Géographie - Devoir-de

publicité
AMERIQUE DU NORD.
Même si le Mexique et le monde Caraïbe sont des terres tropicales, catholiques, souvent
hispanophones, à fort métissage, pour l'essentiel d'économie sous-développée, l'image de
l'Amérique du Nord est celle des vastes espaces, au rude climat continental, où la colonisation
européenne anglo-saxonne, protestante, de langue anglaise, a éliminé les populations
indiennes autochtones et a donné naissance au numéro un mondial, les États-Unis, qui, avec
leur prolongement boréal canadien, sont devenus synonyme de richesse et de progrès. Cette
image persiste malgré le déclin relatif de la puissance américaine et l'ampleur de ses
contrastes sociaux.
Ce semi-continent regroupe la partie nord de l'Amérique, depuis l'isthme de Panamá jusqu'au
Groenland inclus ; les Antilles et les îles arctiques en font partie. Immense triangle de terres
émergées (6 500 km de l'ouest de l'Alaska à la partie sud-est de Terre-Neuve, plus de
7 000 km du nord du Canada à Panamá), il s'étire de 7o 12’ de latitude nord au point le plus
méridional (Punta Mariato, au Panamá), jusqu'à 83o 39’ au Groenland. Il est aussi très allongé
dans le sens ouest-est, de 167o 21’ de longitude ouest (cap Prince-de-Galles, en Alaska) à
55 o 40’ de longitude ouest (cap Saint-Charles, au Labrador).
Les corrélats
Antilles
Géographie
Les conditions naturelles.
Le relief s'organise en trois grands ensembles de disposition méridienne : à l'ouest, des
montagnes souvent élevées ; à l'est, des plateaux et quelques moyennes montagnes ;
au centre, de vastes plaines.
À l'est, de Terre-Neuve au golfe du Mexique, les Appalaches se présentent comme
un bourrelet montagneux, de formation ancienne, constitué de blocs cassés et de
sédiments plissés (2 000 m au maximum). La partie orientale du Canada correspond au
noyau dur de roches très anciennes (le bouclier canadien), sculpté en plateau, criblé de
lacs et recouvert par endroits de moraines glaciaires.
À l'ouest s'élève un puissant système montagneux ramifié en deux séries de chaînes
enserrant des plateaux. En Alaska, la chaîne des monts Brooks, au nord, et celle des
monts Alaska, au sud (avec le mont McKinley, 6 236 m), dominent le bassin du Yukon.
Au sud, le bourrelet de hautes terres est très large ; il est constitué, d'ouest en est,
d'abord de montagnes avec de hauts blocs surélevés (Sierra Nevada, plus de 4 000 m),
de sierras plissées proches de la côte et de fossés (Grande Vallée), puis de hauts
plateaux comme ceux du Colorado, enfin des montagnes Rocheuses. La structure de
ces dernières est complexe et leur altitude peut dépasser 4 000 m. Au Mexique et en
Amérique centrale, on retrouve la même structure : deux chaînes (la sierra Madre
occidentale et la sierra Madre orientale) encadrent des hauts plateaux. Toutes ces
montagnes de l'ouest de l'Amérique du Nord sont jeunes et affectées fréquemment par
des tremblements de terre et par des phénomènes volcaniques. L'ossature des Grandes
Antilles est marquée par une déviation ouest-est des cordillères et celle des Petites
Antilles, par un infléchissement méridien, avec séismicité et volcanisme.
Au centre du sous-continent, l'ensemble des basses terres correspond à la partie
méridionale du bouclier canadien recouverte de sédiments variés et nappée de dépôts
glaciaires ; les zones les plus déprimées retiennent les Grands Lacs. Plus au sud, les
Grandes Plaines des États-Unis drainées par le Mississippi sont constituées de terrains
sédimentaires, inégalement recouverts de moraines et de lœss.
