mars 2012
Apprendre à vivre avec une
croissance plus faible
D’où viendra la croissance européenne ?
Les États-Unis sont en bonne voie.
La Chine et le reste du monde évoluent
dans un environnement de faible
croissance.
Dans l’économie mondiale actuelle, les différents
continents ont chacun leur part de défis à relever
à plusieurs niveaux : politique, social et
économique. Des changements se préparent ou
des mesures s’imposent.
Les États-Unis, la Chine, la France, la Grèce, etc.
seront dirigés par un nouveau leader politique en
2012. Dans certains pays, il s’agira peut-être du
même homme politique, mais le mandat de celui-
ci sera en tout cas renouvelé. Lors de sa
réélection, un dirigeant politique ose prendre des
décisions qui transcendent les clivages partisans
au bénéfice de l’intérêt général. En revanche, un
nouveau leader ressent aussi la nécessité et la
pression de réaliser quelques-unes de ses
promesses. Ce qui impliquera peut-être la remise
en cause de certains accords récents et le retour
de la volatilité sur les marchés financiers.
Il ne manque en tout cas pas de thèmes sociaux
susceptibles d’influencer, à la baisse comme à la
hausse, les valorisations des actifs financiers :
aspiration à la démocratie, vieillissement continu
de la population, influence des assainissements
budgétaires sur le comportement d’achat du
consommateur, etc.
Nous devons en tenir compte et essayer d’en tirer
parti au moment opportun.
Sur le plan économique, l’évolution est positive en
Europe, aux États-Unis et au Japon. Les
banquiers centraux prennent leurs responsabilités
et cherchent à restaurer la confiance. La
croissance économique sera certes plus faible au
cours des prochaines années, mais les
investisseurs doivent en prendre leur parti.
Europe
Un des principaux indicateurs en Europe, l’indice
de confiance des consommateurs allemands
(l’indicateur ZEW), a progressé sensiblement en
mars pour revenir au niveau atteint en juin 2010.
Le mois dernier, les émissions d’obligations d’État
italiennes et espagnoles ont également été un
succès.
Le ciel s’est-il complètement dégagé ?
Pas tout à fait. Si la question grecque a disparu
de l’avant-plan (pour combien de temps ?), l’on
prête maintenant davantage attention au long
terme. Ainsi, l’Europe veut construire un « pare-
feu » autour des emprunts d’État et, ce faisant,
décourager les investisseurs de spéculer sur le
fait qu’un pays européen ne puisse plus
rembourser ses dettes. Elle veut bâtir ce rempart
en fusionnant son fonds de stabilité provisoire et
son fonds permanent et pouvoir disposer ainsi de
près de 1 000 milliards d’euros. Entre-temps, le
fonds provisoire a déjà dû intervenir à plusieurs
reprises (p.ex. l’aide à la Grèce, au Portugal et à
l’Irlande), ce qui a réduit sa voilure à 740 milliards.
C’est bien entendu trop peu pour sauver un grand
pays comme l’Italie ou lEspagne, mais l’objectif
est surtout d’éloigner les spéculateurs et de
ramener le calme sur les marchés. Cela semble
réussir jusqu’à présent. L’Europe parle davantage
d’une seule voix et pourrait convaincre des pays
comme la Chine de la soutenir.
Mais comment l’économie peut-elle se
redresser si tous les pays s’engagent sur la
voie de l’austérité ?
C’est évidemment primordial pour la confiance de
l’investisseur en obligations d’État, mais surtout
pour la confiance du consommateur européen. La
croissance de l’économie est en effet portée par
deux moteurs.
Tout d’abord, la demande intérieure ou la
consommation domestique. Elle souffrira des
plans d’austérité qui sont ou seront mis en œuvre.
Les économies budgétaires affecteront le revenu
disponible des ménages qui, par conséquent,
consommeront moins.
La croissance doit donc venir du second moteur,
à savoir la demande extérieure ou les
exportations. Sur ce plan, on constate une reprise
de la demande, ce qui pourrait être un moteur
pour l’économie européenne. L’Allemagne joue
bien sûr pleinement cette carte, mais d’autres
Le présent document « Financial Flash » est une publication comprenant des informations générales. Destiné au grand public, il a pour but le
partage de connaissances et se concentre sur les marchés financiers ainsi que les grandes tendances de l'économie. Le présent document,
de caractère illustratif et général, a été rédigé par l'équipe de gestion Axa Private Management et reflète la vision qu'ont les gestionnaires des
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être considéré comme un avis spécifique relatif à une situation individuelle. Les lecteurs sont invités à toujours se tourner vers leur conseiller
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Édité par Axa Private Management, Boulevard du Souverain 25, 1170 Bruxelles
Financial
Flash
mars 2012
pays se placent dans son sillage. Ce mouvement
doit être stimulé avant d’alléger la portée des
plans d’austérité, ce qui pourrait restaurer la
confiance. Sur le papier, la théorie paraît assez
simple. La difficulté réside naturellement dans son
application pratique. Mais si l’Europe y parvient,
nous prévoyons que les spéculateurs ciblent
d’autres grandes puissances. En réalité, le Japon,
les États-Unis et l’Angleterre ne sont pas mieux
lotis que nous si l’on examine la situation de leurs
finances publiques, en termes de déficit et
d’endettement.
États-Unis
Les récentes statistiques économiques
américaines traduisent une nouvelle reprise de la
conjoncture outre-Atlantique. Nous prévoyons
donc que la croissance sera plus importante que
prévu. L’amélioration se nourrit de différents
facteurs. Les chiffres de l’emploi évoluent dans le
bon sens, le marché immobilier retrouve des
couleurs, la confiance des consommateurs
progresse et la banque centrale tient sa promesse
en soutenant les marchés cela s’avère
possible. Ces fondamentaux solides et
l’immobilité des bourses en 2011 pourraient
convaincre les investisseurs de se remettre à
acheter des actions.
Aux États-Unis, les résultats des « stress tests »
des banques, publiés en mars, montrent que les
établissements financiers américains sont sains.
De surcroît, ils ne l’ont jamais été autant
qu’aujourd’hui et sont parmi les plus solides du
monde.
Les résultats des entreprises américaines ont
également été salués pour leur robustesse. Et le
cours du dollar par rapport à la plupart des
devises continuera à soutenir leurs exportations.
La hausse des salaires et l’amélioration du
marché de l’emploi devraient continuer à doper la
confiance des consommateurs, malgré la hauteur
du prix du pétrole. Le consommateur américain,
qui pèse quelque 70 % du PNB (produit national
brut), joue un rôle crucial dans l’économie du pays
et, par conséquent, dans l’économie mondiale.
Chine
La Chine a fait peur aux marchés par quelques
indicateurs décevants. Ainsi, la croissance a été
revue à la baisse à 7,5 % au lieu de 8 % prévu
initialement et l’inflation a reculé moins que
prévu. Ce qui, on le voit, n’a rien de dramatique.
Au cours de la décennie écoulée, la Chine a
enregistré une croissance annuelle moyenne de
8 %. Tout comme le reste du monde, le pays
entrera également dans un cycle de croissance
plus faible. Cette évolution décevra peut-être
certains analystes mais, avec des prévisions de
croissance annuelle de 6 à 7 %, la poursuite du
développement de cette grande puissance est
assurée. La Chine a surinvesti et sous-consommé
pendant des années alors que les États-Unis ont
suivi le chemin inverse. Les deux géants doivent à
présent trouver un équilibre plus sain afin de
libérer leur potentiel de croissance à long terme.
Un processus qui ne peut pas être réalisé du jour
au lendemain.
Fin de la rédaction le 30/3/2012
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