Les conseils à l’usage des collectivités Eco-construire pour les collectivités Construire ou rénover écologique Opportunité, Démarches, Acteurs, ... Présentations Qui sommes nous? Créée en 2006 à l’initiative d’une quarantaine d’acteurs historiques (professionnels, producteurs d'éco-matériaux, associations et éco-citoyens), l’Association Régionale pour la Promotion de l'Eco-construction en basse Normandie a pour objet la promotion et le développement de l’habitat sain et écologique en Basse-Normandie. Elle se veut fédératrice des actions marchandes et non marchandes autour d’une éthique d’éco-construction. L’ARPE a pour mission le regroupement et la mise en réseau des différents acteurs qui travaillent autour de l’éco-construction. Elle organise la concertation et met en avant des objectifs d’intérêt commun. L’association regroupe des écocitoyens, des architectes, des constructeurs, des artisans, des agriculteurs et des associations d’éco-constructeurs. Quels sont nos objectifs ? - Valoriser les acteurs de la construction saine et écologique et leurs actions - Mettre en place un réseau régional d’échange et de mutualisation - Promouvoir et mettre en place des actions de formation et de sensibilisation des professionnels - Communiquer et promouvoir l’éco-construction au travers de manifestations auprès du grand public - Contribuer à l’organisation et au développement des filières de matériaux de constructions écologiques - Représenter la filière d’éco-construction bas-normande dans les relations et les négociations avec les institutions et les inter-professions nationales et régionales - Participer à la reconnaissance et la validation des pratiques d’éco-construction A qui est destiné ce document ? Ce document est à l’usage des collectivités qui désirent entreprendre une démarche d’éco-construction sur leur territoire. Que va vous apporter ce guide ? Le guide propose un argumentaire sur l'intérêt de développer l'éco-construction sur son territoire ainsi qu'une méthodologie pour mener à bien un projet. Cette méthodologie présentée de manière chronologique s'appuie sur des réalisations de collectivités. Elle présente le rôle et missions à confier aux différents acteurs, et précise les outils à disposition des maîtres d'ouvrage pour intégrer des éco-matériaux dans leur projet de construction ou rénovation. 2 Edito Deux éléments principaux nous ont poussés à réaliser ce guide. Les enjeux environnementaux, d’une part, qui nous incitent à prendre des initiatives en faveur des démarches d’éco-construction et limiter ainsi les impacts des bâtiments sur l’environnement. D’autre part, le dynamisme et les possibilités qu’offrent notre territoire, qui regroupe 1814 communes sur un territoire à dominante rurale, dont l'économie repose en grande partie sur son tissu artisanal et ses entreprises du bâtiment. Nous savons par ailleurs que le marché de l’éco-construction deviendra demain un marché majeur. C’est donc pour notre territoire un enjeu et une opportunité de développement économique, social, et solidaire à saisir dès maintenant. Ce guide a vocation à donner une vision plus claire des démarches pour la réalisation d’un projet d’éco-construction ou d’éco-rénovation (en s’attachant plus particulièrement aux moyens permettant d'utiliser des éco-matériaux). Il présente également les personnes pouvant accompagner la bonne réalisation de ces projets. Nous souhaitons qu'il puisse vous aider à vous poser les bonnes questions avant d’entamer un projets et qu'il vous permette, de mieux comprendre les nombreux labels et réglementations existants dans ce domaine. 3 Sommaire 1ère Partie : Pourquoi s'engager dans un projet d'éco-construction ou d'écorénovation ? I- Introduction : Les enjeux et contexte de la construction II- Qu'est ce que l'éco-construction ? Les spécificités des éco-matériaux et de l’éco-construction III- Des collectivités s’engagent pour l’éco-construction 2ème Partie : Comment engager une démarche d'éco-construction ou d'éco-rénovation ? I. Les acteurs II. Les étapes d’une démarche d'éco-construction Etape 1 : Besoins et faisabilités Etape 2 : Conception Etape 3 : Construction Etape 4 : Réception 3ème Partie : Exemples 4 1ère Partie : Pourquoi s'engager dans un projet d'éco-construction ou d'éco-rénovation ? I- Les enjeux et contexte de la construction 1.Enjeux environnementaux a) Les gaz à effet de serre dans le secteur du bâtiment b) L’énergie grise 2.Enjeux sanitaire 3.Enjeux économiques et industriels 4.Contexte réglementaire a) Au niveau de l’Union Européenne b) En France II- Spécificités des éco-matériaux et de l’éco-construction 1.L'Eco-construction 2.Les Eco-matériaux 3.Confort et Santé a) Le confort visuel b) Le confort thermique et hygrométrique c) Les champs électromagnétiques d) Le confort acoustique e) Le confort olfactif et la qualité de l’air f) Pour aller plus loin III- Des collectivités s’engagent pour l’éco-construction 1.Les bonnes raisons d'adopter l'éco-construction a) économiques b) sociaux c) environnementaux d) culturels, identitaires 2.Une démarche innovante qui demande une attention particulière 3.Aides applicables en 2014 a) Dispositifs régionaux b) Dispositifs départementaux 4.Labels a) Effinergie + b) BEPOS effinergie c) Label Bâtiment Biosourcé 5 I-Les enjeux et contexte de la construction 1.Enjeux environnementaux a) Les gaz à effet de serre dans le secteur du bâtiment En adoptant le Facteur 4 ( réduire par 4 nos émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) d'ici 2050 par rapport à 1990). la France s’est engagée sur le long terme dans la lutte contre le changement climatique. En tenant compte des différentes phases de construction (production des matériaux, transports, chantiers,...) et de l’exploitation des constructions (chauffage, eau chaude, éclairage,...) le secteur du bâtiment produit plus de 30% des GES émis en France et représente un potentiel d’amélioration important. L’enjeu de la construction de tendre vers le zéro carbone émis est également économique. L’épuisement des ressources en énergies fossiles laisse présager une augmentation continue de leurs prix. En 2011, une hausse de 21 % du prix des matières premières énergétiques a ainsi été observée en France. - (source :Bilan GES de construction des bâtiments Retours d’expérience ADEME - Sinteo) On peut réduire considérablement l’impact de l’« effet de serre » des bâtiments en agissant sur deux paramètres : 1. En améliorant la performance énergétique des bâtiments neufs ou rénovés, donc en diminuant la part de GES liée au chauffage ou au refroidissement de ces bâtiments. Cela est l’objet des réglementations thermiques successives et des Labels Effinergie+ ou BEPOS. 2. En stockant durablement du carbone dans ces bâtiments, en réduisant l'énergie intrinsèque nécessaire pour construire ou rénover. b) L’énergie grise Dans le bâtiment, il faut prendre en compte l'énergie grise totale « dépensée » pendant toute sa durée de vie, que l’on peut définir en deux parties distinctes (Source : arcabois): - l’énergie grise intrinsèque (E.G.I) : l’énergie consommée par l’acquisition des matières premières, de leur traitement, de leur fabrication, de leur transport sur les lieux et de leur mise en œuvre ; ou encore l’énergie non renouvelable qui est consommée afin d’entretenir, de réparer, de remettre en œuvre ou de remplacer des matériaux, des éléments ou des systèmes au cours de la vie du bâtiment. - l’énergie grise de fonctionnement (E.G.F) : la somme de l’énergie utilisée durant toute la vie du bâtiment, pour le chauffage, l’éclairage, la consommation d’électricité utilisée pour son utilisation. 6 I-Les enjeux et contexte de la construction (1) l’énergie grise intrinsèque (E.G.I) (2) l’énergie grise de fonctionnement (E.G.F) (1) (2) (1) Source : Guide biotech L'énergie grise des matériaux et des ouvrages L'EGI est générée au début et en fin de cycle, l'EGF pendant l'utilisation du bâtiment 7 I-Les enjeux et contexte de la construction Source : Guide biotech L'énergie grise des matériaux et des ouvrages La construction de bâtiments à basse consommation énergétique peut être plus gourmande en énergie grise que la construction conventionnelle (grande quantité d’isolants, équipements spécifiques...). Le choix de matériaux et de procédés à faible énergie grise est donc d’autant plus important. Source : Document CAUE et Créabois - Assises de l’énergie grise (Avril 2011 – Grenoble) 8 I-Les enjeux et contexte de la construction 2.Enjeux sanitaires L’homme passe de plus en plus de temps dans une atmosphère confinée, à son domicile, dans un véhicule, au bureau ou sur différents lieux de travail. Actuellement, pour des raisons et volontés d'économies d'énergie, les bâtiments tendent à être de plus en plus « étanches » à l'air extérieur. La qualité de vie est donc de plus en plus dépendante de la qualité de l'air intérieur. Les Français passent en moyenne 20 à 22 heures par jour à l'intérieur de bâtiments, dont 16 heures à leur domicile. Or, ces milieux clos ne sont pas exempts de polluants. Matériaux de construction, meubles, tabagisme, moisissures, acariens, produits d’entretien, peintures... constituent autant de sources de pollution intérieure. Longtemps non prise en compte par les pouvoirs publics, la qualité de l'air intérieur devient peu à peu un enjeu de santé publique. 3.Enjeux économiques et industriels En Basse Normandie, le secteur du bâtiment est composé de 4 668 entreprises ayant leur siège social dans la région dont 3 983 ont moins de 10 salariés et 685 ayant 10 salariés ou plus. Il est aussi répertorié 4 100 artisans travaillant seuls. L'activité du secteur du bâtiment en Basse Normandie en 2012 s'est répartie entre la construction neuve pour 40% (dont les logements à 25% et les bâtiments non résidentiels a 15%) et l’entretien-réhabilitation pour 60%. Caractérisé par la prédominance de bâtiments anciens (2/3 de bâtiments construits avant 1975), le parc résidentiel et tertiaire bas-normand est le premier consommateur d’énergie avec 54 % de la consommation régionale. C’est également le premier émetteur de gaz à effet de serre avec 47 % des émissions. Les techniques de construction et d’isolation actuelles permettent dès maintenant de réduire sensiblement les consommations d’énergie des bâtiments, neuf ou anciens, et par conséquent de limiter leur impact environnemental. Les objectifs chiffrés sont de 10 000 rénovations par an en Base Normandie. Le Choix des éco-matériaux dans les techniques de rénovation est particulièrement adapté au bâti ancien (voir guide de rénovation thermique du bâti traditionnel Normand), il est donc nécessaire que les entreprises se qualifient pour mettre en œuvre ces techniques. La mise en perspective du besoin en terme de rénovation énergétique, et l'intérêt de d'utiliser des matériaux à faible énergie grise, souligne l'importance du développement de filières locales. Ces filières locales sont des sources d'emploi et de développement économique pour les territoires. L’Etat a pris en compte ces enjeux et cela s’est traduit par la mise en place de réglementations spécifiques (p10). L’éco-construction représente un avenir répondant à de nombreux objectifs : -Préservation et valorisation du patrimoine -Développement de l'économie locale -Préservation des ressources -Réduction des consommations d'énergie -Diminution de l'impact carbone du secteur bâtiment -Amélioration de la qualité de l'air intérieur 9 I-Les enjeux et contexte de la construction 4.Contexte réglementaire a) Au niveau de l’Union européenne Depuis l’accord de Kyoto, l’Union Européenne s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre. L’accord conclu au niveau communautaire fixait des efforts de réduction différents selon les États. Pour la France l’objectif était de réduire les émissions d’au moins 5% par rapport aux niveaux de 1990 durant la période 2008-2012. Les engagements, les volontés politiques et les initiatives se sont multipliés afin de trouver de nouvelles alternatives environnementales et répondre au défi énergétique. L'initiative Française fixe un objectif de réduction de la consommation d’énergie primaire de 20% entre 2005 et 2020. Différentes directives sont mises en œuvre pour améliorer la performance énergétique des bâtiments (ex : directives sur la performance énergétique et sur l’étiquetage énergétique de mai 2010). b) En France La loi Grenelle 2 reprend les exigences communautaires et fixe les objectifs suivants : - depuis 2012, la rénovation de tous les bâtiments de l'État et de ses établissements publics, afin de réduire leur consommation énergétique de 40% et leurs émissions de gaz à effet de serre de 50% ; - depuis 2013 la rénovation de 400 000 logements par an ; - à l’horizon 2020 une réduction de 38% de la consommation d’énergie des bâtiments. Ainsi que la rénovation de l’ensemble des logements sociaux. La réglementation thermique RT 2012 fixe pour les constructions neuves un seuil maximal de consommation d’énergie primaire de 50kWh/m 2/an en moyenne, ce qui correspond à la norme BBC (Bâtiment Basse Consommation). L'État met également en place des mesures incitatives pour favoriser les économies d’énergie dans les bâtiments : subventions, prêts à taux zéro, avantages fiscaux, label « haute performance énergétique », etc. L’objectif est d’encourager à réaliser des travaux d’amélioration et à louer, acheter ou construire des logements performants. Par exemple, le « diagnostic de performance énergétique » (DPE), qui évalue la qualité énergétique d’un bâtiment en estimant sa consommation annuelle (en kWh/m 2/an), est imposé depuis juillet 2007 en France, lors de la vente d’un logement. Il permet aux usagers d’apprécier le niveau de leur facture énergétique. Aujourd’hui, la préoccupation environnementale est particulièrement présente dans la sphère publique. Elle est transcrite dans le Code des Marchés Publics, l’article 5 étant dédié à l’obligation pour l’acheteur public de veiller à ce que la qualité environnementale du bâti soit prise en compte dans les opérations de construction qu’il engage. 10 II-Spécificités des éco-matériaux et de l’éco-construction 1.L'éco construction L’éco-construction ou construction durable est la construction, la restauration, la rénovation ou la réhabilitation d'un bâtiment qui respecte au mieux des critères écologiques à chaque étape de sa vie depuis la conception jusqu’à la déconstruction du bâtiment en fin de vie, en passant par son utilisation : chauffage, consommation d'énergie, rejet des divers flux (eau, déchets), entretien, maintenance, adaptation à de nouveaux usages. Une éco-construction exemplaire tend vers un impact environnemental nul. La réglementation actuelle prend principalement en compte les besoins énergétiques du bâtiment. La future RT 2020 visera sans doute des bâtiments qui produiront plus d’énergie qu’ils n’en consomment. C’est d’ores et déjà la performance demandée au bâtiments labellisés BEPOS (Bâtiment à Énergie Positive). La future réglementation devrait également prendre en compte l’impact carbone du bâtiment. L'éco-construction respecte ces objectifs mais va également plus loin en prenant en compte l’impact du bâtiment dû, non seulement à son fonctionnement mais aussi à sa construction/déconstruction. L’éco-construction privilégie une réflexion globale sur le rapport du bâtiment à son milieu. Une éco-construction cherche à s'intégrer le plus respectueusement possible dans un milieu en utilisant au mieux des ressources peu transformées, locales, saines, et en favorisant les liens sociaux. Exemples de cibles de l’éco-construction : ‐ Intégration au site ‐ Utilisation de matériaux renouvelables ou premiers, issus de circuits courts (bois de pays, terre, laines végétales isolantes...) ‐ Développement social (clause d’insertion, méthode participative, développement économique local, préservation des terres agricoles...) ‐ Performance énergétique des bâtiments ‐ Recours aux énergies renouvelables Il est difficile de connaître avec certitude les besoins des générations de demain pour ceux qui construisent ou réhabilitent aujourd'hui. Malgré tout, penser un bâtiment sain, agréable et confortable, bien intégré dans son environnement paysager, peu onéreux à entretenir, à maintenir, à faire fonctionner et à déconstruire sera plus respectueux pour les générations futures. 11 II-Spécificités des éco-matériaux et de l’éco-construction 2. Les éco-matériaux L’appellation « éco-matériau » n’a actuellement aucune existence réglementaire. Chacun a donc son approche personnelle et les définitions sont plus ou moins complexes en fonction des critères retenus. Il est généralement admis qu’un éco-matériau doit répondre aux critères et principes du développement durable : répondre aux besoins présents sans nuire aux besoins des générations futures. L’ARPE propose une définition d’un matériau écologique « idéal » : provient de ressources renouvelables ou inépuisables ; - requiert peu d’énergie lors de sa production et transformation au regard de son usage et de sa durée de vie ; - ne cause pas de dommages à l’environnement lors de l’extraction ou du prélèvement des éléments nécessaires à sa fabrication ; - est quasi entièrement recyclable ou réutilisable ; - son innocuité pour les êtres vivants est totale ou très probable ; - ne perturbe pas l’environnement électromagnétique ; - est fabriqué localement pour limiter les frais et l’impact environnemental du transport ; - sa mise en œuvre est sans risque pour l'Homme et l’environnement et nécessite peu d’énergie complémentaire ; - sa durée de vie est adaptée à l’usage pour éviter le renouvellement. L'éco-matériau idéal n’existe pas. Il ne peut répondre à toutes les exigences et à tous les types de structures. Chaque éco-matériau possède des qualités qui sont propres à certains usages et plusieurs éco-matériaux peuvent correspondre à un même besoin. Il existe différentes catégories d’éco-matériaux : - Les éco-matériaux non industrialisés (ils ne disposent en général pas de certification produits) principalement issus de ressources agricoles et qui ne nécessitent que peu de transformation (ex : le ballot de paille). - Les éco-matériaux industrialisés qui ont un marquage CE et bénéficient de certifications produits (ex : ACERMI - association de certification des matériaux isolants) ou d’avis technique (ex : Atex - avis technique expérimental pour les techniques non courantes). (ex : panneau de fibre de bois) Attention Un éco-matériau non certifié ne signifie pas qu’il n’est pas performant. Mais ses qualités ne sont pas reconnues par l’état ou un organisme tiers. Les « matériaux biosourcés » font partie des éco-matériaux car ils sont issus de la biomasse animale ou végétale et donc proviennent de ressources à priori renouvelables. Les matières premières bio-sourcées sont très souvent mélangées à d’autres matières pour les lier, pour les contenir dans un format, un conditionnement, et faciliter leur utilisation. Un label bâtiment bio sourcé existe depuis 2012 (Cf Art. Du 19/12/2012).Cf. Aides et labels applicables en 2014. La faible utilisation d'énergie grise est un des facteurs majeurs qui distingue les éco-matériaux des matériaux plus conventionnels. D'autres critères peuvent également les différencier, la qualité de l’air (santé des usagers), le confort (thermique et hygrométrique), la gestion de l’humidité qui favorise la durabilité des constructions et de leur performances. Pour faire un choix il est nécessaire d'avoir une approche Multicritère (cf. tableau page suivante). 12 II-Spécificités des éco-matériaux et de l’éco-construction Pour définir les besoins en éco-matériaux, il est nécessaire d’avoir une approche multicritères : Critères techniques: Critères économiques Critères esthétiques -Caractéristiques mécaniques, thermiques, acoustique, visuelles (opacité, transparence, texture, couleur) -Coûts d’investissement -Coûts de fonctionnement : entretien, maintenance -Qualité architecturale -Intégration aux bâtis déjà existants -Intégration à l’environnement Critères environnementaux Critères sociaux et sanitaires 1 -Intensité sociale -Économie de ressources (contenu -Confort des usagers énergétique, durée de vie, matériau -Conditions de travail, qualification renouvelable, rareté, recyclage, proximité) -Impact sur la santé de l’usager -Impact sur le confort de l’usager -Risques sur l’environnement (fabrication -Impact sur la santé de l’ouvrier lors des « propre », impact sur l’effet de serre, phases de production des matériaux de élimination « propre ») construction, d'entretien, et de démolition Critères de Normes et d'assurabilité -Reconnu technique courante (domaine traditionnel) -Possède un ATEC, ETA, Pass’Innovation ou règles professionnelles. -Résistance au feu 13 Notes 1,2,3 voir définitions page suivante II-Spécificités des éco-matériaux et de l’éco-construction Définitions : 1- L’indicateur « intensité sociale » calcule le rapport entre le temps de travail humain et l’énergie mécanique mise en œuvre dans un même objet. Il donne une idée de l’utilité sociale de dépense de l’énergie, c’est-à-dire qu’il indique à un maître d’ouvrage combien de temps de travail sera attribué à un humain pour une unité d’énergie dépensée. Il mesure donc le rapport entre le travail de la machine et le travail de l’humain. L'éco-construction répond aux enjeux sociaux de l’emploi et de la formation. Contrairement aux matériaux industrialisés qui réduisent la part de la main d’œuvre dans l’économie du bâtiment, l'usage d'éco-matériaux redonnent toute sa place au métier artisanal et aux savoir-faire. 