de maladie était beaucoup plus important que ce qu’on avait cru précédemment. Le stress, comme facteur de risque,
sans être aussi grave que celui associé au tabagisme, se compare à celui causé par l’hypertension ou par l’obésité
abdominale.
Plusieurs chercheurs ont émis l’hypothèse que, à l’inverse, une bonne maîtrise du stress et des fonctions du
psychisme pourrait avoir des effets bénéfiques sur l’immunité, ce qui constitue le fondement même de la psycho-
neuro-immunologie et des approches corps-esprit. En agissant sur l’esprit, sur l’intellect ou les émotions, on pourrait
influencer directement les mécanismes physiologiques qui participent à la prévention et à la guérison des maladies
(voir Applications thérapeutiques).
Les mécanismes d’action
De nombreuses hypothèses sont présentement à l’étude pour tenter de comprendre les relations complexes entre le
corps et l’esprit. La piste la plus souvent évoquée établit un lien entre « l’état d’esprit » et la sécrétion de diverses
substances (hormones, protéines, neurotransmetteurs) qui modulent de multiples fonctions physiologiques.
On a, par exemple, découvert que le stress et les pensées ou les émotions négatives pouvaient stimuler la production
des cytokines. Ces petites protéines très puissantes sont sécrétées par des globules blancs (qui ont pour fonction de
défendre l'organisme contre les infections) et sont responsables de la régulation de la réponse immunitaire et de la
communication intercellulaire. Mais si le stress est trop intense, ou devient chronique, il peut y avoir surproduction de
cytokines. Cela contribuerait à aggraver divers processus inflammatoires associés à un grand nombre de maladies
(troubles cardiovasculaires, ostéoporose, arthrite, diabète de type 2, cancers, maladie d’Alzheimer, fragilité des
personnes âgées, maladies des gencives et divers troubles dégénératifs).
Selon des recherches récentes, les effets positifs des approches corps-esprit sur le système immunitaire pourraient
être attribuables à l’influence que la conscience (pensées, croyances, émotions, sentiments) aurait sur le système
endocrinien. Ce système comprend 4 glandes principales (thyroïde, parathyroïde, surrénale et hypophyse) qui
sécrètent diverses hormones ayant une influence considérable sur l'organisme. Le système endocrinien règle, entre
autres, les mécanismes de la température, de la faim et de la soif, et régularise le sommeil, l'activité sexuelle ainsi que
les émotions et les activités instinctives. Il jouerait un rôle d’interface entre le système nerveux central et le système
immunitaire. On est toutefois encore bien loin de comprendre tous les mécanismes qui régissent les approches corps-
esprit.
Applications thérapeutiques des approches corps-esprit
Nous vous présentons ici un compte rendu des recherches qui ont été faites sur les effets les plus notables des
approches corps-esprit. Pour en savoir davantage sur une approche particulière, consultez la fiche correspondante.
Recherches
Traiter de nombreux problèmes de santé. Diverses approches associées à la psycho-neuro-immunologie ont
donné de bons résultats dans le traitement de la dépression, de l’incontinence fécale, de l’hypertension, du trouble de
déficit de l’attention, du diabète, de l’obésité, du syndrome de l’intestin irritable et des troubles cardiovasculaires.
Récemment elles ont aussi participé au soulagement des symptômes de la ménopause, de l’insomnie, de l’anxiété et
de la douleur, notamment dans les cas d’arthrite rhumatoïde, d’arthrose, de maux de tête, de maux de dos, de
fibromyalgie, et de douleurs chroniques. Elles ont également été associées à des interventions chirurgicales ou à
d’autres traitements médicaux. Elles sont aussi employées pour améliorer la qualité de vie des personnes aux prises
avec des maladies graves, dont le cancer. Enfin, quelques essais cliniques aléatoires, publiés en 2009, évoquent la
possibilité que des interventions de yoga et de relaxation puissent contribuer au traitement de l’asthme.
Les résultats d’une méta-analyse menée en 2002 indiquent que la prise en charge consciente de leur maladie par les
sujets est associée de façon significative à une amélioration des indicateurs physiologiques de la santé. À l’opposé, le
déni de la maladie ou le fait d’adopter une attitude ne faisant pas appel à la conscience active entraîne une
détérioration de l’état de santé.
Dans un essai mené en 2003 auprès de 148 personnes atteintes du sida, on a pu observer que les sujets qui
participaient à un groupe de relaxation fondé sur une approche cognitivo-comportementale obtenaient de meilleurs
résultats aux tests de qualité de vie que ceux qui participaient à un groupe de soutien, ou que ceux qui étaient en
attente pour ce type de traitement.
Les résultats d’observations menées en 2003 auprès d’un groupe de 42 sujets souffrant de troubles cardiovasculaires
aigus ont révélé que les patients dont l’attitude était généralement hostile ou qui avaient été récemment exposés à
des situations de stress présentaient un taux élevé de monocytes. Les monocytes sont des globules blancs
mononucléaires que les chercheurs associent de plus en plus à l’instabilité de l’activité des plaquettes sanguines,
laquelle est responsable de divers troubles cardiovasculaires. À l’inverse, les sujets qui se sentaient soutenus par leur
entourage sur le plan émotionnel présentaient un taux moins important de monocytes. Les chercheurs croient que les