Les choix pédagogiques sont soit :
- récompensés par une augmentation des dotations budgétaires s’ils correspondent aux attentes ministérielles
(Projet sympa (2008) : exigences de plus de publications scientifiques, d’une augmentation de l’employabilité
des étudiants, d’une augmentation des inscriptions…).
- soit amoindris s’ils ne correspondent pas aux attentes: diplômes pas assez orientés vers une entreprise et
donc moins rentables qui vont disparaître progressivement.
Il est à noter que cette logique est paradoxale car les universités ayant besoin de plus de moyen se verront
contraintes à plus d’exigences de professionnalisation et donc avec un potentiel de recherche moins important.
Ainsi, une université comme Limoges se voit dans l’obligation de licencier 12 postes en 3 ans afin de garder un
budget juste identique à avant la LRU.
Enfin, différentes mesures viennent confirmer cette logique :
- Le rapport Jolion :
Une sélection à l’entrée du Master afin d’inciter les étudiants à ne pas poursuivre leurs études après la Licence.
- Le Plan Campus :
Met en place une dizaine de grands pôles de recherche par territoire. Le Pôle de Recherche et d'Enseignement
Supérieur de Grenoble se met en place actuellement sans aucune représentativité étudiante.
Naissance de pôles d’excellence technologique comme le projet GIANT (Grenoble Isère Alpes Nano-
Technologie) construit autour de Minatec avec l'utilisation de chercheurs universitaires dans des entreprises
privées développant de nouvelles technologies militaires ou policières.
- Réforme des IUFM :
disparition des IUFM et prise en charge des formations par l’université : création de Masters enseignement par
rapport aux masters déjà existants avec une diminution de la formations de terrain, une formation différente selon
les disciplines entrainant la disparition de la conscience de corps professoral et des inégalités fortes entre les
formations.
L’obligation de valider un Master pour valider le concours (PE, CAPES, AGREG) donc augmentation des années
d’étude (avant : bac+3, maintenant : bac+5) avec une charge de travail intenable (formation + rédaction d'un
mémoire de Master + préparation au concours + stages)
L’Action Syndicale des Étudiants de Grenoble,
membre de la Fédération Syndicale Étudiante
D É NONCE ET COMBAT CETTE LOGIQUE D’ENSEMBLE !
Il est clair que ces réformes universitaires aboutissent à une réorganisation de l’université et de ses missions, pour la
mettre toujours plus au service d’une logique économique de classe qui sert les intérêts de la classe dominante.
Il est essentiel de mettre en lien cette logique subie par l’université avec un démantèlement
général du service public d’éducation :
- La réforme de l'École primaire vise à supprimer les écoles maternelles et par
cela, l’instance chargée « d’harmoniser » l’entrée de chaque enfant à l’école (annihiler l’écart
d’âge entre les enfants, les disparités selon les milieux sociaux,…). Cette réforme a aussi pour
but d’imposer des « savoirs fondamentaux » (français, maths) et par cela dévaloriser d’autres
enseignements (histoire, géographie, arts plastiques…). Ainsi, nous sommes loin d’un
apprentissage « personnalisé » en lien avec les compétences et les difficultés de chaque
enfant !
- La réforme des lycées suit la même logique de rentabilité avec des filières de
plus en plus spécifiques de manière à garantir une orientation de plus en plus précoce et par cela une fixité dans les
parcours scolaires mais aussi dans les études supérieures envisagées. La réforme des bacs pros est révélatrice de ce
souci d’économie.
- Suppression massive de postes des personnels de l’éducation.
LMD, PRL, LRU, Rapport Jolion, plan Campus, réforme des IUFM, réformes
des lycées, réforme de l’école primaire… combien en faudra-t-il encore pour
qu’enfin les étudiants, les personnels, les enseignants, les lycéens, les parents
d’élèves réalisent et se mobilisent contre la logique de privatisation de
l’éducation !!!