
3
La décision d’ensiler s’avère plus délicate pour les parcelles comportant des zones sèches et
des zones toujours vertes. Dans ces situations, c’est finalement le ratio entre la surface
desséchée (dont le rendement n’augmentera pas) et la surface encore verte (dont on peut
encore attendre quelque chose) qui doit guider la décision. La connaissance des potentiels
de vos parcelles est primordiale !
2- Diagnostic pour des stades « post floraison – remplissage des grains »
Concernant les épis, la situation est aussi très hétérogène. Beaucoup de parcelles n'ont pas
ou peu d'épis, même avec un développement végétatif proche de la normale. Le niveau de
remplissage des épis est très variable, des avortements importants ont pu avoir lieu, le
nombre de grains par m² est très variable. Au sein d'une même parcelle, il peut y avoir une
grande hétérogénéité. Le devenir des grains - qualité du remplissage - et des plantes -
dessèchement du feuillage - dépend des conditions climatiques des jours à venir.
Lorsque le stade permet de poser un diagnostic quant à la présence et la quantité de grains
viables/m², voici quelques éléments de diagnostic. Il est nécessaire de juger de l’état de
desséchement de l’appareil végétatif et surtout de son évolution récente en fonction des
températures et des éventuelles précipitations (récentes ou à venir). Au-delà de ces critères,
le regard doit être porté sur les points suivants :
- le pourcentage de plantes ayant un épi, estimer le nombre de grains par épi, estimer le
nombre de grains viables par m² (ne pas confondre les grains viables, en cours de
remplissage, et les grains avortés). De manière simple, cela revient à compter le nombre
de grains viables présents sur plusieurs plantes consécutives présentes sur une longueur
donnée (Tableau 1). Cette opération doit être répétée plusieurs fois dans la parcelle pour
être représentative.
Attention cependant à ne pas faire de diagnostic trop précoce ! De la floraison au SLAG
(stade limite de l’avortement des grains), les jeunes embryons peuvent avorter. Le SLAG se
situe environ 250 degrés-jour après la floraison femelle. Il est préférable d’attendre environ
12-15 jours après la floraison pour dresser un diagnostic avec certitude (exemple figure 6).
Sur la figure 6, au sommet de l’épi (zone
a), on peut observer des ébauches de
grains. Ces ovules n’ont
vraisemblablement pas été fécondés. Ces
ébauches de grains peuvent aussi être le
fruit d’avortements précoces. Quoi qu’il en
soit, dans cette zone, il n’y aura pas de
remplissage d’amidon.
On retrouve également de manière
ponctuelle, quelques ovules non fécondés
ou grains avortés parmi tous les grains en
cours de remplissage (zone b).
Figure 6: Défaut de fécondation sur un épi de
maïs en raison d’un stress hydrique