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 1‐TABLE DES MATIÈRES 1)
Table des matières 1 2)
Équipe de création 2 3)
Résumé de la pièce 3 4)
Mot de la directrice artistique d’ESPACE GO – Ginette Noiseux 4 5)
Le Memento Mori de Jackie – par Stéphanie Jasmin 5 6)
Repères biographiques de l’auteure 6 7)
Repères biographiques des metteurs en scène 7, 8 8)
Repères biographiques de l’interprète 9 9)
Repères biographiques des concepteurs 10, 11 10)
Autour de JACKIE d’Elfriede Jelinek – par Geneviève Billette 12 ‐ 15 11)
Arbre généalogique de Jackie Kennedy 16 12)
Ceux dont on parle dans JACKIE 17 ‐ 22 13)
Quelques couvertures de magazine 23, 24, 25 14)
Ce que Jackie a dit 26 15)
Ce qu’ils ont dit d’elle 27 16)
Moments marquants de la vie de Jackie Kennedy 28 ‐ 40 17)
Bibliographie sélectionnée 41 18)
Équipe de production 42 19)
Équipe d’ESPACE GO 43 20)
Équipe d’UBU 44 21)
Remerciements 45 22)
Contacts 46 Documentation pour consultation seulement! Également disponible sur www.espacego.com 11 2‐ÉQUIPE DE CRÉATION Création nord‐américaine en français Du 5 au 30 octobre 2010 JACKIE TIRÉ DE DRAMES DE PRINCESSES : LA JEUNE FILLE ET LA MORT IV Texte : Elfriede Jelinek Traduction : Magali Jourdan + Mathilde Sobottke Mise en scène : Denis Marleau + Stéphanie Jasmin Avec : Sylvie Léonard Équipe de création Décor, accessoires et vidéo : Denis Marleau + Stéphanie Jasmin Costumes : Isabelle Larivière Éclairages : Marc Parent Musique et environnement sonore : Nicolas Bernier Maquillages et coiffures : Angelo Barsetti Assistance à la mise en scène : Martin Émond É quipe de production Direction technique : Francis Laporte Régie : François Roy Caméraman : Olivier Schmitt Assistance au décor et aux accessoires : Francis Laporte Assistance aux costumes : Stéphanie Cloutier Consultation vidéo : Pierre Laniel Perruque : Rachel Tremblay, assistée de Chantal McLean Coupeur : Julio Mejia Construction décor : Francis Laporte + Martin Lapointe Technicienne : Stéphanie Arsenault Consultation en langue allemande : Caroline Gagnon Recherches archives : Aurélie Herman L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté. Une coproduction UBU + ESPACE GO www.ubucc.ca www.espacego.com DURÉE DE LA REPRÉSENTATION : 1 h 10 22 3‐ LE RÉSUMÉ « Quel miracle qu’une image comme moi sache parler. » Jackie Qui est Jackie Kennedy? Quelle femme se cache derrière la silhouette en tailleur Chanel reconnaissable entre toutes? Quelles pensées occupent l’esprit de cette première dame des États‐Unis à l’image plus que parfaite autant en épouse souriante, en mère aimante qu’en digne veuve? Que sait‐on réellement de Jackie? Finalement bien peu de choses, et les milliers d’images qui ont documenté toute sa vie n’en disent pas plus sur l’énigme qui fonde l’icône qu’elle est devenue. Grande metteure en scène d’elle‐même, soucieuse du moindre détail et ne commettant aucune faute de style, elle est celle qui donne le ton. Mais sur ses tourments intérieurs face aux passions et aux drames qui ont jalonné sa vie, elle a réussi à maintenir le mystère derrière un sourire aussi insondable et éternel que celui de la Mona Lisa. Et si, en se protégeant du monde avec ses vêtements comme armure, elle s’était piégée elle‐même? Et si c’était l’image qui vampirisait sa propre existence? En 2000, Elfriede Jelinek écrit les DRAMES DE PRINCESSES, une variation en cinq tableaux autour du thème La Jeune Fille et la Mort. De Blanche Neige à Sylvia Plath et Ingeborg Bachmann, en passant par la Belle au Bois dormant, Rosamunde et JACKIE qui en est le dernier volet, l’auteure s’intéresse aux modèles féminins qu’elles constituent ou auxquels elles se sont butées. Modèles qui ont été « mis en marché » dans la société de consommation en autant de stéréotypes qui fondent les rapports entre les femmes et les hommes. Ces princesses des temps anciens et modernes parlent d’elles‐mêmes en tant qu’images, perpétuellement au pied du miroir. Jelinek s’intéresse précisément à cette surface réfléchissante, où le sujet se voit objet, confondant son propre désir avec celui des autres. De ces brouillages entre la forme et le fond, entre l’être et le paraître, Jelinek tisse dans JACKIE une trame textuelle au style infiniment tonique où l’ironie, l’humour et le trivial côtoient la mélancolie et la tragédie. Elfriede Jelinek est née à Vienne en 1946. Elle est l’auteure inclassable d’une douzaine de romans et d’une vingtaine de pièces, où elle déconstruit les mythes, les clichés et les stéréotypes relayés par les médias que par les idéologies, avec une passion pour le langage sous toutes ses formes. À l’instar de son compatriote Thomas Bernhard, Jelinek est une artiste engagée et souvent considérée subversive dans son pays. Prix Nobel de littérature en 2004, elle se fait connaître d’un plus large public avec son roman LA PIANISTE, adapté au cinéma par Michaël Haneke. Denis Marleau est l’un des metteurs en scène incontournables de la scène québécoise dont la démarche singulière rayonne depuis près de trente ans ici et à l’étranger. Codirecteur d’UBU avec Stéphanie Jasmin, collaboratrice artistique depuis 2001, il signe avec elle la mise en scène de cette nouvelle création. Ils rencontrent pour la première fois la comédienne Sylvie Léonard qui prend à bras‐le‐corps la partition aux voix multiples de cette étonnante Jackie dépeinte par Jelinek. JACKIE est la quatrième collaboration entre ESPACE GO et UBU, un lien qui témoigne d’une complicité artistique fondée sur l’estime et sur une passion commune pour les écritures contemporaines. Ce texte de Jelinek s’inscrit dans cette lignée puisqu’on découvrira pour la première fois sur une scène à Montréal cette auteure à l’écriture originale et percutante. 33 4 –MOT DE LA DIRECTRICE ARTISTIQUE Avec JACKIE s’ouvre une nouvelle série de PORTRAITS DE FEMMES que nous nous attachons à vous faire découvrir à ESPACE GO. Cette saison 2010‐2011 va à la rencontre de personnages qui exercent sur les imaginations un magnétisme irrépressible. J’ai souhaité ces rendez‐vous avec des figures féminines mythiques et excessivement modernes pour qui la vie ne suffit pas autrement qu’en frayant avec la Mort, qu’en frayant avec l'Extase. On me demande : Pourquoi? Je ne sais pas. Je ne sais pas d’où provient le métier où se tressent la chaîne et la trame de l’ouvrage intuitif d’une direction artistique. On me demande d’où est venue l’idée de ce projet autour des mythes. Ce qui lie les humains, c’est leur histoire commune. Or, dans cette aube d’un millénaire naissant, la société qui n’a jamais été aussi primitive (dans le sens de nouvelle) n’a justement pas d’histoire. La fonction première des mythes est de nous offrir un passé. À travers les personnages à l’affiche cette saison, je suis à la recherche de la représentation sur scène de la femme du 21e siècle. Jackie Kennedy, notre Andromaque d’Amérique en Chanel noir aux funérailles de son époux, le président des États‐Unis, souriante face aux échecs, silencieuse au souvenir de ses victoires, nous offre un passé à partir duquel imaginer un futur inédit. La créature « Jackie », née de l’esprit fécond de Jelinek, comble mon besoin que cette femme, qui ouvre la voie du siècle à venir, soit vue telle que nous souhaiterions tant être aimées, avec notre généalogie, nos cadavres sur nos routes et nos cicatrices des siècles derniers. Pas telles que nous apparaissons aujourd’hui, tellement éblouissantes, édulcorées oui, dans la vie lumineuse et active de tous les jours. Mais telles que nous sommes aussi dans la part de nos vies qui se dérobe sous nos pieds, dans nos luttes avec nous‐mêmes, dans notre sens du devoir, dans nos combats pour défendre notre intimité fragilisée. 4 Le spectacle de ce soir scelle notre quatrième collaboration avec UBU, compagnie de création, et ses directeurs Denis Marleau et Stéphanie Jasmin. Leur travail exemplaire sur les écritures les plus inclassables et radicales de la dramaturgie contemporaine, ici comme à l’étranger où ils sont invités régulièrement à créer sur les plus grandes scènes, confère à leur démarche au sein des avant‐gardes une dimension unique, et qui demeure à ce jour inimitable. On ne saurait mieux vous présenter la dramaturge et romancière Elfriede Jelinek, dont on entend la voix pour la première fois sur une scène montréalaise, que ne le fait la production de JACKIE, créée par ces extraordinaires artistes. Sylvie Léonard s’est engagée dans cette aventure… mot à mot. Depuis des mois, elle travaille le matériau Jelinek, attentive et minutieuse, comme l’artisan‐apprenti taille en facettes son premier saphir, recherche la plus grande transparence de la pierre et atteint, dans l’humilité du polissage de chacun de ses gestes, l’état de grâce. Sylvie Léonard, lorsqu’elle entre en scène est « Jackie ». Admirable. Et dont la beauté, la vulnérabilité, l’intelligence corrosive, toutes ces furtivités qui la construisent sont magnifiées dans le regard de ce très talentueux Olivier Schmitt à la caméra. Merci du fond du cœur aux concepteurs, aux conceptrices, aux équipes techniques qui ont réalisé ce projet. Merci à vous tous d’être de ce rendez‐vous. Chère Sylvie, cher public, bonne soirée ensemble! Ginette Noiseux Directrice générale et artistique ESPACE GO 4 5 – LE MEMENTO MORI* DE JACKIE Le texte de Jelinek est écrit d’un seul jet, sans paragraphe, sans division aucune. Une sorte de matière première, de surface textuelle que l’on explore d’abord en répétition comme une forêt dense et touffue, où l’on marcherait en enjambant des racines, en soulevant des feuillages, passant constamment de l’ombre à la lumière. Le sentier se dévoile peu à peu sous les pas et l’on y découvre finalement un paysage très structuré, implacable, avec des couleurs franches en aplat comme dans un tableau de Cézanne. Mais aussi empreint de la mélancolie d’une vanité du XVIIème siècle, où un crâne côtoie un bouquet de fleurs ou une grappe de raisin. Synthétique et coloré comme un portrait de femme de Picasso. La Jackie de Jelinek est en soi un tableau, une surface réfléchissante, une image qui parle. Une image en analyse d’elle‐même, qui s’est construite et qui se déconstruit, jusqu’au vertige, pour voir ce qui reste derrière, à l’intérieur. Une femme‐création, une icône qui vante l’artifice de sa condition, le génie de ses vêtements et la solidité bétonnée de ses cheveux, mais qui, ce faisant, est traversée par des états d’âme incontrôlables. Sous l’image qui se craquelle peu à peu, il y a quelque chose d’insaisissable, comme de l’air, une douleur profonde, la mort. Et une autre image apparaît peu à peu dans le discours de Jackie, une autre femme dressée d’emblée comme figure opposée, Marilyn. Icône lumière contre icône ombre; icône de chair généreuse contre icône d’élégance retenue. Ces deux femmes sont pourtant jumelles dans la tragédie de leur destin et l’éternité de leur image. Au point de devenir, en quelque sorte, les deux revers d’une même image… Avec cette partition dense, Jelinek offre une aire de jeu fertile et une liberté implicite aux metteurs en scène à la fin de sa seule didascalie inaugurale « Mais vous ferez certainement tout à fait autre chose ». Une partition qui ne demande pas moins à l’interprète qu’une performance sportive pour prendre ses mots à bras le corps. Il s’agit de « faire voir le travail », écrivait Jelinek en parlant du théâtre. Car, mine de rien, à travers cette déconstruction du personnage de Jackie par elle‐même, il y a une association subliminale avec le métier même de l’actrice qui, sous la lumière d’un projecteur, construit, avec