C E T O C T Spectrum La revue du Centre d’études sur les troubles obsessionnels- compulsifs et les tics Le Centre d’études sur les Troubles Obsessionnels-Compulsifs et les Tics (CETOCT) est un centre de recherche multidisciplinaire qui comprend une section clinique, neuroscientifique et psychosociale. Notre mandat est de contribuer à l’avancement des connaissances et d’offrir des services à la population. TA B L E S D E S M AT I È R E S Articles Quoi de neuf? La thérapie basée sur les Présentation des nouveaux assistants inférences Page 3 à 5 et étudiants Page 2 Le métier de psychologue Le CETOCT à travers Page 6 le monde Compte-rendu des Les phobies d’impulsion participations à des Page 7-8 congrès Page 2 M O Témoignages Page 10 Des idées pleins la tête Nouvel instrument Page 8 Articles Présentation des projets Ressources du centre d’études Page 15 Page 12 Les épisodes explosifs Page 11 Articles D E Nouvelles Cueillette de dons Labo de psychophysiologie Coordonnatrice de projet Page 9 T Témoignages Page 14 Nouvelles Formations Page 13 B I E N V E N U E C’est avec grand plaisir que je vous présente les travaux de notre équipe. Cette année, le Spectrum déploie ses couleurs en vous offrant une foule d’informations et de nouvelles! Merci à Marie-Eve St-Pierre Delorme et Karine Bergeron pour leur bon travail. Nous avons concerté nos efforts pour faire reconnaître nos projets avant-gardistes, et à cet effet je tiens à féliciter les membres de l’équipe pour leur participation aux congrès internationaux. Également, j’aimerais souligner l’excellence de nos travaux confirmée par l’octroi d’une subvention du Fonds de la recherche en santé du Québec. Cette subvention permettra la reconnaissance de notre équipe en tant que regroupement multidisciplinaire. Je souhaite la bienvenue aux trois nouveaux chercheurs: Martin Lemay, François Richer et Adam Radomsky, membres du regroupement. En plus de nos travaux au Centre de recherche Fernand-Seguin de l'Hôpital Louis H- Lafontaine, nous continuons notre collaboration avec le laboratoire de l’Hôpital Pierre-Janet et avec l’Université du Québec en Outaouais à Gatineau. Par le fait même, je tiens à souhaiter la bienvenue à Manon Bertrand et Étienne St-Pierre, membres du site. Nous prévoyons étendre nos recherches à de nouvelles problématiques et rejoindre de nouvelles populations, telles que les enfants et les personnes âgées. Enfin, nous renouvelons notre engagement dans le transfert des connaissances auprès de la population et des professionnels de la santé. Nous sommes fiers, entre autres, de la publication du journal de la Fondation Québécoise sur le TOC, le OCDire, du prochain retour de notre groupe de soutien et des futures offres de formations. Bienvenue à tous les nouveaux membres de l’équipe. J’espère que vous serez aussi impressionnés que je le suis par le dynamisme de notre groupe! Bonne lecture! Kieron O’Connor Ph.D., M. Phil, C. Psychol. 1 S P E C T R U M Chaque année, le centre accueille des étudiants et travailleurs intéressés par le domaine de la recherche. Bienvenue à Guillaume Beaudry, Danitka Gibbs et Isabelle Bernier, nouveaux travailleurs. Bienvenue étudiantes: aux nouvelles Stella-Marie Paradisis, étudiante en psychologie à l’Université de Montréal. Elle travaille sur les processus schizotypiques et dissociatifs chez les personnes atteintes du TOC. Elle est sous la direction des Drs. Frederick Aardema et Kieron O’Connor. cours d’une thérapie cognitive comportementale. Son directeur est Dr. Kieron O’Connor. Valérie Perreault, étudiante en psychologie à l’Université de Montréal. Ses travaux portent sur l’évaluation des réactions à la thérapie cognitive comportementale. Elle est sous la supervision du Dr. O’Connor. Tina Farshadgohar, étudiante en sciences biomédicales à l’Université de Montréal. Son projet traite de la thérapie «mindfulness» chez les adultes ayant un syndrome Gilles de la Tourette. Elle est sous la direction des Drs. Adrianna Mendrek et Kieron O’Connor. Mélanie Béland, étudiante en sciences biomédicales à l’Université de Montréal. Son projet porte sur l’évolution des liens entre les émotions, les croyances et le comportement au Nadia Hamel, étudiante à la maîtrise en psychoéducation et au doctorat en neuropsychologie. Son projet porte sur l’évaluation des enfants ayant un syndrome Gilles de la Tourette. L e C e n t r e d ’ é t u d e s à t r a v e r s l e m o n d e ! La recherche est un domaine très lucratif en termes de production de données et il est important de pouvoir les diffuser à l’ensemble de la communauté scientifique. Chaque année, plusieurs congrès ont lieu et ceux-ci nous permettent de rencontrer, partager, discuter et débattre sur les sujets de l’heure. En 2010, l’équipe est allée à New York pour participer au congrès de l’Association for Behavioral and Cognitive Therapies (ABCT), à Boston au World Congress of Behavioral Cognitive Therapies (WCBCT) et en Hongrie au 15 ième congrès de l’International Organization of Psychophysiology (IOP). Félicitations à notre équipe et tout particulièrement à notre directeur, Dr. Kieron O’Connor et co-directeur, Dr. Marc Lavoie, pour leur présence aux congrès internationaux. Lors de ces occasions, nous avons présenté plusieurs affiches et symposiums sur des sujets tels que les tics, les TOC, les désordres d’habitude, la peur d’une dysmorphie corporelle, les idées surinvesties et la schizophrénie. Bravo à Natalia Koszegi, psychologue, et Annie Taillon, étudiante, pour leur présentation orale sur le trouble des idées surinvesties et sur le traitement de la peur d’une dysmorphie corporelle (PDC). 