trouva lui-même l'avantage de s'assurer de sa vocation, et dès lors il se mil à composer quelque chose de plus élevé, de plus fort. Il obtint de deux auteurs exercés,MM. Cormon etDutertre, le librelto d'un grand opéra en quatre actes, e t , le 19 février dernier, Marie-Thérèse fut représentée pour la première fois. 0 Af/teiiïensJ combien il en coûte pour vous plaire ! Car YOUS comprenez qu'en Imvaillant pour Lyon, l'habile artiste avait toujours Paris en vue, et ne songeait qu'à s'en rapprocher. Si son opéra-comique n'avait diminué les distances que d'une vingtaine de lieues, son grand opéra lui en a fait faire au moins soixante ou quatre-vingts. Maintenant le voilà tout porté : cent lieues eu deux ans, ce n'est pas aller du train d'une locomotive; mais que voulez-vous? le chemin de fer de Paris à Lyon n'est pas encore établi, elle sera-t-il jamais pour la musique? ; est un rondo chanté par Mocker (Pasealez} ¡ d'une facture, sinon originale, du moins joyeuse et pleine d'entrain. Audran (Don Fabio da Sylva) vient chanter un air plus prétentieux qui commence eu ut mineur, passe aussitôt en tit majeur, puis attaque crûmenlle ton de mi bémol. Cela peut passer pour une modulation hardie, originale ; mais ce n'est pas cette originalité-là que les amateurs de la pureté du style réclament d'un compositeur. Un chœur de corsaires grands seigneurs vient, après un petit duo saus importance musicale, chanter une conspiration sur uu air de gondolier et de tra,la, la qui nous afait penser à la Barcarolle, malencontreux opéra. On aurait préféré que ce chant des conspirateurs rappelât, par le contraste scénique et musical, le cheeur des exilés d a n s B é n i o w s k i . Un petit trio syllabiqtie, exprimant la peur qu'éprouvent Pasealez,-Ginetta et Gabrielle d'être mandés à la cour, crainte peu logique et d'un dramatique faux, précède une cachucha d'un: caractère tout.ibérien, et qui a fait beaucoup d'effet. Ce morceau a été bissé; il a de la couleur et plaira dans les salons comme à la scène. Après ce morceau, aussi commercial que musical, vient un ajr dePascalez sur ses talents calligraphiques, dans les diverses écritures. Cet air est plein de mouvement, de vie et de comique ; et sur les assurances que l'écrivain donne de son adresse à tracer des billets doux , le compositeur fait intervenir sur ce dernier mot une cadence rompue d'un ingénieux et spirituel effet. Le trio con cori, après l'arrestation de Fahio, lorsque ce personnage dit : Lui, qui m a comme un frère prêté son secours, est d'un bon style vocal ; et puis, vient un morceau d'orgue ; et puis un chœur religieux assez ordinaire ; et puis le finale peu saillant dusecond acte. Le troisième commence par un air des plus brillants, chanté par Ginetta, qui ne se doute pas du danger que { Ou a beaucoup parlé de décentralisation (pardonnez-nous ce mot barbare, d'autant plus barbare qu'il est plus long) ; mais c'est Une des choses qui se prêchent toujours et qui ne se font jamais : là où elles existent, il n'y a pas eu besoin de les prêcher. Faites que la France,ait dans son sein sept ou huit villes à peu près égales en importance et en influence, comme l'Italie et l'Allemagne, alors vous aurez autant de théâtres, qui se vaudront l'unTautre, et sur lesquels il sera également glorieux, également productif de se faire joner. Autrement Paris sera toujours Paris, le Léviathan des cités du royaume, la seule capable de dis- REVUE ET GAZETTE MUSICALE •penser aux artistes la réputation et l'argent : honos et ar- gentum. Ce n'est pas à dire toutefois qu'un artiste du rang