un costume, une perruque et une attitude particulière, un personnage, perpétuant ainsi un jeu tacite avec les spectateurs. Et, à l’instar de Jackie, l’actrice s’inscrit elle aussi dans l’imaginaire collectif, par la médiation de l’image, en s’immisçant dans le quotidien des gens pour lesquels elle devient si familière… que l’on croit la connaître. « Regarder un objet attentivement comme s’ils se regardaient dans un miroir, oui, c’est ce que font tout le temps les gens. Ils nous voient, mais en réalité ils se voient eux‐mêmes en nous. » Mais, « vous pourriez le voir cinq mille fois sur l’écran que vous n’en auriez jamais assez et vous ne verriez pourtant rien », dit Jackie. Et dans ce rien abyssal et obscur la Jackie‐image de Jelinek est à la recherche du moi perdu sacrifié au bûcher des figures féminines modèles. Quelque chose de profond s’échappe et agite peu à peu la surface textuelle comme une expression fugitive que Jackie tente de retenir sur son visage, quelque chose de si humain, de si fragile. Parfois violent comme le bruit des vagues qui se brisent sur le rivage d’une plage et bercent le spleen d’une jeune fille, ou doux comme le souvenir d’un air catalan joué au violoncelle par Pablo Casals… Stéphanie Jasmin Codirectrice artistique d’UBU *Memento mori : (mots lat. signif. : Souviens‐toi que tu es mortel.) n.m. Objet de piété représentant un crâne humain ou une tête décharnée, destiné à favoriser une méditation sur la mort. On en vint par la suite, surtout à la Renaissance et au XVIIe siècle, à faire de ces crânes de véritables objets d'art. Le nouveau Larousse illustré 55 6 –REPÈRES BIOGRAPHIQUES DE L’AUTEURE ELFRIEDE JELINEK Elfriede Jelinek est née en 1946 à Mürzzusclag en Autriche. Son enfance à Vienne se déroule sous le signe de la discipline et d’un apprentissage spartiate à la musique. Elle fréquente Notre‐Dame‐de‐Sion, une institution religieuse aux règles strictes et conservatrices où elle apprend la danse et le français. Sa mère la pousse à apprendre plusieurs instruments de musique, dont l’orgue, le piano et le violon; instruments qu’Elfriede maîtrise tout de même avec brio et virtuosité. De son père chimiste d’origine juive et plus taciturne, elle tient son amour des mots qui deviendra primordial dans sa vie. Elle suit des cours de théâtre et d’histoire de l’art à l’Université de Vienne et, en 1964, elle obtient un diplôme en musique. Trois ans après, elle publie son premier recueil de poèmes. Elle est ensuite l’auteure de nombreux romans, pièces de théâtre, scénarios et pièces radiophoniques qui formeront une œuvre riche et complexe couronnée par le prix Nobel de littérature en 2004. Elfriede Jelinek partage sa passion pour le langage, de son pouvoir de construction et de déconstruction comme de sa musicalité, avec ses compatriotes et contemporains Thomas Bernhard et Peter Handke. Elle est également tributaire d’Ingeborg Bachmann dans sa volonté de réappropriation du discours amoureux, politique ou subversif dans une perspective féminine. Utilisant librement la forme des stéréotypes ou des clichés littéraires contemporains pour mieux les critiquer ou les déconstruire, son style dense et riche entremêle tous les niveaux de langage, du populaire trivial au très érudit truffé de citations et de références savantes. Elle sait manier le jeu de mots, l’ironie grinçante, l’humour acide autant que plonger dans le tragique et la violence des sentiments. En 1979, elle signe sa première pièce, CE QUI ARRIVA QUAND NORA QUITTA SON MARI, suivie depuis par d'autres textes de théâtre, dont DÉSIR ET PERMIS DE CONDUIRE, MALADIE OU FEMMES MODERNES. Ses cinq pièces DER TOD UND DAS 6 MÄDCHEN I‐V, DRAMES DE PRINCESSES, publiées en 2004, ont été écrites à partir de 1998. Ce sont surtout ses romans qui la font découvrir du grand public notamment LES AMANTES, en 1980, qui suscite la polémique. Autant admirée que décriée à cause de son style et de son univers violent, Elfriede Jelinek provoque un nouveau scandale en 1988 avec la parution de LA PIANISTE. Par ce roman, qui sera adapté au cinéma par Michael Haneke avec Isabelle Huppert dans le rôle‐
titre, elle connaît son premier succès international. Suivront ensuite LUST, LES EXCLUS, AVIDITÉ. Ses dernières œuvres publiées sont GIER et OH WILDNIS, OH SCHUTZ VOR IHR. Résistant aux attaques des franges conservatrices de son pays à l’instar de Thomas Bernhard et engagée contre les dérives politiques d’extrême‐droite de celles‐ci, elle s’est méritée outre le Nobel, de nombreux autres prix littéraires dont le prix Büchner, la plus grande distinction pour un dramaturge en Allemagne. 6 7 –REPÈRES BIOGRAPHIQUES DES METTEURS EN SCÈNES DENIS MARLEAU Co‐metteur en scène En 1982, Denis Marleau fonde UBU avec CŒUR À GAZ & AUTRES TEXTES DADA, présenté au Musée d’art contemporain de Montréal. Avec sa compagnie, il réalise près de quarante productions scéniques dont la plupart ont tourné en Europe. Parmi les œuvres signifiantes de son parcours : les premiers spectacles collages MERZ OPÉRA (1987) d’après Kurt Schwitters et OULIPO SHOW (1988); LES UBS d’après Alfred Jarry (1991), les adaptations tirées de MAÎTRES ANCIENS (1995) de Thomas Bernhard et LES TROIS DERNIERS JOURS DE FERNANDO PESSOA (1997) d’Antonio Tabucchi, à partir duquel spectacle il inaugure son expérimentation sur la vidéo au service du personnage. Au Festival de théâtre des Amériques, il réalise notamment en première nord‐américaine ROBERTO ZUCCO de Bernard‐Marie Koltès (1993) et au Festival d’Avignon il met en scène dans la Cour d’honneur NATHAN LE SAGE de Gotthold Ephraim Lessing. Pour ce même festival, il crée deux pièces de Normand Chaurette : LE PASSAGE DE L’INDIANA (1996) et LE PETIT KÖCHEL (2000). Deux fois, il met en scène LA DERNIÈRE BANDE de Samuel Beckett (1994‐2002) et aborde le répertoire symboliste avec INTÉRIEUR de Maurice Maeterlinck et une pièce du cinéaste Pierre Perrault, AU CŒUR DE LA ROSE (2002). Dans le cadre d’une résidence d’artiste au Musée d’art contemporain de Montréal, Denis Marleau conçoit et réalise une « fantasmagorie technologique » à partir du « drame pour marionnettes » de Maurice Maeterlinck, LES AVEUGLES. Celle‐ci est présentée successivement au Festival d’Avignon et au Festival d’Édimbourg en 2002 et connaît, depuis sa création, une grande carrière internationale. Dans le cadre de Lille 2004, capitale culturelle, il adapte et met en scène une nouvelle de Tchekhov, LE MOINE NOIR ainsi que deux nouvelles pièces technologiques : DORS MON PETIT ENFANT de Jon Fosse et COMÉDIE de Samuel Beckett. En mai 2005, il ouvre le Festival de théâtre des Amériques avec NOUS ÉTIONS ASSIS SUR LE RIVAGE DU MONDE… de José Pliya. Pour la scène lyrique, il a réalisé avec le Nouvel Ensemble Moderne sous la direction de Lorraine Vaillancourt, un théâtre musical de Mauricio Kagel, LA TRAHISON ORALE (1996). En juin 2007, Denis Marleau et Stéphanie Jasmin cosignent la mise en scène au Grand Théâtre de Genève, de l’opéra LE CHÂTEAU DE BARBE‐BLEUE de Bela Bartok. Directeur artistique du Théâtre français du Centre national des Arts (CNA) à Ottawa entre 2000 et 2007, Denis Marleau a reçu de nombreux prix de l’Académie québécoise du théâtre et de l’Association québécoise des critiques de théâtre. En mai 2011 à Paris, il assurera la mise en scène d’AGAMEMNON de Sénèque à la salle Richelieu de la Comédie‐
Française. À l’ESPACE GO, Denis Marleau et UBU poursuivent avec JACKIE un cycle fructueux de collaboration amorcé en 2007 avec LA FIN DE CASANOVA de Marina Tsvetaïeva suivit de CE QUI MEURT EN DERNIER de Normand Chaurette en 2008 et LE COMPLEXE DE THÉNARDIER en 2009. 77 STÉPHANIE JASMIN Co‐metteure en scène Stéphanie Jasmin est diplômée en histoire de l’art avec une spécialité en art contemporain de l’École du Louvre à Paris. Elle étudie ensuite à l’Université Concordia à Montréal où elle obtient un baccalauréat en production cinématographique pour lequel on lui décerne le prix Oppenheim. Codirectrice artistique d’UBU, elle agit depuis 2000 à titre de conseillère dramaturgique et artistique auprès de Denis Marleau pour toutes les créations de la compagnie. Elle réalise aussi les intégrations vidéo scéniques des pièces AU CŒUR DE LA ROSE (2002) de Pierre Perrault, LE MOINE NOIR (2004) d’Anton Tchekhov, OTHELLO de William Shakespeare (2007), LES REINES (2005) et CE QUI MEURT EN DERNIER de Normand Chaurette (2007) ainsi que LE COMPLEXE DE THÉNARDIER (2008) de Josée Pliya. En 2005, elle met en scène sa première pièce, OMBRES, à l’Espace libre. En juin 2007, elle cosigne avec Denis Marleau la mise en scène au Grand Théâtre de Genève, de l’opéra LE CHÂTEAU DE BARBE‐BLEUE de Bela Bartok dont elle conçoit aussi les images vidéo. Elle cosigne également avec Denis Marleau la conception, la scénographie et la vidéo d’UNE FÊTE POUR BORIS. Stéphanie Jasmin est aussi l’auteure de textes spécialisés sur les arts visuels et le théâtre. Elle a notamment publié, en 2007, un portrait du sculpteur Michel Goulet aux éditions Varia. Depuis 2005, elle œuvre en danse comme dramaturge auprès de la chorégraphe Ginette Laurin pour ÉTUDES No3 POUR CORDES ET POULIES (2007). Elle accompagne aussi le travail d’Estelle Clareton depuis le début du cycle des FURIES : Alpha 1/24 (2005), Gamma 3/24 (2006), Delta 4/24 et TERRITOIRES QUOTIDIENS (2007). 88 8 –REPÈRES BIOGRAPHIQUES DE L’INTERPRÈTE SYLVIE LÉONARD Jackie Tant au théâtre et à la télévision qu’au cinéma, Sylvie Léonard est l’une des comédiennes les plus remarquées au Québec. Comédienne extrêmement polyvalente, Sylvie Léonard participe à quelques séries pour enfants dont BOF ET CIE et TRABOULIDON ainsi que dans plusieurs télé‐théâtres dont L’ÉCOLE DES FEMMES DE MOLIÈRE et L’ÉPREUVE DE MARIVAUX. Elle s’impose également dans plusieurs émissions, dont TERRE HUMAINE, L’HÉRITAGE, MONTRÉAL PQ, L’AMOUR AVEC UN GRAND A. De 1997 à 2003, elle incarne « la fille » dans la populaire série UN GARS UNE FILLE, rôle qui lui vaut quatre prix Gémeaux (Meilleure interprétation dans une série humoristique en 1998, 1999, 2000, 2002 et meilleure auteure de série humoristique aux côtés de Guy A. Lepage en 1999). Puis, VICE CACHÉ, LE MONDE DE CHARLOTTE devenu UN MONDE À PART, la télésérie CASINO et LES SŒURS ELLIOT. Présentement, elle joue dans la télésérie LES BOYS et sera bientôt dans GENTLEMAN. Au cinéma, on a pu la voir dans plusieurs productions dont LA VIE APRÈS L’AMOUR, KARMINA II, QUE DIEU BÉNISSE L’AMÉRIQUE, TANTE ALINE et L’ÂGE DES TÉNÈBRES. Prochainement, elle sera de la distribution du premier long‐métrage de Gaël D’Ynglemare : LE COLIS. Depuis son tout premier rôle au théâtre, elle joue dans plus de trente pièces à succès pour de grandes compagnies théâtrales dont ONCLE VANIA de Tchekhov, LES BAS FONDS de Gorki, PYGMALION de Bernard Shaw, LE TRIOMPHE DE L’AMOUR de Marivaux ainsi que dans plusieurs pièces québécoises dont LA CHARGE DE L’ORIGNAL ÉPORMYABLE de Claude Gauvreau, LE FACTEUR‐RÉALITÉ de René Gingras, DES YEUX DE VERRE de Michel Marc Bouchard et BACHELOR de Louis Saïa. L’an dernier, elle est montée sur la scène du TNM pour y incarner la non moins célèbre Dorimène dans LE BOURGEOIS GENTILHOMME. 