Le Chaos : Essai , par Ivar Ekeland :
Lexique et grammaire : C’est / ce sont ../ c’est-à-dire… - voici / voilà
06/05/2016
71. nous avons fait appel à des simulations numériques, c’est-à-dire que nous avons fait calculer
par l’ordinateur, et représenter sur les écrans graphiques, un certain nombre de trajectoires que
nous avons suivies aussi longtemps que notre patience le permettait.
72/73. Il y a une erreur quelque part, et il en découvre la source : la seconde fois, il a tronqué les
données en ne gardant que trois des six chiffres qu’elles comportent. C’est donc la trajectoire
recalculée qui est « fausse », la première étant « juste ».
73. Mais dès l’instant suivant, par le simple jeu du calcul, les six chiffres sont devenus onze, voire
douze, et il va donc falloir les arrondir, c’est-à-dire les tronquer pour les ramener à six.
74. L’ordinateur, dans son calcul, est donc plus précis que Lorenz dans son erreur, mais c’est une
différence de degré, et non de nature. L’ordinateur et Lorenz font exactement la même chose, ils
tronquent les données, à cette différence près que Lorenz ne le fait qu’une fois alors que c’est à
chaque étape du calcul que l’ordinateur va recourir aux ciseaux.
74./ ..76. si on gardait neuf chiffres au lieu de six, dès la première multiplication on devrait arrondir
de dix-sept ou dix-huit à neuf, c’est-à-dire que l’on ferait une erreur du milliardième, qui se ferait
sentir au bout de neuf fois le temps caractéristique,
77. Mais un milliard d’années, c’est cent fois le temps caractéristique.
77. Il faudrait de surcroît mener les calculs avec la même précision, c’est-à-dire cent chiffres
significatifs, ce qui n’est pas davantage possible.
78. il existe (au sens mathématique, c’est-à-dire que l’on serait bien en peine de la montrer, mais
on sait qu’elle est là) une trajectoire « juste » qui coïncide avec la trajectoire calculée à la précision
retenue pour le calcul, trois, six, douze ou vingt-quatre chiffres.
80. C’est l’instabilité même de la trajectoire qui rend ce miracle possible.
82. La moyenne statistique des cas favorables, c’est-à-dire le nombre de fois où l’on trouve la
planète hors du système solaire divisé par le nombre total d’expériences, nous donne une
probabilité d’évasion pour Mercure.