Revue mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie 2009 ; 11 (2) : 140-57 Le traitement médical actuel des fibromes utérins Present medical treatment for uterine leiomyomatas Résumé. Tumeur génitale bénigne, la plus fréquente chez la femme en préménopause, le fibrome utérin a longtemps imposé la chirurgie pour son traitement. Chaque nouvel agent hormonal disponible a généré l’espoir de disposer enfin un traitement médical. Les traitements médicaux actuels sont surtout symptomatiques, avec des effets secondaires et un coût, mais aussi des effets temporaires. Les progestatifs oraux ou parentéraux, les pilules contraceptives, le danazol et le dispositif intra-utérin libérant du lévonorgestrel peuvent être utilisés pour améliorer les saignements anormaux, en l’absence de myomes sous-muqueux. Ils n’ont pas d’effets démontrés sur le volume des myomes. Les agonistes de la Gn-RH ont représenté une grande avancée en étant capables non seulement d’améliorer de manière marquée les symptômes associés aux myomes utérins, mais aussi de réduire le volume non seulement de l’utérus, mais aussi des myomes eux-mêmes. À l’arrêt du traitement, on assiste à une croissance des myomes qui retrouvent leur volume initial en quelques mois. Des modalités de prescriptions différentes comme l’add-back therapy, la draw-back therapy ou la prise d’un progestatif de manière séquentielle permettent des traitements de plus longue durée, car les effets secondaires sont diminués. Mais les recommandations limitent essentiellement l’usage des agonistes de la Gn-RH à de courtes périodes de deux à trois mois avant un acte chirurgical, quand le volume des myomes est important ou en cas d’anémie. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. Alain Audebert IGF1, 35, rue Turenne, 33000 Bordeaux, France <[email protected]> Mots clés : fibrome utérin, traitement médical, angoniste Gn-RH Abstract. Benign genital tumor, the most frequently found in premenopausal women, uterine leiomyomas required surgery for many years. Each new hormonal drug available has provided some hope to represent a medical treatment. Present médical treatments are mainly symptomatic, with side effects, a cost, but also with a temporary efficiency. Oral or parenteral gestagens, OC, danazol, levonorgestrel intrauterine system can be used to improve abnormal uterine bleeding, except when the myomata are submucosal. They have no demonstrated effect on the leiomyoma volume. Gn-RH agonists do figure as a major advance because they have shown to be able to greatly improve leiomyomata associated symptoms, but also to decrease uterine and leiomyomata sizes. After cessation of treatment, there is a regrowth of both uterus and leiomyomatas, the initial volume is attained within few months. New modalities, such as add-back therapy, draw-back therapy or sequential therapy with a potent gestagen have allowed to increase the duration of the treatment and to reduce side effects. However, present recommandations limit the use of Gn-RH agonists as preoperative treatment for enlarged myomas and patients with anemia, for a short period from two to three months only. Key words: uterine leiomyoma, medical treatment, Gn-RH agonist médecine thérapeutique Tirés à part : A. Audebert 140 rovenant du développement d’une cellule musculaire lisse, selon la théorie monoclonale de Towsend et al., proposée dès 1970 [1], le fibrome utérin est la tumeur bénigne la plus fréquente chez la femme. En effet, sa prévalence estimée varie de 25 à 30 % au cours de la période dite d’activité reproductrice, si l’on retient comme critère diagnostique les formes cliniquement apparentes [2]. Heureusement, 25 à 50 % des fibromes sont asymptomatiques, ils ne justifient alors aucun traitement, imposant néanmoins une surveillance clinique et radiologique. Bien que la relation causale ne soit pas établie, les fibromes utérins sont principalement mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 11, n° 2, mars-avril 2009 doi: 10.1684/mte.2009.0230 Médecine de la Reproduction Gynécologie Endocrinologie P Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. associés aux ménorragies, aux douleurs pelviennes, aux symptômes de compression pelvienne et urinaire, à l’infertilité et à diverses complications obstétricales [3]. Longtemps, le traitement unique des fibromes a été chirurgical, qu’il soit conservateur ou non, avec son lot de complications, parfois sévères. Au cours de ces dernières années, les fibromes utérins ont été responsables de plus de 200 000 hystérectomies chaque année aux États-Unis [4]. Dans certaines ethnies prédisposées, le taux de récidive après chirurgie conservatrice peut atteindre 50 % [4]. Il a fallu attendre ces 25 dernières années, pour qu’enfin la recherche fondamentale s’intéresse à cette pathologie, mettant en application divers outils innovants, comme ceux de la biologie moléculaire. Si l’on comprend mieux la croissance de cette tumeur et ses principaux déterminants, l’initiation reste toujours aussi mystérieuse, mais des perspectives apparaissent pour la mise au point de nouvelles thérapeutiques médicales. Durant cette même période, diverses alternatives thérapeutiques, soit pharmacologiques, endoscopiques ou radiologiques, potentiellement plus acceptables, ont aussi été proposées. Le traitement idéal des fibromes devrait répondre aux contraintes suivantes : peu invasif, efficace et sûr à long terme, réduire les récidives, facile à réaliser, préservant la fertilité et avec un bon rapport coût/efficacité, etc. [5]. Le traitement médical actuel, comme la plupart des alternatives disponibles aujourd’hui, est loin de répondre à ce cahier des charges ! Néanmoins, il nous paraît utile de faire le point sur la place du traitement médical, en 2009, en se limitant aux stéroïdes sexuels, quelle que soit leur voie d’administration, et surtout aux agonistes de la Gn-RH. Saignements associés et rôle des stéroïdes La chirurgie a longtemps représenté la seule solution efficace pour lutter contre les saignements associés aux léiomyomes utérins. La découverte et la synthèse des divers stéroïdes, disponibles aujourd’hui, ont soulevé, pour chaque nouvelle molécule, de grands espoirs pour le traitement des hémorragies utérines fonctionnelles, puis celui des saignements associés aux fibromes utérins. Avant d’aborder les résultats de divers agents, il est bon de rappeler quelques notions générales sur les saignements utérins associés aux fibromes utérins. Rappel sur les saignements associés aux fibromes Types de saignements Les saignements associés aux fibromes utérins se présentent sous différentes formes : ménorragies, hyper- ménorrhées, métrorragies, spottings, etc. Mais la plus fréquente et la plus typique semble être la ménorragie [6]. Leur fréquence augmente avec l’âge, en particulier lors de la préménopause, période où les hémorragies utérines fonctionnelles sont, elles aussi, fréquentes [7]. Cela explique pourquoi