2 S P E C T R U M La thérapie basée sur les inférences… la thérapie QUOI? P a r Va l é r i e P e r r e a u l t on demande aux individus de ne pas exécuter leurs rituels et de s’habituer aux situations anxiogènes. Par contre, plusieurs individus trouvent menaçant de s’y exposer, car ils sont convaincus que les conséquences désastreuses surviendront. D’autres thérapies ciblent les conséquences anticipées et tentent d’amener la personne à évaluer de manière plus réaliste leur probabilité d’occurrence. La TBI traite particulièrement le doute obsessionnel car il constitue la première étape de la séquence. Ainsi, en travaillant sur le doute, une intervention indirecte est accomplie sur chacune des étapes de la séquence. La séquence du TOC Pourquoi la thérapie se nomme-t-elle « basée sur les L’approche basée sur les inférences s’appuie sur le fait que le processus global du TOC se produit de la même inférences » si elle traite le doute? En fait, une inférence se manière pour tous les individus, peu importe les différences définit comme « une opération logique par laquelle on admet une proposition à cause de sa liaison avec d’autres dans les types d’obsessions et de compulsions. Certaines thérapies, comme l’exposition et la propositions déjà tenues pour vraies » (Robert, 2009). Dans prévention de la réponse, sont centrées sur les compulsions : ce modèle, on considère que le doute obsessionnel s’inscrit dans un contexte particulier et qu’il est Il y a toujours un déclencheur qui provoque le doute obsessionnel. Par provoqué par un événement déclencheur. En exemple, toucher à un guichet automatique bref, un ordre consécutif s’établit entre les peut déclencher le doute « peut-être que mes mains sont contaminées ». Lorsque la différentes composantes de la séquence TOC : personne rumine, le doute devient de plus lorsque l’événement déclencheur est en plus convaincant et amène l’individu à rencontré, le doute surgit et, plus tard, anticiper des conséquences: « si mes mains sont contaminées, je vais sûrement l’anticipation de conséquences survient. Le être gravement malade ». Imaginer ces modèle propose donc deux niveaux conséquences désagréables amène des d’inférences: les inférences primaires, qui émotions négatives comme de l’anxiété ou de la colère. Ensuite, un besoin d’être réfèrent aux doutes obsessionnels, et les rassuré sera éprouvé. La compulsion de se inférences secondaires, qui réfèrent aux laver les mains aura pour impact de réduire l’émotion négative et le doute conséquences anticipées des inférences obsessionnel («ouf, maintenant, mes mains primaires. sont propres »). Le thérapeute, comme l’explique Il est parfois difficile de comprendre le trouble obsessionnel-compulsif et les techniques utilisées afin de le traiter. Ce texte présente la thérapie basée sur les inférences (TBI), élaborée en 1996 par le Dr. Kieron O’Connor, dont le but était de combler des lacunes cliniques dans le traitement du TOC. Afin d’obtenir une explication claire de la TBI, un entretien avec Mme Natalia Koszegi (M.Ps), psychologue au Centre de recherche Fernand-Seguin depuis quatre ans, a été réalisé. 3 S P E C T R U M comment les informations qui mènent au doute sont utilisées. On amène le client à chercher si présentement des preuves justifient le doute ou bien si les craintes ressenties proviennent plutôt de l’imaginaire. L’étape 4 s’intéresse au narratif obsessionnelcompulsif, c’est-à-dire à l’histoire du TOC qui amène la personne à croire que ce qui se déroule dans son esprit s’ancre dans la réalité. En effet, le TOC est très persuasif par les émotions, les pensées et les états qu’il suscite. Le thérapeute et le client vont donc écrire cette histoire en incluant tous les arguments encourageant son développement et son maintien. Par exemple, on s’intéresse aux raisons qui encouragent une personne à vérifier plusieurs fois que sa porte est barrée (« je me suis déjà fait voler », « j’ai déjà mal barré la porte alors que je pensais l’avoir bien fait »). Ensuite, le thérapeute et le client vont composer ensemble une histoire du TOC alternative, c’est-à-dire un autre point de vue de la situation, mais ancré dans la réalité et avec les sens. À titre d’exemple, l’histoire pourrait comporter l’argument suivant : « quand je barre ma porte, j’entends le bruit du loquet qui me confirme qu’elle est barrée ». Le client doit ensuite lire cette histoire alternative à tous les