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Aurore Reynaud (Doctorante en Architecture 1ère année)
Laboratoire : UMR CNRS 7218 LAVUE
3-15 quai Panhard et Levassor 75013 Paris
Université : Paris Ouest Nanterre La Défense ED 395
Directeur de thèse : Yankel Fijalkow
Co-directeur : François Gruson
La difficile patrimonialisation de l’architecture sociale du XXème siècle
Mots-clés: Patrimoine, habitation, muséification , réhabilitation
Nombre de mots : 4642
I) Entre bâtiment habiter et bâtiment musée : le cas des grands ensembles
Une des grandes caractéristiques de l’architecture de l’habitat du XX siècle, ce sont ces grands
ensembles, ces barres, et ces tours de logement sociaux, qui parsèment le paysage urbain de nos villes.
Ces bâtiments, sont un peu les « mal aimés de l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme » (Gautier,
2008)1 En mal de reconnaissance, ils sont pourtant le symbole d’une époque le logement à évolué
(Lagueux, 1996)2, et une réponse au manque de logements (Buttler et Noisette, 1982 )3. Enormément
d’innovations ont vu le jour, tant au niveau des matériaux utilisés, que de leur mise en œuvre. Tous les
logements sont équipés d’eau courante, de chauffage central, d’ascenseur, etc. Ces progrès, permettent
une nette amélioration des conditions de vie. Plus que le logement, c’est aussi la manière d’habiter qui a
évolué. Bien souvent, autour de ces logements on trouve en pied d’immeuble des associations, des
commerces, ou encore un séchoir collectif en sous-sol, parfois même une école au cœur du grand
ensemble (Flamand, 2001)4. Dans un certain nombre de bâtiments, la notion de collectif prend alors
toute son importance. L’architecture du XXème siècle est un véritable laboratoire du logement (Ragot,
2009)5. Et les plus grands noms de l’architecture ont signé ces projets de tours et de barres : Fernand
Pouillon, Le Corbusier, Jean Renaudie, Paul Chemetov, etc.
A la fin du XXème siècle, et au début du XXIème siècle cette architecture de grand ensemble connait
une vague de démolition. Tout cela, alors même que la France manque cruellement de logements. La
démolition est alors vue comme une solution en réponse aux problèmes liés aux grands ensembles.
L’ANRU (Agence Nationale de Rénovation Urbaine), créée en 2004, va mettre en place un certain
nombre de « rénovation urbaine » : une démolition des grands ensembles suivie de reconstructions
moins denses (Deboulet et Lelévrier, 2014) 6. Néanmoins à partir de la fin des années 1990 les
destructions diminuent, pour laisser doucement place à un processus de patrimonialisation. Est alors mis
en cause le coût financier des démolitions reconstruction, la contrainte des déplacements de population,
mais aussi l’intérêt architectural et social que pourraient avoir ces bâtiments. Ainsi, un certain nombre de
programmes de recherche commence à s’intéresser à ce patrimoine un peu oublié (Puca, Docomomo,
Ministère de la Culture, Label Patrimoine du XXème siècle, etc). A partir de là, de nombreux articles,
colloques, mais aussi ouvrages, et expositions, vont traiter de la question du patrimoine du XXème
siècle, et plus particulièrement de l’habitat collectif jusque la laissé de côté.
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(1) Gautier Jean, préface dans « Faut-il protéger Les Grands Ensembles », Comité des grands prix nationaux de
l’architecture, ministère de la Culture et de la Communication direction de l’Architecture et du Patrimoine, 2008
(2) Maurice Lagueux, « Pourquoi désespère-t-on de l’architecture du XXème siècle ? », les classiques des sciences
sociales, 1996.
(3) Rémy Buttler et Patrice Noisette, « Le logement social en France 1815-1981 : de la cité ouvrière au grand
ensemble », Fondations, 1982
(4) Jean-Paul Flamand, « Loger le peuple : essai sur l'histoire du logement social en France », La Découverte, 2001
(5) Gilles Ragot, « utopies réalisées un autre regard sur l’architecture du XXème siècle », Somogy Edition d’Art 2009
(6) Agnès Deboulet et Christine Lelévrier, « Rénovation urbaine en Europe », presse universitaire de Rennes », 2014
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« Les Logements sociaux sont un patrimoine Français, témoins des évolutions de la politique de la
ville.» (Amougou, 2006)7
a) Habiter un monument
La majorité des grands ensembles, ne seront probablement jamais classés, protégés, ou même reconnus.