il n’est pas toujours certain que les fibromes soient réellement la cause des saignements. Relations causales D’ailleurs, il y a peu d’études non subjectives évaluant la responsabilité des fibromes dans les saignements. Dans une série historique de 1 699 myomectomies, des ménorragies préopératoires sont retrouvées chez 30 % des patientes [2]. Les études ayant mesuré objectivement l’importance des menstruations démontrent que les femmes ayant des saignements importants sont plus à même d’être porteuses de fibromes, en particulier sous-muqueux. Paradoxalement, les études épidémiologiques, en raison de la grande fréquence des fibromes asymptomatiques, n’ont pas pu clairement démontrer une association entre l’importance des menstruations et la présence d’un myome utérin [8]. Néanmoins, une étude récente sur les causes des ménorragies attribue une responsabilité aux fibromes utérins dans 11 % des cas [9]. Mécanismes proposés Concernant les mécanismes des saignements, il est bien admis que les fibromes sous-muqueux et intracavitaires sont ceux pour lesquels les saignements anormaux sont les plus facilement explicables. Pour les autres localisations, les mécanismes sont plus confus. Parmi les propositions énoncées (tableau 1) figurent l’augmentation de la surface de l’endomètre, l’hyperplasie endométriale associée aux fibromes [10], la compression des plexus veineux myométriaux [11], et plus récemment des anomalies de la contractilité utérine [12] et d’ordre vasculaire [13]. Cependant, certains mécanismes rapportés n’ont jamais été confirmés (ulcération) ou restent toujours controversés (hyperplasie). Progestatifs par voie orale ou parentérale L’utilisation d’une progestérone naturelle pour le traitement des fibromes remonte à plus de 60 années [14]. Depuis, des essais cliniques ont été rapportés, le plus souTableau 1. Mécanismes proposés pour expliquer les saignements liés aux fibromes utérins Augmentation de la surface endométriale Hyperplasie rerouvée dans le voisinage des fibromes Ulcérations endométriales en regard des myomes sous-muqueux Compression des plexus veineux myométriaux Anomalies de la contractilité utérine Anomalies d’ordre vasculaire mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 11, n° 2, mars-avril 2009 141 Revue vent, sous forme d’études observationnelles prospectives, utilisant divers progestatifs de synthèse, avec des résultats très variés et controversés. Avant d’aborder les résultats de ces études et les indications thérapeutiques éventuelles des progestatifs, il est nécessaire de rappeler brièvement le rôle, aujourd’hui mieux connu, de la progestérone dans la croissance des fibromes, ainsi que les mécanismes acceptés des saignements excessifs associés aux fibromes utérins. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. Effets ambigus de la progestérone dans la croissance des myomes Au cours de la phase lutéale, l’activité mitotique des myomes est accrue (15 = 7 : Kawagushi et al.) [15]. Expérimentalement, en culture cellulaire, la progestérone a un effet stimulateur sur le léiomyome [16]. Au niveau des myomes, on constate une concentration plus élevée en RcP et une expression plus forte de l’ARN messager (ARNm) de la progestérone, en comparaison avec le myomètre sain [17, 18]. C’est surtout le RcP A qui est plus élevé, alors que les concentrations d’ARNm codant pour les deux types de récepteurs (A et B) ne sont pas différentes, suggérant une mise en jeu d’événements au niveau post-traductionnel [19]. La progestérone augmente significativement la production de Bcl-2 (anti-apoptotique) par la cellule musculaire lisse [20]. En résumé, la progestérone a des effets opposés sur la croissance des léiomyomes utérins, à la fois stimulants (augmentation de d’EGF et de la protéine de Bcl2) et inhibiteurs (inhibition d’IGF1 et du TNF-alpha) [21]. Études cliniques rapportées Si des premiers essais thérapeutiques ont été rapportés, en 1946, avec l’utilisation de la progestérone ou, plus tard, du noréthynodrel, les véritables évaluations ont été effectuées à partir de 1966 [22]. Les études rapportées sont surtout observationnelles, mais il existe quelques essais randomisés avec néanmoins de faibles effectifs ; de plus, il n’existe malheureusement aucune étude contre placebo dans le contexte des fibromes. Les principales publications figurent sur le tableau 2, et les résultats rapportés sur le tableau 3. Pour les hémorragies fonctionnelles importantes, une analyse de sept essais randomisés a montré que la noréthistérone, prescrite de manière cyclique, était moins efficace que les AINS, le danazol, l’acide tranexamique et le dispositif intra-utérin libérant du lévonorgestrel (DIU LNG) [34]. Tableau 2. Études publiées concernant l’utilisation des progestatifs en cas de fibrome utérin Auteur Année Nombre de cas Produit Type d’étude Goldzieher et al. [22] Rozenbaum et al. [23] Audebert et Denis [24] Benagiano et al. [25] Sureau et al. [26] Amadio et al. [27] Lumbiganon et al. [28] Harrison-Woolrych et Robinson [29] Irvine et al. [30] Verspyck et al. [31] Venkatachalam et al. [32] Wallach et Vlahos [33] 1966 1989 1989 1990 1990 1991 1995 1995 1998 2000 2004 2004 46 45 76 24 25 18 121 1 22 23 20 22 MPA® Acétate de nomégestrol® Promégestone® MPA® Promégestone® Acétate de nomégestrol® MPA® Acétate de mégestrol® Noréthisthérone® Lynestrénol® Dépo-Provera® Noréthistérone Prospective ouverte Prospective ouverte Multicentrique prospective ouverte En relais après analogue Gn-RH Randomisée vs analogue Gn-RH Prospective ouverte Étude de cohorte cas-témoins Cas rapporté Randomisée vs analogue Gn-RH Randomisée vs analogue Gn-RH Prospective ouverte Randomisée vs LNG DIU Tableau 3. Résultats des études publiées évaluant les progestatifs dans le traitement des fibromes utérins Auteur (année) Produit Dose Schéma Durée jours/cycle (mois) Amélioration saignements (%) Diminution du volume (% cas) Rozenbaum (1989) [23] Audebert et Denis (1989) [24] Sureau et al. (1990) [26] Amadio (1991) [27] Irvine et al. (1998) [30] Verspyck et al. (2000) [31] Venkatachalam et al. (2004) [32] Acétate de nomégestrol® Promégestone® Promégestone® Acétate de nomégestrol® Noréthisthérone® Lynestrénol® Dépo-Provera® 5 mg/j 250 mg/j 250 mg/j 5 mg/j 15 mg/j 5 mg/j 150 mg/m 14-25 11-25 10-55 14-25 5-26 5-25 - 48 83 50 53 87 27a 85 Fibrome 7 Myome 44 Utérin 50 Utérin 29 Fibrome 7,3 Fibrome 33 a 142 9 6 4 9 3 4 6 Amélioration des symptômes non algiques (signes de compression, saignements, signes urinaires, etc.). mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 11, n° 2, mars-avril 2009 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. Pour les ménorragies associées aux fibromes, les résultats sont différents selon les molécules et le schéma de prescription utilisés. Les résultats sont meilleurs avec les progestatifs dits « androgéniques » et pour les prescriptions d’au moins 21 jours par cycle ou continues, comme c’est le cas avec un progestatif “retard injectable”. Dans une étude randomisée comparant l’administration de 15 mg/j de noréthisthérone par voie orale (21 jours par cycle) et un dispositif libérant 20 µg de lévonorgestrel par jour, chez les 22 femmes recevant le progestatif, l’estimation des pertes sanguines menstruelles au troisième mois a montré une réduction significative de 87 % (réduction médiane de 97 mL ; extrêmes de 70 à 212 mL) [30]. Mais seulement 22 % des patientes ont souhaité poursuivre à l’issue des trois mois de l’étude. Les effets sur le volume des fibromes sont aussi variables avec des résultats contrastés. La diminution de volume des myomes affecte 0 à 44 % des patientes. Les effets sont plus marqués avec les progestatifs androgéniques. Il existe néanmoins un risque théorique d’augmentation de volume du myome, mais peu de publications ont rapporté un tel effet [29]. Ce risque paraît donc limité en pratique, sauf en cas d’add-back therapy. Les effets attendus dépendent du profil de la molécule. Avec les produits les plus efficaces, ils sont surtout liés aux effets androgéniques (prise de poids, sensation de gonflement et de jambes lourdes, mastodynies, céphalées et risque thromboembolique veineux, etc.). La tolérance pour un traitement au long cours apparaît donc médiocre [35]. Enfin, une étude cas-témoins, présentant des myomes nécessitant un acte chirurgical, montre que les 121 femmes ayant été traitées par acétate de médroxyprogestérone avaient un OR de 0,42 de développer un fibrome [28]. Cet effet « protecteur » apparaît dès une année de prise et persiste plus de dix ans après l’arrêt. Malgré ces restrictions, un traitement progestatif peut être prescrit en première intention chez les femmes qui présentent des ménométrorragies associées à des myomes utérins non intracavitaires, dans le but de réduire les pertes sanguines ou de corriger une anémie (grade B) [36]. Dispositifs intra-utérins libérant du lévonorgestrel Le DIU LNG a été mis au point, initialement, dans un but contraceptif. Il existe aujourd’hui deux dispositifs disponibles, l’un avec un support en T libérant 20 µg/j, pendant cinq années (Mirena®) [37], l’autre sans support libérant 14 mch/j (Fibroplant®) [38]. Mirena® a été mis au point dans un but contraceptif. Mirena® a rapidement montré ses capacités à réduire les métrorragies fonctionnelles associées ou non à une hyperplasie, avec une réduction significative des pertes sanguines menstruelles variant de 74 à 97 % [39]. Deux revues plus récentes ont confirmé ces constatations [40, 41]. Amélioration des saignements anormaux associés aux fibromes utérins Au même titre que les progestatifs, il est donc capable de réduire les saignements excessifs associés aux fibromes, dont les localisations ne sont ni sous-muqueuses, ni intracavitaires. La première étude rapportant l’amélioration des symptômes associés aux fibromes utérins par l’utilisation d’un DIU remonte à 1994, avec ce dispositif libérant un progestatif [42]. Depuis, des publications indépendantes ont ainsi été rapportées, avec en général un nombre limité de cas (tableau 4). Compte tenu de l’atrophie endométriale et du taux d’aménorrhées induites par ce dispositif, l’amélioration des saignements anormaux a été significative avec des taux variant de 69 à 94 %. Une amélioration du taux d’hémoglobine, lorsqu’il était initialement abaissé, a aussi été observée dans plusieurs études [43, 44, 46-48]. Une seule étude randomisée a comparé la mise en place d’un dispositif Mirena® chez 22 patientes à la prise de 15 mg/j de noréthistérone du 5 au 26e jour du cycle [30]. L’efficacité a été comparable, mais l’indice de satisfaction et le taux de continuation ont été supérieurs chez les utilisatrices du Mirena® : au troisième mois, 76 % des femmes porteuses du Mirena® souhaitaient continuer, en comparaison avec 22 % des femmes traitées par la noréthistérone [30]. Il ne semble pas y avoir de bénéfice par rapport aux progestatifs oraux, en dehors de l’observance et de la tolérance clinique, surtout à long terme. Une étude randomisée, portant sur 236 patientes, a cependant montré une plus grande fréquence des kystes ovariens chez les femmes porteuses de Mirena® en comparaison avec celles ayant subi une hystérectomie [45]. Mais ces kystes sont le plus souvent asymptomatiques et régressent dans une large majorité des cas. Effets sur le volume utérin et le volume des fibromes Selon les études, les effets sur le volume des myomes et de l’utérus sont contradictoires. Deux études préliminaires [42, 43] et deux études ultérieures observent une diminution [48, 51]. Malheureusement, un nombre aussi important de séries ne retrouve pas cet effet [44, 45, 52]. Autres bénéfices potentiels Un autre aspect, qui n’a malheureusement pas été évalué, est le rôle préventif de Mirena® sur le développement des fibromes. En effet, dans les premières cohortes de patientes suivies lors des études initiales comparatives avec un DIU libérant du cuivre, il était apparu, pour un suivi de cinq années, que la croissance des myomes était moindre et que moins d’interventions étaient nécessaires chez les patientes utilisant Mirena®. Les deux études cliniques ayant le plus grand nombre de cas n’ont pas observé non plus de croissance des myomes [45, 48]. mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 11, n° 2, mars-avril 2009 143 Revue Tableau 4. Études rapportant l’utilisation du DIU au lévonorgestrel chez des femmes porteuses de myomes utérins Auteur (année) Nombre Diminution menstruations (%) Aménorrhée (%) 5 1 12 38 19 67 32 10 16 27 21 100 100 91 69 83 85 87 84 81 14 86 Diminution volume Utérus Fibrome 100 25 5 40 40 37 54 20 Oui Oui Non 30 % Non Oui Oui Non Oui Oui Non Non 12 % 40 % Non - - - Non Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. ® 144 Miréna Singer et Ikomi (1994) [42] Fong et Singh (1999) [43] Starczewski et Iwanicki (2000) [44] Inki et al. (2002) [45] Mercorio et al. (2003) [47] Grigorieva et al. (2003) [48] Soysal et Soysal (2005) [49] Rosa et al. (2005) [50] Jindabanjerd et Taneepanichskul (2006) [51] Magalhaes et al. (2007) [52] Gunes et al. (2008) [53] Fibroplant® Wildemeersch et Schacht (2002) [38] Cette constatation qui devrait, bien sûr, faire l’objet d’une étude prospective appropriée paraît logique compte tenu des effets biologiques, bien connus, du Mirena® [54]. En résumé, Mirena® apparaît efficace pour réduire les ménorragies associées aux fibromes, avec cependant des résultats moins bons qu’en cas d’hémorragies utérines fonctionnelles et selon la localisation et la taille des fibromes, et aussi avec des d’expulsions plus élevées [55] pouvant atteindre 15 % [57]. Autres stéroïdes Associations estroprogestatives Une étude randomisée contre placebo a montré que 73 % des patientes présentant des hémorragies utérines fonctionnelles étaient améliorées par la prise d’une association estroprogestative (AEP) triphasique [56]. Il n’y a pas d’autres études concernant les AEP contenant