Musée des Années Trente Dossier pédagogique MA-30/musée des Années Trente - Espace Landowski - 28 avenue André-Morizet - 92100 Boulogne-Billancourt www.boulognebillancourt.com DOSSIER PEDAGOGIQUE Ce dossier, destiné aux enseignants du primaire et du secondaire, est conçu comme un outil didactique. Il propose des repères et des explications qui permettent de construire une visite dans le musée. Il est possible de le télécharger sur le site de la ville : www.boulognebillancourt.com Dans la rubrique brochures du site, vous trouverez le parcours architectural et le programme annuel du musée des Années Trente. Objectifs - Proposer aux enseignants, quelques soit leur niveau et leur discipline, un outil clair et pratique pour aborder le musée avec les élèves. Permettre de faire le lien entre les collections et l’histoire de la ville de BoulogneBillancourt. Favoriser la découverte de l’architecture, du mobilier et de l’art des années trente. Proposer un choix d’œuvres majeures qui permettent d’aborder les artistes importants, les principaux courants artistiques, les faits historiques. Contenu - Présentation générale de l’histoire et du patrimoine de la ville de BoulogneBillancourt Textes introductifs aux différentes sections du musée Fiches d’œuvres Mots-clés* Tableau synoptique de l’entre-deux-guerres Certaines œuvres peuvent être momentanément absentes, prêtées à d’autres institutions pour des expositions temporaires. SOMMAIRE Informations pratiques - Venir au musée des Années Trente - Jours et horaires d’ouverture - Tarifs - Consignes pour une visite libre - Autres visites - Documentation Boulogne-Billancourt, ville d’art et d’histoire - Plan de la ville - Histoire de Boulogne-Billancourt - La ville dans les années trente Le musée - Présentation - Présentation des collections par étage, du quatrième au rez-de-chaussée, avec une sélection d’œuvres Quatrième étage Architecture et mobilier Meuble au char, Jacques-Émile Ruhlmann Villa Cook, Le Corbusier Chaise métallique, Robert Mallet-Stevens Troisième étage Les « Dimanches de Boulogne » Panier et siphon, Juan Gris Arlequin à la flûte, Pablo Gargallo L’art sacré Jésus est cloué sur la croix, George Desvallières Les Béatitudes, Maurice Denis L’art colonial La Femme Mangbetou, Suzanne Castille Affiche de l’Exposition coloniale de 1931, Desmeures Deuxième étage Le néo-classicisme et le réalisme poétique Portrait de Tadeusz Lempicki, Tamara de Lempicka Les horreurs de la guerre, Robert Humblot Le Pugiliste, Paul Landowski Cabinet des dessins Ecole de Paris Le Dôme, Arbit Blatas Rez-de-chaussée L’art monumental La Force et l’Intelligence, Raymond Delamarre Hôtel de Ville Bibliographie Mots-clés Tableau synoptique de l’entre-deux-guerres Venir au MA-30/musée des Années Trente Plan d’accès Métro : - ligne 9 station Marcel-Sembat - ligne 10 station Boulogne-Jean-Jaurès Bus : - lignes 126 et 175 arrêt Hôtel de Ville de Boulogne-Billancourt Informations pratiques Jours et horaires d’ouverture - Du mardi au dimanche, de 11h à 18h. - Fermé les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre Tarifs - Entrée gratuite pour les établissements scolaires - Visite guidée : 50 euros / gratuite pour les établissements scolaires de Boulogne-Billancourt Consignes pour une visite libre - Pour les groupes, sur rendez-vous uniquement - Merci de respecter les œuvres et leurs socles - Photographies sans flash autorisées Visites, renseignements et réservations Erika Boucher 01 55 18 46 64 Marjorie Sauvage 01 55 18 54 40 Autres visites - Parcours architectural des années trente À travers un parcours pédestre dans la ville, découverte de l’architecture moderne construite par Robert Mallet-Stevens, Le Corbusier, Pierre Patout, André Lurçat, Auguste Perret … Sur rendez-vous : du lundi au samedi - Musée Paul-Belmondo Au sein du château Buchillot, folie du XVIIIe siècle, le musée Paul-Belmondo abrite un ensemble exceptionnel de sculptures, médailles et dessins de celui qui fut le dernier des grands sculpteurs classiques français. Son œuvre sculpté se compose ainsi de modèles originaux en plâtre, d’œuvres préparatoires et d’œuvres en marbre ou en bronze. Sur rendez-vous : du lundi au samedi Documentation Musée des Années Trente Consultation l’après-midi, du mercredi au dimanche Sur rendez-vous : 01 55 18 46 50 PLAN GLOBAL DE LA VILLE Armes de la ville Boulogne-Billancourt, Ville d’Art et d’Histoire En 2005, la ville de Boulogne-Billancourt a reçu le label Ville d’Art et d’Histoire. Histoire de Boulogne-Billancourt A l’origine, il y avait Boulogne au nord et Billancourt au sud. Au XIVe siècle, Philippe V le Long, roi de France, souhaite édifier une église dédiée à la Vierge près de Paris sur le modèle de celle de Boulogne-sur-Mer. Il choisit la localité de Menuls-lès-Saint-Cloud, située dans une boucle de la Seine. Elle prend alors le nom de Boulogne-sur-Seine en référence à Notre-Dame de Boulogne-sur-Mer. De cette époque subsiste le quartier dit des Menus. L’église Notre-Dame est classée monument historique en 1858. Boulogne reste un village agricole jusqu’au XVIIe siècle, quand commence à se développer l’activité de la blanchisserie. Au milieu du XIXe siècle, la ville croît avec la mécanisation des blanchisseries et l’installation d’une population ouvrière. En 1859, alors que Paris absorbe le village d’Auteuil, Boulogne annexe Billancourt qui dépendait d’Auteuil. En 1925, la ville prend officiellement le nom de Boulogne-Billancourt. La ville dans les années trente L’industrie Au début du XXe siècle la commune connaît alors une forte croissance démographique qui s’explique par le développement exceptionnel de sa production industrielle. En 1936, elle compte 100 000 habitants, ce qui la place en tête des communes de la banlieue parisienne. L’industrie automobile tient une place importante : les usines Renault implantées à Billancourt dès 1898, installent une chaîne de montage en série sur l’île Seguin en 1929. L’aéronautique se développe également avec les usines Farman, Voisin et Blériot. L’industrie cinématographique émerge avec les studios de cinéma. Ceux de Billancourt sont créés en 1923, ceux de Boulogne en 1941. A titre d’exemple, y sont tournés, Napoléon d’Abel Gance en 1927, La grande illusion de Jean Renoir en 1937 pour le premier et Le salaire de la peur de Georges-Henri Clouzot en 1953, Les 400 coups de François Truffaut et Hiroshima mon amour d’Alain Resnais en 1959. Les industries de la ville sont présentées dans le musée avec des objets, des affiches, des photographies et des jouets. Une vitrine évoque d’autres activités : un fer à repasser pour la blanchisserie, le téléphone pour Le Matériel Téléphonique (L.M.T.) l’autothermos pour les arts ménagers. Une autre présente des pièces de céramique fabriquées dans des ateliers boulonnais. Le maire de la ville, André Morizet (maire de 1919 à 1942) procède à la construction d’édifices publics, au cœur de la commune : - Hôtel de Ville, Tony Garnier, 1934 - Hôtel des postes, Charles Giroud, 1938 - Centre d’hygiène sociale, Roger-Léopold Hummel, 1945 De plus, il obtient que Boulogne-Billancourt soit la première ville de banlieue à bénéficier d’un prolongement du réseau du métro parisien : la station Pont de Sèvres est inaugurée en 1934. L’art Durant l’entre-deux-guerres de nombreux artistes vivent à Boulogne : une trentaine de sculpteurs (Jacques Lipchitz, Oscar Mietschaninoff, Paul Landowski, Joseph Bernard), des peintres, (Jean Souverbie, Lazarre Volovick) des céramistes, (Gentil et Bourdet, Fau, Robj) et le maître verrier Marguerite Huré. Des personnalités du cinéma - Abel Gance, Marcel Pagnol s’y établissent. La plupart se fait construire des maisons-ateliers ou des résidences dans le quartier des Princes par les architectes modernes tels Le Corbusier, Robert Mallet-Stevens, André Lurçat ou Auguste Perret. Certaines comme la double maison-atelier des sculpteurs Oscar Mietschaninoff et Jacques Lipchitz, sont présentées dans le musée sous forme de maquettes. Présentation du musée Le premier de France entièrement consacré aux années trente, il met en valeur le patrimoine de la ville et l’art figuratif de l’entre-deux-guerres. Réparties sur 1600m2, les collections présentent des peintures, sculptures, dessins, des maquettes, du mobilier et des objets. Elles évoquent la période Art Déco, l’art figuratif, l’École de Paris, le renouveau de l’Art sacré, l’art colonial. Quatrième étage Cet étage est consacré à l’industrie, l’architecture et aux arts décoratifs. Boulogne-Billancourt fut dans les années trente le lieu où s’élabora le langage architectural de notre temps. En effet, à la demande des commanditaires variés (élus, industriels, particuliers, artistes, ecclésiastiques…) les plus grands architectes de cette période construisirent dans la ville. En 1934, Tony Garnier édifie l’Hôtel de Ville. Des bâtiments