Données actuelles sur l`analyse hormonale salivaire

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abc
revue générale
Ann Biol Clin 2009 ; 67 (5) : 493-504
Données actuelles sur l’analyse hormonale salivaire
Current status of salivary hormone analysis
M. Gröschl
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 25/05/2017.
Department of Pediatrics,
University of Erlangen-Nürnberg,
Erlangen, Germany
Résumé. La salive offre une alternative non invasive et non traumatisante à
l’utilisation du plasma et du sérum pour les dosages biologiques. Elle est une
source largement acceptée d’échantillons pour le dosage des hormones stéroïdes, mais également de certaines amines et de peptides. Ces dernières années,
de nombreuses publications ont décrit des dosages salivaires d’hormones dans
des domaines cliniques variés ainsi qu’en recherche médicale. Cet article de
synthèse fournit une vue d’ensemble des applications courantes du dosage
salivaire d’hormones. Une description des différentes origines des hormones
présentes dans la salive est suivie d’une revue détaillée des méthodes analytiques et des modes de prélèvement fiables de la salive. Différentes utilisations
du dosage biologique des hormones salivaires sont décrites dans des domaines
aussi variés que la psychiatrie, l’endocrinologie, la médecine du sport et la
médecine vétérinaire. En effet, bien que la salive ne soit pas encore devenue
une source usuelle d’échantillons pour les dosages hormonaux, elle s’est avérée être fiable et dans certains cas même supérieure à l’utilisation d’autres fluides biologiques. Néanmoins, des progrès sont encore nécessaires pour que cet
échantillon biologique soit accepté par tous, en particulier par les cliniciens.
Il convient de développer des outils analytiques spécifiques et standardisés,
et d’établir des valeurs de référence pour les principaux biomarqueurs qui
seront dosés au niveau salivaire ; l’analyse de transférabilité entre différentes
méthodologies d’une part et les autres liquides biologiques d’autre part, est
également à réaliser. La non compliance observée chez certains patients
implique une stricte standardisation des procédures de recueil et des méthodes
analytiques.
doi: 10.1684/abc.2009.0357
Mots clés : salive, dosage biologique, hormone
Article reçu le 13 octobre 2008,
accepté le 18 mai 2009
Abstract. Saliva, which offers a noninvasive and stress-free alternative to
plasma and serum, is a widely accepted sample source for analysis of steroids
and also of certain amines and peptides. In recent years, numerous publications have described the use of salivary hormone analysis in many fields of
clinical and basic research. This review provides an overview of the current
applications of salivary hormone analysis. A description of the different of
hormone entry into saliva is followed by a detailed description of analytical
methods and approaches for reliable collection of saliva, including several
interesting applications in diverse fields including psychiatry, stress research,
clinical endocrinology, sport medicine, and veterinary medicine. Although
saliva has not yet become a mainstream sample source for hormone analysis,
Tirés à part : J.-L. Beaudeux
Cet article a été traduit par J.-L. Beaudeux et D. Lamiable (Laboratoire de pharmacologietoxicologie, CHU de Reims) avec l’autorisation de l’AACC. L’AACC n’est pas responsable de
la qualité de cette traduction. Les opinions exprimées dans ce texte sont celles des auteurs, et
n’engagent ni l’AACC, ni le journal.
Cet article a été repris de Clinical Chemistry sous la référence : Gröschl M. Current status of salivary hormone analysis. Clin Chem 2008 ; 54 : 1-11 avec l’accord de l’éditeur. Original copyright
© 2008 American Association for Clinical Chemistry, Inc.
Pour citer cet article, indiquer la publication originale dans Clinical Chemistry.
Pour toute correspondance : <[email protected]>
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revue générale
it has proven to be reliable and, in some cases, even superior to other body
fluids. Nevertheless much effort will be required for this approach to receive
acceptance over the long term, especially by clinicians. Such effort includes
the development of specific and standardized analytical tools, the establishment of defined reference intervals, and implementation of round-robin trials.
One major problem, the lack of compliance sometimes seen in outpatient
saliva donors, requires strict standardization of both collection and analysis
methods to achieve better comparability and assessment of published salivary
hormone data.
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Key words: saliva, hormone, biological measurement
L’utilisation de la salive comme échantillon biologique
pour le dosage d’hormones est devenue de plus en plus
intéressante pour les cliniciens et les chercheurs, car il
s’agit d’une alternative non invasive et non traumatisante
par rapport au prélèvement sanguin, fournissant habituellement le plasma et/ou le sérum qui sont les fluides usuels
pour la détermination des biomarqueurs endocriniens tels
que les hormones stéroïdes, les amines et les peptides.
Durant ces quarante dernières années, les biologistes ont
utilisé la salive comme prélèvement biologique annexe et
peu courant. Les revues antérieures de Riad-Fahmy en
1982 [1] et de Lewis en 2006 [2] se sont attachées à l’analyse salivaire de nombreuses hormones stéroïdes, mais de
nombreuses études ont également démontré que l’échantillon salivaire est une alternative intéressante pour l’analyse d’hormones non stéroïdiennes. Cette revue fournit
une vue d’ensemble des méthodologies bien établies et
de celles en perspective pour l’analyse salivaire d’hormones, et montre l’application de ces méthodes à des domaines aussi divers que la psychologie, l’endocrinologie, la
fertilité, la médecine du sport et la recherche comportementale expérimentale.