2- Les composés organiques volatils (ou COV) regroupent une multitude de substances qui peuvent être d'origine biogénique (origine naturelle) ou anthropogénique (origine humaine). Leur volatilité leur confère l'aptitude de se propager plus ou moins loin de leur lieu d'émission, entraînant ainsi des impacts directs et indirects sur l'homme et son environnement.(Ex : les solvants dans les peintures.) 3- Les substances cancérogène (ou cancérigène), mutagène et reprotoxique (CMR) définit une catégorie de substances particulièrement dangereuses en tant que sources de risques à effets différés.Ces composés sont soit toxiques pour la reproduction, soit cancérigènes, soit mutagènes (mutations génétiques). Certaines substances chimiques peuvent présenter plusieurs de ces dangers en même temps. 14 II-Spécificités des éco-matériaux et de l’éco-construction Exemples de matériaux locaux en Basse Normandie : La terre crue : utilisée dans différentes techniques de mise en œuvre pour les parois opaques comme la bauge, le torchis, le pisé, la production artisanale de blocs de terre crue comprimée. La terre cuite : production artisanale, par exemple : parements, briques, couvertures (tuiles), revêtements de sol ( carreaux, tommettes …). Le bois : bois de structure (douglas, chêne) mais aussi bardeaux, parquet, platelage... une filière bien structurée. Briques de terre crue Le chanvre : il existe des unités de production et de transformation artisanale qui proposent par exemple de la chènevotte, de la laine de chanvre,.... Le lin: la Basse-Normandie est une des premières régions productrices de lin, mais dont la production est encore peu valorisée en éco-construction. La paille : une production très importante dont une partie est exportée dans les régions voisines, mais pas forcément pour l’éco-construction, filière en cours de structuration. Le chaume : un savoir faire reconnu, un patrimoine riche. Carrières de pierres de taille : la pierre de Caen ( carrière de Cintheaux),... Pour une liste exhaustive voir le guide réalisé par la région Basse-Normandie : « Les matériaux biosourcés produits et/ou utilisés en Basse-Normandie » Chenevotte en vrac 15 II-Spécificités des éco-matériaux et de l’éco-construction 3.Confort et Santé La qualité de l’air intérieur devient une préoccupation de plus en plus importante, amplifiée depuis la création de l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI) en 2001. L’OQAI est missionné par les pouvoirs publics pour organiser des campagnes de mesures dans le but d'apporter des solutions adaptées à la prévention et au contrôle de la qualité de l’air intérieur à travers la sensibilisation et l’information des professionnels et du grand public. Cette prise de conscience fait suite, en particulier, au scandale de l’amiante. Le renforcement de l’étanchéité à l’air des bâtiments imposé par les objectifs de réduction des consommations énergétiques liées au chauffage nécessite d’autant plus de ce préoccuper de cette question. Les polluants présents dans l’air sont de plus en plus nombreux et peuvent avoir des conséquences importantes sur la santé, et ce, qu’ils soient de nature physique, chimique ou biologique. Sous les aspects santé, il ne faut pas oublier non plus les conforts acoustique, visuel, hygrothermique et les champs électromagnétiques qui peuvent être autant de sources de problèmes sanitaires. La santé doit donc être prise en compte à toutes les étapes de la vie d’un bâtiment, que ce soit en phase de programmation, de conception, de chantier ou encore d’exploitation. Demandée par le Grenelle de l’environnement, mais aussi par une majorité de français de plus en plus sensibilisés à la qualité de l’air dans les bâtiments, une nouvelle réglementation apparaît. Ainsi, depuis le 1er janvier 2012, un étiquetage sur les nouveaux produits de construction et de décoration indiquent s'ils sont susceptibles de laisser échapper des substances ayant des effets nocifs sur la santé humaine. De plus d’ici 2015, les crèches et écoles maternelles vont devoir mesurer la qualité de leur air intérieur en procédant à une évaluation de leurs moyens d’aération mais aussi en contrôlant la présence de certains polluants (décret du 2 décembre 2011), tous les ERP seront concernés d'ici à 2023 16 II-Spécificités des éco-matériaux et de l’éco-construction b) Le confort thermique et hygrométrique a) Le confort visuel Privilégier l’éclairage naturel : - Orienter les espaces occupés en continu au sud, à l'est ou à l'ouest. - Contrôler la lumière naturelle (adapté les surfaces vitrées en fonction de la circulation et de la profondeur, protection contre l’éblouissement, éclairage indirect) Le confort thermique d'un individu dépend de son environnement (température, humidité), de son activité , sans compter les différences de sensibilité entre les individus. Le confort thermique d'un bâtiment doit être assuré autant en hiver (via une bonne isolation, le chauffage du bâtiment) qu'en été (via une conception évitant la surchauffe, une ventilation adaptée, et si besoin, le rafraîchissement des locaux). Le confort thermique ressenti dépend de plusieurs paramètres : ­la production de chaleur interne du corps humain ; - Créer une relation visuelle satisfaisante avec l’extérieur ­la résistance thermique aux échanges de chaleur entre la surface de la peau et l'environnement ; L’ éclairage artificiel en appoint de l’éclairage naturel : ­la température ressentie ; - L'indice de Rendu de Couleur (IRC), qui détermine la capacité d’une source lumineuse à reproduire les couleurs naturelles. -la nature des parois de l'espace occupé ; - Installer des détecteurs de présence et de luminosité pour assurer un éclairage des espaces occupés. ­l'humidité relative de l'air ; - Prendre en compte les éclairages artificiels extérieurs et la nature des surfaces intérieures. -les différences de T° de la pièce qui génèrent des flux de convection ­le mouvement de l'air ressenti : la vitesse de l'air influence les échanges de chaleur par convection. C'est en maîtrisant l'ensemble de ces paramètres, via l'isolation, la gestion du chauffage et de la ventilation qu'il est possible d'apporter un confort thermique et hygrométrique aux usagers du bâtiment. 17 II-Spécificités des éco-matériaux et de l’éco-construction c) Les champs électromagnétiques Ils se forment autour de chaque équipement électrique. Les champs électromagnétiques sont omniprésents dans notre environnement. En milieu de travail, certaines installations peuvent générer un champ de forte intensité. Une classification des sources de champs électromagnétiques est proposée, basée sur la réglementation européenne. Cela permet de savoir à quel point on est concerné et quel type de démarche de prévention mettre en place. Source: INRS. La sensibilité électromagnétique (ou électro-hypersensibilité, HSEM) est un trouble reconnu depuis 2004 par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Il s'agit d'une sensibilité accrue aux ondes électromagnétiques et autres champs électriques ou magnétiques, induisant des symptômes physiques accompagnés ou non de symptômes psychologiques à des niveaux d'exposition généralement considérés comme étant inoffensifs pour la majorité des personnes. La HSEM est caractérisée par divers symptômes non spécifiques qui diffèrent d'un individu à l'autre. Ces symptômes sont une réalité certaine et peuvent être de gravité très variable. Quelle qu'en soit la cause, la HSEM peut être un problème handicapant pour l'individu touché. Il n'existe ni diagnostics clairs pour ce problème sanitaire, ni base scientifique permettant de relier les symptômes de la HSEM à une exposition aux champs électromagnétiques. Certaines personnes sont plus sensibles à certains champs électromagnétiques : micro-ondes, ondes radio, très hautes fréquences, alors que d'autres sont plus sensibles au courant électrique. Les personnes atteintes de ces troubles sont parfois tellement affectées dans leur vie quotidienne qu'elles s'isolent, contraintes à cesser le travail et changer de milieu et de vie. D'autres personnes ont des symptômes moins sévères, mais qui entraînent tout de même des contraintes concernant la suppression ou l'évitement de certaines sources de champs électromagnétiques. d) Le confort acoustique Pour assurer le confort acoustique d'un bâtiment, on commence par identifier les sources de nuisances sonores : bruits extérieurs (circulation routière, proximité d'un aéroport, proximité d'une activité bruyante…) et bruits internes (machines et activités bruyantes…) Différentes réponses peuvent être apportées pour assurer un confort acoustique dans le bâtiment : ­ le bâtiment : veiller à son implantation, son orientation. Veiller à la répartition spatiale des activités dans le bâtiment pour délimiter les zones bruyantes. ­ les bruits générés par l'activité : limiter la transmission du bruit généré ; un équipement vibrant au sol peut être posé sur des plots, un équipement placé sur une paroi peut en être désolidarisé. - l'isolation acoustique des parois : l'isolant est choisi en fonction de son indice d'affaiblissement acoustique. L'étanchéité à l’air contribue à la performance acoustique. ­ la correction acoustique : les parois intérieures des locaux jugées trop réverbérantes (atelier, cantine…) peuvent être recouvertes de panneaux acoustiques afin de renforcer leur pouvoir d'absorption. 18 II-Spécificités des éco-matériaux et de l’éco-construction e) Le confort olfactif et la qualité de l’air Nous passons en moyenne 80 à 90 % de notre vie dans des bâtiments. Les sources de pollution de l'air dans un bâtiment sont d'origine : ­biologique : acariens, allergènes, moisissures… ­chimique : composés formaldéhydes… organiques volatils (COV), -physiques : fibres, poussières.. Ces pollutions peuvent être produites par l'activité, par la présence d'individus mais surtout par les matériaux de construction et les produits de finition : revêtements de sol, peintures, vernis, colles… Les émissions de COV et de formaldéhyde sont intenses lors de la mise en œuvre des matériaux et s'affaiblissent dans le temps, mais peuvent perdurer plusieurs mois voire plusieurs années. Dans l'idéal, le choix d'un matériau ou d'un produit doit tenir compte de ses émissions de COV, d'aldéhydes, de ses émissions radioactives naturelles et de son aptitude à favoriser la croissance fongique et bactérienne (moisissures). Cependant, très peu de fabricants ont réalisé des tests sur les émissions de leurs produits. Outre le choix des matériaux de construction, plusieurs bonnes pratiques permettent d'assurer la qualité de l'air dans le bâtiment : 1- Dès la conception, confiner les installations sources de pollution et assurer le traitement de l'air ; 2- Pour l'entretien des locaux, choisir des produits de nettoyage respectueux de l'environnement et de l'air intérieur ; 3­ Enfin, le point majeur de la qualité de l'air : la ventilation. Prévoir une ventilation adaptée aux différents locaux, à leur occupation et aux activités abritées (on ventile intensément et occasionnellement une salle de réunion occupée et inversement pour un bureau individuel occupé pendant 8h ou plus). Cette ventilation doit être régulièrement entretenue 19 II-Spécificités des éco-matériaux et de l’éco-construction f) Pour aller plus loin : La base INIES est une base de données française de référence sur les caractéristiques environnementales et sanitaires des produits de construction. Depuis le 1er juillet 2013, tous les produits de construction, de décoration et autres équipements destinés au bâtiment faisant l'objet d'une communication à caractère environnemental, doivent justifier des bénéfices environnementaux mis en avant au travers d'une Fiche de Déclaration Environnementale et Sanitaire (FDES). Ces fiches sont disponibles sur la base INIES. Une FDES est un document standardisé qui présente les résultats d’analyse de cycle de vie ainsi que des informations sanitaires. Conçues par l’Association des Industries de Produits de Construction (AIMCC) à partir de 1995, les FDES sont encadrées par la norme NF P 01-010 depuis remplacé par la norme NF EN 15804 en 2014. Un contrôle par une tierce partie sera introduit en 2017. A ce jour un fabricant de matériaux peut émettre une FDES d’un de ses produits sans qu’aucun organisme tiers ne contrôle le contenu de l’étude réalisée. Les FDES permettent aux prescripteurs (architectes, bureaux d’études, promoteurs, …) d’évaluer la contribution des produits de construction à la performance environnementale et sanitaire d’un bâtiment à travers des indicateurs et des unités communes. Malheureusement, souvent pour des raisons de coût, les éco-matériaux n’ont pas encore tous leurs FDES. Le plan national Santé Environnement du ministère du Développement durable a été lancé en 2004 par le gouvernement. Puis conformément aux engagements du Grenelle de l'environnement et à la loi de santé publique du 9 août 2004, le gouvernement a élaboré un deuxième Plan national santé environnement pour la période 2009-2013. Le troisième est encore en projet. L’étiquetage des émissions de polluants volatils des produits de décoration et de construction est le premier en matière de santé environnementale : il constitue un critère de sélection pour les usages des matériaux de construction et de décoration et permet aux consommateurs de sélectionner les produits les moins nocifs pour leur environnement intérieur. Depuis le 1 er janvier 2012, les produits de construction et de décoration sont munis d’une étiquette qui indique, de manière simple et lisible, leur niveau d’émission en polluants volatils. Les produits concernés par cette nouvelle réglementation sont les produits de construction ou de revêtements de parois amenés à être utilisés à l’intérieur des locaux, ainsi que les produits utilisés pour leur incorporation ou leur application : cloisons, revêtements de sols, isolants, peintures, vernis, colles, adhésifs, etc. Le niveau d’émission du produit est indiqué par une classe allant de A+ (très faibles émissions) à C (fortes émissions), selon le principe déjà utilisé pour l’électroménager ou les véhicules 20 III-Les collectivités s’engagent pour l’éco-construction 1.Quelques bonnes raisons d'adopter l'éco-construction L'éco-construction n'est ni un effet de mode, ni l'expression d'un extrémisme écologique. L'objectif principal dans un projet d'éco-construction est, comme dans tous les autres types de construction, de mettre en œuvre un bâtiment qui réponde aux besoins fonctionnels de la collectivité. La démarche d'éco-construction ou d'éco-rénovation contribuera à promouvoir les dynamiques du territoire en favorisant l'utilisation des ressources locales, à la fois humaines et matérielles. C'est une opportunité de communiquer sur une démarche exemplaire et impulser auprès des citoyens des comportements plus respectueux de l’environnement. b) Les avantages sociaux a) Les avantages économiques Pour le territoire, l'éco-construction : -Contribue au dynamisme des territoires, à leur attractivité, -Participe au développement de l'économie locale (création d'emplois locaux non délocalisables), -Valorise les productions locales, les spécificités territoriales, -Favorisent les liens entre acteurs, -Réduit les coûts du fonctionnement des bâtiments publics. Pour le producteur, l'entrepreneur : -Valorise des productions locales, les savoir-faire, les produits locaux, -Permet une diversification de l'activité, une insertion dans le tissu économique local. Pour les usagers : - Garantie une meilleure traçabilité - favorise les coopérations entre les différents acteurs, les organisations collectives à l’échelon locale, - améliore le cadre de vie (le bien-être des usagers), crée du lien social (entre acteurs économique et usagers), - propose une insertion différente aux publics en difficultés c) Les avantages environnementaux -Préserve les ressources pour un développement durable - Limite les consommations d'énergie, - Participe à la lutte contre les changements climatiques (gaz à effet de serre), - Diminue la part d'énergie liée au transport, à la transformation et à la distribution (énergie grise). d) Les avantages culturels, identitaires - Préserve le patrimoine bâti - Valorise des spécificités locales et valorisation des savoirs-faire - Stimule l'innovation (technologique, structurelle, commerciale) - Développe de nouvelles identités territoriales (innovation architecturale, utilisation innovante des matériaux) 21 III-Les collectivités s’engagent pour l’éco-construction. 2.Une démarche innovante qui demande une attention particulière - La démarche doit être structurée, organisée et formalisée comme pour une construction traditionnelle (diagnostic, mise en place et suivi des actions, échéancier de réalisation, points d’étapes réguliers...). La démarche d'éco-construction demande en plus un approfondissement des études préalables et de la phase de conception, et une attention particulière au moment des appels d'offre pour mobiliser les entreprises autour des enjeux environnementaux du projet. - Des outils sont à votre disposition : ce guide a notamment pour objectif de vous fournir de l'information et des méthodes sur la démarche. - L'éco-construction possède de plus en plus de professionnels susceptibles de vous accompagner dans ce type de démarche. La filière bâtiment est dans une phase d'évolution pour s'adapter à de nouvelles méthodes, de nouveaux marchés. Vous participerez ainsi à accélérer l'évolution de cette filière en déterminant, conjointement avec la maîtrise d'œuvre, des objectifs de développement durable. 22 III-Les collectivités s’engagent pour l’éco-construction. 3. Aides applicables en 2014 a) Dispositifs régionaux Plusieurs actions existent : Le Conseil Régional de Basse-Normandie mène une politique volontariste en faveur de l'amélioration de l'habitat. Elle pilote notamment depuis 2011 la politique « Pour un habitat solidaire et durable »(HSD), dont les objectifs principaux sont : - Contribuer à diminuer les émissions de gaz à effet de serre par les économies d’énergie dans le logement, en incitant et en accompagnant les acteurs pour qu’ils considèrent l’objectif d’efficacité énergétique dans leurs actions de construction et de rénovation de l’habitat ; - Accompagner l’amélioration des conditions de vie des bas-normands aux revenus les plus modestes sur tout le territoire ; - Favoriser l’accès à un logement des jeunes bas-normands ; - Favoriser un développement rapide des compétences professionnelles et des filières liées à l’éco-construction ; - Sensibiliser les acteurs du territoire et les inciter à se mobiliser autour de ces enjeux, par l’exemplarité et un maximum de visibilité des actions de la région Basse-Normandie. D'autre part, dans le cadre du programme Défi’NeRgie et de leur convention de partenariat, l’ADEME et le Conseil Régional organisent l’appel à projet «Défi’Bat». . Les objectifs de ce dispositif visent à : - Doter la région Basse-Normandie de bâtiments exemplaires tant au niveau de l’efficacité énergétique que de la qualité environnementale ; - Créer des bâtiments dont les collectivités, entreprises, particuliers, peuvent s’inspirer pour généraliser les bâtiments basse consommation; - Démontrer que les moyens techniques et humains actuels permettent de construire et de rénover des bâtiments en basse consommation sans surcoût. Souhaitant privilégier de nouvelles formes d’habitat et de modes de vie plus efficaces en énergie et en CO 2 (performance globale du bâti, déplacements induits...), les critères du programme Défi’bat excluent les maisons individuelles de type pavillonnaire. 