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Approches corps-esprit. On regroupe sous le nom d’approches corps-esprit une foule de techniques et de
thérapies qui mettent l’accent sur les interactions entre les pensées, les émotions, le psychisme et le corps
physique.
Par Passport.net Les approches corps-esprit, qu’est-ce que c’est?
On regroupe sous le nom d’approches corps-esprit une foule de techniques et de thérapies qui mettent l’accent sur
les interactions entre les pensées, les émotions, le psychisme et le corps physique. L’étude de ces interactions a
donné lieu à une discipline qu’on appelle psycho-neuro-immunologie. Elle explore les liens complexes entre la
conscience (psycho), le système nerveux (neuro) et les mécanismes de défense de l’organisme contre les agents
infectieux et la division cellulaire aberrante (immunologie).
En anglais, on l’appelle couramment mind-body medicine. Ce n’est toutefois pas une technique médicale à
proprement parler. Il s’agit plutôt d’un concept plus ou moins bien défini qui propose de prendre en compte, dans
quelque thérapie que ce soit, non seulement les aspects strictement physiques ou matériels, mais également ce qui
relève de la « conscience ».
Les grands médecins, philosophes et penseurs de l’Antiquité affirmaient que l’esprit influence la santé (Mens sana in
corpore sano – et vice versa). On n’a toutefois pu entreprendre de vérifier scientifiquement cette notion que dans la
deuxième moitié du XXe siècle, avec l’apparition de spécialités comme les neurosciences. C’est alors qu’on s’est mis
à étudier, entre autres, l’influence que pouvaient avoir les pensées, les croyances, les émotions et les sentiments sur
la mobilisation des défenses immunitaires par l’organisme.
Les diverses approches
Le domaine des approches corps-esprit n’est pas défini avec précision. Il est clair que les interventions purement
physiques (chirurgie, médication, manipulations corporelles) n’en font pas partie, même si la relation personnelle entre
un intervenant et son patient pourrait avoir une certaine influence sur l’issue d’un traitement. À peu près toutes les
autres approches qui ont des visées thérapeutiques et qui possèdent une composante émotive ou psychologique
pourraient être incluses, de l’abandon corporel à la programmation neurolinguistique en passant par l’art-thérapie et
les techniques énergétiques comme le Reiki ou le toucher thérapeutique. Toutefois, on convient généralement que les
approches qui composent plus spécifiquement la psycho-neuro-immunologie sont les suivantes :
 Relaxation : hypnose, autohypnose, sophrologie, visualisation, training autogène, bio-synergie, tai-chi, Qi Gong,
yoga.
 Intériorisation : méditation, réponse de relaxation, approche ECHO, prière.
 Toutes les psychothérapies et les thérapies psychocorporelles.
 Biofeedback.
 Approches psychosociales : groupes d’entraide, soutien social, amis, etc.
Le stress
On a d’abord observé qu’un excès de stress avait manifestement une influence négative sur la santé. Des études in
vitro, des essais sur des animaux et des observations sur les humains ont permis d’émettre l’hypothèse que le stress,
qu’il soit de nature physiologique ou psychologique, pouvait contribuer à affaiblir ou à dérégler le système
immunitaire. Cette hypothèse n’est pas encore démontrée de manière absolue. Toutefois, il y a désormais
suffisamment de preuves pour que se soit établi un certain consensus au sein de la communauté scientifique. Ainsi, le
stress chronique (relié au travail, aux relations interpersonnelles, à l’environnement physique ou social, aux
problèmes financiers, etc.) aurait une incidence significative sur l’apparition et l’évolution de plusieurs maladies. Parmi
celles-ci : les maladies infectieuses, l’arthrite, l’asthme, les troubles cardiaques et le cancer.