Néanmoins doucement de plus en plus de bâtiments sortent de l’anonymat. Mais, il ne faut pas oublier
qu’avant d’être des œuvres architecturales, ils sont des habitations. La question est donc de savoir,
comment habite-t-on cette architecture du XXème siècle, encore récente, parfois vétuste et lentement
reconnu ?
La notion d’habiter ne se réduit pas seulement à un lieu, un abri : « Au-delà de sa dimension matérielle,
la maison regroupe plusieurs fonctions nécessaires à tout individu. Tout d’abord l’abri qui permet à la
fois de garantir le confort la salubrité et l’intimité. Mais c’est aussi le lieu d’activités, le théâtre de la
famille et de la sociabilité » (Nony, 2011)8. L’habitat fait référence à l’individuel, au collectif, aux
espaces privés publics, à l’appropriation, à une histoire commune. , mais aussi à la vie sociale. La notion
de vie et de logement s’entremêle mais : « le vivre subsume le loger » (Dauge , 2007)9.
Tout cela est très bien illustré dans l’ouvrage de Denis La Mache « L’art d’habiter les grands
ensembles». Dans son ouvrage il enquête sur les relations sociales notamment la cohabitation des gens
dans un quartier Hlm.
« Ainsi comprendre l’acte d’habiter revient à comprendre comment, saisissant la matière brute du
logement et puisant dans les forces de leur existence, des individus fabriquent pour les investir des
espaces de lieux » (La Mache, 2005)10.
Néanmoins la façon d’habiter ces grands ensembles a évolué depuis leur création. Initialement, ils ont
pour « spécificité de faire cohabiter des catégories qui d’ordinaire, ne voisinent que dans les statistiques
» (Chamboredon et Lemaire, 1970) 11.Mais très rapidement les classes moyennes de la population ont
boudé ce type de logement. En cause l’éloignement de certains grands ensembles, des difficultés
d’adaptation a la vie collective mais aussi l’envie de devenir propriétaire, de quitter les quartiers et
acheter une maison (Kaufmann, 2013)12. Aujourd’hui suite à la patrimonialisation de certains
monuments un phénomène de gentrification se produit. La Cité Radieuse de Firminy de Marseille en
sont de parfaits exemples La patrimonialisation des grands ensembles aurait tendance à évincer les
classes populaires, au profit d’un phénomène de distinction propre aux couches sociales cultivées, et un
regroupement de l’intelligentsia (Bertier, Marchal, Stébé, 2014)13.
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(7) Emmanuel Amougou « les grands ensemble un patrimoine paradoxal », l’Harmattan, 2006
(8) Isabelle Nony, « Anthropologie du Domicile », Manières d’habiter : et évolution des pratiques professionnelles dans
différents champs du (travail) social Qu’est-ce que le domicile ? , Séminaire du Centre de recherche et d’études en
action sociale, 23 juin 2011
(9) Yves Dauge, « Appel contre la démolition- reconstruction dans les quartiers Libération », nov-déc 2007
(10) Denis La Mache, « l’art d’habiter un grand ensemble HLM », Logique sociales, L’Harmattan 2005
(11) Jean Claude Chamboredon et Madeleine Lemaire, « Proximité spatiale et distance sociale. Les grands ensembles et
leur peuplement », In : revue Française de sociologie, 1970, p5
(12) Vincent Kaufmann, « Un modèle en perte de vitesse », Le Temps, juin 2013
(13) Marc Bertier et Hervé Marchal et Jean-Marc Stébé, « La patrimonialisation contre la ségrégation: le cas des
grands ensembles français », Métro politiques, 16/05/2014
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b) Réinterroger la notion de patrimoine
Le « monument moderne » ce « nouveau patrimoine » est au cœur de nombreux débats. En effet, le
patrimoine du XXème siècle, réinterroge profondément la notion même de patrimoine. Doit-on, peut-on
classer ce patrimoine, encore si jeune ? Les termes « patrimoine », et « monument historique » sont
apparus après la Révolution Française .Néanmoins, pendant de nombreuses années le « patrimoine » est
assimilé à : « ce qui est transmis à une personne, à une collectivité par les ancêtres, les générations
précédentes.» (Rey, 1992)14. En 1964 avec notamment la Charte de Venise la notion de patrimoine
évolue: « chargée d’un message spirituel du passé, les œuvres monumentales des peuples demeurent
dans la vie présente le témoignage vivant de leur tradition séculaire. »15Dans son ouvrage « L’allégorie
du patrimoine »16, Françoise Choay, a mis en relation l’histoire, l’architecture et la sociologie. Elle
associe les notions de patrimoine à des notions de mémoire, d’identité, d’usages sociaux, de
reconnaissance, etc. La dimension symbolique et humaine du patrimoine est alors mise en avant, « On
ne s’intéresse plus aux objets mais aux sujets et aux usages sociaux du patrimoine » (Amougou, 2004) 17.