scolaires sont construits par Cauwet et Ogé et par Débat-Ponsan. Dans le quartier nord de la ville, Le Corbusier, Robert Mallet-Stevens, Auguste Perret, Louis Faure-Dujarric, Raymond Fischer, Jean Niermans, Emilio Terry édifient des hôtels particuliers. À côté de cette architecture publique et privée, l’architecture sacrée laisse deux témoignages : l’église Sainte-Thérèse de Charles Bourdery décorée par Jean LambertRucki, la synagogue d’Emmanuel Pontrémoli décorée par Louis Jaulmes. Jacques-Emile Ruhlmann (1879-1933) Meuble au char, 1922, Ebène de Macassar, amarante, ivoire Jacques-Émile Ruhlmann (1879-1933) Parmi les tenants de l’Art déco, Jacques-Émile Ruhlmann fait figure de proue. De 1910 à 1933, il participe à toutes les grandes entreprises de son temps : expositions internationales, décors de paquebots, aménagement et ameublement de la présidence de la République, divers ministères et bâtiments officiels. Il travaille avec les meilleurs ébénistes, ferronniers d’art, sculpteurs, peintres. En 1919 il s’associe avec Laurent et fonde les établissements Ruhlmann et Laurent. En 1923, assuré de son succès, il ouvre ses propres ateliers de fabrication, rue d’Ouessant dans le 15ème arrondissement à Paris. Jusque-là ses meubles avaient été pour la plupart exécutés dans les ateliers du faubourg Saint-Antoine. Parmi ses clients, le couturier Jacques Doucet, l’architecte Pierre Patout, l’industriel Gabriel Voisin, l’écrivain Colette, le maharadjah d’Indore, le sculpteur Joseph Bernard, le soyeux lyonnais François Ducharne, George-Marie Haardt, commandant en chef de la Croisière noire et de la Croisière jaune. A l’Exposition des arts décoratifs et industriels de 1925, son pavillon « l’Hôtel du collectionneur », est encore aujourd’hui considéré comme la réalisation la plus représentative du style Art déco. Desserte dite Meuble au char, 1922 Le Meuble au char est l’un de ses chefs-d’œuvre. Il est nommé ainsi en raison du motif de la marqueterie qui orne sa façade : une femme conduit un char. Ce modèle est créé en 1922 pour sa propre salle à manger. Les matériaux employés sont l’ébène de Macassar, l’ivoire et l’amarante. Ses dimensions sont importantes : 1.09 mètre de haut, 2.25 mètres de long. Le meuble repose sur 6 pieds dont 4 saillants. Chez Ruhlmann le piétement est à lui seul une source d’admiration : ici, le pied fuseau créé en 1913 est sa griffe incontestée. Beaucoup copié jamais égalé, il demandait à lui seul 80 heures de travail. Cannelé de 8 sillons il est non pas placé sous le corps du meuble mais déplacé sur son flanc, il accentue ainsi cette impression de légèreté où les disproportions voulues suscitent la surprise : un corps massif sur des piétements graciles. Le Meuble au char dont le 1er modèle date de 1919 fut décliné en 6 exemplaires : 2 à 6 pieds et 4 à 4 pieds. Chef-d’œuvre d’ébénisterie les 2 pieds à l’arrière furent par la suite jugés inutiles. Au musée - Fauteuil provenant de l’Hôtel du collectionneur, 1925 - Table à jouer Dubly, 1927 - Coiffeuse et le fauteuil dits Rendez-vous des pêcheurs de truites 1932 - Ensemble provenant de la maison du sculpteur Joseph Bernard Hors musée - Cité nationale de l’histoire de l’immigration, 293 avenue Daumesnil, 75012 Paris, salon de l’Afrique / Paul Reynaud Mallet-Stevens (1886-1945) Le Corbusier (1887-1965) Fischer (1898-1988), Maquette des 3 hôtels particuliers, 8, 6, 4 rue Denfert-Rochereau à Boulogne-Billancourt, 1926-1927 Le Corbusier (1887-1965) Charles Édouard Jeanneret dit Le Corbusier, est un architecte majeur du XXe siècle. Il se forme chez les frères Perret, architectes et entrepreneurs, où il s’initie à la technique du béton armé. La première guerre mondiale lui suggère l’idée d’un type de maison préfabriquée en série à ossature de béton : la maison Dom-Ino. Au Salon d’Automne de 1922, il expose une maquette de la maison « Citrohan » conçue comme une machine à habiter, en référence aux automobiles Citroën. En 1925, il participe à l’Exposition des arts décoratifs et industriels avec le Pavillon de l’esprit nouveau. Il suscite alors l’hostilité des organisateurs qui lui demandent de cacher sa construction par une palissade pour ne pas dénaturer l’exposition. A Boulogne-Billancourt, il construit plusieurs maisons : la double maison-atelier pour les sculpteurs Jacques Lipchitz et Oscar Mietschaninoff (9, allée des pins), la villa Cook (6, rue Denfert-Rochereau) et l’immeuble Molitor (24, rue Nungesser et Coli), où était situé son propre appartement-atelier. Maquette de la villa Cook, 1927 Cette villa a été construite pour Jeanne et William Cook. Journaliste et peintre américain, celui-ci était l’ami de Gertrude Stein. Il travaillait à Boulogne-Billancourt où il essayait des voitures chez Renault. La maison Cook applique pour la première fois, les cinq principes ou « cinq points d’une architecture nouvelle », énoncés en 1927 : - Les pilotis. Ils permettent le dégagement du rez-de-chaussée et l’intégration de la maison dans la nature. - Le plan libre. Abandonnant le principe des murs porteurs, il est un système de dalle de béton soutenue par des poteaux et des poutres. - La façade libre. Elle résulte de l’abandon du mur porteur. Elle est une membrane autonome qui offre la possibilité d’un important vitrage. - La fenêtre-bandeau. Elle court sur la longueur de la façade et permet d’augmenter la zone d’éclairage. - Le toit terrasse. Il dégage un espace supplémentaire, il répond au dégagement du rez-de-chaussée. Il permet l’aménagement d’un toit jardin. Ces principes rompent avec l’architecture classique. Le Corbusier inverse le plan intérieur. L’étage noble réservé au salon et à la salle à manger habituellement placé au premier étage est dorénavant au 2e étage. Il communique ainsi avec le toit-terrasse. Sans décor, l’architecture met l’accent sur l’espace et la lumière. Au musée - Maquette des maisons-ateliers des sculpteurs Oscar Mietschaninoff et Jacques Lipchitz : 9 allée des pins – Boulogne-Billancourt - Chaise longue créée en 1927 avec Pierre Jeanneret et Charlotte Perriand Hors musée - Le parcours architectural des années 30, Boulogne-Billancourt Robert Mallet-Stevens (1886-1945), chaise, 1927, acier et bois Robert Mallet-Stevens (1886-1945) Robert Mallet-Stevens est un architecte et un concepteur de mobilier. Diplômé de l’École Spéciale d’Architecture, il est un des acteurs majeurs de l’architecture moderne en France. De 1920 à 1928, il réalise de nombreux décors de cinéma pour Marcel L’Herbier : L’Inhumaine (1923), Le Vertige (1926). Agé de 37 ans, il construit sa première villa pour le couturier Paul Poiret, à Mézy. En 1928, il achève la villa Noailles à Hyères puis en 1932 la villa Cavrois à Croix dans le Nord. A Boulogne-Billancourt, il réalise en1926 la villa Collinet. En 1927 est inaugurée, la rue Mallet-Stevens à Paris dans le 16e arrondissement : il s’agit d’un ensemble homogène de 5 hôtels particuliers, dont le sien et celui de ses amis, les sculpteurs Jan et Joel Martel. Mallet-Stevens participe à l’Exposition des arts décoratifs et industriels de 1925 où sont remarqués les arbres en béton des frères Martel, plantés dans son jardin cubiste. En 1929, il est membre fondateur de l’Union des Artistes Modernes. Il en est le président jusqu’à sa mort. Chaise métallique, 1931 Cette chaise métallique est attribuée à Rob Mallet-Stevens. Elle est produite en série. Réalisée en tube d’acier cintré et soudé, son assise peut être en bois, en tôle perforée, en cuir ou encore en toile enduite. Empilable et légère, elle équipe nombre de restaurants et de collectivités dont l’Hôtel de Ville de Boulogne-Billancourt. Elle illustre parfaitement les principes de l’U.A.M. qui appelle à la création « de formes heureuses réalisées en série ». Par son esthétique fonctionnaliste, elle est l’exemple type de cet art social utilitaire et standardisé prôné par les modernes dans les années trente. Au musée - Table de cuisine de la villa Cavrois à Croix, (Nord) 1932 - Maquette de la villa Collinet / de l’ensemble des trois villas, rue DenfertRochereau à Boulogne-Billancourt - Portrait de Robert Mallet-Stevens, Jacques-Émile Blanche, 1933 - Reproduction d’un arbre cubiste des Frères Martel devant l’entrée de l’Espace Landowski, avenue André-Morizet Hors musée - Le parcours architectural des années trente, Boulogne-Billancourt - Rue Mallet-Stevens, 75016 Paris - Atelier Barillet, square Vergennes, 75015 Paris Troisième étage Les dimanches de Boulogne D’origine allemande, Daniel-Henry Kahnweiler (Mannheim, 1884/Paris, 1979) s’installe à Paris et se lance dans le commerce de l’art. En 1907, il ouvre sa première galerie rue Vignon. Ses premiers achats au salon des Indépendants sont des œuvres des Fauves (Matisse, Vlaminck, Van Dongen, Signac, Camoin, Braque et Derain). Après avoir vu Les demoiselles d’Avignon de Picasso, il devient le marchand des