ECONOMIE SOCIALE
ET TERRITOIRE
Les dossiers de l’économie sociale
Économie sociale
Ancrage local
Pouvoirs publics
Quartier
Citoyens
Utilité sociale
Contenu, limites et potentiels de l’ancrage
et du développement territorial
Économie sociale
Ancrage local
Pouvoirs publics
Quartier
Citoyens
Utilité sociale
ECONOMIE SOCIALE
ET TERRITOIRE
Editrice responsable : Marie-Caroline Collard
Solidarité des alternatives wallonnes et bruxelloises
42/6, rue de Monceau-Fontaine
6031 Monceau-sur-Sambre
T. : 071 53 28 30 • F. : 071 53 28 31
Coordination : Véronique, Huens, Quentin Mortier
Mise en page : Estelle Mahieu
Crédit photo : © SAW-B, Tawng - Can Stock Photo
Avec le soutien de la Fédération Wallonie Bruxelles
Prix : 15 euros
2012, n° 06
ISBN 978-2-9600795-4-8
TABLE DES MATIÈRES
Introduction .......................................................................................................................3
Première partie : le point de vue des entreprises sociales
A l’échelle d’un quartier : le cas de la
Maison médicale Saint-Léonard
à Liège ...............................10
A l’échelle d’une ou plusieurs communes : le cas de l’EFT
Contrepoint
à La Louvière ......................20
A l’échelle d’un « pays » : le cas de
La Halle de Han
en Gaume .........................................................30
A l’échelle d’un Etat et au-delà : le cas du
Relais
en France et en Afrique .......................................43
Deuxième partie : en prenant un peu de hauteur
Economie sociale et territoires : premier tour d’horizon – SAW-B ......................................................58
Limites et potentiels de l’ancrage territorial – SAW-B .........................................................................76
L’économie sociale, levier de la transition écologique et économique – asbl Barricade ............... 100
Conclusions : enjeux de la prise en compte du territoire
Les entreprises sociales dans le développement territorial – Danièle Demoustier,
Institut d’Etudes Politiques de Grenoble ........................................................................................... 114
Quelle utilité et quels usages possibles de l’approche territoriale ? – SAW-B................................. 128
Bibliographie ......................................................................................................................... 135
Annexe : les cinq dimensions du territoire ........................................................................... 139
INTRODUCTION
Liste des encadrés
D’autres exemples, à l’échelle du quartier :
Les Tournières, EMMA
&
Maison Biloba Huis, Espace Jeunes
.................................................... 18
D’autres exemples, à l’échelle communale :
Espaces, Point Ferme
......................................... 29
D’autres exemples, à l’échelle d’un « pays » :
Coprosain, Le Miroir Vagabond
........................ 41
D’autres exemples, à l’échelle d’un ou plusieurs Etats :
Ekoservices, Natagora, La Croix-Rouge
..................................................................................... 55
Une dynamique territoriale emblématique : la reconversion de Loos-en-Gohelle ................. 66
Les GAL ou groupes d’action locale ............................................................................................ 72
Essai sur l’oeconomie
de Pierre Calame ..................................................................................... 84
Difficulté wallonne à se penser comme territoire ..................................................................... 88
Clusters, clubs et grappes d’entreprises ..................................................................................... 89
Un exemple trop rare de co-production ..................................................................................... 93
Répartition géographique des entreprises sociales et de leurs emplois
à Bruxelles et en Wallonie ....................................................................................................... 103
Des entreprises sociales déjà actrices de la transition :
Les Pieds sur Terre, Eco-Innovation
et
La Calestienne
............................................................. 107
Le réseau REVES et l’exemple de la
Fondation de la Communauté de Messine
.................... 110
Les pôles territoriaux de coopération économique ................................................................ 121
L’utilité sociale et son évaluation ............................................................................................. 125
elle, jouer un rôle plus grand dans la nécessaire transition écologique, mais
aussi économique, dont on ne perçoit encore que la nécessité et quelques
prémisses de développement ? Telle est la dernière question que pose cette
étude. C’est à l’association Barricade qu’il est revenu d’y répondre7.