et du caractère de M, Louis, au lieu d e s e morfondre à la porte de la salle Pa-vart on dè la salle Lepeilelicr, n'ait pas raison de prendre le plus long, à cette lin d'abréger la route; mais, demandez à if. Louis ce qu'il lui en a coûté de résolution, de peines, de soius, et même de dépenses peur accomplir son courageux dessein.1 il a réussr, complètement réussi, voilà l'essentiel'; niais combien d'autres n'auraient été ni assez intrépides, ni assez riches pour faire le3 avances d'un pareil succès! De tout cela, il résulte que jamais les musiciens n'entreront au théâtre de plaiupied, en robe'de chambre et au pantoufles. C'est parfois un mal, je vous l'accorde, pourvu que vous nfaccordiez en revanche que souvent aussi c'est un bieuw Marie-Th-érèse, dont la ville de Lyon a eu les prémices, et que plusieurs, autres villes sont en train d'épouser en secondes; troisièmes,.quatrièmes noces, etc., Marie-Tkérèsa, disons-nous, est un grand- opéra, dans.; taule l'acception du mot : on n'y parle qu'en vers et en récitatif. La critique locale a exprimé le juste rçgret que les:auteurs du lihrelto n'aient pas saisi le moment fameux oi,l'illustre impératrice, portant dans ses bras l'enfant qu'elle venait de mettre au monde, reçut le serment des nobles iîougrois rassemblés autour d'elle : Moriwmur pro rege nostro, Maria Theresâ. .En effet, ce serinent valait bien la peine d'être mis en musique, ne fût-ce que pour servir de pendant au Domine, salvum fac regem, dont retentissent depuis si longtemps les voûtes sonores de nos basiliques. An lien des événements fournis par l'histoire, les auteurs ontimaginé une conspiration qui se trame sourdement contre Marie-Thérèse ; ils lui ont supposé un amour secret et malheureux pour un certain Ladislas, qui aime une certaine Olga, la fille du conspirateur en chef, mais qui n'eiV'est.pas moins dévoué à sa souveraine, et qui, traité par elle comme un perfide à l'instant où. elle découvre 1 ..ïoliq'ue en^ia asïiw&nj 'ue?!S.e.s ennemis.'«vie^sujeR esi simple èt musical : les airs, duos, complets, romances, morceaux d'e'nsemble , s'y placent et s'y euchainent naturellement. La coupe en est presque toujours excellente. Citons pour preuve le commencement du duo entre Ladislas et Olga. Celle-ci croit que l'impératrice est sa rivaie et accuse son amant, qui se défend en ces termes : -Vous .m'a veï dit : Devenez capitaine...Et-je le- suis pour monter jusqu'à vous. Vousm'av.ez dit : Il faut plaire à lareine; Et j e l'ai Tait ay.ee nu soin jalons. Vous m'aveV. dit ! Patience et courage-;.., Pat gràve'la'cêS m'ôls d'espoir si doux. Vousm'avez'diti Ma main est votre gage;.., J'aticnds eneor,... me là dxumerez^vous-ï Ôlga répond à Ladislas Je .vous ai dit : Patience et .courage.;..: Et pour mon cœur ces mots étaient bien doux... 3e vous ai dit : Ma main' est votre' g a g e ' Je vous la garde-avéc un soin jaloux;.; Je vonsaidit : Devenez capitaine;.,. Mais j'ai tenu mes serments mieux que vous, Car vous aimez,!., oui, vous aimez la reine -, El cet amour me détache devons. Sur des vers ainsi disposés, la musiqueest faite d'avance, et il y en a beaucoup d aussi heureux dans lè libretto de MM. Cormon et Dutertre. La partition de M. Louis se grave en ce moment : on pourra bientôt la Soumettre au jugement des yeux, et elle ne le subira pas moins- victorieusement que celui des oreilles. En attendant, récapitulons , d'apr-és' ceux qui l'ont entendue au théâtre, les morceaux dont l'effet a été le plus saillant: au premier acte, les couplets chaulés par Olga, Une bacheletle, le duo de MarieThérèse et de Ladislas : Du sort ïay. chance est incertaine; au ser cond , la cavatine de Lacfislas, Oouce espérance, le duo dont riffus avons transcrit le commencement, la barcaroile dè FredericÊ., Gondolier, (a nwetyê, et le chœur des conjurés, Amii, mur'cfa.ns dans Tomor.