jours. L’étape 5 est une étape centrale du processus thérapeutique. Elle vise à amener le client à comprendre que le doute obsessionnel fait partie du monde de l’imaginaire. L’imaginaire « ne réfère pas à de la fabulation ou à de la rêverie, mais plutôt à tout ce qui n’est pas ici en ce moment : si je pense à ce que j’ai fait hier, au futur, à ce qui pourrait être, à ce qui a déjà été, à ce qui devrait être, je me retrouve dans mon imagination ». On explique au client que l’imaginaire est distinct de la réalité et que, dans une situation de doute obsessionnel, l’individu quitte la réalité pour se retrouver dans l’imaginaire. En fait, plus la personne s’approche de son imaginaire, plus le doute obsessionnel devient convaincant. L’étape 5 s’intéresse donc à trouver des moyens pour repérer la pensée à partir de laquelle le client passe de la réalité à l’imaginaire. Ensuite, elle consiste à trouver et à mettre en pratique des stratégies et des outils qui permettent de ralentir le processus du TOC, c’est-à-dire de demeurer du côté de la réalité. Les éléments nommés dans l’histoire alternative lors de l’étape 4 sont très utiles à cette fin. Mme Koszegi, tentera donc d’examiner avec le client les raisons l’amenant à douter et à craindre quelque chose qui n’est pas là, mais qui pourrait y être. Pour ce faire, dix étapes ont été conçues et elles constituent la TBI. Les étapes de la thérapie basée sur les inférences La première étape consiste à comprendre le doute obsessionnel et ce, en le distinguant du doute normal. Il est expliqué au client qu’il est tout à fait normal de douter dans la vie de tous les jours lorsqu’il y a des preuves concrètes. Cependant, contrairement au doute obsessionnel, le doute dit normal disparaît facilement suite à la détection d’informations concrètes qui le contredisent. Par exemple, je cesse de douter que ma porte est peut-être mal barrée si je vois que le loquet est axé à 90 degrés. Quant au doute obsessionnel, il ne s’appuie pas sur des preuves tangibles et il a tendance à être insistant et à augmenter en intensité au fur et à mesure que la personne lui accorde du crédit. Ce dernier n’est pas justifié par la réalité, bien qu’il apparaisse comme étant très crédible. Car pour la personne qui le ressent, il représente l’aboutissement d’un raisonnement logique portant sur des faits considérés probables. La seconde étape de la thérapie s’attarde à la logique du doute. Puisque les raisons conduisant une personne à ressentir un doute obsessionnel ne proviennent pas de la réalité externe, il y a certainement quelque chose d’interne qui le justifie et le maintient. Avec le client, on tentera d’identifier les arguments personnels (p.ex. expérience personnelle, connaissances générales, expertise, etc.) appuyant le doute et les compulsions. Par exemple, une personne ayant des doutes sur la contamination peut avoir grandi dans un environnement où les parents ont beaucoup parlé du danger des bactéries ou la personne peut avoir vu un documentaire scientifique qui examinait les types de bactéries qu’on retrouve dans les transports en commun et en avoir conclu que c’était dangereux. L’étape 3 consiste à faire comprendre au client que les arguments soulevés par celui-ci ne sont pas pertinents dans les situations obsessionnelles vécues. Par exemple, il est possible d’oublier de barrer la porte de la maison, mais lorsque nous voyons qu’elle est effectivement barrée, il n’est pas pertinent de croire qu’elle ne l’est pas! Ici, on ne s’intéresse pas au contenu des doutes, mais à quand et 4 S P E C T R U M disait que j’étais désordonné quand j’étais petit que cela fait de moi une personne désordonnée aujourd’hui. Finalement, l’étape 10 sert à faire un bilan des notions apprises en thérapie. En terminant, on explique au client qu’il est normal, lorsqu’il n’accomplit pas ses compulsions, de ressentir un certain vide ou un inconfort, mais que cette impression diminuera avec le temps. En conclusion, peu importe l’intensité et la quantité des doutes vécus, le rythme thérapeutique dépend du client : la TBI est flexible et s’adapte au problème de la personne. D’ailleurs, ce traitement peut être adapté afin de s’appliquer à d’autres troubles tels que les troubles alimentaires ou la peur d’une dysmorphie corporelle. D’autre part, des études cliniques se sont intéressées aux effets de ce traitement sur ces troubles (O’Connor et al., 2005). Les auteurs de ces travaux soulignent l’importance de multiplier les études dans ce domaine. Mais les résultats sont prometteurs et des recherches cliniques d’envergure sont en cours pour corroborer les résultats soutenant son efficacité. Actuellement, la TBI est le traitement utilisé dans l’équipe de recherche du Dr O’Connor au Centre de Recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis- H. Lafontaine. Les étapes 6 et 7 ont pour but d’apprendre au client à identifier les erreurs de raisonnement qui le mènent à douter. Pour ce faire, le psychologue présente les erreurs de raisonnement les plus