GUIDE TECHNIQUE A PARAITRE
(fin 2013)
Gestion de la végétation des ouvrages hydrauliques en remblai
Que faire d’une digue ou d’un barrage boisé(e) ?
CONTEXTE ET OBJECTIF DU GUIDE :
En France, la plupart des digues et de nombreux barrages
souffrent ou ont souffert d'un manque d'entretien qui a conduit
au développement d'une végétation arborescente abondante sur
les remblais et/ou à leurs abords.
L’existence de végétation non maîtrisée sur les talus des
ouvrages hydrauliques en remblai présente plusieurs
inconvénients vis-à-vis de leur sécurité :
. dense et non rase, elle rend difficile ou impossible la
surveillance visuelle et l’entretien ;
. laissée à l’abandon, elle procure un couvert tranquille que
recherchent plusieurs espèces d’animaux fouisseurs, dégradant
les remblais par le creusement de leurs terriers.
La végétation arborescente apporte, quant à elle, trois
inconvénients supplémentaires :
. le développement profond d’un chevelu racinaire puissant,
qui fragilise l’ouvrage : décompactage local du remblai,
création de conduits lors de la dégénérescence des racines
(risque d’érosion interne), démantèlement des structures en
maçonnerie, … ;
. la prise au vent pour les arbres de haute tige avec risque
d’arrachement d’un volume de l’ouvrage en cas de chablis ;
. des perturbations locales dans l’écoulement du cours d’eau
en crue, et parfois des érosions et/ou des glissements, du fait
d’arbres se développant sur le talus côté rivière.
Aussi, il est admis que, pour la sécurité des digues et barrages
en remblai, une couverture herbacée, régulièrement fauchée,
constitue l’état idéal de végétation des talus et de leur pied.
Cependant, l’application d’une telle doctrine soulève de
nombreuses difficultés ou questions pratiques auxquelles le
présent guide a pour objectif de répondre :
. comment remettre à niveau les nombreux ouvrages en
service qui, par défaut d’entretien, sont actuellement recouverts
d’arbres ? Plus précisément, par l’intermédiaire de quels
travaux et avec quels délais intervenir ?
. jusqu’à quelle distance des pieds de remblai, doit-on
proscrire les espèces arborescentes ? Peut-on tolérer la
présence de petits arbres pour les ouvrages aux profils les plus
larges ou dotés d’écran d’étanchéité ?
. comment prendre en compte la réglementation
environnementale et les aspirations légitimes des populations
riveraines qui souhaitent un milieu diversifié à proximité des
cours d’eau et une meilleure insertion paysagère des ouvrages
de génie civil ?
. enfin, comment étaler dans le temps et réguler les
importantes dépenses du gestionnaire pour l’entretien ou la
remise à niveau de la végétation ?
Au travers d’études de cas réels, le guide montre en quoi un
diagnostic approfondi de la végétation permet d’élaborer des
véritables plans de gestion, garants de la sécurité des ouvrages.
Digue boisée en bordure de rivière torrentielle (photo P. Mériaux)
Arbres en crête et pied de perré maçonné (photos P. Mériaux)
La face cachée de l’arbre : sa souche ! (photo C. Zanetti)