99 9 –REPÈRES BIOGRAPHIQUES DES CONCEPTEURS ISABELLE LARIVIÈRE Conceptrice des costumes Active depuis la fin des années 1980, la scénographe Isabelle Larivière conçoit décors et costumes pour plusieurs compagnies théâtrales du Québec et pour les metteurs en scène Serge Denoncourt (MÉPHISTO, Trident 1997); Gill Champagne (LES REINES, Théâtre Blanc, 1997); Jean‐Pierre Ronfard (INES PÉRÉE ET INAT TENDU, Trident, 1999); Michel Nadeau (JEANNE ET LES ANGES, Niveau Parking, 1995 ‐ prix Jacques‐Pelletier en scénographie, LA FLÛTE ENCHANTÉE, Opéra de Québec, 2000, L’IMPÉRATRICE DU DÉGOÛT, Niveau Parking, 2004); Marie‐Thérèse Fortin (L’AIGLE À DEUX TÊTES, La Bordée/Théâtre Denise‐Pelletier, 2005); Robert Lepage (LE SONGE D’UNE NUIT D’ÉTÉ, Trident, 1996 ‐ Masque de la conception des costumes) et, bien sûr, Wajdi Mouawad, avec qui elle collabore depuis 1999 et pour qui elle signe le décor et les costumes des TROYENNES (Trident, 1999), SIX PERSONNAGES EN QUÊTE D’AUTEUR (Quat’Sous, 2001), INCENDIES (Quat’Sous, 2003) et LES TROIS SOEURS (Trident, 2003 ‐ Masque de la conception de décor). À ESPACE GO, Isabelle Larivière signait en 2007 les costumes de FORÊTS, un spectacle de Wajdi Mouawad, et de CE QUI MEURT EN DERNIER de Normand Chaurette, mis en scène par Denis Marleau en 2008. MARC PARENT Concepteur des éclairages Marc Parent est concepteur d’éclairages depuis plus de vingt ans. Spécialisé d’abord en danse contemporaine, il a collaboré au travail de dizaines de chorégraphes tant sur la scène québécoise que sur la scène internationale. Il a aussi travaillé fréquemment pour le théâtre avec différents metteurs en scène dont Martin Faucher et François Girard. Il a collaboré au travail de Denis Marleau lors de NOUS ÉTIONS ASSIS SUR LE RIVAGE DU MONDE… de José Pliya (FTA, 2005), de l’opéra LE CHÂTEAU DE BARBE‐BLEUE de Bartok (Grand Théâtre de Genève, 2007). Au cours des dernières années, il a signé à ESPACE GO les éclairages de LA FIN DE CASANOVA de Marina Tsvetaïeva toujours dans une mise en scène de Denis Marleau (2006) et de SAVANNAH BAY de Marguerite Duras dans une mise en scène d’Éric Vigner (2007). Marc Parent a été mis deux fois en nomination pour un Masque de conception d’éclairages par l’Académie québécoise du théâtre. Il est présentement concepteur en résidence pour Les Grands Ballets Canadiens de Montréal. NICOLAS BERNIER Concepteur de la musique et de l’environnement sonore Artiste électroacoustique, compositeur d’environnements sonores immersifs, parfois commissaire, amateur de vieilles machines à écrire et constructeur de châteaux de sable. Nicolas Bernier fait fi des chapelles esthétiques et s’investi en musique concrète, électronique live, installation, vidéo, performance, ainsi que dans plusieurs collaborations dans le milieu de la danse, du théâtre et du cinéma. Au sein de son éclectisme demeurent des constantes : un équilibre entre cérébralité et sensualité comme entre matières organiques et traitements numériques. Friand de collaborations, on a pu entendre son travail auprès de la chorégraphe Ginette Laurin, du metteur en scène Denis Marleau, du guitariste Simon Trottier, ainsi qu’auprès d’artistes sonores tel que Martin Messier, Alexis Bellavance, Érick D’Orion, Jacques Poulin‐Denis et Hélène Prévost pour ne nommer que ceux‐là. Il est le fondateur du micro‐organisme Ekumen, membre de Perte de Signal et directeur artistique de la société de concerts électroacoustiques Réseaux et du festival AKOUSMA. Lauréat de nombreux concours, ses œuvres ont été diffusées lors de plusieurs événements internationaux tels que Prix Ars Electronica (Autriche), Mutek (Canada), DotMov Festival (Japon) et Transmediale (Allemagne). 10 10
ANGELO BARSETTI Concepteur des maquillages Issu des arts plastiques, Angelo Barsetti se fait d’abord connaître dans les milieux de la danse et du théâtre comme maquilleur. En 1987, il accepte l’invitation d’André Brassard de collaborer à la création des FELUETTES, pièce de Michel Marc Bouchard (PÀP et CNA). Depuis, il travaille avec les plus importants metteurs en scène du Québec, dont René Richard Cyr, Claude Poissant, Denis Marleau, Wajdi Mouawad et Brigitte Haentjens. À ESPACE GO, Angelo Barsetti a créé les maquillages et coiffures de plusieurs pièces, dont LE COMPLEXE DE THÉNARDIER de José Pliya, CE QUI MEURT EN DERNIER de Normand Chaurette et LA FIN DE CASANOVA de Marina Tsvetaïeva, trois pièces m.e.s par Denis Marleau; FORÊTS de Wajdi Mouawad, OH LES BEAUX JOURS de Samuel Beckett, dans une mise d’André Brassard. En danse, les chorégraphes Sylvain Émard, Danièle Desnoyers et Louise Bédard font régulièrement appel à ce concepteur inspiré et inspirant. Angelo Barsetti a aussi enseigné l’art du maquillage de scène aux étudiants en interprétation de l’École nationale de théâtre du Canada. Artiste polyvalent, Angelo Barsetti se consacre de plus en plus à la photographie. MARTIN ÉMOND Assistant à la mise en scène Martin Émond est diplômé de l’option théâtre du Collège Lionel‐Groulx. Après avoir travaillé pendant sept ans comme régisseur général et éclairagiste au Théâtre de l’île à Hull, il assiste entre autres les metteurs en scène Louison Danis, Philippe Soldevila, Louise Laprade et Peter Batakliev. Depuis 2003, il est directeur de production pour UBU où il assiste également Denis Marleau dans plusieurs créations, dont LA DERNIÈRE BANDE (2002), LE MOINE NOIR (2004), CASANOVA (2007), CE QUI MEURT EN DERNIER (2008), LE COMPLEXE DE THÉNARDIER (2009) et UNE FÊTE POUR BORIS (2009). 11 11
10 –AUTOUR DE JACKIE D’ELFRIEDE JELINEK – PAR GENEVIÈVE BILLETTE Auteure inclassable, vivement contestée, mais somme toute nobélisée, Elfriede Jelinek est une flamboyante guerrière. En lutte avouée avec son propre pays, l’Autriche, auquel elle reproche, à l’instar de Thomas Bernhard, de ne jamais avoir coupé à la racine les fondements du nazisme, elle mène une guerre non moins virulente contre toutes les dérives du pouvoir dont se montre coupable, à ses yeux, l’Occident. Cirque médiatique, déséquilibre économique, culte du corps, clivage des sexes, autant de visages actuels de l’oppression que Jelinek traque énergiquement. Et même le théâtre, lorsqu’il s’entête à générer de fausses illusions, n’échappe pas à ses coups de griffes. Jelinek se méfie de toute convention, jusqu’à celles que véhicule le langage. Aussi s’emploie‐t‐elle à tordre la syntaxe, à pirter les expressions consacrées, à multiplier les néologismes. En résulte une écriture en bien des endroits grotesques et à l’ironie toujours corrosive. LA PRINCESSE ET SON PUBLIC Le monologue JACKIE est tiré du recueil Drames de princesses : La jeune Fille et la Mort, dans lequel tour à tour Blanche‐Neige, La Belle au Bois dormant, la princesse Rosamunde, Jackie, puis les écrivaines Sylvia Plath et Ingeborg Bachmann s’emparent de la parole de façon inédite, fracassant l’enveloppe idéale dans laquelle l’imaginaire collectif les tenait captives. Jackie jauge son auditoire, en un clin d’œil elle sait parfaitement que nous ne sommes ni des « élus », ni des « V.I.P. », bref, que nous ne faisons pas partie, comme elle, des grands de ce monde. Nous pourrions tout de même, de par notre condition de vivants, nous sentir privilégiés, après tout, c’est une morte qui s’adresse à nous. Au sein de cet univers, vie et mort ne servent pas de mesure. La seule hiérarchie opérante est celle séparant la célébrité de l’anonymat. Le « nous » que le personnage brandit n’inclut pas l’humanité entière, c’est le « nous » des icônes. Celles que nous avons nous‐mêmes hissées au rang de demi‐dieux, les « mensonges de nos songes ». Un pauvre troupeau d’adorateurs. Voilà d’entrée de jeu la position dans laquelle la Jackie de Jelinek nous cantonne. Premier coup de griffe de l’auteure. On pourrait toujours se bercer d’illusions, se plaire à penser que lorsque Jackie dépeint l’aliénation qu’engendre la société du spectacle chez les gens ordinaires, qu’elle parle des autres… Le « ils » qu’elle emploie alors n’est qu’élégance, Jackie n’hésitera pas longtemps avant de nous harponner directement : « Vous ne faites pas partie des stars, soyez francs ». Aussi s’adresse‐t‐elle à nous comme si nous avions dévoré chacune des pages de chacune de ses biographies (on connaît tous, bien évidemment, ses belles‐sœurs par leur prénom… On reconnaît tous instantanément son second mari à la seule mention de son surnom…). Ce qu’il y a de plus retors, et de plus jouissif, dans le rôle que Jelinek nous impose à titre de spectateurs, c’est qu’il nous coince entre deux feux. D’une part, le texte dresse un portrait impitoyable de la condition d’adorateurs, de la dépossession de soi que cette condition entraîne : « Les gens ont besoin de ces sentiments, car ils n’en ont pas, mais les connaissent tout de même. Ils leur sont continuellement décrits, dans les ivresses des pages en couleur (…) Leurs parents peuvent mourir, leurs enfants peuvent mourir, mais lorsque nous mourons, ils jettent tous en tas leurs propres petites affaires, comme des pierres, lèvent leurs gueules et hurlent. » D’autre part, le personnage de Jackie n’hésite pas à nourrir notre soif de sensationnel, y allant d’anecdotes croustillantes, avec toute la désinvolture ou la mesquinerie propre à ce genre de confidences. Et on se laisse prendre au jeu. Qui n’est pas séduit quand elle laisse échapper : « J’ai aussi une perruque, mais je l’ai toujours nié. C’est Joan, cette ivrogne, qui a vendu la mèche »? Qui ne se gargarise pas quand elle traite Marilyn Monroe de : « pauvre chose, de pot de peinture, de rocher de craie… »? Pot de peinture dont Jackie n’hésite pas, au surcroît, à nous livrer le secret de la blondeur. D’une main, l’auteure nous renvoie une image pitoyable de nous‐
mêmes, de l’autre, elle continue à distiller le poison et nous en redemandons. Redoutable Jelinek. 12 12
SOUS LE MANTEAU, LA MORT Mais l’aliénation n’est pas, au sein du texte, que l’apanage des gens ordinaires. Le pouvoir que confère le statut d’icône se double ici d’une dépossession totale du corps. Jackie le déclare sans ambages : elle n’est que vêtements. Grâce à ses vêtements, elle serait devenue « celle qui donne le ton », ses vêtements auraient été « son écriture »… On saisit rapidement que plus qu’un étendard, ses vêtements ont été un linceul. Et beaucoup plus vivant qu’elle‐même. Alors que Jackie s’astreignait à essayer des expressions sur son visage comme elle aurait essayé des paires de chaussures, ses vêtements, eux, semblaient avoir la réelle liberté de s’émouvoir : « L’être humain a toujours l’air trop calme comparé à ses vêtements, battus par le vent qui hurle et pleure sur lui‐