Principe du passage des hormones
dans la salive
La salive a des fonctions multiples y compris d’assurer
l’humidification de la muqueuse de la sphère digestive
supérieure, ce qui est indispensable pour la mastication
et la déglutition des aliments. Des enzymes assurant une
digestion initiale des nutriments, par exemple l’amylase,
sont ainsi présentes au niveau salivaire. La salive participe
également à la réaction immunologique locale, par la présence d’immunoglobulines A et de molécules peptidiques
antibactériennes, dont l’action est d’inhiber la proliféra494
tion de la flore microbienne orale. Enfin, la salive contient
de nombreuses molécules endogènes, notamment hormonales, qui soit proviennent de la circulation sanguine, soit
sont synthétisées et sécrétées par les glandes salivaires
elles-mêmes (figure 1).
La vitesse de transfert des molécules hormonales de la
circulation sanguine dans le liquide salivaire est régie
par la diffusion à travers les couches lipidiques des capillaires et des cellules épithéliales glandulaires. Des molécules lipophiles telles que les hormones stéroïdes passent ces
barrières beaucoup plus rapidement que les molécules
hydrophiles telles que des peptides [3]. Il s’agit réellement
d’une diffusion passive à travers la paroi capillaire, la
membrane basale et les cellules acinaires, selon un gradient de concentration. Ainsi, les concentrations salivaires
des hormones stéroïdes liposolubles non conjuguées telles
que le cortisol reflètent les concentrations plasmatiques
des mêmes formes non liées aux protéines plasmatiques
(10 %), alors que les stéroïdes conjugués hydrophiles tels
que le sulfate de déhydroépiandrostérone ne sont présents
au niveau salivaire qu’à moins de 1 % de sa concentration
plasmatique [4].
Les stéroïdes ne sont habituellement pas métabolisés en
molécules plus polaires, hydrosolubles, par les glandes
salivaires, à l’opposé de molécules excrétées par voie
rénale. La salive est donc un milieu biologique préférable
à l’urine pour une alternative non invasive de mesures des
stéroïdes hormonaux. Une transformation significative de
cortisol en cortisone au niveau des glandes salivaires par
la 11β-hydroxystéroïde-deshydrogénase-II, entraîne néanmoins la transformation du cortisol en une forme cétonique inactive [5]. Cette transformation enzymatique est
souvent sous-estimée lorsque le cortisol salivaire est
mesuré, ce qui peut expliquer certaines discordances des
concentrations de cortisol rapportées dans la littérature.
Selon la réactivité croisée des anticorps utilisés dans les
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Dosages hormonaux salivaires
immunodosages, les résultats peuvent refléter non seulement les concentrations de cortisol mais également celles
d’autres glucocorticoïdes aussi présents.
Certaines hormones peptidiques telles que l’insuline [6]
sont transportées activement dans la salive, alors que
d’autres, notamment certaines cytokines [7, 8] sont produites par les glandes salivaires elles-mêmes. Des transporteurs spécifiques pour l’insuline sont présents dans la
muqueuse buccale, comme cela a été démontré après
application sublinguale de l’hormone chez des rats [9].
La sélectivité de ce transport actif est démontrée par le
fait que l’insuline est présente dans la salive à des concentrations similaires aux concentrations plasmatiques après
ingestion de glucose, mais le produit de clivage de l’insuline, le peptide C qui est de taille similaire, n’est pas présent dans la salive.
Les peptides sécrétés par les glandes salivaires le sont par
exocytose directe dans la lumière acinaire. Un transport
actif existe également, ce qui pose des problèmes d’interprétation des concentrations salivaires des peptides qui ne
sont pas toujours corrélées à leur concentration plasmatique comme c’était le cas pour les hormones stéroïdes.
Pour certaines cytokines telles que le TNFα et la leptine,
les concentrations salivaires apparaissent plus faibles que
les concentrations plasmatiques [10, 11]. En fait, puisque
les concentrations fréquentes au niveau salivaire de différents peptides hormonaux ne sont actuellement pas disponibles, l’évaluation de ces peptides au niveau salivaire est
plus utilisée qualitativement comme marqueur de la présence de ces molécules dans différentes pathologies intéressant la sphère buccale (ou la sphère digestive haute)
plutôt que comme une alternative non invasive au dosage
plasmatique [12, 13].
Prélèvement et analyse de la salive
Techniques de prélèvement
Bien que le prélèvement sélectif de la salive d’une glande
salivaire soit possible, soit par aspiration soit par canulation,
la salive mélangée des glandes salivaires est en pratique la
méthode utilisée en routine à la fois en recherche clinique et
pour une activité de soin. Dans de nombreuses études, le
prélèvement a été réalisé en demandant aux patients de cracher directement dans le récipient de prélèvement.
Conjugué de stéroïdes et de
l'amine
Non conjugué de stéroïde et de l'amine
Après conversion du stéroïde
Capillaire
Peptide de transport de sérum
Peptide produit par les glandes
salivaires
Acini
Tunnel de transport des protéines
Enzyme de conversion de
stéroïdes
Expression et sécrétion
Gaine striée
Transport actif
Difussion passive
Ecoulement du sang
Flux de salive
Figure 1. Mécanismes de transport des hormones dans la salive. Les hormones stéroïdes conjuguées aux protéines de transport
spécifiques pénètrent dans les glandes salivaires par diffusion passive (avec éventuellement une conversion enzymatique comme c’est
le cas pour le cortisol qui est transformé en cortisone) ou active (insuline par exemple). Une expression par les glandes salivaires ellesmêmes a également été décrite (EGF).