Diverses études concluent cependant qu’il est difficile de mesurer quel est l’effet réel de la gestion du stress sur
l’incidence des maladies, la prévention de divers troubles ou un meilleur pronostic de survie. De plus, les mécanismes
qui seraient en cause sont loin d’être bien compris. Malgré cela, les preuves qu’il existe un lien significatif entre « l’état
intérieur » et les maladies – entre le corps et l’esprit – continuent de s’accumuler. Par exemple, une étude
rétrospective a été effectuée en 2004. Elle a porté sur 11 119 patients, de 52 pays, ayant souffert d’un infarctus du
myocarde qu’on a comparés à 13 648 sujets semblables, mais sans problèmes cardiaques. Les chercheurs ont
conclu que les risques de maladies cardiovasculaires étaient clairement associés au taux de stress auquel les sujets
avaient été soumis au cours de l’année précédente30. On a constaté que le rôle du stress dans l’incidence de ce type
de maladie était beaucoup plus important que ce qu’on avait cru précédemment. Le stress, comme facteur de risque,
sans être aussi grave que celui associé au tabagisme, se compare à celui causé par l’hypertension ou par l’obésité
abdominale.
Plusieurs chercheurs ont émis l’hypothèse que, à l’inverse, une bonne maîtrise du stress et des fonctions du
psychisme pourrait avoir des effets bénéfiques sur l’immunité, ce qui constitue le fondement même de la psychoneuro-immunologie et des approches corps-esprit. En agissant sur l’esprit, sur l’intellect ou les émotions, on pourrait
influencer directement les mécanismes physiologiques qui participent à la prévention et à la guérison des maladies
(voir Applications thérapeutiques).
Les mécanismes d’action
De nombreuses hypothèses sont présentement à l’étude pour tenter de comprendre les relations complexes entre le
corps et l’esprit. La piste la plus souvent évoquée établit un lien entre « l’état d’esprit » et la sécrétion de diverses
substances (hormones, protéines, neurotransmetteurs) qui modulent de multiples fonctions physiologiques.
On a, par exemple, découvert que le stress et les pensées ou les émotions négatives pouvaient stimuler la production
des cytokines. Ces petites protéines très puissantes sont sécrétées par des globules blancs (qui ont pour fonction de
défendre l'organisme contre les infections) et sont responsables de la régulation de la réponse immunitaire et de la
communication intercellulaire. Mais si le stress est trop intense, ou devient chronique, il peut y avoir surproduction de
cytokines. Cela contribuerait à aggraver divers processus inflammatoires associés à un grand nombre de maladies
(troubles cardiovasculaires, ostéoporose, arthrite, diabète de type 2, cancers, maladie d’Alzheimer, fragilité des
personnes âgées, maladies des gencives et divers troubles dégénératifs).
Selon des recherches récentes, les effets positifs des approches corps-esprit sur le système immunitaire pourraient
être attribuables à l’influence que la conscience (pensées, croyances, émotions, sentiments) aurait sur le système
endocrinien. Ce système comprend 4 glandes principales (thyroïde, parathyroïde, surrénale et hypophyse) qui
sécrètent diverses hormones ayant une influence considérable sur l'organisme. Le système endocrinien règle, entre
autres, les mécanismes de la température, de la faim et de la soif, et régularise le sommeil, l'activité sexuelle ainsi que
les émotions et les activités instinctives. Il jouerait un rôle d’interface entre le système nerveux central et le système
immunitaire. On est toutefois encore bien loin de comprendre tous les mécanismes qui régissent les approches corpsesprit.
Applications thérapeutiques des approches corps-esprit
Nous vous présentons ici un compte rendu des recherches qui ont été faites sur les effets les plus notables des
approches corps-esprit. Pour en savoir davantage sur une approche particulière, consultez la fiche correspondante.
Recherches
 Traiter de nombreux problèmes de santé. Diverses approches associées à la psycho-neuro-immunologie ont
donné de bons résultats dans le traitement de la dépression, de l’incontinence fécale, de l’hypertension, du trouble de
déficit de l’attention, du diabète, de l’obésité, du syndrome de l’intestin irritable et des troubles cardiovasculaires.
Récemment elles ont aussi participé au soulagement des symptômes de la ménopause, de l’insomnie, de l’anxiété et
de la douleur, notamment dans les cas d’arthrite rhumatoïde, d’arthrose, de maux de tête, de maux de dos, de
fibromyalgie, et de douleurs chroniques. Elles ont également été associées à des interventions chirurgicales ou à
d’autres traitements médicaux. Elles sont aussi employées pour améliorer la qualité de vie des personnes aux prises
avec des maladies graves, dont le cancer. Enfin, quelques essais cliniques aléatoires, publiés en 2009, évoquent la
possibilité que des interventions de yoga et de relaxation puissent contribuer au traitement de l’asthme.