moins de 30 µg d’éthinylestradiol. Les données sont aussi restreintes concernant l’utilisation des AEP en cas de fibromes utérins. Une première étude [57] portant sur cinq patientes prenant une AEP contenant de la noréthindrone, pendant des durées de deux à quatre années, avait retrouvé des modifications histologiques témoignant d’un certain degré de nécrose. Une AEP à faible dose pendant 12 mois a été comparée à l’absence de traitement, chez 82 femmes présentant des fibromes symptomatiques [58]. Le groupe prenant l’AEP a montré une diminution significative de la durée moyenne des règles, passant de 5,8 à 4,4 jours, une augmentation de l’hématocrite et l’absence de modification significative du volume utérin, évalué par échographie, etc. Malheureusement, ces résultats ont été rapidement infirmés [59]. Il en est de même pour le volume des myomes utérins. Il est habituellement proclamé que les AEP ont démontré leur capacité à réduire le risque de développer des fibromes utérins. Le risque est diminué de 31 % pour les utilisatrices de pilule, pendant au moins dix années, soit une diminution de 17 % du risque pour cinq années d’utilisation [60]. En 1986, Ross et al. [61] avaient suggéré que plus la dose de progestatif contenue dans l’association était forte, plus la protection était grande. Deux études cas-témoins n’ont cependant pas retrouvé d’effet notable [62, 63]. En revanche, le suivi de la cohorte d’infirmières de Framingham a retrouvé une seule association significative : pour les utilisatrices de pilule entre 13 et 16 ans, il existe une augmentation significative du risque de fibrome, avec un RR de 1,09 [64]. Les AEP sont utiles pour le traitement des saignements anormaux et ne semblent pas être associées à une augmentation de la taille des fibromes. Danazol Le danazol est le seul stéroïde de ce type commercialisé en France. Il s’agit d’un stéroïde synthétique dérivé isoxazole de l’éthistérone. Il exerce de multiples activités liées à sa grande capacité à se lier à divers récepteurs intracellulaires (androgènes, progestérone et glucocorticoïdes). Son activité principale est cependant déterminée par ses effets androgéniques, avec une augmentation de la testostérone libre et une diminution de la SHBg [65]. Utilisé initialement pour le traitement de l’endométriose, ses indications ont été étendues à d’autres pathologies. Pour les ménorragies non liées à des fibromes, le danazol apparaît comme un traitement plus efficace en mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 11, n° 2, mars-avril 2009 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. comparaison aux autres AINS, la pilule ou les progestatifs de synthèse, selon une analyse de neuf essais randomisés [66]. Les auteurs rappellent cependant que l’utilisation de ce produit, à la dose de 200 mg/j dans cette indication, est limitée en raison de ses effets secondaires, principalement liés à ses propriétés de type androgénique (prise de poids, acné, séborrhée, hirsutisme, modification de la voix, etc.). Pour le traitement des fibromes utérins, la première étude rapportée remonte à 1983, démontrant une diminution du volume des fibromes (évaluée par échographie) au troisième mois de traitement [67]. Plusieurs publications ont ensuite été apportées, confirmant la régression du volume des myomes, variant de 24 à 57 %, selon les séries et surtout le dosage utilisé (tableau 5). Il a aussi été utilisé en préopératoire avant hystéroscopie opératoire [73]. À faible dose (100 mg/j), en relais après un traitement par analogue de la Gn-RH, le danazol est capable de réduire l’effet « rebond » de 31 % [71]. Une amélioration des ménorragies, quand elle était associée aux myomes, a aussi été constatée, avec des taux d’aménorrhée variant de 20 à 80 %. Les mécanismes d’action évoqués sont à la fois hormonaux, mais aussi probablement d’ordre vasculaire, avec une augmentation de l’impédance au niveau de l’artère utérine [72]. Les effets secondaires évidemment attendus, limitant l’utilisation du danazol dans cette indication, ont conduit à rechercher d’autres voies d’administration, en particulier vaginale [74, 75], conduisant à des concentrations tissulaires utérines égales, avec une dose quatre fois plus faible que celle nécessaire par voie orale, sans affecter le fonctionnement de l’axe hypothalamo-hypophysaireovarien. Il est malheureusement peu probable que cette voie d’administration soit un jour davantage évaluée et surtout commercialisée… Agonistes de la Gn-RH Émergence du premier traitement médical capable de réduire le volume des myomes utérins La première publication concernant l’utilisation d’un analogue de la Gn-RH chez une patiente présentant un léiomyome utérin remonte à 1983 [76], démontrant que non seulement ce nouvel agent pouvait arrêter les saignements, mais aussi réduire le volume des myomes euxmêmes. Un grand espoir de disposer enfin d’un traitement médical des fibromes est alors apparu. Plusieurs études préliminaires, avec un effectif limité, ont ensuite confirmé ces résultats encourageants [77, 79, 80] (tableau 6). Si ces séries ont confirmé une bonne réponse pour la réduction moyenne du volume des myomes, il est apparu que la réponse individuelle de chaque myome était très variable allant de 0 à 100 %, après six mois de traitement [78]. L’effet temporaire du traitement a aussi été constaté, avec une reprise de croissance du myome à l’arrêt du traitement. Par la suite, de nombreuses études, dont des essais contrôlés, ont été rapportées précisant les mécanismes d’action, l’efficacité réelle et ses limites, enfin les effets secondaires et les moyens de les réduire. Tableau 5. Études rapportant l’utilisation du danazol pour le traitement des myomes utérins Auteur (année) Nombre Dose (mg/j) Durée (mois) Protocole Diminution myome (%) Aménorrhée (%) Morini et al. (1989) [68] Ueki et al. (1995) [69] De Leo et al. (1997) [70] De Leo et al. (1999) [71] La Marca et al. (2003) [72] 19 164 21 20 15 400 400 100 400 100 6 4-6 6 4 6 Prospective Vs A-Gn-RH Après A-Gn-RH Prospective Prospective 57 57 vs 76 31 (rebond) 24 38 80 20 Tableau 6. Résultats des études préliminaires concernant l’utilisation d’un agoniste de la Gn-RH pour le traitement des fibromes utérins Auteur (année) Nombre de cas Produit Dose Durée Diminution volume myome (%) Maheux et al. (1984) [77] Maheux et al. (1985) [78] Healy et al. (1986) [79] Coddington et al. (1986) [80] 3 10 5 6 Busériline® Busériline® Busériline® Histréline® 500 mcg/j 600-500 mcg/j 200 mcg/j 4 mcg/kg par jour 6 mois 6 mois 20 semaines 6 mois 82 77 60 57 mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 11, n° 2, mars-avril 2009 145 Revue Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. Confirmation des résultats sur les symptômes et la réduction du volume des myomes utérins Au cours des années suivantes, de nombreux essais prospectifs ouverts ont été réalisés avec les diverses molécules disponibles, administrées par différentes