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La volonté de cracher est considérée comme un stimulus
suffisant, produisant plus de 1 mL/min de salive, alors que
le simple fait de baver est réputé fournir de la salive sans
stimulation des glandes salivaires. Ce mode de prélèvement direct a différents inconvénients, en particulier une
réticence culturelle de certains patients à cracher [14], particulièrement chez les patients en milieu gériatrique.
De plus, une sécheresse buccale rend souvent très difficile
le prélèvement salivaire, en particulier chez les sujets âgés
[15]. Pour augmenter le flux salivaire, l’application
d’acide citrique sur la langue a été fréquemment utilisée,
induisant une sécrétion salivaire de 5 à 10 mL/min.
Cependant l’utilisation de l’acide citrique peut induire
des interférences avec les immunodosages en diminuant
le pH de l’échantillon [16]. Finalement, dans la majorité
des études, la salive est recueillie en utilisant un tissu
absorbant placé à l’intérieur de la bouche, qui est ensuite
centrifugé pour récupération du liquide salivaire.
Dispositifs de prélèvement commerciaux
Différents dispositifs de prélèvement de la salive ont été
commercialisés, qui apparaissent tout à fait utilisables
A
pour les examens salivaires hormonaux. Bien sûr, il faut
veiller à utiliser des matériels qui n’absorbent pas ou ne
modifient pas les analytes à doser. Certaines matières telles que le Parafilm® [17] et le coton [18] sont connues
pour absorber les molécules d’intérêt, conduisant à des
concentrations faussement abaissées. A l’heure actuelle,
les systèmes de prélèvement les plus utilisés sont : la
Salivette® (Sarstedt, figure 2A), le Quantisal® (Immunalysis, figure 2B), et l’Intercept® (Orasure Technologies,
figure 2C). Ces systèmes utilisent un tampon de prélèvement à insérer à l’intérieur de la bouche soit sous la langue, soit contre la joue. Ce tampon absorbant est conservé
dans la bouche pendant une période fixe (en général 1 à 2
minutes) pour s’imprégner de la salive, puis il est transféré
dans le récipient de stockage. Après centrifugation, la
salive est récupérée. Ces systèmes commerciaux ont montré leur intérêt en fournissant des résultats reproductibles
pour la majorité des hormones salivaires de nature stéroïdienne et peptidique [19]. Cependant, la version « coton »
de la Salivette® doit définitivement être proscrite, en raison d’interférences avec de nombreux immunodosages. À
l’opposé des systèmes que nous venons de décrire, le
B
2
6
3
1
4
C
5
D
11
12
10
8
7
9
Figure 2. Dispositifs commerciaux de collection de la salive. A : trois versions du Salivette® avec des supports du polyester (1),
polyéthylène (2), ou coton (3) et les tubes récipients. B : le Quantisal® se compose d’une garniture de cellulose (4) sur une tige en
plastique avec une fenêtre (5) d’indication du volume d’échantillon. Un récipient témoin incluant le conservateur (6) fait partie du système. C : l’Intercept® se compose également d’une garniture de cellulose (7) sur une tige en plastique, le récipient du système ne
contient pas de conservateur (8). D : le SCS® se compose d’une solution de rinçage de la bouche (9), d’une solution de collection (10),
d’un récipient de collection (11), et d’une unité de conservation contenant le conservateur (poudre lyophilisée (12).
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Dosages hormonaux salivaires
Saliva Collection System® (Greiner BioOne, figure 2D)
utilise une procédure plus élaborée comprenant des liquides de rinçage et liquides de prélèvement. Les résultats
analytiques obtenus avec ce système de prélèvement
sont tout à fait comparables pour la majorité des hormones peptidiques et stéroïdiennes [19].
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Méthodes analytiques pour le dosage
des hormones dans la salive
Aspect préanalytique
L’analyse salivaire fiable exige le recueil, le stockage et la
préparation des échantillons, ainsi que les procédures pour
chacune de ces étapes bien définies, mais pouvant varier
selon la molécule d’intérêt à doser. Les stéroïdes, en fonction de leur grande stabilité dans le fluide salivaire, posent
le moins de problème. Les androgènes et glucocorticoïdes
sont stables pendant plusieurs jours, même dans des
échantillons maintenus à température ambiante, mais le
stockage pour une période plus longue doit tout de
même être proscrit [20]. L’addition d’agents conservateurs
prolonge significativement la stabilité des stéroïdes salivaires [21], permettant ainsi l’envoi au laboratoire par
voie postale, pour des patients non hospitalisés [22].
Le dosage de peptides salivaires ou d’amines telles que
l’insuline [6] et la mélatonine [23] nécessite plus de précautions pour l’étape de prélèvement et l’étape de transfert
au laboratoire. Les peptides ont tendance à s’absorber à la
surface des tubes de prélèvement (de façon plus importante que les stéroïdes), et cette absorption entraîne une
perte significative avant le dosage. De plus, la salive
contient des enzymes protéolytiques qui peuvent dégrader
rapidement les peptides [24], particulièrement les hormones à demie-vie brève telles que la ghréline [13]. La perte
par absorption et/ou dégradation peut être prévenue par
l’utilisation de tubes de prélèvement appropriés, de cryotubes à faible fixation des protéines pour le stockage, et
par l’addition de conservateurs tels que l’EDTA.
