Espaces euclidiens : Compléments
1) Distance à un sev et minimisation
a) Projeté et distance d’un point à un sev
Principe : Soit Fun sev et x2E. On considère d(x; F ) = inffkxzk,z2Fg.
Il existe un unique vecteur y2Ftel que d(x; F ) = kxyk, et yest le projeté orthogonal de xsur F.
En e¤et, si z2F, on a par Pythagore, kxzk2=kxyk2+kyzk2 kxyk2:
Important :d(x; F )2=kxyk2=kxk2 kyk2:
Remarque : Si (e1; :::; en)est une bon de F, alors y=Pn
k=1(xjek)eket d(x; F )2=kxk2Pn
k=1(xjek)2:
Si (f1; :::; fp)est une bon de F?, alors d(x; F )2=Pp
k=1(xjfk)2:
Exemple : Calcul du projeté yde xsur un plan F= Vect(u; v).
Si (u; v)est orthogonale, u
kuk;v
kvkest une bon, donc y=(xju)
kuk2u+(xjv)
kvk2v:
Dans le cas général, on peut calculer yde deux façons :
- On orthogonalise (u; v)par le procédé de Gram-Schmidt.
- Mieux : on cherche ysous la forme u +v, et on écrit que (xy)est orthogonal à uet à v.
D’où le système : ((u +v ju) = (xju)
(u +v jv) = (xjv)((uju) + (vju) = (xju)
(ujv) + (vjv) = (xjv)
On obtient un système de Cramer d’inconnue (; ), car = kuk2kvk2(ujv)2>0par Cauchy-Schwarz.
b) Exemple de minimisation
Exemple : (|||) Soit f: [0;1] !Rune application continue.
On veut déterminer les valeurs de (a; b)2R2pour lesquelles R1
0(f(t)abt)2dt est minimum.
Autrement dit, en considérant E=C0([a; b];R)de la norme euclidienne kgk2=qR1
0g(t)2dt, on cherche à minimiser
kfLk2
2, où Lest une droite a¢ ne.
Par a), kfLk2
2est minimum lorsque Lest le projeté de fsur F= Vect(1; t)le sev des fonctions a¢ nes.
On détermine L(t) = a+bt par (a(1 j1) + b(tj1) = (fj1)
a(1 jt) + b(tjt) = (fjt)(a+1
2b= (fj1)
1
2a+1
3b= (fjt)
On obtient a= 4(fj46t)et b= (fj 6 + 12t):
Remarque : On peut prendre E= Vect(1; t; f )au lieu de C0([a; b];R)(pour se placer en dimension …nie).
Exemple : (|||) On veut minimiser R+1
0(t2abt)2etdt, avec (a; b)2R2.
On considère R[X]muni du produit scalaire (PjQ) = R+1
0P(t)Q(t)etdt:
Alors R+1
0(t2abt)2etdt est minimum lorsque (a+bX)est le projeté de X2sur Vect(1; X).
2) Polynômes orthogonaux
a) Propriétés générales : Soit (j)un produit scalaire sur R[X].
Pour tout n2N, il existe un unique polynôme unitaire Bnde degré northogonal à Rn1[X]. En e¤et, l’orthogonal
de Rn1[X]dans Rn[X]est une droite, et une droite contient un unique polynôme unitaire (de coe¢ cient dominant
1).
Remarque : En fait, Bnest le projeté orthogonal de Xnsur Rn1[X]?.
Prop : Il existe une (unique) base orthogonale (Bn)n2Nde R[X]de polynômes unitaires de degrés échelonnés .