23 III-Les collectivités s’engagent pour l’éco-construction. Présentation de l’appel à projet Defibat 2014 Eligibles Maîtres d’ouvrages Collectivités, organismes publics, SEM, promoteurs, entreprises, associations Types de bâtiments - Habitat individuel groupé (10 logements minimum) - Logements collectifs (y compris copropriétés) - Bâtiments tertiaires de toute nature Type de travaux - Catégorie 1 : Réhabilitation de bâtiments tertiaires et résidentiels - Catégorie 2 : Construction ou rénovation « Zéro carbone » Modalités d’aides et organisation Modalités d'aides Organisation Aide à la conception (Assistance Maîtrise d'Ouvrage, Qualité Environnementale du Bâti, Analyse Cycle de Vie, bilan carbone, Simulation Thermique Dynamique...) Aide maximum de 70 % du montant HT des études, assiette plafonnée à 75000 € Sélection réalisée dans le cadre des réunions mensuelles du comité de gestion Défi’NeRgie Aide à l'investissement 60 € / m² de Surface Hors d'Oeuvre Net Réglementation Thermique maximum, plafonnée à 150000 € par projet - L’aide à l’investissement peut être sollicitée à partir du rendu de l’Avant-Projet Détaillé (APD) - Sélection organisée dans le cadre d’un jury régional - Date limite de dépôt des dossiers : 18 juillet 2014 Aide au suivi des performances et à la valorisation 24 III-Les collectivités s’engagent pour l’éco-construction. L'inter-profession bois organise depuis 2009, tous les 2 ans un prix régional de la construction bois afin de mettre en valeur l’utilisation du bois par les architectes et les constructeurs. Ce prix a pour but de primer des bâtiments bois terminés (publics et privés), construits en Basse Normandie. Ne peuvent concourir que des bâtiments comportant une part significative de bois, essentiellement en structure. Tout système constructif est ouvert au concours (colombage, poteau-poutre, ossature bois, bois massif empilé en madrier ou rondin, structures mixtes bois-béton, etc.). Dans le cas de la réhabilitation, ne pourront concourir que les bâtiments comportant une part importante de bois (mur manteau, réaménagement structurel en bois...). b) Dispositifs départementaux - Conseil Général du Calvados Le Conseil Général du Calvados subordonner l’attribution des aides départementales au respect, par les maîtres d’ouvrage, de critères de développement durable, c'est l'éco-conditionalité. Moins impactant sur l’environnement, moins consommateurs d’énergie, plus accessibles à tous, réalisés avec des techniques et des matériaux locaux... les projets prenant en compte le développement durable sont plus respectueux de l’homme et de la planète, et soutiennent l’économie responsable et locale. Ils pèsent également moins sur le budget des ménages et des collectivités parce qu’ils permettent la maîtrise des coûts liés à l’énergie. L'éco-conditionalité des aides du conseil général du calvados s'applique pour les dépenses supérieures à 100 000€. - Conseil Général de la Manche Le Conseil Général de la Manche met en application le principe d'éco-conditionnalité depuis 2008 via des aides pour la construction et rénovation des bâtiments. L'ambition est d'accompagner, et non de contraindre, les collectivités dans l'anticipation des référentiels normatifs. Il est noté une montée en gamme des projets sur le volet développement durable. Cette évolution est en grande partie liée à la volonté commune des différents financeurs publics (Europe, État, Région) d'intégrer des critères environnementaux et à la prise de conscience collective de cette thématique. Il est donc considéré que chaque collectivité est pleinement responsable du respect préalable des normes réglementaires en vigueur applicables à chaque projet pour les thématiques. 25 III-Les collectivités s’engagent pour l’éco-construction. En conséquence, la logique d'éco-conditionnalité des aides du Conseil Général de la Manche a été concentrée autour de quatre priorités dont une sur les matériaux : Objets cibles Construction neuve Rénovation/Réhabilitation Énergie Fourniture de l'étude RT 2012 Réalisation d'un Diagnostic de Performance Énergétique avant et après les travaux démontrant un gain de 30% Implantation Orientation conforme au bioclimatisme Accessibilité du site en termes de mobilité et d'accessibilité des publics accueillis Sans objet Eau Mise en place d'équipements visant à économiser l'eau et/ou valoriser les eaux pluviales Matériaux Uniquement pour les équipements scolaires et petite enfance en limitant les émissions de composés chimiques dans l'environnement intérieur 26 III-Les collectivités s’engagent pour l’éco-construction. 4. Labels Les avantages d’une construction certifiée, ce sont : - La garantie d’une construction ou d’une rénovation dont la qualité a été certifié par un tiers ; - La justification de sa valeur à la revente ou à la location ; - La reconnaissance de la politique de construction par les usagers. La démarche de construction Haute Qualité Environnementale HQE® en France, créé par l'association HQE est une marque déposée, l'approche environnementale a pu être institutionnalisée dans des programmes de construction de tailles moyennes et grandes. C’est avant tout une démarche volontaire, définissant 14 cibles dans 4 domaines (éco-construction, eco-gestion, confort, santé). L'équivalent chez les Anglo-Saxons est le "green building". Certains labels et certificats s'attachent plus aux résultats de la construction en matière d'efficacité énergétique des bâtiments Effinergie (France), Minergie (Suisse), et Passivhaus (Allemagne), Leed ( USA)... En France 2 labels sont liés à la performance énergétique : a) Effinergie + Le besoin bioclimatique du bâtiment doit être inférieur de 20% à l’exigence de la RT 2012. L'objectif de consommation maximale en énergie primaire est fixé à 40 kWhep/m².an, modulé selon la zone climatique,l'altitude, la surface des logements et l’utilisation d’énergies renouvelables. Les exigences : - Une mesure de perméabilité à l'air du bâti est obligatoire pour tout logement Effinergie+ ; - Un contrôle des systèmes de ventilation et une mesure de la perméabilité à l'air des réseaux est également obligatoire. La classe d’étanchéité des réseaux doit être au minimum la classe A ; - Il est obligatoire d’effectuer une évaluation des consommations d’énergie liées aux autres usages (électroménager, informatique, audiovisuel...). 27 III-Les collectivités s’engagent pour l’éco-construction. b) Bepos Effinergie Bepos-effinergie 2013 préfigure des engagements pris dans la loi Grenelle II pour 2020 en matière de bâtiment à énergie positive qui sont exprimés comme suit : « Toutes les constructions neuves faisant l'objet d'une demande de permis de construire déposée à compter de la fin 2020 présentent, sauf exception, une consommation d'énergie primaire inférieure à la quantité d'énergie renouvelable produite dans ces constructions, et notamment le bois-énergie». La difficulté pour atteindre ces engagements varie en fonction du contexte de la construction : zone climatique, zone urbaine ou rurale, usage du bâtiment (logement, école, bureaux...). Un Nouveau label lié cette fois à la nature des matériaux a été créé en 2013 : c) Label « Bâtiment biosourcé » Le label "bâtiment biosourcé" est attribué à tout bâtiment neuf intégrant un taux minimal de matériaux biosourcés dans sa construction : produits de construction et de décoration, mobilier fixe,... Il est uniquement délivré à un bâtiment ayant fait l’objet d’une certification portant sur sa qualité globale et en particulier sur sa performance énergétique et l’aptitude à l’usage des produits qui le composent. On entend par "matériau biosourcé" ou "bio-matériau" tout matériau issu de la biomasse animale ou végétale (matière première renouvelable) qui contribue à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et au stockage temporaire de carbone. Les principaux matériaux biosourcés sont le bois et ses dérivés, la paille, le chanvre, le liège et la laine de mouton. La mise en place de ce label répond à la volonté des Pouvoirs Publics de promouvoir l’utilisation de ressources de proximité et de dynamiser le tissu économique local en offrant un plus large choix de matériaux et produits aux maîtres d’ouvrage. Le label « bâtiment biosourcé » comporte 3 niveaux : - Le 1er niveau exige la mise en œuvre d’au moins 2 produits de construction biosourcés appartenant ou non à la même famille et remplissant des fonctions différentes au sein du bâtiment à sa date d’achèvement ; - Le 2ème niveau exige la mise en œuvre d’au moins 2 familles de produits de construction biosourcés à la date d’achèvement du bâtiment ; - Le 3ème niveau exige également la mise en œuvre d’au moins 2 familles de produits de construction biosourcés à la date 28 d’achèvement du bâtiment, en quantités supérieures à celles du 2 èmeniveau. 2ème Partie : Comment engager une démarche d'éco-construction ou éco-rénovation ? A. Les acteurs 1- Le maître d’ouvrage (MO) 2- L'assistant au maître d’ouvrage (AMO) 3- Le maître d’œuvre (Moe) 4- Les entreprises de chantier 5- Le bureau de contrôle B. Etapes d'une démarche de projet en éco-construction étape 1 : Besoins et faisabilités étape 2 : Conception étape 3 : Construction étape 4 : Réception 29 A. Les acteurs Il existe un grand nombre d’acteurs qui peuvent participer à la réalisation d’un projet de construction. La liste suivante n’a pas pour but d’être exhaustive, mais plutôt de clarifier les missions des plus fréquents pour répondre à la spécificité de l’éco-construction. En fonction de son expérience le maître d’ouvrage est à même d’identifier les acteurs qui pourront l’aider à chacune des étapes. 1- Le maître d’ouvrage (MO) 3- L'assistant au maître d’ouvrage (AMO) C’est la personne morale et/out physique pour qui l’ouvrage est construit ou réhabilité. Le maître d'ouvrage a pour responsabilité propre : Il assiste le maître d’ouvrage aux différentes étapes du projet, sur un sujet précis. Sa présence n’est pas obligatoire, mais s’il y a lieu d’en sélectionner un, il doit intervenir dès l’analyse des besoins. Un AMO peut être choisi pour différentes spécialités du projet : développement durable, énergie, acoustique, économie, sécurité, etc. - la définition des objectifs du projet formalisés dans le « programme » ; - le choix du maître d’œuvre - le choix des entreprises - le respect de la réglementation thermique, des normes de sécurité etc... La loi MOP oblige de passer une commande visant à répondre au mieux aux enjeux du bâti. La précision, la clarté et l’ambition de sa commande seront à l’origine de la qualité de l’ouvrage réalisé. 4- Le programmiste Le rôle du programmiste est d’aider le maître de l’ouvrage à exprimer et justifier son objectif opérationnel et à définir les conditions (sociales, urbaines, financières, de calendrier, partenariales, choix du montage opérationnel,…) de sa mise en œuvre ; Il formalise une demande pertinente et équilibrée pour le décideur politique, à l’issue de l’analyse des avantages et des inconvénients de chaque paramètre et option possible. 2- Le maître d’œuvre (MOe) 5- La maîtrise d'usage (MUe) Pour répondre aux différents aspects du programme, la maîtrise d’œuvre est constituée d’une équipe comprenant dans la plupart des cas : un architecte mandataire, un économiste, un ou plusieurs bureaux d’études techniques : paysage, structure, fluide, thermique, environnement, ergonomie, muséographie... . L’application de la RT 2012 impose quasiment de travailler dès la première phase du projet avec un bureau d'étude thermique pour la construction neuve. La "maîtrise d'usage" est née de la volonté des habitants, citoyens, usagers de se situer au cœur du processus d'élaboration du projet, pour participer à sa conception en exprimant leurs attentes et les savoirs tirés de leurs expériences issues de cet usage. Elle complète de façon participative et démocratique les acteurs traditionnels, que sont le maître d'ouvrage et le maître d'œuvre. 30 A. Les acteurs 6- Les entreprises de chantier Elles ont pour objectifs de réaliser le projet architectural tel qu’il a été conçu par le maître d’œuvre et validé par le maître d’ouvrage. Elles peuvent apporter conseil et expertise dans leur spécialité. En cours de projet, il sera essentiel de prévoir une phase de sensibilisation afin qu’elles s’approprient les enjeux spécifiques de l’éco-construction qui peuvent être inhabituels pour elles. 7- Le controleur technique Il vérifie la conformité d'un projet, des études au chantier, aux règlementations en vigueur Le controle technique est obligatoire pour les opérations de construction ayant pour objet la réalisation : 1°) D'établissements recevant du public, classés dans les 1re, 2e, 3e et 4e catégories ; 2°) D'immeubles dont le plancher bas du dernier niveau est situé à plus de 28 mètres par rapport au niveau du sol le plus haut utilisable par les engins des services publics de secours et de lutte contre l'incendie ; 3°) De bâtiments, autres qu'à usage industriel : - Comportant des éléments en porte à faux de portée supérieure à 20 mètres ou des poutres ou arcs de portée supérieure à 40 mètres, - Comportant, par rapport au sol naturel, des parties enterrées de profondeur supérieure à 15 mètres, ou des fondations de profondeur supérieure à 30 mètres, ou nécessitant des reprises en sous-oeuvre ou des travaux de soutènement d'ouvrages voisins, sur une hauteur supérieure à 5 mètres ; 4°) Lorsqu'ils sont situés dans les zones de sismicité 4 ou 5 délimitées conformément à l'article R. 563-4 du code de l'environnement, des immeubles dont le plancher bas du dernier niveau est situé à plus de 8 mètres par rapport au niveau du sol ; Difficulté lié à la présence d'un bureau de contrôle dans le cadre d'un projet utilisant des écomatériaux : Lorsque les matériaux utilisés ne répondent pas à un DTU ou a des règles professionnelles de mise en œuvre, le bureau de contrôle peut émettre un avis négatif. Le maître d'ouvrage doit alors démontrer la la nécessité du choix technique et sa pérennité. 5°) Lorsqu'ils sont situés dans les zones de sismicité 2, 3, 4 ou 5, les bâtiments appartenant aux catégories d'importance III et IV et les établissements de santé, lorsqu'ils n'y sont pas déjà soumis au titre d'une autre disposition du présent article ; 6°) D'éoliennes dont la hauteur du mât et de la nacelle au-dessus du sol est supérieure ou égale à 12 mètres. 31 A. Les acteurs 6- Les entreprises de chantier Elles ont pour objectifs de réaliser le projet architectural tel qu’il a été conçu par le maître d’œuvre et validé par le maître d’ouvrage. Elles peuvent apporter conseil et expertise dans leur spécialité. En cours de projet, il sera essentiel de prévoir une phase de sensibilisation afin qu’elles s’approprient les enjeux spécifiques de l’éco-construction qui peuvent être inhabituels pour elles. 7- Le controleur technique Il vérifie la conformité d'un projet, des études au chantier, aux règlementations en vigueur Le controle technique est obligatoire pour les opérations de construction ayant pour objet la réalisation : 1°) D'établissements recevant du public, classés dans les 1re, 2e, 3e et 4e catégories ; 2°) D'immeubles dont le plancher bas du dernier niveau est situé à plus de 28 mètres par rapport au niveau du sol le plus haut utilisable par les engins des services publics de secours et de lutte contre l'incendie ; 3°) De bâtiments, autres qu'à usage industriel : - Comportant des éléments en porte à faux de portée supérieure à 20 mètres ou des poutres ou arcs de portée supérieure à 40 mètres, - Comportant, par rapport au sol naturel, des parties enterrées de profondeur supérieure à 15 mètres, ou des fondations de profondeur supérieure à 30 mètres, ou nécessitant des reprises en sous-oeuvre ou des travaux de soutènement d'ouvrages voisins, sur une hauteur supérieure à 5 mètres ; 4°) Lorsqu'ils sont situés dans les zones de sismicité 4 ou 5 délimitées conformément à l'article R. 563-4 du code de l'environnement, des immeubles dont le plancher bas du dernier niveau est situé à plus de 8 mètres par rapport au niveau du sol ; Difficulté lié à la présence d'un bureau de contrôle dans le cadre d'un projet utilisant des écomatériaux : Lorsque les matériaux utilisés ne répondent pas à un DTU ou a des règles professionnelles de mise en œuvre, le bureau de contrôle peut émettre un avis négatif. Le maître d'ouvrage doit alors démontrer la la nécessité du choix technique et sa pérennité. 5°) Lorsqu'ils sont situés dans les zones de sismicité 2, 3, 4 ou 5, les bâtiments appartenant aux catégories d'importance III et IV et les établissements de santé, lorsqu'ils n'y sont pas déjà soumis au titre d'une autre disposition du présent article ; 6°) D'éoliennes dont la hauteur du mât et de la nacelle au-dessus du sol est supérieure ou égale à 12 mètres. 32 B. Les étapes d’une démarche de projet en éco-construction La démarche d'éco-construction, est une démarche globale qui s'applique à toutes les étapes d’un projet de construction/rénovation. Elle intègre des conditions de développement durable (environnemental, économique, social) dans toutes les phases de la réalisation d'un bâtiment, depuis l'idée de sa conception jusqu’à la gestion du bâtiment, en passant par l'exploitation-maintenance voire la déconstruction. Le Code des Marchés Publics va dans ce sens avec l’article 5 qui est dédié à l’obligation pour l’acheteur public de veiller à ce que la qualité environnementale du bâti soit prise en compte dans les opérations de construction qu’il engage. Etape 1 : Besoins et faisabilités I- Etudes préliminaires II- Élaboration du programme III- Choix du Maître d’œuvre Etape 2 : Conception IV- Dossier permis de construire V- Autorisation de construire VI- Choix des entreprises et marché de travaux VII- Consultation des entreprises Etape 3 : Construction VIII- Préparation du chantier IX- Contrôle du chantier X- Réalisation du chantier 33 B. Étapes d’une démarche de projet en éco-construction Comment lire le document ? Ce chapitre présente les différentes étapes d'un projet d'écoconstruction, des encadrés peuvent compléter le texte en l'illustrant d'exemples, de conseils de bonne conduite ou d'indication sur les acteurs à mobiliser. Dans quelle « Étape » ? Dans quelle phase de la Loi MOP ? Dans quel chapitre ? Dans quelle sous partie? Toujours sous la forme d’un encadré des extraits de la 3ème partie du guide En plus de cette mise en forme, des pages « Bonnes Conduites » et « Acteurs potentiels » viennent compléter durant le déroulement les démarches. 34 Étape 1 : Besoins et faisabilités Le plus en amont possible du projet, il est essentiel de clarifier les objectifs à atteindre en matière de développement durable. I- Études Préliminaires 1. Initiation du projet EXEMPLES La première phase consiste à détecter et analyser les besoins auxquels devra répondre le projet de construction ou/et de rénovation : A quoi va servir le bâtiment ? Qui va l’utiliser ? A quelle fréquence ? Y aura-t-il des usages particuliers (accueil de PMR, de personnes âgées, de jeunes enfants)? Il faut prendre en compte l’usage et les utilisateurs futurs pour concevoir le bâtiment. Plus les analyses seront pertinentes, plus les risques de remise en cause du projet sont réduites. I- Pavillon des énergies(Le Dézert), p 71 a) Préciser et hiérarchiser les objectifs (adopter une méthode d'évaluation en rapport avec le projet et choisir les thématiques fortes): - Quels sont les objectifs écologiques du bâtiment (bilan écologique faible, construction passive, bâtiment sain/non polluant, démarche HQE) - Décrire les objectifs environnementaux à atteindre (choix des axes, par exemple la gestion de l'eau, l' impact des matériaux...) - Rédiger une « charte environnementale » créée par le maître d’ouvrage. Celle-ci regroupera les engagements environnementaux, sociaux et économiques pour un projet de construction. Toutes les entreprises qui voudraient participer à la conception et à la réalisation devront signer et respecter cette charte. - S'inscrire dans une démarche d'écologie territoriale (impacts déplacements, mode de fonctionnement, modèle d'économie locale, favoriser les circuits courts, l'économie locale et les savoir-faire). Décision prise lors du programme de l'engagement dans une démarche HQE en phase projet et réalisation. Cette démarche engage des choix particuliers de matériaux, en ce qui concerne la qualité environnementale et sanitaire. II- La damassine (Vandoncourt), p 73 Une réalisation cohérente avec la politique environnementale de la Communauté d'Agglomération du Pays de Montbéliard. Une volonté de réaliser un bâtiment emblématique et exemplaire qui montre les valeurs de l’agglomération en terme d’énergie, de ressources locales, de matériaux éco-responsables. Dès cette étape, il peut être intéressant de se faire accompagner par des structures compétentes du territoire (cf page 44 et l'annuaire page 89) 35 Étape 1 : Besoins et faisabilités b) Repérer l’environnement de l’opération : 1- Evaluer les composantes de l’environnement physique, urbain, social : données existantes, principales contraintes, éléments imposés (obligations réglementaires comme la RT 2012, contraintes liées au site) ou difficultés pressenties (diagnostic territorial, sol, monuments classés, projet politique, PLU, SCOT, …). Contrainte de desserte du site, accès (transports en commun, parkings). 2- Repèrer les sources d’activités existantes et/ou futures qui peuvent être en relation avec le projet, par exemple pour mutualiser les besoins avec d’autres structures, faire un bâtiment à plusieurs usages au lieu de plusieurs bâtiments adaptés chacun à un seul usage. c) Evaluer la pertinence du projet Il s’agit d’évaluer la pertinence du projet par rapport à l’environnement politique (cohérence avec les orientations nationales, stratégies locales, enjeux territoriaux) : - Quelles sont les orientations et volontés politiques de l’échelle nationale jusqu’au territoire concerné en matière de développement durable, d’écologie, de santé, d’économie locale… ? - Comment s’intègrent mes volontés pour mon projet dans ces orientations générales, prise en compte des Agenda 21, des Plans Climats Energie Territoriaux 3- Repèrer les ressources déjà présentent sur site (si un bâtiment doit être détruit en amont). En étudiant les matériaux qui constituent le bâtiment existant, les possibilités de déconstruction et recyclage dans le projet. 4- Repérer les ressources à proximité du site qui pourraient être utiles lors de la construction (bois communal, producteurs de paille, chanvre, lin,…,. 5- Repérer les acteurs susceptibles d’être impliqués au moment de la conception, de la réalisation et de l’utilisation (réseau de compétences interne et partenaires externes, futurs utilisateurs) : il faut partager le projet pour s’assurer de l’adhésion. Rencontrer d'autres maîtres d'ouvrages engagés dans une même démarche. 