Méthodes immunologiques
Les immunodosages ont été très largement utilisés pour
l’analyse salivaire en raison de leur simplicité, du faible
volume d’échantillon nécessaire (≤ 100 μL) et de leur bas
niveau de détection analytique. Néanmoins, il convient
d’être vigilant sur la spécificité de ces dosages qui ne
sont pas forcément à même de différencier les hormones
dont on désire le dosage et d’éventuels interférents (crossreactants) que l’on peut retrouver chez certains patients :
(nouveau-nés, femmes enceintes) et dans certaines pathologies. Les premiers immunodosages développés pour
l’analyse des hormones stéroïdes dans la salive étaient
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des méthodologies de type « Elisa maison » utilisant des
anticorps et des traceurs développés dans des laboratoires
de recherche [25, 26] ou des adaptations de trousses commerciales RIA à la matrice salivaire [27]. Dans la majorité
des cas, l’adaptation de trousses RIA commerciales
incluait l’ajustement de la concentration protéique du tampon de la gamme d’étalonnage et la dilution des échantillons, permettant ainsi une meilleure précision des dosages.
Ces méthodes RIA « ajustées » ne pouvaient cependant
pas être utilisées pour l’analyse des peptides salivaires.
La RIA a maintenant été complètement remplacée par
des méthodes de type Elisa non radioactives. Différents
fournisseurs de laboratoire (www.salimetrics.com ; www.
drg-diagnostics.de ; www.dslabs.com) proposent des
immunodosages agréés par la FDA pour des stéroïdes
salivaires. Les immunodosages salivaires pour les hormones peptidiques et les facteurs de croissance semblent
intéresser beaucoup moins ces fournisseurs de laboratoire.
Ils sont pourtant d’importance dans le cadre de certaines
pathologies, en particulier des pathologies tumorales de la
sphère ORL [28-30]. Il est probable que les nouvelles
méthodologies, utilisant des systèmes de type biopuce
[31] ou des microbilles pourront très rapidement permettre
le développement de dosages des hormones peptidiques
salivaires.
Méthodes chromatographiques
La détection par spectrométrie de masse couplée à la chromatographie en phase liquide a considérablement amélioré ces dernières années la spécificité et la sensibilité
analytique des méthodes chromatographiques. Ces méthodes, basées sur la formation d’ions gazeux de la molécule
ou de fragments spécifiques caractérisés et quantifiés par
leur ratio masse/charge (m/z) ont été proposées pour deux
applications distinctes. La première application, utilisée
pour les échantillons salivaires, est la détection de nouveaux peptides ou protéines pouvant être identifiés par
spectrométrie de masse de type MALDI-TOF [32] ou de
type SELDI-TOF [33]. Cette approche a été utilisée pour
l’exploration du protéome salivaire, mais est essentiellement qualitative et la quantification des hormones détectées est en général très difficile. Une seconde application a
été l’utilisation de la chromatographie liquide couplée à la
spectrométrie de masse en tandem pour la quantification
des hormones stéroïdes [34, 35] et de petits peptides et
amines ayant une masse moléculaire inférieure à 5 kD,
tels que la ghréline [36] et la mélatonine [37]. Il semble
que la chromatographie en phase liquide couplée à la
spectrométrie de masse en tandem (LC-MS-MS) pourrait
pallier les problèmes analytiques et/ou méthodologiques
rencontrés avec les immunodosages, et fournir un criblage
complet de l’ensemble des composés hormonaux stéroïdiens d’un échantillon salivaire unique.
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revue générale
Applications actuelles de l’analyse
hormonale et perspectives
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Les paragraphes suivants présentent les applications
potentielles de l’analyse salivaire hormonale à la fois
dans le contexte de recherche fondamentale et de recherche clinique. Certaines de ces analyses sont d’ores et déjà
des outils pour le diagnostic ou le suivi thérapeutique
alors que d’autres sont en cours de développement.
Applications dans le domaine de la recherche
en psychologie et sur le stress
Le cortisol, une des molécules les plus fréquemment étudiées dans la salive, est une hormone qui favorise la néoglucogenèse au cours d’un stress. Les effets indésirables
liés au prélèvement d’échantillon biologique doivent être
minimisés dans les études portant sur l’effet d’évènements
générateurs de stress ou de variations d’humeur, tels que la
dépression. C’est pourquoi l’utilisation du mode de prélèvement salivaire, non invasif, est particulièrement développée dans les recherches en psychologie [38]. Dans une
grande palette d’études concernant le stress et l’endocrinologie, un consensus s’est établi indiquant que le cortisol salivaire augmente de façon très importante lors d’un
stress chronique, comme chez des victimes d’un risque
vital [39], chez les sujets socialement isolés ou économiquement défavorisés [40] et chez les patients souffrant de
dépression [41]. Certaines études n’ont pas retrouvé cette
augmentation du cortisol salivaire dans des situations de
stress [42] ; ces résultats contradictoires peuvent avoir une
explication physiologique ou pathologique. En particulier,
la stricte standardisation des méthodes de prélèvement et la
comparaison à des valeurs de référence établies apparaissent être beaucoup plus problématique dans les études portant sur des processus psychologiques que dans d’autres
domaines médicaux. En particulier, le moment du prélèvement influe énormément sur la concentration salivaire du
cortisol, en relation avec le rythme circadien de sécrétion
de cette hormone. En outre, les effets des évènements stressants peuvent générer des variations importantes de la
concentration salivaire du cortisol. Les études de stress
sont souvent basées sur l’auto-évaluation par le patient de
son stress, comparé aux dosages hormonaux salivaires.