Les corrélats
Alaska
Appalaches
Coast Ranges
Grands Lacs
Madre (sierra)
McKinley (mont)
Mexique (golfe du)
Mississippi
Nevada (Sierra)
Prairie (la)
Rocheuses (montagnes)
Les livres
carte géologique, page 196, volume 1
Amérique du Nord - le Grand Canyon, page 197, volume 1
Amérique du Nord - le mont McKinley (6 194 m), page 202, volume 1
Les milieux climatiques et végétaux.
L'Amérique du Nord se situe dans les zones froides, tempérées et subtropicales, mais la
répartition zonale est fortement modifiée par la disposition du relief et l'ampleur de la
masse continentale. À l'ouest, les montagnes arrêtent rapidement la pénétration des
masses d'air douces et humides véhiculées par les dépressions nées sur le Pacifique, et
qui circulent d'ouest en est. En revanche, les masses d'air polaire froid et sec qui
s'écoulent de l'Arctique ne rencontrent aucun obstacle dans les plaines centrales et
peuvent ainsi aller très loin vers le sud. En sens inverse, l'été, l'air tropical humide venu
du golfe du Mexique peut remonter aisément vers le nord. La côte pacifique est longée
par un courant tiède (Kuroshio) du nord de la Californie à l'Alaska (ports libres de
glaces), et par un courant froid le long de la Californie. La côte atlantique est réchauffée
par les courants des Caraïbes et de Floride, jusqu'au sud de New York qu'atteint le
courant froid du Labrador venu de l'Arctique. À même latitude, au nord du 45e parallèle,
la façade atlantique est plus froide que la façade pacifique.
Sur les parties occidentales, on distingue un climat océanique aux étés frais sur toute
la zone côtière de l'Alaska, puis un climat méditerranéen du 42e au 34 e parallèle et un
climat aride au sud. Les fortes altitudes engendrent, dans les cordillères, des climats de
montagne. Dans le reste du sous-continent, les zones climatiques se disposent en
bandes : climat subarctique de l'Alaska du Sud à Terre-Neuve ; climat continental
humide aux étés frais dans le nord des Grandes Plaines et aux étés chauds jusqu'à la
confluence Ohio-Mississippi ; puis climat subtropical humide jusqu'au golfe du Mexique ;
climat tropical humide, enfin, pour l'est du Mexique et les terres de l'Amérique centrale.
La toundra s'étend sur les parties nord de l'Alaska et du Canada ; la forêt boréale de
conifères couvre un immense espace, du Pacifique à l'Atlantique, et descend jusqu'au lac
Supérieur. Dans les Grandes Plaines centrales, la végétation naturelle des hautes herbes
de la Prairie a fait place à la grande culture céréalière. Le sud-est des États-Unis est le
domaine de la flore subtropicale. L'Amérique centrale et les Antilles offrent, selon
l'importance de leur humidité, des savanes ou des forêts luxuriantes. Du côté pacifique,
la côte humide porte des forêts de grands conifères (séquoias, pins Douglas) ; la
Californie a une belle végétation méditerranéenne, mais steppes et déserts règnent sur
les hauts plateaux du sud-est.
Les corrélats
climat - Les types de climats et leur répartition
Labrador (courant du)
savane
toundra
Les caractères écologiques.
La faune et la flore du continent nord-américain sont très diversifiées, les milieux se
répartissant de la forêt boréale au désert. Dans la forêt boréale et les forêts
montagneuses, c'est l'épicéa qui prédomine ; il ne dépasse pas 15 m de hauteur. Ces
forêts de conifères sont peu riches en végétation, mais la diversité de la faune est plus
grande que celle des taïgas asiatiques. Les fruits des conifères nourrissent rongeurs et
oiseaux. On y trouve aussi des animaux devenus rares comme le lynx, le vison ou la
martre.