ë; atf troisième, les couplets de Fréderict, répétés eu chœur, Au joyeux bruit du verre, les airs de danse, car il y a de la danse, la tyrolienne chantée par Olga, Emma, la palatine; m quatrième, une romance d'Olga, un duo dè l'impëratrice et de Bblin'slcy. Certainement il est peu de partitions, hormis celles des grands maîtres, dans lesquelles lés morceaux vraiment dignes de remarque atteignent un chiffre si élevé. Ajoutons que celle de M. Louis Se dislingue par un cachet de mélodie facile et gracieuse, mais que,:dans les belles etsavantes évolutions de son orchestre, on reconnaît le compositeur qui a consacré dèlonguës études au mécanisme et à la portée des instruments. 0. Z. de » . JACQUES O F F E N B A C H . Voici un concert d'un genre neuf et dont le succès a pleinement justifié l'originalité. La première, partie, il est vrai, n'offrait rien d'inattendu. C'était, comme toujours et partout, une dizaine de solos exécutés avec talent; c'élaient tour à tour M. Goria disant sa vive et leste sallarelle, M. Dorus déployant une extrême suavité de son dans safantaisiesurylnftaBoïena, madame Iveins-d'Hennin consacrant son accentuation expressive à quelques mélodies entre lesquelles on a distingué 7e Soupçon paternel de M. Offenbach; c'était enfin M. Offenbach lui-môme recueillant, à titre de virtuose et de compositeur, les témoignages d'intérêt que provoquent et son violoncelle si habilement manié et sa tarentelle pleine de verve et de finesse. Dans la seconde partie, le bénéficiaire passait de la musique de chambre à la musique dramatique, n'o'n'pas simplement chantée devant tin piano ainsi que dans tous les concerts, mais exécutée en costume, avec jeu de scène, décors et grand orchestre. Il s'agissait en un mot d'un véritable opéra-comique eu un acte joué dans la salle de l'École lyrique par MM; Grignon fils et Barbet, un amateur M. M*** et mademoiselle Bouille. Sur un théâtre qui ne fonctionne pas régulièrement, il faut presque tout créer, tout organiser; tout diriger. En vérité M. Offenbach vient de donner uirbèl exemple de courage sérieux et réfléchi à MM. les jeunes compositeurs ses conirères qui poussent inutilement des cris de désespoir-aux portes des théâtres lyriques et ne savent pas s'ingénier pour se faire passage. M. Offenbach attendait, lui aussi, depuis longtemps. N'aboutissant à rien de positif, il a voulu mettre l'opinion de son côté, il a fait dè Vigoureux efforts, il a réussi..De tous les spectateurs qui ont assisté, le 24 avril,, à la représentation de l'Alcôve, pas un ne se refuserait maintenant à garantir le mérite de M. Offenbach et à le déclarer capable d'écrire d'une plume leste et facile de fort jolis Opéras-comiques ; aussi ne doutons-nous pas que celte heureuse tentative ne détermine en sa faveur M. Basset, homme de tact et de goût, qui sait apprécier le talent, et ne demande pas mieux que de lè-mettre en lumière, L'Alcôve est un vaudeville amusant,donné il y a u n e quinzaine d'années avec grand- succès- au théâtre du Palais-Royal. Alcide Tousez y était admirable; le rire ne tarit pas pendant plus dè Cent représentations. Quel dommage qu'en prêtant leur pièce à M. Offenbach, MM. de Forges et Roche n'aient pu l'ai assurer le concours de l'excellent comédien pour le rôle difficile de Sauvageot ! Néanmoins l'amateur