même. Mes vêtements m’entouraient comme des enfants étonnés en pleurs, ils détournaient l’attention de moi, mais sans moi ils n’auraient rien été. Non, ce n’est pas vrai. Ils n’ont pas besoin de moi ». Troublante symbiose entre les habits et l’être, ou plutôt victoire du chiffon sur la chair. Cette seconde peau a servi à camoufler le ventre, à atrophier le corps. Car seule l’immatérialité, au sein de cet univers, est garante de la gloire et de l’éternité médiatiques : « Nous n’existons même pas ». La représentation de la chair et du corps qu’offre ici Jelinek est volontairement des plus noires et des plus sombres. Aucun plaisir ne semble pouvoir émerger de cette pauvre carcasse. La sexualité n’est évoquée que pour parler de la maladie vénérienne que « Jack » (JFK) lui a transmise et à laquelle Jackie impute ses fausses couches et la mise au monde d’enfants mort‐nés. La langue met d’ailleurs un malin plaisir à nommer crument, brutalement, les chairs mortes, tout particulièrement celles de Jack : « Je n’arrive pas à exposer au public qui a droit à tous les détails, cette image du crâne fracassé, d’où dégouline le cerveau sur mes genoux ». Seules les drogues semblent être en mesure d’animer le corps d’un certain plaisir. Les drogues sont un des rares sujets qui provoquent chez le personnage de Jackie un réel enthousiasme, les adjectifs « merveilleux » et « magnifiques » fusent alors. Et pour cause, les drogues ont avant tout participé à sculpter l’image, à dompter la chair : « Nous sommes devenus comme elles, beaux sveltes et rapides. Elles nous ont rendus persévérants, fulgurants et endurants ». Une médication adéquate, de solides coutures, et aucun risque que la vie ne se rebelle sous la robe. Le personnage de Jackie nous parle abondamment de Marilyn Monroe bien qu’elle refuse de l’élever au rang de rivale. À ses yeux, Marilyn a totalement gaspillé son statut d’icône. Si Jackie associe Marilyn à la lumière, elle relie avant tout son échec, et le désintérêt qu’il a suscité, à sa chair trop généreuse, trop abondante, trop « naturelle » : « Elle est décomposition, car elle est chair. » Le secret de l’immortalité de Jackie : « Avec moi, vous assistez à la naissance de l’artificiel ». « QUEL MIRACLE QU’UNE IMAGE COMME MOI PUISSE PARLER » Au sein du monologue, le personnage de Jackie fait allusion à son « stade préverbal », alors que ses vêtements lui tenaient lieu de discours. Nul doute que la parole a été depuis longtemps déliée, exercée : c’est avec un sens de l’effet des plus maîtrisés que Jackie nous fait, comme elle le dit elle‐même, son numéro. L’écriture de Jelinek est à la fois circulaire et bondissante. Les souvenirs ou les motifs reviennent en boucle, semblent s’enchaîner par simple association, et bien souvent, un seul mot suffit à projeter le personnage sur une nouvelle lancée. Les mots appellent les mots, comme le déclare elle‐même l’auteure : « Je suis incapable de réduire mon expression pour n’en retenir que l’essentiel, comme les choses qu’on laisse étuver au bain‐marie »1. Jackie raconte, potine, mais raisonne aussi. Et sa parole n’est pas dénuée de contradictions, elle les relève, recommence, se reprend avec plus de précision. L’épisode sur Marilyn Monroe en est un bel exemple. 1
L’Entretien d'Elfriede Jelinek et Christine Lecerf, Seuil, 2007. 13 13
Le chemin qui l’emmène à dépeindre Marilyn tantôt sous forme de lumière, tantôt sous forme de chair, est des plus sinueux. Le personnage jongle avec les concepts, les oppose, les superpose. Malgré ces détours et les hésitations de la parole, demeure l’impression que Jackie contrôle de façon millimétrique sa « mise en valeur ». Il s’agit bien d’un spectacle qu’elle nous présente en direct du royaume des morts, et non d’une séance de confessions. Tout est nommé, décrit au présent même les rares soubresauts d’émotions : « Je suis seule tout à coup et commence à pleurer ». Cette mise à distance par le personnage de son propre rôle est un procédé fréquemment utilisé par Jelinek. Il désamorce l’affect, crève le principe d’illusion, ennemi juré de l’auteure. C’est un quasi‐enfer qui nous est ici décrit. Mais tout le drame de cette destinée aux allures d’hécatombe ne s’avoue jamais directement. Un des traits marquants de l’écriture de Jelinek est la mixité des niveaux de langage et des types de discours. Bien qu’infiniment méfiante envers la culture de masse, elle n’hésite pas, au sein de ses textes, à en convoquer des refrains. Les ruptures sont brutales, spectaculaires, et contribuent tant à la verdeur qu’à la musicalité de l’ensemble : « J’ai trouvé une forme mixte, mélange d’écriture et de composition, donc une manière compositionnelle de manier la langue. » 2 Dans JACKIE, la propension du personnage à tout comparer à ses vêtements entraîne de provocantes associations : « Mais le côté droit de cette tête fait complètement défaut! Jusque sous l’oreille droite! Le cervelet ne pendillait à sa nuque que par un seul cordon de tissu, mais je constate qu’on pourrait également décrire de la même façon ma nouvelle robe. » Le seul moment, au sein du monologue, où l’écriture semble déposer les armes et faire trêve d’ironie est lorsque Jackie troque le « nous » qui désignaient les grands de ce monde pour parler au nom des femmes : « Cependant à travers nous, les femmes, parlent toujours, quoi que nous fassions, autre chose, qui malheureusement parle plus fort que tout, et cette chose est la mort. C’est que nous manquons si souvent la vie. Certes, la vie parle à travers nous. Mais la mort parle plus fort. » Bien que mordante et infiniment tonique, l’écriture de Jelinek n’en demeure pas moins traversée d’un vent de pessimisme, pas nécessairement désespéré, mais sans illusion, encore une fois, quant à la condition féminine. LES FEMMES ET L’ART Ce pessimisme semble s’accentuer lorsque l’auteure aborde le thème des femmes et de la création. Dans JACKIE, Jelinek convoque au passage, avec force ironies, la figure de l’écrivaine Sylvia Plath 3 : « Une personne comme Plath ne sera jamais une icône, sauf pour les bonnes femmes abruties qui pensent avoir conquis leur intelligence. Ridicule. D’où pourrait‐elle bien sortir? À quoi l’emploieraient‐elles sinon pour des histoires de palier? » Dans le présent recueil, Drames de princesses, deux textes abordent de front la question. Le premier donne la parole à la princesse Rosamunde qui finit par reconnaître que le statut de la femme est incompatible avec l’écriture et que toute activité créatrice féminine est vouée à la mort. Le second met en scène Plath et l’écrivaine autrichienne Ingeborg Bachmann qui, après avoir émasculé un bélier, s’escriment en vain contre… un mur invisible. Le constat n’est d’ailleurs pas plus lumineux avec la pièce CLARA S, dans laquelle Jelinek s’inspire librement de la figure de Clara Schumann, compagne du célèbre compositeur. D’abord forcée au mariage par un père tyrannique, Clara est par la suite condamnée à rester dans l’ombre de son mari, malgré ses talents de compositrice. C’est davantage sur la réception des œuvres que sur leur création en soi que Jelinek semble vouloir attirer notre regard. Une probable résultante des nombreuses tempêtes auxquelles elle a dû faire face. Sa volonté de tout remettre constamment en question irrite. Ses détracteurs les plus virulents accusent son œuvre d’être une maladive inquisition, voire une entreprise haineuse. Laissons le personnage de Rosamunde répondre : « Aurait‐il mieux valu que je sois un homme? Aurait‐ce été préférable? Je jette et jette la haine, je la jette et la jette encore, cette haine vieillie et délabrée. Quoi, tu la prends? Elle se sentira mieux chez toi de toute façon. C’est ce qu’elle m’a dit en tout cas. Je t’en prie, si le spectacle de ma haine ne te rend pas combustible, prends‐la quand même et réchauffe‐toi auprès d’autre chose! » 2
« Euterpe en pure perte : de la musique chez Elfriede Jelinek » de Bernard Banoun, Revue Europe, janvier‐février 2007. 3
Poétesse américaine qui, après son suicide en 1963, est devenue une figure emblématique des mouvements féministes : l’incarnation du génie féminin écrasé par une société dominée par les hommes. 14 14
INFLUENCES ET PARCOURS Elfriede Jelinek attribue elle‐même ses premières influences à un collectif d’écrivains allemands, Le Groupe de Vienne, fondé en 1946. Composé de quatre poètes, Konrad Bayer, Oswald Wiener, Gerhard Rühm et Friedrich Achleitner, Le Groupe avait pour volonté de rattraper le temps perdu après sept ans de nazisme et de « purification » de l’art. Il explorait de nouveaux procédés d’écriture, tout en empruntant à l’expressionnisme, au dadaïsme et au surréalisme. Jelinek a d’ailleurs fait ses premières armes à titre de poète, genre qu’elle a rapidement délaissé pour le roman. Elle a écrit, en 1977, sa première pièce de théâtre CE QUI ARRIVA QUAND NORA QUITTA SON MARI, une suite moderne à la pièce MAISON DE POUPÉES de Henrik Ibsen. Tout son parcours théâtral est marqué par une redéfinition constante de la forme dramatique, et ce, jusqu’à son abolition : dissolution des dialogues et de la notion de personnage. Le point d’orgue de cette quête est probablement la pièce AU PAYS. DES NUÉES. (1990), une pièce écrite au « nous » dont les émetteurs de la parole demeurent indéterminés. Le tissu textuel est composé de diverses citations littéraires, rapportées dans leur intégralité ou modifiées par l’auteure. Elle reprend d’ailleurs ce procédé de mosaïque dans sa pièce BAMBILAND (2004), un pamphlet sur la perception des Occidentaux face à la guerre en Irak où elle fait entendre tout aussi bien les mots d’Eschyle que les voix des commentateurs de CNN. Jelinek se dit en révolte contre le théâtre. Mais elle a l’intelligence de ne pas avoir la révolte systématique. Aussi, au besoin des projets, elle réhabilite de temps à autre la notion de personnages, comme c’est le cas ici pour ses jouissifs Drames de princesses. Geneviève Billette* 15 15
*Geneviève Billette est bachelière en études françaises de l’Université de Montréal et diplômée en écriture dramatique de l'École
nationale de théâtre du Canada. Parmi ses pièces portées à la scène, mentionnons CRIME CONTRE L’HUMANITÉ et LE
GOÛTEUR, (Théâtre PÀP), GIBRALTAR dans LES ZURBAINS (Théâtre Le Clou), LES ÉPHÉMÈRES (Conservatoire de Montréal) et
LE PAYS DES GENOUX (Le Carrousel). Son écriture a également été présentée en France, au Mexique, en Suisse et au Canada
anglais. Geneviève Billette a été récipiendaire de la Prime à la création du Fonds Gratien-Gélinas (2001), du Prix Paul-Gilson (2004)
et du prix du Gouverneur général (2005) pour LE PAYS DES GENOUX. Elle a également écrit plusieurs textes pour la radio et
signé trois traductions de textes mexicains. Son tout dernier texte, ÉVARISTE GALOIS CONTRE LE TEMPS a été présenté en
lecture publique par le CEAD, en janvier 2009. Geneviève Billette est membre du conseil d’administration du Centre des auteurs
dramatiques (CEAD). 11 –ARBRE GÉNÉALOGIQUE DE JACKIE KENNEDY 16 16
12 –CEUX DONT ON PARLE DANS JACKIE (En ordre chronologique de mention dans la pièce) JACKIE [JACQUELINE BOUVIER KENNEDY] (28 juillet 1929 – 19 mai 1994) Elle fut l'épouse du 35e président des États‐Unis, John Fitzgerald Kennedy, puis de l’armateur grec Aristote Onassis et finalement du magnat de l’industrie du diamant Maurice Tempelsman. Elle a eu quatre enfants avec Kennedy : Arabella Kennedy (mort‐née en 1956), Caroline Bouvier Kennedy (née en 1957), John Fitzgerald Kennedy (1960 – 1999) et Patrick Bouvier Kennedy (décédé deux jours après sa naissance en 1963). Elle est décédée le 19 mai 1994, des suites d’un lymphome non hodgkinien, un cancer du système lymphatique. Elle avait 64 ans. JACK [JOHN FITZGERALD KENNEDY | ÉPOUX DE JACKIE] (29 mai 1917 ‐ 22 novembre 1963) John F. Kennedy fut le 35e président des États‐Unis. Le plus jeune élu comme président, il est aussi le plus jeune à mourir en cours de mandat, car il fut assassiné moins de trois ans après son entrée à la Maison‐Blanche. Il reste, en 2010, le seul président américain de religion catholique. Ses proches lui donnaient le surnom de Jack. Le 22 novembre 1963, John F. Kennedy est assassiné avec deux balles en pleine parade à Dallas. Lee Harvey Oswald est arrêté. Deux jours plus tard, le tueur présumé est lui‐même abattu par Jack Ruby. Kennedy avait 46 ans. JOAN [JOAN BENNETT KENNEDY | BELLE‐SŒUR DE JACKIE] (Née le 2 septembre 1936) Musicienne américaine, auteure et ancien mannequin, Joan Bennett Kennedy est l’épouse du sénateur du Massachusetts Edward Moore Kennedy, dit Ted, dont elle divorce en 1982. Joan est aussi connue pour son grave problème d’alcool et pour ses nombreux séjours en centre de désintoxication. ETHEL [ETHEL SKAKEL KENNEDY | BELLE‐SŒUR DE JACKIE] (Née le 11 avril 1928) Ethel Skakel Kennedy est la veuve du sénateur et ancien procureur général Robert F. Kennedy, dit Bobby, frère de John F. Kennedy. Catholique pratiquante, elle donne naissance à 11 enfants. Le 5 juin 1968, Robert Kennedy est victime d'un assassinat. Ethel ne s’est jamais remariée. 17 17
