Saliva Collection System
®
(Greiner BioOne, figure 2D)
utilise une procédure plus élaborée comprenant des liqui-
des de rinçage et liquides de prélèvement. Les résultats
analytiques obtenus avec ce système de prélèvement
sont tout à fait comparables pour la majorité des hormo-
nes peptidiques et stéroïdiennes [19].
Méthodes analytiques pour le dosage
des hormones dans la salive
Aspect préanalytique
L’analyse salivaire fiable exige le recueil, le stockage et la
préparation des échantillons, ainsi que les procédures pour
chacune de ces étapes bien définies, mais pouvant varier
selon la molécule d’intérêt à doser. Les stéroïdes, en fonc-
tion de leur grande stabilité dans le fluide salivaire, posent
le moins de problème. Les androgènes et glucocorticoïdes
sont stables pendant plusieurs jours, même dans des
échantillons maintenus à température ambiante, mais le
stockage pour une période plus longue doit tout de
même être proscrit [20]. L’addition d’agents conservateurs
prolonge significativement la stabilité des stéroïdes sali-
vaires [21], permettant ainsi l’envoi au laboratoire par
voie postale, pour des patients non hospitalisés [22].
Le dosage de peptides salivaires ou d’amines telles que
l’insuline [6] et la mélatonine [23] nécessite plus de pré-
cautions pour l’étape de prélèvement et l’étape de transfert
au laboratoire. Les peptides ont tendance à s’absorber à la
surface des tubes de prélèvement (de façon plus impor-
tante que les stéroïdes), et cette absorption entraîne une
perte significative avant le dosage. De plus, la salive
contient des enzymes protéolytiques qui peuvent dégrader
rapidement les peptides [24], particulièrement les hormo-
nes à demie-vie brève telles que la ghréline [13]. La perte
par absorption et/ou dégradation peut être prévenue par
l’utilisation de tubes de prélèvement appropriés, de cryo-
tubes à faible fixation des protéines pour le stockage, et
par l’addition de conservateurs tels que l’EDTA.
Méthodes immunologiques
Les immunodosages ont été très largement utilisés pour
l’analyse salivaire en raison de leur simplicité, du faible
volume d’échantillon nécessaire (≤100 μL) et de leur bas
niveau de détection analytique. Néanmoins, il convient
d’être vigilant sur la spécificité de ces dosages qui ne
sont pas forcément à même de différencier les hormones
dont on désire le dosage et d’éventuels interférents (cross-
reactants) que l’on peut retrouver chez certains patients :
(nouveau-nés, femmes enceintes) et dans certaines patho-
logies. Les premiers immunodosages développés pour
l’analyse des hormones stéroïdes dans la salive étaient
des méthodologies de type « Elisa maison » utilisant des
anticorps et des traceurs développés dans des laboratoires
de recherche [25, 26] ou des adaptations de trousses com-
merciales RIA à la matrice salivaire [27]. Dans la majorité
des cas, l’adaptation de trousses RIA commerciales
incluait l’ajustement de la concentration protéique du tam-
pon de la gamme d’étalonnage et la dilution des échantil-
lons, permettant ainsi une meilleure précision des dosages.
Ces méthodes RIA « ajustées » ne pouvaient cependant
pas être utilisées pour l’analyse des peptides salivaires.
La RIA a maintenant été complètement remplacée par
des méthodes de type Elisa non radioactives. Différents
fournisseurs de laboratoire (www.salimetrics.com ; www.
drg-diagnostics.de ; www.dslabs.com) proposent des
immunodosages agréés par la FDA pour des stéroïdes
salivaires. Les immunodosages salivaires pour les hormo-
nes peptidiques et les facteurs de croissance semblent
intéresser beaucoup moins ces fournisseurs de laboratoire.
Ils sont pourtant d’importance dans le cadre de certaines
pathologies, en particulier des pathologies tumorales de la
sphère ORL [28-30]. Il est probable que les nouvelles
méthodologies, utilisant des systèmes de type biopuce
[31] ou des microbilles pourront très rapidement permettre
le développement de dosages des hormones peptidiques
salivaires.
Méthodes chromatographiques
La détection par spectrométrie de masse couplée à la chro-
matographie en phase liquide a considérablement amé-
lioré ces dernières années la spécificité et la sensibilité
analytique des méthodes chromatographiques. Ces métho-
des, basées sur la formation d’ions gazeux de la molécule
ou de fragments spécifiques caractérisés et quantifiés par
leur ratio masse/charge (m/z) ont été proposées pour deux
applications distinctes. La première application, utilisée
pour les échantillons salivaires, est la détection de nou-
veaux peptides ou protéines pouvant être identifiés par
spectrométrie de masse de type MALDI-TOF [32] ou de
type SELDI-TOF [33]. Cette approche a été utilisée pour
l’exploration du protéome salivaire, mais est essentielle-
ment qualitative et la quantification des hormones détec-
tées est en général très difficile. Une seconde application a
été l’utilisation de la chromatographie liquide couplée à la
spectrométrie de masse en tandem pour la quantification
des hormones stéroïdes [34, 35] et de petits peptides et
amines ayant une masse moléculaire inférieure à 5 kD,
tels que la ghréline [36] et la mélatonine [37]. Il semble
que la chromatographie en phase liquide couplée à la
spectrométrie de masse en tandem (LC-MS-MS) pourrait
pallier les problèmes analytiques et/ou méthodologiques
rencontrés avec les immunodosages, et fournir un criblage
complet de l’ensemble des composés hormonaux stéroï-
diens d’un échantillon salivaire unique.
Dosages hormonaux salivaires
Ann Biol Clin, vol. 67, n
o
5, septembre-octobre 2009 497
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