souvent rencontrées dans les différents types de TOC. Par la suite, le client doit les repérer à travers les histoires obsessionnelles inventées par le thérapeute. Ensuite, le client doit identifier les erreurs qu’il fait et qui contribuent au maintien de ses doutes. Enfin, le thérapeute et le client décortiquent le raisonnement afin de comprendre que si celui-ci est fautif, le doute l’est aussi. L’étape 8 concerne la nature sélective du doute. Plus précisément, comme les doutes se limitent habituellement à quelques situations, on constate avec le client que dans la majorité des situations de sa vie, il ne rencontre pas de doutes obsessionnels. Ainsi, on conclut qu’en général, son raisonnement est basé sur des éléments de la réalité. À partir de cette conclusion, on observe les situations dans lesquelles le client doute et on les compare à des situations très similaires dans lesquelles il ne doute pas. Par exemple, on examine avec le client pourquoi il croit être contaminé lorsqu’il touche aux poteaux dans le transport en commun, mais pas lorsqu’il touche à un téléphone public. On s’interroge aussi sur le fait que, malgré que ces situations soient très similaires, le client y réagisse différemment. Le but de cette étape est d’aider la personne à prendre une distance par rapport à la situation qui suscite chez lui un doute pour l’aider à voir que ses craintes ne sont pas pertinentes dans le présent. Étant donné que le doute arrive de manière sélective, l’étape 9 vise à examiner les zones particulièrement vulnérables du client, ce qui permet de déterminer le thème commun de ses doutes obsessionnels. Par exemple, certains se considèrent comme des personnes pas assez ordonnées ou encore qui tombent facilement malades. Une fois identifiées, ces pensées sont explorées avec le thérapeute : par exemple, on essaie de voir si elles représentent une évaluation réelle des caractéristiques du client. Parfois, cette exploration permet de nuancer ce qui est perçu comme une vulnérabilité personnelle par le client. Par exemple, ce n’est pas parce que ma mère me Références Grenier, S. (2004) Protocole de traitement IBA session par session. Montréal : Centre de Recherche Fernand-Seguin. Koszegi, Natalia. Entrevue personnelle portant sur la thérapie basée sur les inférences, réalisée par Valérie Perreault, 27 mai 2010. O’Connor, K.P., & Aardema, F. (2004). Therapist Manual : An Inference Based Approach to Treating ObsessiveCompulsive Disorder. Montréal : Centre de Recherche Fernand-Seguin. O’Connor, K.P. et al. (2005). Evaluation of an InferenceBased Approach to Treating Obsessive-Compulsive Disorder. Cognitive Behaviour Therapy, 34(3), 148-163. O’Connor, K.P., & Robillard, S. (1999). A Cognitive Approach to the Treatment of Primary Inferences in Obsessive-Compulsive disorder. Journal of cognitive psychotherapy : An International Quarterly, 13 (4), 359-375. O’Connor, K.P., & Robillard, S. (1996) Interventions cognitives pour les troubles obsessionnels-compulsifs, Revue québécoise de psychologie, 17 (1), 155-183. 5 S Geneviève Goulet, profil: Psychologue P E C T R U M < 9 '/- ., .'&- *$/- /,- *,'$%. +/- ,&.- / - & &'., *,',%% ,,: <.< $ /& *,'$%. +/ 1 $+/$$ ./ *,,-.,1 $$,7 $. 1%&./2 &'&1& &.-8%$,$ .+/#%-&-.,-'/. $$*'/,- /2*,'$%. +/-8#%,&-'%*. +/*$/-$.%*-1&8*$/- ,$ -/. 1;/.,-*,'$%. +/--, . *'/, %' /& .,- ,& : *$/-8 */ -+/&'/-1'&--/ 1,/&*,'.''$8 $ -. -'/1&. %*'-- $ -/ 1, &'., &-. &. $ & +/ . ;-. /& */ '&., &&.: : 9 , -+/#; %.,1 $$,1 .'/.-$-*,'$%. +/-8% -#1' -*$/- $'%%/& :*,'.''$*'/, ..*,'$%. +/-. &.$ .$- .*-' 1&.., &,-*.-$',- +/*'/,$-*,-'&&--'/,&.. -8 < 9 & .,% &&.8+/$--'&. .-*$/- &'/-1'&-/&*/*$/-$. ./&- /2%'%&.-&.&.+/*-3'$'/ /&.,7 &'.,'&; &.,1& ,: <9 '&#'/, &1 18 .'/. ;', <9'%%&.+/$ , -<./$.,1 $ #; %, --1' ,*/ -'% &.%*- *-3'$'/&-/&&.,,,7 ./.,1 $$-/&.,;./-7 : 9- ,&-%#/,- -'&./ :9$ .% &.&&..,' -&-.% & 1/ $ '%*$. '& $* &- +/#.,1 $$/&.,: ;/.'<'-,1. '&- +/ ,&'&.,8 */ -+/ . *,. / *,'.''$ <9/$..'&*,'/,-8/.&.-/,$ ,,: *$/-8 $ 3 $- -/ 1 - *$&% +/+/*,'-- '&&$7 .$*'& +/-8 $;,, % &., $- : 9 ; . %- ./-'.',$- *,'-- '&&$-.,1 $$&./&.,.$- $; -'/-$ -/*,1 - '& ,- ,&'&.,-;+/ *: '/,&-$-. '&1$'**%&. $;&&.:; .%--.-$$ & +/ -.,'/$-&2 /2$;(* .$'/$- '0#; .'/.'/-$-.,'/$-&2 /2: ; .'/#'/,-.*',.1,- .3* *,'$%. +/.$.,'/$'--- '&&$< '%*/$- => .'/#'/,- -/- . /'/* ; &.,. *'/, %' : ; $%&.& %-,'/*-.,* *&&. % ',%. '& -/, *$/- /,- *,'$%. +/-.$$- +/ $ -. '& / -.,--./.,-*,'$%. +/-'&&2-: / . %-./-8#; .,1 $$/&*/ &-$% $ /-'$ ,: '/.' -8#% -/ -1 .,&/'%*.+/%'& &.,. . . .,1 $$, 1 - /$.- -'/,&..,'/$-&2 /2.#; &- '%%& / & .&. +/ *-3'$'/: <9/$--'&.$--1&.-.$- 1&.-.,1 $$,&-/&&., ,,7 :9-1&.--'&..,1 $$,& +/ *8#-&-+/# -*,. ;/&.'/.: *$/-8 # .,'/1 $;&1 ,'&&%&. -/, -&.8 & -&- +/ # ., . ./$$%&. /& &'%, $ % . *,'$%. +/-8 +/ % *,%. ;**,''& , %- &.,1&. '&- . 1$'**, /& 2*,. - *'/, - .,'/$-:; %/-- $ . +/; $ %;-. *'-- $ ; 2 * , % & . , &'/1/2 *,'#.-8 , /& *-3'$'/ -.-'/1&. ,+/ -*'/, $- *,'#.--./ &.-$%!., -'// '.',.: 6 : 9; % & -&. ,+/#; /& $ &.% &,.'&-..,--*,',-: ;-. .'/#'/,- &'/,&. $',-+/;/& *,-'&&-.,'&& --&.