cubistes et signe avec Juan Gris un contrat d’exclusivité. En 1921, à la suite d’une procédure de séquestre de guerre, il ouvre sa nouvelle galerie rue d’Astorg qui prend le nom de son associé André Simon. Cette même année, il s’installe à Boulogne, 12, rue de la mairie. Au numéro 8 de la même rue il trouve un appartement pour son ami Juan Gris. Il institue alors Les Dimanches de Boulogne et réunit les artistes de la nouvelle génération : les écrivains Antonin Artaud, Albert Cingria, Paul Dermée, Robert Desnos, Vincente Huidobro, Max Jacob, Michel Leiris, Georges Limbour, André Malraux, Raymond Radiguet, Gertrude Stein, Tristan Tzara… les peintres, André Baudin, Elie Lascaux, André Masson, Picasso, les sculpteurs Jacques Lipchitz, Manolo, l’architecte Le Corbusier, le musicien Erik Satie et le critique d’art Maurice Raynal… Kahnweiler était aussi éditeur. Pour la littérature, il a la même lucidité que pour la peinture, il ne s’intéresse qu’à la poésie contemporaine : Apollinaire, Max Jacob, André Malraux, Antonin Artaud, Michel Leiris, George Bataille. Soucieux de rapprocher les poètes des artistes peintres, il demande à ces derniers d’illustrer leur poésie. Les livres sont édités par souscription, jamais à plus de 100 exemplaires, dans un format modeste mais toujours de qualité. En 1909, il publie le 1e livre de Guillaume Apollinaire : L’enchanteur pourrissant, illustré par André Derain, en 1921 Lunes en papier de André Malraux illustré par Fernand Léger, en 1923 Tric-Trac du ciel de Antonin Artaud illustré par Elie Lascaux. 1925 Mouchoir de nuages, Tristan Tzara illustré par Juan Gris. En 1925 il publie A book concluding with : as a wife has a cow de Gertrude Stein illustré par Juan Gris. Kahnweiler, publie 36 titres, Juan Gris en illustre 19. Juan Gris (1887-1927), Panier et siphon, 1925, huile sur toile Juan Gris (1887-1927) Juan Gris arrive à Paris en 1906 et s’installe au Bateau-Lavoir où il rencontre Picasso, Apollinaire, Max Jacob, André Salmon… D’abord illustrateur de presse, il collabore à des journaux humoristiques comme L’assiette au beurre ou Charivari. En 1910, il s’engage sur la voie du Cubisme. Il y occupe une place autonome, s’attachant d’emblée au cubisme synthétique. En 1921, il écrit : « Mon art est un art de synthèse, un art déductif ». La première exposition posthume du peintre eut lieu dans la galerie Simon en 1928. Panier et siphon, 1925, huile sur toile Ce tableau obéit au « Retour à l’ordre* » qui marque l’art français des années trente. Juan Gris fait ici appel à la peinture classique pour revitaliser le cubisme. Parfaitement identifiables, les objets traités en gros plan sont unifiés en une masse compacte au centre de la toile. Mais en moderne Gris ne les peint pas selon le principe de la perspective linéaire, il lui préfère la perspective cavalière. Non conforme à notre vision, les objets sont visibles en même temps de face, de côtés, de dessus. Ils semblent ainsi glisser hors du tableau. Gris affirme ici un des principes du cubisme : la réalité n’est pas imitative. Pablo Gargallo, (1881-1934), Arlequin à la flûte, 1931, fer Pablo Gargallo (1881 -1934) D’origine aragonaise, Pablo Gargallo passe son enfance à Barcelone où il rencontre Pablo Picasso. Âgé de quatorze ans il y commence sa carrière comme apprenti sculpteur. En 1900, il entre à l’école des Beaux-Arts de Barcelone. Après de nombreux séjours à Paris il s’y installe en 1923. Il côtoie les artistes cubistes au Bateau-Lavoir à Montmartre, puis à Montparnasse. Il commence en 1907 à travailler des sculptures en métal, sous forme de feuilles assemblées mais n’abandonne pas la sculpture en rondebosse. Tout au long de sa vie il s’exprimera des deux manières. Arlequin à la flûte, 1931, fer patiné Gargallo développe le thème de l’Arlequin à partir de 1925 avec l’Arlequin à la mandoline, le Masque d’Arlequin et Arlequin avec une guitare en 1927. Dans l’Arlequin à la flûte, il utilise un matériau nouveau - le fer - dont il n’existe aucune pratique traditionnelle. Le sculpteur se trouve face à un champ de possibilités non exploré. Il assemble 16 pièces métalliques organisées dans une syntaxe de formes concaves et convexes où le vide devient un matériau à part entière. La sculpture de l’espace devient alors l’enjeu principal. En choisissant le fer, Gargallo se libère des conventions, des préceptes de son époque. L’Arlequin à la flûte, lui demande un travail immense qu’il n’aura plus la force de répéter. Deux autres modèles de cette sculpture datent de 1931 : une version plus petite et une version agrandie, celle-ci inachevée. Au musée - Étude pour La Pastorale ou Bas-relief aux instruments de musique 1923 Jacques Lipchitz Hors musée - Arlequin à l’accordéon (1918-1919) Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris. - L’œuvre de Pablo Picasso, Musée Picasso, Hôtel Salé, 5 rue de Thorigny, 75003 Paris - L’œuvre d’Archipenko L’Art sacré Le renouveau de l’Art sacré au XXe siècle est intimement lié à la création de sociétés d’artistes comme « L’Arche », « Les Artisans de l’autel », et surtout les « Ateliers d’art sacré » fondés par Maurice Denis et George Desvallières en 1919. L’épopée des « Chantiers du cardinal » initiée par le cardinal Verdier en 1931 concrétisera ces initiatives dont le but était de rénover un art qui s’était perdu dans les excès saintsulpiciens du XIXe siècle et de réparer les dommages subis par les églises dévastées par la guerre. L’église du Saint-Esprit à Paris, 7° chantier du cardinal, est considérée comme un des fleurons du renouveau de cet art sacré. L’iconographie vise à user davantage de simplicité, à puiser ses thèmes dans la vie quotidienne. La peinture Les grands programmes décoratifs font la part belle à la fresque (ex : Maurice Denis à l’église Saint-Louis de Vincennes, Élisabeth Faure et Marthe Flandrin à l’église du SaintEsprit à Paris, Henri de Maistre, Pauline Peugniez, Henri Marret, à l’église des Missions d’Épinay sur Seine…). Les peintres répondent tous à l’esprit des ateliers. Généralement la douceur (Maurice Denis, Jean-Pierre Laurens…) prévaut sur l’expressionnisme (George Desvallières, Henri Marret…). La tendance est de privilégier un retour au réalisme où l’émotion serait suscitée davantage par la beauté des choses plutôt que par leur tragique. La sculpture Une même volonté de simplicité vise à rompre avec la statuomanie du XIXe siècle. Passé le premier temps des chapelles de secours, les grands chantiers revendiquent la fonction sacrée de l’église. Les clochers sont monumentaux (Carlo Sarrabezolles à l’église de Villemomble…), les tympans triomphants (Georges Saupique à l’église Sacré Cœur à Gentilly, Henry Bouchard à l’église Saint-Pierre de Chaillot à Paris, Anne-Marie Roux-Colas à l’église Sainte-Odile à Paris…). L’austérité et la nudité du béton (matériau qui demande une technique de sculpture très rapide où s’illustrèrent Raymond Couvègnes, Carlo Sarrabezolles…) induisent la géométrisation des formes. La taille directe séduit des sculpteurs comme Charles Charlier, Denis Py, Charles Jacob… qui trouvent là une satisfaction à leur besoin d’ascétisme. À côté d’artistes traditionnels comme Roger de Villiers ou Maxime Réal del Sarte, des sculpteurs osent des innovations issues du cubisme, de l’expressionnisme, (Jan et Joel Martel à la basilique de la Trinité à Blois, Jean Lambert-Rucki à l’église Sainte-Thérèse de BoulogneBillancourt). George Desvallières (1861-1950), Jésus est cloué sur la croix, 1923, gouache sur papier marouflé sur toile Esquisse de la XIe station du chemin de Croix (Paris, église du Saint-Esprit) George Desvallières (1861 - 1950) George Desvallières se consacre à la peinture religieuse au cours de la première guerre mondiale, à la suite du décès de son fils. Directeur des Ateliers d’art sacré en 1943. Il est l’auteur des vitraux de la chapelle de l’Ossuaire de Douaumont, du décor de l’église de Pawtucket aux USA. En 1931, il réalise le Chemin de croix de l’église Sainte-Barbe de Wittenheim en Alsace et celui de l’église du Saint-Esprit à Paris. Jésus est cloué sur la croix, projet XII, station 1923 Le chemin de croix de l’église du Saint-Esprit est l’une de ses principales réalisations. Il y exprime son âme et sa spiritualité : J’ai voulu qu’on n’entrât pas dans l’église du SaintEsprit sans comprendre que Jésus a souffert pour nous. J’ai essayé de montrer sa souffrance. Puis je voulais faire comprendre que cette souffrance n’est pas achevée, mais doit se continuer dans l’homme jusqu’à la fin des siècles. La grande expressivité et la violence du dessin sont à mettre en relation avec le retable d’Issenheim et les horreurs de la guerre. Ainsi, dans sa version définitive, l’œuvre intègre une figure de poilu, qui n’est autre que Daniel, fils du peintre, sur le champ de bataille. Est aussi rajouté à droite du tableau, un groupe de