Revue de Presse

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culturematch/sortir
Des airs
de nostalgie
Photo : VC. Moreau/Bestimage
Les nouvelles comédies
musicales présentées ce printemps
sont des adaptations de films
qui ont marqué leur époque.
Pa r S ac h a R e i n s
Saturday Night Fever
La mélodie étant l’épine dorsale de la comédie musicale, on savait déjà que « Saturday Night
Fever » reposerait sur une bonne structure grâce aux Bee Gees qui en ont composé la légendaire bande
originale. Et ce qui s’est greffé dessus est également de bonne facture. Les tâches sont séparées : les
danseurs-comédiens ne chantent pas, trois voix se substituent aux Bee Gees, sans essayer de les imiter,
en apportant une coloration R&B qui sied très bien au répertoire. La mise en scène est efficace. Une
utilisation intelligente de l’espace et des décors réels ou projetés sur écran Led nous transportent aisément d’un pont de Brooklyn au club où se déclenchent toutes les passions. Les danseurs font le job mais
cette « Fièvre du samedi soir » ne serait qu’une bonne adaptation sans la présence de Fauve Hautot qui
apporte au spectacle ce plus incomparable qu’est le charisme associé au talent. Dès qu’elle entre en
scène, elle captive tous les regards. Elle sait (évidemment) danser mais aussi parler juste sur des dialogues médiocres, ce qui n’est pas facile. Le musical ne trahit pas le film qui l’a enfanté et lui offre même
en cadeau le personnage féminin d’envergure qui lui manquait.
Photo : P. Ito
Actuellement en tournée dans toute la France.
Priscilla, folle du désert
Personne n’a oublié le film magnifique de Stephan Elliott qui raconte l’épopée de deux drag queens et
d’une transsexuelle traversant le désert australien à bord d’un bus baptisé Priscilla. A chaque étape, elles
donnent des spectacles devant des autochtones médusés. L’adaptation scénique parisienne pourrait fonctionner : il y a du monde sur les planches, les tenues sont extravagantes et la musique réunit les grands tubes
disco des années 1980... Mais la dimension douloureuse et poétique de cette odyssée à travers un pays peu
tolérant n’apparaît jamais. Il n’y a aucun souffle, peu d’émotion, et on a vite l’impression de s’être fait piéger
dans la triste soirée d’un cabaret gay un peu cheap. Dommage.
Jusqu’au 9 juillet au Casino de Paris, 16, rue de Clichy, Paris IXe, puis en tournée.
PA R I S M ATC H DU 10 au 17 mai 2017
à
Photo : VC. Moreau/Bestimage
culturematch/sortir
Les choristes
L’adaptation des « Choristes », grand succès du cinéma français sorti en 2004, est signée du réalisateur du film,
Christophe Barratier, de son dialoguiste, Philippe Lopes-Curval, et de son compositeur, Bruno Coulais. Comme on
ne change pas un scénario gagnant, ses créateurs se sont appliqués à suivre fidèlement l’histoire du film pour en restituer l’atmosphère, mais sans développer pleinement les personnages. Du coup, les raccourcis sont parfois abrupts.
L’excellente distribution est emmenée par Jean-Louis Barcelona qui interprète avec une bonhomie touchante –­ plus
Bernard Blier que Gérard Jugnot – le professeur de musique. Barcelona n’est pas un comédien très connu pourtant
son visage rappelle irrésistiblement quelqu’un. Où a-t-on déjà pu le voir ? Ne cherchez pas, c’est lui qui faisait le
sosie de Polnareff dans une publicité pour un organisme de crédit bien connu. On sait donc qu’il excelle aussi dans
le burlesque.
Jusqu’au 18 juin aux Folies Bergère, 32, rue Richer, Paris IXe.
Evidemment, à côté des trois autres grosses productions,
« Mademoiselle » ne devrait pas faire le poids. Pourtant, ce spectacle monté autour d’un personnage unique – une actrice-danseuse-­
chanteuse qui rêve de devenir meneuse de revue – dégage un charme
qui lui permet d’exister pleinement dans ce petit théâtre du Marais. Le
thème de la jeune femme en quête de reconnaissance artistique est
un classique de la comédie musicale : « Mademoiselle » est illustré, en
toute logique, de chansons tirées des célèbres « Cabaret », « A Chorus
Line », « Chicago », « New York, New York » ou encore de « Certains
l’aiment chaud ». Isabelle Layer, physique de lutin androgyne sexy,
est Mademoiselle. Elle convoque pêlemêle Marilyn, Liza Minnelli, Mistinguett
et même Aretha Franklin. Est-elle à la hauteur des fantômes référentiels réunis dans
son personnage ? Pleinement. Cette jeune
Bruxelloise chante, danse et joue la comédie avec une fougue généreuse et sensible.
Il y a ici et là quelques maladresses, mais
comme le dit une pub pour un site de rencontres, on l’aime aussi pour ses imperfecSacha Reins
tions. Tous les jeudis à 20 heures jusqu’au 25 mai au
théâtre du Marais, 37, rue Volta, Paris IIIe.
PA R I S M ATC H DU 10 au 17 mai 2017
Photo : S. Pontoizeau/Alasy Photography
Mademoiselle
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