conséquent, s’il n’y a aucune expérience dans ce corps-esprit, il ne peut y avoir aucune
expérience de la mort dans ce corps-esprit.
C’est comme s’endormir. Toutes les fois où vous êtes tombé endormi au cours de votre
vie, vous n’en n’avez jamais fait l’expérience. Vous expérimentez la somnolence, vous
vous couchez, votre somnolence s’accroit et la chose suivante dont vous êtes conscient,
c’est que vous vous réveillez et postulez qu’à un moment donné, vous avez dû vous
endormir, mais vous n’avez aucune expérience directe de cela, puisque celui qui aurait
fait l'expérience de s'endormir, s'il avait été éveillé, s'était endormi !
Il en va de même avec la mort. Il y a des perceptions et une expérimentation jusqu’à la
mort, puis l’expérimentation s’arrête et nous disons que le corps/esprit est mort. C’est
simple. La mort n’est jamais expérimentée, parce que l’expérimentation s’arrête.
Comment peut-on craindre ce que l’on n’expérimentera jamais ?
Certes, il est possible qu’il y ait de la douleur ou de la souffrance dans le corps/esprit
avant la mort, avant que l’expérience ne cesse. On peut le craindre ou à tout le moins
ne pas attendre cela avec impatience. C’est une réponse naturelle du corps/esprit.
Soyons donc clair : c’est la vieillesse, un mal ou une maladie spécifique que l’on peut
craindre, mais la mort elle-même n’existe pas comme une chose à expérimenter, c’est
juste un mot que l’on donne à la cessation de l’expérience.
La peur de la mort provient surtout de la mésinformation et se base sur la ségrégation
et l'évitement actif de la mort dans nos cultures. En fait, le corps est bien conçu pour
mourir et il est rare que la mort physique elle-même s’accompagne d’intenses
souffrances. Cela arrive, certes, mais plus communément, la douleur ou la souffrance
vient avant, durant la maladie, et quand vient le moment de mourir, les
fonctionnements physiques et mentaux décrochent et se coupent progressivement. La
mort est en général beaucoup plus facile et plus douce que l’imagination populaire ne
le croit et c’est confirmé par ceux qui travaillent régulièrement auprès des mourants.
Ainsi, à la mort du corps, la Conscience n’expérimente plus le Rêve dans ou via cet
organisme corps/esprit. La force animatrice de la Conscience cesse d’opérer dans ce
corps et donc le corps n’apparaît plus animé, n’est plus sensible, n’est plus ce que nous
appelons ‘’vivant’’ et se désintègre rapidement, se décompose en ses éléments
constituants, mais il ne peut y avoir aucune expérience directe de ceci, puisque par
définition, l’expérimentation a déjà cessé. Et la Conscience qui est ce que le Je est, qui
est ce que vous êtes, qui est la Totalité, continue. Elle est non née, elle ne meurt jamais,
elle est éternelle. Elle n’a jamais été limitée à ce corps-esprit, en aucun cas.
On en revient donc au concept que la seule vraie mort n’est pas la mort du corps, mais
la mort, l’anéantissement du sentiment du moi de l’individu. C’est cette mort, cet
anéantissement du moi que l’ego redoute et par rapport auquel il s’active à échafauder
des fantasmes morbides et macabres. C’est cette mort qui engendre la peur de la mort
physique et c’est cette mort qui vaut en fait la peine d’être examinée.
Pour ceux qui méditent, il est évident que le corps, le monde, les pensées et les émotions ne sont que des
objets dans la Conscience et que Celle-ci est permanente. C’est ‘’l’arrière-plan’’ qui ne bouge jamais, NDT.