6- Identifier et organiser le suivi des points à risques de l’opération. 36 Étape 1 : Besoins et faisabilités 2. Études d’opportunités Cette phase a pour but de vérifier l’adéquation de la solution envisagée par rapport aux besoins entre : - les objectifs du maître d’ouvrage - les attentes des utilisateurs et usagers - l’environnement du projet Il faudra : - Se positionner par rapport à la demande : utilité publique, intérêt général; - Recueillir les avis d’opportunité par rapport à l'environnement régional; - Informer, sensibiliser et faire participer le grand public (mais aussi les professionnels) quant à la qualité et au bien-fondé de l’éco-construction, ne pas axer seulement sur les performances énergétiques mais également sur la nature des éco-matériaux, leurs impacts sur la santé et l’environnement par rapport à des matériaux conventionnels; - Communiquer autour de projets réussis afin de rendre la démarche crédible auprès de tous; - Comparer les solutions susceptibles de répondre aux besoins : construction neuve/ réhabilitation; EXEMPLE IVLA BOISERIE polyvalente à Mazan, p 77 Salle Depuis plus de 50 ans, les Mazanais attendaient la création d’un véritable pôle culturel et de loisirs ; cette attente a été mise à profit lors de la réalisation du projet par la prise en compte des remarques et requêtes formulées durant cette période d'échange. - Évaluer des coûts réalistes (dépenses pour construire, dépenses de fonctionnement : équipement, énergie, … mais aussi recettes possibles : vente d’énergie par exemple) - Apporter des éléments objectifs et argumentés d’aide à la décision. Durant cette phase, le maître d’ouvrage doit bâtir différents scenarii imaginables en fonction de ses exigences, besoins et contraintes, et conclure sur l'opportunité ou non du projet. 37 Étape 1 : Besoins et faisabilités ESQ Programme AVP PRO ACT EXE DET OPC AOR II- Élaboration du programme 1. Études de faisabilité Phase Prog : Programme Elle est fondamentale et incontournable, tant : - pour l’engagement maîtrise(s) d’ouvrage ; de la (des) - pour la clarification des compétences de chacune des maîtrises d’ouvrage impliquées dans le processus de programmation, et ultérieurement dans la réalisation du projet ; - pour la compréhension des enjeux par la maîtrise d’œuvre ; - pour la cohérence d’un projet dans l’écriture et le fonctionnement de la ville dans son ensemble. - La maîtrise d’oeuvre, en fonction des missions qu’il lui sont confiées, peut être associées à l'élaboration du programme. (cf. Choix du maître d’oeuvre). La faisabilité doit permettre de confronter les objectifs fixés au projet avec la réalité du site et du contexte à satisfaire. La faisabilité doit être distinguée de la notion d’opportunité. Alors que la faisabilité s’attache principalement aux domaines techniques, économiques et sociaux, l’opportunité du projet relève d'abord d'un choix politique en fonction d’un besoin et de la hiérarchisation des priorités. a) Approfondir les investigations menées dans les études d’opportunité (objectifs, pertinence, …) Il ne s’agit pas de faire un premier plan du projet. Il faut vérifier que les objectifs ne soient pas contradictoires et qu’il n’y ait pas de confusions entre objectifs et solutions. Pour confirmer les enjeux et le programme, cette analyse de la faisabilité devrait être faite dans tous les cas. b) Définir le processus de participation à la maîtrise d’ouvrage en vue de l’élaboration du programme - Identifier les entités en interne ou les partenaires externes qui pourront alimenter la réflexion de la maîtrise d’ouvrage (de par leurs compétences, leur positionnement, leur relation au futur équipement) et déterminer comment les faire participer au projet. - Créer une dynamique interne autour du projet (impliquer les différents services : juridique, financier, administratif, environnement, voirie, urbanisme, paysagisme, …) - Inscrire le projet dans le temps, dans des étapes, dans un projet plus global. 38 Étape 1 : Besoins et faisabilités Programme ESQ AVP PRO ACT EXE DET OPC AOR 2. Préprogramme a) Faire une synthèse de toutes les études et données recueillies Rassembler dans un même document les données quantifiées, les éléments d’analyse du fonctionnement de l'espace et les éléments issus d'une lecture "sensible" du site (croquis, relevés photos, schémas de perception). Pour des espaces publics complexes, l’analyse des usages pourra être utilement développée dans le cadre d’études sociologiques qui font aujourd’hui trop souvent défaut. La définition des besoins s’attachera particulièrement à : -reformuler les attentes (perceptions, inquiétudes, usages...) ; -identifier les dysfonctionnements et les éventuelles oppositions relatifs à la sécurité, au confort, à la gestion, à la lisibilité, au morcellement du sol, aux conflits entre utilisateurs (automobilistes / piétons / cyclistes), etc. b) Associer et faire participer les futurs bénéficiaires Les futurs bénéficiaires peuvent être des particuliers, des professionnels, des élus, des agents de service, etc. Il ne faut pas seulement compiler les idées sans contacts ni échanges, il faut effectuer un travail d’analyse et de formulation des concepts essentiels de la construction avec les personnes concernées. Par exemple dans le cas d’un projet d’une nouvelle piscine qui posséde des spécifications uniques à tous les autres bâtiments, il faudra en amont consulter les maîtres nageurs pour la sécurité, les agents d’entretien pour le côté technique, les usagers par rapport à leurs attentes (loisirs, scolaires, sportifs,...) afin de s’assurer que les besoins s'accordent avec l'éco-construction. c) Implication d'une maîtrise d'usage L'élu a besoin de l'avis d'experts techniciens, financiers et administratifs pour prendre une décision. Il a aussi besoin de l'habitant, en tant qu'expert de son territoire et de son quotidien. La question centrale qui suit est celle de la place du citoyen, de l'habitant ou de l'usager dans le processus de décision. Le rôle des élus se doit de d'abord identifier un projet avec les habitants, compatible avec les prévisions de calendrier et de budget. Les relations entre la maîtrise d'œuvre et la maîtrise d'ouvrage sont bien connues, celles entre le maître d'usage et les deux autres sont nouvelles : - maîtrise d'ouvrage/maîtrise d'usage : les habitants interviennent très en amont, en exploitant leurs besoins dès la définition du cahier des charges ; - maîtrise d'œuvre/maîtrise d'usage : les habitants suivent la mise en œuvre de leurs préconisations dans la réalisation du chantier. La maîtrise d'usage s'exprime par le biais d'un groupe de travail d'habitants motivés, sur la base du volontariat. Il a deux objectifs : produire un document de préconisations, et restituer à chaque étape son travail aux autres habitants. 39 Etape 1 : Besoins et faisabilités Étape Programme ESQ AVP PRO ACT EXE DET OPC AOR Les préconisations des habitants doivent être élaborées sous la forme d'un document de qualité professionnelle recevable par les décideurs et les experts, et non sous la forme de revendications impressionnistes. Les habitants doivent donc travailler avec un professionnel tiers (architecte, urbaniste, paysagiste, programmiste, associations spécialisés...), rémunéré comme tel par la collectivité (par exemple par un budget voté par le Conseil de quartier) : il ne s'agit pas de bénévolat. Le rôle de ce professionnel est de : - donner des outils de compréhension sur les enjeux et les contraintes du projet ; - réaliser le cahier de préconisations exprimant l'expertise des habitants ; - fournir des documents de présentation pour les moments de restitutions (enquêtes, réunions publiques, écoles, web, interventions sur la voie publique...) Les démarches participatives obligent à une attitude de respect, voire de confiance, entre décideurs et habitants. Le processus doit s'inscrire dans un cadre institutionnel légitime, tel que le Conseil de quartier ou le Conseil de développement si ils existent. Une obligation de concertation et de participation des habitants a été inscrite dans les lois S.R.U, dans le code de l'urbanisme ou dans la loi Vaillant sur la démocratie de proximité. 3. Programme opérationnel a) Recueillir de façon détaillée les besoins, contraintes et attentes - Le programme va s'efforcer de définir : les objectifs de qualité environnementale, objectifs de consommation énergétique (chiffré), objectifs d’économie locale, insertion professionnelle, … - Définir les exigences qualitatives et les rendre mesurables (privilégier l’approche en terme de qualité d’usage et pas uniquement de qualité technique), qualité urbanistique, sociale, environnementale, … Dans le cas d’objectifs environnementaux, le maître d’ouvrage peut : - faire référence à des normes ou documents équivalents (labels HPE, normes NF environnement pour les peintures, …) - quantifier les performances : coût de construction au m², kiloWatt heure(KWh) énergies consommées sur une année, pourcentage de substances dangereuses pour la santé ou l’environnement, émission de carbone et l’énergie grise, etc. - qualifier des exigences fonctionnelles, par exemple : « bâtiment sans climatisation avec une température intérieure maximum de 19°C en hiver » (la RT impose une température intérieure de confort (TIC)). 40 Étape 1 : Besoins et faisabilités Programme ESQ AVP PRO ACT c) b) Transcrire tous les besoins, données, exigences, contraintes, en vue de la consultation de la maitrise d'oeuvre EXE DET OPC AOR Description de l’application d’une ou des exigence(s) environnementales et/ou sociales imposées par la CDC Caractéristiques : Dans le cas d’une consultation de maîtrise d’œuvre, le programme sera complété par les pièces nécessaires au bon déroulement du processus retenu par la maîtrise d’ouvrage (CCTP, CCAP, règlement de consultation, etc.). Le cahier des charges a pour utilité de présenter le processus de réalisation du projet et a valeur d'acte d’engagement entre le maître d’œuvre et le(s) maître(s) d’ouvrage. - Partie intégrante du CCTP - Caractère obligatoire de la spécification Principe : Obligation pour les fournisseurs ou prestataires de respecter strictement les exigences de l’acheteur public. Il s’agit d’un document structuré faisant ressortir visuellement les “idées-forces”, les objectifs d’éco-construction. Ce document doit motiver le maître d’œuvre sur l’intérêt et l'exemplarité du projet. Actions : Inscription des exigences sociales et/ou environnementales dans le Cahier des charges : Spécifications techniques (art. 6) et clauses d’exécution (art. 14) Le cahier des charges : Contexte : - Nombre de fournisseurs et/ou prestataires potentiels suffisants - Engagement politique fort - Souhait d’obtenir un résultat strictement conforme aux attentes - Intègre le projet au site et non le site au projet (orientation du site, abri des vents dominants, nuisances, etc.) - Prévoit la construction en fonction de la disponibilité et de l’utilisation de matériaux (temps de séchage de la terre par exemple, ou stockage provisoire pour atteindre une quantité suffisante au début du chantier). - Définit ce que sont les éco-matériaux selon la maitrise d'ouvrage. Cela permettra au maître d’œuvre d’avoir une idée précise de ses souhaits et volontés. - Exige une clause environnementale et/ou sociale qui sera insérée dans le Dossier de Consultation des Entreprises (DCE). Le CDC constitue une obligation contractuelle pour les candidats de marchés publics. Avantages : - Certitude d’obtenir un produit ou une prestation qui répond aux attentes de l’acheteur en matière environnementale et/ou sociale. - Simplification du travail d’analyse des offres (suppression du critère environnemental, les offres étant toutes conformes)Cf. “Consultation des entreprises” - “Le choix des critères d’attribution“. Inconvénients: - Un CDC trop exigeant entraîne le risque d’un marché infructueux ou une mise en concurrence insuffisante. - Un CDC peu exigeant n’est pas une source de réelles incitations pour les fournisseurs et ne valorise pas les fournisseurs les plus performants en matière de construction écologique. - Risque d'éliminer les petites entreprises locales 41 Étape 1 : Besoins et faisabilités Programme ESQ AVP PRO ACT EXE DET OPC AOR d) Préparer la validation du programme et de l’enveloppe financière Estimer au plus près l’enveloppe budgétaire nécessaire à la réalisation du projet. Si le programme et l’enveloppe budgétaire sont approuvés, le projet entre dans sa phase de conception. Le travail sera ensuite réalisé par le maître d’œuvre, sous la responsabilité et la direction du maître d’ouvrage. A l’issue de la phase de programmation, des questions peuvent rester "ouvertes". Dans ce cas, elles apparaîtront en tant que telles dans le document "programme" qui hiérarchisera et expliquera clairement : - Ce qui est fixé par la maîtrise d’ouvrage ; - Et, le cas échéant, les points (limités) pouvant être modifiés ; - Les éléments à propos desquels la maîtrise d’ouvrage n’a pas arrêté de position définitive et appelle les propositions du concepteur. Elle peut également être un moment clef de la concertation durant l’étape de conception. Mais dans tous les cas, le programme doit être formalisé, discuté et validé par les différents acteurs. Le programme peut être le garant de la convergence des objectifs mais il peut également afficher des points de vue différents (voire des contradictions) sur certaines questions qui seront soumises à la maîtrise d'oeuvre ; celle-ci devra alors proposer des solutions à la maîtrise d'ouvrage. EXEMPLES I- Pavillon des énergies (Le Dézert), p 71 Il a été mentionné que le bois utilisé devait être certifié et d’origine française. D’une manière générale, l'utilisation d'éco-matériaux a été privilégiée dans ce projet de construction dès la phase de “programme”. VI- Groupe scolaire HQE (Montreuil), p 80 Le cahier des charges stipulait une ossature bois, avec une isolation en paille dans des caissons préfabriqués. L’entreprise qui a répondu (un agriculteur empailleur basé au Mans) a réalisé les caissons et le remplissage. Ceux-ci ont été envoyés déjà prêts à Montreuil. 42 Bonnes conduites dans le cadre de la réalisation du programme et du cahier des charges: - Intégrer la démarche d'éco-construction ou/et éco-rénovation le plus en amont possible du projet. - S'inspirer d'exemples de réalisations durables, s'informer sur la construction durable. - S'entourer d'une équipe compétente et motivée. Le recours à un assistant à maîtrise d'ouvrage spécialisé dans la construction durable ou la haute qualité environnementale est souhaitable. - Définir les objectifs fonctionnels, environnementaux, économiques... du projet . - S'appuyer sur un système de management du projet par rapport aux objectifs. - Mesurer les résultats. - Pour que la maîtrise d'oeuvre soit efficace, le programme et le cahier des charges doivent être lisibles, percutants et synthétiques. - L’ADEME a publié un guide sur les différentes certifications et labels disponibles pour le bâtiment. - Visite des équipements éco-construits similaires : acquérir une culture et identifier les points à risques et les points de vigilance. - Un des objectifs politiques peut être de créer et développer un tissu d’entreprises compétentes en éco-construction (cela doit passer par l’insertion, la formation, …) - S’inspirer d’un projet déjà réalisé correspondant à ses objectifs propres (prendre contact avec les acteurs du projet, recueillir les avis, les conseils,...) Quelques pièges à éviter : - Les exigences « fourre-tout » : éviter les exigences trop générales ayant pour objectif des engagements, voire des exigences environnementales et/ou sociales imprécises et non détaillées. - Les exigences « parfaites »: éviter les exigences si exigeantes en terme de performance qu’aucun fournisseur ne peut y répondre. - Les exigences« incohérentes »: éviter les exigences en lien avec le développement durable mais sans cohérence, voire contradictoires avec l’objet du marché public. - Les exigences« invérifiables »: éviter les exigences qui ne peuvent être vérifiées car elles sont fondées sur des éléments non tangibles, mesurables et vérifiables. - Les exigences « déplacement de pollution »: éviter les exigences qui réduisent l’impact environnemental dans le cadre du marché, mais qui déplacent la pollution ailleurs. 43 Acteurs potentiels dans le cadre de la réalisation du programme et du cahier des charges: CAUE, Espace Info Energie, Associations, AMO, Bureau d’étude, Programmiste, Utilisateurs,... Pour rédiger un programme, il est nécessaire de créer un comité consultatif ou comité de pilotage du projet. Il peut comprendre : - des représentants de la maîtrise d’ouvrage à même de se prononcer sur la commande, le coût, la gestion et l’entretien du bâtiment - des représentants des usagers - des organismes conseillers spécialisés : (cf.Annuaire page 89) • • • • L'espace Info Energie spécialisé dans le conseil en maîtrise de l’énergie et le recours aux énergies renouvelables. Associations spécialisées dans les éco-matériaux et éco-construction Un AMO-HQE® spécialisé sur l’ensemble des questions du développement durable et dans l’accompagnement de projet. CAUE (Conseil en Architecture, Urbanisme et Environnement) La rédaction du programme et son approbation par l’ensemble du comité consultatif constituent une condition essentielle de la réussite du projet Le maître d’ouvrage peut faire appel à un conseiller du CAUE et/ou d'un Espace Info Energie afin de l’aider à rédiger un programme minimal intégrant des exigences de performances énergétiques et environnementales. Ils peuvent aussi aider à sélectionner un AMO compétent, à même de l’assister dans la rédaction de ses exigences et dans le suivi de la totalité du projet. Les associations diverses peuvent apporter leurs savoirs et expériences dans les éco-constructions. Dans le cas où le maître d’ouvrage n’est pas en mesure d’exprimer clairement ses besoins en matière de performance énergétique, ou de Haute Qualité Environnementale, et d’en vérifier la mise en application à chacune des étapes, alors la présence d’un AMO-HQE® sera un plus. Dans le cas ou la Moe est consultée en amont du projet, l' AMO-HQE® peut-être intégrée à la maîtrise d’oeuvre. Une maîtrise d’oeuvre qui est missionnée sur un projet depuis la phase Prog est plus significativement efficace dans la compréhension des attentes.... EXEMPLE III-Auditorium terra cruda (Pigna en Corse), p 75 La commune n’avait pas les moyens de faire appel à une AMO. En revanche, et malgré sa petite taille, elle possédait en interne les compétences suffisantes. En effet, elle avait déjà eco-construit sa mairie 10 ans auparavant. 44 Étape 2 : Conception PROG Esquisse AVP PRO ACT EXE DET OPC AOR III-Choix du maître d’œuvre a) Procédure de mise en concurrence des concepteurs Objet du marché : ajouter les mentions « écologiques », « faible impacts/incidences environnemental(e)s » et préciser les objectifs environnementaux pour que seuls les maîtres d’œuvre concernés par cette démarche répondent à l'appel d'offre. Il peut également être stipulé, dans l’avis d’appel à la concurrence, que l’équipe de maîtrise d’œuvre devra « justifier de sa compétence en matière environnementale » (il s’agit de décrire ses références dans ce domaine, manifester l’intérêt pour la démarche, et montrer comment elle l'a intégré dans sa méthode de travail). b) Choisir un maître d’œuvre et la réponse architecturale, technique, qui répondent le mieux aux enjeux de l’opération, dans le respect des procédures Choisir une maîtrise d’œuvre en fonction de certains critères : ses références/ expériences passées dans le même domaine, ses méthodes de travail,son engagement dans des démarches socialement responsables et environnementales. Passer par des entretiens pour présenter les attentes de la maîtrise d’ouvrage par rapport à ce que peut faire le maître d’œuvre et les entreprises. Le choix de la maîtrise d’œuvre passe par un système de pondération sur des critères particuliers (plan de développement durable, prix de la prestation, engagements socio-responsables, etc.). Cette pondération est fonction de la nature du marché, de la personne publique et de l’état du marché. Elle doit être déterminée lors de la rédaction de l’appel à concurrence. Pour l’appréciation, un système d’attribution en faveur du développement durable peut être élaboré, par exemple : - Quelles propositions le candidat a-t-il faites pour traiter le volet environnemental ? A-t-il abordé les objectifs énergétiques, la gestion de l’eau, le transport des utilisateurs, … ? - Quelles propositions met-il en évidence au titre de la mixité sociale, de la vie urbaine ou/et plus précisément du quartier, de la gouvernance du projet? - Le candidat a-t-il intégré la notion de développement économique du territoire, de la ville ou/et du quartier, la notion d’économie sociale, solidaire, … ? A noter que ces questionnements peuvent être transposés et utilisés pour le lancement de l’appel d’offre des entreprises de construction. 