NOS DISCIPLINES 4.6 Chirurgie b. Chirurgie oncologique et reconstruction LA CHIRURGIE S’INSCRIT DANS LE PROCESSUS GLOBAL DE PRISE EN CHARGE DU PATIENT CANCÉREUX, ENTRE LE BILAN D’EXTENSION, ET LES TRAITEMENTS ADJUVANTS. La chirurgie est une étape importante de la stratégie thérapeutique des tumeurs solides. Elle doit pourtant s’insérer dans le processus global de prise en charge du patient cancéreux, après le diagnostic et le bilan d’extension d’une part, et avant la mise en place des traitements adjuvants comme la radiothérapie ou la chimiothérapie. LES RÈGLES DE LA CHIRURGIE CARCINOLOGIQUE L’exérèse des tumeurs nécessite le respect de règles strictes si l’on souhaite que le patient en retire tous les bénéfices attendus. Il est d’abord nécessaire de cadrer au préalable le mieux possible l’affection par le bilan d’extension local et à distance. C’est l’étape de planification qui dictera le choix de la technique la plus adaptée ou le cas échéant décidera de l’abstention chirurgicale. Les tumeurs doivent être retirées en zone saine avec une technique de dissection précise et une hémostase soignée. L’étendue des marges dépendra du type tumoral, de la localisation et de la réponse attendue aux traitements adjuvants. Il est parfois utile, pour les tumeurs cutanées ou profondes de recourir à des techniques de reconstruction complexes, afin de garantir la plus grande sécurité possible quant au risque de récidive. LA DÉCISION CHIRURGICALE Le choix de la technique est la résultante d’une réflexion à partir de la nature de la tumeur, du bilan d’extension, et de la discussion avec le propriétaire. L’étape chirurgicale est primordiale dans la gestion globale du patient. Pour les sarcomes, par exemple, l’impossibilité d’obtenir des marges saines péjore le pronostic. Sarcome des tissus mous du coude chez un chien. Exérèse et reconstruction. En outre, les techniques de reconstruction complexes exposent à un plus grand nombre de complications. L’information du propriétaire est un point important pour qu’il comprenne au mieux la stratégie thérapeutique et qu’il accepte l’option choisie et ses complications possibles. LA VISITE PRÉOPÉRATOIRE Elle est indispensable pour intégrer à la décision les facteurs médicaux, affectifs et matériels (coût des soins mais surtout disponibilité du propriétaire et capacité à effectuer les suivis). La période pré-opératoire et les examens réalisés ont pour but de repérer les non-indications opératoires et d’informer au mieux les propriétaires du pronostic probable. C’est pour cette raison que les maîtres et leur animal sont toujours reçus en consultation avant de décider de l’indication. Parfois, avant d’arriver au bloc opératoire, le maître rencontrera un oncologue, un imageur et un chirurgien et l’animal aura été soumis à un bilan général, un examen cytologique et/ou histologique, un examen tomodensitométrique et une scintigraphie. Cela permet de détecter des patients porteurs de métastases précoces ou d’affections concomitantes plus graves que la maladie tumorale (cardiomyopathie dilatée chez un chien atteint d’ostéosarcome, par exemple). Cette démarche, si elle est acceptée par le propriétaire est indispensable pour ne pas se tromper. Dans notre expérience, en oncochirurgie, il est aussi important de savoir quand ne pas opérer. «Primum non nocere…» «D’abord, ne pas nuire…» Hippocrate. INFORMATIONS TECHNIQUES Lors de réalisation de lambeaux de reconstruction cutanée, la surveillance usuelle en hospitalisation est de 5 jours, afin de détecter et de traiter les complications précoces (thrombose du lambeau, infection sous le lambeau). Lors d’implantation de cathéters de brachythérapie pendant l’intervention, l’hospitalisation habituelle est de 2 semaines environ : intervention, cicatrisation avec cathéters en place d’une semaine et 5 jours de brachythérapie (pour les sarcomes). Dans ce contexte, des consignes, parfois surpre- 1. Fibrosarcome malin infiltrant la paroi costale chez un chat. nantes sont édictées : ne pas retirer les fils avant un mois après la fin de la radiothérapie (soit 6 semaines après l’intervention !). Ce délai est dû aux troubles cicatriciels potentiels de la brachythérapie, dont l’effet est maximal entre 10 et 20 jours après la fin du traitement. Enfin, dans le cadre d’essais cliniques, les dates de suivi peuvent être contraignantes : elles ont été expliquées au propriétaire au préalable. N’hésitez pas à nous contacter en cas de doute ! 3. Implantation des cathéters sous-cutanés pour brachythérapie. 2. Résection et reconstruction par grille et épiploon. 1 2 3