TEDDY [EDWARD MOORE KENNEDY SR., DIT TED OU TEDDY | BEAU‐FRÈRE DE JACKIE] (22 février 1932 ‐ 25 août 2009) Surnommé le « vieux lion du Sénat » Ted Kennedy est une figure emblématique du parti démocrate et siège comme sénateur du Massachusetts au Congrès des États‐Unis de 1962 à sa mort. Le 18 juillet 1969, il est impliqué dans un accident de voiture à Chappaquiddick dans le Massachusetts. Il épouse Virginia Joan Bennett le 29 novembre 1958 et divorce en 1984. Ils ont trois enfants. Il est le seul frère Kennedy à décéder de mort naturelle. MARY JO [MARY JO KOPECHNE] Une nuit de l’été 1969, la voiture que conduisait Ted Kennedy plonge dans une rivière proche du village de Chappaquiddick. Kennedy s’en sort, mais sa passagère (sa maîtresse?) reste bloquée dans l’épave immergée. Ted n’avertit les secours qu’après dix longues heures. Trop tard. Le scandale ruine ses dernières chances de devenir président. JOHN‐JOHN [JOHN FITZGERALD KENNEDY JR., DIT JOHN‐JOHN | FILS DE JACKIE] (25 novembre 1960 – 16 juillet 1999) Né seize jours après l'élection de son père à la présidence, John F. Kennedy Jr. devient rapidement une personnalité très médiatisée. Certaines images de lui sont célèbres dans le monde entier et servent de symboles des années 1960. John‐John épouse Carolyn Bessette le 21 septembre 1996. Trois ans plus tard, l’avion qu’il pilote au large de Martha’s Vineyard s’abîme en mer. Sa femme et sa belle‐sœur décèdent avec lui dans l’écrasement. MARILYN [MARILYN MONROE] (1er juin 1926 – 5 août 1962) Marilyn Monroe, de son vrai nom Norma Jeane Mortenson, fut une actrice et chanteuse américaine. Au début des années 1950, elle accède au statut de star hollywoodienne et à celui de sex‐symbol. Depuis les années 1960, sa relation avec John F. Kennedy et son frère Robert font l'objet de plusieurs rumeurs. Le 19 mai 1962, elle quitte les lieux d’un tournage, malgré l'interdiction du studio, pour assister à la fête d'anniversaire de John F. Kennedy, à New York, au cours duquel elle interprète le célèbre Happy Birthday, Mister President. Jackie Kennedy, opposée à sa venue à la fête privée de son mari, préfère se retirer en Virginie en compagnie de ses enfants. En dépit de son immense notoriété, la vie privée de Marilyn est un échec. Les causes de sa mort demeurent l'objet de vives spéculations : surdosage de somnifères ou assassinat politique. 18 18
LE PÈRE DE JOHN [JOSEPH PATRICK KENNEDY SR. | BEAU‐PÈRE DE JACKIE] (6 septembre 1888 ‐ 18 novembre 1969) Surnommé Joe par ses proches, Joseph Patrick Kennedy est né à Boston. Après ses études à l'université Harvard en 1912, il épouse Rose Fitzgerald, la fille de John F. Fitzgerald, maire démocrate de Boston. Ils ont eu neuf enfants, dont Joseph Patrick Kennedy Jr. (1915 ‐ 1944), le président John F. Kennedy (1917 – 1963), Robert Francis Kennedy (1925 – 1968) et Edward Moore Kennedy (1932 – 2009). Joseph Patrick Kennedy Sr. est une figure politique importante et controversée des États‐Unis. Il fit fortune durant les années 1930, pendant la prohibition, en important illégalement de l'alcool et en entretenant des relations avec la mafia de Chicago, qu'il sollicitera plus tard lors de la campagne présidentielle de son fils. En 1938, il est nommé ambassadeur des États‐Unis au Royaume‐Uni. D'origine irlandaise, Kennedy a peu de sympathie pour l'Angleterre. Au contraire, il sympathise avec le mouvement pro‐allemand, America First dirigé par Charles Lindbergh et avec d'autres qui ne souhaitaient pas entrer en guerre avec Hitler. Discrédité à Londres et à Washington, il démissionne de son poste en 1940, étant opposé à la décision de Roosevelt d'impliquer le pays dans la Seconde Guerre mondiale. SYLVIA PLATH [SYLVIA PLATH] (27 octobre 1932 ‐ 11 février 1963) Écrivaine américaine, Sylvia Plath a composé des poèmes, un roman, des nouvelles, des livres pour enfants et des essais. Si elle est surtout connue en tant que poète, elle tire également sa notoriété de THE BELL JAR (LA CLOCHE DE DÉTRESSE), son roman d'inspiration autobiographique qui décrit en détail les circonstances de sa première dépression, au début de sa vie d'adulte. Depuis son suicide en 1963, Sylvia Plath est devenue une figure emblématique dans les pays anglo‐saxons, les féministes voyant dans son œuvre l’archétype du génie féminin écrasé par une société dominée par les hommes, les autres voyant en elle une icône de la poésie. DE GAULE [CHARLES DE GAULE] (22 novembre 1890 – 9 novembre 1970) Général et homme d’État français, Charles de Gaule fut le 18e président de la République française. Après son départ pour Londres en juin 1940, il devient le chef de la France libre, organisation de résistance au Régime de Vichy et à l’occupation allemande et italienne de la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Président du gouvernement provisoire de la République française de 1944 à 1946 et dernier président du Conseil de 1958 à 1959, il est l'instigateur de la fondation de la Cinquième République, dont il est le premier président, de 1959 à 1969. 19 19
KHROUCHTCHEV [NIKITA SERGUEÏEVITCH KHROUCHTCHEV] (17 avril 1894 ‐ 11 septembre 1971) Nikita Sergueïevitch Khrouchtchev, parfois surnommé Monsieur K, fut un homme d'État soviétique s'affirmant progressivement comme le principal dirigeant de l’URSS entre la mort de Staline, le 5 mars 1953, et son éviction du pouvoir le 14 octobre 1964. Principal inspirateur de la politique de déstabilisation à l'intérieur et de la coexistence pacifique à l'extérieur, il marque aussi les limites de ce nouveau cap en revenant sur certaines mesures de libéralisation du régime, en écrasant la révolution hongroise de 1956, ou en affrontant les États‐Unis lors de la crise de Cuba en 1962. John F. Kennedy est alors président des États‐Unis. MAMAN [JANET NORTON LEE BOUVIER | MÈRE DE JACKIE] (3 décembre 1907 – 22 juillet 1989) Le 7 juillet 1928, Janet Norton Lee Bouvier épouse John Vernou Bouvier III. Ils ont deux filles : Jacqueline et Lee. Le couple divorce le 22 juillet 1940. Le 21 juin 1942, Janet épouse Hugh D. Auchincloss Jr. avec qui elle a deux enfants : Janet Jennings Auchincloss Rutherfurd (1945‐1985) et James Lee Auchincloss (né en 1947). Après la mort d’Auchincloss, elle épouse Bingham Morris, le 25 octobre 1979. En dépit de leur séparation en 1981, ils ne divorcent pas. Janet meurt en 1989 à l’âge de 81 ans. M. CASSINI [OLEG CASSINI] (11 avril 1913 ‐ 17 mars 2006) Oleg Cassini est un styliste américain. En 1960, il devient le couturier officiel de Jacqueline Kennedy et crée pour elle plus de 300 robes, faisant de la Première dame l'une des femmes les plus élégantes de Washington. Il habille également de nombreuses stars d’Hollywood, dont Grace Kelly, qu'il faillit épouser, et Marilyn Monroe. BOBBY [ROBERT FRANCIS KENNEDY SR., DIT BOBBY | BEAU‐FRÈRE DE JACKIE] (20 novembre 1925 ‐ 6 juin 1968) Robert Francis Kennedy, Sr. est un homme politique américain qui occupa notamment les fonctions de ministre de la Justice de 1961 à 1963 ainsi que le poste de sénateur de l’État de New York de 1964 à sa mort. En 1968, il se lance dans la course à la Maison‐Blanche. Alors favori pour être investi par le Parti démocrate, il est victime d'un assassinat le soir de sa victoire à la primaire de Californie, le 5 juin 1968. De très nombreuses incohérences dans l'enquête rendent la version officielle de sa mort sujette à de très vives controverses. Il était l’époux d’Ethel Skakel. Ensemble, ils ont eu 11 enfants. 20 20
ARABELLA [ARABELLA KENNEDY | FILLE DE JACKIE] (23 août 1956 – 23 août 1956) Le 23 août 1956, Jackie Kennedy donne naissance à une enfant mort‐née qui devait porter le prénom d’Arabella. PATRICK [PATRICK KENNEDY JR. | FILS DE JACKIE] Le 7 août 1963, Jackie donne naissance prématurément par césarienne à Patrick Bouvier Kennedy. Atteint d’une maladie respiratoire grave, le bébé décède deux jours plus tard à l’hôpital des enfants de Boston. TELIS [ARISTOTE ONASSIS | 2e ÉPOUX DE JACKIE] (15 janvier 1906 – 15 mars 1975) Aristote Onassis est le plus célèbre armateur grec du XXe siècle et l'une des personnalités les plus marquantes de la vie mondaine internationale des années 50 aux années 70. Il fut l'époux de Jacqueline Kennedy de 1968 jusqu'à sa mort, ainsi que l'amant de la célèbre cantatrice Maria Callas. 21 21
PABLO CASALS [PABLO CASALS] (29 décembre 1876 – 22 octobre 1973) Pablo Casals fut un violoncelliste, chef d’orchestre et compositeur catalan. Le 24 octobre 1963, il reçoit la Médaille de la Liberté, accordée par le président des États‐
Unis, John F. Kennedy, 28 jours avant son assassinat. Sur l'enregistrement du concert donné à la Maison‐Blanche, on entend distinctement les sanglots du musicien lorsqu'il joue El Cant dels Ocells (Le Chant des Oiseaux), une chanson populaire catalane dont il avait fait une sorte d'hymne personnel. ISAAC STERN [ISAAC STERN] (21 juillet 1920 – 22 septembre 2001) Isaac Stern, violoniste d’origine ukrainienne, fut l'un des plus illustres représentants de la première génération de musiciens entièrement formés aux États‐Unis. En 1950, il rencontre Pablo Casals, qui lui fait découvrir l'univers de la musique de chambre. Isaac Stern est réputé pour l'excellence de ses enregistrements. Il a publié l'intégrale des concertos de Brahms, Bach, Beethoven et Mendelssohn ainsi que les œuvres de compositeurs plus modernes tels que Samuel Barber, Béla Bartók, Igor Stravinski et Leonard Bernstein. ABRAHAM LINCOLN [ABRAHAM LINCOLN] (12 février 1809 – 15 avril 1865) Abraham Lincoln fut le seizième président des États‐Unis. Il est élu pour deux mandats de quatre ans en 1860 et 1864 sans terminer ce dernier. Il est le premier président républicain de l'histoire du pays. Son nom est associé à la guerre de Sécession et à l’abolition de l’esclavage. C’est au cours d’une sortie au Théâtre Ford à Washington, alors qu’on présentait la pièce OUR AMERICAN COUSIN, qu’il est assassiné par John Wilkes Booth, un sympathisant sudiste. Lincoln débutait alors son second mandat à la présidence. DR JACOBSON [DR MAX JACOBSON] (1900 – décembre 1979) Max Jacobson était un médecin d’origine allemande installé à New York, mieux connu sous le pseudonyme de Dr Feelgood pour avoir administré de hauts niveaux d'amphétamines et d'autres médications à plusieurs clients prestigieux dont Marlene Dietrich, Anthony Quinn, Tennessee Williams, Truman Capote, Cecil B. DeMille, Yul Brynner et Nelson Rockefeller. Le président américain John F. Kennedy visite le Dr Jacobson en septembre 1960, peu avant les débats de l’élection présidentielle, pour soigner une grande fatigue. Jacobson fait aussi partie de l'entourage présidentiel au sommet de Vienne en 1961. En mai 1962, Jacobson se rend à la Maison‐Blanche à trente‐quatre occasions. En 1969, un des clients de Jacobson, le photographe présidentiel Mark Shaw meurt à l'âge de 47 ans. Le Bureau des narcotiques et des drogues dures saisit l’affaire et fait en sorte que la licence du médecin soit révoquée en 1975. DR DEATH [JAMES PAUL GRIGSON] (30 janvier 1932 – 3 juin 2004) James Paul Grigson est un psychiatre surnommé « Docteur la Mort » pour avoir témoigné, à titre de témoin expert au Texas, dans au moins 124 cas où des criminels étaient jugés pour des actes de violence, dont 115 ont abouti en condamnations à mort. En juillet 1995, il est radié pour violations du code d’éthique professionnel des médecins en psychiatrie. 22 22
13 –JACKIE KENNEDY – QUELQUES COUVERTURES 23 23