$; +/ #; */$/ **',.,8$ .//)/,: S P E C T R U M Les Phobies d’impulsion Souvent inconnues, les phobies d’impulsion font partie du spectre du trouble obsessionnel-compulsif. Par Marie-Eve St-Pierre Delorme Qu’arriverait-il si je prenais un quelle couteau Heureusement que je ne ferais phobie poignarder mon propre enfant, ou que je tentais d’attaquer mon jamais un tel acte.» qu’arriverait-il si vous Mais étiez celle-ci se distingue-t-elle des autres sous-types? Quel est le genre voisin lorsque ce dernier m’énerve incapable de chasser cette pensée, d’obsessions qui la caractérisent et ou que je jette mon bébé aux qu’elle resterait fixée dans votre quelles sont les compulsions qui poubelles? Heureusement, pour la conscience l’accompagnent? majorité d’entre nous, lorsque qu’une telle pensée nous traverse germerait dans votre esprit? Ce genre d’obsessions, aussi l’esprit, on est capable de se improbables puissent-elles paraître, raisonner et de se dire : «Mais fait partie de la vie quotidienne de et que je tentais de horrible et pensée! qu’un doute personnes atteintes d’un trouble obsessionnel-compulsif. On dit qu’ils ont un TOC avec phobie d’impulsion. parler des autres sous-types dont la d’impulsion. Les obsessions lorsqu’il s’agit d’une ordre: peur de violer mon enfant, de tuer quelqu’un, de sauter devant le métro, d’être énervé par son conjoint au point de le tuer, etc. Bref, ils ont peur de poser un geste Lorsqu’on pense au TOC, grave, immoral et ce, de manière impulsive. personnes obsédées par la propreté ou à celles qui vérifient plusieurs de leurs vécues phobie d’impulsion sont souvent de cet on pense automatiquement aux fois Comment actions lorsqu’elles doutent. On entend plus rarement 7 Ils existent plusieurs types compulsion. Lorsqu’on est obsédé par la contamination, il est évident que la compulsion sera de S nettoyer. Cependant, P E C T R U M la éviter de dormir. Ces actions ont Alors, il y a de l’espoir pour ces compulsion sera moins évidente pour objectif de les distraire ou personnes. lorsqu’on pense à la phobie d’impulsion. Ainsi, certaines d’éviter leurs pensées. Jusqu’à aujourd’hui, reconnaissez quelqu’un ou si vous vous reconnaissez dans les personnes vont se laver pour se l’approche cognitive symptômes décrits, sachez que purifier ou auront des rituels comportementale démontre être la vous n’êtes pas seuls et qu’il est mentaux. Aussi, il est fréquent que solution la plus prometteuse pour possible de consulter pour traiter les gens vont prier, tenter de se changer les idées, vont dormir ou traiter les TOC. Ceci est également vrai pour les phobies d’impulsion. les symptômes. Donc, si vous F O R M A T I O N 76 !(& $ $/ 2#'" '%% %') ' !$&! %'$ %&$!'%"$%! &1 5 ! ' % & ! $ & " $ L o r r a i n e )$$ $ $/ 2#'" !"& ' !$&! %'$ 3) $ ' % & 0 $) &! ''41 % ' % & ' "$!&#' "!$& & ! %$$ % & & & % &$) &% !) & "!')!$ ) $ ' "$%! &$%%1 !$&! & ! "$ 1 Michel Lefebvre / !!$! Beauchemin /"%+!!'2 %&&'&&!$1 && !$&! )%& $! %% % &$&% %"#'% ' % &$!'% #' ! 2 &$) $& 2 &$$) && &1 ' %&' * & !$&$ &%! &!'%%$ '&&!'$ &$%% &1 $! &/ %$ %')$ ' !$&! "!'$ %&! $%1 ) #' %$)%"!'$ % "$%! %%!'$ &&$!'% &'*/ && !$&! "$&&$ 2#'" 2&$'*!'&"!'$%%&'&! %1 &'$ ' )!"" & ' $%' % & "!'$ 2%& ! &$1 ! %'$ )$ &$) % ! "'%"'%'$% % & %! *"$&% $ & & ""$ "$ 2#'"1 %%! 2' % & %& "%&$ "$% 2% %'$%&$$$%! %%! %1 8 S P E C T R U M les caractéristiques des personnes atteintes, dʼévaluer lʼefficacité de lʼintervention et de générer des connaissances, améliorant ainsi les services offerts à la population. La recherche implique plusieurs étapes et intervenants. Pour que tout ceci sʼharmonise, une personne doit servir de point central et cʼest le rôle de la coordonnatrice dans un centre dʼétude. Une des tâches de la coordonnatrice est le recrutement des participants. Lorsquʼune personne est intéressée à participer à la recherche, cʼest la coordonnatrice qui reçoit lʼappel et qui lʼinforme du déroulement de lʼétude. De plus, elle peut informer les personnes qui le désirent, sur les troubles qui sont traités et sur l e s ressources dʼaide. D e plus, elle encadre les étapes des protocoles de recherche, soit les processus dʼévaluations de la thérapie, les questionnaires et lʼentrée de données. Ces étapes permettent de recueillir des données, de mieux comprendre et connaître Tout dʼabord, il y a la saisie de données. Cette tâche demande beaucoup de minutie et de supervision. Ainsi, la coordonnatrice doit sʼassurer de lʼuniformité dans lʼentrée de données afin que les résultats soient les plus représentatifs de la population étudiée. Il y a aussi la confidentialité des dossiers des participants. La coordonnatrice doit donner un code à tous les participants et sʼassurer que les dossiers soient classés dans un endroit à consultation limitée. En terminant, dans le but de produire de la connaissance et de transférer celle-ci vers la pratique clinique et la population, le centre dʼétude accueille des étudiants et des stagiaires. Pendant leur formation, ceuxci accompliront plusieurs tâches et la coordonnatrice