voies (tableau 7). Elles ont confirmé l’amélioration importante des symptômes (saignements anormaux, algies pelviennes ou signes de compression) et objectivé une réduction de la taille moyenne des myomes ou de l’utérus variant de 34 à 70 %, obtenue en général au troisième mois du traitement. Une évaluation récente a conclu que les agonistes de la Gn-RH représentaient la thérapeutique actuelle la plus efficace et la mieux évaluée pour le traitement médical des fibromes utérins [105]. La conséquence hormonale essentielle de la prescription d’un agoniste de la Gn-RH est, bien sûr, l’induction d’une hypoestrogénie marquée. Il en résulte une aménorrhée, dès la quatrième semaine, une diminution du volume de l’utérus et des myomes, maximale aux troisième et quatrième mois et une atrophie de la muqueuse endométriale. Elles ont malheureusement aussi démontré certaines limites de ce traitement : – variabilité de la réponse selon les myomes considérés ; – syndrome climatérique parfois sévère et déminéralisation osseuse liée à l’hypoestrogénie marquée induite ; – effet temporaire sur la réduction des volumes des myomes, qui, en général, retrouvent peu à peu leur volume initial à l’arrêt du traitement, souvent avec une récidive des symptômes. Ces constatations ont conduit enfin à poser la question cruciale de l’indication thérapeutique appropriée des analogues de la Gn-RH dans le contexte des fibromes Tableau 7. Essais cliniques prospectifs de l’utilisation des analogues de la Gn-RH pour le traitement des fibromes utérins (études d’au moins dix cas) Auteur (année) Produit Études unicentriques ouvertes Lumsden et al. (1987) [81] Gosériline® dep. West et al. (1987) [82] Gosérilien® dep. Perl et al. (1987) [83] Triptoréline® Friedman et al. (1987) [84] Leuproline® Maheux et al. (1988) [85] Busériline® Kessel et al. (1988) [86] Histréline® Long et Lo (1988) [87] Triptoréline® Andreyko et al. (1988) [88] Nafaréline® Van Leudsen et Dogterom (1988) [89] Triptoréline® Collins (1988) [90] Histréline® Benaggiano et al. (1988) [91] Busériline® Cohen et Elia (1988) [92] Triptoréline® Matta et al. (1989) [93] Busérilien® Letterie et al. (1989) [94] Histréline® Candiani et al. (1990) [95] Gosériline® Willialms et Shaw (1990) [96] Nafaréline® Nakamura et al. (1990) [97] Busériline® Friedman et al. (1991) [98] Leuprolide® Franssen et al. (1991) [99] Busériline® Études multicentriques ouvertes Serra et al. (1992) [100] Leuproréline® Cirkel et al. (1992) [101] Leuproréline® Études contre-placebo Puzigaća et al. (1994) [102] Busériline® Études randomisées comparant deux analogues Minaguchi et al. (1997) [103] Nafaréline® Busériline® Takeuchi et al. (2000) [104] Busériline® Leuproréline® Voie Nombre de cas Durée (mois) Dim. moyenne volume (%) S.C. S.C. S.C. IN IN S.C. I.M. IN I.M. S.C. IN I.M. IN S.C. S.C. IN IN I.M. S.C. 13 13 10 14 26 14 15 11 10 21 20 42 10 19 16 13 25 63 13 3 6 3 6 6 6 3 6 6 4 6 6 6 6 6 6 4 6 6 Myome 40 Utérus 55 Myome 40 Utérus 53 Myome 70 Myome 34-40 Myome 68 Myome 46 Utérus 69 Utérus 50 Myome 62 Utérus 59 Utérus 44 Utérus 52 Utérus 49 Utérus 45 Utérus 50 Utérus 45 Utérus 63 I.M. I.M. 110 114 4 6 Utérus 38 (dim. > 50 %) Utérus 67 IN 24 6 Myome 55 IN 98 103 34 33 4 4 3 3 Plus Plus Plus Plus S.C. : sous-cutanée ; I.M. : intramusculaire ; Dim : dimunition ; IN : intranasal. 146 mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 11, n° 2, mars-avril 2009 gros gros gros gros myome : myome : myome : myome : 39 32 30,5 43 utérins symptomatiques et à évaluer les bénéfices apportés par leur utilisation en préopératoire. Marqueurs Mécanismes d’actions Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. Tableau 8. Principaux effets rapportés lors du traitement par les agonistes de la Gn-RH Bien évidemment, le mécanisme d’action principal est la diminution marquée des taux sériques d’estradiol et de progestérone. Néanmoins, certains fibromes sont capables de synthétiser localement leurs propres estrogènes, en raison d’une activité aromatase accrue. L’hyoestrogénie entraîne une cascade d’événements tissulaires impliqués dans la croissance des myomes. Il existe, par ailleurs, des récepteurs à la Gn-RH au sein des fibromes [106]. Au plan histologique, les données concernant l’aspect des myomes sous traitement sont très variables, allant de l’absence de différence à l’examen microscopique à la dégénérescence, à la nécrose hyaline et à l’infiltration cellulaire, en particulier par les lymphocytes [107]. Il existe aussi des variations entre les patientes et les fibromes chez la même patiente. Enfin, la diminution du flux vasculaire utérin a aussi été proposée. Au cours de ces 20 dernières années, les nouveaux outils biomoléculaires ont été utilisés, et de nombreux effets ont été rapportés [108-132], dont les principaux figurent sur le tableau 8. Prédiction de la diminution de volume des myomes utérins La variabilité de réponse selon les patientes et des différents myomes chez une même patiente est une observation courante. Cette constatation a conduit divers auteurs à rechercher des marqueurs prédictifs de la diminution du volume des myomes sous traitement [133, 134]. Il faut d’abord rappeler que la réponse peut être anticipée dès la quatrième semaine de traitement, selon l’importance de la réduction du volume à cette échéance [135]. Divers critères ont été évalués afin de déterminer leur valeur prédictive pour la réduction du volume des myomes utérins par les agonistes de la Gn-RH. Il faut souligner que les études rapportées sont, pour la plupart observationnelles, parfois controversées, donc avec un faible niveau de preuve (tableau 9). Bien que non absolues, ces notions peuvent avoir un certain intérêt en pratique courante. Néanmoins, les données fournies par l’imagerie sont les plus performantes et les plus utilisables. Amélioration des effets secondaires : la back-therapy Les effets secondaires dus à l’hypoestrogénie induite (syndrome climatérique, déminéralisation osseuse, altérations métaboliques et neuropsychologiques) représentent une limite à l’utilisation prolongée des agonistes de la Gn-RH. Diverses options ont été proposées pour réduire Hormonaux et leurs médiateurs Hormone de croissance sérique IGF1 sérique Expression de RE augmentéevan de Ven Concentration de RP ARN messager de RP Liaison EGF au niveau du tissu myomateux Production de TGF bêta Expression de FGF bêta Expression de PDGF Expression de l’aromatase P450 in situ Autres effets cellulaires Activité des cellules NK Prolifération cellulaire en culture Prolifération cellulaire in vivo Apoptose cellulaire en culture ADN cellulaire Expression de eNOS cellulaire Microfilaments cellulaires Mitochondries cellulaires Concentration en mastocytes Matrice extracellulaire Expression des métalloprotéases (MMPs) Inhibiteurs des protéases (TIMPs) Collagène de types I et III Vasculaires IR de l’artère utérine IR des myomes Vaisseaux des myomes Compte des microvaisseaux des myomes Effet