45 Étape 2 : Conception PROG Esquisse AVP PRO ACT EXE DET OPC AOR EXEMPLE IV-LA BOISERIE Salle polyvalente à Mazan, p 77 Dans ce projet le point de vue sociétal est aussi très important. L’objectif était de créer un lieu de rencontre et d’échange visant à renforcer la mixité sociale et le lien intergénérationnel sur la commune. c) Mise en place des autres acteurs Associer en amont les acteurs indispensables (voir p 48), en veillant à la pertinence des missions confiées, les spécificités et limites des rôles de chacun. Les différentes structures (cf. Annuaire page 89) peuvent aussi avoir plusieurs niveaux d'implication dans un projet, allant du conseil ponctuel à l'accompagnement sur l'ensemble du projet. EXEMPLES IV-LA BOISERIE Salle polyvalente à Mazan, p 77 Diverses façons existent pour faire participer et recueillir les avis. Dans cet exemple, le nom de la nouvelle salle de spectacle a été choisi par les Mazanais. IX-Local Jeune (Gonfreville l’Orcher), p 85 Organisation d’un chantier participatif d’isolation en bottes de paille. Le chantier participatif a impliqué les jeunes du quartier (encadrés par un professionnel) dans la construction du bâtiment qu’ils utilisent. Ils seront alors plus à mêmede respecter les nouveaux locaux. 46 Bonnes conduites dans le cadre de la conception de l'Esquisse: Intégrer au moins au niveau du principe un certain nombre de thématiques dès la première phase de conception du bâtiment : - Intégration du bâtiment dans son environnement - Choix de produits de construction performants et respectueux de l'environnement - Utilisation de procédés de construction efficaces - Maîtrise de l'énergie - Gestion de l'eau dans le bâtiment - Gestion des déchets - Gestion et maintenance du bâtiment - Qualité sanitaire et confort des usagers - Chantier à faibles nuisances. Ces différentes thématiques sont corrélées les unes avec les autres, d'où l'intérêt d'adopter une approche globale du bâtiment dès sa conception. La réflexion autour des thématiques du bâtiment durable permet : - de définir les priorités environnementales pour le bâtiment et de fixer des objectifs qualitatifs et quantitatifs pour ces sujets prioritaires, - d'intégrer des objectifs dès la conception architecturale, préalable indispensable à la performance du bâtiment - de prévoir dans la conception les éléments permettant l'exploitation et la maintenance durables du bâtiment. La phase de conception est réalisée par le maître d’œuvre. Néanmoins, le rôle du maître d’ouvrage dans cette étape est de : - Valider à chaque phases les aspects environnementaux par rapport au programme - Faire des choix respectueux de l’environnement et de la santé - Arbitrer au regard du coût global - organiser la concertation avec tous les acteurs et futurs utilisateurs de l’esquisse à l’avant-projet 47 Acteurs potentiels dans le cadre de la conception de l'Esquisse: AMO, MOe Bureau de contrôle, contrôleur technique, coordinateur SPS (Sécurité et Prévention de la Santé des Travailleurs), SPS, experts,... En phase conception, un énergéticien du bâtiment peut être sollicité afin de répondre au programme demandé. Le Bureau de contrôle, dans sa mission de vérification d'exigence d'isolation thermique des bâtiments, vérifiera dès cette étape les critères techniques d’obtention des résultats. Le maître d’ouvrage peut avoir recours à une mission d’AMO afin de vérifier l’adéquation entre ses besoins et les réponses apportées par l’équipe de maîtrise d’œuvre. La maîtrise d’œuvre doit s’appuyer sur des experts en capacité de répondre à la demande. Il est nécessaire d'impliquer un bureau de contrôle (avis décisif en matière d’assurance). De plus, le maître d’œuvre doit : - apporter une preuve de solidité et de sécurité de l’ouvrage - inclure le bureau de contrôle dans les phases de conception dans le cas où la loi l’y oblige ou bien, de sa propre volonté. 48 Étape 2 : Conception PROG ESQ Avant-Projet PRO ACT EXE DET OPC AOR IV-Avant Projet C’est lors de cette phase que les choix s’arrêtent. Ceux-ci concernent la validation architecturale, les matériaux, les consommations d’énergie, les techniques constructives (adéquation au programme, coûts d’investissement/exploitation/maintenance),... Le maître d'ouvrage doit évaluer les grandes options environnementales : - inscription dans le site - qualité environnementale du bâtiment (matériaux, orientations, ensoleillement, …) - impact sur les parcelles riveraines (masques, nuisances, desserte, …) - qualité des espaces extérieurs (verdissement, imperméabilisation, …) - valider à chaque étape de conception les aspects environnementaux (intégration d’indicateurs et d’outils permettant le contrôle une fois l’ouvrage terminé) EXEMPLES IV-LA BOISERIE Salle polyvalente à Mazan, p 76 Lors du chois du projet, les élus ont fait confiance pour l’utilisation du bois à travers un système constructif peu répandu sur leur territoire lors du choix du projet donnant comme résultat un bâtiment qui, aujourd’hui, a valeur d’exemple au plan national V-Office du tourisme (Troyes), p 78 La rénovation de cet office du tourisme a consisté en une isolation en béton de chanvre sur un support poteaux-poutres (mur en pan de bois). Ce bâtiment s’élève sur deux étages (R+2). Les DTU de mise en œuvre du chanvre n’étaient valables que pour des bâtiments à un étage (R+1). Il a donc fallu convaincre le contrôleur technique de la fiabilité de l’isolation pour ce bâtiment. Divers échanges ont eu lieu entre des associations, des professionnels et les chanvriers de l’Aube afin de décrocher un avis favorable. Des discussions ont notamment eu lieu concernant les règles professionnelles et des exemples de bâtiments similaires. 49 Bonnes conduites dans le cadre de la conception de l'avant projet: - Verifier les compétences des personnes qui vont gérer la conception, par rapport à la technicité du projet et leurs connaissances du type d’éco construction ou/et rénovation, - Engager le maître d’œuvre dans une démarche d’évaluation de l’efficience énergétique du bâtiment dans sa globalité (obligatoire dans le neuf avec la RT2012) plutôt que de se baser sur des critères standardisés de matériaux pris éléments par élémants. Par exemple, les collectivités territoriales peuvent demander qu’une simulation thermique dynamique soit faite pour aider à la conception d’un bâtiment pour lequel un appel à concours est lancé. Cela permet d’estimer les consommations réelles d’énergie, en tenant compte de l’enveloppe du bâtiment et de son inertie, des systèmes énergétiques, du comportement des occupant, et du climat local. - Oser innover dans les matériaux et techniques constructives utilisés (ceci n’est viable que si le maître d’ouvrage est convaincu de ce qu’il fait). C'est-à-dire sortir des règles prudentielles habituelles pour faire avancer la question de l’écoconstruction. Cependant, il faut veiller à ce que cet objectif ne soit pas irréaliste : il faut donc associer et responsabiliser les acteurs (notamment les entreprises de chantier) et avoir connaissance de ces techniques, grâce aux retours d’expérience déjà existants et tenter de faire valider ces choix par le contrôleur technique. Il faut prêter attention à l'économie de projet : un projet dont les coûts de mise en œuvre seraient trop réduits pourrait, au final s'avérer plus cher (surcoût de maintenance et de fonctionnement). 50 Etape 2 : Conception PROG ESQ AVP Projet ACT EXE V- Choix des entreprises et marchés de travaux Dossier de consultation d'entreprises (DCE) • Préparer la consultation des entreprises en fonction du mode de passation et d’évolution du marché. • Préparer la sélection des candidats et examiner les candidatures obtenues. • Mise en place du financement et lancement des appels d’offres (avec les critères de l'éco-construction biens définis) A cette phase, les objectifs sont clairs, partagés et validés, si il y a lieu, par le bureau de contrôle qui a pu vérifier les systèmes constructifs, les calculs thermiques,... DET OPC AOR Bonne conduite Comme il n'existe pas de définition juridique des éco-matériaux, il est nécessaire en amont de la consultation soit : -de préciser des exigences techniques (ex : ACV, bilan carbone, énergie grise...) Ou, -d'utiliser des termes justifiables juridiquement (ex : matériau biosourcé, cf label biosourcé p 28) 51 Étape 2 : Conception PROG ESQ AVP PRO Assistance Contrats de Travaux EXE DET OPC AOR VII-Choix des entreprises et marchés de travaux 1.Elaboration du cahier des prescriptions techniques Il s’agit d’un document présentant les règles professionnelles applicables à la mise en œuvre d’un matériau ou d’un procédé constructif. Ce cahier des prescriptions techniques regroupe (par lot) les exigences de la construction (murs, plafonds, sol, isolation, menuiserie, toiture, …), il est intégré au DCE. Allotir son marché est une obligation du Code des marchés publics : l’article 10 fixe comme principe que tous les marchés doivent être passés en lots séparés sauf si l’allotissement présente un inconvénient technique, économique ou financier. L’idée sous-tendue par cette disposition est de permettre au plus grand nombre d’entreprises, quelle que soit leur taille, de pouvoir accéder à la commande publique. Mesure en faveur des PME, l’allotissement permet indirectement à de petites entreprises locales de pouvoir répondre à la demande de la collectivité. C'est aussi un moyen de mieux garantir que les réponses apportées à l'appel d'offre répondent au mieux aux exigences environnementales du projet. En effet, en ciblant les lots dont les enjeux semblent le plus important, la MO pourra plus facilement solliciter des réponses adéquates. Prenons un exemple, si la fourniture du bois de charpente fait partie du lot charpente, il sera très difficile au cours du chantier de vérifier la provenance du bois. Au contraire, et cela va à l'encontre des habitudes, s'il y a un lot spécifique « fourniture du bois d'oeuvre », il sera beaucoup plus facile de choisir au cours de l'appel d'offre, l'entreprise qui fournira le plus de garanties quant à la provenance et la qualité du bois. EXEMPLE VII-Moulin du marais (Lezay), p 81 Pour permettre aux artisans locaux de répondre à l’appel d’offres, ceux-ci ont été sensibilisés et formés à y répondre via le dispositif CoRDEE TPE. Ce dispositif a pour but de favoriser le maintien et le développement de services marchands de proximité à destination de la population locale et la consolidation des petites entreprises commerciales, artisanales et de services. Résultat : 80% des entreprises qui ont répondu à l’appel d’offres provenaient d’un rayon inférieur à 50 km. 52 Étape 2 : Conception PROG ESQ AVP PRO Assistance Contrats de Travaux EXE DET OPC AOR 2.Consultation Il s’agit du choix des entreprises par une mise en concurrence pour fournir un matériau ou un service. La consultation contient le cahier des prescriptions techniques contenant des « lots ». Ces lots contiennent un ou plusieurs produits (matériaux, technique constructive, …). Les entreprises doivent respecter au mieux le cahier des charges imposé par le maître d’ouvrage. a)Le choix des critères d’attribution Il est possible de privilégier l’utilisation d’un matériau plutôt qu’un autre pour la construction d’un bâtiment public et de renforcer l’exigence environnementale en demandant, par exemple pour le bois, qu’il soit sans traitement ou certifié issu d’une forêt gérée de façon durable.Toutefois, il reste impossible de demander explicitement un matériau local car cette demande peut être interprétée comme une contradiction avec le principe fondamental de non-discrimination. Le code des marchés publics intègre un certain nombre de leviers permettant une prise en compte de critères environnementaux tout au long de la procédure et lors de l’exécution du marché. L’article 6 du code des marchés publics permet de définir des exigences en matière de qualité environnementale des matériaux et produits mis en œuvre dans un bâtiment. Ceci a pour conséquence d’informer les candidats potentiels sur le niveau de qualité environnementale recherché. Le maître d’ouvrage peut définir ses besoins sur des spécifications techniques existantes (normes, avis techniques, labels, …) soit en les formulant lui-même en termes de performances ou d’exigences fonctionnelles. Par exemple, pour l’utilisation de peintures, d’enduits, etc., le maître d’ouvrage peut stipuler aux entrepreneurs de lui fournir une attestation des produits utilisés avant leur application pour validation. Il est possible pour les territoires de s’engager dans des démarches d’identification de leurs ressources forestières, par l’élaboration de marques et notamment de marques collectives de certification comme Bois des Alpes. Une telle démarche présente un intérêt économique, mais aussi pédagogique en termes d’organisation et de solidarité des acteurs. L’effet d’une marque se limite plus dans les marchés publics, l’article 6 du Code des marchés publics ouvre la possibilité de définir le besoin de l’acheteur maître d’ouvrage par référence à des labels. Mais l’acheteur qui fait référence à un label ou à une certification, ce doit d’indiquer dans son cahier des charges « label X (ou certification Y) ou équivalents », la notion d’équivalent renvoyant aux caractéristiques techniques intégrées au référentiel. Un acheteur public ne peut donc pas rejeter une offre au motif que les produits utilisés ne bénéficient pas du label, si le candidat prouve dans son offre que les produits ou solutions qu’il propose respectent de manière équivalente les mêmes spécifications techniques. 53 EXEMPLE: Cas des collectivités détentrices de bois Les communes ont la possibilité de dissocier la fourniture du matériau bois du marché de construction. Elles peuvent ainsi utiliser leur bois transformé, mais seulement si les coûts d’exploitation de la ressource forestière sont raisonnables et correspondent aux qualités requises. La mobilisation et la transformation du bois brut nécessitent des prestations complémentaires : le bois doit être coupé, transporté, transformé avant de pouvoir être utilisé par les entreprises de construction. Cette démarche favorise indirectement les entreprises locales de transformation. Les entreprises plus importantes, extérieures au territoire, seront moins disposées à répondre à un marché où elles n’ont pas l’avantage de leur capacité à négocier des prix plus bas que les entreprises locales, pour la fourniture de matières premières. Dans ce cas précis, il faut intégrer des notions de stock suffisant de bois présentant les caractéristiques requises (longueur, section, résistance, séchage, rabotage...) pour la construction, et de temps nécessaire à ces différentes opérations, en particulier le séchage du bois qui peut ne pas être nécessairement compatible avec les délais du projet. L’intercommunalité peut acheter du bois à l’une de ses communes membres sans recourir à un marché public, du fait de l’exception des achats dits « in house ». Cette dérogation à l’application du Code des marchés publics est prévue à l’article 3 : en effet, la législation considère que les achats entre structures parentes ne relèvent pas des règles de mise en concurrence. Une deuxième solution existe, celle d’une mise à disposition des bois de la commune au groupement intercommunal. Les articles L. 5211-4-1 II pour les EPCI et L. 5721-9 du Code général des collectivités territoriales (CGCT) pour les syndicats mixtes prévoit la mise à disposition des biens et services de la commune à son groupement intercommunal ou son syndicat mixte. Cette solution permet l’utilisation du bien par l’EPCI. Toutefois, la propriété du bien reste à la commune ce qui peut poser quelques problèmes lorsque le bois est utilisé comme matériau de construction et incorporé dans un bâtiment dont la propriété relève de l’intercommunalité. Il est donc préférable pour les bâtiments non affectés à un service public (piscine, terrain de sport, etc.) d’opter pour la solution d’achat. 54 Étape 2 : Conception PROG ESQ AVP PRO Assistance Contrats de Travaux EXE DET OPC AOR L’article 14 du Code des marchés publics, clause sociale et environnementale : « Les conditions d’exécution d’un marché ou d’un accordcadre peuvent comporter des éléments à caractère social ou environnemental qui prennent en compte les objectifs de développement durable en conciliant développement économique, protection et mise en valeur de l’environnement et progrès social. Ces conditions d’exécution ne peuvent pas avoir d’effet discriminatoire à l’égard des candidats potentiels. Elles sont indiquées dans l’avis d’appel public à la concurrence ou dans les documents de la consultation». En matière de sélection des candidatures, le savoir-faire des candidats en matière de protection de l’environnement, dans le cadre de l’étude de leur capacité professionnelle et technique, sera examiné au stade de l’avis d’appel public à la concurrence. L’article 50 du code des marchés publics, permet de passer outre l’article 67 par des propositions de variantes (Il rend impossible de mentionner la provenance géographique d’un matériau ou d’un artisan afin que les conditions d’exécution du marché ne soient pas discriminatoires). Un critère bilan carbone ou émissions de CO2 pour le transport peut donc être établi. De même, un matériau peut être choisi en fonction d’un critère tel que les marques de parcs ou bien un critère de reconnaissance (exemple : bois des landes). Le code des marchés publics peut donc être « contourné » si le maître d’ouvrage souhaite utiliser des matériaux et savoir-faire locaux. L’article 53 du code des marchés publics : Pour l’attribution du marché lui-même, la réglementation communautaire et française permet à la personne publique de départager les candidats sur des critères d’ordre environnemental, avec une pondération significative, sous réserve qu’ils soient liés à l’objet du marché ce qui est totalement compatible avec une opération de construction ou de réhabilitation. L’article liste un certain nombre de critères qui peuvent être directement ou indirectement en relation avec l’approche environnementale. On peut citer : - les performances en matière de protection de l’environnement, - le coût global d’utilisation qui, par rapport au seul prix des prestations, souvent privilégié, permet d'appréhender le coût sur la durée et ainsi se conformer avec le principe de bonne gestion des finances publiques, - le caractère innovant, qui peut viser spécifiquement les propositions en matière environnementale. L'utilisation d'un outil de préférence est disponible pour les acheteurs afin de faciliter le recours à des entreprises artisanales locales. L’article 53-IV du Code précise que lors de la passation d’un marché, « un droit de préférence est attribué, à égalité de prix ou à équivalence d’offres, à l’offre présentée par une société coopérative ouvrière de production (SCOP), par un groupement de producteurs agricoles, par un artisan, une société coopérative d’artisans ou par une société coopérative d’artistes ou par des entreprises adaptées ». 55 Étape 2 : Conception PROG ESQ AVP PRO Assistance Contrats de Travaux EXE DET OPC AOR b) Objet du marché Ajouter la mention « écologique », « à faible impact environnemental » ou « à faibles incidences environnementales ». Exemple : construction à faible impact environnemental d’un gymnase en bois. Le concept de « produit à faible impact environnemental » concerne des produits dont la production et la distribution n’impliquent pas de longs transports ni d’importantes émissions de gaz à effet de serre. Dans la même optique, en 2008, la Commission européenne a souhaité renforcer « l'écologisation des marchés publics » et propose de mettre en place des critères communs fondés sur une approche du cycle de vie. Cette approche est aujourd’hui la plus rigoureuse pour favoriser des produits locaux, dont les émissions de gaz à effet de serre liées au transport sont réduites. c) Spécifications techniques Il est possible de demander une analyse de cycle de vie selon la norme ISO 14040 pour détailler les émissions de gaz à effet de serre liées au transport. Mais ce type de demande risque d'exclure les petites entreprises de la consultation, aussi pour plus d'ouverture, Il est possible d’ajouter une mention plus souple comme : « À défaut d’une analyse de cycle de vie normalisé ISO 14040, l’entreprise pourra préciser le volume des matériaux, les lieux de production et de transformation, ainsi que le mode de transport, le type de véhicule utilisé pour livrer la marchandise à l'endroit indiqué ». La méthode « bilan carbone » de l’ADEME propose une grille simplifiée permettant d’évaluer les émissions de gaz à effet de serre. Dans le règlement de consultation, chaque entreprise peut être ainsi invitée à s'y référer pour préciser la masse des fournitures, le lieu de production ainsi que le mode de transport jusqu’au lieu de livraison. Ainsi, une ou des entreprises présentant des démarches jugées intéressantes dans le domaine social (responsabilité sociale des entreprises, formation des salariés...) ou dans le champ environnemental (réduction des gaz à effet de serre, efficacité énergétique, écoresponsabilité...)existent sur le territoire, il est possible d’attribuer un poids plus important aux critères sociaux et/ ou environnementaux en justifiant de leur cohérence avec l’objet du marché. De cette manière les entreprises locales en question bénéficieront d’un avantage comparatif, si elles répondent de manière satisfaisante à la commande, sans pour autant les favoriser de manière particulière. Il convient dans ce cas de demander aux candidats de joindre à leur offre une note technique et toute information sur les différents points faisant l’objet de critères de sélection, afin de pouvoir noter le degré de performance des candidats en connaissance de cause lors de l’analyse des offres. L’innovation peut avoir une portée environnementale ou sociale particulièrement importante et constituer un moyen permettant de justifier le choix d’une offre. La reconnaissance du caractère particulièrement innovant peut se faire pour les marchés de bois sur les performances techniques, les normes constructives développées par la filière locale. 