qui s'est chargé de ce personnage a fait preuve de mérite. S'il y a trop de recherche et d'apprêt dans sa naïveté, il ne manque, en revanche,, nîde gaieté ni d'entrain. Il a chanté avec rondeur et d'une voix agréable.. II était, du reste, bien secondé par MM, Grignon fils et Barbot, l'un représentant D E BARIS. le sergent recruteur, l'autre le comte d'Ambert, suspect et p r o ­ l e féliciter sur les beautés de son cetme. Sa Majesté a daigné lui annoncer scrit. JM'em,ftiselleB:&U:iUé, artiste de,l'Opé.ra­Comique, a été de qu'elle avait signé le matin même l'ordonnance qui lé nommait chevalier de tout peint une très jolie Mariette .jouant et chantant avec grâce la Légion­d'llonneur : « C'est comme si j'attachais moi­même.la croix à votre " boutonnière, « a ajouté graGieusemenl le roi. M. Félicien DavïfLa également et bon air. Quelques mots m a i n t e n a n t s ^ l'œuvre elle­même. recules félicitations des princesses et de la famille royale. B'ouverture a reçu un favorable accueil; l'a coupe, en est V Les débuts de­madame Bossi­Gaceia sur le théâtre de Barcelone ont franche, le style coloré. On y a particulièrement remarqué un été très brillants. La célèbre cantatrice chantait le rôle principal d'Anna solo de. cor. anglais placé au début du .morceau, et formant l'an­ Bolen a. dante ; puîs une marche nettement accentuée et rhythmée, qui *„* Les Mousquetaires de la reine poursuivent îenr course triomphale S va grandissant de Volume jusqu'au fortissimo le plus brillant. travers l'Europe : ce chef­dTceuVre'd'e M. Hniév^à été donné avec le plus bril­ lant succès.à'Lemberg,­ ville principale de la GallicFfc tfàir du servent Raymond est d'une mélodie bien appropriée ait V Mademoiselle Annette Lebrön vieni de donner' sov le théâtre d'Amiens caractère du personnage ; il a une physionomie rudement solda­ tesque qui a fait plaisir. Le duo de Mariette e t du. sergent .con­ de brillantes représentations : elle y a chanté d'ans Charles 71, le Barbier et la Favorite. stitue un morceau très agréables c'est un trois­temps. vif et r a ­ *«* Tout récemmentla Société philharmonique d'Amiens avait appelé ma­ pide où l'orchestre joue un rôle, plein d'intérêt. Les couplets d'e dame Henelle, l'a cantatrice de presque tous nos concerts, et Batta, le violon­ Sauvageot ont obtenu les honneurs d u bis: il est vrai de dire celliste chanteur par excellence, qni ont cru n'avoir pas quitté la capitale drs qu'ils s'ont fort gais,; les rentrées y sont amenées avec adresse. arts, tant on •leur a prodigué d'intelligents el de chauds applaudissements. L'aiV de Mariette, dans lequel il y a des détails.dignes.d'atten'­' %* Wilmers, le jeune etceièbré pianiste, vient de quitter Parisi lion,, surtout le motif de l'allégro, pèche par la prolixité. Le %* Le sixième concert de la Société ph il harmonique, q u i a eu lieu di­ morceau isolé'ne serait pas trop long peut­être; niais à la place manche dernier pour­lâ clôture annuelle, a été très brillant; le public a pro­ qu'il occupe, enrayant la marche de la pièce peu avancée encore, digué des applaudissements a u jeune­Boveric, élève de M. Uaumann, qui a il. gêne sensiblement le développement de l'action. Nous avons, exécuté­.d'une manière ravissante,la. fantaisie sur le Carnaval de Venise; les trouvé beaucoup d'âme et de douceur mélodique dans la romance •soios, exécutés, par MM. Blancott,Jancourt, Coche, deVroye­ et Boni.ecourt, .ont été bien accueillis, ainsi que dans la partie vocale MM. Evrard, Lefjraud , du comte d'Ambert. Le duo qui suit est aussi une chose distin­ iBefort, mesdemoiselles Petil­Brièrc et Félix, L'onvertUFO de. Charles TI, exé­ guée, bien coupée, bien écrite; le forte de la péroraison a de cutée par cenl a r lis les, sous la direction de M­ Lotseau, a produit uujollcl diffi­ l'effet. Mais le morceau le plus important, à notre avis­,c'est le cile à décrire et a été couverte d'applaudissements unam'mes, quatuor où se rencontre une période de cantabile large et bien * * Dimanche, 16 mai,.