Le sujet « territoire » est en effet dans l’air du temps. D’autres organisations
d’éducation permanente l’ont placée parmi leurs sujets de préoccupation
et de publication. C’est le cas du
MOC
qui y a consacré sa semaine sociale
annuelle, ainsi que de
La Revue Nouvelle
8. Très intéressantes, ces autres
publications n’ont pas mis au centre la question de la place des entreprises
sociales dans ce débat. C’est à ce manque que nous espérons, modestement,
répondre. En nous appuyant d’ailleurs aussi sur leurs analyses plus générales.
Notons aussi que le sujet de cette étude annuelle fait écho aux deux études
précédentes. En 2010, l’étude annuelle de SAW-B portait sur les initiatives ci-
toyennes qui pouvaient être qualifiées d’économie sociale (ou de prémisses
à celle-ci). Les initiatives telles que les groupes d’achat collectif (GAC), les
systèmes d’échange local (SEL) et les associations citoyennes locales (ACL)
en matière d’énergie préfigurent l’économie sociale par leurs modalités de
gestion (démocratie interne) ainsi que par leurs finalités (service à la collec-
tivité). Certaines de ces initiatives ont d’ailleurs donné naissance à des coo-
pératives, dont le modèle était le sujet de l’étude 2011. Parmi ces coopéra-
tives, certaines ont un ancrage local prononcé. C’est à cette caractéristique
de ces coopératives mais aussi d’autres formes d’entreprises sociales que se
consacre cette étude 20129.
Trois sources d’information
La volonté a été, en quelque sorte, de « garder les pieds sur terre ». L’étude
est construite sur les rapports entre économie sociale et territoires et s’ap-
puie sur les visions qu’en ont les acteurs de terrain. Elle part à la rencontre
de personnes engagées au sein d’entreprises sociales situées dans le Nord-
Pas-de-Calais, en Wallonie et à Bruxelles.
Premièrement, nous avons réalisé et retranscrit une série d’interviews qui
illustrent et incarnent le rapport des acteurs d’économie sociale à leur terri-
toire. Les entrepreneurs sélectionnés l’ont été sur base de notre perception
5
Economie sociale et territoire
ORIGINES, VISÉES ET SUITES
4
année 2012 a été marquée par de nombreuses actualités pour
l’économie sociale. L’une d’entre elles en particulier a retenu
l’attention : les élections communales. Celles-ci sont une occasion unique
pour interroger l’état de notre démocratie et du développement local et, de
manière plus précise, les liens qu’entretiennent les entreprises sociales avec
leur territoire. Comment les entreprises sociales envisagent-elles leurs terri-
toires et leur propre rôle au sein de ceux-ci ? Quel rôle les entreprises sociales
jouent-elles dans le développement local ? Ces entreprises s’ancrent-elles
naturellement dans leurs territoires ? Ce sont autant de questions posées et
soumises à une série d’acteurs de terrains, dirigeants et travailleurs d’entre-
prises sociales, qui composent la trame de cette étude.
2012 a aussi été marquée par le paroxysme de multiples crises dont l’origine
peut être trouvée dans le modèle économique capitaliste mais aussi dans
la mondialisation de cette économie. En action, des appels à la démon-
dialisation1, à la relocalisation de l’économie2, à une économie qui « revita-
lise le territoire »3, à une « relocalisation démocratique »4 se font entendre.
Plusieurs interrogations subsistent face à ces solutions avancées. A quelle
échelle de territoire s’agit-il de revenir ? Comment ne pas perdre les avan-
tages de la mondialisation, notamment ceux de l’ouverture réciproque, de
l’apprentissage en commun et du commerce équitable entre les hommes et
femmes de tous horizons et territoires ? Benoît Levesque, chercheur québec-
quois, évoque à ce propos un monde à reconstruire à la fois par le haut (sur
base de l’exemple de l’altermondialisme) et par le bas (sur base de l’exemple
de l’économie sociale et solidaire). Il invite à articuler à la fois démondiali-
sation (reterritorialiser certaines activités économiques) et remondialisation
(rendre la mondialisation plus solidaire)5. Comme le suggère Philippe Fré-
meaux, éditorialiste à
Alternatives Economiques
, à propos des occasions
opportunes kairos ») liées à la dite « crise » :
« Que peut-on souhaiter sinon
de vivre dans des sociétés qui demeureront ouvertes, mais où la quête des
objets prendraient moins de place que l’attention aux personnes ? »
6. Poser
le problème de la sorte permet de pointer le rôle de l’économie sociale dans
ce passage à une autre économie. L’économie sociale peut-elle, voire doit-
Economie sociale et territoire
L’
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