communiantes. Maurice Denis, (1870 - 1943) Maurice Denis a reçu sa formation de peintre à l’École des Beaux-Arts auprès de Gustave Moreau et à l’Académie Julian. Appartenant au groupe des Nabis, il est surnommé le Nabis aux belles icônes. Figure de proue du renouveau de l’Art sacré dans l’entre-deux guerres, il fonde avec George Desvallières les Ateliers d’Art sacré en 1919. Sa volonté la plus chère est de renouveler l’humanisme chrétien par l’observation de la vie. Dans ses peintures, il intègre souvent les portraits des membres de sa famille, sa femme ou sa fille. Il participe aux grands chantiers de construction religieuse : à l’église du Saint Esprit, il décore l’abside, à l’église du Raincy construite par Auguste Perret, il exécute les cartons de vitraux. Béatitudes 1923, tempera, projet pour l’église Saint Louis de Vincennes Influencé par les Primitifs italiens ou encore les Préraphaélites, Maurice Denis prône une peinture heureuse. Les Béatitudes en sont un parfait exemple. Ces peintures à tempera sont des études pour les écoinçons de la coupole de l’église Saint-Louis de Vincennes. Elles sont exécutées dans une palette douce et un dessin serein. Hors musée - Église du Saint-Esprit : 186 avenue Daumesnil, 75012 Paris - Église Saint-Louis de Vincennes, 22 rue Fays, 94300 Vincennes - Retable d’Issenheim musée d’Unterlinden, 68000 Colmar Musée Départemental du Prieuré, 2 bis rue Maurice Denis, 78100 SaintGermain-en-Laye L’art colonial À la fin de la première guerre mondiale, l’orientalisme a déjà une longue histoire. Le XIXe siècle diplomatique, militaire ou commercial lance sur les routes nouvellement colonisées plusieurs générations d’artistes. La vision rapportée est alors celle d’un Orient idéalisé assimilé à des réminiscences antiquisantes. Pour concrétiser cet engouement est créée, en 1893 la Société des peintres orientalistes français et en 1907 est instituée à Alger la Villa Abd-El-Tif, qui accueille les lauréats peintres et sculpteurs boursiers. Des écoles des beaux-arts essaiment en Afrique et Asie (Alger en 1881, Hanoi en 1924…). Cette politique coloniale connaît son apogée entre les deux guerres scandée par l’Exposition coloniale de 1931, les français découvrent leur empire colonial. Aux murs des différents pavillons, peintures et sculptures célèbrent les vertus de la colonisation. Des dioramas invitent à la découverte de nouvelles civilisations, volontiers assimilées à des visions édéniques. Sur les lieux mêmes de l’exposition, un musée des colonies est alors créé dont le décor et les collections - œuvres d’artistes continentaux - mettent à l’honneur cette production originale. De littéraire, le regard européen devient plus scientifique. Des missions sont entreprises par des ethnologues. En 1931, Marcel Griaule, Michel Leiris, dirigent la mission Dakar-Djibouti. La Croisière noire* (19241925), la Croisière jaune* (1931) donnent lieu à de multiples explorations commanditées par la Société de géographie de Paris ou le Muséum d’histoire naturelle. « L’art nègre » qui dès le début du siècle s’était inscrit à part entière dans un courant esthétique très apprécié est désormais appréhendé comme objet de science. Les artistes Au XIXe siècle, la galerie d’anthropologie du Muséum d’histoire naturelle confie au sculpteur Charles Cordier le soin de réaliser une cinquantaine de bustes ethniques. Le siècle suivant aborde le thème de façon moins spectaculaire. Les artistes usent d’un simple naturalisme, sans ajout d’accessoires pour décrire les ethnies rencontrées. Anna Quinquaud est exemplaire de simplicité dans sa représentation du peuple Foulah. Le pittoresque a néanmoins ses derniers adeptes : Émile Monier utilise une spectaculaire coiffure pour couvrir son Chef Gombélé et Évariste Jonchère, dans une étonnante confrontation plastique, pose son buste de Habib Benglia traité dans un pur esprit européen sur un socle décoré de masques africains… Alexandre Iacovleff, qui accompagne la Croisière noire et la Croisière jaune, est probablement celui qui sert au plus près l’esprit ethnographique, par la précision du trait observé. Mais l’art du portrait suit de multiples voies. La vision naturaliste de Fernand Lantoine, le style décoratif de Suzanne Castille, les recherches modernistes de Marcelle Ackein témoignent des sensibilités différentes à exprimer la révélation d’une beauté pittoresque. Sensibles à la lumière et la flamboyance des couleurs, les peintres découvrent outre-mer une richesse exceptionnelle de palette et se livrent à de superbes variations alliant scène de genre et paysage. Les Ouled-Nails, les Touaregs au bivouac, le Puits au Dahomey… sont devenus d’emblématiques icônes, de cette peinture coloniale qui sut renouer avec le grand style. Exposition coloniale internationale de 1931, Desmeures, affiche Exposition coloniale internationale de 1931, Desmeures, affiche En 1931, l’empire colonial français est à son apogée et l’Exposition coloniale internationale est un support idéal à sa promotion. Le lieu choisi est le bois de Vincennes. Le commissaire général de l’exposition, le maréchal Lyautey, veut porter l’accent sur deux réalisations : la Cité des Informations et le musée permanent des colonies à la Porte Dorée. Un concours d’affiches est lancé en 1928. 233 candidats répondent à l’appel, 15 reçoivent un prix. Deux affiches annoncent l’exposition. Celle de Desmeures ici exposée présente l’empire sous la forme symbolique de quatre visages - l’Indochine, l’Afrique du Nord, l’Afrique subsaharienne et l’Amérique - réunis sous le drapeau unificateur de la France. Les traits simplifiés à l’extrême du dessin excluent l’idée du portrait, la couleur donnant une unique valeur à la différence. L’encadrement « le Tour du monde en un jour » rappelle l’écrit de Jules Verne. Le pendant de cette affiche est celle de Bellenger. Elle représente une tête coiffée d’un casque colonial blanc. Elle présente le colonial et s’oppose aux colonisés. Hors musée - Cité nationale de l’histoire de l’immigration, 293 avenue Daumesnil, 75012 Paris Musée du Quai Branly, quai Branly, 75007 Paris Musée de l’Armée, Hôtel national des Invalides, 129 rue de Grenelle, 75007 Paris Suzanne Castille, Femme Mangbetou, vers 1930, technique mixte et feuilles d'argent sur panneau de bois Suzanne Castille Les informations sur cette artiste sont actuellement lacunaires. La femme Mangbetou, vers 1930, huile sur toile sur un fond de feuilles d’argent collées sur bois Ce tableau représenterait Nobosudru, femme de la tribu Mangbetou, qui peuplait l’ancien Congo belge (actuellement République Démocratique du Congo). Cette femme se singularise par sa coiffure en forme d’auréole soutenue par une structure en osier (le wektambourou) et par la déformation de son crâne obtenue grâce à des bandelettes de crin de girafe. Les traits du visage se trouvent ainsi tirés vers le haut et en arrière, les pommettes en relief, les yeux bridés, le front prenant une forme ovoïde. L’œuvre est supposée être peinte d’après une photographie réalisée lors de la Croisière noire. La rencontre avec la tribu des Mangbetou marque les voyageurs. Dans leurs récits de voyage, ils célèbrent la beauté singulière des femmes, portant uniquement un pagne très court, assises en file sur de petits tabourets en ébène (le nekké). « La beauté même » dit Iacovleff qui en fit plusieurs croquis et un portrait. À leur retour en France en 1925, la femme Mangbetou devint « à la mode ». Aux côtés de Joséphine Baker, elle devient le symbole de la beauté noire. Elle est reproduite en broche, en cendrier, en vase, en bouchon de radiateur de voiture... L’Afrique est à l’honneur. Musée - Dessins d’Alexandre Iacovleff Hors musée - Jean Dunand (1877-1942) série de grands panneaux décoratifs, Cité nationale de l’histoire de l’immigration, 293 avenue Daumesnil, 75012 Paris Deuxième étage Néo-classicisme et réalisme poétique Le thème du nu féminin s’inscrit dans un désir général d’un retour à la simplicité. En réaction à la figure allégorique, gesticulante et didactique du XIXe siècle, la figure féminine a désormais la sérénité et la plénitude des formes de Vénus intemporelles. Des silhouettes solides campent dans une vision édénique, un retour évident à l’antique. Le thème le plus souvent évoqué est celui du bain qui permet en outre de rejoindre la sensibilité sportive de l’époque (la Nageuse Hubert Yencesse, Baignade au Ponte-Milvio Georges Cheyssial). Ainsi la Baigneuse de Georges Sabbagh se dégage de son drap de bain comme la Vénus de sa coquille. Derrière elle se profile le moderne paquebot. Le corps trouve également sa pleine expression dans l’évocation d’une nature heureuse et féconde. Dans une atmosphère idyllique, Jean Souverbie évoque dans L’été l’érotisme d’un couple enlacé. Dans La terre, le corps féminin incarne l’opulence d’une nature nourricière et généreuse. Le Repos dans