25 millions de Propriétaires - Juin 2015 15
ANALYSE
Publicité sur hôtel Lutetia
Publicité sur immeuble d’un assureur
À Paris
Dans le prolongement de l’action au niveau
national de l’UNPI, l’UNPI Paris s’est asso-
ciée, dans le cadre d’une action judiciaire, à
l’Union de la Publicité Extérieure (regroupant
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CUUQEKCVKQPUFGNŨKOOQDKNKGT(0#+/70+5GV
SNPI) pour obtenir de la Cour administrative
d’appel de Paris l’annulation des dispositions
relatives à l’affichage publicitaire sur les
bâches de chantier dans le Règlement local de
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publicitaire sur ces bâches. En outre, la publi-
cité ne peut être apposée à plus de 7,5 mètres
du sol et doit obligatoirement s’insérer dans
WPGǡkšcomposition décorative originalešz8W
ce cumul de contraintes, aucun annonceur
n’a acheté la moindre surface publicitaire
aux copropriétés parisiennes depuis 2011,
réservant aux monuments historiques et aux
immeubles ordinaires dans d’autres villes que
Paris les 357 millions d’euros annuels destinés
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2013, source IREP sur le site de l’UPE).
À l’heure actuelle, les propriétaires dans la
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au moyen de la publicité les travaux de
rénovation pourtant indispensables à la
conservation et à l’embellissement du patri-
moine immobilier.
La Cour administrative d’appel de Paris
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2015. Affaire à suivre.
surface publicitaire maximum identique à
celle prévue sur les bâches des monuments
historiques en travaux (art. R. 621-90 du
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une fausse égalité car les biens du patrimoine
culturel ont en général une taille bien supé-
rieure à celle des immeubles ordinaires. La
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pour des campagnes de communication
sur des bâtiments comme le Louvre, l’Opéra
Garnier ou le musée d’Orsay. Selon les critères
habituels des annonceurs, elle peut l’être pour
bien des copropriétés ordinaires.
Signalons au passage que l’Assemblée
nationale vient de voter, à l’occasion de
l’examen en mars 2015 du projet de loi pour
la reconquête de la biodiversité, l’abrogation
des dispositions du Code du patrimoine, en
vigueur depuis 2007, autorisant la publicité
temporaire de grand format sur les monu-
OGPVUJKUVQTKSWGUGPVTCXCWZ8WNGOCPSWG
de moyens de l’État et de ses collectivités, il
est regrettable de priver le patrimoine national
d’une source importante de financement
pour sa rénovation. Ainsi, à titre d’exemple,
NC/CKTKGFG2CTKUPŨCRWFȌDNQSWGTSWG
millions d’euros pour les églises parisiennes
délabrées alors que l’Observatoire du patri-
moine religieux estime à 500 millions d’euros
la somme nécessaire aux travaux urgents
de restauration des chantiers prioritaires
de la capitale.
Il serait temps que les pouvoirs publics
abordent avec plus d’ouverture d’esprit la
question de la publicité de grand format.
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créativité n’ont rien à envier aux réalisations
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de moins beau parmi les œuvres d’art instal-
lées dans les villes que parmi les créations
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réussies que d’autres, elles sont éphémères.
Quelques mois seulement pour ces décors
souvent renouvelés et ludiques, masquant
des chantiers disgracieux.