1 Visite au Musée de la Grande Guerre de Meaux par les 3e3 le 5

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Visite au musée de la Grande Guerre de Meaux du 05-12-2011 par les 3e3 du collège PLAISANCE
Visite au Musée de la Grande Guerre de Meaux par les 3e3 le 5-12-2011
La Première Guerre Mondiale : Guerre totale, guerre mondiale
1. Les raisons qui ont poussé à la guerre
L’attentat de Sarajevo n’est que le déclencheur de la guerre que des conflits profonds
et antérieurs rendaient inévitable :
-
Les problèmes des nationalités : tensions dans les Balkans
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Les revendications territoriales : dans les Balkans, l’Autriche souhaite annexer la
Serbie sous protectorat russe et l’Alsace Lorraine reste un point de tension
entre la France et l’Allemagne.
-
Les Alliances : l’Europe est constituée de puissances colonisatrices comme le
Grande Bretagne (Inde, Australie, Nouvelle Zélande, des comptoirs en Asie
comme Hong Kong et Shanghai en Chine, Canada, Terre Neuve…) et la France (en
Afrique et en Asie), y compris la Russie en Asie, qui enferment et isolent les
puissances centrales sans empire comme l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie. En
outre, l’Allemagne qui est une grande puissance industrielle a moins de débouchés
que les puissances colonisatrices comme la France et la GB qui bloquent par la
puissance de leurs empires son expansion économique mondiale. Elle va donc
chercher à étouffer la France par un système d’alliance avec les autres
puissances centrales, l’Italie et l’Autriche Hongrie. Et la France va faire de même
e, s’alliant avec la GB et la Russie. De nouveau cet équilibre des forces va
enfermer les empires centraux.
L’Autriche Hongrie trouve ainsi un prétexte dans l’assassinat à Sarajevo de FrançoisFerdinand, héritier de la couronne impériale, pour envahir la Serbie qui commence par
accepter les conditions très dures que lui impose l’Autriche Hongrie puis refuse
l’ingérence de la police autrichienne. L’Autriche Hongrie attaque la Serbie et le jeu des
alliances entraînent une réaction en chaîne : la Russie attaque l’Autriche Hongrie,
l’Allemagne attaque la Russie, la France et la GB attaquent l’Allemagne…
Ainsi s’affrontent la Triple Alliance (tous les pays : Allemagne, Autriche Hongrie et
Italie y ont signé un traité d’alliance) et la Triple Entente où seules la France et la
Russie ont signé un traité d’alliance de même que le France et la GB (mais pas de traité
entre la GB et la Russie qui ne sont liés que par une « entente »).
Au début ce n’est qu’une guerre européenne comme d‘autres avant elle mais les deux
empires coloniaux que sont la France et la GB vont faire appel à leurs colonies en Asie et
en Afrique : le conflit prend alors des dimensions mondiales (sur 9 millions de soldats
français mobilisés, 8 millions seront des soldats territoriaux et 1 million viendront des
colonies)
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2. Les équipements
Les équipements (uniformes, armements, bardas…) rappellent les guerres d’Empire qui
sont des guerres de mouvement avec une grande utilisation des cavaleries (obsolètes
dès le début du conflit) où les uniformes sont d’apparat (képis au lieu des casques,
pantalon garance et boutons dorés !) : les soldats français sont très lourdement équipés
(35 kg de bardas) sans protection faciale et sont faciles à repérer avec leurs pantalons
rouges alors que dès le début de la guerre les Allemands ont adopté l’uniforme vert kaki
avec les bottes pour se protéger du froid et se fondre dans le paysage. Les Français
sont repoussés facilement vers des paysages de plaine où ils ne peuvent se fondre dans
la paysage et où les Allemands se placent en haut des collines car ce sont eux qui mènent
l’offensive. Ils peuvent dès lors les voir arriver de loin et ajuster leurs tirs de la
manière la plus efficace pour les éliminer et gagner ainsi plus de terrain.
De plus le bardas très lourd et les déplacements à pieds (30 à 50 km par jour !)
ralentissements les offensives ou les replis : les camions de transport de troupes
n’existent pas et ne sont préfigurés qu’avec l’épisode des taxis de la Marne…
3. Qu’est-ce qu’une guerre totale ?
La guerre totale signifie une mobilisation de l’arrière par la mobilisation humaine, la
mobilisation de l’économie qui devient une économie de guerre et surtout par la
mobilisation de l’industrie qui voit l’augmentation de la production d’armements :
munitions, obus, etc.