les champs d’Amédée de la Patellière est un retour aux « pastorales » traditionnelles. Les titres sont d’ailleurs révélateurs : il s’agit de glorifier les rythmes naturels, de ressusciter une notion de permanence dans un retour à la terre, à l’ordre naturel. Le néo-classicisme, cher aux années 30, se retrouve donc dans cette évocation d’une éternité bienheureuse. Les scènes bucoliques de Joseph Lailhaca font songer à quelques fêtes dionysiaques antiques. Elles scellent la vision rassurante que veut se donner l’époque. Néanmoins certains artistes évoquent les temps menaçants Georges Rohner avec Le noyé, Robert Humblot avec Les horreurs de la guerre ou Henri de Waroquier dans La Tragédie, témoignaient pour leur part de leur inquiétude. Tamara de Lempicka (1898-1980) Portrait de Thadeuz de Lempicki, 1928, huile sur toile Tamara de Lempicka (1898-1980) Tamara Gorska est issue d’une famille aisée et cultivée. Elle s’intéresse dès son plus jeune âge à l’art et découvre en Italie les maîtres de la Renaissance et du Maniérisme. Lors d’un voyage en Russie, elle rencontre le comte Tadeusz Lempicki. Ils se marient en 1916 à Petrograd. A la révolution d’Octobre, le couple quitte la Russie et s’installe à Paris avec leur fille Kizette. Tamara de Lempicka suit alors des cours de peinture à l’Académie Ranson avec Maurice Denis et à la Grande Chaumière avec André Lhote. Émancipée, avide de réussite et de fortune, elle mène une vie faite de séances de peinture, de soirées mondaines et de voyages. Elle réalise alors de nombreux portraits la Duchesse de la Salle (1925), Suzy Solidor (1933) ou son Autoportrait à la Buggati verte, appelé aussi Mon portrait (1929) – qui illustrent ses fréquentations et sa manière de vivre. En 1928, Tamara et Tadeusz divorcent ; en 1933, elle se marie avec le baron Raoul Kuffner. Tous deux émigrent aux États-Unis. Elle continue à peindre mais abandonne le portrait mondain et se tourne vers des sujets du quotidien à caractère rustique et vers les natures mortes. Le succès n’est plus au rendez-vous. Portrait de Tadeusz Lempicki, 1928, huile sur toile Le Portrait de Tadeusz Lempicki que Tamara avait intitulé par dérision Portrait d’homme inachevé a été peint par elle au moment de son divorce. Ceci explique la main gauche (ou devrait se placer l’alliance) inachevée. Ce tableau est assez représentatif du « Retour à l’ordre » dans la peinture prôné par André Lhote. Il est une admirable synthèse de plusieurs influences : le maniérisme dans le dessin dans l’utilisation de la ligne serpentine, le cubisme dans la simplification géométrique des formes, la photographie et le cinéma pour le cadrage serré. L’arrière-plan est composé de gratte-ciel inspirés de ceux de New-York, où Tamara se rend pour la première fois en 1929. Robert Humblot (1907-1962), Les horreurs de la guerre, 1937 Forces nouvelles Robert Humblot (1907-1962) A 24 ans, Robert Humblot abandonne ses études de sciences naturelles pour se consacrer à la peinture. D’abord inscrit à la Grande Chaumière, il entre en 1931 à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. En 1935, il fonde avec Pierre Tal Coat, Georges Rohner, Henri Jannot, Jean Lasne, Alfred Pellan le groupe Forces Nouvelles. De 1935 à 1939, ensemble ils définissent une esthétique nouvelle, basée sur le dessin, la technique et l’observation. En 1934, à Paris sont présentées deux expositions qui marquent fortement ces jeunes peintres : « Les peintres de la réalité en France au 17ème s°» et « Le Nain, peintures et dessins ». En filiation directe avec ces peintres, les sujets du groupe Forces Nouvelles sont peints dans des couleurs sourdes de gris-bleu, de vert et de brun. L’anecdotique est évité, tous les détails sont abolis, atmosphère de profonde solitude où il ne subsiste que l’essentiel : l’inquiétude. Ils offrent un nouveau réalisme, affranchi de l’académisme. Le groupe se dissout de lui-même en 1939. Jean Lasne disparaît tragiquement en 1940 dans la Troué de Sedan, Alfred Pellan d’origine canadienne rentre dans son pays, les autres continuent seuls leur carrière. Les horreurs de la guerre, 1937, huile sur toile Ce tableau est une évocation de la guerre d’Espagne, et plus particulièrement du drame de Guernica. Cette petite ville, située dans le pays basque espagnol, est bombardée par les forces allemandes, alliées de Franco, le 26 avril 1937. Cet épisode de la guerre civile espagnole inspirera de nombreux artistes : Pablo Picasso, Max Ernst, Robert Capa, Ernest Hemingway, André Malraux. Dans cette œuvre, les détails sont abolis. Ne subsiste que l’essentiel : la dénonciation de la guerre et des drames qu’elle engendre. Le traitement est hérité de la peinture classique. La composition théâtrale applique un schéma pyramidal. Elle s’organise autour d’une figure centrale : une femme, les mains et les yeux levés vers le ciel, incarne l’image universelle de la douleur. A la manière antique, les personnages sont représentés dans une attitude figée, exprimant un moment essentiel. Musée - La femme au bol cassé, Tal Coat ,1933 Le noyé, Georges Rohner, 1939 Hors musée - - Guernica , Picasso, 1937 : musée de la Reine Sofia, Madrid Cordoue, front d’Andalousie, le 5 septembre 1936, Robert Capa, photographe La peinture métaphysique de de Chirico La peinture engagée : Goya Les fusillés du 3 Mai (1814), Musée du Prado, Madrid / Delacroix Le Massacre de Scio (1824) Musée du Louvre Paul Landowski (1875 1961), le Pugiliste, 1920, bronze Paul Landowski (1875 -1961) Paul Landowski est issu d’une famille d’origine polonaise. A l’École des Beaux-Arts de Paris, il est élève du sculpteur Ernest Barrias. Grand Prix de Rome en 1900 avec David Combattant, il est pensionnaire à la Villa Médicis. À son retour, il s’établit à BoulogneBillancourt où il reste jusque en 1961. À sa mort, sa maison et son atelier, sont détruits. À leur emplacement se trouve aujourd’hui le musée-jardin Paul Landowski. Sculpteur officiel et classique, Landowski reçoit de nombreuses commandes : le Christ Rédempteur du Corcovado à Rio de Janeiro, la statue de Sainte-Geneviève sur le pont de la Tournelle, les fontaines de la porte de Saint-Cloud, les portes de la faculté de médecine de Paris. Il est aussi l’auteur d’une petite statuaire, et d’un grand projet le Temple de l’homme. Le Pugiliste, 1920, bronze Paul Landowski dresse ici le portrait de son ami le boxeur Georges Carpentier. Georges Carpentier pose à l’atelier du sculpteur à Boulogne-Billancourt à partir de 1914. Le journal intime de l’artiste indique qu’il souhaite réaliser une statue grandeur nature du champion. L’œuvre définitive, présentée en plâtre au rez-de-chaussée du musée mesure 2,20 mètres de hauteur. Les séances de pose sont interrompues par la guerre. En juillet 1919, Paul Landowski et son frère Joseph vont voir le premier match de Carpentier depuis la guerre. Dans son journal, le sculpteur écrit : « Ce spectacle de boxe m’a beaucoup enthousiasmé. C’est le seul sport avec la course à pied, qui nous rappelle la beauté de la vie antique. Un artiste, un sculpteur doit aimer la boxe, comme un amateur de chevaux doit aimer les courses. La boxe , plus même que la course à pied demande un entraînement parfait, complet. Carpentier qui est le type parfait du pugiliste, est certainement un des plus beaux spécimen d’animal humain qui soit ». En 1920, date de l’œuvre, Carpentier est sacré champion du monde des mi-lourds. Paul Landowski réalisera une autre sculpture Le boxeur tombé, présentée au muséeJardin Paul-Landowski et deux dessins Le boxeur attachant ses bandelettes et un Combat de boxeurs. Cette œuvre permet également d’évoquer l’essor des loisirs et du sport durant la période de l’entre-deux-guerres. Musée - Le Pugiliste, plâtre, 1920 Hors musée - Musée-jardin Paul-Landowski, 14 rue Max-Blondat, Boulogne-Billancourt Porte de la faculté de médecine, Faculté de médecine, 45 rue des Saints-Pères, 75006 Paris Sainte-Geneviève, Pont de la Tournelle, 75004 Paris Fontaine de porte de Saint-Cloud, Place de Saint-Cloud, 75016 Paris Le cabinet des dessins La collection du musée est riche de plus de 15 000 dessins. Les réalistes et les décorateurs sont bien représentés avec des artistes aussi divers que Bernard Boutet de Monvel, Anne Carlu et leurs portraits ingresques, Jean Despujols, Pierre-Louis Rigal, Jean Dupas aux ellipses néo-grecques, Alfred Lombard et Jean Souverbie, aux préoccupations néo-cubistes. 