56 Étape 2 : Conception PROG ESQ AVP PRO Assistance Contrats de Travaux EXE DET OPC AOR EXEMPLES IV-LA BOISERIE Salle polyvalente à Mazan, p 77 Valorisation de la ressource locale : Utilisation de trois essences de résineux présents dans les massifs forestiers du Mont Ventoux. Les bois utilisés ont été choisis, récoltés avec l’ONF, sciés, séchés, et rabotés dans un rayon de 90 km, réduisant considérablement l’empreinte carbone du projet et développant l’exploitation des filières locales. VIII-INEED Rhône Alpes (Valence), p 83 Le choix des matériaux et des techniques constructives s’est fait selon le respect de différents critères : analyse du cycle de vie, performance technique et qualité sanitaire. d) Critères de choix des offres Pour attribuer le ou les marché(s) liés à la construction du bâtiment, le maître d’ouvrage se fonde sur une pluralité de critères liés à l’objet du marché. Parmi ces critères, on peut citer : la qualité, le prix, la valeur technique, le caractère esthétique et fonctionnel, les performances en matière de protection de l’environnement, d’insertion professionnelle des publics en difficultés, le coût global d’utilisation, la rentabilité, le caractère innovant, le service après vente et l’assistance technique, la date de livraison, le délai de livraison ou d’exécution. D’autres critères peuvent être pris en compte s’ils sont justifiés par l’objet du marché. Les critères d’attribution ou de sélection représentent des moyens simples d’appréciation des offres reçues et permettent de classer et de retenir l’offre la plus avantageuse économiquement. Ils doivent donc être pondérés ou hiérarchisés. Un critère environnemental et/ou social inscrit dans le règlement de la consultation correspond à un critère de choix et d’évaluation des candidatures. Les critères d’attribution des offres découlent directement de l’analyse du besoin. (Cf. “Initiation du projet” et la phase Prog). EXEMPLE IV-LA BOISERIE Salle polyvalente à Mazan, p 77 Le choix des matériaux a été orienté grâce aux cibles HQE privilègiées pour le projet. Dans le cas présent, il fallait allier les critères environnementaux aux besoins spécifique en acoustique. 57 Etape 2 : Conception PROG ESQ AVP PRO Assistance Contrats de Travaux EXE DET OPC AOR EXEMPLES POUR LA PONDÉRATION DES CRITÈRES Il y a plusieurs façons de travailler sur l’attribution d’une note pondérée à chaque critère. Par exemple : 40 % pour la valeur technique, 30 % pour les émissions de gaz à effet de serre liées au transport, 30 % pour le prix. Le deuxième critère permet idéalement de privilégier le local, les économies des GES et l'impact du coût du transport sur le prix global d’un matériau. On peut ajouter un critère pour s’assurer que son projet d’éco-construction s’adapte avec les autres critères techniques et/ou de prix. V-Office du tourisme de Troyes On détaille le critère technique avec une notation sur dix dont la moitié des points est sur le descriptif technique concernant les écomatériaux. Un autre critère de performances en matière de protection de l’environnement a été pondéré à 5%. Pondération retenue: • Prix des prestations : 50% • Valeur technique des prestations : 45% (voir détail ci-dessous) • Performances en matière de protection de l’environnement 5% Valeur technique (détaillée) notée sur 10 : • Moyens humains affectés à la réalisation du chantier : 3 points. • Descriptif des la solution technique pour la réalisation des bétons de chanvre en remplissage de l’ossature bois et en isolation des combles. Localisation de la mise en œuvre des bétons avant mise en place sur le chantier. • Méthodologie de mise en œuvre sur 5 points • Gestion de la sécurité : 1 point • Description des variantes éventuelles sur les enduits : 1 point (cf. X-Tableau comparatif p 86) 58 Bonnes conduites dans le cadre de la conception de l’Assistance Contrats de Travaux : - Etablir des clauses « d’efficacité dans le temps » qui consistent en une évaluation de l’ouvrage par les installateurs après un temps d’usage défini (afin de vérifier la stabilité et qu’aucun problème n’est apparu, mais aussi d’alimenter les retours d’expériences). - De la même manière, un test d’étanchéité à l’air est conseillé, voir obligatoire. Si le test n’est pas concluant au regard des objectifs fixés, des corrections devront être effectuées. Le maître d’ouvrage peut exiger la réalisation d‘un second test à la charge de l’entreprise qui n’avait pas bien réalisé ses travaux (cela engage les entreprises à réaliser un travail de qualité. Il est conseillé d'effectuer un test intermédiaire avant le test final ( avant la pose des doublages) : cela permet de remédier plus facilement aux défauts éventuels d’étanchéité à l’air. - Rendre l'information accessible à tous (pour que les artisans puissent répondre à l’appel d’offres). - Intégrer des critères « d’appartenance » à une charte (ex : les artisans qui répondent doivent être signataires de la marque parc du perche, etc.). Ceci est valable pour les produits et pour les savoir-faire. - Intégrer dans la consultation des pondérations ou variantes liées aux impacts environnementaux, à l’émission de GES, substances polluantes, … - Critères intégrant une quantité maximale de déchets lors de l’approvisionnement (pour favoriser la livraison en vrac plutôt que conditionné). - Critères de recyclage : privilégier des matériaux recyclables ou réutilisables en l’état (ou presque) si le bâtiment doit être démoli. - Utiliser des matériaux premiers qui sont transformés seulement sur le chantier, utiliser des matériaux bruts extraits du chantier (terre,granulat,etc.). - Utiliser des matériaux (de gros et second œuvre, enduits, lasures, peintures, etc.) comprenant un seuil maximal d’émissions de COV, solvants, composés aromatiques, ou autres substances polluantes. D’une manière générale : intégrer des critères d’énergie grise et se référer aux FDES (Fiches de Déclaration Environnementale et Sanitaire). - Maitriser l’usage des FDES pour ne pas limiter les choix et les entreprises pouvant répodre au projet. 59 Etape 2 : Conception PROG ESQ AVP PRO Assistance Contrats de Travaux EXE DET OPC AOR e) Choisir les acteurs pour l’exécution des travaux, dans le respect du formalisme, en veillant aux intérêts du maître d’ouvrage - Inciter les entreprises à travailler ensemble, notamment en réalisant un référentiel permettant à la collectivité d'identifier les réseaux d'entreprises. (voir aussi réunions de chantiers) - Clause « d’expérience » : les entreprises qui justifient de réalisations similaires ou qui ont utilisé la technique constructive demandée par le maître d’ouvrage qui ont suivi une formation sur un matériau et sur la mise en place d'une technique constructive. - Clause sociale : Les entreprises peuvent être choisies sur la base d’une grille d’évaluation comprenant des critères d’attribution du marché et une pondération : insertion professionnelle, tissu d’entreprises locales compétentes. L’utilisation des chantiers participatifs est un outil social et/ou d’insertion professionnelle. Un encadrant professionnel est présent pour accompagner les participants dans une ou plusieurs parties spécifiques de la construction. Il est possible de sortir de l'appel d'offre initial, les lots concernés par un chantier participatif. Cette action recquiert de publier deux appels d’offres. EXEMPLE IX-Local Jeunes (Gonfreville l’Orcher), p 85 La construction de ce local jeunes s’est faite en plusieurs étapes. Une phase classique du terrassement, jusqu”à la fin de l'ossature et de la charpente, au cours de laquelle sont intervenues les entreprises sélectionées. La seconde phase en chantier participatif a concerné l'isolation en bottes de paille. Ce lot avait été sorti de l'appel d'offre. Le professionnel encadrant est responsible de la qualité des travaux. Le chantier participatif a concerné les jeunes du quartier qui ont pu s’impliquer dans le bâtiment qu’ils utilisent à terme. 60 Etape 3 : Travaux PROG ESQ AVP PRO ACT Études d'exécution DET OPC AOR Bonnes conduites: - Mettre en relation les acteurs et s'assurer de leur bonne appropriation des enjeux de l’opération. - S’impliquer en phase de préparation du chantier, assister aux réunions, exiger les documents obligatoires, informer les riverains du chantier - Clarifier les rôles et missions de chaque acteur. - Le maître d’ouvrage peut imposer une charte « chantier vert » aux lots qu’il souhaite. - Pédagogie et enseignement des objectifs : cela se caractérise principalement par du temps passé avec les entreprises. Cette mission pourra être effectuée par le maître d’ouvrage lui même, le maître d’œuvre, l’AMO, un Espace Info Energie etc. - L'accompagnement : créer des fiches méthodologiques et de contrôle qualité sur des points très précis : isolation, pont thermique, étanchéité à l’air, etc. Cette action pourra être réalisée par le Moe, l’AMO, ou même par l’entreprise en charge du pilotage du projet. - Le contrôle : cette phase de contrôle marque un point d’arrêt. Elle sera effectuée par un organisme spécialisé et pourra comprendre un test d’étanchéité à l’air ou un test par caméra infra-rouge avant de refermer sur les isolants. Cette solution plus coûteuse et certainement engageante en terme de responsabilité permettra de s’assurer de la qualité d’un certain nombre de point avant qu’il ne soit trop tard et que les performances du bâtiment soient définitivement altérées. 61 Acteurs potentiels dans le cadre de la réalisation de l’études d'exécution: AMO, Bureau de Contrôle, Bureau d'études techniques spécialisé... En phase réalisation, le maître d'ouvrage doit s’assurer qu’une mission de sensibilisation et de contrôle sera bien effectuée par son AMO ou par la maîtrise d’œuvre. Ces missions devront être clairement définies dès le programme et porteront a minima sur : - le rappel des objectifs visés par le projet, le cas échéant replacés dans le contexte des grands enjeux énergétiques. - l’appropriation de ces objectifs par l’ensemble des acteurs de la chaîne de l’acte de construire. Les missions de contrôles seront de deux types : - des missions générales de contrôle-qualité réalisées par le maître d’ouvrage lui-même ou par son assistant. - des missions de contrôles spécifiques effectuées par des bureaux spécialisés telle que des tests de perméabilité à l’air (« porte soufflante »), considérés désormais, comme indispensables à la garantie de résultat. 62 Etape 3 : Construction PROG ESQ AVP PRO ACT EXE Direction de l'exécution du ou des contrats de travaux OPC AOR Bonnes conduites: - Si les entreprises ne connaissent pas le matériau ou la technique de construction, il est judicieux de faire appel à un spécialiste qui accompagne, conseille et suit la mise en œuvre technique. Il peut également être judicieux d’organiser des formations et/ou des journées de sensibilisation. - S’impliquer en phase de préparation du chantier, assister aux réunions, exiger les documents obligatoires, informer les riverains du chantier. - Valider l’adéquation entre les objectifs de l’opération et les prestations réelles. - Le maître d’ouvrage doit contrôler la prise en compte de ses attentes et exigences lors des études de conception et lors du chantier. EXEMPLE I-Pavillon des énergies (Le Dézert), p 71 Pour la réalisation du mur en pisé, l’entreprise retenue avait besoin de conseils techniques pour sa réalisation. Un architecte spécialisé dans ce type de constructions a donné des conseils et communiqué son savoir-faire aux entrepreneurs. 63 Etape 3 : Construction PROG ESQ AVP PRO ACT EXE DET Ordonnancement Pilotage Coordination AOR X- Suivi de chantier Bonnes conduites: - Assister régulièrement aux visites de chantier (maintien de la relation avec les entreprises) - Organiser des visites du chantier pour les citoyens - Donner comme mission à l'AMO, l'élaboration de documents informants sur l'avancement des travaux dans les cas ou le MOA ne peut se déplacer. - Avoir un regard sur l'installation du chantier, l'approvisionnement et la circulation avec la cellule logistique. Ex: S'assurer de la collecte, du tri et de l’évacuation des déchets de chantier afin d'être conforme aux spécifications des pièces contractuelles du marché. 64 Etape 4 : Réception PROG ESQ AVP PRO ACT EXE DET OPC Assistance aux opérations de réception XI- Réception Réception des travaux (RDT) Lors des opérations de réception, une attention particulière doit être portée sur les conformités environnementales du bâtiment (niveaux d’éclairage, mesures acoustiques, débits de ventilation, etc.). En fonction de la commande passée, la maîtrise d’ouvrage s’appuie sur les conclusions de son bureau de contrôle technique. Dans le cas d’une construction neuve, il faut réaliser une étude thermique réglementaire. - Déclaration de conformité aux spécifications des marchés de travaux, acceptation de l’ouvrage. - Visites détaillées et essais à l’achèvement complet des travaux - Étape importante: l'inspection des travaux finis. Les travaux doivent être conformes à la commande et aux documents contractuels (plan, devis, contrat...). Tout défaut apparent non signalé (émission de réserves) sera considéré comme accepté. La remise des clés Faites-vous assister au minimum par un professionnel de votre choix lors de la réception des travaux, pour vous conseiller sur l'émission de réserves et de la rédaction du procès verbal le cas échéant. L'idéal est de venir accompagné par l'architecte, l'AMO et d'une personne accoutumée à l'éco-construction mise en œuvre. Leur présence sera d'autant plus utile qu'ils pourront rappeler au constructeur en lui rappelant ses obligations légales. Mais, dans certaines situations conflictuelles, la présence d'un huissier est indispensable pour constater le refus de remise des clefs. Il vous faudra alors saisir, toujours par l'intermédiaire de l'huissier, le président du tribunal de grande instance, pour obtenir une ordonnance de référé. Insistez pour que la réception des travaux ait bien lieu, et ce, même si l'ouvrage vous paraît correctement exécuté. En effet, les délais des différentes garanties courent à compter de la réception. Lorsque vous voudrez les mettre en œuvre et si des défauts apparaissent par la suite, il sera difficile d'apporter la preuve de la date de la réception si cette dernière a été faite de manière tacite. Dans tous les cas, si vous avez à déclarer un sinistre entrant dans le cadre de la garantie décennale à votre assureur dommages-ouvrage, il réclamera, avant d'intervenir, le procès-verbal de réception. 65 Etape 4 : Réception PROG ESQ AVP PRO ACT EXE DET OPC Assistance aux opérations de réception XII- Mise en service Organiser l’obtention de toutes les autorisations nécessaires à la mise en service de l’équipement, et en faciliter la prise de possession. XIII- Suivi - Assurer le parfait achèvement de l’ouvrage et le maintien des garanties du maître d’ouvrage - Évaluer les performances au fil du temps et ajuster le mode de gestion pour optimiser les frais d’exploitation - suivi des consommations énergétiques des différents postes, - mesures de la qualité de l'air - Dossier des ouvrages exécutés (DOE) - Le dossier des ouvrages nécessaires à leur exploitation. - Notices d'utilisation et d'entretien EXEMPLE V- Office du tourisme (Troyes), p 79 Pour assurer le suivi et le contrôle de l’isolation en chanvre, des capteurs ont été installés dans les murs et permettent de mesurer les transferts thermiques et hygrométriques, ce qui permet d’alimenter le retour d’expérience de l’utilisation du chanvre. 66 Bonnes conduites dans le cadre de la réalisation de l’assistance aux opérations de réception : - Prendre possession du bâtiment, organiser sa gestion et former les utilisateurs au fonctionnement des équipements (si besoin) - La rédaction d’un « cahier d’utilisation du bâtiment» à destination des usagers et une formation sommaire du personnel technique d’entretien. La première de ces missions est avant tout une sensibilisation des usagers : - à l’ensemble des enjeux auxquels répond le bâtiment - aux règles d’usages nécessaires à sa bonne utilisation au regard de ces mêmes enjeux Elle peut être effectuée par le maître d'ouvrage lui-même ou son assistant, la maîtrise d’œuvre, voir même par une entreprise générale en charge des installations spécifiques. La deuxième mission plus technique relève de l’apprentissage et de la formation des techniciens gestionnaires. Elle sera préférentiellement effectuée par le bureau d’études techniques ou une entreprise. Cette mission de courte durée ne devrait pas s’étendre au delà d’une demi- journée à une journée. C’est le cas pour le fonctionnement de technologies innovantes telles que le puits canadien, la gestion technique centralisée, le photovoltaïque, etc. De la même manière que pour la phase chantier, l’ensemble de ces propositions ne faisant pas partie des missions de bases des acteurs, elles ne seront jamais effectuées, acceptées ou probantes si elles ne sont pas clairement spécifiées au moment du programme et des mlarchés de travaux. Il faudra alors : - Alimenter les retours d’expériences et communiquer sur la réussite du projet (pour donner envie aux autres de faire pareil) à partir de critères spécifiques (tenue des matériaux dans le temps, consommations énergétiques, confort de vie, …) - Évaluer les performances au fil du temps et ajuster le mode de gestion pour optimiser les frais d’exploitation. - Prévoir la future reconversion ou démolition du bâtiment. 67 Acteurs potentiels dans le cadre de la réalisation de l’assistance aux opérations de réception : AMO, Bureau de Contrôle - Au moment de la réception de l’ouvrage, il est possible d’apporter des correctifs ponctuels si certains objectifs ne sont pas atteints. Mais si la performance énergétique n’est pas atteinte, les mesures correctives risques d'être peu efficaces et onéreuses. AMO, Espace Info Energie , Bureau de Contrôle,... - A la mise en service du bâtiment le Maître d’Ouvrage doit s’assurer que les usagers et gestionnaires seront à même d’utiliser et d’entretenir le bâtiment de telle sorte que les objectifs initiaux soient atteints et maintenus dans la durée. Ainsi pour la mission d’AMO, il est possible de missioner un espace Info Energie ou d’une Agence de l’énergie pour la rédaction d’un cahier des charges minimaliste et la présence d’un bureau de contrôle suffisent à garantir les performances d’un bâtiment à ce niveau. Néanmoins la présence d’un AMO peut apporter un véritable bénéfice au maître d’ouvrage sur l’obtention des performances énergétiques mais également sur la recherche de la qualité environnementale sur l’ensemble des autres cibles. L’AMO a de plus une importante mission de sensibilisation auprès des usagers. 68 Your Name Your Title Partie : Exemples 3ème 1st Line of Your Organization nd of Yourdes Organization I-2 Line Pavillon énergies - Le Dézert - Manche IIIIIIVVVIVIIVIIIIXX- La Damassine – Vandoncourt - Doubs Auditorium “Terra Cruda” - Pigna - Corse La Boiserie Salle polyvalente – Mazan - Vaucluse Office du tourisme – Troyes - Aube Groupe scolaire résistance – Montreuil – Seine St Denis Course Name Réhabilitation du Moulin des Marais – Lezay – Deux-Sèvres More Description About the Course Bâtiment INEED (Innovations pour l’Environnement et l’Economie Durable) – Alixan – Drôme Local jeune - Gonfreville l’orcher – Seine-Maritime Tableau comparatif Annuaire Bibliographie 2005-12-31 3ème Partie : Exemples Localisation des exemples 70 70 I- Pavillon des énergies (Le Dézert, 50) Contexte : Dans le cadre de sa charte de développement durable « Planète Manche », le Conseil Général de la Manche s’est engagé dans un programme d’actions volontaristes en matière de lutte contre le changement climatique. Objectifs : Ce bâtiment a pour but d’être un pilote en matière d’éco-construction et d’énergies renouvelables. Au delà de la performance environnementale et énergétique, le département de la Manche a pour ambition de sensibiliser tous les publics, de former les jeunes et les professionnels, et de développer des activités économiques pérennes autour des secteurs de la maîtrise de l’énergie, des énergies renouvelables et de l’éco-construction. Volontés politiques : - Démarche d’éco-construction dans toutes les thématiques - Faire appel à des entreprises locales, les former (si besoin) et augmenter leurs compétences - Valoriser la terre locale - Démonstration sur l’utilisation d’éco-matériaux - Favoriser l’énergie d’origine renouvelable - Démarche HQE certifiée : Phase projet et réalisation : 9 cibles /14 en très performantes, 5/14 « performantes » Cette démarche est le point névralgique de la construction et engage des choix particuliers (matériaux, santé, …) - Critères dans le programme : Maître d’ouvrage: Conseil Général de la Manche Maître d'oeuvre : Cabinet Poupard, St Lo Localisation: Le Dézert Superficie: 1382m² Budget: 2,7 M€ Date de mise en service : 2010 Matériaux mis en oeuvre: - mur en pisé, terre du site - Bois (douglas, châtaigner) des landes - Laine de chanvre - Brique monomur - Béton cellulaire - Ouate de cellulose - Toit végétal - Fermacell - Laine de roche/ laine de verre Certification/Label: HQE certifiée bois certifié français (centre et landes), Eco-matériaux (provenance non précisée dans le marché), insister sur les techniques employées. 