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14 –CE QUE JACKIE A DIT « La première fois, vous vous mariez par amour, la deuxième fois pour l’argent, et la troisième fois pour avoir un compagnon. » « Je déteste ce pays, je m’éprise l’Amérique et je ne veux pas que mes enfants continuent à y vivre. » (Après son mariage avec Onassis) « Mieux vaut tomber de son piédestal que d’y finir pétrifié. » « J’ai l’impression d’être devenue un bien public. C’est vraiment effrayant de perdre son anonymat à 31 ans. » « On se disait en le voyant qu’il avait besoin d’une bonne coupe de cheveux et peut‐être d’un repas équilibré. » (En parlant de John) « J’ai épousé un tourbillon. J’étais seule presque tous les week ends. (…) La politique était en quelque sorte mon ennemie, et nous n’avions aucune vie de famille. » (En parlant de John) « Je veux vivre et non être témoin de ma vie » « Peu importe ce que j’aurai accompli d’autre. Si mes enfants tournent mal, je considérerai que j’ai échoué. » « S’il y a un nom par lequel je ne veux pas que l’on m’appelle, c’est « première dame »; cela me fait penser à un cheval de course. » « Je ne veux pas que mes enfants soient élevés par des nurses et les hommes des services secrets. » « La seule routine avec moi, c’est l’absence de routine. » « Mes plus grandes passions, pour la littérature et l’art, pour Shakespeare et la poésie, se sont forgées parce que j’ai eu la chance de rencontrer des professeurs exceptionnels dans ces domaines. » « Savez‐vous ce qui, je crois, arrivera à Bob? La même chose qu’à John… Il y a tant de haine dans ce pays, et les gens qui détestent Bob sont plus nombreux que ceux qui détestaient John. Je l’ai dit à Bob, mais il ne partage pas mon fatalisme. » « Rien ne me dérange plus que les interviews et les journalistes. Mais si vous gagnez votre vie dans un emploi public, vous appartenez à tous les citoyens. Toute votre vie devient un livre, grand ouvert. » « Celui pour qui je n’hésiterais pas à me bruler les mains. » (À propos de Robert Kennedy) « J’avais oublié – et mes enfants n’ont jamais su – ce que cela peut être de découvrir un endroit sans être regardé, observé. » « N’est‐il pas cruel de laisser notre ville mourir peu à peu, dépouillée de tous nos fiers monuments, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de sa beauté et de son histoire qui puisse inspirer nos enfants? » (Au maire de New York, Abraham Beame) 26 26
15 –CE QU’ILS ONT DIT D’ELLE « Elle était trop jeune pour être veuve en 1963, et trop jeune pour disparaître en 1994. » Edward ‐ dit Ted ‐ Kennedy, lors de son éloge funèbre « Je ne suis jamais là quand elle a besoin de moi. » John Kennedy, absent le jour de la naissance de son fils John Jr « Froide, aiguë aux contours, fougueuse et brûlante sous la surface. » Aristote Onassis, comparant Jackie à un diamant « Jackie était souvent un ange, mais elle n’était pas une sainte. » Yusha Auchincloss, demi‐frère de Jackie « Personne d’autre n’avait son allure, ne parlait comme elle, n’écrivait comme elle, ou ne mettait autant d’originalité dans sa manière de faire les choses. » Edward ‐ dit Ted ‐ Kennedy « Elle respectait les conventions, mais sous des dehors timides, elle portait un jugement froid sur les gens et avait une vision ironique de la vie. » Arthur M. Schlesinger, Jr., historien américain et un critique social, assistant spécial de John Kennedy « Trois qualités pour décrire ma mère? Son amour des mots, son attachement à la maison et à la famille, et son esprit d’aventure. » John Kennedy Jr., le fils de Jackie « Elle est partie avec son courage habituel, et son allure. » Maurice Tempelsman, le compagnon de vie des 20 dernières années de Jackie « Ma première impression, qui n’a jamais changé, fut de me trouver en présence d’une très grande tragédienne… Jacqueline Kennedy nous a offert une représentation inoubliable en tant qu’héroïne du pays. » William Manchester, historien américain et biographe connu comme auteur de 18 best‐sellers traduits dans 20 langues « Elle était comme un vautour affamé, prêt à se délecter de la chair de mon père. Je voulais m’éloigner d’elle le plus possible. » Christina Onassis, fille d’Aristote Onassis « Quand, dans notre histoire, avons‐nous eu une première dame du pays si bien habillée, si merveilleuse à regarder et si jeune? » Letitia Baldridge, experte américaine en étiquette et en relations publiques, quifut la secrétaire de Jackie à la Maison‐Blanche « Jackie Kennedy introduisait un certain style à la Maison‐Blanche et dans sa tâche de première dame du pays. Soudain, le – bon goût – est devenu de bon ton. Avant les Kennedy, l’Amérique moderne se désintéressait de ces choses‐là. » Diana Vreeland, journaliste et éditrice de mode américaine qui fut la rédactrice en chef du magazine américain Vogue de 1963 à 1971 « Je soupçonne que la seule personne qu’elle ait vraiment aimée, si elle fut jamais capable d’une telle émotion, a été Bob Kennedy. Comme Lee avait couché avec John, la symétrie voulait qu’elle fasse pareil avec Bob. C’est toujours avec une étrange intensité dans la voix qu’elle me parlait de lui. » Gore Vidal, romancier, acteur, auteur pour le théâtre, le cinéma et la télévision et essayiste américain proche de la dynastie des Kennedy « La publicité, c’est comme la pluie. Si vous êtes trempé, quelques gouttes de plus ne changeront rien. » Aristote Onassis, à Jackie 27 27
16 – LES MOMENTS MARQUANTS DE LA VIE DE JACKIE 1929 28 juillet Janet Lee Bouvier et John Vernou Bouvier III (appelé Black Jack) ont une petite fille, Jacqueline Lee Bouvier, née à l’hôpital de Southampton, Long Island. 22 décembre Jackie est baptisée en l’église Saint‐Ignace‐de‐Loyola, Park Avenue, New York 1931 Été Jackie fait pour la première fois l’objet d’un article de presse dans le East Hampton qui portait le titre : « Une future débutante fête ses deux ans avec panache. » 1933 3 mars Naissance de Caroline Lee Bouvier, la sœur de Jackie. 1935 Septembre Jackie est inscrite à la réputée école pour filles de Miss Chaplin, à New York, où elle rencontre Nancy Tuckerman. Jackie va nouer une amitié indestructible avec celle qu’elle surnommera affectueusement « Tucky » et qui deviendra sa secrétaire personnelle à la Maison‐Blanche. 1936 30 septembre Janet Lee Bouvier demande le divorce à Black Jack, qui court les femmes et accumule les problèmes. Jackie est très affectée par cette situation. 1940 26 janvier Le New York Daily News évoque la situation du couple de John et Janet : « Une procédure de divorce contre un courtier ». 22 juillet Janet obtient de son divorce la garde de ses deux filles ainsi qu’une pension confortable. Elle déménage avec ses deux filles dans un appartement au One Gracie Square, à New York. Les petites Caroline et Jacqueline Bouvier 1942 21 juin Janet épouse Hugh D. Auchincloss Jr. et part avec Jackie et Lee s’installer dans sa propriété de Merrywood, en Virginie. 28 28
1944 Septembre Jackie entre à la Miss Porter’s School, dans la ville de Famington au Connecticut, où elle retrouve son amie d’enfance Tucky. Elle en sortira diplômée en 1947 avec un prix d’excellence en littérature. À la section « décrivez vos ambitions » du Year Book de l’école, Jackie écrit : « Ne pas devenir une simple femme au foyer ». 1947 Automne Jackie entre à Vassar College, une grande université pour jeunes filles. Vassar College 1948 7 janvier Igor Cassini nomme Jackie « Reine débutante de l’année 1947 » dans les colonnes du New York Journal American. Il écrit à son sujet : « Elle a de la grâce, elle est cultivée et intelligente ». Janvier Mort du grand‐père de Jackie, âgé de 83 ans et qui marque la fin d’une époque au sein du clan. Son train de vie princier n’a laissé qu’un maigre héritage. Jackie partage alors l’inquiétude de sa mère et se dit que si elle veut continuer à vivre comme elle a toujours vécu, elle doit absolument épouser un homme fortuné. Juillet Jackie part pour la première fois en Europe avec des amies d‘école. Le voyage dure sept semaines. 1949 24 août Jackie part en France dans le cadre d’un échange entre le Smith College de Northampton, la Sorbonne et l’École du Louvre à Paris. Elle sort beaucoup. Elle entretient une liaison avec le fils d’un diplomate français. 29 29
1950 Automne Retour de Jackie aux États‐Unis. Elle s’inscrit à la George‐Washington University, pour compléter son diplôme en littérature française. Georges‐Washington University 1951 Automne Jackie bat 1 280 concurrents et remporte le Prix de Paris du magazine Vogue qui consiste en une mission de six mois à Paris et un poste au sein de sa rédaction à New York. Janet, sa mère, lui interdit le voyage et oblige Jackie à refuser le prix. Mai Jackie rencontre John Fitzgerald Kennedy, un héros de guerre de 33 ans, lors d’un dîner chez Charles et Martha Bartlett à Washington. Jackie a alors 22 ans. Été Jackie et sa sœur Lee passent l’été en Europe (Londres, Paris, Venise, Rome, Madrid) et décrivent leurs souvenirs dans un album, « Un été particulier ». 1952 Janvier Jackie commence à travailler au Washington Times‐Herald à titre de photographe‐
enquêteur. Elle prépare et réalise de courtes interviews décalées auprès de personnalités qu’elle choisit : ministres, sénateurs, lycéens, femmes au foyer, etc. 21 janvier 8 mai 4 novembre Le Washington Times‐Herald annonce les fiançailles de Jackie avec le banquier John Husted. Elle rompt en mars. Jackie et John Kennedy se retrouvent lors d’un nouveau dîner chez les Bartlett; leur relation devient plus sérieuse. John F. Kennedy devient sénateur du Massachusetts. 30 30
1953 20 janvier Première apparition publique de Jackie et John pour le bal d’investiture du président Dwight D. Eisenhower. Fin‐mai Jackie est envoyée à Londres par son journal pour couvrir le couronnement de la reine Elizabeth II. À son retour, John F. Kennedy attend Jackie avec une bague de fiançailles en diamants et émeraudes de chez Van Cleef & Arpels. Le lendemain, Jackie démissionne du journal. 24 juin Annonce officielle des fiançailles de John et Jackie. Les fiançailles sont couvertes par Life Magazine et Jackie en fait la couverture. Début‐juillet John Kennedy s’effondre lors de la dernière session de débat au Sénat, terrassé par une nouvelle crise de malaria, maladie contractée lors de la guerre. Il part pour la Côte d’Azur où il fait la rencontre de Gunilla von Post, une jolie Suédoise de 21 ans. 12 septembre Jackie Bouvier épouse John F. Kennedy en l’église Sainte‐Marie de Newport, Rhode Island. C’est un événement national. Plus de 800 invités assistent à la cérémonie et plus de 3 000 personnes sont amassées devant l’église pour apercevoir le couple le plus glamour du pays. Le père de Jackie, s’étant enivré la veille, n’a pas pu conduire sa fille à l’autel. 31 31
