FI C H E P R A T I Q U E EN DIÉTÉTIQUE QUOTIDIENNE
Régime sans gluten :
nouveautés et aspects pratiques
Le régime sans gluten strict (RSG) reste le traitement de référence
de la maladie cœliaque. Il permet une correction de la mal-
absorption, de l’anémie et de l’ostéoporose. Il repose toujours sur
une exclusion « à vie » (même si le patient n’est pas sympto-
matique) des céréales contenant du gluten (blé, orge, avoine,
seigle) et de tous les produits industriels pouvant en contenir sous
forme de traces.
L’avoine serait tolérée (dose maximale: 50 g/jour). Mais les cul-
tures de céréales actuellement en France ne garantissent pas une
non-contamination par le blé, cultivé dans les champs voisins.
Une législation qui évolue
Pour tous les produits industriels. Depuis novembre 2007, doi-
vent figurer en clair sur l’étiquetage l’origine botanique des
céréales contenant du gluten et la présence des quatorze aller-
gènes majeurs (blé, crustacés, œufs, poisson, arachide, soja, lait,
fruits à coque, céleri, moutarde, sésame, lupin, mollusques, sul-
fites), (Directive 2007/68/CE commission du 27 nov. 2007).
Pour les produits diététiques sans gluten et pauvres en gluten.
Avec la législation européenne, effective depuis novembre 2007, et
rendue obligatoire à partir de 2012 (Codex Stan 118-1979, à comp-
ter du 1/1/2012), n’auront la mention « sans gluten » que les pro-
duits finis contenant moins de 20 mg de gluten/kg. À noter, les
produits finis affichant la mention « très faible teneur en gluten »
ont une teneur de 21 à 100 mg de gluten/kg et ne peuvent pas être
consommés par les patients atteints d’une maladie cœliaque.
En conséquence, les industriels se protègent d’une éventuelle
contamination des matières premières ou au cours de la fabrica-
tion en notant les mentions suivantes: « Peut contenir », « Traces
de », « Fabriqué dans un atelier contenant ». Dans le doute le
patient s’abstient de consommer ces produits. L’AFDIAG* travaille
avec les industriels pour affiner cette notion de traces résiduelles.
Pour les médicaments. Depuis mai 2010, selon la directive de
l’Afssaps, tout médicament sur lequel ne figure pas la mention
« amidon de blé » peut être consommé par un patient atteint de
maladie cœliaque.
*AFDIAG : association française des intolérants au gluten.
Toutes les informations sur leurs actions sont disponibles sur
www.afdiag.fr. Adresse :15 rue d’Hauteville 75010 Paris.
Savoir lire les étiquettes
Le patient doit apprendre à lire les étiquettes des produits indus-
triels.
- Amidon, amidon modifié, amidon transformé: sans précision
d’origine de la céréale, sont sans gluten.
- Dextrose, dextrose de blé (présents dans les jambons sous vide),
maltodextrine, maltodextrine de blé, sirop de glucose, sirop de
glucose de blé contiennent la mention « blé », mais ce sont des
hydrolysats de première génération. Leur taux résiduel de glu-
ten est < 0,03 %, ce qui permet de les considérer comme ayant
un risque nul de provoquer une intolérance et ils peuvent être
consommés par un patient atteint de maladie cœliaque.
- Alginates (E401 à E404), agar-agar (E406), caroube (E410) car-
raghénane (E407), gomme xanthane (E415), graine de guar
(E412), graine de tara (E417), gomme arabique (E414), lécithine
de soja sont des additifs, gélifiants, épaississants, liants et sta-
bilisants, tous d’origine naturelle et sans gluten. Pour les autres
produits, la vigilance reste de mise; le patient doit toujours se
fier à l’étiquetage « sans gluten » et dans le doute, s’abstenir.
Les produits sans gluten sont pris en charge par l’Assurance
maladie et remboursés partiellement: soit 45,73 €/mois par
« adulte et enfant de plus de 10 ans » et 33,45 €/mois par
« enfant de moins de 10 ans ».
Conclusion
Depuis vingt ans, la conception des produits sans gluten a beau-
coup évolué (diversité des produits, amélioration des qualités orga-
noleptiques, multiplication des canaux de distribution), mais le
RSG reste toujours difficile à accepter et à réaliser au quotidien.
Il perturbe la qualité de vie du patient et de son entourage.
L’action commune médecin/diététicien/association de patients
est indispensable et permet d’informer et d’accompagner au
mieux le patient.
Pour en savoir plus
Chambron E. Intolérance au gluten : nouveautés et aspects
pratiques. Information Diététique 2010;4:24-30.
Evelyne Chambron, diététicienne, nutritionniste
Service d’hépato-gastroentérologie, CHU de Grenoble
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