254 J Pharm Clin, vol. 30 n◦4, décembre 2011
M.-P. Dousseaux
À tous les stades de la maladie, il est important de res-
pecter les habitudes alimentaires et culturelles de chaque
personne, ainsi que de conserver la convivialité des repas
et le plaisir de s’alimenter.
Une alimentation variée
et équilibrée
Pour maintenir un bon état nutritionnel, l’alimentation
doit être variée et équilibrée, composée des différentes
familles d’aliments :
– les viandes, poissons ou œufs : 2 fois par jour ;
– les produits laitiers (lait, laitages, fromages) : 3 par jour ;
– les féculents : céréales, pommes de terre et pain : 3 fois
par jour ;
– les fruits : 2 par jour et les légumes:2à3fois par jour ;
– les matières grasses : à chaque repas en privilégiant
celles d’origine végétale ;
– les boissons : seule l’eau est indispensable, à bien répar-
tir dans la journée et à adapter aux besoins individuels ;
– la famille des produits sucrés n’est pas indispensable
et est souvent une source de plaisir. Ces produits doivent
être consommés avec modération, selon les besoins de
chacun ainsi que les traitements en cours et en fonction
de son activité physique.
Un repas est équilibré lorsqu’il est composé d’un ali-
ment de chaque famille indispensable, c’est-à-dire :
– 1 portion de viande,
– 1 portion de féculent et/ou pain,
– 1 à 2 portions de légumes verts,
– 1 produit laitier,
– 1 fruit,
– un peu de matière grasse,
– sans oublier de l’eau.
Au cours de la journée, il est recommandé de fraction-
ner l’alimentation en plusieurs repas (au moins trois).
Une alimentation individualisée
et adaptée à chacun
Afin de prévenir les maladies dues à un apport alimentaire
inadéquat, l’alimentation doit être adaptée aux besoins de
chacun en quantité suffisante selon ses besoins énergé-
tiques, en fonction de son activité physique, sa taille, son
poids, son âge et son sexe... et en tenant compte de ses
résultats biologiques ainsi que de ses traitements.
Préservation de la fonction
rénale
L’insuffisance rénale chronique se caractérise par une
lente dégradation du débit de filtration glomérulaire.
Cependant, la diététique peut contribuer à réguler ou
à équilibrer les différents facteurs qui peuvent accé-
lérer la dégradation de la fonction rénale, et cela,
dès le premier stade de l’insuffisance rénale chronique
[1]. Ces principaux facteurs sont : l’hypertension arté-
rielle, la protéinurie, le diabète, l’hypercholestérolémie et
l’hyperuricémie [1-3].
L’hypertension artérielle
L’alimentation, ainsi que le mode de vie, peuvent contri-
buer à réguler la pression artérielle. La diminution de
l’excès de sel dans la cuisine, en augmentant les aro-
mates et en n’utilisant que modérément les aliments
industriellement salés, optimise l’effet des médicaments
antihypertenseurs. L’adaptation de l’apport et la réparti-
tion au cours de la journée, du potassium et du calcium
influencent aussi favorablement la pression artérielle. La
normalisation de l’indice de masse corporelle est recher-
chée et un diététicien peut aider le patient. Dans tous
les cas, la pratique d’une activité physique régulière est
conseillée [1-3].
La protéinurie
Dans le cas où le patient insuffisant rénal présenterait une
protéinurie, il conviendrait alors de surveiller trois points
particuliers.
Premier point, la prise régulière de médicaments anti-
hypertenseurs est active sur la protéinurie. Second point :
les apports en sels seront à contrôler, notamment en
modérant sa consommation en se limitant à 6-8 g de sel
par jour. Troisième point, les apports en protéine devront
être adaptés, sans excès, afin de contribuer à la diminu-
tion de la protéinurie. La viande, le poisson, les œufs et
les produits laitiers sont indispensables, mais leur apport
quantitatif et leur répartition dans la journée seront adap-
tés selon les besoins [1-3].
Le diabète
Dans le cas des patients atteints de diabète, le contrôle
de la glycémie est essentiel. En effet, son contrôle peut
retarder l’échéance de l’insuffisance rénale. Ainsi, il est
nécessaire de chercher à avoir un équilibre glycémique
par des traitements médicamenteux, le contrôle du poids,
ainsi que celui de glucides, de lipides et de fibres.
L’activité physique est également un facteur important.
Bien entendu, l’ensemble de ces paramètres est à adapter
aux besoins de chacun [1-3].
L’hypercholestérolémie
La normalisation du LDL-cholestérol (ou mauvais choles-
térol) est un facteur de protection de la fonction rénale,
mais aussi de protection cardiovasculaire. Pour cela, les
huiles et les margarines d’origine végétale ainsi que les
poissons gras sont à privilégier. De plus, comme pour le
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