à deux heures, f! sera donné­, dans la salle du Con­ posée, dite d'abord par le sergent, puis reproduite en tuttiawc servatoire, un grand concert dont le produit est destiné i la souscription oit­ nue très heureuse disposition vocale : ce quatuor a été remarqué. , verte pour l'érection d e l à stalue qu'Abbevilte consacre à Lesucur. Entre autres On a goûté encore l'allure piquante et vive àe,s­couplets qui ter­ compositions dcl'illustreniaitre, on exécutera plusieurs morceaux d? Alexandre d Babylone, opéra inédit, chantés par MM. Poncbard cl Levasseur. On se minent l'ouvrage ; ils feraient fortune sur un théâtre lyrique, et procure des billets au Conservatoire, et chez M. Brandus, rue de Biche­ témoignent chez l'auteur d'une vocation incontestable pour le lieu, 97. style comique. V L'exécution de la messe de M. Albert SowJnslti, qui devait avoir Jieu à 1 ! : : t Eh résumé, l'Alcôve est une jolie partition : les neuf morceaux qu'elle renferme sont remplis de mélodies coulantes , sans pré­ tention , qu'où relient volontiers., et toutes caractéristiques.. L'instrumentation aisée, suffisante, dégagée do détails­bruyants i sans nécessité.,.aecompagnëla voix?avec­élégance e t n ê t e n d p a s à la contrarier on à la couvrir. Vraiment, si le poëme n'apparte­ nait pas à un théâtre en vogue, où il sera repris avec succès dès qu'on le voudra, on souhaiterait de voir paraître celle petite pièce à l'Opéra­Comique, MAURICE BOUSGES. Saint­Enstacbe le lundi 3 mai, est ajournée pour cause d'indisposition. V" Le grand festival du Bas­Wiin aura lien 1> Cologne pendant les fêtes de la Pentecôte. Le premier jour on exécutera le Messie.de lîaendi'l, et une sym­r ^b^m'Ê­çûujpos^.nw­M­p^ ifl; symphonie ­ 'iï° ?dc"'fieel№^ Oaîlc­iv et Spontmi dirigeront en personne.l'exécution delenr.s œuvres. : , %* Les fêtes de la Grande. Association musicale de.TOuest auront lieu celte année à Niort, dans le courant dn mois de juin prochain. Les morceaux d'en­ semble, défi ni tive ment adoptés parle comité, s o n t , pour la première journée : i . Les Captifs d'Israël, oratorio en deux parties, paroles de feu SI. Dclatault père, musique de M. E. Celavault fils, de Niort; 2. fragments du Judas Ma­ Ghabèe, de Haendel, n. 7, 8 ; le Croisé captif, madrigal â cinq voix, sans a c ­ compagnement, d'Orlando Gibbons; a. Benediclus de la messe, en ut, de Beethoven; 5. fragment du 2 0 psaume de Marcello ; 6. Gloria de la messe en fa, de Cherublui. — Pour la deuxième journée : i . Symphonie pastorale de Beethoven; 2. ouverture à'Olello, de Rossini ; 3. ouverture de Robin.des Bois, de Weber; h. finale du l " acie de Gviïlmnm TeU, dc.ilossmi; 6. finale du 2= acte de la Lucia, de Donizctti­.Le comité trälleren ce moment avec plu­ sieurs­ artistes­ distinguos­ pour 1­esécullon d e s soif de chant­ et­• d'instru­ ments: e V Aujourd'hui dimanche, par extraordinaire, a l'Opéra, Robert­le­ BiuMc,­chanté par MM. Bordas, Alir.avdet mademoiselle Datucron, c c s l V ' mercredi prociiainçue doit être donnée ia première représen­ tation de ia Bonqmliére,,apén en,un acte,.musique d'Adolphe Adann *„* Duprez est d a retour) :à'ì£auis­depuis