Certains grands ensembles, en plus de leurs qualités architecturales, possèdent bien souvent un
patrimoine mémoriel, social, important. Bien entendu, toute l’architecture du XXème siècle ne doit pas
être conservée et protégée. Se trouve alors la difficulté des critères de classement et protection. Doivent-
ils être simplement esthétiques et architecturaux ? La notion de mémoire et de patrimoine culturel ne
doivent-ils pas être pris en considération ? Aujourd’hui seulement 2,5% des bâtiments protégés au titre
des Monuments Historiques datent du XXème siècle. « Sur ces 2,5%, 40% concernent des réalisations
antérieures à 1914 et moins de 10% portent sur des constructions postérieures à 1945 » (Barré, 2006)18.
Plus que le patrimoine du XXème siècle c’est l’architecture sociale qui pose question. Ce sont ces tours
ces barres, cette architecture controversés, stigmatisés qui sont les plus en danger (Cailliau, Kiseleva,
2012)19. Ce sont aussi des bâtiments habités, ou parfois la notion de patrimoine n’est pas partagée par
ceux qui y vivent au quotidien (Bossuet, 2005)20. La production architecturale du XXème soufre avant
tout d’un manque de reconnaissance et de légitimité du grand public.
« Le XXe siècle doit refonder les valeurs patrimoniales. (…)Hormis quelques grands projets de la
puissance publique, le patrimoine du quotidien, le patrimoine social et le petit patrimoine deviennent
prégnants. (…)Ce qui accède le plus naturellement au patrimoine est ce qui n’a plus d’usage, et plus
encore ce qui n’en a jamais eu de fonctionnel. Le meilleur exemple étant, selon moi, celui de ces
bâtiments d’un seul niveau à 35 mètres de hauteur sous plafond, je veux parler des cathédrales. On
pourrait aussi ajouter que c’est aussi ce qui n’a plus d’âge. Il faut laisser vieillir les contemporains
d’aujourd’hui pour qu’il devienne patrimoine visible » (Barré, 206)21.
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(14) Alain Rey (Dir), « Le Robert, dictionnaire historique de la langue française », Paris, Le Robert, 1992, p1452
(15) II congrès international des architectes et des techniques des monuments historiques, Charte de Venise, 1964
(16) Françoise Choay, « l’allégorie du patrimoine », Seuil, la couleur des idées, 2007
(17) Emmanuel Amougou, « La Question patrimoniale : de la patrimonialisation à l'examen des situations concrètes »,
L’Harmattan, Paris, 2004, p187
(18) François Barré, « Architectures et patrimoine du XXème siècle, de l’indifférence a la reconnaissance », colloque :
Architecture du XXème siècle et politiques patrimoniales publiques, St Nazaire, 2006
(19) Agnès Cailliau et Tatiana Kiseleva (de DOCOMOMO France), « Soldes d’été du patrimoine architectural du
XXème siècle », D’a, 22/07/2012
(20) Luc Bossuet, « Habiter le patrimoine au quotidien, selon quelles conceptions et pour quels usages ?, Presses
universitaires de Rennes », 2005
(21) François, Barré, « Architectures et patrimoine du XXème siècle, de l’indifférence a la reconnaissance », colloque :
Architecture du XXème siècle et politiques patrimoniales publiques, St Nazaire, 2006
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c) Conséquences sociales, financières, et architecturales, de la patrimonialisation
Pour contrecarrer le manque de légitimité et de reconnaissance de ce « nouveau patrimoine ». L’Etat a
mis en place en 1999 « le Label Patrimoine du XXème siècle ». A cela s’ajoute d’autres initiatives
comme : Patrimoine 21, Docomomo, Casamémoire, etc. A cela s’ajoute le classement ou l’inscription au
titre des Monuments Historique qui reste encore rare pour les bâtiments du XXème siècle. Actuellement
nous sommes encore loin d’un inventaire systématique de l’œuvre architecturale du XXème siècle,
particulièrement dans le logement collectif, et l’hébergement (Dauge, 2007)22. Mais quelques
monuments prennent leurs places dans le patrimoine Français. Cette reconnaissance change doucement
la vision que le grand public peut avoir de ces mal aimés (Kaddour, 2013)23. « Mais si l’on peut parler
d’amorce de patrimonialisation, cela ne se traduit guère au plan institutionnel : trois immeubles HLM
protégés au titre des monuments historiques une ZPPAUP (Firminy Vert), et 44 ensembles sociaux
d’après-guerre labélisé patrimoine du XXème siècle » (Veschambre , 2013)24.