La compliance du patient est donc un problème important
affectant la validité des résultats biologiques et de leur
interprétation. Il semble que cette compliance du patient,
en particulier dans le respect du temps de prélèvement,
est fréquemment surestimée, notamment en l’absence
d’un suivi objectif par un superviseur de l’étude [43].
L’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien est responsable de la réponse au stress chronique mais les marqueurs de stress aigu tels que les catécholamines sont dif498
ficilement dosables dans la salive en raison de leur faible
concentration, de leur dégradation rapide [44], et de la
difficulté de bloquer cette dégradation dans l’échantillon
avant analyse. Cependant, d’autres substances cosécrétées
avec les catécholamines peuvent être utilisées pour l’évaluation de l’activité adrénergique en raison de leur plus
grande stabilité au niveau salivaire. En particulier, la chromogranine A (CgA), peptide de nature acide stocké dans
la médullaire surrénalienne et colibéré avec les catécholamines est aujourd’hui considérée comme un marqueur
d’intérêt de la réponse au stress aigu. La CgA salivaire
augmente rapidement en réponse à un bruit prolongé
[45] et décroît significativement chez les sujets soumis à
un environnement non stressant [46]. Ces données font de
la CgA salivaire un marqueur fiable de la mesure du stress
aigu dans les études contrôlées. Un autre biomarqueur de
l’activité adrénergique est l’α-amylase, qui bien que
n’étant pas une hormone, montre un profil d’excrétion
similaire à celui des catécholamines [47]. L’avantage de
ce marqueur est que sa détermination est particulièrement
facile et accessible à de nombreux laboratoires.
Le cortisol salivaire, marqueur diagnostique
du syndrome de Cushing
Le dosage salivaire du cortisol est depuis longtemps une
application diagnostique et validée du syndrome de Cushing (pour une revue récente voir [48]). Le syndrome de
Cushing est un hypercortisolisme clinique causé par une
augmentation pathologique de la sécrétion corticotropique
par une tumeur de la glande pituitaire, une sécrétion ectopique de corticotropine ou une sécrétion excessive de cortisol indépendante de l’axe corticotrope.
Une caractéristique du syndrome de Cushing, quelle
qu’en soit son origine, est la disparition du rythme circadien de la sécrétion du cortisol. Contrairement au sujet
sain, pour lequel une diminution de la cortisolémine est
observée au cours de la journée [49], les patients atteints
de syndrome de Cushing n’ont pas une telle diminution de
la sécrétion de cortisol [50]. C’est pourquoi la mesure du
cortisol le soir ou au cours de la nuit est un moyen simple
de détection de cette pathologie [51]. Le diagnostic de
l’hypercortisolisme endogène peut être réalisé sans le
stress d’une hospitalisation par simple prélèvement de la
salive au coucher du patient à son domicile par exemple,
bien sûr dans des conditions standardisées.
En 1985, Luthold a décrit pour la première fois l’utilisation du cortisol salivaire pour détecter le syndrome de
Cushing [52]. Cette étude a été ultérieurement confirmée
comme étant très performante dans le diagnostic de ce
syndrome [53-55]. Néanmoins, les différentes présentations cliniques du syndrome de Cushing posent quelques
limitations à ce dosage du cortisol salivaire nocturne, le
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Dosages hormonaux salivaires
plaçant plutôt comme un test complémentaire du cortisol
urinaire des 24 heures que comme un test de remplacement [56]. Bien que cette maladie soit plus rare chez le
sujet jeune que chez l’adulte, disposer d’un prélèvement
salivaire non invasif et non traumatisant est particulièrement intéressant dans le domaine de la pédiatrie [57, 58].
Le cortisol salivaire peut également être un marqueur intéressant du syndrome de Cushing intermittent [59]. En raison de la facilité d’obtention de l’échantillon biologique,
le sujet suspecté de syndrome de Cushing intermittent
peut fournir plusieurs prélèvements, par exemple réalisés
plusieurs jours de suite dans la soirée. Le matériel biologique salivaire est également très intéressant dans le cadre
du test de freinage à la dexaméthasone [60, 61]. En conditions standardisées, une très grande reproductibilité a été
observée pour le dosage du cortisol salivaire nocturne
répété dans le cadre de ce test de freinage [62]. Les intervalles de prélèvement courts (15 minutes ou moins) sont
particulièrement adaptés au prélèvement salivaire, permettant ainsi une plus grande pertinence du diagnostic de la
maladie de Cushing par rapport à d’autres pathologies
endocriniennes surrénaliennes [63].
Les stéroïdes salivaires dans le contrôle
thérapeutique dans l’hyperplasie surrénalienne
congénitale
L’appréhension de la ponction veineuse chez les enfants a
fait du prélèvement salivaire un échantillon biologique
très intéressant en pédiatrie, bien que la salive ne puisse
pas complètement remplacer d’autres échantillons biologiques pour l’intégralité des analyses hormonologiques.