est là pour les aider à atteindre leurs objectifs. Alors, que vous soyez un étudiant, un participant, une personne ayant besoin dʼaide, un professionnel de la santé ou 9 un proche dʼune personne atteinte dʼun trouble mental, sachez que la coordonnatrice dans un centre dʼétudes est toujours là pour vous informer, vous aider et vous soutenir dans vos démarches. Karine Bergeron, B. Sc. Psychologie, Coordonnatrice de projets du CETOCT Équipe de Kieron OʼConnor 514-251-4015 p.3585 [email protected] Groupe de Soutien Le Centre d’études organise des rencontre pour les personnes souffrant d’un trouble obsessionnelcompulsif. Si vous désirez plus d’informations, vous pouvez nous écrire à: [email protected] ou visitez le site internet: www.hlhl.qc.ca/recherche S P E C T R U M TÉMOIGNAGES 10 S Les Épisodes explosifs Par Julie Leclerc et Karine Bergeron Le profil d’un enfant ayant le syndrome Gilles de la Tourette (SGT) présente régulièrement un manque de tolérance à la frustration; il ne prend pas les non, se fâche rapidement, il est soupe au lait. Ainsi, la maîtrise de soi représente une difficulté qui se traduit par de la colère, de la rigidité, de la provocation, de la confrontation, de l’argumentation et des comportements agressifs. Les épisodes explosifs sont la manifestation d’une crise de colère récurrente, incontrôlable et qui se produit de manière soudaine. Pendant ces crises, l’enfant peut frapper, lancer, briser les objets autour de lui et il peut aussi s’attaquer aux personnes qui l’entourent ou à lui-même. L’absence d’intention apparente ainsi que l’intensité de la manifestation la distinguent de « simples » crises de colère ou d’un trouble affectif. Les crises surviennent par accès, parfois plusieurs fois par jour. Les épisodes peuvent être liés à des situations, telles que le manque de sommeil, la faim, l’anxiété ou l’excitation. La famille, surtout la mère, est souvent la cible de ces crises. Mais, habituellement, ces P E C T R U M enfants sont généralement agréables, attachants et collaborateurs, bien qu’ils soient irritables, aient une très faible tolérance à la frustration et qu’ils voient difficilement le lien entre leur comportement et ses conséquences. Une fois la crise passée, l’enfant est généralement calme, épuisé, souvent incapable de dire ce qui l’a provoqué, et il est possible qu’il éprouve des remords. On observe souvent une période d’amnésie après la crise. Le milieu peut ainsi penser que la crise est une forme de manipulation pour obtenir des bénéfices secondaires. C’est pourquoi il peut être difficile pour un parent d’intervenir auprès de son enfant. Intervention Un traitement efficace est la combinaison d’une médication et d’une thérapie cognitive comportementale pour modifier le comportement. On peut contrôler les accès en diminuant l’intensité et la fréquence des crises. De plus, si l’enfant accroît son estime de soi, le sentiment d’incapacité diminuera et la capacité de se contrôler augmentera. Il est important que les interventions soient coordonnées à l’école, à la maison et dans les activités afin d’avoir un impact général et conséquent. Une intervention appropriée dépend d’une panoplie de facteurs individuels, familiaux et environnementaux et seule une 11 consultation médicale et clinique peut cerner adéquatement la problématique. Interventions quotidiennes proposées pour prévenir les situations de crise Établir des limites claires, constantes, fermes et donner des consignes courtes offriront un climat propice à la diminution des épisodes de crise. Lorsque vous reprenez votre enfant suite à un geste inacceptable, faites-lui une description de ce qui est souhaité et renforcez ses bonnes conduites. Même si cela semble difficile, ne prenez pas les agressions verbales de façon personnelle et évitez de le confronter. Planifiez des périodes de relaxation, par exemple, utilisez des techniques de respiration, de la musique douce, de la visualisation et des massages. Ces activités vous permettront de passer de bons moments et de renforcer les liens avec votre enfant. Interventions quotidiennes proposées pour la gestion des crises Av e c l ’ e n f a n t , v o u s p o u v e z identifier ce qui déclenche les crises et essayer de modifier l’environnement de celui-ci. Offrez-lui un lieu de retrait ou d’isolement qui lui permettra de se calmer. Si une crise survient, restez calme et ne criez pas pour intervenir, réduisez les stimulations (par exemple, cessez de lui parler, fermez la télévision, etc.) et S imposez-lui des limites quant à la durée et la manière d’exprimer sa colère (par exemple : « Ne lance pas cette chaise, mais tu peux la poser brusquement ou ne frappe pas ton ami, mais tu peux cogner dans le mur. »). N’essayez pas d’éviter les crises en cédant à ses P E C T R U M demandes et si la situation devient difficile à vivre, parlez-en avec son médecin, celui-ci pourrait vous proposer une médication. Il est possible que les troubles de comportement et les manifestations d’épisodes explosifs persistent jusqu’à l’âge adulte. Mais il existe de l’aide et des interventions pour vous permettre de mieux vivre avec cette problématique. Essayez de trouver des solutions avec votre enfant afin de mieux prévenir le déclenchement des crises et donnez-vous des trucs personnalisés. Des idées plein la tête! Vo i c i q u e l q u e s p ro j e t s d e s é t u d i a n t s d u c e n t re Projets Sarah Roberts*!"