plusieurs, jours­:.mardi; dernier„il: assistait à la première représentation du Bouquet de l'infante. \ * Madame Stoltz est partie pour Meta, ou elle a déjà donné deux re­ présentations, composées de la Favorite et de tir Rata de.Chypre. Ce succès a été le même qu'à Paris, %^ Une représentation extraordinaire est annoncée pour ie a mai prochain an théâtre de T Opéra­Comique, au hénéCce d'une artiste. Les deux premiers actes de la Lame pianelle,.avec Roger, 1­Ier manti­Leon et mademoiselle Gtómm; nnepiûce^duiPai&isifloya], àyee Uevassor ; une pièce du Vaudeville,, aww Amai; on intermède dfefiËwit,. où l'on en tondra Barrollltct, Retimi et­ mademoiselle Nati, composent un'pro^mrae<tìes pute atttayonts. %i* Cbollel et mademoiselle Prévost quittent l'Opéra­Comique. V O n annonce que madame Polièr est engagée au futur théâtre de l'Opéra, national. M, Ad, Adam vieni d'être promu au* grade d'officier de la Légion­ d'Hónneur. %*• Le­Glvriitophe Colomb de M. Félicien David a été exécuté mercredi soir au théàtre­dc l cour, en présence du roi, de la famille royale, de la veine • Christine, dtt.iorjis. diplomatique et d'un grand nombre d'invités. L'auteur lut­meiue conduisait l'ordì es Ira* Apres le concert, le roi l'a fait appeler pour VMaçSofiiété des auteurs ce corn poMtcnrsv'dra nia tiques a tenu dimanche dwnietvsa­séanac annuelle;..S tirto..propûsU5oni>deiMi;,F.dj) Villeneuve, archi­ viste,!! a été décidé qu? ûiie bibliothèque théâtrale serait fondée au stfge de la Société, au moyen du dépôt fait par chaque auteur d'un exemplaire de se» œuvres. L'assemblée a procédéVensuite a l'électiou de cinq nouicaux membres d.e.ia commission, en remplacement des cinq membres sortants pai­ es piration de pouvoirs. Ont élé élus : MM; Scribe, Empîs, Jlalévy, Frédéric Souiié, Brisebarre; lesquels, avec MM. Lebrun, de l'Académie française, pslr de France; Victor Hugo, de l'Académie française, pair de France; de Planard, Sponüni ,«'de l'Académie des beaux­arts ; Dupai*, de­ l'Académie .française.; Ferdinand; Langlé, 'S., de Villeneuve, Auicei Bourgeois, Cauillle Dbucet­, et A. Massoai,.­ composeront la commission dramatique pour l'année théâ­ trale i3Û7­i8â8. V L'assemblde^énérale de l'Association des artistes dramatiques a eu lieu mPtore di dernier a l'Hotel­dc­Villc, sons la présidence de M. le baron Taylor. Comme les précédentes années, M. Samson, a lu ie rapport des travaux accom­ plis et d e s résultais obtenus par le comité. Les membres sortants, désignas par le sort, étaient MM. Voinys, Samsouet Fonteuay, que l'nsscmblrc a réélus. MM. Montdjdier et Gânapie ont été nommés en remplacement de JHM. Ch. Potier et Saint­Ernest, démissionnaires. a %* Une v e n t e qnî ne peut manquer d'intéresser vivement les bibliophiles, ^ doit avoir lieu le H , le 1 2 , et Je 13 m a i , à sept heures d e relevée, rite û:>s" REVUE ET GAZETTE MUSICALE DE PARIS. 152 Bons-Enfants, 30. Le cabinet de feu M, Mathieu, ancien maître de chapelle a Versailles, se compose d'un choix remarquable d'œuvres de liliéralurc musicale et de musique pratique. La première vacation sera consacrée aux livres d'histoire, aux traités anciens, aux dictionnaires spéciaux, aux ouvrages de critique, qui sont nombreux et curieux. Dans la seconde et la Irotsii-me, on mettra aux enchères une grande quantité de partitions dramatiques, religieuses et sy m phoniques ; enfin plusieurs manuscrits autographes importants. Le catalogue de la collection générale est imprimé chez Delion, libraire, quai des Auguslins, tû. distingué. Masso], dont Bruxelles peut a bon droit s'enorgueillir, a été