Mademoiselle Laetitia S., âgée de 21 ans, s’est présentée spontanément en consultation
de psychiatrie pour des crises d’angoisse aigues.
INTRODUCTION
Mademoiselle S. se plaint d’angoisses invalidantes survenant par crises, qui associent
une sensation de peur intense et un sentiment d’insécurité à des symptômes physiques
variables (vertiges, sueurs, palpitations et tremblements sont présents le plus souvent).
Ces crises semblent imprévisibles, sans facteur déclenchant apparent.
Ces attaques de panique se répètent actuellement deux à trois fois par semaine, et sont
associées a une anxiété anticipatoire inter critique.
Mademoiselle S. a développé une peur des espaces clos et des lieux publics dont elle ne
pourrait s’échapper rapidement ou sans qu’on le remarque.
Mademoiselle S. ne présente pas d’antécédent somatique particulier, et ne consomme
pas de toxique.
Elle vit actuellement en couple, et recherche un emploi, ce qui est rendu difficile par
l’intensité de son trouble.
ANAMNESE
La première attaque de panique est survenue pendant un cours de terminale, lorsque
Mademoiselle S. avait 17 ans. Elle a brutalement ressenti un vertige avec des nausées, et
a cru qu’elle allait perdre le contrôle d’elle-même et s’évanouir. Elle demande alors au
professeur si elle peut sortir de la classe, mais il le lui interdit. Elle pense alors qu’elle ne
peut pas « s’échapper », et une angoisse intense survient, associée à des palpitations,
des sueurs et des tremblements. Lorsque le cours se termine, elle peut enfin sortir de la
classe et se rendre à l’infirmerie.
D’autres attaques de panique (avec les mêmes symptômes) surviennent ensuite, sans
facteur déclenchant apparent. Elle vit chez ses parents, à Saint-Quentin, dans l’Aisne.
Dans sa famille, plusieurs personnes présentent aussi des troubles anxieux. Son père
souffre d’agoraphobie, mais n’a jamais souhaité consulter à ce sujet. Son frère présente
lui aussi des attaques de panique. C’est sur les conseils de sa mère, dépressive depuis de
nombreuses années, que Mademoiselle S. consulte un psychiatre libéral. Ce suivi dure
six mois et est arrêté lorsque Mademoiselle S. entre en première année de psychologie à
Amiens.
Malgré la mise en place d’un nouveau suivi psychiatrique à Amiens, et d’un traitement
médicamenteux par antidépresseur sérotoninergique, son trouble s’aggrave, avec
l’apparition d’une anxiété anticipatoire et d’une agoraphobie l’empêchant de prendre le
train, par peur « de ne pouvoir s’échapper » si elle faisait une « crise ». Elle décide donc
de faire les trajets en voiture, mais rapidement des attaques de paniques surviennent en
cours (travaux diriges par petits groupes). Mademoiselle S. décide alors d’interrompre
ses études, ainsi que le suivi psychiatrique.