invocations au soleil. Autres devoirs quotidiens : l’oblation au feu ainsi que, comme en témoigne
le Mahâbhârata, le culte aux mânes, issu du védisme.2
3.2 Les quatre stades de vie
1ère étape (stade)/ étudiant brahmanique (brahmacârin) : après la petite enfance où il est
assimilé à un çudra, le jeune garçon est admis à devenir brahmacârin, c’est-à-dire étudiant chez
un maître. Cette période qui commence à l’âge de huit ans pour les jeunes brahmanes et qui se
prolonge jusqu’à seize ans, est marquée par des observances qui font de l’enfant, puis adolescent,
un véritable ascète.
Tôt levé le matin, il doit servir son maître, en particulier entretenir le feu sacrificiel avec du bois.
Il est soumis à des pratiques de pureté rituelle particulièrement exigeante : il est vêtu d’une peau
d’antilope noire (qu’il a reçu lors de la cérémonie d’initiation), il mendie sa nourriture, doit
observer une chasteté rigoureuse. Plusieurs heures par jour sont consacrées à la mémorisation de
textes védiques qu’il devra par la suite réciter quotidiennement, suivant le Veda et l’école
védique auxquels il appartient par filiation. Quand ses études sont terminées, qu’il a pris le bain
rituel final et donné les honoraires à son gourou (dakshinâ), il retourne chez son père où il est
considéré comme bon à marier.
2ème étape / maître de maison (grihastha) : dès 16 ans, il doit accepter toutes les obligations
rituelles, engendrer des fils et au moins une fille (à cause de l’alliance avec une autre lignée).
Seul le grihastha peut être sacrifiant (yajamâna). Le jeune brahmane qui retourne à la maison de
son père après avoir pris le bain rituel qui met un terme à ses études védiques ne peut pas encore
offrir des sacrifices quotidiens et périodiques. C’est le mariage, dont le rituel comprend un feu à
titre principal, qui inaugure sa vie de maître de maison, le feu du mariage devenant le feu
sacrificiel du jeune couple.
3ème étape / retraite religieuse : dès le moment où l’on commence à avoir des petits enfants on
est vânaprastha. Le maître de maison vieillissant, ayant vu sa descendance assurée par la
naissance d’un fils de son fils, a la possibilité de se dégager de ses obligations rituelles en
passant au troisième stade de la vie, le vânaprastha. Il se retire dans la forêt avec sa femme. Il y
garde encore provisoirement ses obligations rituelles, et il a donc des feux, qui ne sont cependant
pas les mêmes que ceux de la période précédente. En même temps, il pratique des austérités qui
lui valent un accroissement de ses pouvoirs spirituels. Cette période est une transition entre l’état
de maître et celui de renonçant complet.
4ème étape / renonçant complet (samnyâsin) : le renonçant est solitaire. Il n’a plus de feux, plus
d’obligations rituelles, plus de statut social, plus de demeure fixe. On entre dans l’état de
renonçant après une grandiose cérémonie d’inhalation des trois feux, signifiant par là que le
sacrifice sera désormais intérieur. Il se nourrira, soit de nourriture sauvage et crue (puisqu’il n’a
plus de feu), soit, et c’est le cas le plus habituel, de nourriture reçue en aumône. En principe, seul
l’ancien maître de maison (donc des trois premières classes) a droit au nom de samnyâsin. Aux
autres, qui peuvent être issus de basses castes, on donnera le nom de yogin, dans cette période de
renoncement.
Ainsi, à la pente déclinante des quatre âges du monde s’oppose la pente ascendante des quatre
stades de la vie du brahmane (voire ce de toute personne cherchant à purifier son existence) ou
2 Encyclopédie des religions, Gerhard J. Bellinger, Librairie générale française, Paris, 2000