Auteur(s) Diminuée Diminué Diminuée Friedman Friedman Vu Augmentée Diminué Diminuée Bozzini, Rein Vu, van de Ven Lumsden Diminuée Diminuée Diminuée Diminuée Chegini Di Lieto Di Lieto Shozu, Ishihara Augmentée Diminuée Diminuée Augmentée Inchangée Altération Diminuée Diminués Augmentées Augmentée Umesaki Wang Chegini Wang, Higashijima Huang Cheng Gokdenis Chegini Chegini Nakayama Augmentée Dou Diminuée Augmentés Dou Stewart Augmenté Augmenté Constriction Yoshioka Spong Rutgers, Demopoulos Abulafia Inchangé ces effets secondaires, tout en essayant de maintenir l’efficacité sur les fibromes et les symptômes associés [140]. Draw-back therapy Des tentatives de diminution des doses ont été envisagées, appliquant l’hypothèse du seuil estrogénique de Barbieri [141]. Un essai de diminution secondaire des doses a été réalisé chez 27 femmes et montré que les effets bénéfiques obtenus par la forte dose initiale (deux mois) pouvaient être maintenus malgré la diminution de la dose pendant les 18 semaines suivantes [134]. Il n’a pas été constaté de déminéralisation osseuse. mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 11, n° 2, mars-avril 2009 147 Revue Add-back therapy Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. Tableau 9. Critères prédictifs de diminution du volume des myomes Critères Effet démontré Auteurs (références) Cliniques Âge Aucune corrélation Broekman et al. [134], Vollenhoven et al. [136] (Broek)man et al. [134] Obésité Anatomiques Myome volumineux Réponse diminuée Pédiculé Myome calcifié Radiologiques Échogénicité faible Réponse diminuée Réponse diminuée Renforcement par Gd Réponse meilleure Meilleure réponse Réponse diminuée Friedman et al. [133], Rein et Friedman [112], Vollenhoven et al. [136] Shaw [107] Shaw [107] Zullo et al. [137], Kanelopoulos et al. [138] Takahashi et al. [139] Malheureusement, il n’y a pas eu d’autres études, et les préparations retards, les plus utilisées et pratiques, se prêtent mal à la diminution des doses. C’est surtout le concept de l’add-back therapy, initialement proposé dans le cadre du traitement de l’endométriose par les agonistes de la Gn-RH, dès 1987 [142], qui a fait l’objet d’études randomisées pour le traitement des fibromes dès 1988 [143]. De nombreuses modalités ont été rapportées, les principales études figurant sur le tableau 10. Contrairement à celle utilisée pour l’endométriose, la prescription de l’add-back therapy doit être séquentielle dans le cadre des fibromes [140]. En effet, la réduction du volume des myomes est réduite si la prise de l’add-back therapy est commencée simultanément avec l’agoniste de la Gn-RH [143, 144]. Ainsi, dans une étude [144], l’agoniste seul entraîne une diminution de volume de l’utérus de 38 %, alors qu’elle n’est que de 18 % si 15 mg/j d’acétate de médroxyprogestérone sont associés dès le début. Plusieurs études associent un estrogène et un progestatif, prescrits de manière cyclique ou continue [149, 150], sans diminution significative de la baisse du volume utérin obtenue par l’agoniste seul. Cette association Tableau 10. Principales études utilisant une modalité d’add-back therapy Agoniste Progestatif seul simultané Friedman et al. (1988) [143] West et al. (1992) [144] Carr et al. (1993) [145] Progestatif différé Caird et al. (1997) [146] Estrogène seul différé Nakayama et al. (1989) [147] Estroprogestatif simultané Kiilholma et al. (1995) [148] Estroprogestatifs différés Friedman et al. (1994) [149] Rintala et al. (1999) [150] Tibolone Lindsay et al. (1996) [151] Palomba et al. (1999) [152] Palomba et al. (2001) [153] Göçmen et al. (2002) [155] Morris et al. (2008) [156] Palomba et al. (2008) [157] Raloxifène Palomba et al. (2002) [158] Palomba et al. (2004) [159] Add–back Nombre de cas randomisés Durée (mois) Utérus Myome Placebo (%) Leuproline S.C. Goseriline S.C. Leuproline S.C. MPA 20 mg/j MPA 15 mg/j MPA 20 mg/j 20 16 6 6 3 Ut. : 14 Ut. : 18 Ut. : 0 51 39 73 Gosériline S.C. MPA 15 mg/j 24 6 Ut. : 50 60 Leuproline S.C. Estriol 4 mg/j 12 6 Myo. : 31 59 Gosériline S.C. NET 1 mg/j NET + E2 2 mg/j 88 6 Leuproline S.C. 51 24 Ut. : 95 40 Nafaréline IN NET 0,7 mg/j (1-14) Estropipate 0,75 mg/j E2 2 mg/j NET 1 mg/j 12 6 Ut. : 53 61 Triptoréline Leuproréline I.M. Leuproréline I.M. Triptoréline I.M. Gosériline S.C. Leuproline I.M. Tibolone Tibolone Tibolone Tibolone Tibolone Tibolone 31 25 66 20 75 110 6 24 2 6 6 6 Ut : 53 Ut : 52 Myo : 28 Myo : 64 Myo : 55 Myo : 43 61 32 60 51 48 Leuproréline I.M. Leuproréline I.M. Raloxifène 60 mg/j Raloxifène 60 mg/j 100 50 6 18 2,5 2,5 2,5 2,5 2,5 2,5 mg/j mg/j mg/j mg/j mgj mg/j Ut : Utérus ; Myo : Myome ; S.C. : sous-cutanée ; I.M. : intramusculaire ; IN : intranasal. 148 Diminution volume (%) mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 11, n° 2, mars-avril 2009 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. paraissait alors la modalité recommandable, confortant la théorie du seuil estrogénique [140]. Depuis, des études utilisant la tibolone à la dose de 2,5 mg/j ont confirmé les bons résultats de la série de Lindsay et al. [151]. Les diminutions des volumes de l’utérus et des myomes sont pratiquement conservées, même en cas de prescription simultanée, pour des durées allant jusqu’à 24 mois de traitement [152]. Les signes vasomoteurs et la déminéralisation osseuse, liés à l’hypoestrogénie, sont par ailleurs améliorés [154-157]. Les saignements anormaux ne sont pas accrus par l’association. Enfin, cette association réduit les effets délétères, dans le domaine cognitif, entraînés par l’agoniste de la Gn-RH. Cette association semble devoir aujourd’hui être celle à utiliser de préférence dans les cas où un traitement de longue durée est nécessaire. La dernière add-back therapy proposée est le raloxifène [158]. Dans l’étude initiale portant sur 100 cas randomisés, cette association prescrite pendant six mois prévient la déminéralisation osseuse [158]. Une deuxième étude portant sur 50 cas randomisés évalue cette association sur une période de 18 mois [159]. Aucune autre étude n’a confirmé ces données, enfin le raloxifène n’améliore pas les troubles vasomoteurs, ce qui limite son intérêt. En résumé, les modalités d’add-back therapy en cas de myome utérin sont mieux cernées aujourd’hui, et le schéma qui semble donner les résultats les plus satisfaisants est l’addition de tibolone. Mais, dans la mesure où les agonistes de la Gn-RH ne sont recommandés (avec une AMM) que pour le traitement préparatoire à un acte chirurgical pour une période de trois mois au plus, on voit mal quelles sont alors les indications réelles de cette association thérapeutique, surtout utile pour les traitements de longue durée, comme cela peut être le cas dans les endométrioses associées à des douleurs importantes. Utilisation en périménopause Rapidement, il est apparu que ce traitement n’avait qu’un effet temporaire et ne pouvait remplacer la chirurgie. La reprise de croissance des myomes à l’arrêt du traitement