✦ Les climats possibles ont été étudiés avec
des simulations 3D réalisées pour une large
gamme de quantités d’eau, de pressions de
CO2 et N2 et pour les deux rotations
possibles. Une grande variété de composition
est compatible avec de l’eau liquide en
surface. Toutefois, si les quantités d’eau ou de
gaz à effet de serre sont insuffisantes, l’eau se
trouve alors piégée sous forme de glace dans
les régions les moins ensoleillées!: le côté nuit
permanent dans le cas synchrone et les pôles
dans le cas 3:2. La figure ci-contre, tirée de
Turbet et al. (2016) montre la température
moyenne de surface pour 8 simulations
différentes ayant en commun une couverture
océanique globale, liquide ou glacé en
surface. Les cas en rotation synchrone (côtés
jour/nuit permanents) sont à gauche, ceux en
rotation 3:2 à droite. En allant vers le bas de
la figure les atmosphères considérées sont
plus ténues et l’effet de serre du CO2 réduit.
Les courbes en trait plein délimitent la région
où la surface de l'océan est toujours liquide et
celles en trait pointillés les régions où elle
n'est liquide qu'une partie du temps.
✦ Ces simulations ont également permis de proposer de futures observations pour mesurer l’orientation
de l’orbite (et ainsi la masse de Proxima b), inférer la présence d’une atmosphère et d’eau et contraindre
les propriétés du climat. Une première observation pourra être tentée avec le télescope spatial James
Webb (2018) et consistera la mesurer la modulation du flux infrarouge due au fait que la planète nous
présente différentes phases au cours de son mouvement orbital. Si l’atmosphère est très ténue ou
inexistante, l’hémisphère jour est beaucoup plus chaud que le côté nuit créant ainsi une modulation de
11,2 jours. A plus long terme (2025), le télescope E-ELT et son miroir de 39 mètres, en construction au
Chili, pourra "voir" la planète en la séparant de son étoile et obtenir un spectre détaillé.
Si les caractéristiques de Proxima b n’empêchent a priori pas la vie d’y exister, ce monde est
forcément très différent du nôtre. Sa caractérisation prochaine, permise par sa proximité, nous
apportera de précieux éléments pour comprendre la formation et l’évolution des planètes
telluriques au-delà des quatre exemplaires du système solaire.
Pour aller plus loin : Ribas, Bolmont, Selsis, Reiners, Leconte, Raymond et al., A&A 2016, The habitability of
Proxima Centauri b. I. Irradiation, rotation and volatile inventory from formation to the present
Turbet, Leconte, Selsis, Bolmont, Forget, Ribas, Raymond, Anglada-Escudé,!A&A, 2016, The habitability of
Proxima Centauri b II. Possible climates and Observability