1954 11 octobre John Kennedy doit subir une intervention chirurgicale d’urgence pour ses maux de dos. 1955 Août Jackie et John assistent à un cocktail sur le yacht d’Aristote Onassis, le Christina, où Winston Churchill passe ses vacances. 1956 Début Le couple Kennedy bat sérieusement de l’aile. Craignant qu’un divorce ne ruine la carrière politique de son fils, Joe Kennedy offre 1 M$ à Jackie pour qu’elle donne une nouvelle chance à son mariage. Jackie refuse : elle attend un enfant. 23 août Jackie accouche d’une petite fille mort‐née qui devait porter le prénom d’Arabella. Déjà enceinte la première année de son mariage, elle avait fait une fausse couche. John, alors en croisière, a vite repris ses habitudes d’infatigable coureur de jupons. 1957 3 août 27 novembre Black Jack, le père de Jackie, décède d’un cancer. Jackie met au monde Caroline Bouvier Kennedy par césarienne, au centre médical de l’université Cornell. Cette naissance ravive le couple. 13 décembre Baptême de la petite Caroline en la cathédrale Saint‐Patrick, New York. 1958 John F. Kennedy, en campagne pour sa réélection au Sénat, révolutionne les codes de communications en utilisant sa famille et en exposant son intimité. La presse s’empare de l’image de bonheur, de jeunesse et de beauté que projette le couple Kennedy. 1959 Jackie et John retrouvent Churchill et Aristote Onassis sur le Christina. 1960 2 janvier John annonce sa candidature aux élections présidentielles. Jouant sur « le couple de rêve » photogénique qu’il forme avec Jackie, le sénateur fait entrer la politique dans une ère nouvelle où l’image occupe une place prépondérante. 16 juillet John F. Kennedy remporte la nomination du parti démocrate à Los Angeles. John F. Kennedy devient 35e président des États‐Unis, battant Nixon de peu. Il a 43 ans. Il devient le premier président catholique des États‐Unis. À 31 ans, Jackie devient la première dame du pays. 8 novembre 25 novembre Naissance de John F. Kennedy Jr. par césarienne. L’enfant fait la une du New York Times. Le magazine Look qualifie les Kennedy de « nouvelle famille royale américaine. » 32 32
1961 20 janvier Jackie assiste à la cérémonie d’investiture de son mari. Parution de la première partie d’une biographie officielle de Jackie dans le Ladies’ Home Journal. 31 mai Jackie et John sont en visite officielle à Paris où elle est accueillie en vedette. John déclare aux journalistes : « Je ne pense pas qu’il soit inutile que je me présente. Je suis l’homme qui accompagne Jacqueline Kennedy à Paris. » 19 décembre Joe Kennedy, le père de John, souffre d’une crise cardiaque grave. 1962 14 février Diffusion d’une émission spéciale sur CBS : A Tour of the White House with Mrs. John F. Kennedy. Succédant à « Mamie Eisenhower », elle dépoussière la fonction de première dame. Elle incarne alors la femme moderne et chic. L’émission fut suivie par plus de 60 millions de téléspectateurs à travers le monde. Jackie trouve intolérable que des millions de dollars partent dans le budget du Pentagone sans que le moindre budget ne soit alloué aux arts; c’est pourquoi elle endosse officieusement les fonctions de ministre de la Culture. L’idéal de la blonde pulpeuse des années 1950 fait place à celui d’une femme brune élancée et active. Le style Jackie est partout copié, rarement égalé. Jackie apparaît en couverture de nombreux magazines, les médias en font une star. Elle devient l’ambassadrice des États‐
Unis et entreprend divers voyages à l’étranger. Au Canada, on ne parle que de son tailleur du même rouge que celui de la police montée. 13 mars Jackie et sa sœur Lee partent en direction de New Delhi pour une visite semi‐officielle en Inde et au Pakistan. Elles profitent de ce voyage à l’étranger pour faire une escale à Rome où le pape Jean XXIII les reçoit. 11 mai Jackie invite les plus grands artistes et écrivains américains à un dîner en l’honneur du ministre français de la Culture, André Malraux. 33 33
1962 19 mai Soirée de gala organisée par le parti démocrate au Madison Square Garden de New York. Jackie n’est pas présente dans la salle et Marilyn susurre son désormais célèbre « Happy birthday M. President ». Le numéro amplifie les rumeurs de liaisons entre l’actrice et JFK. 4‐5 août Octobre Marilyn Monroe est retrouvée morte à son domicile. Début de la crise des missiles de Cuba et de son cortège d’angoisse sur un conflit nucléaire potentiel. Les services secrets conseillent à Jackie de quitter la Maison‐Blanche pour se rapprocher d’un abri antiatomique. Jackie refuse et préfère demeurer près de son mari. 1963 18 avril Jackie annonce qu’elle attend un enfant et décide de mettre un frein à ses activités. 7 août Jackie est hospitalisée à l’Otis Air Force Base et donne naissance prématurément, par césarienne à Patrick Bouvier Kennedy. 9 août Atteint d’une maladie respiratoire grave, le bébé décède le 9 août au Children’s Hospital de Boston. Pour la première fois, John s’effondre en public. Jackie, choquée, est trop faible pour assister au service funéraire et à l’enterrement. 4 octobre 21 novembre 22 novembre Jackie rejoint sa sœur Lee sur le yacht d’Aristote Onassis, le Christina, pour se reposer. Jackie et John arrivent au Texas pour une étape essentielle de sa nouvelle campagne présidentielle. À 12 h 30, John F. Kennedy est assassiné en pleine parade à Dallas, atteint par deux balles. Lee Harvey Oswald est arrêté. Deux jours plus tard, le tueur présumé sera lui‐même abattu par Jack Ruby. Jackie rentre à Washington à bord du Air Force One. 34 34
1963 24 novembre Le cercueil drapé dans le drapeau étoilé est exposé dans la rotonde du Capitol où 250 000 personnes viennent lui rendre un dernier hommage. Le lendemain, Jackie Kennedy conduit le cortège funèbre de John F. Kennedy, à Washington. 1963 29 novembre Jackie accorde une interview à Theodore White, journaliste au Life Magazine et lui raconte en ses mots l’histoire de John F. Kennedy. L’article paraît une semaine plus tard et fait grand bruit. Jackie reçoit plus de 800 000 lettres de soutien. 6 décembre Jackie et ses enfants quittent la Maison‐Blanche pour la maison du gouverneur Harriman, au 3036 N Street à Georgetown. 1964 Janvier Jackie décline l’offre du président Lyndon B. Johnson, qui lui propose un poste d’ambassadeur des États‐Unis à Paris. Les cars de touristes affluent devant chez elle, à Georgetown. Elle est devenue l’idole nationale, et le sujet de prédilection de la presse. Ses moindres faits et gestes sont épiés, ses attachés de presse harcelés, parfois soudoyés pour des interviews. Les paparazzi ne lâchent plus. Mars Jackie témoigne devant la Commission Warren enquêtant sur l’assassinat de son mari. 29 mai 7 juillet 27 août 29 septembre Jackie et ses enfants déposent des fleurs sur la tombe de John, au cimetière d’Arlington, pour sa date anniversaire. Jackie annonce qu’elle part habiter à New York. Elle emménage à l’automne dans un appartement de la Cinquième avenue. Jackie fait son apparition dans une réception de la convention démocrate, à Atlantic City, où le souvenir de J. F. Kennedy est commémoré à travers des discours. La Commission Warren conclut que les deux assassins ont agi seuls. Cela n’empêchera pas le déferlement de milliers de livres‐enquêtes, de romans et de thèses sur les responsables présumés (Mafia ou complot d’État, castristes ou anticastristes, KGB, CIA…) de ce drame qui a marqué la mémoire collective de toute une génération. 35 35
1965 14 mai Jackie et ses deux enfants, Caroline et John Jr., assistent à l’inauguration par la reine d’Angleterre du mémorial John F. Kennedy à Runnymede. 1966 Décembre Jackie poursuit William Manchester en justice pour retarder la publication du livre de celui‐
ci, d’abord autorisé, sur l’assassinat du président. 1967 Novembre Jackie Kennedy fait une visite semi‐officielle au Cambodge et en Thaïlande, accompagnée de Lord Harlech. 1968 16 mars 7 avril Robert (Bobby) Kennedy annonce sa candidature aux présidentielles. Jackie assiste aux funérailles de Martin Luther King à Atlanta. 25 mai 5 juin Jackie retrouve Onassis dans les Caraïbes, sur le Christina. Onassis, qui fréquentait la Callas depuis plusieurs années, l’aurait alors demandée en mariage. Robert (Bobby) Kennedy est assassiné quelques minutes après avoir remporté les élections primaires de Californie. Selon des révélations récentes, Jackie aurait eu une liaison avec son beau‐frère. C’est le deuxième Kennedy assassiné. C’est Jackie, et non son épouse Ethel, qui a pris la décision de le débrancher du respirateur artificiel qui le maintenait en vie. Jackie prit alors peur pour ses enfants; puisqu’il y avait un martyrologe Kennedy, ils étaient sur la liste. 8 juin Jackie assiste aux funérailles de Robert (Bobby) Kennedy en la cathédrale Saint‐Patrick, New York. 36 36
1968 20 octobre Jackie épouse Aristote Onassis à Skorpios. Jackie s’assure une dot de 2 M$ à la date du mariage et de 25 % de la fortune d’Onassis à sa mort. De plus, il lui offre le Lesotho, un anneau nuptial de quarante carats, plus tard estimé à 2,6 M$. La presse américaine se déchaîne, n’approuvant pas le départ de son icône nationale. 1969 18 novembre Mort de Joseph Patrick (Joe) Kennedy, le père de John. Jackie retourne à New York. Elle et Aristote Onassis ont des divergences d’opinions et demeurent séparés pendant 140 jours. 1970 Mai Aristote Onassis se retrouve en couverture des journaux à scandale, photographié chez Maxim’s en compagnie de la Callas. Immédiatement, Jackie s’envole pour Paris, et fait en sorte de se faire photographier dans le même restaurant avec son mari. Quatre jours plus tard, la Callas fait une tentative de suicide. 1972 16 février Jackie intente un procès au photographe paparazzi Ron Galella et obtient qu’il ne puisse plus s’approcher d’elle ou de ses enfants. 1973 23 janvier Alexander Onassis, le fils d’Aristote, se tue dans un accident d’hydravion. Son père est dévasté à un point tel qu’il commence à nourrir une étrange suspicion à l’égard de Jackie, qui, selon lui, porterait malheur à ses proches. Il modifie son testament et réduit à 250 000 $ la part d’héritage destinée à sa femme. 37 37
1975 Janvier Jackie rejoint la Municipal Arts Society de New York pour soutenir le sauvetage de la gare Grand Central, menacée d’être convertie en bureaux par ses propriétaires. Aristote Onassis est déclaré atteint de myasthénie, une maladie musculaire évolutive incurable. Février 15 mars 18 mars Aristote Onassis meurt à Paris. Jackie assiste aux funérailles d’Aristote Onassis à Skorpios. Elle a 45 ans. Christina, la fille d’Onassis, hérite de la fortune de son père estimée à plus d’un milliard de dollars et attribue de son plein gré 26 millions de dollars à Jackie. 22 septembre Fin Jackie commence à travailler comme éditeur‐conseil pour les éditions Viking Press. Jackie fait la connaissance de Maurice Tempelsman, magnat de l’industrie du diamant et conseiller financier spécialisé en gestion de fortune. 38 38
1976 Jackie débute une longue et fructueuse carrière d’éditrice en publiant chez De Paw son premier livre, Remember the ladies : Women in America, un ouvrage de Linda Grant qui traite de l’évolution de la place de la femme au XVIIe siècle. 1977 Fin Rupture entre Jackie et la Viking Press. Le patron de la maison d’édition a décidé de publier un roman douteux qui traite de l’assassinat de Kennedy. Furieuse, Jackie a claqué la porte. 1978 Février Jackie commence à travailler comme éditrice associée pour Doubleday. 1979 21 octobre Jackie assiste à l’ouverture de la Bibliothèque présidentielle John F. Kennedy. 1980 24 mars Jackie soutient Ted Kennedy à New York dans sa tentative ratée d’être le candidat du parti démocrate aux présidentielles. Caroline, la fille de Jackie, reçoit son diplôme en beaux‐arts du Radcliffe College. 1981 Jackie termine l’aménagement de son refuge, Red Gate Farm. Jackie refait un procès à Ron Galella qui, à plusieurs reprises, n’a pas respecté le jugement de 1972 qui l’obligeait à se tenir à distance de Jackie et de sa famille. 1982 Maurice Tempelsman devient officiellement le nouveau partenaire de Jackie et emménage avec elle. 1983 4 juin John Kennedy Jr., appelé affectueusement John‐John, reçoit son diplôme d’histoire des États‐Unis de la Brown University. 1986 19 juillet Caroline Kennedy épouse Edwin Schlossberg, concepteur d’expositions, à Centerville, dans le Massachusetts. 1988 25 juin Naissance de Rose Kennedy, fille de Caroline et Edwin, première petite‐fille de Jackie. 1989 22 juillet Décès de Janet Bouvier, la mère de Jackie, après sept ans de maladie d’Alzheimer. 39 39