L’armement devient de plus en plus meurtrier avec l’utilisation croissante de
l’artillerie : elle provoque 15 % des pertes totales et du début à la fin de la
guerre son utilisation augmente de 75 %.
Trois sortes d’obus sont présentées :
obus à gaz
obus explosifs classique
obus à balles ou Shrepnel (inventés par les Anglais) qui ont causé beaucoup de
mutilations (gueules cassées…)

L’aviation également a connu un véritable essor (depuis l’équipement d’observation
au début jusqu’au rôle de combat dans les airs mais aussi sur terre avec les
bombardements des régiments de soldats) et a permis l’expansion des bombes
incendiaires, dont la bombe à poignée pour être lancée par l’aviateur à la main
depuis l’avion.
Au début, ils laissent aussi tomber des fléchettes au-dessus des têtes des soldats
français (non protégées par un casque au début de la guerre !).
Des montgolfières sont même utilisées avec des ballons captifs pour faire le même
travail de repérage que les avions d’observation.

Les combats ont lieu dans toutes les conditions : quelles que soient les conditions
météorologiques et même au milieu des nappes de gaz occasionnées par les armes
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chimiques. D’où le développement des masques à gaz qui deviennent de plus en
plus efficaces jusqu’à l’utilisation de combinaisons !
Même si les armes chimiques n’ont causé qu’1% des morts, elles ont occasionné de
nombreuses asphyxies, troubles respiratoires, paralysies, de folie, de tremblements
incompressibles…

Sur les tranchées, d’anciennes armes de poing réapparaissent comme les
matraques de tranchée, les crécelles d’avertissement comme de nouvelles armes
de poing comme la grenade, les fusils Mauser à baïonnette…
4. Une guerre de propagande
La propagande permet la mobilisation de toutes les énergies dans l’industrie ou dans les
finances. Par exemple le travail des femmes est mis en valeur dans une photo célèbre qui
en montre trois en train de tirer une charrue à la place des chevaux qui
traditionnellement travaillaient à cette tâche, mais qui étaient tous mobilisés pour le
transport de marchandises et d’armements sur le front.
La mondialisation du conflit permet à cette photo de propagande de devenir une affiche
à l’autre bout du monde pour pousser les Américains aident les femmes françaises.
La propagande financière pour les bons de guerre utilise également l’outil de l’image :
même les enfants sont mis à contribution pour en créer : même les enfants peuvent se
passer de bonbons !
5. Une guerre industrielle
La production industrielle d’armement a explosé :
Quand en 1914 on produisait 1,3 million d’obus, en 1918 on en produit 40 millions !
De même pour les bombes : la production de 1914 qui représente 1000 par mois contre 3
millions en 1918, etc.
Plus la guerre dure, plus on va fabriquer d’armement, mais il faut beaucoup d’argent : les
civils sont mobilisés à l’arrière à la fois pour aider à la production industrielle, mais aussi
pour donner leurs économies pour financer un tel effort de guerre.
6. Une guerre avec de nouvelles règles
Durant les guerres d’empire, il y avait des règles comme la trêve hivernale,
contrairement à la guerre totale où toutes les règles de bienséance vont voler en éclats.
On se bat en toute saison, dans toutes les conditions climatiques.
D’une guerre de mouvement, on passe très vite à une guerre de position, et enfin une
guerre de tranchées.
7. Les tranchées

L’équipement militaire français n’est pas adapté à une guerre de tranchée : le
tissus de l’uniforme est lourd et ne sèche pas facilement quand il pleut et qu’il
est mouillé, tout comme les bandes molletières qui prennent l’eau avec les grosses
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chaussures : les pieds y pourrissent, les maladies se multiplient : les soldats sont
renvoyés à l’arrière et les troupes perdent en cohésion et en efficacité.

Les équipements allemands se sont adaptés plus rapidement : les bottes
allemandes les protègent mieux.
Les soldats fabriquent leur propre attirail ou équipement (comme les gilets en peau de
mouton), ou peut être envoyé aussi par les marraines de guerre, les familles…

Dans les tranchées, on utilise tout et n’importe quoi comme le retour à la masse
d’arme du Moyen Age que les soldats fabriquent eux-mêmes, tout comme les
piques en forme de X qui ne sont pas autre chose que des chausse-trappes pour
disperser sur le terrain les soldats qui vont se prendre les pieds dedans dans le
no man’s land où sa course est interrompue par ces obstacles qui les empêchent
d’avancer et les rendent plus faciles à atteindre : l’agonie des soldats touchés par
balle ou empalés sur les chausse-trappes peut durer des heures sans qu’on puisse
aller les sauver malgré les petites distances entre les tranchées de peur d’être
tiré comme des lapins…