Presque toute la moitié orientale des États-Unis était autrefois couverte de forêts de
feuillus. Celles-ci ont subi de fortes dégradations, dues à la déforestation et à
l'industrialisation. Elles abritaient une faune maintenant menacée (le loup d'Amérique, le
puma). Les grandes prairies du cœur de l'Amérique ont été en majeure partie mises en
culture et utilisées par les éleveurs. Les gros mammifères y ont disparu à l'état sauvage,
en particulier le bison. Ces prairies exploitées, puis détruites, laissent place à des champs
cultivés immenses. Même les petits animaux n'y ont pas survécu.
Dans les Appalaches et les Rocheuses se succèdent de longues bandes de forêts
luxuriantes, humides et tempérées. C'est dans la Sierra Nevada que poussent les plus
grands arbres du monde, les séquoias. La faune de ces régions est abondante, mais
souvent menacée ; c'est le cas du grizzli et de nombreux rapaces diurnes.
Les Everglades constituent une plaine humide du sud de la Floride, riche en
végétation et peuplée d'une faune diverse et abondante. Ils offrent un milieu de vie à de
nombreux oiseaux aquatiques et à des reptiles devenus rares, comme la tortue verte
ou l'alligator. Faune et flore des marais de Floride sont menacées, par suite de travaux
de drainage et de divers aménagements.
Des Rocheuses aux sierras qui bordent la côte ouest, quelque six cents espèces de
plantes sont adaptées au manque d'eau, les cactées étant les plus caractéristiques. Ces
plantes abritent de nombreux insectes et reptiles, une centaine d'espèces d'oiseaux, une
quarantaine de mammifères, certains étant menacés, comme l'ocelot.
Les corrélats
Appalaches
Everglades
forêt - La forêt dans le monde
Rocheuses (montagnes)
Les livres
Amérique
Amérique
Amérique
Amérique
Amérique
Amérique
Amérique
Amérique
du
du
du
du
du
du
du
du
Nord
Nord
Nord
Nord
Nord
Nord
Nord
Nord
-
faune
faune
faune
faune
faune
faune
faune
faune
et
et
et
et
et
et
et
et
flore,
flore,
flore,
flore,
flore,
flore,
flore,
flore,
page
page
page
page
page
page
page
page
206,
207,
208,
209,
210,
211,
212,
213,
volume
volume
volume
volume
volume
volume
volume
volume
1
1
1
1
1
1
1
1
Les aspects humains.
Les premiers habitants du Nouveau Monde vinrent d'Asie. La région du détroit de
Behring, qui sépare l'Amérique de l'Asie, se trouva émergée à la suite d'une glaciation et
permit, il y a environ 60 000 ans, le passage des hommes de Sibérie orientale en
Alaska. Peu à peu, ceux-ci se disséminèrent dans tout le continent. Lors de l'arrivée des
premiers Européens au XVIe siècle, l'Amérique du Nord était sans doute habitée par
40 millions d'individus. Le peuplement indigène était très inégalement réparti : les fortes
densités du haut plateau central mexicain contrastaient avec les populations clairsemées
des régions plus septentrionales. L'extermination des Indiens et l'afflux massif
d'émigrants constituent les caractéristiques majeures du peuplement nord-américain
après la conquête européenne. Esclaves africains arrachés à leur continent, Asiatiques
attirés par la conquête de l'Ouest, colons européens, puis, à partir de 1880, migrants
venus d'Europe orientale et méditerranéenne formèrent les contingents de nouveaux
arrivants. Le dynamisme démographique des migrants, jeunes pour la plupart, contribua
de façon décisive à l'augmentation spectaculaire des populations du Canada et surtout
des États-Unis. Depuis 1950, les migrations intercontinentales ont été largement
remplacées par des mouvements migratoires entre les États du continent, mais le
Rio Grande sépare toujours une Amérique à dominante anglo-saxonne d'une Amérique
latino-amérindienne.
