Pratique des soins
56 Krankenpflege ISoins infirmiers ICure infermieristiche 4/2016
En Suisse, quelque 70 000 personnes,
dont environ 15000 enfants, sont at-
teintes d’épilepsie, une maladie neuro-
logique chronique. Deux tiers de ces
personnes peuvent être soignées par
voie médicamenteuse. Pour un tiers
d’entre elles, l’épi-
lepsie est difficile à
traiter.
Les tentatives de trai-
ter les crises d’épi-
lepsie et l’épilepsie
remontent à la nuit
des temps. La méde-
cine a tout d’abord
tenté de soigner la
maladie par la diété-
tique, avec des règles alimentaires
strictes et une gymnastique thérapeu-
tique. AuMoyen Age, on recourut éga-
lement aux prières, au jeûne, aux sacri-
fices, aux pèlerinages et à l’exorcisme.
L’oxyde de zinc,le nitrate d’argent, le
mercure,le bismuth et l’étain étaient
également utilisés. Au 19ème siècle,le
brome et le phenobarbital étaient con-
sidérés comme anti-épileptiques.
L’intervention chirurgicale n’est pas
non plus une invention des temps mo-
dernes.Des trépanations étaient déjà
effectuées occasionnellement sur des
malades épileptiques. L’ouverture arti-
ficielle de la boîte crânienne devait
permettreaux démons de la maladie,
aux vapeurs toxiques ou aux «sub-
stances malades» de s’échapper. A
l’époque du Troisième Reich, l’épilep-
sie fut considérée (à tort) comme héré-
ditaire par des médecins obsédés par la
purification de la race.
Il y a eu de nombreux épileptiques
célèbres – Socrate, César, Napoléon et
Dostoïevski, van Gogh, Lénine ainsi
que l’actrice Margot Hemingway.Le
thème de l’épilepsie revient ainsi régu-
lièrement dans la littératureet dans
des représentations artistiques de dif-
férentes époques. (ul)
Source: www.epilepsiemuseum.com
Aspects historiques
Diète et
trépanation
patient, des proches ou des soignants
peuvent éventuellement essayer de fil-
mer une crise avec leur portable.
Médicaments utiles – en général
Une bonne nouvelle maintenant: à l’âge
avancé, l’épilepsie généralement peut être
bien soignée. La plupart des nombreux
antiépileptiques disponibles permettent
de stopper les crises. Cependant, trouver
le bon médicament reste un défi, car
beaucoup de personnes concernées doi-
vent lutter contre les effets secondaires.
Comme le métabolisme fonctionne plus
lentement avec l’âge, la moitié de la dose
généralement administrée aux jeunes
adultes suffit.
Il s’agit également de tenir compte des in-
teractions lorsque les patients prennent
plusieurs médicaments, ce qui est géné-
ralement le cas chez les personnes âgées.
Dans des cas extrêmes, une intoxication
ou une perte d’efficacité peut survenir.
Un exemple particulièrement délicat est
l’interaction entre d’ «anciens» antiépi-
leptiques tels que la phenytoïne ou la
carbamazepine avec l’anticoagulant Mar-
coumar: comme ces produits se repous-
sent mutuellement lors de la fixation des
protéines dans le flux sanguin, l’effet de
cette combinaison est imprévisible et
donc dangereuse.C’est là une des raisons
pour lesquelles ces anciennes substances
ne sont plus que rarement prescrites.
Mais il existe également de nouvelles
substances que les médecins ne recom-
mandent pas aux patients,par exemple
l’Oxcarpazepine.De nouveaux médica-
ments sont bien tolérés, tels que la Lamo-
trigine ou le Lévétiracetam.
Même si personne n’apprécie de devoir
prendre pour le restant de ses jours plu-
sieurs médicaments (supplémentaires),
c’est souvent un moindre mal pour des
personnes âgées souffrant d’épilepsie.
C’est très probablement leur seule chan-
ce de ne plus avoir de crises.
Les crises ne sont pas seulement ef-
frayantes, mais également dangereuses:
en dehors de l’état épileptique mention-
né au début de cet article, une épilepsie
non traitée implique toujours un risque
accru de chutes qui peuvent occasion-
ner, chez des personnes âgées, des bles-
sures ou des fractures osseuses aux con-
séquences lourdes. A l’inverse, à trop
haute dose, les médicaments peuvent
être source d’une démarche incertaine,
ce qui accroît à nouveau le risque de
chute. Une raison de plus d’augmenter
lentement et avec précaution les médi-
caments.
Dosage important
La prise régulièredes médicaments
constitue un autre défi. Les dosettes, qui
permettent aux patients de voir immé-
diatement si elles ont déjà pris leurs
pilules, ne sont pas utiles uniquement
pour les personnes distraites ou dé-
mentes. Une personne concernée racon-
te qu’elle était devenue un peu plus
souple avec ses médicaments au bout
d’un moment, parce qu’elle se sentait
bien. Peu de temps après, elle est tom-
bée «comme un arbre mort» sur la route
et n’a plus osé sortir de chez elle pen-
dant quelque temps.
Si le choix et le dosage des médicaments
aété judicieux et que la personne
concernée les prend régulièrement,
l’épilepsie n’affecte que peu la qualité
de vie. Les seniors actifs peuvent conti-
nuer à voyager et pratiquer du sport si la
planification est adéquate. Les person-
nes autonomes peuvent continuer à
vivre comme avant – pour autant qu’el-
les aient de la chance et soient entourées
d’observateurs attentifs, même après
une crise d’épilepsie.
«L’épilepsie peut être
confondue avec une
démence, et les crises
avec un AVC.»
Suspicion d’épilepsie
àl‘âge avancé
• Des signes avant-coureurs de
la crise ou de l’épisode ont-ils
été observés?
•Description de la crise, dans
la mesure du possible
• La crise/l’épisode est-elle/il sur-
venue/u plus d’une d’une fois?
• Troubles du rythme cardiaque?
• Diabète?
• Démence?
• Autres maladies?
• Médicaments?
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