Les uniformes des soldats impériaux comme les tirailleurs sénégalais, les
Algériens, les Zouaves (les trois corps = armée d’Afrique) etc. ne sont pas non
plus adaptés au climat des tranchées car ils sont pour origine des pays chauds :
ces soldats vont être encore plus exposés aux rigueurs de l’hiver et tomber
malades plus facilement que les continentaux !
De même pour les Australiens ou indiens dans les troupes anglaises qui vont
connaître d’importants problèmes sanitaires.
Dans la Marne, les soldats territoriaux (qui sont issus du « terroir ») vont
côtoyer les soldats coloniaux qui vont permettre gagner la fameuse bataille de la
Marne et c’est même grâce à eux que les puissances coloniales vont gagner la
guerre avec l’intervention américaine bien sûr !
8. L’intervention américaine
Cette intervention en 1917 qui clôt une longue série après celle de la Turquie fin 1914,
l’Italie qui en 1915 passe de la Triple Alliance à la Triple Entente, le Bulgarie en 1916,
etc., prend comme excuse le bombardement du Lusitana. Mais en réalité, ce sont des
raisons financières qui poussent les Etats-Unis à intervenir car leurs navires marchands
sont devenus la cible de la guerre maritime entre Allemands et pays impériaux. Les
Allemands torpillent les bateaux de commerce qui approvisionnent la France et la
Grande-Bretagne ainsi que leurs colonies.
Au début de la guerre, l’armée américaine est une petite armée de soldats engagés, non
professionnalisée, que les Français vont prendre en main pour tout ce qui concerne
l’armement, l’équipement, l’entraînement…
Quant aux Américains, ils vont amener de nombreuses innovations technologiques
surtout en ce qui concerne les équipements et techniques médicales avec un matériel de
pointe (prothèses, chirurgies…), mais surtout au niveau de l’hygiène comme la chirurgie
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dentaire par exemple. La guerre va permettre de grandes avancées en médecine
(notamment en chirurgie reconstructrice pour les gueules cassées).
9. De nouveaux équipements
De nombreux équipements ont changé (uniformes, armements, aviations) pour s’adapter
aux conditions du terrain : les équipements sont plus légers pour permettre les assauts
et protègent mieux les soldats (masques à gaz, casques métalliques…) : même l’uniforme
bleu-horizon permet aux soldats français de se camoufler sur le ciel gris du nord…
Tous les uniformes ont été adaptés quelles que soient les nationalités : les casques à
pointe en cuir qui permettaient de dévier les coups de sabre des cavaliers des têtes des
fantassins allemands vont disparaître au profit d’un casque en métal qui protège des
balles. Les pointes trop voyantes disparaissent tout comme l’usage de la cavalerie qui
devient vite obsolète dans une guerre de position !
10.
Bilan
35 pays impliqués : 60 millions de soldats mobilisés, pour 30 millions de pertes (blessés
disparus, morts), 10 millions de morts, soit 5 millions de veuves et 10 millions d’orphelins.
Ce qui représente 6400 morts par jour, soit 240 tués par heure, enfin 4 tués par minute
environ !
Mais le bilan humain n’est pas tout : l’ampleur du conflit, la dureté des combats,
l’implication des civils sont aussi impressionnants car les civils aussi ont souffert des
combats : les Allemands ont envahi les territoires, les ont occupés et bombardés,
massacrés des villages entiers, anéanti entièrement certaines villes, sans compter les
tirs d’artillerie qui ont touché également les civils : c’est la première guerre qui tue
autant de civils : 7 millions !
Les conflits internes déchirent certains pays : le génocide arménien secoue la Turquie, la
Révolution russe va provoquer la mort d’1,5 million de civils.
Le bilan humain s’élèvera donc à une perte globale de 17 millions de morts.
Mais ce sont ses conséquences directes et indirectes, politiques (disparition de l’Empire
russe, apparition des conflits en Palestine avec le début de la colonisation juive, etc.) et
nationales avec le démembrement de l’Empire austro-hongrois et les conditions très
dures imposées à l’Allemagne également dépecée par le traité de Versailles qui vont
provoquer la Seconde guerre mondiale. L’entre-deux-guerres n’est qu’une pause entre les
deux guerres mondiales tout comme l’armistice de 1918 n’est qu’un arrêt des combats.
Les Allemands ne se sont jamais considérés vaincus, mais floués par les vainqueurs du 1er
conflit. La paix n’est qu’apparente et contient en son sein tous les germes qui secoueront
le XXe siècle (conflits politiques, nationalistes, crises monétaires, financières et
économiques…).
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