Chaque type de protection engendre des conséquences plus ou moins invasives pour les bâtiments et
pour ses occupants. Quels sont donc les enjeux et les contraintes de la patrimonialisation de
l’architecture du XXème siècle ? Quelles sont les conséquences sur le bâtiment lui-même et son
architecture, mais aussi les répercussions sur les habitants et les bailleurs sociaux ?
d) De la patrimonialisation a la muséification
Dans notre travail l‘attention va être portée d’avantage sur l’habitant que sur l’œuvre architecturale.
Nous allons comprendre, décrypter, analyser, les conséquences, de différents types de patrimonialisation
: protection, inscription, label. Le but étant de trouver (si il y en a un) quel est le juste milieu entre la
patrimonialisation et la muséification. Jusqu’où peut-on aller dans une réhabilitation respectueuse du
bâtiment et de son histoire, sans pour autant porter préjudice aux habitants ? La protection ne doit pas
être vécue comme une contrainte pour les occupants. Néanmoins sont-ils prêts à accepter et comprendre
les répercussions d’habiter un monument ?
« Condamner en bloc le grand ensemble est aussi incohérent que de vouloir figer des sites inscrits en
politique de la Ville dont les disfonctionnements architecturaux et urbains sont avérés » (Renaud,
Vignaud, 2007)25.
Dans une deuxième partie de cette article la question de la patrimonialisation est traiter a partir d’un
exemple concret : L’Unité d’Habitation de Firminy de Le Corbusier. A terme l’objectif de notre travail
de thèse est d’étudier et comparer différents types de « protection » à savoir la protection au titre de
Monuments Historique et le Label Patrimoine du XXème siècle. Pour cela nous allons prendre un panel
d’opérations aux contextes et enjeux différentes : La Cité Radieuse de Firminy et la Cité de Refuge à
Paris. Ces deux bâtiments ont des localisations, histoires, vocations, très différents. Néanmoins, l’un
comme l’autre ont bénéficié d’une protection au titre des monuments historique, qui date déjà de
quelques années. Cela permet un certain recul, et nous permet de comprendre les conséquences de la
patrimonialisation à l’échelle du temps. Dans un deuxième temps, nous nous intéresserons à des
bâtiments qui bénéficient depuis peu du Label Patrimoine du XXème siècle : centre Jeanne Hachette de
Renaudie à Ivry et l’Arlequin de George Loiseau et de Jean Tribel à Villeneuve de Grenoble, ou encore
Les Orgues de Flandre de Martin Schulz Van Treeck à Paris, le quartier Pablo Picasso de Emile Aillaud
à Nanterre, etc. Ce type de protection n’a aucune valeur juridique, elle a pour vocation de faire
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(22) Yves Dauge, « Appel contre la démolition- reconstruction dans les quartiers Libération, nov-déc 2007
(23) Rachid Kaddour, « Quand le grand ensemble devient patrimoine », UNION-DCR, 2013
(24) V.Veschambre (professeur à l’ENSA de Lyon, RIVES-UMR CNRS EVS), « Un nouveau regard sur les grands
ensembles ? », Urbanisme N°388, printemps 2013, p33
(25) Dominique Renaud et Philippe Vignaud, « Grands ensembles œuvre contre ouvrage ? », Chronique de la rénovation
urbaine, Urbanisme N°357, nov-déc 2007, p30
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connaitre le bâtiment au grand public, et d’améliorer son image. Quels sont alors les enjeux de ce type
de protection ? Y-a-t-il de réelles répercussions pour les habitants, et pour l’image du bâtiment ? Il sera
alors pertinent de faire une comparaison entre ces deux types de protections aux antipodes : une
inscription aux Monument Historique très invasive au niveau législation, et réglementation, et un label
sans conséquences concrètes. Cette comparaison permettra de comprendre les avantages et
inconvénients de ces deux types de protection, et la réaction des habitants.