m a gnifique dans le rôle de Charles VI comme voix et comme action dramatique. Zelger s'acquitte aussi consciencieusement du rôle de Raymond que s'il occupait sans cesse le premier plan. — Le Conservatoire royal de musique de Bruxelles a depuis quelques jours quitté le local aussi incommode que restreint qu'il occupait rue de Bodcnbroeck, pour entrer dans l'ancien hotel de Croy, an Petit-Sablon. Ce vaste hotel, qui avec ses dépendances couvre une superficie de 10,000 mètres de terrain , réunit toutes les conditions que le Conservatoire pouvait désirer. H est loué pour dix-huit ans. Le nombre des élèves du Gonservatoirc belge dépasse cinq cents et comprend près d'un tiers de jeunes gens étrangers à Bruxelles ; cé nombre serait double si, dans l'intérêt du progrès des éludes, ou n'avait restreint les admissions dans chaque classe. V Gand, 26 avril. —Les matinées musicales données cet hiver pour les élèves de notre Conservatoire ont été plus suivies que d'habitude, grâce aux soins intelligents de M. Meitgal et aux progrès qui se font «manquer principalement dans Ja classe de violon, de flûte, de piano, et surtout dans les classes de chant dirigées par M.^Baumès-Arnaud. Parmi les jeunes chanteurs les plus applaudis dans ces exercice. !, nous devons signaler mademoiselle Keyrinck, MM. Decock, Caussens et Willems. Ce dernier surtout chante avec une méthode parfaite ; sa vocalisation est brillante, expressive et d'une justesse irréprochable. Dans ie courant de l'hiver, il a joué le rôle d'Arthur de Lucie sur notre Grand Théâtre, et rien n'a manqué a son succès. Dans un. concert qu'il vient de donner et où il a déployé avec plus de verve et de chaleur ses brillantes qualités de chanteur, le public a vivement applaudi le jeu gracieux, hardi et suave de M^i. Lagaye et Delabarrc, la jolie voix de madame Aiga, et surtout la manière vigoureuse et entraînante dont M. Heyndricks m exécuté sur un excellent piano de Plcycl le célèbre concerto de Weber. Les. honneurs du concert ont été pour M. Baumes-Arnaud, qui a chanté unc'scftne: Désespoir et bonheur et une romauce de sa composition avec ce charme, cette énergie et cette purelé q u i , tour à tour, ont fait tressaillir son auditoire de plaisir on d'effroi. %* Berlin.—M. deKustner a décidément résigné ses fonctions d'intendant général des théâtres ; son successeur est M. le comte Luchesini. L'opéra da M. Wagner, Rienzi, sera mis a l'étude incessamment. —Voici encore denx enfants prodiges, ce sont les deux sœurs Néruda. Amélie, qui a onze ans et qui est l'aînée, joue du piano ; Wilhelmine est violoniste. Les deux sœurs ont donné leur second concert dans la salle de l'hote! de Russie. Un rondo cappricioso de Mendelssohn a été exécuté par Amélie avec une prestesse et une élégance qui feraient honneur aux plus habiles. Willïtïlmiue, qui a sept ans, s'est fait entendre dans un air varié de.Bérlot et dans une fantaisie de Jansa. l,a petite virtuose a été fréquemment interrompue parles a o clamationsde l'auditoire. V Madame Louise Fusil vient de publier une notice intéressante et d'une exactitude scrupuleuse, sur la vie et la carrière dramatique de mademoiselle Ma rs ; on ne peut en moins de mots Écrire une biographie plus fidèle et présentée sous un jour plus piquant. V M. Honoré Curet, directeur du théâtre d'Alger, homme universellement estimé, vient d'être enlevé à ses nombreux amis, après quinze jours de maladie. La mémoire de cet homme de bien sera justement honorée, et les regrêts qu'il laisse sont unanimes. V Un artiste distingué, le maître de Talon, Jean-Georges