71 71 I- Pavillon des énergies (Le Dézert) Freins/contraintes : - Contrainte financière et contrainte des marchés publics (ex : provenance des matériaux) - Le chantier du mur pisé était trop important pour les petits artisans spécialisés. L’entreprise retenue connaissait mal cette technique et a eu besoin de conseils de spécialistes, entraînant des retards dans la réalisation. La réussite de la technique dépend de la qualité de la terre et du savoir-faire. - Manque de connaissance par les professionnels de certaines technologies qui ont nécessités des temps d'installation et de réglage importants. - Reconnaissance des matériaux : par exemple, la toiture végétalisée n’a pas pu être comptabilisée comme isolant (R=0) ce qui a impliqué de poser un isolant certifié en dessous. - Quelques perte d’étanchéité à l’air dû aux mouvements naturels du bois - Coordination importante : ce chantier innovant et précurseur a montré l’importance de faire travailler ensemble les différents professionnels. - Penser au dimensionnement des installations selon l’utilisation, en effet l'utilisation de ce bâtiment peut subir de fortes fluctuations. Plus-values Occasion pour les professionnels de se confronter à de nouveaux matériaux et de se former à la mise en œuvre de nouvelles techniques Bâtiment démonstratif ouvert au public support d'activité pédagogique. Suivi temporel du bâtiment : un panneau électronique visible par le public informe des consommations d'énergie et de la production d'énergie renouvelable en instantanée. 72 72 II- La Damassine (Vandoncourt, 25) Maître d’ouvrage: Communauté d'Agglomération du Pays de Montbéliard Maître d’œuvre : HAHA architecture, St Nabord Bureau de contrôle : Qualiconsult Mise en service : 2010 Localisation: Vandoncourt, (25) Superficie : 1022 m² Budget : 3,5 M€ HT Matériaux: Paille, terre cuite, bois, chanvre, béton végétal, enduit terre, sable argile chaux Certification/Label: BBC certifiée Contexte En 2005 L'agglomération de Montbéliard a travaillé sur les enjeux et les actions à mettre en place pour la préservation des vergers. Les réflexions conduites avec les différents acteurs ont mis en évidence la nécessité de construction d'un bâtiment démonstratif : la maison des vergers, du paysage et de l'énergie. Volontés politiques Politique de Développement Durable de la Communauté d'Agglomération du Pays de Montbéliard : - principes constructifs innovants, - démarche environnementale approfondie, - politique de sauvegarde et de sensibilisation, - approche énergétique responsable et engagée, - promotion du patrimoine rural tout en protégeant l’environnement, - volonté de réaliser un bâtiment emblématique et exemplaire qui montre les valeurs de l’agglomération en terme d’énergie, de ressources locales, matériaux éco-responsables. Objectifs Réduire au maximum les consommations énergétiques avec une isolation et une étanchéité à l'air renforcées, insérer le bâtiment dans le patrimoine architectural et environnemental, avoir une faible énergie primaire. 73 73 II- La Damassine (Vandoncourt) Cahier des charges - Utiliser des matériaux éco-responsables (et locaux si possible), non polluants - Engager une démarche HQE Appel à un AMO pour définir le cahier des charges qui a servi à la mise en concurrence des architectes. Appel d’offres une seule réponse pour la paille (MV Habitation) Contraintes / freins - Lors du séchage de l'enduit terre/paille/lin des graines ont germé ce qui a nécessité un grattage et la pose d’un nouvel enduit -La paille a été acquise par l’agglomération, mais elle n’était pas locale (Vendée), les bottes étaient trop grosses et impossible à rebotteler , elle a donc été échangée avec de la paille locale bottelées à la bonne taille. -Le bâtiment n’a pas été certifié HQE car la certification coûtait trop cher. Cependant, il a été certifié BBC. Le but n’était pas forcément d’obtenir le label HQE mais au moins de suivre la démarche. -des difficultés rencontrées, concernant la réglementation des équipements recevant du public, certains plafonds bois n'ayant pas été ignifugé, le bâtiment a été classé en catégorie 5 et ne peut accueillir qu'un nombre de personne plus limité que prévu initialement Matériaux : Paille, terre cuite, bois, chanvre, béton végétal, sable argile chaux Ces matériaux ont pu être privilégiés grâce à l'intégration d'un critère de choix portant sur l'énergie grise. 74 74 III- Auditorium « terra cruda » Pigna (Corse) Maître d’ouvrage: Commune de Pigna Localisation: Pigna Architecte François Casalonga Bureau de Contrôle : APAVE Superficie : 370m² Mise en service : 2000 Matériaux: terre crue stabilisée (brique et Pisé), coupole de 8 m de diamètre, en voûte Nubienne Mise en place d'une procédure d'ATEX Contexte : La démarche mise en place avec le projet d'Auditorium intègre et poursuit celle de EstiVoce, festival de musique et de chansons anciennes en se voulant un lieu de rencontre entre tradition innovation et mixité sociale. L'Auditorium vise l'élargissement du temps de programmation et d'accueil d'artistes sur l'année entière mais aussi l'élargissement du public. Objectifs : Un bâtiment centré sur la musique et particulièrement sur la voix et les instruments acoustiques, y compris sous leur forme théâtralisée. Volontés politiques : La mairie avec l'association musicale E VOCE DI U CUMUNE, ont porté le projet dans une même politique de développement culturel et de valorisation du patrimoine de Pigna: - la Mairie en mettant le terrain à disposition et en montant le dossier de financement - l'association en tant que futur utilisateur La commune, malgré sa petite taille, possédait en interne des compétences suffisantes. Ce n'était pas sa première expérience de construction en terre crue 75 75 III- Auditorium « terra cruda » Pigna (Corse) La terre crue stabilisée est largement utilisée en Corse: briques pour les cloisons de répartition non porteuses ; sols de terre battue ; mortier de liaison pour les murs porteurs en maçonnerie de pierres non équarries... Cependant, les blocs stabilisés ont été plus rarement utilisés dans le passé, ils ont commencé à se développer lors de la construction de la maison communale de Pigna (réalisé 10 ans avant l'Auditorium), d'un atelier d'artisan et de maisons particulières à Lumiu (blocs béton d’arène granitique stabilisés à la chaux ou/et au ciment et compressés à l'aide de presses manuelles à levier). Le mot d’éco-construction était alors peu utilisé, surtout si on remet le projet à l’époque où il a été conçu : 1988! Il a fallu 10 ans à la commune pour en trouver le financement (démarage du chantier 1998). L'usage de cette technique de construction n’était en rien une volonté absolue d'éco construire mais bien de sauvegarde du patrimoine, . Appel d’offres : Le point le plus délicat, et l’utilisation obligatoire de la terre crue compressée qui a été formulée ainsi : « béton d’arène granitique stabilisée » La moitié du matériau utilisé provient directement de la fouille sur place pour créer les dessous de scène. Freins/limites : La lourdeur de la procédure ATEX (avis technique expérimental) et des surcoûts liés à ces exigences. Suivi temporel du bâtiment : Depuis 13 années, le bâtiment est régulièrement suivi et ne nécessite pratiquement aucun entretien particulier, si ce n’est un coup de badigeon de chaux afin de pallier à la chute de poussières de terre venant des coups donnés aux murs à l’occasion d’activités, qui ont altéré la pellicule de protection. 76 76 IV- LA BOISERIE Salle polyvalente à Mazan (84) Maître d’ouvrage: Commune de Mazan Maitre d'Oeuvre : De-So architecte Localisation: Mazan Superficie: 1 575 m² Prix: 3,7 M€ H.T Livraison : 2013 Matériaux: Bois (charpente, bardage extérieur), paille(isolant), plâtre (enduit parois extérieures)et béton teinté dans la masse Certification/Label: HQE certifiée, BBC Effinergie, Bâtiment durable Méditerranéen Contexte : Depuis plus de 50 ans, les Mazanais attendaient la création d’un véritable pôle de culture et de loisirs. La commune s’est donc dotée d’une salle d’une capacité d’accueil importante et modulable qui, par sa polyvalence et sa qualité acoustique, puisse recevoir des activités diverses : événements associatifs et municipaux, animations sociales et culturelles, réceptions, fêtes familiales, mais aussi des spectacles importants. L’objectif était de créer un lieu de rencontre et d’échange visant à renforcer la mixité sociale et le lien intergénérationnel sur la commune. . reconnu Dans le souci de réduire son empreinte écologique, le bâtiment a été conçu pour être le moins énergivore possible. Il a d’ailleurs été Bâtiment Durable Méditerranéen. Les matériaux utilisés sont des matériaux renouvelables: le bois, la paille et le plâtre, dont la provenance est essentiellement locale. Durable, aussi d’un point de vue sociétal. Le site du bâtiment est éloigné de 1,5 km du centre-ville. Il appartient au paysage des plaines viticoles du Ventoux, striées par les vignes des coteaux. Il est bordé, au Nord par le Mont Ventoux, et à l’Ouest par les dentelles de Montmirail. Programme : Il définit deux principales fonctions au bâtiment : spectacles et réceptions, avec une dominante de salle de spectacle. Au-delà des fonctions pour les événements municipaux, associatifs et familiaux, ce nouvel équipement public a une vocation culturelle intercommunale avec une salle de concert et de théâtre. Solutions techniques: Les questions d’inscription dans le site et de relation avec les composantes du paysage (climat, topographie, économie) ont conduit les architectes à travailler avec des matériaux naturels : du bois brut compose la structure et les vêtures, du plâtre teinté dans la masse constitue les parois de la salle et de la paille compressée permet l’inertie acoustique nécessaire à la salle de spectacle, et une bonne isolation thermique. 77 77 IV- LA BOISERIE Salle polyvalente à Mazan VALORISATION DE LA RESSOURCE LOCALE Parmi les nombreux thèmes englobés dans la notion de développement durable appliquée au secteur du bâtiment : performance énergétique, faible énergie grise, bilan carbone..., il en est un qui est apparu particulièrement adapté au projet de salle polyvalente voulue : c’est celui de la valorisation de la ressource locale. Les élus ont fait confiance pour l’utilisation du bois dans un système constructif peu utilisé en Provence. Ce travail a été l’occasion d’une coopération avec les agents de l’ONF. Trois essences de bois régionales ont été utilisées et proviennent des massifs forestiers du Mont Ventoux, qui abritent une végétation de résineux. Le bois utilisé a été choisi et récolté avec l’ONF, scié, séché, et raboté dans un rayon de 90 km, réduisant considérablement l’empreinte carbone du projet et développant l’exploitation des filières locales. Dans cette démarche peu courante, tous les acteurs du projet se sont mobilisés : élus, techniciens territoriaux, équipe de maîtrise d’œuvre, professionnels de la forêt, entreprises. Le résultat est un bâtiment qui a valeur d’exemple au plan national même si le plâtre est finalement venu de la région parisienne et la paille de la plaine de la Drôme. UNE IDENTITE EN HARMONIE AVEC LE BATIMENT La Boiserie est le nom qu’ont choisi les Mazanais pour leur nouvelle salle polyvalente et de spectacle. La Boiserie sonne comme un hommage au bois local. MATERIAUX - Le bois. Utilisation de trois essences : cèdre, pin noir et pin à crochet. - Le bois comme matériau structurel (charpente de la grande salle et du bâtiment d’accueil) et comme bardage extérieur. - La paille. utilisée comme isolant pour la paroi extérieure de la grande salle. - Le plâtre sous la forme d’enduit, sur les parois extérieures de la grande salle. Coloré au pigment naturel, il fait référence à la carrière à ciel ouvert de Lafarge située à Mazan. - Le béton teinté dans la masse pour les cheminements extérieurs et quartzé pour les sols intérieurs. CIBLES H.Q.E privilégiées : - Cible 1 Relation harmonieuse du bâtiment avec son environnement - Cible 2 Choix intégrés des procédés et produits de construction - Cible 3 Chantier à faibles nuisances - Cible 4 Gestion de l’énergie - Cible 9 Confort acoustique SURFACES Surface utile : 1 480 m² Grande salle : 615 m², dont une scène de 130 m² , salle multi activités : 90 m², espace d’accueil et d’exposition: 210 m² 1 hectare d’abords végétalisé. 78 78 V- Office du tourisme de Troyes (10) Maître d’ouvrage: Commune de Troyes Maitre d'oeuvre : Claire Perron, Architecte Bureau de contrôle : Qualiconsult Localisation: Troyes Livraison : été 2013 Coût : 2,7 M€ Superficie : 620 m² Matériaux: chanvre, béton de chanvre, mur en pan de bois – colombage, pierre de Trévoux, plâtre, brique terre cuite, enduits à la chaux, carrelage terre-cuite Label/certification: BBC rénovation certifié Contexte : Restauration de la Maison du tourisme au cœur du secteur sauvegardé de la ville de Troyes. Elle rentre dans un programme de sauvegarde du secteur (pans de bois), et fait suite à une première rénovation qui a été faite par un remplissage brique/plâtre L’objectif : promouvoir les travaux de rénovation thermique dans le secteur sauvegardé. Pour y parvenir, le maître d’ouvrage a choisi une enveloppe 100% chanvre. Meilleure solution technique par rapport aux contraintes du bâti existant. Volonté politique : Démontrer la performance énergétique d’une restauration du bâti traditionnel Troyen en chanvre et compléter les connaissances du .chanvreconstruction. La démarche s’inscrit dans une action de réduction des consommations énergétiques. Une opération qui a un caractère démonstratif pour les futures opérations de restauration en secteur sauvegardé. Il s’agit aussi de contribuer au développement d’un projet de territoire avec la structuration de nouvelles filières autour des éco-matériaux, dont le chanvre est l’un des fers de lance. Choix du chanvre imposé (Cahier des charges : chanvre comme matériaux d’isolation) Freins rencontrés dans la réalisation : - Mise en œuvre : test d’une machine de projection du chanvre (nécessité de formation des personnes). Réduction des délais de mise en œuvre - Pas de freins administratifs - Technique : pas de DTU, les règles professionnelles de construction chanvre sont valables pour un bâtiment R+1 et le projet est en R+2. Il a fallu convaincre le Contrôle Technique grâce à divers échanges avec des associations, des professionnels, les chanvriers de l’aube (règles professionnelles, bâtis similaires) Système de suivi : Capteurs dans les murs (mesures de transferts thermiques et hydrauliques) : permet d’alimenter un retour d’expérience sur de la construction chanvre. Ce projet a été lauréat de l’appel à projet Prebat : label BBC (calculé à 100kW/m² en énergie primaire). 79 79 VI- Groupe scolaire résistance de Montreuil (93) Contexte: Ce groupe scolaire est composé d'une école maternelle «Les Zéfirottes», d'une école élémentaire «Stéphane HESSEL» et d'un centre de loisirs, donnant sur un nouveau jardin public. Au cours des dix dernières années, le nombre d'enfants du Bas-Montreuil a fortement augmenté et en trois ans, plus de 30 nouvelles classes ont du être ouvertes dans la ville. Le nombre d’élèves a continué de croître. A la rentrée 2011, la Ville a accueilli plus de 270 élèves supplémentaires dans les écoles. Programmation du projet : Localisation: Montreuil -Construction passive, Maître d’ouvrage: Commune de Montreuil -Une école au cœur d’un jardin et en lien avec le quartier (jardins partagés, accès..), Maître d'oeuvre : Méandre architecte mandataire -Des accès par modes doux (pédibus, stationnement vélos..), Superficie : 6200 m² -Une implantation du bâtiment en recul des mitoyens, à R+2 , Coût : 13 M€ -Un chantier propre, à faibles nuisances, Livraison : 2013 Matériaux: Bois, paille -Une protection acoustique des cours par rapport à l’avenue à proximité ; -Si possible construction bois préfabriqué en atelier (afin de réduire temps de mise en œuvre car le bâtiment devait être livré pour septembre 2013), privilégier l’isolation avec des éco-matériaux. -Utilisation d’un logiciel de calcul d’énergie grise. -Le projet se veut ambitieux et innovant. Objectifs : Conception des deux écoles exemplaires sur le plan écologique, avec une performance "zéro énergie", le choix des matériaux les plus sains et une conduite du chantier propre. Écoles confortables : confort thermique et acoustique, qualité de l’air intérieur, orientation nord-sud pour optimiser l’apport lumineux naturel, équipement numérique, et bien sûr accessibilité totale aux personnes handicapées.L’école maternelle disposera de . Le quatre salles de repos et d’une salle de motricité ; l’école élémentaire d’une salle informatique, d’une salle vidéo et d’une salle d’arts plastiques. groupe scolaire sera doté d’une cantine, de deux cours distinctes de 1 000 et 1 400 m2, comprenant des aires de jeux et des jardins. Une salle pédagogique polyvalente de 155 places sera construite, ouverte aux activités associatives du quartier. Maîtrise d’œuvre : Atelier Méandre Cahier prescriptions techniques : Ossature bois, isolation en paille et préfabriqué (caissons). Il a été fait appel à un agriculteur du Mans (empailleur) qui a rempli les caissons (double activité) avant de les envoyer déjà prêts à Montreuil. Projet innovant Le projet est unique en France. Il a été retenu dans le cadre du programme européen "Music" pour sa qualité (programme réunissant 5 villes et 2 centres de recherche sur la thématique de la réduction énergétique en ville sur 4 ans). 80 80 VII- Réhabilitation du moulin des marais à Lezay (79) Maître d’ouvrage: Communauté de Commune du Lezayen Maître d’œuvre : Agence R&C et Jocelyn FUSEAU Localisation: Lezay Prix: 1,3 M€ HT Surface : 1288 m² Livraison : 2010 Matériaux: Enduit chaux-chanvre, laine de chanvre, parquet traditionnel en chêne, briques de terre crue comprimée, ossature bois, toitures végétalisées, menuiseries extérieures bois de pays, plafond en plaque de gypse et cellulose Label/certification: Pôle d’Excellence Rural Volontés politiques - Mise en valeur et amélioration des connaissances sur les éco-matériaux et les énergies renouvelables - Accompagnement des porteurs de projet et des acteurs professionnels et économiques locaux - Dynamisation des réalisations et des projets - Sensibilisation à destination de tous les publics - Renforcer l’évaluation des démarches partenariales et favoriser le « travailler ensemble » . Le projet a été monté dans le cadre de l’appel à projet « pôle d’excellence rurale » Prolongement du Plan Paysage du Pays Mellois Objectifs politiques: - Développer les structures économiques locales - Développement local des filières de construction écologique - Volonté de mobiliser et faire travailler ensemble de nombreux acteurs locaux de l’éco-construction comme les artisans, les concepteurs, les architectes, les maîtres-d’œuvre… mais aussi les utilisateurs en amont du projet Objectifs opérationnels - Assurer la continuité dans les liaisons douces - Conserver et développer la dimension patrimoniale et paysagère du site - Assurer le développement des structures associatives partenaires - Répondre aux enjeux d’une éco-réhabilitation en favorisant l’utilisation de matériaux écologiques locaux 81 81 VII- Réhabilitation du moulin des marais à Lezay Programme Construction neuve et réhabilitation d’hébergement de sièges sociaux d’entreprises et d’associations locales, réfectoire, centre de documentation, ateliers techniques et lieu de résidence pour théâtre Co-construction du projet avec les élus, les acteurs locaux et les futurs usagers (expression des besoins et ambitions) Le cahier des charges a été élaboré de façon à respecter les enjeux de l’éco-construction et des filières courtes : pierre locale, enduit chaux chanvre, laine de chanvre, parquet chêne local, briques de terre crue comprimée, ouate de cellulose, ossature bois, … Le volet social est important dans ce projet : Insertion professionnelle via l’activité du moulin (maraîchage bio) et retour à l’emploi après une formation qualifiante en construction. Sensibilisation et information du grand public et des professionnels. Évaluation de l’impact carbone du chantier, évaluation sur la création d’activités et emplois générés. Appel d’offres Insertion de clauses sociales dans les marchés de travaux Intégration des matériaux dans les CCTP (enduit chaux-chanvre, laine de chanvre, parquet traditionnel en chêne, briques de terre crue comprimée, ossature bois, toitures végétalisées, peintures NF environnement, …) Pour permettre aux artisans locaux de répondre à l’appel d’offres, ceux-ci ont été sensibilisés et formés à répondre aux appels d’offres, via le dispositif CoRDEE TPE. Ce dispositif (spécifique à la région Poitou Charente) a pour but de favoriser le maintien et le développement de services marchands de proximité à destination de la population locale et la consolidation des petites entreprises commerciales, artisanales et de services. 