!"!! %*"! !! !! %!" ,!" "! ""! ! + "!! "!# ! " " !!! ,!"*!"!!+ Marie-Eve St-Pierre-Delorme*!"!"!! %*"! " "! "!#!"! !",""!" #+!!! # "#!#!""!"#! !!!"!",""!" #. /+ !*,"" "!"!$!& ! 723 %!" % "!!+ Magali Purcell-Lalonde !Audrey Bertrand*!"! "!! %* !"!""!" !+!* "!! !! ,#" ! ,"!!#!! " %! "!"!!#"!" #!" !+ #" & #" ,! *#" "#& !! ! ! * Karine Bergeron" 625-362-5126+4676+ 12 S P E C T R U M Le 7 novembre dernier, Sarah Roberts a participé au marathon de New York au bénéfice de l’Association américaine du syndrome Gilles de la Tourette (SGT). Sarah s’était engagée à recueillir un minimum de 2 500 $ avant le marathon. « Je cours de façon compétitive depuis environ huit ans », explique-t-elle, « mais le marathon de New York avait une signification particulière, car j’y ai participé afin d’amasser des fonds pour une cause liée à la recherche faite au Centre de recherche Fernand-Seguin de l'hôpital Louis-H. Lafontaine. Je me considère la représentante non-officielle du Centre de recherche parmi les autres athlètes du marathon pour le bénéfice de l’association du syndrome Gilles de la Tourette ». Afin d’atteindre son objectif de 2500$, Sarah avait organisé une soirée thématique New York ainsi qu’une cueillette de la petite monnaie que les gens laissent traîner sur leur bureau ou dans leurs poches. « Un ami m’a fait un don du petit change qu’il accumulait dans un pot depuis des années, et lui-même était surpris d’y avoir accumulé plus de 100 $! ». Sarah court de 10 à 20 kilomètres plusieurs fois par semaine pour s’entraîner en vue du marathon, tout en poursuivant ses études et ses activités de collecte de fonds. Sa recherche porte sur les désordres d’habitude, par exemple, se ronger les ongles ou s'arracher les cheveux. Ces troubles sont reliés au syndrome Gilles de la Tourette et au trouble obsessionnel-compulsif, «Ma recherche aborde les variables émotionnelles qui soustendent ces troubles ». Le trouble d’accumulation compulsive & % $ % $ & & % & % souhaitée )'((% # 13 S TÉMOIGNAGE À 17 ans, les diagnostics sont tombés: trouble obsessionnelcompulsif, phobie sociale, trouble de stress post-traumatique, trouble panique et trouble de l’humeur. Comme vous pouvez l’imaginer, ma vie n’a pas toujours été rose Déjà, à 12 ans, certains de mes comportements auraient dû me pousser à chercher de l’aide. À l’heure du coucher, je ne pouvais pas m’empêcher de vérifier si la porte de la fournaise, si tous les robinets étaient fermés et si les ronds de la cuisinière étaient éteints. Si la maison devait brûler, ou si les membres de ma famille mouraient par ma faute, je ne me le serais jamais pardonné. Ces obsessions et compulsions ont duré longtemps, pour ensuite être remplacées par d’autres. Par exemple, le soir, je devais faire trois prières et bénir toutes les personnes que j’aimais, car si j’oubliais quelqu’un, un malheur pouvait lui arriver par ma faute. Ou encore dans mon lit, je vérifiais si l’alarme de mon cadran était bien programmée pour le lendemain matin. Je fixais les aiguilles et je touchais au bouton pour me convaincre. Je pouvais faire ce rituel pendant une heure, sans jamais être rassurée de l’avoir mis à l’heure. Je m’imaginais me lever en retard, manquer de temps pour me préparer et faire rire de moi à l’école. Ma mère était au courant de certains de mes comportements et essayait de me convaincre d’aller chercher de l’aide, mais j’ai toujours refusé. Je croyais que j’étais folle et que j’allais me faire enfermer dans un asile psychiatrique. L’école était un enfer. J’étais tellement gênée et préoccupée par l’opinion que les P E C T R U M autres avaient de moi que je ne pouvais pas manger devant les autres, et je ne pouvais pas tolérer que les autres me regardent marcher. Si quelqu’un me regardait marcher, je me trouvais une raison pour arrêter : j’attachais mon soulier, je replaçais mes livres, etc. C’est également à 12 ans qu’un de mes voisins a tenté d’abuser de moi. Par chance, j’ai réussi à m’échapper juste à temps. Mais cet événement est resté gravé dans ma mémoire : certains lieux, certains gestes et certaines odeurs m’ont toujours été insupportables par la suite. Comme la majorité des victimes d’abus sexuel, je croyais que c’était de ma faute. J’ai refusé de porter plainte. Durant cette période, je pleurais à chaque soir. Je me rappelle avoir déjà dit à ma mère que je ne voulais plus vivre, que c’était trop difficile à supporter. L’entrée au cégep fût une période pénible dans ma vie. J’ai déménagé et je me retrouvais loin de mon seul soutien, ma mère. Tout a basculé : mes obsessions-compulsions ont augmenté, des crises de panique ont