Les États-Unis (263,2 millions d'habitants) ont une population en majorité d'origine
européenne (britannique, allemande, scandinave, slave ou latine) ; ils comptent aussi
des Indiens (1,5 million), des Noirs (environ 12 %) descendants des esclaves africains,
des Asiatiques et de plus en plus d'Hispaniques (migrants venus d'Amérique latine). Les
flux migratoires annuels varient de 500 000 à 1 million ; ils sont alimentés pour plus de
40 % par le Mexique et les autres pays d'Amérique latine, pour plus de 30 % par l'Asie
et pour moins de 20 % par l'Europe. Même en tenant compte du solde naturel, le
rythme annuel d'augmentation de la population est inférieur à 1 %.
Le Canada (29,6 millions d'habitants) est constitué de populations d'origine française
et britannique ainsi que d'un troisième groupe très disparate, les néo-Canadiens
(Européens, Asiatiques, Latino-Américains, Africains) ; les Amérindiens sont encore
500 000 environ. Le pays accueille 100 000 immigrants par an venant du monde entier
et contribuant à un accroissement annuel de la population de 0,97 %.
Dans cette Amérique anglo-saxonne où l'anglais est la langue dominante, on compte
6 millions de francophones au Canada (concentrés pour la plupart au Québec) et aux
États-Unis, et l'espagnol est utilisé comme première langue d'usage par une vingtaine de
millions de personnes. Cette vague hispanique explique largement les progrès de la
religion catholique aux États-Unis ; l'ensemble des groupes protestants reste toutefois
majoritaire. Il en est de même au Canada.
Le Mexique (93,7 millions d'habitants) a une population essentiellement métissée
d'Amérindiens et d'Espagnols. Il alimente, chaque année, un courant d'émigration de
500 000 à 800 000 personnes vers les États-Unis. Avec un taux de fécondité de 3,2,
l'augmentation annuelle de la population est de 1,76 % par an et l'on prévoit
107 millions d'habitants en l'an 2005. Neuf Mexicains sur dix parlent l'espagnol, mais on
dénombre une quinzaine de langues indigènes ; 95 % sont catholiques.
Les sociétés antillaises, d'où les Amérindiens ont disparu, ont un peuplement très
varié, caractérisé par un fort métissage.
Les corrélats
anglais
Canada - Géographie - Les aspects humains
espagnol
États-Unis - Géographie - Les aspects humains
Indiens
Mexique - Géographie - Les aspects humains
Les médias
Amérique du Nord - Peuples et cultures
La vie économique.
Là encore, le Rio Grande est une limite : au nord, des pays à économie très développée
(États-Unis et Canada) ; au sud, des pays en voie de développement. L'écart entre les
niveaux de vie est de 1 à 10, voire de 1 à 20.
Les ressources naturelles des États-Unis et du Canada sont considérables et bien
exploitées. L'agriculture américaine est la première du monde avec de très grosses
productions de maïs, de blé, de soja ou encore de coton et d'agrumes. Le Canada
dispose aussi de grosses quantités de blé, de viande, de poisson, et il transforme le bois
de ses forêts en pâte à papier. Les ressources du sous-sol sont abondantes : charbon,
pétrole, gaz naturel et divers minerais pour les États-Unis ; hydroélectricité, minerai de
fer, cuivre, or, argent et pétrole pour le Canada. Toutes les branches industrielles sont
représentées. Si la sidérurgie, la construction automobile, la confection souffrent de la
concurrence étrangère, l'aéronautique, l'astronautique, l'informatique, le nucléaire,
l'armement sont les domaines d'excellence de l'industrie américaine ; les industries
canadiennes sont largement liées à celles des États-Unis, par les capitaux et par les
débouchés. Les réseaux de transports sont très développés ; parmi les plus grands,
citons les transcontinentaux ferroviaires, les voies d'eau des Grands Lacs et du SaintLaurent aménagé (seaway) ainsi que du Mississippi, les faisceaux d'oléoducs et de
gazoducs, les aéroports de New York, de Chicago, de Los Angeles ou de Dallas...