Wnnderlich, vient de mourir à l'âge de quatre-vingt-douze ans. 11 avait été longtemps attaché à l'orchestre de t'Opéra et professeur au, Conservato/re. dirontijue 1 départementale* *,* Bordeaux. — Le nouveau système socia! présenté par M. Chollet pour l'exploitation du théâtre est, dit-on, tellement clair et précis, que l'autorité s'est empressée de l'adopter, et qu'il sera bientôt mis en pratique sur le théâtre de Lille. Montpellier. ~ Mademoiselle Méquillet a obtenu ici le même succès qu'a ftîmes dans le rôle d'Odette de Charles VI, e l l'ouvrage a repris toute la vogue dont il avait joui pendant denx années consécutives. "V Nancy. — Le grand événement de la semaine était la reprise de Charles VI. Ce n'est pas sans peine que nous l'avons obtenue, et nous avons failli jsous trouver sans opéra entre deux ténors. M. Huner, qu'on attendait, n'étant pas arrivé, M. Chenet a pris sa place. La belle œuvre d'tlalévy, si riche en grandes et suaves mélodies, nous a donc été rendue au bruit unanime des bt# vos. Chronique étrangère. %* .Londres, 24 avril. — An Théâtre de la Reine, VEtisir d'awore a été repris avec Lablache, Gardoni et mademoiselle Castellan. — A Covent-Garden, on à donné la èohnambula, chantée par Mario, Tamburini, mesdames Vetsiaui et Corbari. Mademoiselle Duniilalre a débuté dans un ballet soi-disant nouveau, la Reine des fées, qui gagnerait beaucoup a Être diminue de moitié". %* Amsterdam. — M. Jacques Franco-Mendès s'est fait entendre au quatorzième concert de la Société Félix Meritis. On a d'abord eitéeuté son ouverture, composition remarquable, intitulée : Souvenir du Rhin. Il a joué ensuite son grand concerto, sa louchante éidgie, Y Ave Maria de Schubert, et sa Fantaisie sur ia Dona del Lago. Le succès a été complet, les applaudissements unanimes. V Bruxelles, 27 avril.—Le répertoire du Grand-Opéra nous a livré une nouveauté, (a Xacarilla , dont le public s'est délivré avec empressement et une touchante unanimilé d'opinion dès la première représentation: SI nous en sommes fâchés, c'est pour.Mademoiselle Guicuard, qnr s'était mise en frais de mémoire, de costumes et de voix dans un raie créé par madame Stoltz. Madame Laborde a aussi vainement ses pins jolies roulades, ses plus gracieuses fioritures^ 'Zclger et Barrielle aidant ; mais rien n'a pu s a u w la: Xacarilla, qui, si elle fait flores a Grenade, n'a pas eu l'heur de plaire à Bruxelles. — Mous venons d'assister au premier début de mademoiselle Valton, arrivant d'Amsterdam, et engagée pour l'emploi de forte chanteuse. Cette artiste s'est fait entendre dans Valentine des Huguenots , et a montré des qualités réelles. Elle a rempli avant-hier, en attendant son deuxième début (dons .la Ji«ise),le rôle d'Odettede Charles VI, et elle a fait preuve d'un talent très d^jSoV Publications de B R A N D U S et C I e V Breslait. — On a représenté dernièrement dans cette ville Guido cl Ginevra, d'Halévy. Trois jours avant la représentation toutes les places étaient retenues ; le succès a encore dépassé rállente du public. * * Florence. — Ou a donné récemment Xotfisa de UTotiforli, opéra n o u veau de M. Michel Bnrgsohn, de Hambourg. a Le Directeur , Successeurs de lOaurtce Schlesinger, VINGT-QUATRE ^ gérant, D . D'HANNEÜCOOTT. »»» rue Richelieu. MORCEAUX CHOISIS BAMj LES QUATUORS ET QUINTETTES HAYDN, MOZART BEETHOVEN DE ET AUMIANGÉS POUR PAR PIANO LR CÉLfcBllE EN QUATRE SUITES. 1 " suite : H a y d n . — 2° suite : M o z n r t . — Prix de chaque suite : 15 fr. 3 ' et h" suites : B e e t h o v e n . Parts.—Imprimerie de L. Martinet, 30, rue jucat».