commencé. En classe, j’avais de la difficulté à respirer, j’avais des bouffées de chaleur, mon cœur battait si fort qu’il résonnait dans ma tête, et la peur de devenir folle m’envahissait. Je ne pouvais pas sortir de la classe lorsque cela se produisait, car j’étais trop gênée de me faire regarder! Je me sentais prisonnière de ma tête. J’aurais donné tout ce que je possédais pour me débarrasser des idées qui hantaient mon esprit. Je me posais les mêmes questions : Pourquoi ne pouvais-je être normale? Pourquoi ça m’arrivait à moi? Devrais-je vivre comme ça toute ma vie? Je ne voyais aucune issue. Je ne pouvais plus continuer 14 à vivre comme ça, mais en même temps, une partie de moi espérait avoir de l’aide. J’ai fait une tentative de suicide. J’ai été hospitalisée dans une aile psychiatrique (moi qui avais toujours eu peur de me faire interner, je me retrouvais là par ma faute!). C’est là que les diagnostics ont été faits. Ce dont j’étais atteinte portait un nom. Et je n’étais pas la seule dans ma situation. En sortant de l’hôpital, j’ai suivi une thérapie de type cognitive comportementale dans une clinique spécialisée dans les troubles anxieux. Savoir que je n’étais pas seule dans ma situation et de connaître l’origine de ces troubles, ont fait énormément diminuer mon angoisse. J’ai fait un incroyable travail sur moi-même et je me suis mise à aller mieux. Aujourd’hui, dix années suivant mon hospitalisation, je vais très bien! Je contrôle mes symptômes : je n’ai plus de compulsion ni d’attaque de panique. Je vis le moment présent et je suis confiante pour l’avenir. Je n’ai qu’un seul regret : celui de ne pas avoir cherché de l’aide plus tôt. C’est très difficile de s’en sortir seule. Plus on attend pour aller chercher de l’aide, plus c’est difficile de se débarrasser de ces problèmes. Si j’ai réussi à tenir le coup, c’est au soutien constant d’une personne significative dans ma vie : celui de ma mère. Je savais que je pouvais compter sur elle dans les moments difficiles. Trouvez une personne de confiance avec qui vous pouvez tout exprimer et qui ne vous jugera pas. Cette personne peut être un membre de la famille, un(e) ami(e), un(e) conjoint(e). On ne peut pas vivre avec cette souffrance dans le silence. S P E C T R U M Dans quelques mois, nous souhaitons acquérir l’appareil FaceLab. Cet outil nous permettra de quantifier les mouvements musculaires du visage et la dilatation pupillaire. Grâce à cet appareil, nous pourrons mesurer les tics faciaux et les réactions émotionnelles des participants. L’achat de ce système sera possible grâce à une subvention du Fonds de la recherche en santé du Québec (FRSQ). L’installation et la formation pour cet équipement seront réalisées par l’équipe de monsieur Martin Lemay, professeur au département de kinésiologie à l’UQAM. Les nouvelles du laboratoire de psychophysiologie Caroline Husatte-Ducassy a complété un stage d’été au laboratoire de psychophysiologie cognitive et sociale. Elle a réalisé des analyses sur les effets physiologiques de la thérapie. Ces résultats ont été présentés au congrès de l’International Organization of Psychophysiology (IOP) qui s’est tenu à Budapest en septembre 2010. Une nouvelle fois, nous avons pu mettre en évidence les impacts psychophysiologiques d’une thérapie cognitive comportementale. Caroline est présentement inscrite en première année de médecine à l’Université Laval. Bon succès! Emma Glaser a remporté une bourse de stagiaire d’été du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada pour analyser les données électrophysiologiques sur les différences de sexe dans la mémoire émotionnelle. Elle a terminé son stage d’été et continuera de travailler dans le laboratoire de psychophysiologie à temps partiel. Ses travaux d’été seront présentés à la conférence Innovation in Gender, Sex and Health Research qui se tiendra à Toronto en novembre 2010. Nadia Lakis, une nouvelle étudiante au doctorat en sciences biomédicales, se joindra à notre équipe afin d’étudier les différences cérébrales entre hommes et femmes souffrant de schizophrénie. supervision des Drs Marc Lavoie et Adrianna Mendrek. Elle est sous la Martine Germain, technicienne au centre de recherche depuis plus de 7 ans, a entrepris sa maîtrise en sciences biomédicales. Ses travaux porteront sur les effets de l’œstrogène et de la testostérone sur le traitement de l’information et l’activité cérébrale. Elle effectue ses recherches sous la supervision des Drs Adrianna Mendrek et Marc Lavoie. Pour consulter le site du laboratoire :"https://www.webdepot.umontreal.ca/Usagers/lavoiem/MonDepotPublic/ Site_WebMarcLavoie_fr.htm 15 S P E C T R U Centre d’études sur les troubles obsessionnels-compulsifs et les tics (CETOCT) M Rédactrices en chef: Centre de recherche Fernand-Seguin Marie-Eve St-Pierre Delorme Karine Bergeron 7331 rue Hochelaga Mise en page: Montréal, QC. Karine Bergeron H1N 3V2 Correctrice: Catherine Dion de l’Hôpital Louis-H. Lafontaine Téléphone: 514-251-4015 p.3585 Télécopie: 514-251-2617 16