Lycée - Cours de philosophie - Mlle PEREZ-GARINO
METHODOLOGIE DE LA DISSERTION PHILOSOPHIQUE
prix les familiarités du langage courant. Il existe un code ou un usage de l’écriture en philosophie (on exprime
son idée personnelle sous le couvert d’un discours impersonnel à l’aide du « on » ou encore du « nous » ; on
évitera donc d’employer le « je »). Il ne doit y avoir ni confidences, ni interpellations directe du correcteur
(« vous ») ni prophétisme ne sont de mise (ex « la mort veille sur nous comme un spectre, telle l’épée de
Damoclès au-dessus de nos têtes »)
Elle doit être de dimension modeste : une copie double plus une page (le recto) est un minimum, le
maximum étant deux copies doubles. Au-delà, on sort de la dissertation pour entrer dans ce qu’on appelle
habituellement un essai ou un mémoire. En revanche, en deçà d’une certaine étendue, il est impossible de
pouvoir développer des analyses consistantes et suffisamment approfondies, des discussions où les différents
points de vue soient sérieusement exposés.
Elle doit contenir un problème philosophique. Cette condition est impérative. On remarquera qu’il n’y a
dans une dissertation philosophique qu’un et un seul problème philosophique, mais qui peut avoir plusieurs
aspects. L’examen de ce problème s’articule en étapes distinctes qui seront détaillées plus loin.
Remarque : l’auteur d’une dissertation n’est pas tenu de proposer une solution au problème. Et l’on
n’exige pas de vous (élève de Terminales) de répondre à des questions sur lesquelles les plus grands
philosophes ne s’accordent pas. Mais on attend en revanche une réponse claire, qui fasse le point sur l’étude
du problème philosophique, et explique pourquoi vous n’avez pas pu répondre de façon définitive.
Elle doit mettre à jour vos capacités de compréhension d’un problème ; vos capacités de synthèse, vos
capacités de rédaction.
Les sujets ne comportent jamais de mots techniques. Cela ne signifie pas pour autant qu’il ne soit pas
indispensable d’en analyser les termes, selon la méthode indiquée plus après.
II/ Ce que n’est pas une dissertation de philosophie
Une dissertation n’est pas un vague bavardage autour d’un thème. Il s’agit en revanche de défendre sa
position, en la démontrant rationnellement afin de convaincre le correcteur. Celui qui est capable de montrer
à l’examinateur que la thèse qu’il défend lui tient à cœur, avec les connaissances qui s’y rapportent, et
uniquement celles-là, sera récompensé à sa juste valeur à condition que sa réflexion ait été construite de façon
ordonnée.
Une dissertation philosophique n’est pas une revue de doctrines philosophiques : Platon dit
que…, Aristote pense que…, Descartes affirme …, selon Kant…, Pour Nietzsche…
Une dissertation philosophique n’est pas l’occasion d’exprimer une opinion, une préférence, ou des goûts
subjectifs. Vous devez donner une réponse claire et précise, mais celle-ci doit être le résultat d’une
démonstration.
III/ La présentation de votre copie
La dissertation répond à des règles formelles :
Un alinéa au début de l’introduction, à chaque sous partie, et au début de la conclusion.
Un saut de 2-3 lignes entre chaque partie, ainsi que pour séparer l’introduction du développement
proprement dit, et pour séparer la conclusion de ce dernier.
Veillez à proposer une copie propre, sans trop de ratures ou de traces de blanc. Soignez votre écriture qui
doit être la plus lisible possible. Et surtout, faites très attention à l’orthographe : l’examinateur sera disposé
favorablement envers vous si votre copie ne comporte aucune faute, ou très peu. Sachez qu’un devoir illisible
ou comportant trop de fautes vous pénalise.
On n’insistera jamais assez sur l’importance de la présentation de la copie. Lorsque nous nous présentons
à un rendez-vous dans l’intention d’obtenir un emploi, nous consacrons du temps à soigner notre tenue :
nous savons que notre interlocuteur nous jugera sur notre apparence, parce qu’il ne nous connaît pas
personnellement, et qu’il devra se fier à ce qu’il voit et entend. Il en va de même pour la dissertation que vous
présenterez à l’examinateur, qui, au moment de la lecture de votre copie, se retrouvera seul face à votre écrit.
Il ignore tout de vous : votre identité, si vous redoublez ou non, de quel établissement vous provenez. Autant
dire qu’il ne juge que ce qui est écrit sur la feuille qu’il a sous les yeux. D’où l’importance de la première
impression que la copie donnera (propre, lisible, et surtout bien aérée).