900 dessins d’Henry de Waroquier ont été affectés au musée des Années Trente. Dans le domaine de l’art colonial, de prestigieuses études dues à Alexandre Iacovleff, réalisées lors des Croisières noire et jaune, comptent parmi les chefs-d’œuvre de l’art graphique du XXe siècle. En Art sacré, le fonds possède des esquisses de Maurice Denis, George Desvallières, Elisabeth Faure, Marthe Flandrin ou encore des dessins modernistes de Jean LambertRucki. La section « École de Paris » est riche d’œuvres graphiques d’Arbit Blatas, Nicolas Eckman, Simon Segal, Nathan Iménitoff, Jacques Lipchitz, Armand Nakache… Des dessins de sculpteurs (Henry Arnold, Félix Joffre, Georges Saupique, Alfred Janniot, Gilbert Privat, Robert Wlérick…), des dessins d’architectes (Le Corbusier, André Bloc…) des dessins de décorateurs (Jacques-Émile Ruhlmann, Jules Leleu, Jean Burkaleter) complètent la riche collection du musée dans cette double particularité. L’illustration de mode compte plusieurs œuvres remarquables des principaux artistes de l’époque : Georges Lepape et ses élégantes garçonnes, modernes égéries de Paul Poiret publiées dans la Gazette du bon ton ; André Marty et ses évocations des Ballets russes, du monde du théâtre et du music-hall, ou encore Paul Iribe (Le témoin) et Alexandre Zinoview (Femina). L’École de Paris L’École de Paris, nommée ainsi en 1925 par le critique d’art André Warnod, est plus une réalité de terrain qu’un concept. Il ne s’agit pas d’un mouvement ou d’une école, stricto sensu, mais plutôt d’un regroupement d’artistes aux sensibilités proches. La plupart des artistes viennent de Russie, Lituanie, Roumanie, Pologne. Attirés à Paris par la vitalité intellectuelle et culturelle de la capitale ils s’installent dans le quartier de Montparnasse. Fidèles à leurs traditions, leurs origines juives et slaves, ils apportent dans un climat poétique ou burlesque mais toujours dans une forme expressive, leur forme émotionnelle. Paris est alors la ville phare où tout est possible dans le domaine de la création. Chagall, Foujita, Kisling, Modigliani, Pascin, Soutine… y trouvent un refuge aux tourmentes politiques un lieu de liberté exceptionnelle d’expression. Ils fréquentent la Rotonde, la Coupole ou le Dôme… L’École de Paris repose sur une communauté multinationale unie par un mode de vie bohème et des intérêts spirituels ou matériels communs. Les pentes de Montparnasse, le carrefour Vavin, les cafés le Dôme, la Coupole… furent pendant près d’un demi-siècle un phalanstère chaleureux et cosmopolite où se rencontrèrent artistes, poètes et écrivains. Les occupants du Bateau-Lavoir : Apollinaire, Picasso, Salmon, Max Jacob… descendent même de leur Butte légendaire pour s’y retrouver. Dans le même temps, la Ruche, la Cité Falguière et d’autres ateliers accueillent les artistes venus d’Europe centrale. Hors musée - La Ruche, 2 passage Dantzig, 75015 Paris Arbit Blatas (1908-1999), Café du Dôme, 1938, gouache sur carton Arbit Blatas (1908 - 1989) Arbit Blatas d’origine lituanienne, commence par étudier à l’École des Beaux-Arts de Berlin. En 1925, il arrive à Paris où il s’inscrit à l’Académie Julian et la Grande Chaumière. Il y rencontre Chaïm Soutine, Ossip Zadkine, Léonard Foujita, Maurice Utrillo, Pierre Bonnard, Kies Van Dongen, Maurice de Vlaminck et André Derain. En 1939, il fuit l’Europe et s’installe à New York, où il retrouve son ami Jacques Lipchitz. Après la guerre, il partage sa vie entre l’Europe et les États-Unis et continue à fréquenter tous les artistes de l’École de Paris. Au cours de sa vie, il réalise ainsi des portraits peints et sculptés de ses amis. En 1980, Arbit Blatas sculpte sept bas-reliefs L’Holocauste, sur les murs du ghetto de Venise. Une réplique est installée à Paris en 1981 au Mémorial de la Shoah. En 1989, la ville de Boulogne-Billancourt reçoit la donation faite par Blatas, de 41 portraits peints et sculptés. Ils sont ici comme un hommage à ceux qui firent la renommée de « L’École de Paris ». Le Dôme, 1938, gouache sur carton Arbit Blatas représente la terrasse du café du Dôme. Selon lui, « L’identité du Café du Dôme était établie par l’École des Juifs, un rassemblement désordonné de peintres d’Europe centrale pour qui le café était devenu le principal lieu de réunion. » Il a ici représenté quelques figures marquantes de l’École de Paris. Hors musée - Café du Dôme, 108 boulevard du Montparnasse, 75006 Paris La Coupole, 102 boulevard du Montparnasse, 75014 Paris Le Select, 99 boulevard du Montparnasse, 75006 Paris Mémorial de la Shoah, 17 rue Geoffroy l’Asnier, 75004 Paris Rez-de-chaussée L’art monumental La sculpture monumentale des années trente est à mettre en relation avec l’architecture contemporaine de l’époque, ses grandes façades et ses grands volumes qu’il fallait décorer. Par ailleurs, l’époque est favorable aux sculpteurs : l’État est un généreux commanditaire qui via les grands chantiers, leur assure une sécurité de création. Ainsi les grandes expositions où s’activent des équipes entières d’artistes. Trois grandes dates scandent la période. En 1925, la grande Exposition des arts décoratifs et industriels, en 1931, l’Exposition internationale coloniale, en 1937, l’Exposition internationale des arts et des techniques dans la vie moderne se tiennent à Paris. Preuve en est ici, à l’entrée de cet espace le panneau du pavillon thermal par Georges Villiers et les détails du bandeau de scène du théâtre du Palais de Chaillot par Évariste Jonchère pour l’exposition de 1937. Ces derniers sont ici présentés sur le mur de la mezzanine. À voir aussi L ‘Hymne à l’aurore de Paul Landowski qui figura à l’Exposition de 1925, ou encore au pied de l’escalier menant aux collections, L ‘Afrique et l’Océanie d’Ernesto Canto Da Maya, pour l’Exposition de 1931. Le style de ces œuvres est néo-classique. Il s’inspire de la tradition et est repris par de nombreux autres grands sculpteurs comme Charles Despiau, Robert Wlérick ou encore Alfred Janniot. Hors musée - Alfred Janniot : relief Cité nationale de l’histoire de l’immigration, 293 avenue Daumesnil, 75012 Paris Alfred Janniot, palais de Tokyo, 13 avenue du Président Wilson, (côté Seine), 75016 Paris Raymond Delamarre (1890-1986) La Force et l'Intelligence, maquette du monument à la défense du canal de Suez, 1930 Raymond Delamarre (1890-1986) Raymond Delamarre - sculpteur et médailleur néoclassique- apprend la sculpture à l’École des Beaux-Arts de Paris. Prix de Rome en 1919, il participe à l’art officiel de l’entre-deux-guerres, notamment aux grands travaux d’art monumental commandés par l’État. En 1937, à l’occasion de l’Exposition internationale des arts et des techniques dans la vie moderne, il réalise « Art et Industrie », groupe sculpté pour le Palais de Chaillot. Son style en symbiose avec l’art figuratif des années trente se libère du style académique, se simplifie et s’allonge. Raymond Delamarre appartient aussi aux Ateliers d’art sacré qu’il dirige de 1961 à 1973. La Force et l’Intelligence, maquette du monument à la défense du Canal de Suez, 1930 En 1925 Raymond Delamarre et l’architecte Roux-Spitz, remportent le concours pour la construction du monument à la défense du canal de Suez. Ce monument rend hommage à la victoire de la défense du canal de Suez par les troupes franco-anglaises contre l’empire Ottoman en 1915. Il fut inauguré en 1930. In-situ, ce monument se compose de 2 pylônes jumelés de 40 mètres de haut, séparé l’un de l’autre par une fente de 1,50 mètre. Devant ces 2 pylônes se placent 2 statues : la Force et l’Intelligence, hautes de 8 mètres, larges de 13 mètres. Sculpté dans du granit gris rosé, ce monument fut entièrement taillé à la pointe en Sardaigne puis transporté par bateau en Égypte. Parfaitement intégré au lieu, il emprunte la simplicité archaïque des sculptures égyptiennes. Au musée - Étude pour un bas-relief pour la salle à manger des premières classes du Normandie - Béatitudes : projet pour le pavillon des missions catholiques, 1931 Hors musée - Raymond Delamarre, Art et industrie, Palais de Chaillot, (attique) 75016 Paris - Église Notre-Dame des Missions, (ancien pavillon des missions catholiques) 102 avenue du Maréchal Joffre, 93800 Epinay-sur-Seine Tony Garnier (1869-1948) Hôtel de Ville 1934, 26 avenue AndréMorizet, 92100 Boulogne-Billancourt L’Hôtel de Ville L’Hôtel de Ville de Boulogne-Billancourt est le symbole de Boulogne et de Billancourt réunies. Il fut construit en 1934 par Tony Garnier. Prix de Rome d’architecture en 1899, il est en France avec Auguste Perret un des pionniers de l’architecture moderne. Fonctionnel et rationnel, l’édifice sépare clairement les fonctions en deux bâtiments distincts : un espace réception et un espace administration. Rectangulaires, placés dos à dos, revêtement de comblanchien pour l’un, béton pour l’autre, ils communiquent, à l’intérieur, l’un avec l’autre. Par la clarté du plan, la franchise des matériaux sans ornement, Tony Garnier répond aux exigences d’André Morizet « sacrifier le somptuaire au pratique ». Pour mener à bien la construction de l’Hôtel de Ville, les deux hommes feront appel pour son aménagement intérieur à de nombreux membres de l’Union des Artistes Modernes*. Jean Prouvé réalise le cloisonnement du hall des guichets ainsi que la porte d’honneur, André Salomon