Le Mexique cherche à rattraper ses retards économiques. Outre ses potentialités
agricoles, les ressources de son sous-sol en argent, en cuivre et surtout en pétrole sont
importantes et lui permettent de gagner des devises. Des industries de biens de
consommation variées ainsi que de nombreuses activités de sous-traitance liées aux
États-Unis se développent. Depuis 1994, il est uni à ces derniers et au Canada dans le
cadre d'une zone de libre-échange (ALENA).
L'économie des Antilles est pénalisée par l'exiguïté des territoires et la pénurie de
capitaux.
Les corrélats
ALENA (Accord de libre-échange nord-américain)
Canada - Géographie - La vie économique
États-Unis - Géographie - La vie économique
Mexique - Géographie - La vie économique
Les livres
carte de la végétation et de l’utilisation du sol, page 200, volume 1
carte de l'industrie et des matières premières, page 201, volume 1
Amérique du Nord - type d'agriculture industrielle, page 202, volume 1
L'organisation de l'espace.
L'espace nord-américain est très inégalement peuplé et mis en valeur. Les contrastes
sont considérables entre l'Est et l'Ouest ; alors que la densité moyenne avoisine
20 habitants au km2 pour l'ensemble du territoire, elle tombe à moins de 10 à l'ouest du
100 e méridien, si l'on excepte la Californie. Les points forts sont les grandes régions
urbanisées : à l'est, la Megalopolis de la côte atlantique (de Boston à Washington) ; au
nord, la traînée urbaine quasi continue de Chicago au lac Ontario ; à l'ouest, les
métropoles californiennes de Los Angeles et de San Francisco ; au sud, les grandes villes
texanes de Dallas et Houston ainsi qu'Atlanta et Miami. La dynamique récente joue en
faveur des régions de l'Ouest et du Sud (regroupées sous le vocable Sun Belt).
La population canadienne est distribuée sur une mince bande ouest-est proche de la
frontière américaine. À l'est, en bordure de l'Érié, de l'Ontario et du Saint-Laurent,
s'étirent les principales zones de peuplement du pays, avec les deux métropoles de
Montréal et de Toronto. Au centre, la population est clairsemée dans les grandes plaines
avec quelques villes isolées. À l'ouest, l'agglomération de Vancouver regroupe la
majeure partie de la population de la Colombie-Britannique.
Mexico, ville hypertrophiée de 17,5 millions d'habitants, polarise de manière
excessive la population du centre et du sud du pays. On tente d'implanter, dans ces
hauts plateaux centraux très peuplés, des relais industriels et urbains dans le but de
favoriser la décongestion de la capitale. Il y a, dans le reste du Mexique, bien des régions
pauvres et peu équipées, et le Nord est organisé, économiquement, par les États-Unis.
Les corrélats
Canada - Géographie - L'organisation de l'espace
États-Unis - Géographie - L'organisation de l'espace
Megalopolis
Mexique - Géographie - L'organisation de l'espace
Sun Belt
ville - Les grands types de villes dans le monde contemporain - Les villes nordaméricaines
Les corrélats
Pacifique (océan)
Yukon
Histoire
Le chef norvégien Leif Eriksson, qui vers l'an 1000 découvrit une terre qu'il appela Vinland,
fut probablement le premier Européen qui ait pris pied sur le continent américain. Mais ce
voyage fut sans conséquence durable. Aussi attribue-t-on la découverte de l'Amérique à
Christophe Colomb qui, débarquant aux Bahamas le 12 octobre 1492, ouvrit le Nouveau
Monde à la colonisation européenne. Le corollaire en fut la destruction des civilisations
indigènes qui ne connaissaient qu'un faible développement technique.
Les corrélats
Colomb Christophe
découverte du monde - L'âge des Grandes Découvertes
Vinland
La conquête européenne.
