La quatri`eme assertion est une cons´equence de [A3], qui traite des fibr´es projectifs
en g´en´eral ; on parlera encore de ce travail ci-dessous. Mais le cas de surfaces peut
aussi se traiter `a la main sans grande difficult´e, en suivant le livre de Hartshorne [H].
Le seul ´enonc´e vraiment non-trivial est le dernier, qui confirme notre ”philosophie”
selon laquelle tous les endomorphismes de grand degr´e proviennent, en quelque sorte,
de tores et de vari´et´es toriques.
Les endomorphismes r´eguliers de grand degr´e sont donc probablement ”trop rares
pour ˆetre int´eressants” du point de vue de la classification de vari´et´es alg´ebriques,
ainsi que d’autres applications. C’est pourquoi, ces derni`eres ann´ees, je me suis
int´eress´ee plutˆot aux auto-applications rationnelles, i.e. d´efinies seulement sur un
ouvert (de Zariski).
En effet, la classe des vari´et´es projectives admettant une auto-application ration-
nelle de degr´e >1 est certainement beaucoup plus grande ; elle contient, par exemple,
toutes les vari´et´es unirationnelles. Rappellons qu’une vari´et´e Xde dimension nest
dit unirationnelle si elle est domin´ee (rationnellement) par Pn, i.e. s’il existe une
application rationnelle dominante Pn99K X(on obtient alors un endomorphisme
rationnel en composant cette appication avec une projection de Xsur Pn). C’est
le cas de beaucoup de vari´et´es de Fano, y compris de b2= 1, dont, par exemple,
les cubiques de P4; or nous avons d´ej`a constat´e que ces vari´et´es n’admettent pas
d’endomorphisme r´egulier de degr´e >1, du moins en dimension 3, sauf pour P3.
Par l’observation 1.11, cette classe ne contient cependant aucune vari´et´e de type
g´en´eral. De plus, un endomorphisme rationnel fd’une vari´et´e de dimension de
Kodaira interm´ediaire ”respecte” la fibration d’Iitaka. En fait un ´enonc´e beaucoup
plus fort est vrai : dans [AC2], nous avons conjectur´e qu’une puissance de fpr´eserve
la fibration d’Iitaka, autrement dit, que finduit un automorphisme d’ordre fini sur
la base. Nous l’avons d´emontr´e en dimension 2 (ce qui est facile). Nakayama et
Zhang viennent de le d´emontrer en g´en´eral ([NZ]).
Consid´erons, par exemple, le cas des surfaces elliptiques (i.e. des surfaces de
dimension de Kodaira ´egale `a 1). Il est clair que toute surface elliptique admet une
auto-application rationnelle de degr´e >1 (c’est la ”multiplication relative” s’il y
a une section, et on adapte facilement cet exemple au cas arbitraire). Cependant,
nous savons que chaque auto-application (ou une puissance de celle-ci) pr´eserve
la fibration d’Iitaka (i.e. la fibration elliptique). Nous pouvons donc consid´erer cet
exemple comme une ”version relative” de la multiplication par un entier sur une
courbe elliptique.
Cette discussion sugg`ere que c’est le cas κ(X) = 0 qui est le plus int´eressant. En
effet, le fibres de la fibration d’Iitaka sont de dimension de Kodaira nulle.
Par le Programme de Mod`eles Minimaux, on doit pouvoir se r´eduire au cas o`u KX
est un ´el´ement de torsion dans P ic(X). Ceci introduit, en g´en´eral, des singularit´es
(dites canoniques ; elles ne sont pas toutefois tr`es ”m´echantes”, par exemple, elles
sont rationnelles). Mais il est d´ej`a tr`es difficile de comprendre le cas lisse.
Soit, par exemple, Xune surface K3 (i.e. une surface lisse simplement connexe de
classe canonique triviale). Pour certaines X, l’existence d’endomorphismes rationnels
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