
ce qui provoque un rejet du
praticien, et, le symptôme étant perçu comme le signe d'autre chose, une propension chez celui-ci
envoyer le malade à un " expert des signes ", spécialiste de la santé mentale [5].
Si le malade psychosomatique parle avec ses viscères à
un niveau de communication qui emploie
d'abord les organes internes [33], ce langage est la traduction désadaptée de ses é
maladie psychosomatique devient alors une maladie organique (avec troubles fonctionnels), mais
modifiée par les traits de personnalité, l'armure du caractère, ou la né
vrose du patient. Le malade est
psychosomatique, et non sa maladie [48].
Un certain nombre de charnières ont permis à la mé
decine moderne un glissement hors du
paradigme biomédical dont la philosophie et la pratique systématique deviennent désuè
inadaptées à la réalité de la vie actuelle.
L'une se concentre sur l'effet physiologique des émotions. Elle inclut l'effet du stress, lui-mê
générateur d'émotions. La seconde s'appuie sur le rô
le de l'inconscient dans la maladie. C'est dans
l'inconscient et à partir du développement psychique de la personnalité
qu'on retrouve les racines de
l'émotion. La dernière, enfin, est concentrée sur l'apprentissage et le conditionnement corticoviscé
selon les lois pavloviennes qui ont servi de base au mouvement comportemental, ainsi que sur le
conditionnement des émotions.
Physiologie de l'émotion
Reprenant les donné
es de Claude Bernard sur la constance du milieu interne et l'influence
physicochimique du corps sur l'équilibre mental, le physiologiste Cannon a étudié
des émotions comme l'angoisse ou la dépression sur l'homéostasie, par l'intermédiaire du systè
nerveux autonome (ou végétatif). Par exemple, les symptô
mes somatiques sympathicotoniques
accompagnant l'angoisse, ainsi que les symptômes sympathicomimé
tiques qui accompagnent la
dépression, font partie de la réaction d'alarme de Cannon [42], [82].
A partir de cette découverte capitale, l'étiologie neurovégé
tative des maladies psychosomatiques a
pu être analysée : une modification de l'équilibre physiologique, là où
Freud situait l'inconscient,
génère le trouble fonctionnel, signe de la maladie psychosomatique ou psychophysiologique.
Stress et émotion
Le stress, en déclenchant des émotions, perturbe la physiologie de l'individu. Toute é
assumée provient d'un stress lui aussi mal assumé. La notion de stress générateur d'émotions a ét
formulée par Selye à partir de ses expériences sur des rats de laboratoire. Chez ces animaux,
l'aide de contraintes physiques ou " sociales ", il a provoqué des ré
hypophysosurrénalien, la réaction d'alarme initiale entraî
nant une phase d'adaptation, puis, si la
cause persiste, une phase de décompensation conduisant à l'épuisement [99].
Le stress pluriétiologique, composé de celui qu'infligent l'environnement, la société,
famille, etc., induit chez l'humain des ré
actions comparables. Des individus cotant haut, par exemple,
sur l'échelle de Holmes et Rahe, ont de fortes chances d'être malades dans les 6 mois à venir [108]
Les stimuli dans leur ensemble, et surtout les facteurs psychosociaux, ont une influence sur la
résistance immunologique qui détermine ou non la maladie. Des facteurs sociaux pouvant ê
considérés comme négligeables chez une personne qui ré
agit " normalement " deviennent ainsi des
causes possibles de maladie.
De plus, le filtre du système limbique fait percevoir le stress, les difficultés existentielles, d'une faç
non stéréotypée et variable selon l'individu. Le bon fonctionnement ou le dérè
sont ainsi liés à la façon dont l'individu se comporte face à
la vie, selon qu'il l'empoigne ou la subit
[102]. La personne, selon son tempérament ou l'orientation de son bagage cognitif, aura tendance
s'enfuir, à figer ou à combattre [76]. Ces trois options ont été décrites par Cannon, et L'é
fuite a été érigée en philosophie par Laborit [51].
La physiologie du cerveau par où passent les émotions et la faculté d'être malade et d'en gué
régule donc le système immunitaire. Un stress perçu comme nocif devient alors iatrogè
le fonctionnement de celui-ci. La solitude, une légè
re perturbation du mode de vie sont, par exemple,
associées à une baisse de l'activité des lymphocytes tueurs [76]. Le sujet se ressent alors vulné
et susceptible à la maladie [19], [21], [42], [76], [79], [120].
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