Cette conquête prit des formes différentes au Mexique et dans les territoires du Nord :
rapide dans un cas, ce fut la Conquista espagnole ; progressive dans l'autre, ce fut la
« Frontière » des pionniers anglais et français. Au Mexique, l'État aztèque s'effondra
sous les coups des Espagnols, qui s'étaient alliés aux Amérindiens opposés à la
domination aztèque. Après la prise de Mexico en 1521, les conquistadores se
substituèrent aux élites indigènes et utilisèrent les structures de l'Empire aztèque pour
établir leur propre domination. Ils firent travailler les Amérindiens dans de grands
domaines agricoles ainsi que dans les mines d'or et d'argent. La guerre, le travail forcé
et surtout les épidémies décimèrent la population indigène du Mexique, qui passa de
25 millions d'habitants en 1519 à moins de 1 million en 1620.
Dans les territoires correspondant à ceux des États-Unis et du Canada actuels, les
Indiens, moins nombreux, ne disposaient pas d'organisation politique structurée. À la fin
du XVI e et au XVII e siècles, les colons européens s'installèrent sur des terres quasiment
vierges. Français et Anglais explorèrent, puis colonisèrent les côtes orientales de
l'Amérique du Nord. Ainsi, le Français Jacques Cartier explora le cours inférieur du SaintLaurent en 1534-1535. La fondation de Québec par Champlain, en 1608, marqua la
naissance du Canada français. Sous le règne de Louis XIV, Louis Jolliet et le père
Marquette, puis Cavelier de La Salle explorèrent une grande partie des territoires arrosés
par le Mississippi ; ceux-ci donnèrent naissance à la Louisiane. En 1663, une colonie
s'établit dans le delta du Mississippi, sur le golfe du Mexique.
Quant à la colonisation anglaise, elle avait débuté dès 1584, lorsque sir
Walter Raleigh avait pris possession d'un territoire qu'il avait appelé Virginia en l'honneur
de la reine Élisabeth Ire , que l'on appelait la reine Vierge. À partir de 1620, date du
célèbre voyage du Mayflower, les puritains anglais, fuyant les persécutions religieuses,
furent de plus en plus nombreux à s'implanter dans la région de l'actuelle Boston, créant
la Nouvelle-Angleterre, une des plus solides et des plus originales de toutes les colonies
européennes d'Amérique.
L'Amérique du Nord fut un lieu d'affrontements pour les puissances européennes,
préoccupées de l'extension de leur domaine colonial. Cette lutte se termina en 1763 par
l'éviction de la France au profit de l'Angleterre au Canada et de l'Espagne en Louisiane.
Les corrélats
Aztèques - Conquête et survivance du monde aztèque
Boston
Canada - Histoire - De la conquête anglaise à l'indépendance
Canada - Histoire - La découverte et la colonisation du Canada
Cartier Jacques
Champlain (Samuel de)
colonisation - Le système colonial moderne - Introduction
découverte du monde - L'âge des Grandes Découvertes
États-Unis - Histoire - Les treize colonies jusqu'à la guerre d'Indépendance
La Salle (René Robert Cavelier, sieur de)
Louisiane
Mayflower
Mexique - Histoire - Le Mexique colonial
Mississippi - Histoire
Raleigh (sir Walter)
Les indépendances.
La domination politique de l'Europe s'exerça durant trois siècles au Canada et au
Mexique, et deux siècles sur les colonies qui allaient devenir les États-Unis. L'autorité de
Madrid, Londres et Paris était relayée par des fonctionnaires venus des métropoles.