80% des entreprises qui ont répondu à l’appel d’offres provenaient d’un rayon inférieur à 50 km. Freins/limites, points de vigilance Le Bureau de Contrôle a demandé auprsè du CSTB des tests de tenue au feu de l’enduit chaux-chanvre pris en charge par les entreprises. Les négociations ont abouti à peu de modifications du projet : augmentation de l’épaisseur du fermacell, impossibilité de mettre de l’isolation écologique sur le vide sanitaire. Le travail multi-partenarial et collaboratif nécessite beaucoup de temps. Besoin d’accompagner techniquement les entreprises qui rencontrent des difficultés ou méconnaissances dans l’utilisation de nouveaux matériaux Peu d’encadrement juridique sur l’utilisation d’éco-matériaux sur des ERP Suivi Un des bâtiments a été équipé de thermocouples permettant de mesurer et d’enregistrer des données sur l’hygrométrie et l’inertie thermique du bâtiment. Ces mesures permettront de constituer une base de données pouvant servir de référence à d’autres initiatives similaires. 82 82 VIII- Bâtiment INEED (Innovations pour l’Environnement et l’Economie Durables) Maître d’ouvrage: CCI de la Drôme Maître d’œuvre : Agence Dessus Localisation: Alixan (26) SHON:3550 m² Prix : 3,5 M€ Livraison : juin 2006 Matériaux : brique monomur, enduits terre Label/certification: HQE certifié, objectif THPE 2000 Contexte La CCI de Drôme travaille sur le développement durable et la construction avec un volet énergie depuis la fin des années 1990. Création d’un centre de formation aux métiers de la forêt à Alixan . Ancien bâtiment obsolète : création du bâtiment INEED pour le remplacer (utilisation du bois de l’ancien bâtiment comme bois de chauffage (par déchiquetage) INEED regroupe la filière bio, néopolis et des start-up dans les thématiques de développement durable Volonté de groupements constitués pour les travaux dans ces thématiques Ce bâtiment devait donc être représentatif de ces valeurs. Besoins Consommation d’énergie maîtrisée Confort du bâtiment, notamment confort d'été, et ressenti (olfactif) Qualité de l’air 83 83 VIII- Bâtiment INEED (Innovations pour l’Environnement et l’Economie Durables) Objectifs démarche HQE : 7 cibles « très performantes », 7 en performance de base objectifs de consommation inférieur à 30kWh/m²/an Programme Pour la démarche HQE : - Maîtriser les impacts du bâtiment sur l’environnement (énergie, eau, …) - Minimiser l’impact des matériaux et systèmes sur la santé des occupants - Optimiser le confort Le choix des matériaux et techniques constructives : via l'analyse cycle de vie, la performance technique, la qualité sanitaire Fait appel à un programmiste, à une association d’architectes régionaux. La CCI a donné son avis sur les matériaux. Contrôle de l’humidité : enduit chaux extérieur, enduit terre crue intérieur Utilisation de brique monomur pour éviter un doublage de l'isolation. Réalisation d’un plancher bois/béton qui a été garanti par SMA BTP (Assureur des métiers du BTP et de l’assurance de personnes) Optimisation des paramètres de fonctionnement Appel d’offres Pas de référence pour les matériaux puisqu’à l’époque les éco-matériaux étaient peu présents Suivi L'ADEME a commandé un suivi des performances du bâtiment réalisé par le bureau d'études thermiques Enertech, cette étude a permis la rédaction d'une fiche visant l'optimisation de le conception et de l'exploitation des bâtiments tertiaires à faible impact energétique. 84 84 IX- Local jeune de Gonfreville l’Orcher (76) Maître d’ouvrage: Commune de Gonfreville l’orcher Maître d'oeuvre : Beri-Rey Localisation: Gonfreville l’orcher Superficie : 220 m² Coût : 475 000 € Livraison : 2012 Matériaux: Bois, paille, terre Label/certification: THPE atteint Volonté politique : Souhait d'innover tout en rendant possible la participation des habitants et notamment des futurs usagers Projet intégré dans un projet de rénovation urbaine des quartiers dégradés dans les villes Projet soutenu et subventionné par l’ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine). Assistance à maîtrise d’ouvrage à toutes les étapes (Solener : énergie et Développement Durable) . Appel d’offre : Ossature bois, isolation bottes de paille et enduit terre projeté Utilisation de la paille en ERP : Validation par le CSTB en 2009 (résistance au feu), le bureau de contrôle a validé l’utilisation de la paille dès le rapport préalable. Le chantier est réalisé du début jusqu à la fin de la charpente et de l’ossature par les entreprises. Ensuite un prestataire pailleur (Adequa) est engagé par bon de commande, pour l’organisation d’un chantier participatif avec les jeunes du quartier. Objectif THPE : Cet objectif a été atteint grâce à la performance de l’isolant et au système de chauffage (chauffage urbain au bois) Freins / contraintes : Les seuls freins qui ont été soulevés concernent la réglementation sur l’isolation paille. La phase de chantier et la validation par le Bureau de Contrôle n’ont rencontré aucun problème. 85 85 X- Tableau comparatif Le contenu du tableau représente les données fournies par les documents d’avis d’appel à la concurrence, les entretiens avec la maîtrise d’ouvrage ou/et d’œuvre Ce tableau permet d’entrevoir différentes approches de projets. On peut voir en fonction des exigences et des volontés et de voir comment les critères d’attribution ont été adaptés. Bâtiments Exigences Critères d'attribution des marchés de travaux Commentaires I- Pavillon des énergies – Saint Lo Programme - Bois certifié français (centre et landes), - Eco matériaux (provenance non précisée dans le marché) Offre économiquement la plus avantageuse. Pondération : • Qualité de la note explicative : 20 % • Moyens prévus sur la démarche HQE : 40% • Montant des honoraires du candidat : 40 %. - Un bâtiment qui se veut pilote en matière d’éco-construction II- La Damassine Vandoncourt Cahier des charges - Utiliser des matériaux écoresponsables (et locaux si possible), non polluants - Engager une démarche HQE Appel d’offres Isolation paille Enduit terre Offre la plus avantageuse appréciée en fonction des critères énoncés dans le cahier des charges Pondération : • Prix : 40 % • La valeur technique de l'offre: 60 % -Eco matériaux intégrés via un critère d’énergie grise. formulation de l'Appel d’offrespour chix des matériaux : Usage du béton d’arène granitique stabilisé à la chaux aérienne Hiérarchisation : 1/ acoustiques, 2/ économiques, 3/ environnementaux, 4/ esthétiques III- Auditorium Terre crue - Pigna Valeur technique (détaillée) notée sur 20 : • Les moyens techniques mis en œuvre sur le chantier (5 pts) • La méthodologie de déconstruction (5 pts) • Le bilan carbone de la déconstruction (5 pts) • La destination des déchets (5pts) et d’énergies renouvelables. - Faire appel à des entreprises locales, les former (si besoin) et augmenter leurs compétences - Démarche HQE certifiée : Phase projet et réalisation : 9 cibles sur 14 en très performant, 5/14 performantes - promouvoir le patrimoine rural tout en protégeant l’environnement, - Réaliser un bâtiment emblématique et exemplaire qui montre les valeurs de l’agglomération en terme d’énergie, de ressources locales, de matériaux éco-responsables. La commune, malgré sa petite taille, possédait en interne les compétences techniques suffisantes. Ce n'était pas sa première expérience en terre crue. Projet conçu en 1988 et travaux débutés en 1998. L'usage de l’éco-construction était une volonté d’intégration au patrimoine. Mais Le principe même d’éco-construction à cette époque n’était pas répandu et a faiblement été traité dans sa réalisation. 86 86 X- Tableau comparatif Bâtiments Exigences Critères d'attribution Commentaires IV- La boiserie MAZAN Choix des matériaux - Le bois. Utilisation de trois essences : cèdre, pin noir et pin à crochet. Issues de la filière locale, en partenariat avec l’ONF sur l’exploitation des forêts du MontVentoux. - Le bois comme bardage extérieur. - La paille utilisée comme isolant - Le plâtre sous la forme d’enduit, sur les parois extérieures. Coloré au pigment naturel. Offre la plus avantageuse Pondération : • Technique 50 % • Prix 40 % • Délai 10 % - Les questions d’inscription dans le site, et de relation avec les composantes du paysage (climat, topographie, économie) ont conduit les architectes à proposer aux élus de travailler avec des éco-matériaux. - La valorisation de la ressource locale est un objectif du projet - Suivi de la démarche HQE avec comme cibles privilégiées : Cible 1 Relation harmonieuse du bâtiment avec son environnement Cible 2 Choix intégrés des procédés et produits de construction Cible 3 Chantier à faibles nuisances Cible 4 Gestion de l’énergie Cible 9 Confort acoustique V- Office du tourisme Troyes Cahier des charges Chanvre comme matériau d’isolation Pondération : • Prix des prestations 50% • Valeur technique des prestations 45% • Performances en matière de protection de l’environnement 5% Objectif : démontrer la performance énergétique d’une restauration du bâti traditionnel Troyen en chanvre et compléter les connaissances du chanvre-construction. Une opération qui a un caractère démonstratif pour les futures opérations de restauration en secteur sauvegardé. Il s’agit aussi de contribuer au développement d’un projet de territoire avec la structuration de nouvelles filières autour des écomatériaux, dont le chanvre est l’un des fers de lance. Choix des matériaux - Béton de chanvre - Mur en pan de bois - colombage - Pierre de Trévoux - Brique terre cuite - Enduits à la chaux - Carrelage terre-cuite VI- Groupe scolaire Résistance Montreuil Programme Si possible construction bois et isolation avec éco-matériaux. Cahier prescriptions techniques Ossature bois, isolation en paille et préfabrication(caissons) Valeur technique (détaillée) notée sur 10 : • Moyens humains affectés à la réalisation du chantier : 3 points . • Descriptif de la solution technique pour la réalisation des bétons de chanvre en remplissage de l’ossature bois et en isolation des combles. Localisation de la mise en œuvre des bétons avant mise en place sur le chantier. • Méthodologie de mise en œuvre 5 points • Gestion de la sécurité : 1point • Description des variantes éventuelles sur les enduits : 1 point Offre la plus avantageuse. Pondération : • Prix : 40 % • La valeur technique de l'offre : 60 % Objectif : - Zéro énergie, voire énergie positive. - Une construction voulue innovante. - Utilisation d’un logiciel de calcul d’énergie grise. 87 87 X- Tableau comparatif Bâtiments Exigences Critères d'attribution Commentaires Cahier des charges Respect de l’éco-construction et des filières courtes : pierre locale, enduit chaux chanvre, laine de chanvre, parquet chêne local, BTC, ouate cellulose, ossature bois, … Appel d’offres (eco-Réhabilitation) - Enduit traditionnel et enduit chaux chanvre. Reprise de parements de murs intérieurs existants ; enduit intérieur chaux chanvre. -Construction ossature bois ; charpente traditionnelle poteaux poutres chêne ; plancher bois métal ; habillage extérieur châtaignier. -Menuiseries extérieures bois de pays -Plafond en plaque de gypse et cellulose ; cloison en briques de terre crue -Tommette -Peinture intérieure NF environnement sur supports bois -Chaufferie bois granulés Offre économiquement la plus avantageuse. Pondération : • Valeur technique des prestations : 40 % • Prix des prestations : 50% • Clause d'insertion sociale : 10 %. Volet social important VIII-Bâtiment INEED - Alixan Programme Démarche HQE : - Maitriser les impacts du bâtiment sur l’environnement (énergie, eau, …) - Minimiser l’impact des matériaux et systèmes sur la santé des occupants - Optimiser le confort Le choix des matériaux et techniques constructives : via analyse cycle de vie, la performance technique, qualité sanitaire Appel d’offres Pas de référence pour les matériaux Non communiqués par la CCI de la Drôme CCI donne son avis sur les matériaux et propose des éco matériaux à la MOE. - utilisation du bois de l’ancien bâtiment comme bois de chauffage ( par déchiquetage). IX- Local jeunes - Gonfreville Appel d’offres ● chantier entreprises Ossature bois – bardage ● chantier participatif Isolation bottes de paille et enduit terre projeté Offre économiquement la plus avantageuse. Pondération : • Valeur technique :60% Projet intégré dans un projet de rénovation urbaine des quartiers dégradés dans les villes Projet soutenu et subventionné par l’ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine). Assistance à maîtrise d’ouvrage à toutes les étapes Le chantier est réalisé du début jusqu'à la fin par les entreprises. Ensuite un prestataire pailleur (Adequa) est engagé pour l’organisation d’un chantier participatif avec les jeunes du quartier. VIIRéhabilitation du moulin des marais - Lezay • Prix des prestations : 40% • Insertion professionnelle via l' activité du moulin et retour à l’emploi après une formation qualifiante en construction • Sensibilisation et information du grand public et des professionnels • Evaluation de l’impact carbone du chantier • Evaluation sur la création d’activités et d'emplois générés - Le projet a été monté dans le cadre de l’appel à projet « pôle d’excellence rurale » - Prolongement du Plan Paysage du Pays Mellois 88 88 Annuaire des structures spécialisées en éco-construction, filières éco-matériaux et économie d'énergie en Région Basse Normandie Associations Régionales Association Régionale de Promotion de l'Eco-construction (ARPE) Accompagnement des collectivités pour la mise en œuvre de projets d'écoconstruction: formation des agents aux éco-matériaux. Expertise écomatériaux locaux. Mise en place de solution pour répondre aux problématiques assurantielles. Réseau d'acteurs spécialisés 51 quai de juillet 14000 Caen 02 31 34 57 24 [email protected] www.arpe-bn.com Association Régionale pour la Construction Environnementale en Normandie (ARCENE) Conseils techniques, en s’appuyant sur les compétences régionales comme les réseaux nationaux d’expertises, 8, rue Saint Nicolas 14000 Caen 02 31 38 75 19 [email protected] www.arcene.fr Exemples de structure proposant de l'accompagnements de projets d'écoconstruction (retrouvez une liste plus complète sur l'annuaire de l'ARPE) ECO-PERTICA Centre de ressource en éco-construction dans le Perche, conseil et accompagnement. Antoine ELLEAUME L’Hôtel Buissonnet 61340 Nocé 06 22 39 74 10 [email protected] www.ecopertica.com Autoktonomie Conseils pour la construction en GREB (construction paille) Franck Leblond 13 rue des castilles 50340 Les Pieux 09 54 25 98 01 [email protected] Ecotaupi Conseils en éco-construction. Professions Bois Appui technique pour les porteurs de projet en éco-construction. Interprofession de la filière Forêt Bois de Basse-Normandie conseil et Etude technique en restauration du bâtiment ancien. accompagnement sur l’usage du bois, local de préférence, dans un projet. Bruno lacroix 19, route de Sainte Marguerite Maison de la Forêt 50290 Bricqueville sur Mer 19bis rue des Capucins Tél : 02.33.50.69.96 61000 Alençon [email protected] 02 33 82 41 80 www.ecotaupi.org [email protected] www.professionsbois.com Henoïa Accompagnement des projets en éco-construction (paille en particulier) Ludovic Rubin L'être Rousse 61320 La Lande de Goult 06 08 30 55 07 [email protected] www.Henoia.fr Points Info-Energie BIOMASSE NORMANDIE 19 Quai de Juillet 14000 CAEN 0231342488 [email protected] www.biomasse-normandie.org Centre d'Initiation aux Energies Renouvelables (CIER) 8 rue traversière - 14260 Aunay Sur Odon Tél : 02 31 25527 54 [email protected] www.cier14.org GRAPE Basse Normandie Maison des Associations 10-18 Grand Parc 14200 Hérouville St Clair Tél. : 02.31.54.53.67 [email protected] Les 7 Vents du Cotentin 3, rue Gambetta 50200 Coutances Tél. : 02.33.19.01.40 [email protected] www.7vents.eu HABITAT ET DEVELOPPEMENT de l’Orne 52, boulevard du 1er Chasseurs - BP 36 61001 Alençon cedex Tél. : 02 33 31 48 60 [email protected] 89 Pour aller plus loin Des démarches sont initiées au niveau national afin de développer les filières locales de matériaux En 2013 se sont tenues les premières assises des filières locales des actions durables initiées par le Réseau Rural Français et portées par l'association Construction et Bioressources. Les travaux ont permis la création d'une plate-forme internet recensant les acteurs et les filières locales sur le territoire : http://www.batir-local.fr Cette plateforme met également en ligne des outils complémentaires à ce guide : Un guide à destination des collectivités présentant les outils de territoire permettant de faciliter l'utilisation des matériaux locaux Un guide à destination des artisans permettant de répondre aux différentes questions qu'ils se posent sur l'utilisation des matériaux locaux Au niveau Régional : L'ARPE ravaille à la réalisation d'une charte « Filières locales pour les éco-matériaux de construction en Basse Normandie ». Cette charte propose aux différents acteurs des filières de matériaux (producteurs, transformateurs, distributeurs, artisans) de s'engager chacun à leur niveau pour le développement et la valorisation des matériaux de proximité. Charte prochainement en ligne sur le site de l'ARPE : http://www.arpe-bn.fr L'objectif à terme est de pouvoir développer un signe de reconnaissance de ces matériaux afin de développer la communication et l'information, et de faciliter leur utilisation. Bibliographie Sites et structures consultées CAPEB Developpement durable.gouv.fr ADEME-BN La Documentation Française.fr Eco Action Conseil Régional Basse Normandie Conseil général Manche, Calvados et Orne CNRS Ecoconstruction-bretagne.fr ARCENE ARESO www.criec-bassenormandie.asso.fr Point info énergie Basse Normandie : CIER, Grape et 7 vents du cotentin www.info-energie-paysdelaloire.fr CAPEMM Fédération national Commission européenne Association des Maires de France Réseau écobâtir : http://reseau-ecobatir.org/ www.lesamisdelaterre.org www.rt-batiment.fr www.effinergie.org www.inies.fr www.lamaisonpassive.fr www.architectes.org www.performance-energetique.lebatiment.fr www.territoire.gouv.fr ARS Agence régionale de la santé CSTB Centre Scientifique et Technique du Bâtiment DREAL Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement INRS Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles InVS Institut de veille sanitaire OMS Organisation mondiale de la santé OQAI Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur l’ALE (www.ale-lyon.org) COFRAC (Comité Français d’Accréditation) www.reseaurural.fr http://www.ecoresponsabilite.environnement.gouv.fr http://www.legifrance.gouv.fr/ http://www.maitrisedusage.eu/ Colloque LQE Filières courtes et écoconstruction - 7 novembre 2013 à Epinal: http://www.lqe.fr/home/index.php?option=com_content&task=view&id=149&Itemid=68 Aides documentaires - Bretagne développement durable le « Book » éco-construction CRIEC construction durable Tableau de bord annuel « plan bâtiment grenelle Basse-normandie » 2012 CAPEMM Guide de la clause environnementale dans la construction ARPE Présentation à la ville de Caen 2012 « Éco-matériaux- Pourquoi et comment développer leur usage » - Travaux publics fédération nationale - Conseil général des Yvelines « Mini guide critère environnementaux, et clauses sociales dans les marché public » - Plan Bâtiment Durable Rapport d'activité 2012 « Développement Durable » - ADEME GUIDE DES BONNES PRATIQUES ORGANISATIONNELLES Haute Qualité Environnementale - DREAL Pays de la Loire «Connaissance de la filière des matériaux biosourcés » - Commission européenne « Acheter vert ! — Un manuel sur les marchés publics écologiques » - Association des Maires de France & Associations départementales de Maires « LES CAHIERS DU RÉSEAU Les collectivités et l’éco-responsabilité » - « Les éco-matériaux en France Etat des lieux et enjeux dans la rénovation thermique des logements » Synthèse mars 2009 Les Amis de la terre - Brochure Éco- construction 2012 Pays de la Loire en Layon. - Construire sain Guide à l’usage des maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre pour la construction et la rénovation, mise à jour d’avril 2013 - Guide ADEME « Un air sain chez soi - des solutions et des pratiques pour améliorer la qualité de l’air intérieur » - Guide bio tech « l'énergie grise des matériaux et des ouvrages » -Effinergie : Groupe de travail sur l’énergie grise d’un bâtiment . Eléments issus de la discussion énergie grise d’un bâtiment, Rhônalpénergie – Environnement, 2010 - Document CAUE et Créabois - Assises de l’énergie grise (Avril 2011 – Grenoble) - Repères Chiffres clés du climat France et Monde Édition 2014 - Guide ADEME « Vous construisez, vous rénovez ? Pour votre logement, pensez aux certifications et labels » - Guide des bonnes pratiques SARA « Comment mener à bien un projet d’Eco-Bâtiment ? » - Le guide bois local du conseil régional Bourgogne « Guide Internet à destination des collectivités locales de Bourgogne pour la promotion des achats responsables de bois dans les marchés publics » - Guide de la maître d’usage Nantes Habitat - Entrepart (art+management= innovation).Mars 2011 Ce guide a pu être réalisé grâce au soutien de l'ADEME, la DREAL et la Région Basse Normandie, du Conseil Général de la Manche et du Calvados