1990 5 mai Naissance de Tatiana Celia Kennedy Schlossberg, sœur de Rose et deuxième petite‐fille de Jackie. 1993 19 janvier Naissance de John Bouvier Kennedy Schlossberg, fils de Caroline et Edwin, petit‐fils de Jackie. 1994 11 février 22 mars Jackie souffre d’un lymphome non hodgkinien. Jackie signe un testament long et complexe, dans lequel elle fait des dons généreux à tous ceux qui l’ont soutenue durant sa vie : sa vieille amie et assistante Nancy Tuckerman, sa gouvernante, sa cuisinière, sa femme de chambre à la Maison‐Blanche, son comptable… 19 mai Jackie meurt chez elle, entourée de ses enfants et de son compagnon Maurice Tempelsman. 20 mai L’Amérique est en deuil et le New York Daily News titre simplement : « ELLE NOUS MANQUE ». 23 mai Les funérailles de Jackie sont célébrées en l’église Saint‐Ignace‐de‐Loyola, à New York. Elle est enterrée près de son premier mari, John F. Kennedy, au cimetière d’Arlington. 40 40
1996 23‐27 avril Vente chez Sotheby’s des biens de Jackie, qui atteint la somme inattendue de 34 millions de dollars. Une seconde vente Kennedy aura lieu en 2005 et comptera plus de 600 lots. 1999 16 juillet John Kennedy Jr (John‐John) se tue avec sa femme et sa belle‐sœur dans un accident d’avion au large de Martha’s Vineyard. 2001 Mai Grande exposition au Metropolitan Museum de New York : « Jacqueline Kennedy – Les années à la Maison‐Blanche ». 2009 Août Edward Moore Kennedy, dit Ted, meurt à Hyannis Port des suites d’une tumeur au cerveau. Le « vieux lion du Sénat » avait alors 77 ans. Il est le seul frère Kennedy à décéder de mort naturelle. Sources : Jackie, par Naomi West & Catherine Wilson, Éditions de La Martinière, 2006 Jackie : Les images d’une vie, par Yann‐Brice Dherbier et Pierre‐Henri Verlhac, Éditions PHYB, 2004 Les Kennedy, Magazine Le Point, Édition Juillet‐Août 2010 Photos : Internet 17 –BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIONNÉE ROMANS 1979 : Bukolit. hörroman (commencé en 1968), Rhombus‐Verlag, Vienne 1970 : Wir sind lockvögel baby!, Rowohlt, Reinbek. 1972 : Michael. (Ein Jugendbuch für die Infantilgesellschaft), Rowohlt, Reinbek. 1975 : Les Amantes (Die Liebhaberinnen), traduit de l’allemand par Maryvonne Litaize et Yasmin Hoffmann aux éditions Jacqueline Chambon, Nîmes 1992. 1981 : Les Exclus (Die Ausgesperrten), traduit de l’allemand par Maryvonne Litaize et Yasmin Hoffmann aux éditions Jacqueline Chambon, Nîmes 1989. 1983 : La Pianiste (Die Klavierspielerin), traduit de l’allemand par Maryvonne Litaize et Yasmin Hoffmann, aux éditions Jacqueline Chambon, Nîmes 1988. 1985 : Méfions‐nous de la nature sauvage (Oh Wildnis, oh Schutz vor ihr), traduit de l’allemand par Maryvonne Litaize et Yasmin Hoffmann aux éditions Jacqueline Chambon, Nîmes 1995. 1989 : Lust, traduit de l’allemand par Maryvonne Litaize et Yasminn Hoffmann aux éditions Jacqueline Chambon, Nîmes 1991. 1995 : Enfants des morts (Die Kinder der Toten), traduit de l’allemand par Olivier Le Lay aux éditions du Seuil, Paris 2007. 2000 : Avidité (Gier), traduit de l’allemand par Claire de Oliveira aux éditions du Seuil, Paris 2003. 2007 : Neid (Privatroman) THÉÂTRE ET PIÈCES RADIOPHONIQUES 1977 : Ce qui arriva quand Nora quitta son mari (Was geschah, nachdem Nora ihren Mann verlassen hatte oder Stützen der Gesellschaften), traduit de l’allemand par Louis‐Charles Sirjacq, l'Arche, Paris 1993 1981 : Clara S., Prometh‐Verlag. 1987 : La Maladie ou Femmes modernes: comme une pièce (Krankheit oder Moderne Frauen, wie ein Stück), traduit de l’allemand par Patrick Démerin et Dieter Hornig, l'Arche, Paris 2001. 1985 : Burgtheater, Prometh‐Verlag. 1987 : Le Président Abendwind (Präsident Abendwind). 1990 : Wolken.Heim., Verlag‐Göttingen. 41 1991 : Totenauberg, traduit en français par Louis‐Charles Sirjacq, l'Arche, Paris 1994. 1994 : Raststätte. 1996 : Stecken, Stab und Stangl. 1998 : Sportstück (Ein Sportstück), traduit de l’allemand par Maryvonne Litaize, Yasmin Hoffmann et Louis‐Charles Sirjacq, l’Arche, Paris 1999. 1998 : Désir et permis de conduire (comprend les textes: Ich möchte seicht sein, Sinn: egal Körper: zwecklos, Begierde und Fahrerlaubnis, Wolken.Heim., Er nicht als er), traduit de l’allemand par Maryvonne Litaize, Yasmin Hoffmann et Louis‐
Charles Sirjacq, l’Arche, Paris 1999. 2000 : Das Lebewohl: 3 Dramen, Berlin‐Verlag, Berlin. 2002 : In den Alpen, Berlin‐Verlag. 2003 : Le Travail (Das Werk) [à propos de l'accident du funiculaire de Kaprun en novembre 2000], Berliner‐Taschenbuch‐
Verlag Berlin. 2003 : Drames de princesses. La Jeune Fille et la Mort I ‐ V (Der Tod und das Mädchen I – V, Prinzessinnendramen, Berliner‐
Tascherbuch‐Verlag, Berlin; traduit de l'allemand par Magali Jourdan et Mathilde Sobottke, L'Arche, Paris 2004. 2004 : Bambiland, Rowohlt Verlag, Reinbek, traduit de l'allemand par Patrick Démerin, Éditions Jacqueline Chambon, Paris 2006. 2005 : Babel, Rowohlt Verlag, Reinbek. 2006 : Ulrike Maria Stuart, Rowohlt Verlag, Reinbek. 2006 : Sur les animaux (Über Tiere), Rowohlt Verlag, Reinbek. 2008 : Rechnitz (Der Würgeengel) 2009 : Die Kontrakte des Kaufmanns. Eine Wirtschaftskomödie (2009) 41
POÉSIE 1967 : L’Ombre de Lisa (Lisas Schatten), Relief‐Verlag Eilers, Munich SCÉNARIOS 1982 : Les Exclus (Die Ausgesperrten), d’après son roman, écrit en collaboration avec le réalisateur Franz Novotny. 1991 : Malina de Werner Schroeter (d’après le roman éponyme d’Ingeborg Bachmann), coécrit avec le réalisateur. 2000 : Die Blutgräfin (coécrit avec Ulrike Ottinger). 2004 : Le Travail (Das Werk, d’après sa pièce) de Nicolas Stemann. 2007 : Ulrike Maria Stuart (d’après sa pièce) de Nicolas Stemann. 18 ‐ÉQUIPE DE PRODUCTION Habilleuse Joelle Céré Équipe technique Annie Bélanger ‐ Chef électrique Jean Duchesneau – Chef son Marie‐Ève Lemire Olivier Chopinet Julie Laroche François Martel Yannick Dufour Steve Lalonde Saturnin Goyer Jean Bergeron Dominique Boudreau Stéphanie Arseneault Cynthia Bouchard Gaëlle Créau Guy Fortin Marianne Brassard Réalisation de la capsule vidéo + captation Ô Communications Photographe de la production Caroline Laberge Révision des textes Mentorat Rigden (Suzanne Schecter) Relations de presse Rosemonde Gingras Le bureau de Francine Chaloult Conception du programme imprimé SPI Communications Impression du programme imprimé et du communiqué Transcontinental (Litho‐Acmé) Webmestre Patricia Racine Affiche JACKIE / Crédits Photo affiche © Carl Lessard Maquillage : Jacques‐Lee Pelletier Coiffures : Louis Magnan Stylisme : Cary Tauben / Agence Satellite Design : Identica (Le Monde de Cossette) Photos des artistes du spectacle Elfriede Jelinek © Hilde Zemann Denis Marleau © Stéphanie Jasmin Stéphanie Jasmin © Gabor Szilasi Sylvie Léonard © Monic Richard Un merci tout spécial à Agence 2M2 Air Transat Audio Z BBDO Montréal Barbara Jacques Benoît Bessette Benoit Dagenais Bernard Lemay Caroline Gilbert Caroline Jolicoeur Caroline Laberge Caroline Therrien Chantal Langlois Claire Paquet Compagnie Jean Duceppe Dominic Cabana Dominique Lacoursière Francine Chaloult François Tremblay Fugues Hélène Hekpazo Infopresse Janet Selera Jean Bilodeau Jean Vachon Jean‐Marc Eustache Johanne Cloutier Kimo Ouellette Le Devoir Luc Gibeault Lyne Goudreau Marc Julien Marc‐André Rioux Marie‐Christine de Passillé Marie‐Josée Gonthier Marisa Tozzi Métromédia Plus Murielle Blondeau Nathalie Arès Nathalie Pelletier Ô Communications Olivier Caron Pierre Paquet Patricia Racine Pop Media Publicité Sauvage Rémi Marcoux Robin des bois Rosemonde Gingras Sylvain Légaré Voir Zoom Media 42 42
19‐ESPACE GO ÉQUIPE ARTISTIQUE Ginette Noiseux Directrice générale et artistique Johannie Deschambault Chargée des projets spéciaux ADMINISTRATION Stéphanie Roy Directrice administrative Vanessa Borda Adjointe administrative Sandra Berrouard Adjointe aux directions PRODUCTION Line Noël Directrice de production Éric Locas Directeur technique COMMUNICATIONS Luc Chauvette Directeur des communications et du marketing Véronique Rapatel Adjointe aux communications ENTRETIEN Mario Fackini Responsable de l’entretien BILLETTERIE Anne Coulombe Katerine Desrochers Joanie Dubois Éric Senécal BAR Isadora De Burgh Galwey Alexie Miquelon ACCUEIL Anne Coulombe Isadora De Burgh Galwey Suzelle Desrosiers Smith Joanie Dubois Alexie Miquelon Charles Miquelon Arthur Raymond Marie‐Hélène Rinfret CONSEIL D’ADMINISTRATION PRÉSIDENTE Martine Turcotte * Vice‐présidente exécutive et chef des affaires juridiques et des questions de réglementation Chef principal du service juridique BCE inc. / Bell Canada VICE‐PRÉSIDENTE Me Louise L. Larivière * Avocate TRÉSORIER Jacques Dostie * Associé Ernst & Young s.r.l. SECRÉTAIRE Stéphanie Roy * Directrice administrative ESPACE GO ADMINISTRATEURS Robert Ayotte Président des opérations, Loteries Loto‐Québec Sophie Cadieux Comédienne Pascale Chassé Vice‐présidente et directrice générale Fusion, Marketing d'alliances (division du Groupe Cossette) Mireille Deyglun Comédienne Jean‐Marc Eustache Président du conseil, Président et chef de la direction Transat A.T. inc. Claude Laflamme Vice‐présidente, Affaires corporatives et réglementaires Astral Media Radio Inc. et Astral Media Affichage, S.E.C. Albert Millaire Comédien Ginette Noiseux * Directrice générale et artistique ESPACE GO Danièle Panneton * Comédienne Membres du Comité exécutif * 43 43
20‐UBU ÉQUIPE Denis Marleau Directeur général et artistique Stéphanie Jasmin Codirectrice artistique Suzanne St‐Denis Directrice administrative Martin Émond Directeur de production Marie‐Ève Geoffrion Adjointe administrative Aurélie Herman Assistante aux directions CONSEIL D’ADMINISTRATION PRÉSIDENT Jean‐Michel Sivry Éditions Flammarion, Montréal VICE‐PRÉSIDENT Guy Rocher Sociologue, Université de Montréal SECRÉTAIRE‐TRÉSORIER Denis Marleau Metteur en scène, scénographe Directeur général et artistique d’UBU ADMINISTRATRICE Stéphanie Jasmin Vidéaste, auteure, metteure en scène Codirectrice artistique d’UBU COORDONNÉES UBU, COMPAGNIE DE CRÉATION 460, rue Sainte‐Catherine Ouest, Bureau 305 Montréal (Québec) H3B 1A7 Canada Téléphone : 514 521‐0403 Télécopieur : 514 521‐7157 www.ubucc.ca 44 44
21‐REMERCIEMENTS ESPACE GO remercie chaleureusement ses partenaires : Transat A.T. inc. UBU tient à remercier de leur soutien financier les … Conseil des arts et des lettres du Québec Conseil des Arts du Canada Conseil des arts de Montréal Partenaire de saison Hydro‐Québec Partenaire du Fonds de développement artistique Loto‐Québec Partenaire de création Banque Nationale, Groupe Financier Grand donateur Bell Partenaire de la campagne de financement Transcontinental Astral Media Le Monde de Cossette SPI Communication Audio Z Zoom Media Version Image Plus Fleuriste Raymond Thérien Pizzaiolle Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) Conseil des Arts du Canada (CAC) Conseil des arts de Montréal (CAM) 45 45
22‐CONTACTS Ce dossier a été réalisé en septembre 2010 par l’équipe du Théâtre ESPACE GO, en collaboration avec l’équipe de UBU, COMPAGNIE DE CRÉATION. Nous remercions toutes les personnes qui ont accepté d’y participer. Responsable des groupes scolaires Véronique Rapatel 514 845‐5455, P. 216 [email protected] Théâtre ESPACE GO 4890, boul. Saint‐Laurent Montréal (Québec) H2T 1R5 514‐845‐5455 Billetterie : 514 845‐4890 espacego.com 46 46
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