À la fin du XVIIIe siècle, les premières manifestations d'indépendance apparurent
dans les colonies anglaises. La création d'impôts nouveaux après la guerre contre la
France et surtout le régime de l'exclusif, qui interdisait aux colonies tout commerce hors
de la métropole, furent à l'origine du mécontentement des colons. Le 4 juillet 1776, les
délégués des treize colonies réunis en congrès votèrent la déclaration d'indépendance
des États-Unis. La guerre qui suivit opposa l'Angleterre aux colons américains alliés à la
France. Au traité de Versailles de 1783, l'Angleterre, vaincue, reconnut l'indépendance
des États-Unis. Elle conserva néanmoins le Canada qui, victime des rivalités entre colons
français et anglais, fut divisé en deux provinces, l'Ontario et le Québec. Réunies en 1840,
elles formèrent, avec le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse, l'État fédéral
indépendant du Canada (1867).
Au Mexique, ce sont les créoles (Blancs nés dans la colonie), mécontents de
l'administration de la couronne espagnole, qui furent les artisans de l'indépendance.
Après la chute de la monarchie espagnole en 1808, le Mexique connut une sanglante
guerre civile. Marquée par les révoltes populaires d'Hidalgo y Castilla et de Morelos y
Pavón, elle s'acheva par la victoire des créoles, qui prirent le pouvoir et proclamèrent la
République en 1821.
Les corrélats
Canada - Histoire - De la conquête anglaise à l'indépendance
États-Unis - Histoire - Les treize colonies jusqu'à la guerre d'Indépendance
Indépendance américaine (guerre de l')
Mexique - Histoire - De l'indépendance à la révolution
L'Amérique du Nord, du XIXe siècle à nos jours.
La progression des Européens vers l'ouest avait été relativement lente aux XVIIe et
XVIIIe siècles : 10 km par an en moyenne. C'est la révolution des transports, au
XIXe siècle, et l'arrivée de nouveaux colons qui suscitèrent la véritable « conquête de
l'Ouest ». De 1860 à 1887, date à laquelle les derniers territoires indiens furent
incorporés à l'Union, la progression vers l'ouest se fit au rythme de 100 km par an. Au
Canada, de nombreuses expéditions furent lancées dans les régions arctiques. Celle de
Parry, Ross et MacClure, en 1850-1854, aboutit à la découverte du passage du NordOuest. La conquête de l'espace intérieur canadien s'acheva en 1900.
Au Canada et plus encore aux États-Unis, la conquête de l'Ouest et l'afflux des
migrants suscitèrent un formidable développement économique. L'industrialisation
toucha essentiellement le nord des États-Unis, l'économie du sud du pays restant
fondée sur la culture du coton et l'esclavage (de plus en plus contesté). L'opposition
Nord-Sud se manifesta, après l'élection de Lincoln à la tête de l'Union, par la sécession
des États du Sud esclavagistes. La guerre de Sécession (1861-1865) s'acheva par la
victoire du Nord industriel sur le Sud agricole. Malgré les ravages que cette guerre causa,
la croissance économique reprit rapidement et les États-Unis devinrent en 1914 la
première puissance économique mondiale.
Le Mexique fut le théâtre de deux interventions étrangères au XIXe siècle. La
première se produisit sous le gouvernement de López de Santa Anna et se solda, pour
le pays, par la cession aux États-Unis, en 1848, de la moitié nord de son territoire
(régions qu'il avait acquises au XVIIIe siècle) ; l'Amérique anglo-saxonne de la
« Frontière », en pleine expansion, l'emportait alors sur l'Amérique espagnole de la
Conquista (voir plus haut : « La conquête européenne »). La seconde intervention
permit l'installation de l'empereur Maximilien à Mexico en 1862, sous la protection de
l'armée française. La pression des nationalistes mexicains commandés par Benito Juárez
et le retrait des troupes françaises entraînèrent la chute de Maximilien en 1867. Après le
gouvernement radical de Juárez, Porfirio Díaz dirigea le pays de 1876 à 1910. Le
Mexique connut alors, grâce aux capitaux étrangers, une croissance économique rapide.