L’utilisation la plus fréquente de la salive dans ce domaine
est l’évaluation de l’efficacité de la thérapeutique substitutive aux glucocorticoïdes chez des patients atteints
d’hyperplasie surrénalienne congénitale. Dans cette pathologie, un blocage enzymatique génétique réduit la synthèse surrénalienne à la fois des glucocorticoïdes et des
minéralocorticoïdes. Dans sa présentation la plus fréquente, générée par un déficit en 21-hydroxylase, un précurseur du cortisol, la 17 α-hydroxyprogestérone (17OHP) est présent en très fortes concentrations au niveau
sanguin et dans la salive. La 17-OHP peut être mesurée de
façon fiable dans des échantillons salivaires collectés au
cours de la journée habituellement le matin, à mi-journée
et le soir [64]. Ce profil salivaire est utilisé au même titre
que l’excrétion urinaire des stéroïdes pour évaluer la qualité de la substitution thérapeutique, fournissant une information importante sur l’efficacité des régimes suppresseurs dans le traitement de l’hyperplasie surrénalienne
congénitale, qui utilise le cortisol, l’acétate de cortisone,
la prednisolone et la dexaméthasone comme thérapeutique
de substitution [64]. L’hyperplasie surrénalienne congénitale induit également une augmentation de la sécrétion
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surrénalienne des androgènes, conduisant à la virilisation
des sujets féminins. En complément de la 17-OHP, le
dosage salivaire de l’androstènedione est un marqueur
de l’efficacité de thérapeutique, bien que son utilisation
en pratique clinique soit moins bien répandue [65].
Encore une fois l’intérêt de l’échantillon salivaire est la
facilité d’obtention, particulièrement à domicile, et la possibilité de faire des prélèvements répétés. Enfin, une dernière application des dosages salivaires dans ce domaine
est le suivi cinétique après l’administration orale de glucocorticoïdes [66] pour l’ajustement thérapeutique. Néanmoins, comme cela a déjà été indiqué précédemment, la
limite du dosage salivaire de la 17-OHP tient plus à la
faible compliance des enfants et des adolescents qu’à la
fiabilité du dosage salivaire. Un recueil approximatif de
l’échantillon salivaire, par exemple juste après la prise thérapeutique plutôt que juste avant, et le stockage inapproprié
avant l’étape analytique sont des éléments critiques pour
une bonne évaluation de l’efficacité thérapeutique.
Dosages salivaires des stéroïdes et fertilité
Les stéroïdes sexuels (androgènes, œstrogènes mais également gestagènes) sont dosés dans la salive depuis de nombreuses années. Dans le cadre du cycle ovarien, le dosage
de l’œstradiol [67] et de la progestérone [68] dans les
échantillons salivaires permettent de différencier la phase
folliculaire et la phase lutéale. La salive, collectée quotidiennement tout au long du cycle menstruel, montre un
profil spécifique avec une augmentation au milieu du
cycle et un pic à la phase lutéale précoce. Les concentrations salivaires moyennes de progestérone au cours de la
phase folliculaire vont de 20 à 100 pmol/L, alors que le pic
de concentration durant la période péri ovulatoire peut
atteindre 300 pmol/L. Cette différence significative permet
sans ambiguïté d’étudier la fonction ovarienne. La progestérone salivaire, et plus rarement l’œstradiol, sont donc analysés en complément du profil stéroïdien urinaire.
Une application des dosages salivaires consiste également
en l’analyse de la testostérone dans le cadre du traitement
de l’hypogonadisme chez l’homme. Le dosage de la testostérone dans la salive permet de différencier les sujets
hypogonadiques des sujets eugonadiques, avec une très
bonne corrélation avec la testostérone libre plasmatique.
Cette association apparaît tout à fait logique car les protéines porteuses des stéroïdes sexuels n’ont qu’un rôle très
mineur dans la salive. Cette corrélation très significative
permet d’utiliser la concentration de testostérone salivaire
utilisée comme biomarqueur de la déficience androgénique chez l’homme [69], avec une valeur seuil de
0,02 nmol/L, au-dessus de laquelle le contexte d’hypogonadisme peut être exclu. Cependant, l’équipe de Granger
[70] a montré des limites à cette évaluation salivaire de la
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revue générale
testostérone. En effet, les dosages peuvent être influencés
par les méthodes de recueil de l’échantillon salivaire, et
apparaissent très sensibles aux conditions de conservation.
De plus, la variabilité des concentrations d’androgènes en
relation avec l’âge, particulièrement au cours de la
puberté, rend l’interprétation des dosages salivaires difficile, notamment en raison de la quasi-absence de valeurs
de référence en fonction de l’âge et du sexe [70].
Un développement des dosages salivaires hormonaux a vu
le jour ces dernières années et doit être mentionné ici. Un
nombre croissant de laboratoires propose une analyse salivaire directe via Internet. Ces vendeurs proposent un kit
de recueil de l’échantillon ; après ce recueil l’échantillon
salivaire est envoyé au laboratoire qui fournit les résultats
des stéroïdes salivaires (validés, espérons-le !) par courrier. Lorsque les patients présentent ces résultats à leur
médecin, ils ont la surprise d’apprendre qu’ils sont en
pratique inutilisables pour une interprétation clinique pertinente, en raison de la difficulté de valider la date exacte
du prélèvement, et de l’assurance de l’absence d’anomalies préanalytiques et ou analytiques. Si ces dosages
avaient pour but de mettre en place une thérapeutique de
substitution, la procédure est potentiellement très risquée
pour le patient. En conséquence, les cliniciens doivent
constamment informer leurs patients de l’inutilité de tels
services, tout à fait inappropriés.