Les résultats d’une méta-analyse menée en 2002 indiquent que la prise en charge consciente de leur maladie par les
sujets est associée de façon significative à une amélioration des indicateurs physiologiques de la santé. À l’opposé, le
déni de la maladie ou le fait d’adopter une attitude ne faisant pas appel à la conscience active entraîne une
détérioration de l’état de santé.
Dans un essai mené en 2003 auprès de 148 personnes atteintes du sida, on a pu observer que les sujets qui
participaient à un groupe de relaxation fondé sur une approche cognitivo-comportementale obtenaient de meilleurs
résultats aux tests de qualité de vie que ceux qui participaient à un groupe de soutien, ou que ceux qui étaient en
attente pour ce type de traitement.
Les résultats d’observations menées en 2003 auprès d’un groupe de 42 sujets souffrant de troubles cardiovasculaires
aigus ont révélé que les patients dont l’attitude était généralement hostile ou qui avaient été récemment exposés à
des situations de stress présentaient un taux élevé de monocytes. Les monocytes sont des globules blancs
mononucléaires que les chercheurs associent de plus en plus à l’instabilité de l’activité des plaquettes sanguines,
laquelle est responsable de divers troubles cardiovasculaires. À l’inverse, les sujets qui se sentaient soutenus par leur
entourage sur le plan émotionnel présentaient un taux moins important de monocytes. Les chercheurs croient que les
sujets dont le taux de monocytes est moins élevé auraient de meilleures chances de survie, mais cela reste à
démontrer.
 Stimuler les fonctions immunitaires. En ce qui a trait au renforcement général du système immunitaire, les
résultats de nombreuses synthèses d’études laissent perplexe. Il semble qu’on ne puisse pas, pour le moment, se
prononcer avec certitude. En effet, les résultats d’essais préliminaires indiquent que certaines interventions de nature
psychologique pourraient avoir des effets positifs sur l’immunité. Par contre, les auteurs d’une méta-analyse portant
sur plus de 85 études soulignaient, en 2001, que les données recueillies à ce jour n’apportaient que des preuves
modestes de l’efficacité clinique de telles interventions sur les paramètres de l’immunité.
Dans une vaste synthèse publiée en 2002, des chercheurs australiens ont relevé 6 essais dont les résultats indiquent
que diverses interventions d’ordre psychologique peuvent avoir un effet bénéfique sur l’immunité. Ils soulignent
cependant que les preuves à cet égard sont nettement insuffisantes pour tirer des conclusions définitives et élaborer
des protocoles thérapeutiques dont les effets seraient clairement prédictibles.
Pourtant, en 2002, des chercheurs américains rapportaient avoir observé une augmentation du nombre de cellules
tueuses naturelles chez des patientes traitées pour le cancer du sein et à qui on avait proposé des séances de
visualisation et d’autohypnose (voir notre fiche hypno-thérapie).
En 2003, un essai à double insu avec placebo a été mené auprès de 48 étudiants durant la période d’examens
scolaires. Les résultats ont indiqué que le recours à des techniques de maîtrise du stress permettait de contrer
significativement l’affaiblissement de l’immunité (diminution du nombre de cellules tueuses) associé au stress en
période d’examens. On avait obtenu des résultats similaires dans 2 essais semblables menés précédemment, de
même que dans des essais menés auprès de sujets atteints d’herpès génital ou infectés par le VIH.
 Réduire le stress et l'anxiété des étudiants. En 2009, 2 petites études ont été réalisées auprès d’étudiants
universitaires en médecine (14 personnes) et en sciences infirmières (32 personnes). Après 16 semaines de yoga ou
8 semaines de méditation, leurs niveaux de stress, d’anxiété et de symptômes de dépression ont diminué de façon
significative.
Les approches corps-esprit en pratique
La recherche sur les approches corps-esprit est encore bien jeune. Même s’il ne fait plus de doute qu’elles soient «
bonnes pour la santé », il est difficile de savoir précisément dans quelle mesure et de connaître l’effet exact de telle
approche sur tel élément spécifique de la santé.