l’éclairage, René Herbst l’ensemble du mobilier de la salle des mariages, les sculpteurs Jan et Joël Martel les armes de la ville. (cf. plan global de la ville). Le hall des guichets est un chef-d’œuvre de l’esthétique fonctionnaliste où le verre, le métal, l’espace et la lumière s’imposent. L’Hôtel de Ville de Boulogne-Billancourt est depuis 1975 classé à l’inventaire des monuments historiques. BIBLIOGRAPHIE Anne Bony, Les années 20 ; Les années 30, Éditions du regard, 1989 Jacques Lucan (dir.), Le Corbusier, une encyclopédie, éditions du Centre GeorgesPompidou, 1987 Boulogne-Billancourt, Ville d’art et d’essai 1800-2000, Images du Patrimoine Boulogne-Billancourt, Ville des temps modernes, Collection villes, Mardaga E. Bréon, D. Escande, C. Loupiac, A. Manier, I. Marinone, Création et vie artistique au temps de l’exposition de 1925, CNDP, 2006 Emmanuel Bréon, Juan Gris à Boulogne, éditions Herscher, 1992 Robert Mallet-Stevens, L’œuvre complète, éditions du Centre Georges-Pompidou, 2005 Jacques Wolgensinger, Les grandes croisières Citroën, Robert Laffont, 2002 Catalogues d’exposition du musée des Années Trente, Boulogne-Billancourt JUAN GRIS et les dimanches de Boulogne Ed. Ville de Boulogne-Billancourt, 1987. L’ECOLE DE PARIS-BOULOGNE Ed. Ville de Boulogne-Billancourt, 1988. COLONIALES 1920-1940 Ed. Ville de Boulogne-Billancourt, 1989. LANDOWSKI Association des Amis de Paul Landowski, Paris, 1989. GEORGES SABBAGH (1887-1951) Co-édition : l’Albaron / Musée municipal de Boulogne-Billancourt, 1990. BLATAS, portraits de Montparnasse Réédition 1998. CHANA ORLOFF (1888-1968) Brochure de 6 pages Publiée à l’occasion de l’exposition présentée au Musée municipal de BoulogneBillancourt, 1992. L’ART SACRE EN FRANCE AU XXe SIECLE Co-édition de l’Albaron - Musée municipal de Boulogne-Billancourt, 1993. BOULOGNE-BILLANCOURT, images d’un autre temps 343 reproductions en couleurs (cartes-postales anciennes), accompagnées de petits textes Ed. de la Société Artistique et Historique de Boulogne-Billancourt, 1995 JOEL ET JAN MARTEL SCULPTEURS (1896-1966) Ed. Gallimard / Electa, Paris, 1996. PAUL BELMONDO, LA SCULPTURE SEREINE Somogy Éditions d’Art / Association Enfance de l’art, Paris 1997. PAUL LANDOWSKI, LE TEMPLE DE L’HOMME Ouvrage collectif, Ed. Paris-Musées, Paris, 1999. HENRY DE WAROQUIER, IMAGES DE BRETAGNE Somogy Éditions d’Art, Paris, 2000 ANDRE MAIRE - DESSINS D’AFRIQUE ET D’ASIE Ed. Somogy, Paris, 2001 RUHLMANN UN GENIE DE L’ART DÉCO Ed. Musée des Années Trente / Somogy / Musée des Beaux-Arts de Montréal, 2001. CHANDIGARH la ville indienne de Le Corbusier, Le Capitole, une œuvre inachevée Ouvrage collectif, Éditions Musée des Années 30 / Somogy Éditions d’Art, Paris, 2002. LOUIS BILLOTEY, l’ambition classique Ed. Somogy, Paris, 2002. ALEXANDRE IACOVLEFF – itinérances Ouvrage collectif, Ed. Somogy, Paris, 2004 (38 E) JEAN LAMBERT RUCKI, l’expressionnisme entre figuration et abstraction Brochure de 11 pages éditée par le Musée des Années Trente Un Design américain, le Streamline de 1930 à nos jours, Ed. Flammarion – Ed. La Société historique du Lac Saint-Louis, 2005. LIPCHITZ, les années françaises de 1910 à 1940 Ed. Somogy / Association des Amis du Musée des Années Trente, 2005 TAMARA DE LEMPICKA Ouvrage collectif, Ed. Flammarion, 2006 LE MUSÉE DES ANNEES TRENTE Somogy Éditions d’Art, Paris, 2006 MOTS-CLES Art déco L’Art déco apparaît en 1910 en réaction à l’Art Nouveau, jugé décadent. Il répond à la demande de commanditaires – la grande bourgeoisie française – qui souhaitait renouer avec les styles du passé. Ce style combine modernité et tradition. Il se caractérise par la création de mobilier aux lignes simples, épurées, les volumes équilibrés, les surfaces unies. L’ornement est délaissé pour exalter la beauté naturelle des matériaux employés : bois exotiques, laque, ivoire, parchemin, galuchat. L’Art déco trouve son apogée à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industries de 1925. Son nom sera donné à posteriori dans les années 1960. Union des Artistes Modernes (U.A.M.) L’Union des Artistes Modernes, née d’une scission au sein de la Société des Artistes Décorateurs, a été fondée en 1929. Elle rassemble l’élite des créateurs dans le domaine de l’architecture et des arts appliqués autour de personnalités : Robert Mallet-Stevens, René Herbst, Pierre Chareau, Le Corbusier, Jean Prouvé, Raymond Templier, Louis Barillet, Jan et Joël Martel, Charlotte Perriand ou André Salomon. Ces créateurs, qui veulent inventer de nouvelles formes dans des matériaux nouveaux issus des découvertes industrielles, appartiennent à toutes les disciplines : architectes, sculpteurs, décorateurs, meubliers, peintres, relieurs, orfèvres, verriers, céramistes, joailliers, affichistes. Ils rejettent l’ornement. Pour eux, la forme doit résulter d’une adaptation parfaite à son usage. Leurs recherches esthétiques sont liées à une vision politique : les membres de l’U.A.M, comme ceux du Bauhaus fondé 10 ans plus tôt en Allemagne, préconisent un art social qui doit apporter le confort au plus grand nombre, même si certaines de leurs réalisations appartiennent à l’artisanat de luxe. Mais leurs idées restent incomprises dans une société conservatrice et les pionniers du modernisme ne touchent qu’une élite. Villa Abd-El-Tif En 1907, est inaugurée la villa Abd El Tif à Alger. Créée à l’initiative de la Société des peintres orientalistes français, elle accueille jusqu’en 1962 des artistes pour une durée de séjour de 1 an puis de 2 ans. Très vite, elle est surnommée la villa Médicis d’Alger. Les premiers pensionnaires furent Paul Jouve et Léon Cauvy. La vision réaliste des artistes donnent un nouvel élan à l’orientalisme. Croisière noire, Croisière Jaune En 1924, André Citroën lance la Croisière noire. Une équipe de 16 membres sillonne l’Afrique du nord au sud, soit de Colomb Béchar à Tananarive. Entre le mois d’octobre 1924 et le mois de juin 1925, elle parcourt 26 000 kilomètres. Dirigée par Georges-Marie Haardt, vice-président des usines Citroën et Louis Audouin Dubreuil, elle comprend le taxidermiste Bergonnier, le photographe Specht, le cinéaste Léon Poirier le peintre Alexandre Iacovleff. Des bijoux, des armes, des films et des photos seront rapportés à Paris. La Croisière jaune quant à elle traverse le continent asiatique en 1931. Deux groupes sont alors formés : le groupe Pamir part de Pékin, le groupe libanais de Beyrouth. Le père Teilhard de Chardin, le capitaine de navire Victor Point, l’archéologue Joseph Hackin seront de l’aventure. Le Retour à l’ordre Le retour à l’ordre vient du « rappel à l’ordre » prononcé par le critique d’art Roger Bissière pour qualifier les œuvres de Georges Braque exposées à la galerie de l’effort moderne en mars 1919. Dans son article publié dans le journal Opinion, il écrit : Il demeure indéniable que le Cubisme aura ramené la peinture à ses moyens traditionnels, dont nous nous étions écartés depuis cinquante ans. Il nous aura réappris le respect de la matière, et du métier de peintre. Et il poursuit : le Cubisme… un rappel à l’ordre… a contribué à sauver l’art moderne. Le retour à l’ordre signifie donc une peinture où priment la forme, le dessin et le « beau métier ». Arts et architecture Littérature - Théâtre Musique - Spectacle Création du Bauhaus, Gropius, Weimar Proust, A l’ombre des jeunes filles en fleurs Strauss, La femme sans ombre Fondation des Ateliers d’art sacré Breton et Soupault, Les champs magnétiques Ravel, La valse Cinéma Sciences et techniques Gance, J’accuse 1919 Murnau, Satanas Duchamp, La Joconde, LHOOQ Brecht, Tambours dans la nuit Traité de Versailles Fondation de la république de Weimar Griffith, Le lys brisé Bartok, Le Mandarin merveilleux Politique-Divers Wiene, Le cabinet du docteur Caligari Revue de l’Esprit Nouveau 1921 1920 Ouverture du Théâtre Le Corbusier : Maison Citroan National Populaire Clifford-Barney, Pensées d’une amazone Mies van der Rohe, projet de gratte-ciel en verre Anatole France, Prix Nobel de littérature Ruhlmann, meuble au char Pirandello, Six personnages en quête d’auteur Honegger, Horace victorieux Margueritte, La Garçonne Stravinsky, Mavra Lang, Docteur Mabuse Joyce, Ulysse Milhaud, L’Orestie Murnau, Nosferatu le Vampire Prokofiev, IIIe concerto pour piano Congrès de Tours, naissance du parti communiste Chaplin, Le Kid Landowski, le pugiliste Carpentier, champion du monde des demi-lourds Feyder, L’Atlantide Einstein, Prix Nobel de physique Création du parti fasciste Kahnweiler et les dimanches de Boulogne Le Corbusier, ville de trois millions d’habitants 1922 Ballets suédois,Théâtre des Champs-Elysées Mistinguett, Mon homme Stravinsky, Le chant du rossignol (ballet) Honegger, Pastorale d’été Fin du mouvement Dada à Paris Marche sur Rome et prise du pouvoir par Mussolini Découverte du tombeau de Toutankhamon, Louxor 1923 Arts