Hormones salivaires et médecine du sport
L’évaluation des modifications hormonales au cours de
l’activité sportive peut donner des informations sur l’efficacité de techniques d’entraînement et ainsi aider à la fois
les athlètes et les entraîneurs. Les prélèvements sanguins
et urinaires avant et après l’entraînement sont habituels.
En revanche, ces prélèvements posent problème car ils
entraînent une rupture du temps d’entraînement.
Les échantillons salivaires peuvent apporter une aide
non négligeable durant l’entraînement, comme cela a été
montré pour des androgènes et des glucocorticoïdes dans
des sports comme le football américain [71], le rugby [72]
et les compétitions du judo [73].
Les dosages hormonaux salivaires ne servent pas uniquement à améliorer l’entraînement des sportifs ; une autre
utilisation est la recherche de dopage, car certaines des
substances utilisées à cet effet sont des hormones telles
que les stéroïdes anabolisants, certaines cytokines telles
que l’érythropoïétine.
Les androgènes sont également des substances interdites
chez le sportif. Qu’ils soient synthétiques ou naturels les
athlètes y ont recours pour augmenter leur masse musculaire et réduire la douleur durant l’exercice physique
intense. Comme cela a été déjà mentionné, les androgènes
peuvent être dosés de façon fiable dans la salive, puisque
500
ces stéroïdes franchissent la barrière endo-épithéliale par
diffusion passive. La prise à long terme de ces stéroïdes
anabolisants conduit à un profil androgénique modifié.
Ainsi un critère de suspicion de dopage par la testostérone
est le rapport urinaire entre la testostérone et l’épitestostérone. Habituellement, ce rapport est approximativement de
1. Si ce coefficient devient supérieur à 1, c’est-à-dire avec
un dosage de testostérone élevé, l’athlète est suspecté d’une
prise illégale d’androgènes. Comme les androgènes peuvent être mesurés dans la salive, il peut être intéressant
d’utiliser des échantillons salivaires au cours de l’entraînement ou en compétition, plutôt que des dosages urinaires,
en raison de la plus grande facilité de leur recueil, le préleveur étant directement face à l’athlète, alors que dans le
cadre des échantillons urinaires l’athlète est dans une
pièce séparée à l’abri du regard du préleveur.
Les androgènes synthétiques tels que la tétrahydrogestrinone franchissent l’épithélium de la même manière que
les androgènes endogènes, et la salive peut être utilisée
pour un screening des athlètes, au même titre que la
recherche de drogues de nature non hormonale. Cependant à ce jour, l’Agence mondiale antidopage ne fournit
pas d’information précise sur l’existence de programmes
de dosages salivaires pour la détection et le contrôle du
dopage chez les athlètes.
Les peptides exogènes utilisés dans le dopage sont principalement l’hormone de croissance (GH), qui favorise la
croissance musculaire, et l’érythropoïétine, qui stimule
l’érythropoïèse. Des travaux ponctuels ont démontré la présence de ces deux peptides dans la salive [74, 75] à de très
faibles concentrations (environ 1 000 fois plus faibles que
les concentrations plasmatiques. Cette présence ne peut être
attribuée qu’à un passage à partir de la circulation systémique, car les glandes salivaires n’expriment pas ces peptides. Dès lors, il est probable que des peptides d’origine
exogène, hormone de croissance ou érythropoïétine recombinantes, pourront être détectés également au niveau salivaire. De plus, dans le processus de production de ces peptides recombinants, des molécules cosynthétisées peuvent
également servir de marqueur si elles sont retrouvées au
niveau salivaire. L’analyse salivaire hormonale constitue
donc une méthode prometteuse dans le domaine de la médecine du sport et des contrôles de dopage, mais des études
plus fines et plus nombreuses doivent être réalisées avant
d’officialiser l’utilisation de tels dosages dans ce domaine.
Analyse des stéroïdes salivaires en médecine
vétérinaire et recherche comportementale
L’exploration endocrinienne à l’aide d’échantillon salivaire est fréquemment utilisée en médecine vétérinaire
pour des études de fertilité, de reproduction d’espèces
rares ou en voie de disparition. A titre d’exemple,
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Dosages hormonaux salivaires
Brown a montré que l’analyse des stéroïdes salivaires est
un outil utile d’évaluation des cycles ovariens chez les
rhinocéros indiens des parcs zoologiques [76]. L’étude
de la durée normale du cycle ovarien de la femelle rhinocéros a permis d’utiliser le dosage salivaire de la 20αhydroxypreg-4-en-3-1-one comme marqueur de grossesse
chez la femelle rhinocéros noire africaine [77]. Le recueil
de salive chez le rhinocéros n’est possible que pour les
animaux accoutumés en parc ou en zoo, mais selon les
auteurs cet échantillon biologique est particulièrement
utile lorsqu’il est difficile de recueillir de l’urine ou des
matières fécales non contaminées [76].