obère l’utilisation de ce traitement très à distance de la ménopause. Pour certains, il peut, en revanche, éviter un acte chirurgical chez les femmes les plus âgées, probablement proches de la ménopause naturelle. Il a été même suggéré que ce traitement pouvait tendre à induire la ménopause, constatant qu’à l’issue d’une cure thérapeutique de 24 semaines, neuf patientes, pour 26 traitées, sont devenues ménopausiques [160]. En ne se basant plus sur l’âge, mais en sélectionnant des patientes avec initialement une FSH élevée au troisième jour du cycle, un traitement de six mois, chez 21 femmes, a conduit 19 d’entre elles à ne plus présenter de menstruations à l’arrêt de la prescription [161]. Tableau 11. Utilisation des agonistes de la Gn-RH à l’approche de la ménopause Van Leusden (1992) [162] Parazzini (1999) [163] Scialli (2000) [164] Nombre Chirurgie évitée 28 59 30 15/28 (54 %) 30/53 (56 %) 20/30 (66 %) Quelques rares études ont ainsi été réalisées (tableau 11) chez des femmes ayant en général plus de 45 ans et suivies de 36 à 56 mois après l’arrêt du traitement, démontrant que l’hystérectomie prévue a été évitée chez 54 à 66 % des patientes. La plus consistante porte sur 59 femmes, dont l’âge moyen était de 50 ans, et présentant au moins un fibrome de plus de 10 cm de diamètre associé à des ménorragies pendant au moins trois mois [163]. Elles ont été traitées par l’acétate de goséréline (3,6 mg tous les 28 jours) pendant une période initiale de quatre mois. Puis, en cas de récidive des ménorragies, une nouvelle prescription a été réalisée pour une période de trois mois et répétée en cas de nouvel échec. En cas de récidive des saignements après les trois cures thérapeutiques, une hystérectomie a été pratiquée. Le suivi a été de trois années, et, à ce terme, 33 patientes (pour 59 incluses) ont pu éviter l’hystérectomie [163]. Cette étude démontre que le traitement des myomes symptomatiques par un agoniste de la Gn-RH, chez des femmes proches de la ménopause, permet d’éviter, à près des deux tiers d’entre elles, la chirurgie. Néanmoins, les effets osseux, chez les femmes de plus de 40 ans, sont particulièrement marqués avec des déminéralisations osseuses variant de 4,4 à 7,6 % selon le site de mesure, après une cure de 12 mois par un agoniste de la Gn-RH [165]. Bien évidemment, il est possible de recourir à l’add-back therapy. Une autre alternative est de faire suivre le traitement par agoniste de la Gn-RH par un progestatif à forte dose [166] ou par le danazol [70]. Dans les deux études, la prescription du stéroïde a réduit l’effet rebond à l’arrêt de l’agoniste de la Gn-RH, durant les six mois de traitement. L’utilisation de ce traitement peut cependant apparaître comme susceptible d’éviter une intervention chez les femmes les plus âgées, surtout si elles ont déjà un taux de FSH élevé au troisième jour du cycle, et si l’acte chirurgical présente des risques particuliers [167]. Mais cette indication ne figure dans aucune recommandation pour la pratique clinique, et une telle utilisation des agonistes de la Gn-RH n’a pas obtenu l’AMM. Traitement préopératoire des fibromes Le constat que les bénéfices apportés par ce type de traitement médical, basé sur l’induction d’une hypoestrogénie réversible et la difficulté de mettre au point une modalité ayant un bon rapport bénéfice/risque/coût mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 11, n° 2, mars-avril 2009 149 Revue étaient temporaires, a conduit à admettre que ce traitement ne devait être prescrit que pour des périodes limitées. Il est donc devenu clair que la préparation à un acte chirurgical pouvait représenter une indication pertinente. Les divers intérêts potentiels ont été analysés en 2002, à partir de 26 essais contrôlés, pour des durées de traitement de trois à quatre mois [168]. Pour plus de clarté, ils ont été regroupés en diverses rubriques, en tenant compte des quelques publications ultérieures. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. Améliorations de l’état général 150 C’est la donnée la plus objective pour les fibromes dont les saignements excessifs ont entraîné une anémie. Le traitement permet de normaliser divers paramètres sanguins, en particulier le taux d’hémoglobine et l’hématocrite, donc de corriger l’anémie par carence martiale [168-170]. La durée du traitement est habituellement de trois mois, mais elle peut être allongée en l’absence de normalisation insuffisante. Il n’existe malheureusement pas d’étude randomisée comparant, à cet égard, les agonistes de la Gn-RH à d’autres traitements moins onéreux. Les recommandations retiennent habituellement un taux d’hémoglobine inférieur ou égal à 8 g/dL pour justifier l’indication du traitement. Un autre bénéfice non négligeable est d’ordre psychologique, puisque ce délai permet à la patiente de mieux accepter et de s’adapter à l’intervention prévue, surtout en cas d’hystérectomie. Diminution du volume de l’utérus et des myomes Bien que d’importance variable, une diminution significative du volume de l’utérus et des myomes est retrouvée dans l’analyse de 26 essais contrôlés retenus [168]. On peut alors admettre que la réduction de la taille des fibromes est susceptible de faciliter la prestation opératoire retenue. Conséquences pour l’hystérectomie Le premier enjeu de l’hystérectomie est la voie d’abord, dépendant, entre autres, de la taille de l’utérus, mais pas uniquement (mobilité, adhérences prévisibles secondaires à une intervention antérieure, etc.). L’expertise de l’opérateur pour une voie particulière joue aussi un grand rôle dans le choix. Il faut reconnaître qu’il s’agit donc de notions plutôt subjectives ! Néanmoins, quelques études randomisées ont été réalisées [168, 171]. Pour Vercellini et al., la réduction absolue d’abord par voie vaginale est de 37 %. Dans la revue de Lethaby et al. [168], l’OR est de 4,7 sous agoniste de la Gn-RH pour un abord vaginal plutôt qu’abdominal. Pour l’hystérectomie abdominale, le type d’incision cutanée pratiquée peut être modifié au détriment de l’incision verticale [172] avec un OR de 0,36 sous analogue de la Gn-RH [168]. L’avènement de l’hystérectomie par voie cœlioscopique a conduit à évaluer l’intérêt du prétraitement par un agoniste de la Gn-RH. Une étude a analysé les bénéfices apportés par le prétraitement chez 19 patientes pour lesquelles une hystérectomie ou une myomectomie par voie abdominale était prévue [173]. L’intervention a pu ainsi être réalisée chez toutes les patientes par cœlioscopie, et l’hystérectomie évitée chez 13 patientes pour lesquelles elle était initialement prévue. Pour les autres avantages potentiels rapportés, les données sont très hétérogènes et parfois subjectives : facilitation et durée de l’intervention, pertes sanguines peropératoires et nécessité de transfuser, taux de complications, durée de l’hospitalisation. Conséquences pour la myomectomie La diminution du volume des myomes par un traitement préopératoire