et architecture Littérature théâtre Musique - Spectacle Cinéma Perret, église du Raincy Radiguet, Le Diable au corps Honegger, Pacific 231 Léger, Ballet mécanique Mallet-Stevens, studios de Billancourt Premier numéro de la revue surréaliste Milhaud, La Création du monde (ballet) Gance, La Roue Le Corbusier Vers une architecture Knock de jules Romain avec jouvet Stravinsky, Noces (ballet) Le Corbusier, atelier Ozenfant, Paris Breton, Manifeste du Surréalisme Puccini, Turandot Faure-Dujarric : Stade Colombes Claudel, Le soulier de satin Sciences et techniques Création du salon des Arts Ménagers par Jules-Louis Breton 1924 1925 1926 T Mann, La montagne magique Exposition des arts décoratifs et industriels, Paris 1°exposition surréaliste, Paris Ecole de Paris Allemagne : exposition la Nouvelle Objectivité Gris, panier et siphon Gide, Les faux monnayeurs Mallet-Stevens, rue MalletStevens, Paris Aragon Le paysan de Paris Jourdain, Sauvage, Samaritaine Mies van der Rohe, Monument à Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg Fitzgerald Gatsby le Magnifique Putsch manqué d’Hitler à Munich L’Herbier, L’Inhumaine Mort de Lénine France, victoire du Cartel des gauches Edouard Herriot président du Conseil B.shaw, Prix Nobel de Littérature René Clair, Entracte Ravel, L’enfant et les sortilèges Milhaud, Les Malheurs d’Orphée La Revue nègre avec Joséphine Baker Départ de la Croisière noire Citroen Chaplin, La ruée vers l’or Eisenstein, Le Cuirassé Potemkine Léonce Perret, Madame Sans-Gêne Première transmission télé en Évacuation de la Ruhr Grande-Bretagne Hitler : Mein Kampf Premier journal parlé diffusé par la TSF Falla, Concerto pour clavecin Lang, Métropolis er Malraux, La tentation de l’Occident Bartok, I concerto pour piano Éluard, Capitale de la douleur Ravel, Chansons madécasses Occupation de la Ruhr par des troupes franco-belges Von Stroheim, Les Rapaces Walt Disney : 1° dessins animés Le terme « septième art » créé par Canudo Gershwin, Rhapsodie in Blue Le Corbusier : villas à Boulogne-Billancourt Naissance du Surréalisme Politique-Divers Léon Poirier, La croisière noire Salon des arts ménagers, présentation de l’autothermos Conférence de Locarno pour la paix Entrée de l’Allemagne à la Société des Nations (SDN) Poincaré président du Conseil Arts et architecture 1927 Le Corbusier, villa Cook, Boulogne-Billancourt Mort de Gris Littérature - Théâtre Elie Faure, L’Esprit des formes Bergson prix Nobel de littérature 1928 Mallet-Stevens, Villa Noailles, Hyères Premier Congrès International d’Architecture Moderne La Sarraz Musique - Spectacle Kurt Weill, Mahagonny Stravinsky, Oedipus Rex Antheil, Ballet mécanique Ellington passe en vedette au Cotton Club à New-York Cinéma Eisenstein, Octobre Sciences et Techniques Politique-Divers Lindbergh, premier vol NewYork-Paris Murnau, L’Aurore Gance, Napoléon Kurt Weill, L’Opéra de quat’sous Eisenstein, La ligne générale Stravinsky, Apollon Musagète King Vidor, La Foule Malraux, Les Conquérants Freyssinet met au point la technique du béton précontraint Breton, Nadja Ravel, Boléro Lempicka, portrait de T. Lempicki Le Matériel Téléphonique, Boulogne-Billancourt Gershwin, Un américain à Paris Bunuel, Un chien andalou 1929 Création de l’Union des Artistes Modernes Le Corbusier, villa Savoye, Poissy Inauguration du MOMA à New-York 1930 Empire State Bulding, USA Delamarre, monument à la défense du Canal de Suez Erich Maria Remarque, A l’Ouest rien de nouveau Création de Tintin dans Le Petit Vingtième Première au théâtre des Variétés de Marius de Pagnol avec Raimu et Pierre Fresnay Breton fonde la revue Surréalisme au service de la révolution Soupault, Manhattan Brecht, L’Opéra de quat’sous Stravinsky, Capriccio Roussel, Bacchus et Ariane (ballet) Premier film parlant : Le Chanteur de Jazz de Crosland sort à Paris. Mort de Diaghilev à Venise Louis de Broglie, Prix Nobel de physique Krach de Wall Street Renault : première chaîne de montage, île Seguin, Boulogne-Billancourt Gance, La fin du monde Stravinsky, Symphonie des psaumes Première de l’opérette Les aventures du roi Pausole de Honegger aux Bouffes du Nord Buñuel et Dali, L’âge d’or Cocteau, Le sang d’un poète Première du film L’ange bleu de von Sternberg en Allemagne Première liaison aéropostale transatlantique par Jean Mermoz Début de la crise ministérielle en France Arts et architecture 1931 Lancement des Chantiers du Cardinal Verdier Tournon, église du St Esprit, Paris Littérature - Théâtre Saint Exupéry, vol de nuit Maurois, L’Amérique inattendue Musique - Spectacle Cinéma Ravel, Concerto pour la main gauche et Concerto en sol Chaplin, Les lumières de la ville Joséphine Baker, J’ai deux amours… mon pays et Paris Hitchcock, Murder Sciences et Techniques Politique- Divers Espagne, départ du roi Alphonse XIII, proclamation de la République Exposition Coloniale, Paris Lang, M Le Maudit Gargallo, Arlequin Croisière jaune, Citroën Whale, Frankenstein Mallet-Stevens, chaise 1932 Otto Dix, la guerre Ruté, Sirvin, Bassompierre, HBM, Boulogne-Billancourt Céline, Voyage au bout de la nuit Stravinsky, Credo Huxley, Le meilleur des mondes Exposition Architecture moderne, MOMA, New-York Johnson et Hitchcock publient Brecht, La mère « International Style » Gershwin, Second rhapsody Renoir, Boudu sauvé des eaux Clair, 14 Juillet Josef von Sternberg, Shanghai express 1933 Pont de Golden Gate, San Francisco Assassinat du Président Paul Doumer élection d’Albert Lebrun Hawks, Scarface Premier festival du cinéma à Venise Fermeture du Bauhaus à Berlin Le parti nazi est la première force politique au Reichstag Revue Le Minotaure Steinhoff, Le jeune hitlérien Stravinsky, Le duo concertant Vigo, Zéro de conduite Malraux, La condition humaine Les « Lecuona Cuban Boys » lancent la rumba Aymé, La jument verte Nouvelle danse : la biguine Pirandello, Prix Nobel de Littérature Stravinsky, Ave Maria et Perséphone Schoedsack, King Kong Hitchcock, L’homme qui en savait trop Roosevelt : président des USA Hitler, chancelier Incendie du Reichstag Proclamation du IIIe Reich Roosevelt lance le New-Deal 1934 Matisse, La danse Garnier, Hôtel de ville, Boulogne-Billancourt Char, Le marteau sans maître Lucienne Boyer, Un amour comme le nôtre Miller, Tropique du cancer Tino. Rossi, O Corse île d’amour Cocteau, La machine infernale Pagnol, Angèle Lubitsch, La veuve joyeuse Cecil B. de Mille, Cléopâtre Weissmuller, champion olympique de natation, incarne Tarzan Nuit des longs couteaux en Allemagne (30 avril) 1935 Arts et architecture Première exposition « Forces nouvelles », Paris Gide, Les nourritures terrestres Palais du Trocadéro, Paris Malraux, Le temps du mépris 1936 Cinéma Duvivier, La Bandera Ventura et ses Collégiens, Tout va très bien madame la marquise ; Ça vaut mieux que Renoir, Le crime de Monsieur d’attraper la scarlatine Lange Sciences et Techniques Irène et Jolio Curie, Prix Nobel de chimie Tchaikovski, Casse-noisette Chaplin, Les temps modernes Pirandello, Les géants de la montagne Stravinski, Jeux de cartes Duvivier, Pépé le Moko Front Populaire Congés Payés Début de la guerre civile en Espagne Mitchel, Autant en emporte le vent Exposition de l’art dégénéré, Munich Picasso, Guernica Humblot, les horreurs de la guerre Exposition internationale du surréalisme à Paris Début de la guerre en Éthiopie Marx Brothers, Une nuit à l’Opéra Hitchcock, L’homme qui en savait trop Pagnol, César Jeux Olympiques de Berlin Gombrowicz, Ferdydurke Brecht, Les fusils de la mère Carrare Politique-Divers Nuremberg, présentation des lois raciales Tino Rossi, Marinella Exposition internationale des Arts et des Techniques dans la vie Moderne, Paris 1937 Musique - Spectacle Brecht, Grand peur et misère du IIIe Reich Tal-Coat, série des Massacres 1938 Littérature - Théâtre Bombardement de Guernica Trenet, Y a de la joie Renoir, La grande illusion Maurice Chevalier, La petite femme de l’expo C.Autant-Lara, L’affaire du courrier de Lyon Dupont de Nemours, création du nylon Inauguration de l’aéroport du Bourget Création de la Société Nationale des Chemins de Fer Français Inauguration du Musée de l’Homme, Paris Sartre, La nausée Honegger, La danse des morts Carné, Quai des brumes et Hôtel du Nord Giraudoux, Électre Piaf, Mon légionnaire Renoir, La bête humaine Riefenstahl, les Dieux du Stade Annexion de l’Autriche par l’Allemagne Annexion des Sudètes Nuit de cristal Arts et architecture 1939 Rohner, Le noyé Exposition Universelle « construire le monde de demain avec les outils d’aujourd’hui » New-York Littérature - Théâtre Steinbeck, les raisins de la colère Musique - Spectacle Giraudoux Ondine Cinéma Fleming, Autant en emporte le vent Sciences et Techniques Politique-Divers Signature du pacte germanosoviétique Les troupes allemandes envahissent la Pologne Déclaration de guerre entre les Alliés et l’Allemagne nazie Fin de la guerre civile espagnole