La montée des opposants à la dictature de Díaz et la misère des paysans sans terres
plongèrent le Mexique dans la première révolution du XXe siècle. Les révoltes populaires
de Pancho Villa dans le Nord, d'Emiliano Zapata dans le Sud et l'intervention américaine
qui imposa Venustiano Carranza au pouvoir furent les principaux événements de cette
période troublée. Depuis 1928, un parti issu de la révolution, le Parti révolutionnaire
institutionnel, dirige le pays.
Les interventions extérieures des États-Unis furent limitées au Nouveau Monde
jusqu'à la Première Guerre mondiale. Mais l'envoi de soldats nord-américains en Europe
en 1917, contribuant à la victoire des Alliés, inaugura une politique extérieure américaine
active à l'échelle mondiale. La crise économique de 1929 frappa les États-Unis de plein
fouet. Sous la présidence de Franklin Delano Roosevelt, pour lutter contre la crise, l'État
décida d'intervenir dans la direction de l'économie. Durant la Seconde Guerre mondiale,
la puissance industrielle et militaire des États-Unis permit la victoire des Alliés face à
l'Allemagne et au Japon. Contre ce dernier fut utilisée, pour la première fois dans
l'histoire, l'arme atomique, le 6 août 1945 à Hiroshima.
Les premiers pas d'un Américain sur la Lune, en 1969, symbolisèrent la réussite
technologique de la nation américaine. Cependant, celle-ci a été profondément affectée
par des crises sociales (comme le problème noir et l'extension de la pauvreté) ou
morales (comme celle qui suivit la guerre du Viêtnam) et même financières. Si la
confrontation avec l'URSS a tourné à son avantage, il reste que le Japon s'offre à son
tour en rival de sa puissance.
Les corrélats
Díaz Porfirio
guerres mondiales
Juárez Benito
Lincoln Abraham
Maximilien
McClure (sir Robert John Le Mesurier)
Nord-Ouest (passage du)
Ouest (conquête de l')
pôles - L'homme à la conquête des pôles - L'exploration de l'Arctique
Roosevelt Franklin Delano
Ross - Ross (sir John)
Santa Anna (Antonio López de)
Sécession (guerre de)
Zapata Emiliano
Les livres
Amérique du Nord - le chemin de fer à la conquête de la Prairie, détail d'une
lithographie de J.M Ives, page 196, volume 1
Amérique du Nord - la révolte agraire de 1911-1919 au Mexique, page 204,
volume 1
Amérique du Nord - À travers le continent (1868), lithographie de J.M.Ives,
page 204, volume 1
Amérique du Nord - rassemblement pour le centenaire de la bataille de
Wounded Knee, dans le Dakota du Sud, page 205, volume 1
Les corrélats
Amérique
Anguilla
Antigua et Barbuda
Bahamas
Barbade
Belize
Canada
Costa Rica
Cuba
dominicaine (République)
Dominique
États-Unis
Grenade
Guatemala
Haïti
Honduras
Jamaïque
Mexique
Nicaragua
Panamá
Saint-Kitts-et-Nevis
Saint-Vincent-et-Grenadines
Sainte-Lucie
Salvador
Trinité-et-Tobago
Les médias
Amérique
Amérique
Amérique
Amérique
du
du
du
du
Nord
Nord
Nord
Nord
-
tableau en bref
carte physique
carte politique
tableau en chiffres
Les indications bibliographiques
A. Bailly, G. Dorel, J.-B. Racine et P. Villeneuve, États-Unis, Canada, Hachette,
Paris, 1992.
J. Bethemont et J.-M. Breuil, les États-Unis, une géographie régionale, Masson,
Paris, 1989.
O.D. Lara, les Caraïbes, PUF, « Que sais-je ? », Paris, 1986.
A. Musset, le Mexique, Masson, Paris, 1992 (1990).
C. Taylor, Multiculturalisme. Différence et démocratie, Aubier, Paris, 1994.
Téléchargement