par les agonistes devrait potentiellement apporter divers avantages : facilitation de l’acte opératoire avec incision utérine plus courte, diminution des saignements, durée opératoire plus courte et abord cœlioscopique plus fréquent. Les études dont quatre essais randomisés rapportés figurent sur le tableau 12. Ces données sont trop fragmentaires pour tirer des conclusions validées. Des essais randomisés plus importants apparaissent bien utiles, mais seront-ils un jour réalisés ? Conséquences pour la résection hystéroscopique L’intérêt d’une préparation médicale soit par agoniste de la Gn-RH, soit par danazol, avant hystéroscopie opératoire (ablation endométriale, résection de myome ou quelques métroplasties) a été évalué dans une revue portant sur 16 essais, randomisés ou non. Elle a démontré que les interventions étaient facilitées, avaient une durée moindre, que l’absorption du glycocolle était diminuée, et que le taux d’aménorrhée postopératoire était plus important par l’utilisation d’un agoniste de la Gn-RH [180]. Ces données ont été confirmées par une analyse de la Cochrane, portant sur huit essais randomisés [181]. On comprend aisément ces avantages résultant de la présence d’une muqueuse atrophique, de l’absence de saignement gênant la visualisation et de l’éventuelle diminution de la taille de la cavité utérine et des myomes sousmuqueux. Les études spécifiquement consacrées aux myomes utérins sont moins nombreuses, mais confirment en général ces données (tableau 13). Une étude, portant sur 366 femmes présentant un myome sous-muqueux, a analysé les bénéfices apportés par un traitement de huit semaines avant l’hystéroscopie opératoire [183]. À l’exception de quatre cas, une diminution du volume du myome a été observée chez toutes les autres, avec une valeur moyenne de 38 %. La réduction du volume des fibromes permet aussi cet accès endoscopique, pour des myomes dont la taille initiale contre-indiquait cette approche [182]. mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 11, n° 2, mars-avril 2009 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. Tableau 12. Utilisation des agonistes de la Gn-RH avant myomectomie Auteur Année Nombre Type d’étude Apport du prétraitement par analogue Gn-RH Friedman et al. [174] Fedele et al. [175] Hackenberg et al. [176] Hutchkins (L) et al. [177] Wood et Maher [176] Zullo et al. [137] (L) 1989 1990 1991 1992 1996 1998 8 24 11 67 5 67 RCT Comp Observ Comp Observ RCT Jasonni et al. [178] Palomba et al. [179] (L) 2001 2002 36 66 RCT RCT Diminution des saignements peropératoires Davantage de récidives six mois après l’intervention Diminution de volume du myome : 10/11 Amélioration du taux d’hémoglobine postopératoire Laparotomie évitée chez quatre patientes sur cinq Diminution des saignements peropératoires Diminution de la durée de l’intervention Pas de bénéfice de six vs deux mois de traitement Diminution des volumes de l’utérus et des myomes L : myomectomie cœlioscopique ; RCT : essai randomisé ; Comp : étude comparative non randomisée ; Observ : étude observationelle. Tableau 13. Agonistes de la Gn-RH avant résection hystéroscopique de myomes utérins Auteur Année Mencaglia et Tantini [182] 1993 Nombre de cas 25 Nisolle et Donnez [183] 1999 366 Campo et al. [184] 2005 80 Type d’étude Prospective observationnelle Rétroscopique observationnelle Comparative non randomisée Il faut rappeler qu’en dehors des effets secondaires inhabituels pouvant altérer l’indice de satisfaction des patientes, il faut signaler que ce traitement par agoniste est susceptible d’avoir des inconvénients, en particulier avec une dilatation cervicale plus difficile et le risque de ne plus retrouver de petits myomes ayant trop bien répondu au traitement [184]. Ce traitement préparatoire apparaît finalement le plus intéressant pour les myomes dont la taille initiale est limite pour cette approche thérapeutique, cette notion étant d’ailleurs particulièrement opérateur-dépendante. Conclusion Les traitements médicaux « hormonaux » actuels des myomes utérins sont essentiellement symptomatiques et adaptés à chaque patiente, en tenant compte de leurs effets secondaires et de leur coût (NP3C). Ils sont pratiquement limités à deux grandes classes thérapeutiques. Il s’agit soit de stéroïdes (progestatifs, associations estroprogestatives ou danazol) prescrits par voie orale, parentérale ou intra-utérine, soit des agonistes de la Gn-RH. Les objectifs thérapeutiques sont notablement différents pour ces deux modalités, mais dans tous les cas les effets sont temporaires. Les stéroïdes visent essentiellement à réduire les saignements, à condition qu’ils ne soient pas associés à des myomes sous-muqueux ou intracavitaires, ces dernières localisations relevant de la chirurgie, de préférence par hystéroscopie. Le moyen le plus efficace, surtout à long terme, semble devoir être le DIU LNG. Ces traitements n’ont pas d’effets démontrés sur le volume des myomes. Les effets secondaires sont variables selon les produits et les doses utilisées, limitant ainsi parfois leur utilisation pour de longues durées. Les agonistes de la Gn-RH améliorent de manière importante les symptômes associés aux fibromes utérins, qu’il s’agisse des saignements, des douleurs ou des signes de compression. En effet, ils sont capables de réduire de manière significative le volume de l’utérus et des fibromes. Cette réduction est cependant variable d’une patiente à l’autre et d’un myome à l’autre chez la même patiente. À l’arrêt du traitement, on assiste généralement à une recroissance des myomes qui retrouvent ainsi leur volume initial. C’est pourquoi les recommandations diverses limitent leur utilisation à la préparation d’un acte chirurgical (hystéroscopie, myomectomie ou hystérectomie) quand ils ont un certain volume, dont la réduction est susceptible d’améliorer la prestation opératoire ou quand une anémie doit être corrigée avant l’intervention (NP4). La durée de ce traitement recommandée est de deux à trois mois. Cette période réduite de traitement limite les conséquences des effets bien connus des agonistes de la Gn-RH. C’est pourquoi l’add-back therapy a un intérêt limité pour le traitement des fibromes, contrairement à la prise en charge des fortes douleurs associées à l’endométriose. Références 1. Townsend DE, Sparkes RS, Baluda MC, McClelland G. Unicellular histogenesis of uterine leiomyomas as determined by electrophoresis by glucose-6-phosphate dehydrogenase. Am J Obstet Gynecol 1970 ; 107 : 1168-73. mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 11, n° 2, mars-avril 2009 151 Revue 2. Buttram Jr. VC, Reiter RC. Uterine leiomyomata: etiology, symptomatology and management. Fertil Steril 1981 ; 36 : 433-45. 3. Evans P, Brunsell S. Uterine fibroid tumors: diagnosis and treatment. Am Fam Physician 2007 ; 75 : 1503-8. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017. 4. Haney AF. 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