Vulnérabilité du territoire alsacien aux risques naturels dans le contexte du
changement climatique
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Le GIEC publie dans sont 4ème rapport (2007) les résultats de la simulation régionale des
tendances climatiques projetées à la fin du siècle. Ainsi, il faut s’attendre à une augmentation
des précipitations dans les hautes latitude de l’hémisphère nord et notamment au-dessus de
l’Europe du Nord, tandis qu’une baisse de la pluviométrie et l’accentuation de l’aridité est
prévu pour les régions subtropicales, l’Europe méridionale comprise. La France se trouve
dans la partie intermédiaire, entre ces deux régions définies par le GIEC. La complexité des
exercices de modélisation à une telle échéance (fin du siècle), à laquelle il faut ajouter de
nombreuses incertitudes qui accompagnent les prévisions de ce genre, rendent
l’interprétation de ces résultats très délicate. De plus, les données d’observation d’une
qualité satisfaisante concernant la circulation atmosphérique sont disponibles depuis environ
1980 (GIEC, 2007) et ceci rend l’analyse peu viable en raison de séries de données trop
courtes (en climatologie, la qualité d’analyse des données ne peut être fondée que sur la
base des longues séries). Cet obstacle limite également l’analyse des extrêmes qui doit être
pris en compte dans les études des phénomènes extrêmes : « plus l’événement est rare,
plus il est difficile d’identifier les changements à long terme en raison de la rareté des cas »
(GIEC, 2007).
Ainsi, le 4ème rapport du GIEC stipule : « il n’y a pas d’éléments suffisants permettant de
déterminer s’il existe une tendance d’occurrence d’événements tels que les tornades, la
grêle, la foudre et les tempêtes de poussières » qui sont notamment observés à petite
échelle locale.
Cependant, la régionalisation du modèle climatique ARPEGE (CNRM5, Météo France) a
permis de produire les projections de différents indices climatiques susceptibles d’être
applicables dans les analyses régionales du futur climat. Ainsi, il faut s’attendre à des
légères variations en termes de précipitations moyennes annuelles sur la région Alsace :
globalement et pour les trois scénarios du GIEC étudiés (A1B, A2 et B1) on projette une
légère hausse au cours de la première moitié du XXIe et une légère baisse à partir de
l’horizon 2050. L’hypothèse de l’augmentation des précipitations est admissible du fait de la
hausse progressive de la vapeur d’eau dans l’atmosphère enregistrée depuis 1980 (GIEC,
2007). Malgré la situation annuelle qui est annoncée assez stable, les variations
saisonnières sont susceptibles de s’accentuer : une hausse des précipitations hivernales,
avec des épisodes pluvieux plus fréquents et intenses mais également plus courts en terme
de durée des averses serait opposée à une baisse de la pluviométrie en période estivale
suggérant une apparition en Alsace du risque de sécheresse en raison du déficit hydrique
persistant. Néanmoins, il faut souligner que ces prévisions très demeurent incertaines car le
climat local, propre à chaque région géographique et à chaque territoire, n’est pas pris en
compte dans ce type de modélisation dans le but de produire des simulations à long terme.
La modélisation des précipitations est d’autant plus difficile et incertaine que la pluviométrie
d’une région du globe peut varier radicalement d’une année à l’autre.
5 Centre National de Recherche en Météorologie