La salive peut également être utilisée chez l’animal pour
évaluer les hormones gluco et minéralocorticoïdes.
Le recueil étant moins traumatisant que les prélèvements
sanguins, ce milieu a été utilisé chez les cobayes [78], les
marmousets [79] et même les dauphins [80] (figure 3).
Selon les auteurs de ces études les dosages salivaires permettent d’évaluer les modifications hormonales en recherche comportementale sans avoir le stress induit par le prélèvement sanguin, fournissant ainsi des informations
fiables sur le statut endocrinien des animaux, en relation
avec leur état gestationnel ou leur position dans la hiérarchie sociale de l’espèce. Il faut néanmoins reconnaître que
le prélèvement salivaire chez les animaux peut comporter
certaines difficultés et constituer un obstacle aux dosages.
Mélatonine salivaire et chronobiologie
La mélatonine est une amine produite par la glande
pinéale en phase nocturne. Le signal induit par la mélanine est l’un des principaux qui régule le cycle circadien.
Dans le rythme biologique normal, des valeurs élevées de
mélatonine sont retrouvées au cours de la nuit. En période
diurne, les concentrations chutent à des valeurs basales
très faibles [81]. La mélatonine franchit les barrières épithéliales de la même façon que les stéroïdes et est donc
retrouvée dans la salive au même titre que dans le plasma.
De nombreuses études ont décrit l’utilisation de dosages
salivaires de mélatonine en recherche chronobiologique.
Les domaines d’étude sont bien sûr les décalages horaires
induits par les transports internationaux, qui sont attribués
à un défaut d’alignement du rythme circadien et de l’heure
locale de la destination, et les rythmes circadiens modifiés
chez les militaires et en médecine aéronautique [82, 83].
L’évaluation des phases biologiques de sommeil dans ces
circonstances particulières (jet lag, maintien éveillé pendant de longues périodes, absence de repère jour-nuit…)
peut alors bénéficier du caractère non invasif des prélèvements salivaires par rapport aux prélèvements sanguins.
D’autres domaines d’étude portent sur la psychiatrie et
la médecine industrielle, et les conséquences de modification de rythme circadien chez des sujets exposés à une
lumière artificielle durant de longues périodes [84].
Figure 3. Exemples de collection de salive chez les animaux : dauphin (zoo de Brookfield, Chicago), rhinocéros à l’essai de fertilité
(zoo national de Smithsonien, avec l’autorisation de J.-L. Brown), poulet et cobayes (département de physiologie animale, université de
Bayreuth, Allemagne).
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501
revue générale
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Conclusion
Cet article de synthèse a présenté une vue générale des
progrès récents dans le domaine de l’analyse hormonale
salivaire, en focalisant sur les applications en recherche et
en thérapeutique. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un sujet
« très généraliste », les dosages hormonaux dans la salive
présentent un intérêt croissant. Dans des domaines particuliers tels que la psychiatrie, la recherche sur le stress et
la pharmacocinétique, l’analyse salivaire peut donner des
résultats équivalents ou meilleurs que l’analyse sanguine.
L’avantage essentiel de l’analyse hormonale salivaire est
le caractère non traumatisant du prélèvement, permettant
donc son utilisation chez des patients craignant la ponction veineuse (enfants, sujets phobiques…) sans stress
générant une réponse adrénergique. Comme nous l’avons
vu, cette absence de stress rend les dosages de glucorticoïdes au niveau salivaire très fiables par rapport aux
valeurs sériques, dans le domaine de la recherche sur le
stress en pédiatrie et pour le diagnostic sur le syndrome de
Cushing. La répétition aisée des prélèvements salivaires et
la présence des hormones non liées aux protéines dans ce
domaine biologique sont d’autres avantages importants de
l’analyse salivaire. Une fréquence quotidienne des prélèvements (au cours du cycle menstruel, pour l’étude de
rythme circadien…) ou pour des intervalles plus courts
(étude cinétique) devient possible de façon facile et réalisable au domicile des sujets. L’analyse salivaire peut également être utilisée lorsque les prélèvements sanguins sont
impossibles, par exemple au cours de l’entraînement sportif. C’est d’ailleurs le domaine dans lequel l’analyse hormonale salivaire se développera très certainement dans un
avenir proche.
Avec une expérience de plusieurs années, on peut cependant définir des limites au dosage salivaire. Ces limites
sont principalement : une acceptation par les cliniciens,
le développement d’outils analytiques spécifiques et standardisés, l’établissement de valeurs de référence en fonction de l’âge, du sexe et du moment de prélèvement.
De même, aucune information n’est actuellement disponible sur la transférabilité des résultats entre les différents
tests commerciaux actuellement disponibles, même pour
des molécules bien connues telles que le cortisol, la testostérone et la mélatonine. Une autre limite, importante
pour les coordonnateurs d’étude et les cliniciens, est la
faible compliance des patients au prélèvement salivaire.
Pour résoudre ce problème, des procédures strictes de prélèvement et d’information du patient pour la réalisation de
ces prélèvements sont indispensables.
En conclusion, la standardisation des prélèvements salivaires et de leur analyse doit être poursuivie pour une
meilleure comparaison des données expérimentales des
502
dosages hormonaux salivaires et pour faire de ce prélèvement un échantillon biologique supplémentaire fiable dans
les investigations endocriniennes.
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