Enfin, ce travail pose la question même de la nécessité de patrimonialiser cette architecture. En effet,
peut-on appliquer la même législation, dans le cadre d’une réhabilitation entre un « bâtiment musée », et
un «bâtiment habité». Enfin, l’état, les institutions, sont-ils prêts, financièrement, à patrimonialiser ces
grands ensemble ? Les bailleurs sociaux ont-ils les moyens financiers nécessaires à la conservation et à
la protection de ce patrimoine ? Où la gentrification va-elle être l’aboutissement de ce phénomène ?
II) Comment vit-on aujourd’hui dans un monument protégé ?
(L’exemple de l’Unité d’Habitation de Firminy)
Pour ce travail sur l’Unité d’Habitation de Firminy de Le Corbusier, nous avons choisi d’interroger les
habitants et anciens habitants, pour être au plus près des problématiques de ce site. Ces interviews se
sont déroulées entre novembre 2013 et mai 2014. Avant ces entretiens nous avions préparé des questions
types à poser aux habitants à partir de diverses lectures sur le sujet. Sur place, il s’est cependant avéré
qu’elles ne correspondaient pas forcément aux problématiques du site.
L’Unité d’Habitation de Firminy est le dernier des cinq prototypes de « cités jardins verticales »
(Marseille, Nantes, Rezé, Berlin et Briey en Forêt) de le Corbusier, mais aussi la plus grande avec ces
414 logements. A l’origine elle faisait partie d’un ensemble plus vaste avec non seulement l’église, le
stade, la piscine et la maison de la culture, mais surtout trois autres Unités d’Habitations. L’Unité
d’Habitation serra construite entre 1965 et 1967. Sur les trois Unités d’Habitations prévues une seule a
été construite. Chacune d’elle devait pouvoir accueillir 2 000 habitants dans 414 appartements, avec des
dimensions imposantes de 131m de longueur par 21m de large et 50m de haut. Ici le chantier sera
délégué en 1965 à André Wogenscky. Il achèvera le chantier et c’est à lui que l’on doit les couleurs
bleues blanches rouges de la façade. En effet les coloris de la face ne sont pas le choix de Le Corbusier.
Actuellement ce sont les façades, la toitures, l'école à l'intérieur de l'immeuble qui sont classer au titre
des Monuments Historiques par arrêté du 9/10/1993 .Le hall d'entrée, et l'appartement témoin sont
classés par arrêté du 24/09/2010.
Plus que de travailler sur l’architecture même du bâtiment et sur le Corbusier dans notre étude nous
allons approfondir la question de la vie aujourd’hui, dans ce bâtiment classer et habiter. Quelles sont les
répercutions des mesures des classements et de protection pour les habitants et les bailleur sociaux.
a) Vendre partiellement, pour réhabiliter partiellement
L’Unité d’Habitation de Firminy a subi deux gros bouleversements, qui l’ont fait évoluer : la fermeture
de l’école en 1998, mais surtout la fermeture d’une partie de l’immeuble dans les années 1980, en raison
de la mauvaise réputation de l’Unité d’Habitation et du déclin de la ville de Firminy. Ainsi, un certain
nombre de familles sont parties sans être remplacées. La mairie estime alors que le regroupement
permettrait de réduire les déficits de fonctionnement. La fermeture et réouverture en 2004 de toute une
aile de l’Unité d’Habitation, a eu certaines conséquences Le bailleur social a du vendre une partie des
logements pour financer la réhabilitation partielle du bâtiment .Il faut bien comprendre que la
réhabilitation d’un monument classer est généralement très couteuse, et ceux pour différents raisons :
dans un premier temps il y a un gros travail de recherche sur les matériaux la structure, etc. Enormément
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