Pour choisir une approche particulière, on peut d’abord se demander si l’on veut y recourir dans un esprit de
prévention ou pour affronter un problème ponctuel précis. Pour prévenir les maladies ou promouvoir le bien-être, on
pourra faire appel aux techniques qui permettent de gérer le stress, comme la méditation, le yoga, le tai-chi ou le
training autogène. En cas de maladie, que ce soit pour contribuer à la guérison ou pour améliorer la qualité de vie, on
pourra avoir recours à des approches plus « pointues » comme les psychothérapies, l’hypnose ou le biofeedback.
Il est intéressant de remarquer que la plupart des organismes de recherche et d’information sur le cancer suggèrent
aux patients d’entreprendre – parallèlement aux traitements classiques – une démarche personnelle susceptible de
mettre en œuvre leurs ressources intérieures d’auto guérison. On peut certainement appliquer ce conseil pour
n’importe quelle autre maladie, grave ou bénigne.
Comment choisir?
Le Dr Alastair Cunningham, dans son livre Vivre avec le cancer – les chemins de la guérison, suggère d’aller d’abord
vers une approche qui nous intéresse et que l’on trouvera satisfaisante en soi, indépendamment du problème à
régler. De cette façon, on aura plus de chance de persévérer, ce qui est fondamental. En effet, les effets de ces
approches mettent généralement du temps à se manifester. Il vaut donc mieux tenter de trouver le maximum de
plaisir à entreprendre une telle démarche.
Rappelons que la psycho-neuro-immunologie n’est pas une technique thérapeutique en soi, mais qu’elle englobe
plusieurs approches et même les habitudes de vie. On l’utilise pour prévenir les maladies, pour contribuer à leur
guérison ou pour améliorer son bien-être – que l’on soit malade ou en santé. Dans cette optique, les interventions
sont souvent associées à un programme d’exercices physiques et à un bon régime alimentaire.
Livres, etc.
On trouve une foule de livres sur des techniques corps-esprit spécifiques, mais moins sur le concept général de la
psycho-neuro-immunologie. Pour une présentation crédible de l’approche, les ouvrages des Drs Larry Dossey et
Herbert Benson sont particulièrement intéressants et bien documentés. En voici quelques-uns.
Benson Herbert, Proctor William. Le principe de l'étincelle, Tchou, France, 2008.
Benson, professeur à l’Université Harvard pendant 30 ans, propose un outil simple et pratique de guérison et de bienêtre. Extrait gratuit : www.editions-tchou.com
Benson Herbert, Proctor William. Relaxation Revolution: Enhancing Your Personal Health Through the Science
and Genetics of Mind Body Healing, Scribner, États-Unis, 2010. (Disponible en juin 2010.)
Benson Herbert et Casey Aggie. Mind Your Heart: A Mind/Body Approach to Stress Management, Exercise, and
Nutrition for Heart Health, Simon & Schuster Trade, États-Unis, 2004.
Dossey Larry. La médecine réinventée, Vivez Soleil, France, 2002.
Dossey Larry. The Extraordinary Healing Power of Ordinary Things: Fourteen Natural Steps to Health and
Happiness, Three Rivers Press. États-Unis, 2007.
Cunningham Dr Alastair J. Vivre avec son cancer – les chemins de la guérison, Yva Perret Éditeur, Suisse, 1996.
Un des plus éminents spécialistes canadiens du cancer passe en revue les différentes méthodes - dont les approches
corps-esprit - auxquelles les personnes atteintes peuvent faire appel, et ce qu'elles peuvent attendre de chacune
d'elles. Il réussit avec brio à garder le juste milieu entre le conservatisme de la médecine occidentale moderne et le
radicalisme de la pensée du nouvel âge. Pour quiconque souffre d’une maladie ou s’intéresse à la question, pas
seulement pour les cancéreux.
Sites d’intérêt
Benson-Henry Institute for Mind Body Medicine
Site de l’organisation fondée par le Dr Herbert Benson qui présente, entre autres, la Réponse de relaxation. Bien
documenté, notamment au chapitre de la recherche scientifique.
www.massgeneral.org
Fetzer Institute
Un organisme étonnant qui étudie les liens entre la science et la spiritualité et qui fait la promotion de l’amour, de la
compassion et du pardon comme moyens d’améliorer le sort des individus et de la société.
www.fetzer.org
Institute of Noetic Sciences
Un organisme californien qui se consacre avec une grande rigueur scientifique à l’étude des manifestations concrètes
de la « conscience », dont son influence sur la santé.
www.noetic.org
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